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|Contexte_et_analyse_fr='''Chez Jenny, un restaurant alsacien.'''
 
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Chez Jenny est fondé à Paris durant l’Entre-deux-Guerres, période d’essor de la gastronomie grâce aux différents guides culinaires qui apparaissent dès le XIXe siècle.  
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''Chez Jenny'' est fondé à Paris durant l’Entre-deux-Guerres, période d’essor de la gastronomie grâce aux différents guides culinaires qui apparaissent dès le XIXe siècle.  
À partir du Second Empire, naît dans la société parisienne bourgeoise un attrait pour l’exotisme qui se retrouve dans l’augmentation du nombre de restaurants. Les touristes étrangers apportent de nouvelles cuisines en France, mais aussi de nouveaux lieux où consommer l’alimentation ou les boissons. La recherche de nouveautés se retrouve par exemple dans les brasseries allemandes qui apparaissent à Paris à cette période et dont les grands espaces ainsi que les nombreuses fenêtres attirent les parisiens. Durant l’entre-deux-guerres, l’exotisme et le régionalisme prennent un nouveau cours en copiant le style des auberges meublées avec des éléments traditionnels des pays représentés. Selon les guides culinaires du début du XXe siècle, le fait de se retrouver dans ce genre d’établissement et de pouvoir consommer des aliments typiques permettait aux clients d’éviter le mal du pays, et aux parisiens de se confronter à la nouveauté [1].   
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À partir du Second Empire, naît dans la société parisienne bourgeoise un attrait pour l’exotisme qui se retrouve dans l’augmentation du nombre de restaurants. Les touristes étrangers apportent de nouvelles cuisines en France, mais aussi de nouveaux lieux où consommer l’alimentation ou les boissons. La recherche de nouveautés se retrouve par exemple dans les brasseries allemandes qui apparaissent à Paris à cette période et dont les grands espaces ainsi que les nombreuses fenêtres attirent les parisiens. Durant l’entre-deux-guerres, l’exotisme et le régionalisme prennent un nouveau cours en copiant le style des auberges meublées avec des éléments traditionnels des pays représentés. Selon les guides culinaires du début du XXe siècle, le fait de se retrouver dans ce genre d’établissement et de pouvoir consommer des aliments typiques permettait aux clients d’éviter le mal du pays, et aux parisiens de se confronter à la nouveauté<ref>VADJA (Joanne), « La construction des restaurants parisiens comme lieux d'attractivité touristique¬ fin XIXe-début XXe siècle », in Voyages en gastronomies, Autrement, Paris, 2008, p. 74-95.</ref>.   
 
Le restaurant Chez Jenny est typique de ce style auberge des années 1930. Il est possible de voir dans les plans filmés l’ameublement ainsi que les costumes et les plats proposés qui mettent en avant la culture alsacienne face à la gastronomie française voire parisienne. Ce restaurant s’inspire des Winstubs alsaciens qui sont les restaurants traditionnels où les familles mangent durant certaines fêtes, comme les mariages ; les membres des corporations s’y retrouvent aussi. Ces restaurants s’opposent aux Bierstubs, lieux inspirés des brasseries, qui apparaissent après l’annexion de 1871. Ces lieux ne sont que des débits de boissons mais représentent un attrait pour les hommes qui s’y regroupent en fonction de leur religion, de leur métier et de leurs relations [2].  
 
Le restaurant Chez Jenny est typique de ce style auberge des années 1930. Il est possible de voir dans les plans filmés l’ameublement ainsi que les costumes et les plats proposés qui mettent en avant la culture alsacienne face à la gastronomie française voire parisienne. Ce restaurant s’inspire des Winstubs alsaciens qui sont les restaurants traditionnels où les familles mangent durant certaines fêtes, comme les mariages ; les membres des corporations s’y retrouvent aussi. Ces restaurants s’opposent aux Bierstubs, lieux inspirés des brasseries, qui apparaissent après l’annexion de 1871. Ces lieux ne sont que des débits de boissons mais représentent un attrait pour les hommes qui s’y regroupent en fonction de leur religion, de leur métier et de leurs relations [2].  
  
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L’alimentation alsacienne se compose de différents aliments parmi lesquels on peut citer les viandes. Elles sont de plus en plus consommées à partir du XIXe siècle mais peuvent être différenciées en fonction de leur cherté et de l’approvisionnement des villages et des villes. Le porc est consommé principalement par les classes populaires et paysannes. Il est élevé dans les fermes avec les vaches ainsi que les animaux de basse-cour comme les poules, les oies ou encore les lapins. La viande de bœuf est principalement vendue dans les villes car son prix reste élevé au XIXe siècle. En plus des viandes, l’Alsace est connue pour les différents poissons qui sont élevés ou péchés dans les cours d’eau comme les saumons, les carpes et les esturgeons [3].  
 
L’alimentation alsacienne se compose de différents aliments parmi lesquels on peut citer les viandes. Elles sont de plus en plus consommées à partir du XIXe siècle mais peuvent être différenciées en fonction de leur cherté et de l’approvisionnement des villages et des villes. Le porc est consommé principalement par les classes populaires et paysannes. Il est élevé dans les fermes avec les vaches ainsi que les animaux de basse-cour comme les poules, les oies ou encore les lapins. La viande de bœuf est principalement vendue dans les villes car son prix reste élevé au XIXe siècle. En plus des viandes, l’Alsace est connue pour les différents poissons qui sont élevés ou péchés dans les cours d’eau comme les saumons, les carpes et les esturgeons [3].  
 
Concernant les légumes, l’Alsace est une terre où un grand nombre de plantes sont cultivées. Certains légumes anciens comme le panais, les carottes, les navets et le chou sont mentionnés dans les premiers livres de recettes datant du XVIIe siècle. Mais il y a aussi des cultures plus récentes comme les pommes de terre, implantées en Alsace dès le XVIIe siècle afin d’endiguer les famines, et les topinambours qui sont intégrés par les populations pauvres dans leurs repas [4].  
 
Concernant les légumes, l’Alsace est une terre où un grand nombre de plantes sont cultivées. Certains légumes anciens comme le panais, les carottes, les navets et le chou sont mentionnés dans les premiers livres de recettes datant du XVIIe siècle. Mais il y a aussi des cultures plus récentes comme les pommes de terre, implantées en Alsace dès le XVIIe siècle afin d’endiguer les famines, et les topinambours qui sont intégrés par les populations pauvres dans leurs repas [4].  
La cuisine traditionnelle alsacienne est célèbre pour de nombreux plats comme la choucroute, présentée dans le film par les plans filmés dans la charcuterie. La principale caractéristique de ces plats est leur mode de cuisson long et permettant la conservation des aliments. La choucroute est un plat qui se compose de chou salé et suri, et certains jours de viande salée ou fumée, ce qui permet de les conserver durant l’année [5]. D’autres plats, ayant une cuisson mijotée, naissent en Alsace et prennent de l’importance dans les couches populaires. Le Baeckeoffe par exemple était un plat préparé traditionnellement les lundis par les femmes qui confiaient les terrines aux boulangers afin que le plat cuise dans son four, ce qui permettait aux femmes d’effectuer différents travaux pendant le temps de cuisson. Le pot-au-feu se démocratise petit à petit à la fin du XIXe siècle dans les couches populaires. Comportant de la viande, principalement du bœuf, il devient alors un plat pour les fêtes, les dimanches ou les jours fériés parmi les populations bourgeoises puis villageoises. Enfin, deux plats qui peuvent être considérés comme caractéristiques de l’alimentation, surtout au XIXe siècle, sont la soupe ainsi que la purée de pomme de terre qui étaient consommées par les populations pauvres, paysans et ouvriers, qui ne pouvaient pas les garnir de viande ou de graisse animale mais les mangeaient avec du pain [6].  
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La cuisine traditionnelle alsacienne est célèbre pour de nombreux plats comme la choucroute, présentée dans les plans filmés dans la charcuterie. La principale caractéristique de ces plats est leur mode de cuisson long et permettant la conservation des aliments. La choucroute est un plat qui se compose de chou salé et suri, et certains jours de viande salée ou fumée, ce qui permet de les conserver durant l’année [5]. D’autres plats, ayant une cuisson mijotée, naissent en Alsace et prennent de l’importance dans les couches populaires. Le Baeckeoffe par exemple était un plat préparé traditionnellement les lundis par les femmes qui confiaient les terrines aux boulangers afin que le plat cuise dans son four, ce qui permettait aux femmes d’effectuer différents travaux pendant le temps de cuisson. Le pot-au-feu se démocratise petit à petit à la fin du XIXe siècle dans les couches populaires. Comportant de la viande, principalement du bœuf, il devient alors un plat pour les fêtes, les dimanches ou les jours fériés parmi les populations bourgeoises puis villageoises. Enfin, deux plats qui peuvent être considérés comme caractéristiques de l’alimentation, surtout au XIXe siècle, sont la soupe ainsi que la purée de pomme de terre qui étaient consommées par les populations pauvres, paysans et ouvriers, qui ne pouvaient pas les garnir de viande ou de graisse animale mais les mangeaient avec du pain [6].  
 
L’Alsace est aussi une région connue pour les différentes boissons qui y sont consommées. La principale est le vin produit dans cette région car l’eau était souvent non-potable. Il est principalement blanc mais quelques vignobles produisent du vin rouge. Cependant, le prix du vin pouvant augmenter fortement en temps de crise alimentaire, les populations consomment alors en majorité de la bière, souvent blonde et peu forte, comme il est présenté à différents moments du film où il est possible de voir les Alsaciens buvant dans des chopes devant le restaurant. Enfin, une autre boisson plus rare est l’eau de vie que les personnes produisent à partir de fruits cueillis dans les jardins ou récoltés dans la nature : quetsches, mirabelles, … Elle est bue après les repas et surtout les jours de fête.  
 
L’Alsace est aussi une région connue pour les différentes boissons qui y sont consommées. La principale est le vin produit dans cette région car l’eau était souvent non-potable. Il est principalement blanc mais quelques vignobles produisent du vin rouge. Cependant, le prix du vin pouvant augmenter fortement en temps de crise alimentaire, les populations consomment alors en majorité de la bière, souvent blonde et peu forte, comme il est présenté à différents moments du film où il est possible de voir les Alsaciens buvant dans des chopes devant le restaurant. Enfin, une autre boisson plus rare est l’eau de vie que les personnes produisent à partir de fruits cueillis dans les jardins ou récoltés dans la nature : quetsches, mirabelles, … Elle est bue après les repas et surtout les jours de fête.  
  
 
'''Le traditionnel costume alsacien.'''  
 
'''Le traditionnel costume alsacien.'''  
  
Dans ce film tourné par Jenny Robert lors de l’inauguration du restaurant Chez Jenny, il est possible de voir dès les premières secondes des costumes alsaciens portés par les personnes posant devant la caméra. Les vêtements considérés aujourd’hui comme traditionnels étaient portés par les populations villageoises lors des dimanches et des jours de fêtes. Ils varient en fonction des régions mais aussi des religions, du statut social ainsi que du statut marital. Porté jusqu’au XVIIIe siècle, le costume alsacien réapparait comme un symbole régional en 1871 à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich allemand. Le dessinateur Hansi en fait également une image d’Épinal grâce à ses dessins issus de son ouvrage Mon Village publié en 1913. Les Alsaciens le portent à nouveau, orné de cocarde tricolore, à la fin des deux Guerres Mondiales afin de montrer leur rattachement à la France.  
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Dans ce film tourné par Jenny Robert lors de l’inauguration du restaurant Chez Jenny, il est possible de voir dès les premières secondes des costumes alsaciens portés par les personnes posant devant la caméra. Les vêtements considérés aujourd’hui comme traditionnels étaient portés par les populations villageoises lors des dimanches et des jours de fêtes. Ils varient en fonction des régions mais aussi des religions, du statut social ainsi que du statut marital. Porté jusqu’au XVIIIe siècle, le costume alsacien réapparait comme un symbole régional en 1871 à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich allemand. Le dessinateur Hansi en fait également une image d’Épinal grâce à ses dessins issus de son ouvrage ''Mon Village'' publié en 1913. Les Alsaciens le portent à nouveau, orné de cocarde tricolore, à la fin des deux Guerres Mondiales afin de montrer leur rattachement à la France.  
 
Le costume féminin comporte la jupe, portée longue et de couleur unie au XIXe siècle, qui s’orne ensuite de dentelles et de motifs, comme il est possible de le voir dans le film. Les éléments du costume sont la chemise blanche, le tablier, le corselet et le plastron, mais aussi les bas tricotés par les femmes ou le châle. Certains éléments comme la chemise sont ornés de dentelle aux manches et au col. Des broderies permettent d’embellir les autres pièces de vêtement et de mettre en avant les croyances religieuses, les traditions locales mais surtout, le talent de la couturière. L’élément comportant le plus de broderies était le plastron, porté sous le corselet, qui était souvent de couleur rouge et brodé d’arbres de vies, de fleurs, … Dans les plans filmés par Jenny Robert, il est possible de voir les châles et les vêtements des femmes ornés de fleurs et de feuilles. Les femmes portent aussi quelques bijoux faits dans des matériaux comme l’étain et les verreries ou le corail, qui est très répandu en Alsace au XIXe siècle. La coiffe est devenue un des symboles traditionnels de l’Alsace. Elle apparait au XVIIe siècle lorsque les paysannes cherchent à imiter les coiffes des femmes nobles en ajoutant un nœud à leur bonnet ou leurs broches. Par la suite, la forme du nœud, la longueur des rubans et les broderies qui les ornent ont évolué en fonction des villages. Jusqu’au XXe siècle, la coiffe reste portée pour les jours de fêtes et les réunions de famille [7].  
 
Le costume féminin comporte la jupe, portée longue et de couleur unie au XIXe siècle, qui s’orne ensuite de dentelles et de motifs, comme il est possible de le voir dans le film. Les éléments du costume sont la chemise blanche, le tablier, le corselet et le plastron, mais aussi les bas tricotés par les femmes ou le châle. Certains éléments comme la chemise sont ornés de dentelle aux manches et au col. Des broderies permettent d’embellir les autres pièces de vêtement et de mettre en avant les croyances religieuses, les traditions locales mais surtout, le talent de la couturière. L’élément comportant le plus de broderies était le plastron, porté sous le corselet, qui était souvent de couleur rouge et brodé d’arbres de vies, de fleurs, … Dans les plans filmés par Jenny Robert, il est possible de voir les châles et les vêtements des femmes ornés de fleurs et de feuilles. Les femmes portent aussi quelques bijoux faits dans des matériaux comme l’étain et les verreries ou le corail, qui est très répandu en Alsace au XIXe siècle. La coiffe est devenue un des symboles traditionnels de l’Alsace. Elle apparait au XVIIe siècle lorsque les paysannes cherchent à imiter les coiffes des femmes nobles en ajoutant un nœud à leur bonnet ou leurs broches. Par la suite, la forme du nœud, la longueur des rubans et les broderies qui les ornent ont évolué en fonction des villages. Jusqu’au XXe siècle, la coiffe reste portée pour les jours de fêtes et les réunions de famille [7].  
 
Certains éléments du costume masculin peuvent rappeler les vêtements portés par les femmes, comme la chemise que les hommes portent également ornée de dentelle les jours de fête ainsi que les bas que les femmes leurs tricotaient au XIXe siècle. Le chapeau est un élément essentiel que les hommes portent avec quelques différences en fonction des villages (bords plus ou moins longs ou relevés) et qui se différencie du bonnet porté au quotidien. Ils portent aussi un gilet de couleur rouge et une veste noire qui sont tous deux agrémentés de colonnes de boutons métalliques [8], comme il est possible de voir dans plusieurs plans du film présentant la famille alsacienne et les serveurs.  
 
Certains éléments du costume masculin peuvent rappeler les vêtements portés par les femmes, comme la chemise que les hommes portent également ornée de dentelle les jours de fête ainsi que les bas que les femmes leurs tricotaient au XIXe siècle. Le chapeau est un élément essentiel que les hommes portent avec quelques différences en fonction des villages (bords plus ou moins longs ou relevés) et qui se différencie du bonnet porté au quotidien. Ils portent aussi un gilet de couleur rouge et une veste noire qui sont tous deux agrémentés de colonnes de boutons métalliques [8], comme il est possible de voir dans plusieurs plans du film présentant la famille alsacienne et les serveurs.  
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[1] VADJA (Joanne), « La construction des restaurants parisiens comme lieux d'attractivité touristique¬ fin XIXe-début XXe siècle », in Voyages en gastronomies, Autrement, Paris, 2008, p74-95.
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[2] SCHLIENGER (Jean-Louis), BRAUN (André), Le mangeur alsacien, La nuée bleue, Strasbourg, 2000, p198.
 
[2] SCHLIENGER (Jean-Louis), BRAUN (André), Le mangeur alsacien, La nuée bleue, Strasbourg, 2000, p198.
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[8] BRAUN (Suzanne), L’alsace des traditions, Editions du Bastberg, Haguenau, 2005.
 
[8] BRAUN (Suzanne), L’alsace des traditions, Editions du Bastberg, Haguenau, 2005.
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|Bibliographie=BRAUN (Suzanne), L’alsace des traditions, Editions du Bastberg, Haguenau, 2005.
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DOERFLINGER (Marguerite), « les costumes alsaciens », in Folklore et tradition en alsace, Editions SAEP Colmar-Ingersheim, Colmar, 1973.
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NUSSBAUM (Julien), « Aspects technologiques de la cuisine rurale alsacienne d’autrefois », in Revue des sciences sociales de la France de l’Est, Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 1979.
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SCHLIENGER (Jean-Louis), BRAUN (André), Le mangeur alsacien, La nuée bleue, Strasbourg, 2000.
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VADJA (Joanne), « La construction des restaurants parisiens comme lieux d'attractivité touristique¬ fin XIXe-début XXe siècle », in Voyages en gastronomies, Autrement, Paris, 2008.
 
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Version actuelle datée du 2 février 2021 à 12:07


Avertissement[1]

Résumé


Ce film présente l’ouverture du restaurant et de la charcuterie Chez Jenny à Paris en 1932.

Métadonnées

N° support :  0034FS0002
Date :  Entre 1932 et 1933
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:10:00
Cinéastes :  Jenny, Robert
Format original :  16 mm
Genre :  Film amateur
Thématiques :  Art de vivre - Gastronomie
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Chez Jenny, un restaurant alsacien.

Chez Jenny est fondé à Paris durant l’Entre-deux-Guerres, période d’essor de la gastronomie grâce aux différents guides culinaires qui apparaissent dès le XIXe siècle. À partir du Second Empire, naît dans la société parisienne bourgeoise un attrait pour l’exotisme qui se retrouve dans l’augmentation du nombre de restaurants. Les touristes étrangers apportent de nouvelles cuisines en France, mais aussi de nouveaux lieux où consommer l’alimentation ou les boissons. La recherche de nouveautés se retrouve par exemple dans les brasseries allemandes qui apparaissent à Paris à cette période et dont les grands espaces ainsi que les nombreuses fenêtres attirent les parisiens. Durant l’entre-deux-guerres, l’exotisme et le régionalisme prennent un nouveau cours en copiant le style des auberges meublées avec des éléments traditionnels des pays représentés. Selon les guides culinaires du début du XXe siècle, le fait de se retrouver dans ce genre d’établissement et de pouvoir consommer des aliments typiques permettait aux clients d’éviter le mal du pays, et aux parisiens de se confronter à la nouveauté[2]. Le restaurant Chez Jenny est typique de ce style auberge des années 1930. Il est possible de voir dans les plans filmés l’ameublement ainsi que les costumes et les plats proposés qui mettent en avant la culture alsacienne face à la gastronomie française voire parisienne. Ce restaurant s’inspire des Winstubs alsaciens qui sont les restaurants traditionnels où les familles mangent durant certaines fêtes, comme les mariages ; les membres des corporations s’y retrouvent aussi. Ces restaurants s’opposent aux Bierstubs, lieux inspirés des brasseries, qui apparaissent après l’annexion de 1871. Ces lieux ne sont que des débits de boissons mais représentent un attrait pour les hommes qui s’y regroupent en fonction de leur religion, de leur métier et de leurs relations [2].

Les traditions gastronomiques alsaciennes.

La gastronomie alsacienne prend une place importante dans la société à partir de l’annexion de 1871 où elle représente une sorte de résistance face au Reich. Plusieurs plans filmés en 1932 montrent différents mets alsaciens comme la choucroute, vendue dans la charcuterie rattachée au restaurant, ou les asperges servies au restaurant. L’alimentation alsacienne se compose de différents aliments parmi lesquels on peut citer les viandes. Elles sont de plus en plus consommées à partir du XIXe siècle mais peuvent être différenciées en fonction de leur cherté et de l’approvisionnement des villages et des villes. Le porc est consommé principalement par les classes populaires et paysannes. Il est élevé dans les fermes avec les vaches ainsi que les animaux de basse-cour comme les poules, les oies ou encore les lapins. La viande de bœuf est principalement vendue dans les villes car son prix reste élevé au XIXe siècle. En plus des viandes, l’Alsace est connue pour les différents poissons qui sont élevés ou péchés dans les cours d’eau comme les saumons, les carpes et les esturgeons [3]. Concernant les légumes, l’Alsace est une terre où un grand nombre de plantes sont cultivées. Certains légumes anciens comme le panais, les carottes, les navets et le chou sont mentionnés dans les premiers livres de recettes datant du XVIIe siècle. Mais il y a aussi des cultures plus récentes comme les pommes de terre, implantées en Alsace dès le XVIIe siècle afin d’endiguer les famines, et les topinambours qui sont intégrés par les populations pauvres dans leurs repas [4]. La cuisine traditionnelle alsacienne est célèbre pour de nombreux plats comme la choucroute, présentée dans les plans filmés dans la charcuterie. La principale caractéristique de ces plats est leur mode de cuisson long et permettant la conservation des aliments. La choucroute est un plat qui se compose de chou salé et suri, et certains jours de viande salée ou fumée, ce qui permet de les conserver durant l’année [5]. D’autres plats, ayant une cuisson mijotée, naissent en Alsace et prennent de l’importance dans les couches populaires. Le Baeckeoffe par exemple était un plat préparé traditionnellement les lundis par les femmes qui confiaient les terrines aux boulangers afin que le plat cuise dans son four, ce qui permettait aux femmes d’effectuer différents travaux pendant le temps de cuisson. Le pot-au-feu se démocratise petit à petit à la fin du XIXe siècle dans les couches populaires. Comportant de la viande, principalement du bœuf, il devient alors un plat pour les fêtes, les dimanches ou les jours fériés parmi les populations bourgeoises puis villageoises. Enfin, deux plats qui peuvent être considérés comme caractéristiques de l’alimentation, surtout au XIXe siècle, sont la soupe ainsi que la purée de pomme de terre qui étaient consommées par les populations pauvres, paysans et ouvriers, qui ne pouvaient pas les garnir de viande ou de graisse animale mais les mangeaient avec du pain [6]. L’Alsace est aussi une région connue pour les différentes boissons qui y sont consommées. La principale est le vin produit dans cette région car l’eau était souvent non-potable. Il est principalement blanc mais quelques vignobles produisent du vin rouge. Cependant, le prix du vin pouvant augmenter fortement en temps de crise alimentaire, les populations consomment alors en majorité de la bière, souvent blonde et peu forte, comme il est présenté à différents moments du film où il est possible de voir les Alsaciens buvant dans des chopes devant le restaurant. Enfin, une autre boisson plus rare est l’eau de vie que les personnes produisent à partir de fruits cueillis dans les jardins ou récoltés dans la nature : quetsches, mirabelles, … Elle est bue après les repas et surtout les jours de fête.

Le traditionnel costume alsacien.

Dans ce film tourné par Jenny Robert lors de l’inauguration du restaurant Chez Jenny, il est possible de voir dès les premières secondes des costumes alsaciens portés par les personnes posant devant la caméra. Les vêtements considérés aujourd’hui comme traditionnels étaient portés par les populations villageoises lors des dimanches et des jours de fêtes. Ils varient en fonction des régions mais aussi des religions, du statut social ainsi que du statut marital. Porté jusqu’au XVIIIe siècle, le costume alsacien réapparait comme un symbole régional en 1871 à la suite de l’annexion de l’Alsace au Reich allemand. Le dessinateur Hansi en fait également une image d’Épinal grâce à ses dessins issus de son ouvrage Mon Village publié en 1913. Les Alsaciens le portent à nouveau, orné de cocarde tricolore, à la fin des deux Guerres Mondiales afin de montrer leur rattachement à la France. Le costume féminin comporte la jupe, portée longue et de couleur unie au XIXe siècle, qui s’orne ensuite de dentelles et de motifs, comme il est possible de le voir dans le film. Les éléments du costume sont la chemise blanche, le tablier, le corselet et le plastron, mais aussi les bas tricotés par les femmes ou le châle. Certains éléments comme la chemise sont ornés de dentelle aux manches et au col. Des broderies permettent d’embellir les autres pièces de vêtement et de mettre en avant les croyances religieuses, les traditions locales mais surtout, le talent de la couturière. L’élément comportant le plus de broderies était le plastron, porté sous le corselet, qui était souvent de couleur rouge et brodé d’arbres de vies, de fleurs, … Dans les plans filmés par Jenny Robert, il est possible de voir les châles et les vêtements des femmes ornés de fleurs et de feuilles. Les femmes portent aussi quelques bijoux faits dans des matériaux comme l’étain et les verreries ou le corail, qui est très répandu en Alsace au XIXe siècle. La coiffe est devenue un des symboles traditionnels de l’Alsace. Elle apparait au XVIIe siècle lorsque les paysannes cherchent à imiter les coiffes des femmes nobles en ajoutant un nœud à leur bonnet ou leurs broches. Par la suite, la forme du nœud, la longueur des rubans et les broderies qui les ornent ont évolué en fonction des villages. Jusqu’au XXe siècle, la coiffe reste portée pour les jours de fêtes et les réunions de famille [7]. Certains éléments du costume masculin peuvent rappeler les vêtements portés par les femmes, comme la chemise que les hommes portent également ornée de dentelle les jours de fête ainsi que les bas que les femmes leurs tricotaient au XIXe siècle. Le chapeau est un élément essentiel que les hommes portent avec quelques différences en fonction des villages (bords plus ou moins longs ou relevés) et qui se différencie du bonnet porté au quotidien. Ils portent aussi un gilet de couleur rouge et une veste noire qui sont tous deux agrémentés de colonnes de boutons métalliques [8], comme il est possible de voir dans plusieurs plans du film présentant la famille alsacienne et les serveurs.


Notes


[2] SCHLIENGER (Jean-Louis), BRAUN (André), Le mangeur alsacien, La nuée bleue, Strasbourg, 2000, p198.

[3] SCHLIENGER (Jean-Louis), BRAUN (André), Le mangeur alsacien, La nuée bleue, Strasbourg, 2000.

[4] NUSSBAUM (Julien), « Aspects technologiques de la cuisine rurale alsacienne d’autrefois », in Revue des sciences sociales de la France de l’Est, Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 1979.

[5] BRAUN (Suzanne), L’alsace des traditions, Editions du Bastberg, Haguenau, 2005.

[6] SCHLIENGER (Jean-Louis), BRAUN (André), Le mangeur alsacien, La nuée bleue, Strasbourg, 2000.

[7] DOERFLINGER (Marguerite), « les costumes alsaciens », in Folklore et tradition en alsace, Editions SAEP Colmar-Ingersheim, Colmar, 1973.

[8] BRAUN (Suzanne), L’alsace des traditions, Editions du Bastberg, Haguenau, 2005.

Lieux ou monuments


Paris

Bibliographie


BRAUN (Suzanne), L’alsace des traditions, Editions du Bastberg, Haguenau, 2005.

DOERFLINGER (Marguerite), « les costumes alsaciens », in Folklore et tradition en alsace, Editions SAEP Colmar-Ingersheim, Colmar, 1973.

NUSSBAUM (Julien), « Aspects technologiques de la cuisine rurale alsacienne d’autrefois », in Revue des sciences sociales de la France de l’Est, Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, 1979.

SCHLIENGER (Jean-Louis), BRAUN (André), Le mangeur alsacien, La nuée bleue, Strasbourg, 2000.

VADJA (Joanne), « La construction des restaurants parisiens comme lieux d'attractivité touristique¬ fin XIXe-début XXe siècle », in Voyages en gastronomies, Autrement, Paris, 2008.


Article rédigé par

Gabrielle Macault, 04 janvier 2021


  1. Cette fiche est en cours de rédaction. À ce titre elle peut être inachevée et contenir des erreurs.
  2. VADJA (Joanne), « La construction des restaurants parisiens comme lieux d'attractivité touristique¬ fin XIXe-début XXe siècle », in Voyages en gastronomies, Autrement, Paris, 2008, p. 74-95.