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titreTabac, houblon et raisin
sous_titre
video0132FI0016_1
dateDebut1976
dateFin1976
annee1,976
duree0
genreDocumentaire
format_originalSuper 8 mm
colorationCouleur
sonSonorisé
languefr
realisateursSchott, Albert
droitsMIRA
lieuTournage48.58189, 7.75103
fondsSchott
pieces_jointes
evenements_filmes_ou_en_lien
personnages_identifies
lieux_ou_monumentsBrasserie Mutzig
etatNon-Non
institution_dorigineMIRA
thematiqueRural life Agriculture and farming practices
idSupport0003FH0004
timecode0
apercu
Champ_de_tabac.jpg
resumefrScènes agricoles en Alsace. Le réalisateur filme les champs de tabac, de houblon, et des vignes ainsi que des étapes de transformation de ces produits agricoles.
resumede
resumeen
descriptionfrRécolte de feuilles de tabac dans un champ. Des femmes empilent les feuilles de tabac. Les feuilles suspendues. Houblon suspendu par lianes. Tracteur avec remorque pleine de branches de houblon. Un homme met les branches dans une machine. Tas de fleurs de houblon. Une femme met les fleurs dans des sacs de jute Façade bâtiment bière Mutzig. Enseigne d'une brasserie. A une terrasse des femmes devant des verres de bière. Tracteur transportant des betteraves. Un homme transportant des poires Pressoir à raisin. Vignes. Vendangeurs et cuves transportés par un tracteur. Les vendangeurs cueillent le raisin. Des hommes vident leurs hottes dans des cuves. Un homme à côté de sa cuve. Image fixe de vendangeurs. Tracteur transportant le raisin roulant. Vue sur les vignes
descriptionde
descriptionen
contextefrAlbert Schott né en 1920 et décédé 1995 est un passionné d’histoire locale et un cinéaste amateur. Il est connu pour avoir filmé des actualités filmées et se consacre des années 1970 aux années 1980 à la réalisation de documentaires amateurs sur les traditions régionales et les savoir-faire perdus d’Alsace-Lorraine. Si à partir des années 1970, la mondialisation et la modernisation de l’agriculture font disparaitre les petites exploitations pratiquant la polyculture, et remplacent les métiers d’antan par des machines, Albert Schott capture avec sa caméra Super 8 ces activités artisanales et ces pratiques agricoles en disparition. Datant de 1976 cet extrait d’un documentaire plus long, se concentre sur les différentes productions agricoles typiques de l’Alsace ainsi que les activités liées au moment des récoltes. On y retrouve la culture du tabac, et son séchage, la récolte, le séchage et la mise en sac du houblon, le transport des fruits et légumes dont la betteraves et les poires, et les vendanges dans les vignes. De plus Albert Schott nous propose un documentaire avec un montage maitrisé et une bande-son. Les plans sont séquencés et remontés, et il ajoute commentaires, musiques et chanson. '''Tabac, houblon et vignes : un triptyque de l’agriculture alsacienne''' La culture du tabac, du houblon et de la vigne font partie du paysage typique de la campagne alsacienne dans les années 1970. La culture du tabac apparait en Alsace à la fin de la Guerre de Trente Ans (1618-1648) et se développe partout dans la région servant notamment de culture secondaire. 1976 se situe à la fin de l’âge d’or de la tabaculture française. 41 000 agriculteurs produisent encore 46 000 tonnes de tabac sur 20 000 hectares de culture mais le tabac français est supplanté sur le marché national par les tabacs étrangers moins chers et plus facile à produire. Ainsi le tabac alsacien voit ses frontières se réduire et être concentre dans le nord du Bas-Rhin. On voit ici l’aspect traditionnel de la tabaculture avec un ramassage à la main des feuilles, même si l’on aperçoit un tracteur à l’arrière- plan à 26’’, puis le travail fastidieux d’empiler les feuilles de tabac par botte, des ''ànstache Bebble'', avant de les faire sécher. La tabaculture semble ici un à-coté, un complément de revenu pour des agriculteurs, on aperçoit un champ de maïs à l’arrière-plan de 0’’ à 25’’ qui revendent leur production à des coopératives. Le houblon est introduit en Alsace au tournant du XIXe siècle dans la région de Haguenau sous l'initiative du brasseur Derenriger. La culture du houblon se développe rapidement dans la région jusqu'à connaitre entre 1925 et 1929 un engouement impressionnant. La crise de 1929 met un terme à la hausse des prix du houblon et entraine une vente des terres agricoles. Les houblonnières se concentrent dans de plus grandes propriétés. La culture du houblon est une activité à la fois demandante en main et en temps. Suite à cette crise la culture du houblon en Alsace se développe uniquement plus que dans la région d'Haguenau et au nord de Strasbourg. La partie récoltée étant la fleur de la plante il faut attendre sa maturité et la récolter avant qu'elle ne se gâte. Après la Seconde Guerre mondiale la motorisation de l'agriculture permet d'éviter la fastidieuse tâche de ramasser les fleurs une à une à la main. Dans la houblonnière on voit la motorisation de ce secteur agricole avec le tracteur, les machines permettant le triage des fleurs, le séchage et la mise en sac. La culture du houblon est faite ici par emperchement ce qui montre l’ancienneté de l’exploitation. Le secteur du houblon en Alsace est soit regroupé en coopératives soit en de grandes propriétés ce qui permet l’achat de machine-outils et de capacité de stockage importante. Le houblon d’Alsace a pour débouché principal les brasseries alsaciennes mais aussi allemandes. La culture de la vigne quant à elle fait partie intégrante du paysage alsacien, elle en est même un des symbole. Si la vigne est cultivée en Alsace depuis l'Antiquité, le vignoble alsacien connaît son heure de gloire au XVIe siècle. Après la Guerre de Trente Ans (1618-1648) les viticulteurs alsaciens font le choix d'augmenter la production. Cette période de vignomanie entraine une baisse du coût et de la qualité du vin d'Alsace. Le vignoble alsacien est alors deux fois plus étendu que maintenant, des vignes sont même plantés dans la plaine d'Alsace. Au XIXe siècle après l'introduction du ''Zollverein'' en Allemagne et le manque de débouchés en France le vignoble alsacien entame une période de déclin. Après sa quasi-destruction pendant la crise du phylloxéra, sa lente reconstruction dans l’Entre-Deux-Guerres, le vignoble alsacien entre après la Seconde Guerre mondiale dans une période de prospérité. Après la définition des appellations d’origine des Vins d’Alsace le 2 novembre 1945, puis la reconnaissance de l’AOC Alsace en 1962 viennent des années exceptionnelles avec aucune mauvaise récolte entre 1970 et 1979 et des bonnes récoltes en 1970, 1971, 1973, 1976 et 1979. Ici on voit que ce sont des vignes récentes car palissées, c’est-à-dire soutenues par des fils de fer, et le cépage semble être du Riesling si l’on observe la couleur vert tirant sur le bleu des grappes à 4’01’’. Dans les villages viticoles le moment des vendanges est un moment privilégié où se regroupe le village et où tous participent aux activités. On voit les travailleurs arrivés dans les parcelles via un tracteur et se répartir en plusieurs groupes, les cueilleurs et les porteurs de hotte. Si l’on compare cette scène avec une scène de vendanges de 1929 à Riquewihr ou des années 1960 à Ribeauvillé on observe une nette modernisation des vendanges avec des tracteurs, sécateurs et seaux en plastique. Malgré tout ces objets neufs cohabitent avec de multiples outils en bois et les tracteurs tirent des chars en bois. Si en 1976 le vignoble alsacien tend vers la modernisation, ce processus reste long et irrégulier. '''Une immersion dans la vie agricole''' La vie au village est rythmée par les activités aux champs et à la ferme. Même s’il est important de noter que la présence de la caméra semble exceptionnelle, les adultes se prêtent au jeu, mais des sourires leur apparaissent parfois aux lèvres et on voit dans l’attitude des enfants, attirés par la caméra, l’originalité de cette dernière. On peut observer à la fois une mixité de genre et de génération et une répartition bien définie des tâches. Ainsi que ce soit pour la culture du tabac, du houblon ou de la vigne, des hommes et des femmes, des personnes de tout âge travaillent. Cependant on peut noter que les véhicules sont exclusivement conduits par les hommes, tout comme les machines dans la culture du houblon, aux femmes sont dévolues des tâches plus minutieuses et fastidieuses, comme l’empilement des feuilles de tabac ou la cueillette de la vigne. Enfin on voit que les vendanges sont une période d’émulation dans les villages qui se rassemblent dans les parcelles de vigne. Cet instantané de vie agricole ne montre pas les évolutions en cours le tabac et le houblon cantonnés au Nord du Bas-Rhin sont de plus en plus réduits à l'état de culture de complément de revenu alors que le vignoble présent tout le long des collines sous-vosgiennes du Bas au Haut-Rhin voit se transformer les paysans-viticulteurs cultivant la terre et la vigne en viticulteurs-vignerons spécialisés. '''Entre modernité et nostalgie''' Les commentaires d’Albert Schott, les musiques et chansons traditionnelles choisies pour accompagner le documentaire montre à la fois la fierté du réalisateur d’être alsacien mais aussi une certaine nostalgie envers une Alsace éternelle, avec ses vignes en automne, ses enfants blonds dans les champs. Cette impression se renforce avec les commentaires d'Albert Schott et la chanson traditionnelle folklorique de vendanges datant du XVIe siècle, ''La vigne au vin'', réactualisée au XIXe siècle par le chansonnier Aristide Bruant. Le dernier plan, celui d’un village entre les collines avec les plants de vigne est digne d’une carte postale. Cependant si le réalisateur se concentre sur les métiers d’antan et le savoir-faire manuel, l’Alsace est, dans la décennie 1970 en pleine modernisation. Si on prend le cas de la brasserie de Mutzig montrée brièvement à 2’06’’ elle a été rachetée par le groupe Heineken en 1972. La tabaculture pratiquée manuellement est sur le déclin. Partout en Alsace se substitue aux petites exploitations paysannes des exploitations agricoles, plus grandes et plus modernes. Ce film se concentre sur une Alsace paysanne, perçue comme joyeuse et authentique. Néanmoins Albert Schott focalisé sur le côté traditionnel de la culture de la vigne omet de mentionner la transformation du vin d'Alsace depuis l'après-Guerre : la montée en gamme du vignoble via la valorisation par les appellations controlées et une promotion à l'échelle nationale.
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