Champ du Feu (0021FN0001)


Avertissement[1]

Résumé


La famille Breesé visite la tour Belvédère au champ du feu en 1931.

Description


Trois enfants : deux garçons et une fille dans une fontaine (coupe). Les deux jeunes garçons et une femme sortent derrière un édifice, panoramique droite ; ils entrent dans l’édifice (coupe). Un plan sur le paysage. L’opérateur du haut film le sol. Les enfants et leur mère monte sur la tour (coupe). Ils sortent du tour, emprunte un sentier croisant la caméra, plan fixe sur le tour (coupe). Les deux petits garçons et leur mère quittent la tour en descente vers l’opérateur.

Métadonnées

N° support :  0021FN0001
Date :  1931
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:00:54
Cinéastes :  Breesé, Emile
Format original :  9,5 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Paysages naturels et transformés
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Le tourisme de montagne s’est développé en Alsace de façon progressive avec la construction d’infrastructures routières et l’arrivée du chemin de fer. La première guerre mondiale marque une rupture au développement touristique dans les montagnes Vosgiens qui deviennent des champs de bataille (Hartmannswillerkopf, Zillisheim, Linge) durant la guerre de mouvement, ruinant ainsi beaucoup d’installations. Après la guerre, les grands champs de bataille sont devenus des lieux de mémoires où les familles françaises et allemandes viennent visiter tant le lien entre l’histoire et le territoire est fortement ancré. En 1930, la promulgation de la loi sur la protection des sites et paysages pittoresques en France achève d’inscrire durablement la culture de montagne en tant qu’espace commun à préserver. La loi de 1936 a eu un impact considérable sur le tourisme qui était peu ouvert aux travailleurs et à leurs familles. Ce tourisme populaire sera vite freiné par la seconde guerre mondiale avec l’occupation de l’alsace en 1940 par l’Allemagne nazi.

Le Champ du feu

Situé sur les bans des communes de Belmont et du Hohwald, le champ du feu est le point culminant du Bas-Rhin du haut de ses 1099m, avec une végétation particulière, composés de chaume d’altitude et de tourbières. De Nombreuses hypothèses font l’objet de son appellation, selon certains il viendrait de Vehfeld ou champ du bétail, d’une déformation du nom de champ des fées ou champ du faîte (du fait de la hauteur) ou encore des feux des charbonniers. Il constitue un lieu important de tourisme pour les alsaciens mais aussi pour beaucoup de francais.

La tour Belvédère du champ du feu

Construite à la fin du 19e siècle, la tour a été inaugurée en 1898 à l’occasion du 25e anniver-saire de la création du club vosgien. D’une hauteur de 23 m, l’ouvrage est constitué d’une section octogonale sur un soubassement carré. Il est surmonté d’une couronne et d’une table d’orientation. La tour est construite en béton et en maçonnerie de pierre de taille. L’accès à la plateforme se fait par un escalier hélicoïdal éclairé par des ouvertures. Elle offre aux visi-teurs un panorama de vue exceptionnel sur le paysage environnant.

Un tourisme de montagne

Le tourisme de montagne en Alsace connait très tôt un essor remarquable avec les bourgeoi-sies de l’ère industrielle. Ainsi, l’arrivée progressive du chemin de fer des villes comme Strasbourg, Colmar, Nancy ou paris vers la campagne conduit inévitablement le citadin vers le milieu naturel d’altitudes, à la recherche du bon air et des loisirs. Cette pratique s’accentue après 1872 avec un aménagement des sommets qui sont désormais marqués par un alignement de 4056 bornes de granite inscrivant ainsi pour longtemps la rupture physique et internationale marqué par l’occupation de l’Alsace par l’Allemagne en 1870. Cette pé-riode coïncide également à la naissance des clubs comme le club Vosgien en 1872 qui va jouer un rôle central dans la promotion des promenades en montagne avec la création des premiers sentiers balisés. Cette valorisation du tourisme de montagne travers la publicité, finit par donner une représentation de la montagne comme un lieu bucolique, un espace de respiration pour les zones urbaines[2] qui attire beaucoup de famille comme c’est le cas dans cette séquence avec les Breesé. Les Alsaciens ne sont pas en reste avec le developpement des sites d'altitudes comme le Champ du feu pour la promotion des promenades. La première guèrre mondiale a constamment diminuer cette affluence vers les montagnes, avec les combats dans les Vosges. Cependant, apparait un tourisme des champs de bataille avec les grands sites de la guèrre (Hartmannswillerkopf, Linge, Zillisheim) qui vont se transformer progressivement en lieux de mémoire où français et allemands viennent visiter. Dans l'entre-deux-guèrres, ces excursions dans les mantagnes jouent un rôle important dans le rapprochement entre les alsaciens et les français depuis le retour de l'Alsace à la France en 1918.

La tour Belvédère du Champ du feu. Image MIRA

Personnages identifiés


Gilbert Breesé

Lieux ou monuments


Champ du feu; , la tour Belvédère

Bibliographie


PERMENTIER Damien, L'épopée industrielle du massif des Vosges. Du Moyen-Age à nos jours, Strasbourg, La Nuée Bleue/Les Editions du Quotidien, 2019.

PEROUSSE Jean-Marie, PARENT Brigitte, Le dictionnaire du patrimoine, Strasbourg, La Nuée Bleue, 2011.

Vosges, terre de tourisme. Du siécle de Montaigne à nos jours 1500-2000, Conseil général des Vosges, 2010.


Article rédigé par

Oumar Ciss, 08 janvier 2020


  1. Cette fiche est considérée comme achevée par son auteur, mais elle n'a pas encore été validée par une autorité scientifique.
  2. PERMENTIER Damien, L'épopée industrielle du massif des Vosges. Du Moyen-Age à nos jours, Strasbourg, La Nuée Bleue/Les Editions du Quotidien, 2019.