Mariage à Strasbourg (0034FS0012) : Différence entre versions

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|Resume_fr=Tournage en noir et blanc des noces d’un couple à Strasbourg en 1932, réalisé par Robert Jenny (1884-1945).
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Il met l’accent sur les rituels qui suivent la cérémonie religieuse, à savoir la sortie de l’église et le repas de noces.
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|Description_fr=Le film débute avec la sortie de l’église des mariés accompagnés du cortège nuptial. Ils sont entourés d’une foule d’invités et de passants qui les saluent. Le couple et les membres de leurs familles respectives montent l’un après l’autre dans un autobus en vue de les emmener à l’auberge pour le repas nuptial.
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Le cinéaste Robert Jenny, installé à droite du scénario, filme d’abord le couple et les invités qui sortent de l’église pour former la queue devant l’autobus. Pour ce faire, il approche l’image et enregistre les visages des invités en gros plan. Puis, il change de position et enregistre le scénario de l’autre côté de la rue au grand-angle avec une partie du bâtiment de l’église Saint-Pierre-le-Vieux. L’autobus est garé devant l’entrée de l’église, la foule des invités et les gens circulent dans la rue. Un tiers de la séquence entière, soit plus de cinq minutes, est essentiellement consacrée au spectacle devant l’église.
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Le lieu de tournage change ensuite. Le cinéaste tourne à l’auberge où ont lieu les festivités nuptiales.
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Sur la terrasse de l’auberge, des jeunes filles, des femmes y compris la mariée posent une à une devant la caméra. Parmi elles, on perçoit une femme d’un certain âge qui est habillée d’un costume alsacien traditionnel.
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Le mari pour sa part défile tout seul et avant de rejoindre sa femme qui l’attend dans le hall d’entrée de l’auberge, il plaisante avec la caméra en tirant sa langue.
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Le défilé est alors suivi d’une scène étrange où le cinéaste filme un âne pendant plusieurs dizaines de secondes.
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Malheureusement, les images du repas de noces sont mal-éclairées et rendent le scénario difficilement identifiable. Les invités et les époux sont assis à table, entourés de fleurs, de nourriture et de boissons. Le cinéaste s’efforce à nouveau d’enregistrer les visages des invités à gros plan. Le repas s’achève par un discours présenté par l’époux.
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Finalement, on aperçoit la prise de photo du groupe nuptial avec la tour de la cathédrale de Strasbourg à l’arrière-plan.
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La dernière scène filmée sur pellicule consiste en le déguisement de deux invités qui veulent apparemment blaguer avec les jeunes mariés. Une personne a mis un costume avec un haut-de-forme, représentant le mari, alors que son compagnon porte le voile et le bouquet de fleurs de l’épouse. Ils paraissent jouer aux époux.
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Il convient de noter que le regard-caméra est très présent pendant toute la séquence. Les invités sont gênés lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils sont filmés et ils détournent leur regard en ricanant.
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|Contexte_et_analyse_fr====Un mariage catholique===
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La cérémonie religieuse a lieu dans l’église Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg. Cette église présente un aspect particulier. Elle a regroupé sous un seul toit deux églises à croyances différentes, l’une catholique et l’autre protestante, séparées seulement par un mur construit au XVIIe siècle, mais détruit aujourd’hui. L’entrée donnant sur la rue du 22 Novembre par laquelle sort le couple au début du film avant de monter dans le bus héberge le culte catholique. L’entrée de l’église protestante se trouve du côté de la Grand-Rue.<br>
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La religion de la famille est confirmée par la vieille dame au costume traditionnel d’Alsace. Elle porte la coiffure à grand nœud noir, originaire de Kochersberg, du pays de Hanau et du sud de Strasbourg, symbole de la mariée catholique.<br>
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===Entre tradition et modernité===
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Le repas de noces constitue le côté profane de la cérémonie de mariage et le point culminant des célébrations consignant l’union de deux familles. Il permet par ailleurs aux hôtes de s’entretenir avec les mariés. Le repas de noces est habituellement divisé en deux parties. D’abord les hôtes s’adonnent à boire et à manger. Le repas est interrompu par une pause où les invités se divertissent entre eux ou se promènent à l’air. La fête reprend par le bal au cours duquel sont présentés des chansons, danses et des jeux. À ce moment de la fête sont jouées aussi des saynètes drôles, telles que le déguisement d’une invitée en époux et de son compagnon en épouse.
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Tandis que l’ancienne tradition alsacienne veut que le repas de noces ait lieu chez les parents de la mariée où des filles d’honneur aident l’épouse et sa mère à confectionner les plats, les familles des jeunes mariés de la séquence se rendent dans une auberge.<br>
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En général, on ne se rend pas directement à table à la sortie de l’église. La société nuptiale dans le film profite des belles localités pour défiler et poser devant les caméras sur la terrasse. Il s’agit d’éterniser et de solenniser ces moments rayonnants de la vie sociale.<br>
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Conformément à la coutume du repas de noces, les époux sont assis au milieu de l’assemblée, entourés de leurs parents respectifs. Sur la table, drapée de nappes blanches, sont posées d’énormes vases à fleurs, des plats succulents, des bouteilles et de couverts fins, témoignant du côté festif et gaspilleur de l’évènement. Le mariage est un événement qui sort de l’ordinaire et il est d’usage de consommer d’énormes quantités de nourriture et de boissons.<br>
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Après le repas, une photo du groupe nuptial est prise à l’extérieur sur la terrasse de l’auberge avec la silhouette de la cathédrale à l’arrière-fond. En effet, avec la propagation progressive de la technique photographique au tournant du siècle, la photographie de mariage devient une pratique et une coutume courantes qui s’inscrivent de façon nécessaire dans le rituel nuptial. La fonction principale de la photographie consiste à témoigner de l’union de deux familles par le biais de l’union de deux individus en enregistrant l’événement sur photo.<ref>Pierre BOURDIEU, Marie-Claire BOURDIEU, « Le paysan et la photographie » dans ''Revue française de sociologie'', 1965, p.165. </ref> En revanche, dans le premier tiers du XXe siècle, l’enregistrement des festivités de mariage sur film était encore moins répandu et généralement réservé aux familles fortunées. Or, il appert que le cinéaste Robert Jenny a connu les mariés et leurs familles, étant donné que les invités filmés plaisantent ou interagissent avec lui dans plusieurs scènes.<br>
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En guise de conclusion, il paraît que la vieille dame en costume alsacien incarne le volet traditionnel du mariage tandis que la présence du cinéaste témoigne de la lente disparition des anciennes coutumes et de l’apparition de nouveaux rituels nuptiaux, créant ainsi une alternance, respectivement un lien entre les legs du passé et de la modernité.
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|Contexte_et_analyse_de=<big>'''Katholische Hochzeit in Straßburg'''</big>
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'''Eine katholische Trauung'''
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Die religiöse Zeremonie findet in der Kirche Saint-Pierre-le-Vieux in Straßburg statt. Diese Kirche hat eine Eigenart. Sie umfasste zwei Kirchen unterschiedlicher Konfessionen, eine katholische und eine protestantische, unter einem Dach, die nur durch eine im 17. Jahrhundert erbaute, heute jedoch nicht mehr vorhandene Mauer getrennt waren. Hinter dem Eingang an der Rue du 22 Novembre, durch den das Paar zu Beginn des Films tritt, bevor es in den Bus steigt, befindet sich die katholische Kirche. Der Eingang zur protestantischen Kirche befindet sich auf der Seite der Grand-Rue.
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Die Religion der Familie wird von der alten Frau in der elsässischen Tracht bestätigt. Sie trägt einen Kopfschmuck mit einer großen schwarzen Schleife aus Kochersberg, aus dem Hanauerland und dem Süden Straßburgs und zeigt damit, dass die Braut katholisch ist.
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'''Zwischen Tradition und Moderne'''
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Das Hochzeitsmahl ist die weltliche Seite der Hochzeitsfeier und der Höhepunkt der Feierlichkeiten, die die Vereinigung der zwei Familien besiegeln. Es ermöglicht den Gästen auch, sich mit der Braut und dem Bräutigam zu unterhalten. Das Hochzeitsmahl ist in der Regel in zwei Teile gegliedert. Zuerst essen und trinken die Gäste. Das Essen wird durch eine Pause unterbrochen, in der sich die Gäste miteinander unterhalten oder an der frischen Luft spazieren gehen. Die Feier wird mit dem Ball fortgesetzt, bei dem Lieder, Tänze und Spiele vorgeführt werden. Dabei werden auch lustige Sketche aufgeführt, bei denen zum Beispiel eine Frau als Braut und ihr Begleiter als Bräutigam verkleidet sind. Während nach altem elsässischem Brauch das Hochzeitsmahl im Haus der Eltern der Braut stattfindet, wo Brautjungfern der Braut und ihrer Mutter bei der Zubereitung der Gerichte helfen, gehen die Familien des im Film gezeigten jungen Brautpaar in ein Gasthaus.
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In der Regel begibt man sich nicht direkt nach Kirche zu Tisch. Die Hochzeitsgesellschaft im Film nutzt die schönen Örtlichkeiten, um vor den Kameras auf der Terrasse zu posieren. Es geht darum, diese strahlenden Momente des gesellschaftlichen Lebens zu verewigen und feierlich zu gestalten.
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Gemäß dem Brauch des Hochzeitsmahles sitzt das Brautpaar in der Mitte der Gesellschaft, umgeben von ihren jeweiligen Eltern. Der Tisch ist mit weißen Tischdecken und riesigen Blumenvasen geschmückt. Leckere Gerichte, Flaschen und kostbares Geschirr zeugen vom festlichen und verschwenderischen Aspekt des Mahls. Die Hochzeit ist ein außergewöhnliches Ereignis, und es ist üblich, große Mengen an Speisen und Getränken zu konsumieren.
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Nach dem Essen wird ein Foto der Hochzeitsgesellschaft auf der Terrasse des Gasthauses, mit dem Münster im Hintergrund aufgenommen. Mit der allmählichen Verbreitung der Fototechnik um die Jahrhundertwende war das Hochzeitsfoto zu einem gängigen Brauch und einem festen Bestandteil jeder Hochzeitsfeier geworden. Die Hauptfunktion des Fotos bestand darin, die Vereinigung zweier Familien durch die Vereinigung zweier Personen zu bezeugen, indem das Ereignis auf einem Foto festgehalten wurde.[2] Das Filmen der Hochzeitsfeier dagegen war im ersten Drittel des 20. Jahrhunderts noch wenig verbreitet und im Allgemeinen wohlhabenden Familien vorbehalten. Es scheint jedoch, dass der Filmer Robert Jenny das Paar und seine Familien kannte, da die Gäste in mehreren Szenen mit ihm scherzen oder sich mit ihm unterhalten.
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Abschließend scheint es, dass die alte Frau in elsässischer Tracht den traditionellen Aspekt der Hochzeit verkörpert, während die Anwesenheit des Filmer vom langsamen Verschwinden der alten Bräuche und dem Aufkommen neuer Hochzeitsrituale zeugt und so einen Wechsel bzw. eine Verbindung zwischen dem Erbe der Vergangenheit und der Moderne schafft.
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|Bibliographie=''Dictionnaire des églises de France, Belgique, Luxembourg, Suisse (Tome V-A). Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Paris,'' Robert Laffont, 1969, p.169.<br>
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''Le mariage traditionnel en Alsace'', Est Libris, 2004. <br>
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SARG Freddy, ''Le mariage en Alsace. Études de quelques coutumes passées et présentes'', Strasbourg, Editions Oberlin, 1975.<br>
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SARG Freddy, ''Fêtes et coutumes d’Alsace'', Strasbourg, Editions du Donon, 2013.<br>
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''Les costumes alsaciens. Un enchantement,'' dir. groupe folklorique D’Kochloeffel, groupe d’Art Populaire de Berstett et les Musées de Strasbourg pour tourisme-alsace.com - https://www.tourisme-alsace.com/medias/pdf/divers/costume-alsacien.pdf<br>
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|descripteurs=Mariage; Auberge; Repas de noces; Catholique; Epouse; Epoux; Photographie
 
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Version actuelle datée du 22 mars 2019 à 10:34


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Événements filmés ou en lien


Mariage 1932

Résumé


Tournage en noir et blanc des noces d’un couple à Strasbourg en 1932, réalisé par Robert Jenny (1884-1945).

Il met l’accent sur les rituels qui suivent la cérémonie religieuse, à savoir la sortie de l’église et le repas de noces.

Description


Le film débute avec la sortie de l’église des mariés accompagnés du cortège nuptial. Ils sont entourés d’une foule d’invités et de passants qui les saluent. Le couple et les membres de leurs familles respectives montent l’un après l’autre dans un autobus en vue de les emmener à l’auberge pour le repas nuptial. Le cinéaste Robert Jenny, installé à droite du scénario, filme d’abord le couple et les invités qui sortent de l’église pour former la queue devant l’autobus. Pour ce faire, il approche l’image et enregistre les visages des invités en gros plan. Puis, il change de position et enregistre le scénario de l’autre côté de la rue au grand-angle avec une partie du bâtiment de l’église Saint-Pierre-le-Vieux. L’autobus est garé devant l’entrée de l’église, la foule des invités et les gens circulent dans la rue. Un tiers de la séquence entière, soit plus de cinq minutes, est essentiellement consacrée au spectacle devant l’église. Le lieu de tournage change ensuite. Le cinéaste tourne à l’auberge où ont lieu les festivités nuptiales. Sur la terrasse de l’auberge, des jeunes filles, des femmes y compris la mariée posent une à une devant la caméra. Parmi elles, on perçoit une femme d’un certain âge qui est habillée d’un costume alsacien traditionnel. Le mari pour sa part défile tout seul et avant de rejoindre sa femme qui l’attend dans le hall d’entrée de l’auberge, il plaisante avec la caméra en tirant sa langue. Le défilé est alors suivi d’une scène étrange où le cinéaste filme un âne pendant plusieurs dizaines de secondes. Malheureusement, les images du repas de noces sont mal-éclairées et rendent le scénario difficilement identifiable. Les invités et les époux sont assis à table, entourés de fleurs, de nourriture et de boissons. Le cinéaste s’efforce à nouveau d’enregistrer les visages des invités à gros plan. Le repas s’achève par un discours présenté par l’époux. Finalement, on aperçoit la prise de photo du groupe nuptial avec la tour de la cathédrale de Strasbourg à l’arrière-plan. La dernière scène filmée sur pellicule consiste en le déguisement de deux invités qui veulent apparemment blaguer avec les jeunes mariés. Une personne a mis un costume avec un haut-de-forme, représentant le mari, alors que son compagnon porte le voile et le bouquet de fleurs de l’épouse. Ils paraissent jouer aux époux. Il convient de noter que le regard-caméra est très présent pendant toute la séquence. Les invités sont gênés lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils sont filmés et ils détournent leur regard en ricanant.

Métadonnées

N° support :  0034FS0012
Date :  1932
Coloration :  Noir et blanc
Son :  Muet
Durée :  00:02:17
Cinéastes :  Jenny, Robert
Format original :  16 mm
Genre :  Fiction
Thématiques :  Traditions, Mariage
Institution d'origine :  MIRA

Contexte et analyse


Un mariage catholique

Femme portant la coiffe symbole de la femme mariée catholique dans une partie de l'Alsace - image tirée du film 0034FS0012 (4min50s)

La cérémonie religieuse a lieu dans l’église Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg. Cette église présente un aspect particulier. Elle a regroupé sous un seul toit deux églises à croyances différentes, l’une catholique et l’autre protestante, séparées seulement par un mur construit au XVIIe siècle, mais détruit aujourd’hui. L’entrée donnant sur la rue du 22 Novembre par laquelle sort le couple au début du film avant de monter dans le bus héberge le culte catholique. L’entrée de l’église protestante se trouve du côté de la Grand-Rue.

La religion de la famille est confirmée par la vieille dame au costume traditionnel d’Alsace. Elle porte la coiffure à grand nœud noir, originaire de Kochersberg, du pays de Hanau et du sud de Strasbourg, symbole de la mariée catholique.


Entre tradition et modernité

Le repas de noces constitue le côté profane de la cérémonie de mariage et le point culminant des célébrations consignant l’union de deux familles. Il permet par ailleurs aux hôtes de s’entretenir avec les mariés. Le repas de noces est habituellement divisé en deux parties. D’abord les hôtes s’adonnent à boire et à manger. Le repas est interrompu par une pause où les invités se divertissent entre eux ou se promènent à l’air. La fête reprend par le bal au cours duquel sont présentés des chansons, danses et des jeux. À ce moment de la fête sont jouées aussi des saynètes drôles, telles que le déguisement d’une invitée en époux et de son compagnon en épouse. Tandis que l’ancienne tradition alsacienne veut que le repas de noces ait lieu chez les parents de la mariée où des filles d’honneur aident l’épouse et sa mère à confectionner les plats, les familles des jeunes mariés de la séquence se rendent dans une auberge.

En général, on ne se rend pas directement à table à la sortie de l’église. La société nuptiale dans le film profite des belles localités pour défiler et poser devant les caméras sur la terrasse. Il s’agit d’éterniser et de solenniser ces moments rayonnants de la vie sociale.

Conformément à la coutume du repas de noces, les époux sont assis au milieu de l’assemblée, entourés de leurs parents respectifs. Sur la table, drapée de nappes blanches, sont posées d’énormes vases à fleurs, des plats succulents, des bouteilles et de couverts fins, témoignant du côté festif et gaspilleur de l’évènement. Le mariage est un événement qui sort de l’ordinaire et il est d’usage de consommer d’énormes quantités de nourriture et de boissons.

Après le repas, une photo du groupe nuptial est prise à l’extérieur sur la terrasse de l’auberge avec la silhouette de la cathédrale à l’arrière-fond. En effet, avec la propagation progressive de la technique photographique au tournant du siècle, la photographie de mariage devient une pratique et une coutume courantes qui s’inscrivent de façon nécessaire dans le rituel nuptial. La fonction principale de la photographie consiste à témoigner de l’union de deux familles par le biais de l’union de deux individus en enregistrant l’événement sur photo.[2] En revanche, dans le premier tiers du XXe siècle, l’enregistrement des festivités de mariage sur film était encore moins répandu et généralement réservé aux familles fortunées. Or, il appert que le cinéaste Robert Jenny a connu les mariés et leurs familles, étant donné que les invités filmés plaisantent ou interagissent avec lui dans plusieurs scènes.

En guise de conclusion, il paraît que la vieille dame en costume alsacien incarne le volet traditionnel du mariage tandis que la présence du cinéaste témoigne de la lente disparition des anciennes coutumes et de l’apparition de nouveaux rituels nuptiaux, créant ainsi une alternance, respectivement un lien entre les legs du passé et de la modernité.

Personnages identifiés


Jenny, Robert

Lieux ou monuments


Alsace; Strasbourg; Eglise Saint-Pierre-le-Vieux

Bibliographie


Dictionnaire des églises de France, Belgique, Luxembourg, Suisse (Tome V-A). Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Paris, Robert Laffont, 1969, p.169.

Le mariage traditionnel en Alsace, Est Libris, 2004.

SARG Freddy, Le mariage en Alsace. Études de quelques coutumes passées et présentes, Strasbourg, Editions Oberlin, 1975.

SARG Freddy, Fêtes et coutumes d’Alsace, Strasbourg, Editions du Donon, 2013.

Les costumes alsaciens. Un enchantement, dir. groupe folklorique D’Kochloeffel, groupe d’Art Populaire de Berstett et les Musées de Strasbourg pour tourisme-alsace.com - https://www.tourisme-alsace.com/medias/pdf/divers/costume-alsacien.pdf


Article rédigé par

Lena Gratias, 02 janvier 2019


  1. En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.
  2. Pierre BOURDIEU, Marie-Claire BOURDIEU, « Le paysan et la photographie » dans Revue française de sociologie, 1965, p.165.