Algérie 57 (0035FH0012) : Différence entre versions
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|thematique=Other wars : First Indochina war – Algerian war | |thematique=Other wars : First Indochina war – Algerian war | ||
+ | |Resume_fr=Scènes quotidiennes de soldats français en Algérie, dans la Grande Kabylie. | ||
+ | |Description_fr=[00’01] | ||
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Un panneau indique que l’action se situe dans la commune de Tizi-Reniff (Tizi-Gheniff), une commune algérienne jumelée depuis le 18 mai 1957 à la commune de Langon en Gironde. | ||
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+ | [00’11] | ||
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+ | Un soldat français s’avance vers la caméra. Il porte son uniforme et son arme mais n’est pas casqué et semble détendu. | ||
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+ | [00’18] | ||
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+ | Plan large sur un paysage de Tizi-Rennif, quelques reliefs et une route. | ||
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+ | [00’32] | ||
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+ | On revoit ici le soldat aperçu précédemment, portant cette fois son casque. Il se trouve au milieu d’un groupe de soldats déchargeant des objets, notamment des fusils d’un camion. | ||
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+ | [00’42] | ||
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+ | Rapide coupure au montage, le plan suivant intervient dans le même cadre que le dernier. Le soldat caresse un petit chien, tandis que le reste du groupe s’affaire autour de grandes marmites. | ||
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+ | [00’48] | ||
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+ | Toujours le même groupe, quelques soldats font désormais face à la caméra comme s’ils posaient pour une photo. | ||
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+ | [00’58] | ||
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+ | Des Algériens escortés par un soldat français se dirigent vers la caméra. | ||
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+ | [01’01] | ||
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+ | Le soldat de l’ouverture est montré en train de travailler sur une toiture en tuiles avec un autre ouvrier. | ||
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+ | [01’29] | ||
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+ | Trois soldats français filmés en plan rapproché semblent amusés par la caméra. | ||
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+ | [01’34] | ||
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+ | Nouveau plan large sur un paysage de Kabylie : cette fois, on aperçoit des montagnes couvertes de forêt et un village en contrebas. Le plan s’éternise et des défauts apparaissent à l’écran, sûrement dûs à l’usure de la pellicule. | ||
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+ | [2’13] | ||
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+ | La caméra suit une procession d’une quinzaine d’hommes Algériens transportant un brancard de fortune sur une route. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. | ||
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+ | [2’40] | ||
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+ | Deux soldats français sont présents dans le champ. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet. | ||
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+ | [2’52] | ||
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+ | Trois hommes dont les silhouettes sont masquées par les ombres sont assis à une table en extérieur. Ils trinquent et se partagent du pain. | ||
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+ | [3’25] | ||
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+ | Plan commençant sur un hélicoptère Alouette II de l’armée française initiant un décollage depuis une zone montagneuse. La caméra opère ensuite un léger travelling pour suivre le départ de l’appareil. | ||
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+ | [3’50] | ||
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+ | Plan en plongée sur une foule de soldats amassés dans une cour extérieur autour d’une longue table sur laquelle sont disposés des aliments et des bouteilles. Ils semblent fêter quelque chose. | ||
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+ | [4’05] | ||
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+ | Dernier plan du film. Le réalisateur s’est mêlé au groupe de soldats du précédent plan. Des paquets de nourriture sont déballés sur la table, des bouteilles de champagnes ouvertes. Certains des soldats sourient à la caméra, ou poursuivent les festivités, l’un s’allume une pipe et un autre fume une cigarette. | ||
+ | |Contexte_et_analyse_fr=En 1957, Charles Zentz réalise un service militaire en Algérie. Il est alors âgé de 50 ans et a des années d’expérience derrière la caméra en tant que cinéaste amateur. 1957, c’est aussi l’année de la bataille d’Alger qui s’étend du 7 janvier au 9 octobre. Basé à Tizzi Gheniff, Charles Zentz se trouve à 66km de la capitale algérienne. | ||
+ | En dehors de quelques légers défauts visuels dûs à une détérioration de la pellicule et à une main parfois trop tremblante, le film est d’une remarquable qualité. Son plan d’ouverture sur un panneau annonçant le jumelage de cette commune de Grande Kabylie à celle de Langon en Gironde le 18 mai 1957 permet d’établir que les images sont ultérieures à cette date. Il alterne ensuite les plans larges faisant honneur aux paysages montagneux et boisés du département de Tizi-Ouzou, puis les plans rapprochés s’intéressant aux sujets filmés en action. De cette manière, en l’espace de quelques secondes, Charles Zentz parvient à inscrire son film dans un contexte temporel, géographique et social clair. Ceci dit, le montage des différentes scènes ne permet pas de savoir si elles sont agencées dans leur ordre chronologique même si cela reste probable. | ||
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+ | '''Portraits''' | ||
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+ | Les scènes que filme Charles Zentz capturent majoritairement les corps des soldats français dans des situations non-combattantes. On en voit un, armé et en uniforme mais sans casque, parcourant un village kabyle, l’air détendu. Dans une autre scène, deux soldats français sont présents dans le champ de la caméra. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet, expérience très amusante si l’on en croit sa réaction. D’autres scènes montrent des soldats souriants, amusés par la caméra ou au contraire s’en détournant, et profitant de différents loisirs, impliquant souvent la nourriture et la boisson. La dernière scène du film montre ce qui s‘apparente à un banquet improvisé, les soldats fumant, buvant et mangeant avec plaisir. Ainsi, tout au long du film, leur comportement ne trahit pas la moindre inquiétude ou appréhension. Au contraire, on pourrait presque penser à une colonie de vacances pour adultes. Certains visages deviennent récurrents laissant penser que les amitiés se tissent. Loin de la bataille d’Alger, de ses attentats, de ses exactions, et des victimes disparues de « l’escadron de la mort » du général Aussaresses, les soldats sous le regard de Charles Zentz sont d’abord ses « compagnons » et semblent vivre hors de cette réalité. | ||
+ | Le réalisateur signe aussi une scène est particulièrement intéressante dans le film en ce qu’elle dénote de son ton général. Adoptant différents angles de prises de vues, il suit une procession d’une quinzaine d’hommes civils Algériens transportant un brancard de fortune. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. Suivant la route, ils passent à côté d’une carcasse de voiture avant de disparaître du champ de la caméra. Peut-être viennent-ils d’un ''douar'' voisin et se rendent dans un cimetière proche. Alors que les scènes présentant les soldats français dégageaient une grande gaieté, celle-ci est austère, solennelle. Le peu de regards algériens qui croisent celui de la caméra ne s’y attardent pas. | ||
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+ | '''Déploiement stratégique | ||
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+ | Ces déploiements que l’on aperçoit dans ce film s’intègrent dans le « plan de pacification générale de la Kabylie » d’avril 1956. Sur l’un des plans que filme Charles Zentz, des hommes Algériens escortés par un militaire français se dirigent vers la caméra, l’un d’entre eux ayant les bras chargés de baguettes et deux autres transportant à bout de bras un imposant baril. On peut voir là une manifestation de la présence importante des Sections administratives spécialisées (SAS) en Grande Kabylie. Ces unités chargés d’une mission ambivalente, à la fois administrative et militaire devaient prendre le contrôle de certains villages et renouer le contact entre l’administration française et la population rurale algérienne en répondant aux besoins de cette dernière. Cela devait à terme convaincre les Algériens de l’utilité de la présence française. L’aspect social de cette mission s’illustre dans le plan suivant sur lequel on voit un soldat français participant à la construction d’une habitation. Son aspect militaire est incarné par le léger travelling sur un hélicoptère Alouette II de l’ALAT décollant d’une zone montagneuse. Cet appareil destiné aux opérations de surveillance, de transport et de secours peut néanmoins être équipé de missiles et de mitrailleuses. Ici, l’absence d’armement conséquent semble cependant manifeste. | ||
+ | Lorsque le réalisateur déploie sa caméra pour montrer les paysages, il est frappant de constater que la région, toute en relief, escarpements et forêts denses, constitue un emplacement idéal pour l’implantation des maquis. De fait, depuis 1947, certains s’y constituent, d’abord sous l’impulsion du PPA, puis à l’initiative du FLN. En outre, malgré sa faible superficie, le département de Tizi-Ozou est le plus densément peuplé d’Algérie. L’importance stratégique de la Grande Kabylie est donc primordiale pour l’armée française, le général Olié estimant qu’elle deviendrait « un point fort, soit de la pacification, soit de la rébellion ». | ||
+ | |Bibliographie=Bartet (Sylvain), «Aspect de la pacification en Grande-Kabylie (1955-1962), Les relations entre les sections administratives spécialisées (SAS) et les populations», In. ''Revue française d'histoire d'outre-mer'', tome 85, n°319, 2e trimestre 1998. pp. 3-32 | ||
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+ | Jauffret (Jean-Charles), ''Soldats en Algérie : 1954-1962 : expériences contrastées des hommes du contingent'', Paris, Autrement, coll. « Mémoires » (no 59), 2000, 365 p. | ||
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Version actuelle datée du 2 février 2021 à 16:55
Résumé
Description
[00’01]
Un panneau indique que l’action se situe dans la commune de Tizi-Reniff (Tizi-Gheniff), une commune algérienne jumelée depuis le 18 mai 1957 à la commune de Langon en Gironde.
[00’11]
Un soldat français s’avance vers la caméra. Il porte son uniforme et son arme mais n’est pas casqué et semble détendu.
[00’18]
Plan large sur un paysage de Tizi-Rennif, quelques reliefs et une route.
[00’32]
On revoit ici le soldat aperçu précédemment, portant cette fois son casque. Il se trouve au milieu d’un groupe de soldats déchargeant des objets, notamment des fusils d’un camion.
[00’42]
Rapide coupure au montage, le plan suivant intervient dans le même cadre que le dernier. Le soldat caresse un petit chien, tandis que le reste du groupe s’affaire autour de grandes marmites.
[00’48]
Toujours le même groupe, quelques soldats font désormais face à la caméra comme s’ils posaient pour une photo.
[00’58]
Des Algériens escortés par un soldat français se dirigent vers la caméra.
[01’01]
Le soldat de l’ouverture est montré en train de travailler sur une toiture en tuiles avec un autre ouvrier.
[01’29]
Trois soldats français filmés en plan rapproché semblent amusés par la caméra.
[01’34]
Nouveau plan large sur un paysage de Kabylie : cette fois, on aperçoit des montagnes couvertes de forêt et un village en contrebas. Le plan s’éternise et des défauts apparaissent à l’écran, sûrement dûs à l’usure de la pellicule.
[2’13]
La caméra suit une procession d’une quinzaine d’hommes Algériens transportant un brancard de fortune sur une route. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul.
[2’40]
Deux soldats français sont présents dans le champ. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet.
[2’52]
Trois hommes dont les silhouettes sont masquées par les ombres sont assis à une table en extérieur. Ils trinquent et se partagent du pain.
[3’25]
Plan commençant sur un hélicoptère Alouette II de l’armée française initiant un décollage depuis une zone montagneuse. La caméra opère ensuite un léger travelling pour suivre le départ de l’appareil.
[3’50]
Plan en plongée sur une foule de soldats amassés dans une cour extérieur autour d’une longue table sur laquelle sont disposés des aliments et des bouteilles. Ils semblent fêter quelque chose.
[4’05]
Dernier plan du film. Le réalisateur s’est mêlé au groupe de soldats du précédent plan. Des paquets de nourriture sont déballés sur la table, des bouteilles de champagnes ouvertes. Certains des soldats sourient à la caméra, ou poursuivent les festivités, l’un s’allume une pipe et un autre fume une cigarette.
Contexte et analyse
En 1957, Charles Zentz réalise un service militaire en Algérie. Il est alors âgé de 50 ans et a des années d’expérience derrière la caméra en tant que cinéaste amateur. 1957, c’est aussi l’année de la bataille d’Alger qui s’étend du 7 janvier au 9 octobre. Basé à Tizzi Gheniff, Charles Zentz se trouve à 66km de la capitale algérienne.
En dehors de quelques légers défauts visuels dûs à une détérioration de la pellicule et à une main parfois trop tremblante, le film est d’une remarquable qualité. Son plan d’ouverture sur un panneau annonçant le jumelage de cette commune de Grande Kabylie à celle de Langon en Gironde le 18 mai 1957 permet d’établir que les images sont ultérieures à cette date. Il alterne ensuite les plans larges faisant honneur aux paysages montagneux et boisés du département de Tizi-Ouzou, puis les plans rapprochés s’intéressant aux sujets filmés en action. De cette manière, en l’espace de quelques secondes, Charles Zentz parvient à inscrire son film dans un contexte temporel, géographique et social clair. Ceci dit, le montage des différentes scènes ne permet pas de savoir si elles sont agencées dans leur ordre chronologique même si cela reste probable.
Portraits
Les scènes que filme Charles Zentz capturent majoritairement les corps des soldats français dans des situations non-combattantes. On en voit un, armé et en uniforme mais sans casque, parcourant un village kabyle, l’air détendu. Dans une autre scène, deux soldats français sont présents dans le champ de la caméra. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet, expérience très amusante si l’on en croit sa réaction. D’autres scènes montrent des soldats souriants, amusés par la caméra ou au contraire s’en détournant, et profitant de différents loisirs, impliquant souvent la nourriture et la boisson. La dernière scène du film montre ce qui s‘apparente à un banquet improvisé, les soldats fumant, buvant et mangeant avec plaisir. Ainsi, tout au long du film, leur comportement ne trahit pas la moindre inquiétude ou appréhension. Au contraire, on pourrait presque penser à une colonie de vacances pour adultes. Certains visages deviennent récurrents laissant penser que les amitiés se tissent. Loin de la bataille d’Alger, de ses attentats, de ses exactions, et des victimes disparues de « l’escadron de la mort » du général Aussaresses, les soldats sous le regard de Charles Zentz sont d’abord ses « compagnons » et semblent vivre hors de cette réalité.
Le réalisateur signe aussi une scène est particulièrement intéressante dans le film en ce qu’elle dénote de son ton général. Adoptant différents angles de prises de vues, il suit une procession d’une quinzaine d’hommes civils Algériens transportant un brancard de fortune. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. Suivant la route, ils passent à côté d’une carcasse de voiture avant de disparaître du champ de la caméra. Peut-être viennent-ils d’un douar voisin et se rendent dans un cimetière proche. Alors que les scènes présentant les soldats français dégageaient une grande gaieté, celle-ci est austère, solennelle. Le peu de regards algériens qui croisent celui de la caméra ne s’y attardent pas.
Déploiement stratégique
Ces déploiements que l’on aperçoit dans ce film s’intègrent dans le « plan de pacification générale de la Kabylie » d’avril 1956. Sur l’un des plans que filme Charles Zentz, des hommes Algériens escortés par un militaire français se dirigent vers la caméra, l’un d’entre eux ayant les bras chargés de baguettes et deux autres transportant à bout de bras un imposant baril. On peut voir là une manifestation de la présence importante des Sections administratives spécialisées (SAS) en Grande Kabylie. Ces unités chargés d’une mission ambivalente, à la fois administrative et militaire devaient prendre le contrôle de certains villages et renouer le contact entre l’administration française et la population rurale algérienne en répondant aux besoins de cette dernière. Cela devait à terme convaincre les Algériens de l’utilité de la présence française. L’aspect social de cette mission s’illustre dans le plan suivant sur lequel on voit un soldat français participant à la construction d’une habitation. Son aspect militaire est incarné par le léger travelling sur un hélicoptère Alouette II de l’ALAT décollant d’une zone montagneuse. Cet appareil destiné aux opérations de surveillance, de transport et de secours peut néanmoins être équipé de missiles et de mitrailleuses. Ici, l’absence d’armement conséquent semble cependant manifeste.
Lieux ou monuments
Bibliographie
Bartet (Sylvain), «Aspect de la pacification en Grande-Kabylie (1955-1962), Les relations entre les sections administratives spécialisées (SAS) et les populations», In. Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 85, n°319, 2e trimestre 1998. pp. 3-32
Article rédigé par
Youssef Thabet, 08 janvier 2021
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