Tour de France à Aubure (0075NN0006)

Événements filmés ou en lien


Tour de France

Résumé


Passage de l’édition 1961 du Tour de France à Aubure dans le Haut-Rhin, filmé en 9,5mm par Jean-Georges Kugler (1920-1993), remportée cette année-là par le Français Jacques Anquetil (1934-1987).

Description


Des personnes attendent l’arrivée du peloton sous la pluie ; arrivée de camionnettes, de voitures, de motos, de la presse et d’un hélicoptère ; les cyclistes arrivent, entourés des voitures-balais ; les gens regardent le passage du peloton ; les gens applaudissent les coureurs cyclistes ; les derniers coureurs essayent de passer entre les voitures.

Métadonnées

N° support :  0075NN0006
Date :  1961
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:03:34
Cinéastes :  Kugler, Jean-Georges
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Sport, Cyclisme
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


En 1961, le parcours de la compétition cycliste du Tour de France passe par l’Alsace, en particulier la 6ème étape de la compétition qui relie Strasbourg et Belfort, en sillonnant les routes des Vosges.

Carte des étapes du Tour de France 1961.

Rapide histoire du Tour de France

La première édition du Tour de France a été organisée en 1903, notamment grâce à l’initiative du journal Auto-Vélo. Il s’élance de Montgeron (Essonne) et relie les principales villes de France (Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris) en six étapes pour un total de 2428 km parcourus.

La compétition se déroule tous les ans depuis cette date, à l’exception des interruptions liées au contexte de guerre (et reconstruction de l’Etat après la Seconde Guerre Mondiale) sur le sol métropolitain (1915 – 1918 et 1940 - 1947). Les éditions de 1918 et 1939 ont pu avoir lieux puisque les deux guerres se sont déclenchées après la fin de la compétition. Au retour de la compétition en 1919, Henri Desgrange (1865-1940), journaliste et coureur cycliste co-fondateur du Tour de France, annonce une étape à Strasbourg[1] pour la première fois. Il s’agit là d’une étape importante, puisqu’elle symbolise de manière très claire le retour de l’Alsace et de la Moselle à la France. Pour autant, le Tour de France était déjà passé par l’Alsace-Moselle entre 1907 et 1910, dont une étape à Metz est mise en place durant ces quatre années. De la même manière, la première édition d'après-guerre en 1947 met Strasbourg en ville-étape, là aussi, de manière très symbolique.

En 1973, la Société d’exploitation du Tour de France est créée, car les journaux qui assuraient l’organisation n’arrivaient plus à suivre le coût financier de plus en plus élevé.

La 6ème étape du Tour de France 1961 : Strasbourg – Belfort

La 6ème étape du Tour de France de 1961 s’est déroulée le vendredi 30 juin. Au départ de Strasbourg pour une arrivée 180,5 km plus loin à Belfort, cette étape a été remportée par le cycliste belge Joseph Planckaert (1934-2007). Cette édition accueille neuf nationalités européennes (française, belge, italienne, allemande, suisse, luxembourgeoise, espagnole, britannique et néerlandaise).

Aubure selon Charles Bernhoeft, 1894. ©BNUS

L’étape Strasbourg-Belfort est en grande partie une étape de montagne. Aubure, située dans le Haut-Rhin est un passage obligatoire pour les coureurs. Etant la commune alsacienne la plus haute du massif des Vosges (936m), il est logique que les organisateurs fassent passer le peloton par cette localité puisqu'elle est le point culminant de la montagne.

Malgré la pluie, Kugler fait tout de même le choix de filmer le passage du Tour. Il filme notamment le passage de la caravane du Tour de France, puis les coureurs et les équipes de presses dans leur véhicules. Il ne montre en revanche que très peu le public, même si des images d'une femme avec deux enfants (famille du cinéastes ?) reviennent à plusieurs reprises.

1961 est également la première année durant laquelle se déroule le Tour de l’Avenir. Cette compétition est ouverte aux amateurs et s’est tenu du 2 au 16 juillet, avant le départ de chaque étape du Tour de France durant cette période. Assez peu de monde est présent dans le secteur filmé par Kugler. Néanmoins, on peut noter la présence de nombreuses équipes journalistiques, dont les voitures suivent ou devance les coureurs. On peut également noter la présence d’un hélicoptère.

En plus d’être un coût financier assez important, cet hélicoptère est surtout présent pour retransmettre l’étape en direct à la télévision. En effet, depuis 1959, certaines étapes sont retransmissent sur la télévision publique, ce qui représente un tournant majeur dans la publicité couvrant l’événement. Mais seules les arrivées sont filmées durant les premières années[2], le coût à assumer pour le service public étant assez élevé et les détenteurs de postes de télévision ne représentant encore qu’une très petite partie des Français. C’est pourquoi il est plus que probable que l’équipe de télévision ne soit pas encore en train de filmer puisqu’Aubure et Belfort sont séparés par environ 95km. Auparavant, seul la presse, puis la radio couvrait le Tour de France[3].


Le Tour de France est la plus grande course cycliste de France, mais ce n’est pas la seule à se dérouler en Alsace. En 1965 par exemple, Jean Albert (1935-2015) filme une partie du premier Rallye cycliste d’Alsace sur la Route des vins.

Lieux ou monuments


Aubure

Bibliographie


KUHN René, NORTH Alfred, PHILIPP Jean-Claude, Le Cyclisme en Alsace : de 1869 à nos jours, Strasbourg, Éditions Publitotal, 1980

MIGNOT Jean-François, Histoire du Tour de France, Paris, La Découverte, 2014

OLLIVIER Jean-Paul, Histoire du cyclisme, Paris, Flammarion, 2003

PATURLE Hervé et REBIERE Guillaume, Un siècle de cyclisme, Paris, Calmann-Lévy, 2011

VIOLLET Sandrine, Le Tour de France cycliste : 1903-2005, Paris, L'Harmattan, 2007


Article rédigé par

Reynald Derain, 26 juin 2019


  1. BOUGIER Jean-Paul , 1919, le Tour renaît de l'enfer : De Paris-Roubaix au premier maillot jaune, Toulouse, Le Pas d'oiseau, 2014, p.99
  2. Les étapes sont filmées intégralement à partir de 1964.
  3. LAGRUE Pierre, Le Tour de France : Reflet de l'histoire et de la société, Paris, L'Harmattan, 2004, p.134