La nécropole du Vieil Armand (0026FN0007) : Différence entre versions
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|Resume_fr=Visite du champ de bataille du Hartmannswillerkopf dans les Vosges, devenu monument national de la Grande Guerre. | |Resume_fr=Visite du champ de bataille du Hartmannswillerkopf dans les Vosges, devenu monument national de la Grande Guerre. | ||
|Description_fr=Image floue : deux femmes et un homme tenant un appareil photo dans un cimetière militaire au milieu d’une forêt de sapins. Panoramique gauche rapide sur les tombes où apparaissent nettement les noms ; couronne de fleurs. Deux femmes remontent l’une des allées, coupe quand on revient au premier groupe qui regarde l’opérateur. Paysage de guerre : les arbres déchiquetés et brûlés, les fils barbelés ; dans la vallée en contrebas, des maisons (coupe). Les deux femmes et l’homme se promènent au milieu des arbres morts (coupe). Des visiteurs de dos parcourent un autre cimetière, le drapeau français ondoie sur un mât. Panoramique gauche qui retrouve au premier plan une femme lisant les noms. (coupe) Au second plan, un homme montre quelque chose à un autre éloigné de quelques pas. Le groupe repart du cimetière en croisant la caméra ; ils passent juste à droite de l’opérateur, regards caméra. | |Description_fr=Image floue : deux femmes et un homme tenant un appareil photo dans un cimetière militaire au milieu d’une forêt de sapins. Panoramique gauche rapide sur les tombes où apparaissent nettement les noms ; couronne de fleurs. Deux femmes remontent l’une des allées, coupe quand on revient au premier groupe qui regarde l’opérateur. Paysage de guerre : les arbres déchiquetés et brûlés, les fils barbelés ; dans la vallée en contrebas, des maisons (coupe). Les deux femmes et l’homme se promènent au milieu des arbres morts (coupe). Des visiteurs de dos parcourent un autre cimetière, le drapeau français ondoie sur un mât. Panoramique gauche qui retrouve au premier plan une femme lisant les noms. (coupe) Au second plan, un homme montre quelque chose à un autre éloigné de quelques pas. Le groupe repart du cimetière en croisant la caméra ; ils passent juste à droite de l’opérateur, regards caméra. | ||
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Le Vieil Armand, ou Hartmannswillerkopf, est un massif montagneux contrefort du Grand Ballon d’Alsace, qui culmine à 956 mètres. Il a été tout au long de la Première Guerre mondiale un objet de combats, surtout entre janvier 1915 et 1916 – période où il gagne son surnom de Mont de la Mort, Moloch ou Mangeur d’Hommes. Environ 300 000 soldats des deux armées y ont combattu, et au moins 25 000 y ont péri. Son site exceptionnel, la violence des combats et le nombre d’unités engagées favorisent sa classification comme monument protégé dès 1921 ; le Hartmannswillerkopf figure parmi les quatre monuments nationaux de la Grande Guerre, aux côtés de Douaumont (Meuse), Notre-Dame de Lorette (Artois) et Dormans (Marne). Signe de l’empressement officiel, alors que le monument se trouve encore en construction, il est inauguré le 1er octobre 1922 avec la nécropole du Silerloch ; de 1924 à 1929, on achève la crypte filmée par Paul Spindler l’année suivante ([[Au Vieil-Armand (1930)]]). Elle est inaugurée en grande pompe avec l’Autel de la patrie par le général d’Armau de Pouydraguin devant plusieurs centaines de Français et d’Allemands. Le complexe mémoriel prend sa forme définitive avec la croix sommitale élaborée par Danis baptisée le 21 septembre 1930 par le Général Tabouis, l’initiateur du classement du Hartmannswillerkopf en monument national, et bénie par l’évêque de Strasbourg Ruch. Enfin, le 9 octobre 1932, après dix ans de travaux, le président de la République Albert Lebrun et plusieurs ministres se déplacent pour l’inauguration officielle du mémorial central de la reconquête de l’Alsace. | Le Vieil Armand, ou Hartmannswillerkopf, est un massif montagneux contrefort du Grand Ballon d’Alsace, qui culmine à 956 mètres. Il a été tout au long de la Première Guerre mondiale un objet de combats, surtout entre janvier 1915 et 1916 – période où il gagne son surnom de Mont de la Mort, Moloch ou Mangeur d’Hommes. Environ 300 000 soldats des deux armées y ont combattu, et au moins 25 000 y ont péri. Son site exceptionnel, la violence des combats et le nombre d’unités engagées favorisent sa classification comme monument protégé dès 1921 ; le Hartmannswillerkopf figure parmi les quatre monuments nationaux de la Grande Guerre, aux côtés de Douaumont (Meuse), Notre-Dame de Lorette (Artois) et Dormans (Marne). Signe de l’empressement officiel, alors que le monument se trouve encore en construction, il est inauguré le 1er octobre 1922 avec la nécropole du Silerloch ; de 1924 à 1929, on achève la crypte filmée par Paul Spindler l’année suivante ([[Au Vieil-Armand (1930)]]). Elle est inaugurée en grande pompe avec l’Autel de la patrie par le général d’Armau de Pouydraguin devant plusieurs centaines de Français et d’Allemands. Le complexe mémoriel prend sa forme définitive avec la croix sommitale élaborée par Danis baptisée le 21 septembre 1930 par le Général Tabouis, l’initiateur du classement du Hartmannswillerkopf en monument national, et bénie par l’évêque de Strasbourg Ruch. Enfin, le 9 octobre 1932, après dix ans de travaux, le président de la République Albert Lebrun et plusieurs ministres se déplacent pour l’inauguration officielle du mémorial central de la reconquête de l’Alsace. | ||
− | + | [[Fichier:Hartmannswillerkopf.jpg|vignette|Affiche de 1920 © La Contemporaine]] | |
'''Un paysage toujours en guerre''' | '''Un paysage toujours en guerre''' | ||
L’Alsace représente un cas singulier de la mémoire de la Grande Guerre : en effet, la « province perdue » représente un enjeu stratégique fixé de longue date, trop d’ailleurs pour surprendre une armée allemande bien organisée. Dès 1914, la reconquête d’une mince portion de ce territoire, autour de Thann, fait l’objet d’une ample propagande, notamment filmée [note]. Une fois la paix revenue deux mémoires entrent en collision : celle du retour à la France, forcément unanime et patriote ; et celle des combats proprement dits, partagés avec les anciens combattants d’en face, et ferment de pacifisme. Spindler ne filme pas en détail les ouvrages militaires impressionnants laissés par les deux armées, qui se visitent déjà, mais le paysage durablement ravagé contrastant avec la petite vallée en paix. En promenant sa caméra parmi les tombes, assez près pour que des noms apparaissent, en s’attardant aussi sur ses compagnons parcourant la nécropole, il s’affranchit de la monumentalité des lieux pour mieux relever la dimension humaine de la bataille. Les quelques secondes accordées au drapeau tricolore, flottant au vent, semblent interroger le coût de sa réimplantation sur le sol alsacien. | L’Alsace représente un cas singulier de la mémoire de la Grande Guerre : en effet, la « province perdue » représente un enjeu stratégique fixé de longue date, trop d’ailleurs pour surprendre une armée allemande bien organisée. Dès 1914, la reconquête d’une mince portion de ce territoire, autour de Thann, fait l’objet d’une ample propagande, notamment filmée [note]. Une fois la paix revenue deux mémoires entrent en collision : celle du retour à la France, forcément unanime et patriote ; et celle des combats proprement dits, partagés avec les anciens combattants d’en face, et ferment de pacifisme. Spindler ne filme pas en détail les ouvrages militaires impressionnants laissés par les deux armées, qui se visitent déjà, mais le paysage durablement ravagé contrastant avec la petite vallée en paix. En promenant sa caméra parmi les tombes, assez près pour que des noms apparaissent, en s’attardant aussi sur ses compagnons parcourant la nécropole, il s’affranchit de la monumentalité des lieux pour mieux relever la dimension humaine de la bataille. Les quelques secondes accordées au drapeau tricolore, flottant au vent, semblent interroger le coût de sa réimplantation sur le sol alsacien. | ||
+ | |Contexte_et_analyse_de=<big>'''Der Hartmannsweilerkopf'''</big> | ||
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+ | Das Elsass, das seit 1870 Gegenstand eines geopolitischen Streits ist, stellt das erste Schlachtfeld des Ersten Weltkriegs dar. Als deutsche Truppen nach Belgien einmarschieren, setzt der französische Generalstab auf einen sofortigen Angriff zur Befreiung der "verlorenen Provinz". Erobert, wurde Mulhouse sofort übernommen. Von da an stabilisierte sich die Front ohne große Offensive, aber es gab heftige lokale Kämpfe an der der Frontlinie. Erst durch die Revolution vom 9. November 1918 und den Waffenstillstand vom 11. November 1918 konnte die französische Armee ins Elsass eindringen. Die forcierte Französisierung (Unterdrückung der Autonomiebestrebungen) wird von Paris betrieben, aber auf Initiative der elsässischen Gesellschaft durch eine frühe Erinnerungspolitik begleitet. Die Erinnerung an das elsässische Opfer vermischt sich mit der damals in Europa verbreiteten pazifistischen Hoffnung und der Vorbereitung eines nächsten Krieges, die seit 1931 durch den Bau der Maginot-Linie zur Rheinbefestigung symbolisiert wird. | ||
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+ | '''Die Schlacht am Hartmannsweilerkopf und ihre Erinnerungskultur''' | ||
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+ | Der „Vieil Armand“ oder Hartmannsweilerkopf ist ein 956 Meter hoher Ausläufer des Grand Ballon d‘Alsace. Er war während des gesamten Ersten Weltkriegs umkämpft, besonders zwischen Januar 1915 und 1916 – einer Zeit, der er seinen Beinamen Berg des Todes, Moloch oder Menschenfresserberg verdankt. Etwa 300.000 Soldaten beider Armeen kämpften dort, und mindestens 25.000 fanden den Tod. Aufgrund der außergewöhnlichen Lage, der Brutalität der Kämpfe und der Anzahl der beteiligten Einheiten wurde der Ort bereits 1921 unter Denkmalschutz gestellt: Der Hartmannsweilerkopf ist neben Douaumont (Maas), Notre-Dame de Lorette (Artois) und Dormans (Marne) eines der vier Nationaldenkmäler des Ersten Weltkrieges. Als Zeichen des offiziellen Bestrebens wurde das Denkmal, noch bevor der Bau abgeschlossen war, am 1. Oktober 1922 zusammen mit dem Soldatenfriedhof Silberloch eingeweiht; von 1924 bis 1929 wurde die Krypta fertiggestellt, die von Paul Spindler im darauf folgenden Jahr gefilmt wurde (0026FN0009). Sie wurde anlässlich einer großen Feier zusammen mit dem Denkmal „Autel de la patrie“ von General d‘Armau de Pouydraguin vor mehreren hundert Franzosen und Deutschen eingeweiht. Ihre endgültige Form erhielt die Gedenkstätte mit dem Gipfelkreuz von Danis, das am 21. September 1930 von General Tabouis – dem Initiator der Einstufung des Hartmannsweilerkopfes als Nationaldenkmal – eingeweiht und vom Straßburger Bischof Ruch gesegnet wurde. Am 9. Oktober 1932 schließlich, zehn Jahre nach Beendigung der Arbeiten, reisten der französische Staatspräsident Präsident Albert Lebrun und mehrere Minister an, um die zentrale Gedenkstätte der Rückeroberung des Elsass offiziell einzuweihen. | ||
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+ | '''Eine noch immer vom Krieg geprägte Landschaft''' | ||
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+ | Das Elsass stellt einen einzigartigen Fall der Erinnerungskultur des Ersten Weltkriegs dar, denn die „verlorene Provinz“ war eine seit langem festgelegte strategische Herausforderung, die übrigens viel zu offensichtlich war, um eine gut organisierte deutsche Armee zu überraschen. Bereits 1914 war die Rückeroberung eines winzigen Teils dieses Gebietes um Thann Gegenstand umfangreicher, insbesondere filmischer Propaganda [Anmerkung]. Mit der Wiedereinkehr des Friedens prallten zwei Erinnerungen aufeinander: die der Rückkehr nach Frankreich, die zwangsläufig einstimmig und patriotisch war; und die der Kämpfe im eigentlichen Sinne, die mit den Veteranen auf der anderen Seite geteilt wurde und den Keim des Pazifismus in sich trug. Spindler filmte nicht im Detail die beeindruckenden militärischen Bauten der beiden Armeen, die bereits besichtigt wurden, sondern die dauerhaft verwüstete Landschaft, die im Kontrast zu dem friedlichen kleinen Tal stand. Er geht mit seiner Kamera durch die Gräber, nahe genug heran, damit man die Namen lesen kann, zeigt seine Kameraden, die ebenfalls durch das Gräberfeld spazieren, und löst sich damit von der Monumentalität des Ortes und vermittelt den menschlichen Aspekt der Schlacht. Die wenigen Sekunden, die der im Wind wehenden französischen Fahne gewidmet werden, scheinen den Preis in Frage zu stellen, der für ihr Wiederaufstellen auf elsässischem Boden bezahlt werden musste. | ||
+ | |Bibliographie=Annette Becker, Stéphane Tison (dir.), ''Un siècle de sites funéraires de la Grande guerre'', Presses universitaires de Nanterre, 2018. | ||
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+ | Karl Deuringer, ''The First Battle of the First World War : Alsace-Lorraine'', Stroud, History Press, 2014. | ||
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+ | Daniel J. Sherman, ''The Construction of Memory in Interwar France'', University of Chicago Press, 1999. | ||
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Version actuelle datée du 18 mars 2019 à 21:08
Résumé
Description
Image floue : deux femmes et un homme tenant un appareil photo dans un cimetière militaire au milieu d’une forêt de sapins. Panoramique gauche rapide sur les tombes où apparaissent nettement les noms ; couronne de fleurs. Deux femmes remontent l’une des allées, coupe quand on revient au premier groupe qui regarde l’opérateur. Paysage de guerre : les arbres déchiquetés et brûlés, les fils barbelés ; dans la vallée en contrebas, des maisons (coupe). Les deux femmes et l’homme se promènent au milieu des arbres morts (coupe). Des visiteurs de dos parcourent un autre cimetière, le drapeau français ondoie sur un mât. Panoramique gauche qui retrouve au premier plan une femme lisant les noms. (coupe) Au second plan, un homme montre quelque chose à un autre éloigné de quelques pas. Le groupe repart du cimetière en croisant la caméra ; ils passent juste à droite de l’opérateur, regards caméra.
Contexte et analyse
Objet d’un contentieux géopolitique depuis 1870, l’Alsace représente le premier champ de bataille de la Première Guerre mondiale. Alors que les troupes allemandes pénètrent en Belgique, l’état-major français fait le pari d’une incursion immédiate afin de libérer la « province perdue ». Conquise, Mulhouse est tout de suite reprise. Dès lors, le front se stabilise sans connaître aucune offensive d’envergure, mais de violents combats localisés embrasent les sommets de la ligne de front. Ce n’est qu’à la faveur de la révolution du 9 novembre et de l’armistice du 11 novembre 1918 que l’armée française peut faire son entrée en Alsace. La francisation à marche forcée (répression des autonomistes) s’accompagne d’une politique mémorielle précoce impulsée de Paris mais aussi à l’initiative de la société alsacienne. Le souvenir du sacrifice alsacien se mêle de l’espoir pacifiste rayonnant alors en Europe et de la préparation de la guerre symbolisée par la ligne Maginot fortifiant le Rhin dès 1931.
La bataille de l’Hartmannswillerkopf et sa mémorialisation
Le Vieil Armand, ou Hartmannswillerkopf, est un massif montagneux contrefort du Grand Ballon d’Alsace, qui culmine à 956 mètres. Il a été tout au long de la Première Guerre mondiale un objet de combats, surtout entre janvier 1915 et 1916 – période où il gagne son surnom de Mont de la Mort, Moloch ou Mangeur d’Hommes. Environ 300 000 soldats des deux armées y ont combattu, et au moins 25 000 y ont péri. Son site exceptionnel, la violence des combats et le nombre d’unités engagées favorisent sa classification comme monument protégé dès 1921 ; le Hartmannswillerkopf figure parmi les quatre monuments nationaux de la Grande Guerre, aux côtés de Douaumont (Meuse), Notre-Dame de Lorette (Artois) et Dormans (Marne). Signe de l’empressement officiel, alors que le monument se trouve encore en construction, il est inauguré le 1er octobre 1922 avec la nécropole du Silerloch ; de 1924 à 1929, on achève la crypte filmée par Paul Spindler l’année suivante (Au Vieil-Armand (1930)). Elle est inaugurée en grande pompe avec l’Autel de la patrie par le général d’Armau de Pouydraguin devant plusieurs centaines de Français et d’Allemands. Le complexe mémoriel prend sa forme définitive avec la croix sommitale élaborée par Danis baptisée le 21 septembre 1930 par le Général Tabouis, l’initiateur du classement du Hartmannswillerkopf en monument national, et bénie par l’évêque de Strasbourg Ruch. Enfin, le 9 octobre 1932, après dix ans de travaux, le président de la République Albert Lebrun et plusieurs ministres se déplacent pour l’inauguration officielle du mémorial central de la reconquête de l’Alsace.
Un paysage toujours en guerre
L’Alsace représente un cas singulier de la mémoire de la Grande Guerre : en effet, la « province perdue » représente un enjeu stratégique fixé de longue date, trop d’ailleurs pour surprendre une armée allemande bien organisée. Dès 1914, la reconquête d’une mince portion de ce territoire, autour de Thann, fait l’objet d’une ample propagande, notamment filmée [note]. Une fois la paix revenue deux mémoires entrent en collision : celle du retour à la France, forcément unanime et patriote ; et celle des combats proprement dits, partagés avec les anciens combattants d’en face, et ferment de pacifisme. Spindler ne filme pas en détail les ouvrages militaires impressionnants laissés par les deux armées, qui se visitent déjà, mais le paysage durablement ravagé contrastant avec la petite vallée en paix. En promenant sa caméra parmi les tombes, assez près pour que des noms apparaissent, en s’attardant aussi sur ses compagnons parcourant la nécropole, il s’affranchit de la monumentalité des lieux pour mieux relever la dimension humaine de la bataille. Les quelques secondes accordées au drapeau tricolore, flottant au vent, semblent interroger le coût de sa réimplantation sur le sol alsacien.Bibliographie
Annette Becker, Stéphane Tison (dir.), Un siècle de sites funéraires de la Grande guerre, Presses universitaires de Nanterre, 2018.
Karl Deuringer, The First Battle of the First World War : Alsace-Lorraine, Stroud, History Press, 2014.
Daniel J. Sherman, The Construction of Memory in Interwar France, University of Chicago Press, 1999.
Article rédigé par
ALEXANDRE SUMPF, 13 novembre 2018
- ↑ En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.