Scène de vaisselle (0034FS0004)
Résumé
Description
Plan 1
00:00 - 00:06 Un homme place une enfant devant lui, au bord d’un ruisseau en forêt. Il est protecteur, ne la quitte pas des yeux lorsqu’elle plonge ses mains dans l’eau. Tous deux sont bien habillés, en habits du dimanche ou de fête : Il porte un pantalon foncé et un chemise blanche à manche courtes et la petite fille une robe blanche, des chaussettes en dentelles dans les sandales et un grand ruban blanc dans les cheveux proprement coiffés.
00:07 - 00:11 L’enfant sort un objet de l’eau qui ressemble à une petite tasse (de l’eau). Ensemble avec son père ils l’observent, on peut présumer qu’ils vérifient qu’elle soit propre.
00:12 Coupure de la bande / un saut de l’image puis la même scène : 00:12 - 00:16 Le père et la fille sont toujours occupés avec leur jeu qui est de laisser le ruisseau remplir la tasse de son eau et des sédiments, pour ensuite jeter la boue dans l’eau. Peut-être qu’ils s’intéressent à la vitesse de l’eau qu’ils peuvent observer via la rapidité avec laquelle elle emporte les sédiments ou ils s’amusent tout court.
00:17 - 00:19 Anne Steegmann ou quelqu’un qui se trouve près de la caméra-femme a dû appeler père et fille : Ils se tournent vers la caméra, et ils sourient. Ensuite l’enfant continu son jeu.
Plan 2 00:20 - 00:22 L’arrière-plan en haut à droite montre une voiture. Au focus une femme en robe longue claire qui porte des cheveux courts et bouclés, a les pieds nus dans l’eau. Elle est penchée en avant, en train de laver une assiette. Un torchon est dans l’image à gauche. Une deuxième femme, plus jeune, habillée en combinaison courte de couleur foncée, les cheveux en chignon, sèche une assiette avec son torchon. Toutes les deux femmes portent des montres.
00:23 - 00:24 La dame qui lave les assiettes regarde la caméra et “rigole” sans pour autant arrêter sa tâche. Mme Steegmann a dû l’appeler.
00:25 - 00:27 Plan sur la plus jeune femme. Elle parle à la personne derrière la caméra en continuant de sécher la vaisselle propre.
00:28 - 00:31 La caméra descend sur les jambes nues de la jeune femme, montre le ruisseau et l’assiette que l’autre femme est en train de frotter.
Plan 3 00:31 - 00:32 Les deux femmes sont toujours en train de laver la vaisselle du picnic. Par rapport à la caméra elle se trouvent maintenant en aval du ruisseau. Le spectateur découvre que le jeune femme n’a pas les pieds posés dans l’eau. Elle a écarté les jambes de façon à poser chaque pied d’un côté du ruisseau. Elle regarde dans la direction de la caméra. Probablement la personne qui filme lui a fait une remarque par rapport à sa posture.
00:33 - 00:34 L’autre femme lave toujours la vaisselle. Pour accéder à l’eau elle doit se baisser, puis se lever pour poser ce qui est propre à côté.
00:34 - 00:37 La jeune parle à la personne à la caméra tout en continuant d’essuyer les assiettes elle fait des gestes.
00:38 - 00:46 La plus âgée se lève et se retourne. Elle rigole et montre du bras en direction de la caméra. Elle a probablement fini sa partie du travail.
Plan 4
00:47 - 00:53 Une femme est montrée de son côté gauche. Elle lève la tête puisque
00:54 une autre personne arrive par la gauche du plan.
Contexte et analyse
Cette scène reflète parfaitement la légèreté ambiante qui règne dans les jeunes familles Alsaciennes des années 50 qui ont laissées la guerre derrière elles et qui profitent de l’instant tout en s’équipant pour l’avenir (Moser (2014), p. 20). Les rires et la bonne humeur accompagnent les différentes sorties.
Depuis longtemps il est coutume de passer son temps libre à l’extérieur en Alsace (ibidem, p. 24-25, 53). La forêt vosgienne, les plaines d’Alsace et les bords des cours d’eau sont les symboles de l’activité en plein air pendant toute l’année (Richez (2009), p. 27pp).
Les Trentes Glorieuses de la consommation ayant débutés, la scène nous montre un des symboles phare : la voiture qui est une industrie importante de la plaine d’Alsace (Émile Mathis à Strasbourg, Bugatti à Molsheim, puis en 1959 Peugeot à Mulhouse) (Loetscher (2015)).
Ici, jugeant de la combinaison courte de la jeune dame et de la chemise à manches courtes du monsieur, la famille n’est pas parti un dimanche midi voire un jour de fête religieuse directement après la messe du matin. Soit ils se sont changés pour passer le reste de la journée en forêt, dans ce cas les vêtements tout de même chics (Moser. p. 61) indiquent comme la voiture que la famille est relativement fortunée, soit il s’agit d’un précieux jour de vacances, dont la société travailleuse n’avait pas beaucoup. Uniquement depuis 1956 profitent-ils de trois semaines de congés payés dans l’année.
Les rôles genrés sont visiblement répartis : ce sont les femmes qui lavent la vaisselle après le pique-nique. En même temps, le père, probablement absent en semaine jusqu’à tard le soir, s’occupe de sa fille qui joue à “faire la vaisselle” avec sa petite tasse au bord du ruisseau.
- ↑ En tant que partie d'une production amateur, cette séquence n'a pas reçu de titre de son réalisateur. Le titre affiché sur cette fiche a été librement forgé par son auteur dans le but de refléter au mieux son contenu.