Visite du colonel de la Rocque en Alsace (0005FH0011) : Différence entre versions

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Version du 29 janvier 2019 à 11:31


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Résumé


Une visite du colonel de la Roque en Alsace

Description


Note accompagnant le film "Visite de La Roque à Zinswiller".

Le monument commémoratif est celui du Geisberg.

Métadonnées

N° support :  0005FH0011
Date :  Entre 1936 et 1945
Coloration :  NB et couleur
Son :  Muet
Durée :  00:03:14
Cinéastes :  Weiss, Robert-Charles
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Guerre, Seconde Guerre mondiale : avant-guerre, Identité, Vie rurale
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Le Parti social français (PSF) est un parti politique français à tendance nationaliste, conservatrice et opposé au libéralisme économique. Il est fondé le 7 juillet 1936 suite à la dissolution des Croix-de-Feu. Son leader est le charismatique François de La Roque qui transforme le parti en un mouvement de masse réunissant de nombreux adhérents. Le parti se déclare en opposition aussi bien au communisme qu'au fascisme, de plus il est opposé à la centralisation et prône la défense des identités régionales qui lie l'homme à la patrie. La situation politique de l'Alsace de l'entre-deux-guerres est complexe. Le cartel des gauches par sa volonté d'imposer la laïcité provoque une montée de l'autonomisme. Cette monté de l'autonomisme a néanmoins caché un autre fait, celui de l'immense succès du Parti social français dans la région. L'Alsace est l'un des bastions du Parti social Français avec dix mille adhérents pour le Bas-Rhin et neuf mille pour le Haut-Rhin. Les effectifs de cette formation nationaliste française sont alors supérieurs à ceux des partis autonomistes. Les adhérents sont principalement issus des zones urbaines et industrielles et sont composés de petits commerçants, artisans et employés pour plus de la moitié. Alors que les Alsaciens ralliés au PSF prône une exception régionale et défendent pour la plupart l'usage de l'Alsacien, cela ne crée aucun pont avec les autonomistes. Des tensions importantes naissent alors entre les deux mouvements aux caractères pourtant tous deux nationalistes. Les Alsaciens du PSF se revendiquent comme Français avant tout tandis que les autonomistes défendent le caractère germanique de l'Alsace. La politique du PSF tend à vouloir développer un nationalisme qui ne s'opposerait pas à une identité régionale mais donnerait un régionalisme « sain » qui voit dans la région une part de la France.

François de La Roque est né le 6 octobre 1885 à Lorient, il sert à l'armée Française au Maroc et durant la 1re Guerre mondiale où il obtient la croix de guerre et la Légion d'honneur. Il quitte l'armée en 1928 avec le grade de lieutenant-colonel et rejoint le mouvement d'anciens combattants les Croix-de-Feu. Il préside ces derniers puis fonde son parti politique suite à la dissolution des Croix-de-Feu, le Parti social français. Un parti nationaliste parfois cité comme exemple d'un parti fasciste français par ses critiques. Durant l'occupation, il ne se prononce pas contre Pétain mais crée son réseau de résistance, le réseau Klan, ce dernier fournira une quantité d'information importante aux Anglais. Il est arrêté par les Allemands, il meurt peu après du en grande partie à son traitement durant sa détention. Sa mémoire est conflictuelle, calomniée comme un fasciste par l'extrême gauche et comme un traître par l'extrême droite, suite à son refus d'envoyer les Croix-de-Feu prendre part aux violences lors des émeutes du 6 février 1934. Il est bien souvent oublié des analyses politiques malgré l'intérêt historique et politique de son mouvement, relativement unique dans l'histoire de France.

François de la Roque passe dans la foule serrant les mains de ses partisans. La foule est principalement composée d'hommes dont une grande partie portent des bérets, il est possible qu'ils y aient des nombreux membres des Croix-de-Feu. Il entre dans sa voiture qui se met en route, la foule fait alors le salut de manière enthousiaste et on remarque la présence de femmes. La foule est en route, avec l’église de Zinswiller en arrière-plan, le caméraman se rend au meeting avec le reste de la foule. Une estrade est construite et la foule attend en plein air pour le discours. Les mains et les chapeaux se lèvent pour saluer La Roque qui arrive sur scène, la foule a l'air relativement nombreuse. Le PSF utilisant une imagerie relativement similaire aux partis fasciste, les saluts font penser à ceux qu'on pourrait voir en Italie pour Mussolini. La foule est alors filmée d'un autre angle de vue, la caméra étant alors sur la scène. On voit une caméra en hauteur qui filme vers la scène puis La Roque commence son discours.

La suite du film est de très mauvaise qualité mais on devine que c'est un événement plus privé qui ne se passe plus à l’extérieure mais dans une salle. La qualité du film reste mauvaise mais on voit des hommes sortir d'un bâtiment, on peut imaginer qu'ils sont les responsables locaux du PSF. La vidéo passe alors en couleur et on voit une foule attendre au bord de la route, les femmes et les enfants ensemble sur la droite tandis que les hommes attendent contre le mur ensemble. François de la Roque va alors saluer les enfants chaleureusement, il dépose un bisou sur la tête d'une petite fille et met une claquette amicale à un petit garçon, il semble relativement détendu. La suite de la vidéo se déroule au monument commémoratif de Geisberg près du lieu de commémoration des morts d'une bataille de la guerre franco-prussienne. La statue est filmée en contre plongé pour lui donner un air majestueux. La Roque va saluer quelques individus avant d'aller déposer une gerbe de fleurs aux couleurs de la France. Il se positionne après au garde-à-vous devant la statue et baisse la tête en signe de respect.

La visite de La Roque semble donc avoir été un moyen de développer son image, renforcer sa popularité dans la région et venir rendre hommage aux morts pour la France.

Bibliographie


Frédéric Kurtz, Troalen Anne-Laure, Le Parti Social Français en Alsace 1936-1939 , Revue d’Alsace, 2009

Serge Berstein et Jean-Paul Thomas, Le PSF : un parti de masse à droite, Paris, CNRS Éditions, 2016


Article rédigé par

Joscelyn Lapart, 06 janvier 2019


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.