Messti à Hoerdt (0026FN0012)
Résumé
Description
Le terme populaire Messti n’est que l’abréviation du terme savant Messtag. À l’origine, Messtag est le jour de grande messe solennelle suive d’un marché et parfois d’une fête foraine. Ce marché se tient généralement à proximité de l’Église. Il a souvent lieu le jour de la nativité de Notre-Dame (8 septembre) et souvent le jour de la fête de la dédicace de l’église. Au Sud de l’Alsace on parle de Kilbe à partir de Krafft et à l’Ouest on dit Kirb. Ces termes sont issus de l’allemand Kirchwihe. C’est l’Église, pour lutter contre le paganisme, qui a eu l’idée de mêler cette fête avec le christianisme en la mettant en relation avec la Dédicace ou avec la fête du Saint Patron. La fête du village à savoir le Messti, a lieu le dernier dimanche d’août à Hoerdt. Le Messti est plus qu’une fête populaire, c’est également la fête des conscrits. En effet, la conscription se lie très vite au Messti. Pour rappel, le 05 septembre 1798 est votée la loi Jourdan qui fonde ce qu’on appelle en France la conscription. La conscription est au sens littéral du terme, l’inscription sur des registres. Quel que soit son état de santé ou son état social, nul ne peut se dérober à cette inscription, s’il est âgé de vingt à vingt-cinq ans, célibataire ou marié après le 23 nivôse an VI (ce qui correspond au 12 janvier 1798).
Le Messti met donc à l’honneur les jeunes hommes de la classe d’âge qui allaient être prochainement incorporés, les Messtiburchen ou Melissa. Ils en étaient les principaux animateurs. Ce jour de fête réunit l’ensemble des villageois dans une ambiance joyeuse. On organise des spectacles, bals et une fête foraine a généralement lieu à la Messtiplatt du village. La fête des conscrits est un véritable rituel qui fait des garçons de vrais hommes. Ils sont reconnaissables par leur costume de conscrit qui évolue au fil du temps. Le costume des Melissa se compose d’un pantalon blanc, d’une chemise blanche arborant deux nœuds tricolores. Le chapeau fait son apparition et peut se composer de rubans soyeux, de bouquets de fleurs ou alors d’un bouquet de plumes colorées que l’on nomme Strüss. Cela dit dans le film, les hommes ne revêtent pas les habits typiques du Messti mais portent un pantalon sombre, une chemise blanche et une cravate. En revanche, les enfants, les filles et les femmes âgées portent les vêtements traditionnels.
Contexte et analyse
Bibliographie
Pour plus d’informations sur les conscrits, voir sur ce même site le film « Conscrits à Ribeauvillé » réalisé en 1951 par Jean-Georges Kugler dont la fiche a été rédigée par Reynald Derain.
ACKER Agnès, Encyclopédie de l'Alsace, Volume 7, Hemmerlé-Kientzheim, Strasbourg, Publitotal, 1984, chercher « Hoerdt ».
ACKER Agnès, Encyclopédie de l'Alsace, Volume 8, Kientzheim-Mietesheim, Strasbourg, Publitotal, 1984, p. 5070-5073.
CREPIN Annie, Histoire de la conscription, sous la direction d’ALLAIRE Martine, Paris, Gallimard, 2009, p. 120-125.
LAUGEL Anselme, Costumes et coutumes d'Alsace : aquarelles, dessins, photographies de Charles Spindler, Nancy, Éditions Place Stanislas, 2008, p. 216-218.
SCHUBNEL Eugène, Histoires de conscription : les conscrits d’Ingersheim, Ingersheim, Société d'histoire et de culture d'Ingersheim, 2003, p. 45.
Sitographie :
« La tradition du messti et de ses conscrits », [en ligne], https://www.cc-basse-zorn.fr/FR/Decouvrir/Arts-traditions-populaires/Tradition-messti-ses-conscrits.html, [consulté le 15 décembre 2019].
Article rédigé par
Brendan Caniapin-Ellapa, 09 novembre 2019