Bas:Mistrals à Telergma (0003FH0009) : Différence entre versions

 
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'''L’aviation pendant la guerre d’Algérie'''
 
'''L’aviation pendant la guerre d’Algérie'''
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[[Fichier:Mistrals.png|vignette|droite|4 Mistrals en vol. Photo de Serge Paré, issu de l'Ancien d'Algérie, numéro 472, page7.]]
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Ce que l’on peut dire du film c’est qu’il souligne l’importance de l’aviation pendant le conflit. Pendant la guerre d’Algérie la France a fait appel à son aviation pour diverses raisons. Il y avait notamment un rôle de repérage, mais également un rôle plus agressif. En effet dans le film les avions filmés sont des SNCASE SE 535 « Mistrals », il s’agit de chasseurs-bombardiers qui comme leur nom l’indique,  pouvaient bombarder des cibles. Or, le 8 février 1958 l’aviation française est responsable d’un « incident ». Le village de Sakiet Sidi Youcef est bombardé faisant de nombreuses victimes civiles, la présence de membres et de sympathisant du F.N.L. étant l’argument avancé pour motiver cette attaque. Cette attaque eut comme conséquence l’isolement de la France sur le plan diplomatique, condamnée par l’O.N.U. Selon toute vraisemblance ce film se déroule après cet évènement. En considérant les vêtements légers que portent les personnes présentes dans ce film, nous pouvons estimer que l’action se déroule en été. Nous pouvons relever que le réalisateur met en avant l’aviation dans un cadre où elle est responsable d’une attaque assez récente.
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'''Un film informatif'''
  
Ce que l’on peut dire du film c’est qu’il souligne l’importance de l’aviation pendant le conflit. Pendant la guerre d’Algérie la France a fait appel à son aviation pour diverses raisons. Il y avait notamment un rôle de repérage, mais également un rôle plus agressif. En effet dans le film les avions filmés sont des SNCASE SE 535 « Mistrals », il s’agit de chasseurs-bombardiers qui comme leur nom l’indique,  pouvaient bombarder des cibles. Or, le 8 février 1958 l’aviation française est responsable d’un « incident ». Le village de Sakiet Sidi Youcef est bombardé faisant de nombreuses victimes civiles, la présence de membres et de sympathisant du F.N.L. étant l’argument avancé pour motiver cette attaque. Cette attaque eut comme conséquence l’isolement de la France sur le plan diplomatique, condamnée par l’O.N.U. Selon toute vraisemblance ce film se déroule après cet évènement. En considérant les vêtements légers que portent les personnes présentes dans ce film, nous pouvons estimer que l’action se déroule en été. Nous pouvons relever que le réalisateur met en avant l’aviation dans un cadre où elle est responsable d’une attaque assez récente.
 
[[Fichier:Mistrals.png|vignette|droite|4 Mistrals en vol. Photo de Serge Paré, issu de l'Ancien d'Algérie, numéro 472, page7.]]
 
 
Ce film peut également être vu différemment, plus probablement comme un film informatif sur ce que pouvait être le quotidien d’une base aérienne pendant la guerre. En effet on peut relever que les soldats ne portent pas l’uniforme en tout temps, s’accommodant, à l’évidence, de la température estivale. De plus de 0:16 à 0:25 nous pouvons voir des soldats debout sur un avion saluer un train passant non loin. On peut également relever des plans d’entretiens des avions, montrant qu’ils exécutent des missions d’entretiens : principalement faire le plein des « Mistrals ». De 0:40 à 0:54 se succèdent différents plans montrant le processus par lequel on fait le plein d’un avion. On peut également relever divers plans où les soldats vérifient la mécanique de l’engin, notamment de 0:55 à 1:00. Il y a aussi la séquence de préparation d’une mission par les pilotes des avions de 1:00 à 1:16. La suite du film montre des vérifications pré-décollage, l’allumage du « Mistral » via son démarreur extérieur de 2:33 à 2:35, et enfin le décollage des appareils. Il s’agit donc d’une illustration de la vie des soldats et de comment ils effectuent leurs missions.
 
Ce film peut également être vu différemment, plus probablement comme un film informatif sur ce que pouvait être le quotidien d’une base aérienne pendant la guerre. En effet on peut relever que les soldats ne portent pas l’uniforme en tout temps, s’accommodant, à l’évidence, de la température estivale. De plus de 0:16 à 0:25 nous pouvons voir des soldats debout sur un avion saluer un train passant non loin. On peut également relever des plans d’entretiens des avions, montrant qu’ils exécutent des missions d’entretiens : principalement faire le plein des « Mistrals ». De 0:40 à 0:54 se succèdent différents plans montrant le processus par lequel on fait le plein d’un avion. On peut également relever divers plans où les soldats vérifient la mécanique de l’engin, notamment de 0:55 à 1:00. Il y a aussi la séquence de préparation d’une mission par les pilotes des avions de 1:00 à 1:16. La suite du film montre des vérifications pré-décollage, l’allumage du « Mistral » via son démarreur extérieur de 2:33 à 2:35, et enfin le décollage des appareils. Il s’agit donc d’une illustration de la vie des soldats et de comment ils effectuent leurs missions.
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'''La liberté du réalisateur, et la mise en scène du film'''
  
 
Le cinéaste a une grande liberté de mouvement et est précis dans son film. Il ne semble pas contraint dans son déplacement. Le cadrage est proprement exécuté, l’image ne tremblant pas, à l’exception d’un passage en voiture. Il filme dans la base se déplaçant même dans les locaux, il se trouve au plus près des avions et également sur la piste de décollage. Il semble que dans ce film il y ait même des séquences mises en scène, en effet la première semble être de 0:26 à 0:40, où l’on peut voir deux soldats se diriger vers un appareil qu’ils vont préparer. On peut également relever le plan de 1:17 à 1:20 où l’on voit deux pilotes sortir simultanément d’un bureau. S’en suit un plan en voiture, qui enchaîne sur un autre plan où l’on voit une voiture s’arrêter et les pilotes en descendre, et la caméra n’en suivre qu’un de 1:33 à 1:43, d’ailleurs le pilote regarde la caméra. Les plans suivants sont également intéressants à relever car les personnes regardent la caméra et certains semblent même attendre des signes du cinéaste avant de procéder à leur travail, de 1:44 à 1:57. On peut aussi noter un effet de transition à 0:59, ainsi qu’un fondu au noir final de 4:41 à 4:42. Il faut donc retenir que le cinéaste ne fut pas entravé dans la réalisation de son film et fut également capable de mettre en œuvre une certaine mise en scène pour son film.
 
Le cinéaste a une grande liberté de mouvement et est précis dans son film. Il ne semble pas contraint dans son déplacement. Le cadrage est proprement exécuté, l’image ne tremblant pas, à l’exception d’un passage en voiture. Il filme dans la base se déplaçant même dans les locaux, il se trouve au plus près des avions et également sur la piste de décollage. Il semble que dans ce film il y ait même des séquences mises en scène, en effet la première semble être de 0:26 à 0:40, où l’on peut voir deux soldats se diriger vers un appareil qu’ils vont préparer. On peut également relever le plan de 1:17 à 1:20 où l’on voit deux pilotes sortir simultanément d’un bureau. S’en suit un plan en voiture, qui enchaîne sur un autre plan où l’on voit une voiture s’arrêter et les pilotes en descendre, et la caméra n’en suivre qu’un de 1:33 à 1:43, d’ailleurs le pilote regarde la caméra. Les plans suivants sont également intéressants à relever car les personnes regardent la caméra et certains semblent même attendre des signes du cinéaste avant de procéder à leur travail, de 1:44 à 1:57. On peut aussi noter un effet de transition à 0:59, ainsi qu’un fondu au noir final de 4:41 à 4:42. Il faut donc retenir que le cinéaste ne fut pas entravé dans la réalisation de son film et fut également capable de mettre en œuvre une certaine mise en scène pour son film.
  
Jean Albert réalisa d’autres films en Algérie la même année que celui ci : [[Exercices de parachutisme en Algérie (0003FH0011)]], La légion étrangère à Touggourt[[0003FH0009]], Marché de Telergma pendant la guerre d'Algérie[[0003FH0011]], et enfin [[De Gaulle en Algérie (0003FH0009)]].
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Jean Albert réalisa d’autres films en Algérie la même année que celui ci : [[Exercices de parachutisme en Algérie (0003FH0011)]], La légion étrangère à Touggourt [[0003FH0009]], Marché de Telergma pendant la guerre d'Algérie [[0003FH0011]], et enfin [[De Gaulle en Algérie (0003FH0009)]].
 
|Bibliographie=Charles-Robert AGERON, Jean LECA, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, « ALGÉRIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 10 avril 2021. URL : http://www.universalis-edu.com.acces-distant.bnu.fr/encyclopedie/algerie/<br>
 
|Bibliographie=Charles-Robert AGERON, Jean LECA, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, « ALGÉRIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 10 avril 2021. URL : http://www.universalis-edu.com.acces-distant.bnu.fr/encyclopedie/algerie/<br>
  

Version actuelle datée du 25 avril 2021 à 15:50


Avertissement[1]

Résumé


Ce film, réalisé par Jean Albert, a été tourné dans la base aérienne de Telergma. Dans ce court métrage nous pouvons voir comment sont entretenus les avions SNCASE SE 535 « Mistrals », la préparation de l’appareil avant le décollage, la préparation d’une mission, ainsi que le décollage des avions, et enfin le retour d’un appareil.

Description


0:00-0:25 Dans cette séquence deux plans se succèdent montrant l’aéroport et des soldats saluant un train de soldats

0:26-0:40 Deux soldats s’approchant d’un appareil pour le préparer, il s’agit d’un plan mis en scène.

0:40-1:00 Séquence où se succède des plans montrant des vérifications mécaniques, et le plein d’un avion.

1:00-1:20 Séquence dans laquelle on peut voir deux pilotes préparer leurs missions.

1:21-1:32 Plan en voiture illustrant le chemin emprunté par les pilotes pour se rendre à leurs avions.

1:33-2:40 Séquence pendant laquelle se succèdent des plans montrant les préparations nécessaires avant le décollage d’un avion.

2:40-4:11 Séquence de décollage des avions, où l’on peut les voir évoluer dans l’aéroport jusque vers la piste de décollage.

4:12-4:42 : Plan de retour d’un avion qui vient se garer après sa mission.

Métadonnées

N° support :  0003FH0009
Date :  1958
Coloration :  Couleur
Son :  Muet
Durée :  00:04:59
Cinéastes :  Albert, Jean
Format original :  8 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Autres guerres : guerre d'Indochine - guerre d'Algérie
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Insigne de la base aérienne opérationnelle de Telergma.

La guerre d’Algérie est un conflit qui eut lieu entre 1954 et 1962. La Toussaint rouge, une série d’attentats perpétrés par le Front de libération national qui eurent lieu le Ier novembre 1954, furent le début de cette guerre. Ce conflit voit donc s’opposer différents mouvements indépendantistes algériens, dont le principal était le F.L.N, contre la France. Cette guerre n’était pas vue comme une guerre civile en France. Dans un premier temps on se referait à ce conflit comme « les évènements d’Algérie ». Il s’agit pourtant d’un conflit de décolonisation et d’une guerre d’indépendance. Tout d’abord le conflit consistait majoritairement en des attentats de la part du F.L.N. C’est en 1957 que le conflit s’intensifie, notamment avec la bataille d’Alger qui va semer la panique parmi les colons français en Algérie et qui fut une véritable défaite pour le F.NL. Cette guerre fut à l’origine de nombreux changements pour l’Algérie, mais également pour la France, en effet c’est dans ce cadre que la quatrième république prit fin et que la cinquième vit le jour avec le retour du Général de Gaulle en 1958. Le film que nous allons aborder est daté de cette même année.

L’aviation pendant la guerre d’Algérie

4 Mistrals en vol. Photo de Serge Paré, issu de l'Ancien d'Algérie, numéro 472, page7.

Ce que l’on peut dire du film c’est qu’il souligne l’importance de l’aviation pendant le conflit. Pendant la guerre d’Algérie la France a fait appel à son aviation pour diverses raisons. Il y avait notamment un rôle de repérage, mais également un rôle plus agressif. En effet dans le film les avions filmés sont des SNCASE SE 535 « Mistrals », il s’agit de chasseurs-bombardiers qui comme leur nom l’indique, pouvaient bombarder des cibles. Or, le 8 février 1958 l’aviation française est responsable d’un « incident ». Le village de Sakiet Sidi Youcef est bombardé faisant de nombreuses victimes civiles, la présence de membres et de sympathisant du F.N.L. étant l’argument avancé pour motiver cette attaque. Cette attaque eut comme conséquence l’isolement de la France sur le plan diplomatique, condamnée par l’O.N.U. Selon toute vraisemblance ce film se déroule après cet évènement. En considérant les vêtements légers que portent les personnes présentes dans ce film, nous pouvons estimer que l’action se déroule en été. Nous pouvons relever que le réalisateur met en avant l’aviation dans un cadre où elle est responsable d’une attaque assez récente.

Un film informatif

Ce film peut également être vu différemment, plus probablement comme un film informatif sur ce que pouvait être le quotidien d’une base aérienne pendant la guerre. En effet on peut relever que les soldats ne portent pas l’uniforme en tout temps, s’accommodant, à l’évidence, de la température estivale. De plus de 0:16 à 0:25 nous pouvons voir des soldats debout sur un avion saluer un train passant non loin. On peut également relever des plans d’entretiens des avions, montrant qu’ils exécutent des missions d’entretiens : principalement faire le plein des « Mistrals ». De 0:40 à 0:54 se succèdent différents plans montrant le processus par lequel on fait le plein d’un avion. On peut également relever divers plans où les soldats vérifient la mécanique de l’engin, notamment de 0:55 à 1:00. Il y a aussi la séquence de préparation d’une mission par les pilotes des avions de 1:00 à 1:16. La suite du film montre des vérifications pré-décollage, l’allumage du « Mistral » via son démarreur extérieur de 2:33 à 2:35, et enfin le décollage des appareils. Il s’agit donc d’une illustration de la vie des soldats et de comment ils effectuent leurs missions.

La liberté du réalisateur, et la mise en scène du film

Le cinéaste a une grande liberté de mouvement et est précis dans son film. Il ne semble pas contraint dans son déplacement. Le cadrage est proprement exécuté, l’image ne tremblant pas, à l’exception d’un passage en voiture. Il filme dans la base se déplaçant même dans les locaux, il se trouve au plus près des avions et également sur la piste de décollage. Il semble que dans ce film il y ait même des séquences mises en scène, en effet la première semble être de 0:26 à 0:40, où l’on peut voir deux soldats se diriger vers un appareil qu’ils vont préparer. On peut également relever le plan de 1:17 à 1:20 où l’on voit deux pilotes sortir simultanément d’un bureau. S’en suit un plan en voiture, qui enchaîne sur un autre plan où l’on voit une voiture s’arrêter et les pilotes en descendre, et la caméra n’en suivre qu’un de 1:33 à 1:43, d’ailleurs le pilote regarde la caméra. Les plans suivants sont également intéressants à relever car les personnes regardent la caméra et certains semblent même attendre des signes du cinéaste avant de procéder à leur travail, de 1:44 à 1:57. On peut aussi noter un effet de transition à 0:59, ainsi qu’un fondu au noir final de 4:41 à 4:42. Il faut donc retenir que le cinéaste ne fut pas entravé dans la réalisation de son film et fut également capable de mettre en œuvre une certaine mise en scène pour son film.

Jean Albert réalisa d’autres films en Algérie la même année que celui ci : Exercices de parachutisme en Algérie (0003FH0011), La légion étrangère à Touggourt 0003FH0009, Marché de Telergma pendant la guerre d'Algérie 0003FH0011, et enfin De Gaulle en Algérie (0003FH0009).

Lieux ou monuments


Algérie; Teleghma

Bibliographie


Charles-Robert AGERON, Jean LECA, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, « ALGÉRIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 10 avril 2021. URL : http://www.universalis-edu.com.acces-distant.bnu.fr/encyclopedie/algerie/


Marc MICHEL, « AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15 avril 2021. URL : http://www.universalis-edu.com.acces-distant.bnu.fr/encyclopedie/afrique-histoire-les-decolonisations/


MOULIN (Jacques), « Le matériel volant de la guerre d’Algérie (suite) », dans l’Ancien d’Algérie, n° 472, décembre 2008, page 7.


Edmond PETIT, Pierre SPARACO, « AVIATION - Histoire de l'aviation », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15 avril 2021. URL : http://www.universalis-edu.com.acces-distant.bnu.fr/encyclopedie/aviation-histoire-de-l-aviation/


Sylvain VENAYRE, « GUERRE D'ALGÉRIE, en bref », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 10 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/guerre-d-algerie-en-bref/



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