Strasbourg : Christkindelmärkt(0086NN0023) : Différence entre versions
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'''Le ''Christkindelsmärik'' comme lieu d’achat de cadeaux et de friandises''' | '''Le ''Christkindelsmärik'' comme lieu d’achat de cadeaux et de friandises''' | ||
− | Au travers de ces séquences sur le marché de Noël de Strasbourg, nous observons que son but premier demeure inchangé. En effet, dans la première séquence, nous observons une petite fille extasiée devant les nombreuses friandises en ventes. Celle-ci est accompagnée de sa mère qui fait le tour des différents stands avec leurs lots d’objets, de gâteaux et de chocolats. Il s’agit surement des traditionnels ''Bredele,'' pains d’épices et autres friandises conçues pendant les semaines qui précèdent le jour de Noël. Parmi les différents gâteaux et biscuits, il y a des pains d’épices qui peuvent avoir des formes religieuses comme par exemple la représentation d’Adam et Eve sous l’arbre du Paradis ou bien des formes plus profanes comme la représentation d’une fileuse avec son rouet. Il y a aussi les ''Springerle'' à base d’anis qui possèdent plusieurs figures et décorations ou bien les ''speculatius'', gâteaux représentant des personnages et sujets de la vie de tous les jours que les enfants reconnaissent facilement.<ref>Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 98-101. </ref> Le marché de Noël est aussi synonyme de la vente de jouets, c’était même là sa fonction première et ce depuis plusieurs siècles. En effet, c’est l’endroit où l’on achète des cadeaux et des friandises pour les plus jeunes comme pour les plus grands.<ref>Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 96-98</ref> C’est encore le cas dans les années 1920, puisque ce film amateur montre qu’après avoir fait ses emplettes, la mère de la petite fille décide d’acheter des balles reliées à un fil à son enfant. On observe d’ailleurs au moment où elles jouent avec ces nouveaux jouets, des chalets où sont attachées de nombreuses poupées reliées à des fils. Le cinéaste cherche ainsi à nous montrer l’importance de ce lieu pour l’ensemble des familles alsaciennes qui possède une place centrale pendant la période de l’Avent. | + | Au travers de ces séquences sur le marché de Noël de Strasbourg, nous observons que son but premier demeure inchangé. En effet, dans la première séquence, nous observons une petite fille extasiée devant les nombreuses friandises en ventes. Celle-ci est accompagnée de sa mère qui fait le tour des différents stands avec leurs lots d’objets, de gâteaux et de chocolats. Il s’agit surement des traditionnels ''Bredele,'' pains d’épices et autres friandises conçues pendant les semaines qui précèdent le jour de Noël. Parmi les différents gâteaux et biscuits, il y a des pains d’épices qui peuvent avoir des formes religieuses comme par exemple la représentation d’Adam et Eve sous l’arbre du Paradis ou bien des formes plus profanes comme la représentation d’une fileuse avec son rouet. Il y a aussi les ''Springerle'' à base d’anis qui possèdent plusieurs figures et décorations ou bien les ''speculatius'', gâteaux représentant des personnages et sujets de la vie de tous les jours que les enfants reconnaissent facilement.<ref>Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 98-101. </ref> Le marché de Noël est aussi synonyme de la vente de jouets, c’était même là sa fonction première et ce depuis plusieurs siècles. En effet, c’est l’endroit où l’on achète des cadeaux et des friandises pour les plus jeunes comme pour les plus grands.<ref>Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 96-98</ref> Les méthodes d'éducations des enfants étant progressivement différentes, les jouets, vont à l'aide de l'industrialisation devenir des objets centraux des familles alsaciennes.<ref>Theimer, François, Les Jouets (collection « Que-sais-je ? »), Presses Universitaires de France, Vendôme, 1996, p. 5-16</ref> Le marché de Noël de Strasbourg est alors l'occasion d'en acheter d'avantages au moment de la fête de Noël. C’est encore le cas dans les années 1920, puisque ce film amateur montre qu’après avoir fait ses emplettes, la mère de la petite fille décide d’acheter des balles reliées à un fil à son enfant. On observe d’ailleurs au moment où elles jouent avec ces nouveaux jouets, des chalets où sont attachées de nombreuses poupées reliées à des fils. Le cinéaste cherche ainsi à nous montrer l’importance de ce lieu pour l’ensemble des familles alsaciennes qui possède une place centrale pendant la période de l’Avent. |
Version du 5 janvier 2020 à 16:00
Résumé
Description
Image granuleuse : une petite fille tenant un sac observe les différents articles d’un chalet du marché de Noël de Strasbourg, bref panoramique vers la gauche pour montrer les objets. La petite fille observant les jouets et friandises. Panoramique partant de la petite fille pour ensuite montrer une allée du marché se trouvant place Broglie. Gros plan sur la même fillette puis léger panoramique vers la gauche. Plan sur l’allée du marché avec en fond des personnes faisant leurs emplettes. Plan en mouvement qui s’arrête sur la petite fille du début. Vision de l’allée du marché de Noël. Plan sur la petite fille accompagnée de sa mère, se trouvant toutes les deux devant le chalet où celle-ci était au début. Gros plan sur une plaque (blanche) dont on ne voit pas les détails. La mère et sa fille devant un stand de jouets. La fillette et sa mère joue avec des balles reliées à un fil. Les deux femmes avancent vers un autre chalet. Elles observent les différents produits en vente. Rapide plan sur celles-ci dans une allée de sapins de Noël. Rapide panoramique vers le haut montrant la mère et les sapins alignés. Plan sombre montrant la mère caressant l’un des arbres de Noël. Petite fille observant sa mère.
Plan sombre sur un enfant tenant un ballon qui se trouve devant un sapin de Noël. L’enfant attend avec son ballon. Gros plan sur l’enfant et son ballon. Petit panoramique très sombre qui monte vers le haut. Une personne soulève un sapin avec à sa gauche le garçon avec son ballon. L’enfant et son ballon avec en arrière plan des personnes qui discutent (probablement concernant le choix de l’arbre de Noël). Gros plan sur l’enfant qui patiente à l’avant avec en arrière plan toujours les mêmes personnes. Plan très sombre sur des gens non identifiables. Le caméraman film en contre plongée l’enfant tenant la main de son père portant l’arbre de Noël qu’il vient d’acheter. Le père et son fils sont filmés de l’arrière, toujours avec l’arbre en main et accompagnés d’un chien. Gros plan maladroit sur le père et son fils. Les deux hommes sortent du marché par un portail.
Contexte et analyse
Ce film de 1928 s’inscrit dans la période de l’entre-deux-guerres. La ville de Strasbourg qui est redevenue française depuis une dizaine d’année seulement possède l’un des plus anciens marchés de Noël au monde datant du XVIe siècle. En filmant ces scènes de familles au Christkindelsmärik (marché de l’enfant Jésus) de Strasbourg, le réalisateur insiste sur l’importance pour la population de cette époque d’aller faire ses emplettes et de récompenser leurs enfants en les emmenant acheter des jouets et des friandises au marché de Noël.
Le traditionnel marché de Noël de Strasbourg
Le Christkindelsmärik de Strasbourg tire ses racines du Nikolaismarkt (marché de la Saint-Nicolas) où les parents venaient chercher des objets et friandises pour leurs enfants. Mais à partir de 1570, suite à des désaccords sur l’origine des cadeaux et face à la volonté de dire aux enfants que c’était l’enfant Jésus qui apportait les cadeaux, le marché de la Saint-Nicolas est remplacé par celui du Christindlein (Enfant Jésus). Le ChrstkindelsmärikTexte en italique se tenait au départ trois jours avant Noël près de la cathédrale, puis s’étend du côté du palais des Rohan, sur une place nommée le Fronhof. De 1830 à 1870, il a lieu sur l’actuel place Kléber puis à partir de 1870, suite à l’annexion allemande, il se déroule place Broglie et dure maintenant toute la période de l’Avant jusqu’à la veille de Noël.[2] C’est d’ailleurs à cet endroit que se déroule le Christkindelsmärik dans le film de Robert Forrer. On y reconnaît notamment les longues lignes d’arbres qui se trouvent encore sur l’actuelle place Broglie, voisine à l’opéra de la ville. Au travers de ce film, le réalisateur tente d’immortaliser le marché de Noël de Strasbourg en nous montrant ses caractéristiques culinaires, ses ventes d’objets ou bien d’arbres de Noël. En tant que grand antiquaire et conservateur du patrimoine, il nous fait assister à l’aide de panoramiques horizontaux aux différentes interactions sociales qui découlent du Christkindelsmärik, en filmant des enfants accompagnés de leurs parents qui attendent patiemment de recevoir des friandises ou des jouets.
Le Christkindelsmärik comme lieu d’achat de cadeaux et de friandises
Au travers de ces séquences sur le marché de Noël de Strasbourg, nous observons que son but premier demeure inchangé. En effet, dans la première séquence, nous observons une petite fille extasiée devant les nombreuses friandises en ventes. Celle-ci est accompagnée de sa mère qui fait le tour des différents stands avec leurs lots d’objets, de gâteaux et de chocolats. Il s’agit surement des traditionnels Bredele, pains d’épices et autres friandises conçues pendant les semaines qui précèdent le jour de Noël. Parmi les différents gâteaux et biscuits, il y a des pains d’épices qui peuvent avoir des formes religieuses comme par exemple la représentation d’Adam et Eve sous l’arbre du Paradis ou bien des formes plus profanes comme la représentation d’une fileuse avec son rouet. Il y a aussi les Springerle à base d’anis qui possèdent plusieurs figures et décorations ou bien les speculatius, gâteaux représentant des personnages et sujets de la vie de tous les jours que les enfants reconnaissent facilement.[3] Le marché de Noël est aussi synonyme de la vente de jouets, c’était même là sa fonction première et ce depuis plusieurs siècles. En effet, c’est l’endroit où l’on achète des cadeaux et des friandises pour les plus jeunes comme pour les plus grands.[4] Les méthodes d'éducations des enfants étant progressivement différentes, les jouets, vont à l'aide de l'industrialisation devenir des objets centraux des familles alsaciennes.[5] Le marché de Noël de Strasbourg est alors l'occasion d'en acheter d'avantages au moment de la fête de Noël. C’est encore le cas dans les années 1920, puisque ce film amateur montre qu’après avoir fait ses emplettes, la mère de la petite fille décide d’acheter des balles reliées à un fil à son enfant. On observe d’ailleurs au moment où elles jouent avec ces nouveaux jouets, des chalets où sont attachées de nombreuses poupées reliées à des fils. Le cinéaste cherche ainsi à nous montrer l’importance de ce lieu pour l’ensemble des familles alsaciennes qui possède une place centrale pendant la période de l’Avent.
Un lieu privilégié pour acquérir un arbre de Noël
Lieux ou monuments
Bibliographie
Lalouette, Jacqueline, Jours de fête, Tallandier, Paris, 2010.
Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989.
Theimer, François, Les Jouets (collection « Que-sais-je ? »), Presses Universitaires de France, Vendôme, 1996.
Article rédigé par
Massimo Gallippi, 31 décembre 2019
- ↑ Cette fiche est considérée comme achevée par son auteur, mais elle n'a pas encore été validée par une autorité scientifique.
- ↑ Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 39 à 42.
- ↑ Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 98-101.
- ↑ Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 96-98
- ↑ Theimer, François, Les Jouets (collection « Que-sais-je ? »), Presses Universitaires de France, Vendôme, 1996, p. 5-16
- ↑ Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 69.
- ↑ Lalouette, Jacqueline, Jours de fête, Tallandier, Paris, 2010, p. 101-115.
- ↑ Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 77-80.
- ↑ Lalouette, Jacqueline, Jours de fête, Tallandier, Paris, 2010, p. 101-115.
- ↑ Leser, Gérard, Noël – Wihnachte en Alsace, Edition du Rhin, Mulhouse, 1989, p. 84-87.