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Albert, Jean Albert Jean 1935 2015 Né à Caen le 7 novembre 1935, de parents normands, Jean Albert a vécu une grande partie de sa vie en Alsace, d’où étaient d’ailleurs originaires ses ancêtres Schnelbach, qui avaient quitté Haguenau pour Elbeuf.

Il fait ses études à Caen, où il découvre très tôt les deux grands hobbies de sa vie : l’image (photo puis film) et le vélo. Mais le service militaire va bouleverser sa vie. Il est envoyé en Algérie, puis à Kehl. C’est ainsi qu’il rencontre une jeune Strasbourgeoise, Denise, qui lui donnera trois garçons. Après son mariage en 1959, il part en Algérie avec son épouse et travaille pour la compagnie Air Algérie. Il revient en France après l’indépendance et s’installe bientôt à Strasbourg. Il y restera jusqu’à sa mort en 2015.

De 1956 (sa première caméra) aux années 2010, il filme sa vie. Nous avons ainsi des images du jeune parachutiste, du jeune fiancé, du jeune père, du Strasbourgeois, et du cycliste passionné qui parcourut les Etats-Unis et une bonne partie de l’Europe à vélo.
Axelrad, Albert-José Axelrad Albert-José 1915 1969 Albert-José Axelrad est né le 26 janvier 1915 à Paris et mort le 23 octobre 1969.

Après avoir fréquenté divers lycées parisiens, il fait sa première supérieure au lycée Henri IV entre 1933 et 1935, puis est licencié ès Lettres en Sorbonne en 1935, diplômé d’études supérieures en 1936 et enfin agrégé d’anglais en 1939.

Dès 1936, il occupe des postes d’enseignements en tant que suppléant ou délégué rectoral. En 1940, il est professeur d’anglais au lycée Marcelin Berthelot à St-Maur (Seine).

D’origine juive, Albert-José est révoqué de l’Éducation Nationale en août 1941 par le régime de Vichy (loi du 2 juin 1941), il se réfugie alors à Vernon où il enseigne avec sa femme à l’École des Roches. En 1942, poussé par la menace de la déportation, il s’enfuit en Algérie où il arrive le 31 octobre 1942 peu avant le débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord. Il rejoint les troupes françaises où il sert en tant que sous-lieutenant dans diverses unités, occupant alternativement des rôles d’interprète et d’officier d’État-major en charge de l’interrogatoire des prisonniers. Il suit les troupes alliées en Sicile, en Italie, puis débarque en Provence et termine son voyage en Alsace. Pour ses services, il est cité à l’ordre de la division en juin 1944 ainsi qu’à l’ordre de la 7e Armée U.S..

Après-guerre, il reprend un poste de professeur d’anglais au lycée de Rodez où sa femme et ses filles s’étaient réfugiées en 1942. En 1946, il prend un poste dans un lycée à Lille où il commence également à assurer des cours à la Faculté de la ville en 1948. À partir de 1951, il devient assistant à la Faculté et est reçu docteur ès Lettres avec Mention très honorable en 1954 et devient donc maitre de conférences. Il occupe ce poste jusqu’en 1958 où il est titularisé dans la Chaire de Littérature Anglaise de la Renaissance et du XVIIe siècle. Par la suite, il devient doyen de la faculté de Lettres de Rouen.

Albert-José commence à tourner des films en 9,5 à partir de 1938. S’il tourne principalement des films de famille, il emporte sa caméra avec lui pendant la guerre et trouve le temps de tourner quelques courtes séquences en Alsace fraichement libérée. En 1955, il retourne dans la région à l’occasion des commémorations de 10e anniversaire de la libération de Colmar dont il rapporte également quelques images. Ces films, moments d’histoire de notre région, ont ainsi été confiés à MIRA par ses descendants.

Baptiste Picard.
Balke, Curt Balke Curt 1883 1955
Betge, René Betge René René Betge (également orthographié Bethge ou Baethge) est né à Phalsbourg, en Lorraine, en 1903 et arrive très jeune en Suisse. Il étudie la dentisterie (il obtient son diplôme en 1929) et devient l’un des premiers dentistes de la région de Soleure. Betge devient très tôt membre du Schweizer Lichtbund (plus tard rebaptisé « Die neue Zeit ») et filme ses activités, la construction du club de style Bauhaus et bien d’autres choses encore. Betge est à l’origine d’une œuvre très variée : documentaires (tels que « Faune vivante », un film consacré à la recherche de fossiles à Soleure), des films narratifs (comme « Peter will an die Landi »), des films de propagande pour « Die neue Zeit », puis plus tard probablement des films familiaux. Ses films ont été primés par le cinéclub amateur de Soleure, ont en outre été conservés dans la collection Swissmovie (organisation mère des cinéclubs amateurs de Suisse) et sont maintenant disponibles au cinéma Lichtspiel/Kinemathek de Berne. Betge se maria à une Bernoise, Elsi ou Elsbeth, à la fin des années 1920. Ils eurent ensemble 3 enfants. Dans les années 1940, il s’installe dans le canton du Tessin et rompt le contact avec les mouvements de réforme. Il ouvrit par la suite de nouveaux cabinets dentaires dans le Tessin, divorça, se remaria, eut deux autres enfants et mourut en 1977. Il entretenait de nombreuses passions, notamment l’apiculture, collectionnait les fossiles et s’intéressait aussi aux voitures (il possédait une Duesenberg), faisait du sport et suivait un régime végétarien.
Breesé, Emile Breesé Emile 1902 1987 Mécanicien puis technicien radio, curieux de tout, Émile Breesé était un bricoleur de génie, qui a fait carrière dans un magasin de radio strasbourgeois.

Professionnel du son, il se passionne aussi très tôt pour l’image : la photo d’abord, pendant la Grande guerre, alors qu’il était encore apprenti ; il s’agissait de photos sur plaques de verre, surtout des photos d’identité. Puis il a tourné des films dès 1930. Grand cinéphile, il organisait à la maison des séances de projection de films commerciaux loués aux magasins de la ville, Meyer et Wanner, Raab et Schoenfelder : il a ainsi fait découvrir à ses fils les Mickey, Charlot, Laurel et Hardy et autres comiques.

Après la guerre, toute la famille a continué à visionner des films avec amis et voisins. C’est l’époque où on liquide le matériel allemand : son père acquiert ainsi à bon prix un projecteur 16 mm AGFA, et des films allemands, des documentaires surtout. Un jour, ayant reçu un film sonorisé, il fabriqua lui-même un adaptateur pour lire la bande son optique. Cinéaste-photographe, Emile Breesé était aussi un mécanicien passionné d’automobile, à une époque où peu d’Alsaciens en possédaient. La dernière, une DKW de 1937 acquise à bon prix aux surplus après la guerre, avait une belle carrosserie en bois rouge et noire, était décapotable, avec un moteur 2 temps qu’il dut complètement changer. Avec cette DKW, il a parcouru avec sa famille les autoroutes allemandes jusqu’à Coblence, dans les années 50.
Breesé, Gilbert Breesé Gilbert 1927 START_WIDGETda971ce1b14d68f5-6END_WIDGET

Gilbert Breesé est né en 1927 à Sarrebourg, mais a passé toute sa vie à Strasbourg. Il est employé à partir de 1942 par la Ville de Strasbourg ; il y travaillera 42 ans, dont 35 ans au service de la Voierie. Il hérite de son père la passion de l’image : lors des projections familiales, il découvre, enfant, les Mickey, Charlot, Laurel et Hardy et autres comiques. Et les films 9.5 que son père a tournés avec sa petite caméra Pathé Baby à manivelle, essentiellement des films de famille. Marié en 1960, père de deux filles, il continue la tradition paternelle en réalisant de nombreux films et photos, de belle qualité. En retraite depuis 1984, il est aussi l’auteur de 31 montages audiovisuels sur la ville de Strasbourg et le patrimoine alsacien.


Gilbert Breesé a vraiment débuté le cinéma lors de son service militaire à Bordeaux en 1948. Il filmera, en 9.5, pendant plus de douze ans. Il a tourné surtout en noir et blanc, même s’il s’essaie à la couleur dès 1949 ; car le film couleur était cher, et plus compliqué, - il fallait faire des réglages très précis. Il a filmé sa famille, mais aussi le folklore, les sorties et, en relation avec son métier, la voierie de la ville de Strasbourg. A partir des années 60, il se consacrera surtout à la photo : photo argentique avec développement et tirages, même en couleurs (plusieurs centaines, surtout sur la ville de Strasbourg) mais aussi des diapositives, et plusieurs dizaines de montages audiovisuels. C’était pour lui la fin des films argentiques : « Il y a eu la télé, et on s’est mis à la vidéo, avec des caméras encore un peu encombrantes mais sans réglages, et avec une vision immédiate sur le poste de télé. Plus besoin de projecteur ni d’écran à installer pour une projection dans l’obscurité ! ». De plus les projecteurs ne fonctionnaient plus, et tout le monde s’est mis au numérique…
Casartelli, Hedi Casartelli Hedi 1927 Elle s’intéresse tout d’abord à la photographie puis, comme tant de Suissesses, elle se lance dans le cinéma à l’Expo 64 de Lausanne, où un Bolex Parcour avait été mis en place pour les cinéastes amateurs. Elle emploie d’abord le format N8mm avant de se tourner vers le S8mm. Ses films adoptent souvent un ton humoristique et beaucoup d’entre eux mettent en scène son partenaire Hans Frei. Elle fut active au sein du club pour vidéastes amateurs de Bâle, où elle apprit à monter un film et à réaliser des bandes sonores.
Eckert, Helmut Eckert Helmut
Gerber, Armand Gerber Armand
Hugel, Alfred Hugel Alfred 1899 1958 Alfred Hugel est né à Riquewihr le 27 juillet 1899. Entré à l’École Communale de Riquewihr en 1905, il poursuivit ses études d’abord au Collège de Ribeauvillé, puis dans une École de Commerce à Calw, dans le Wurtemberg. Mobilisé en 1917, il prit part à la Première Guerre mondiale comme artilleur.

Après la guerre, il perfectionna ses connaissances en viticulture et greffage à l’École de Viticulture de Laquenexy, en Moselle.

Le service militaire l’amena à Beaune en Bourgogne, en 1919. Il en revint en 1922 pour se fixer définitivement à Riquewihr où il dirigea l’exploitation viticole familiale avec son frère Jean.

En 1939 il est rappelé à Besançon et libéré après la naissance de sa fille. Il fut Capitaine des Pompiers de Riquewihr pendant 25 ans.
Jenny, Robert Jenny Robert 1884 1945 Mécanicien de profession, il opte après la Première Guerre mondiale pour une reconversion professionnelle. Installé à Strasbourg, il achète une brasserie qu'il revend pour prendre possession de la Brasserie du Walsheim, rue du Vieux-Marché-aux-Vins. En 1931, avec une maîtrise partielle de la langue française, il prend la route de Paris. Il ouvre un pavillon de restauration à l'Exposition coloniale qui draine cette année-là dans la capitale un immense public. Dans la foulée, il achète un ancien restaurant de quartier, boulevard du Temple qu'il transforme pour en faire la Brasserie Chez Jenny. La brasserie actuelle a conservé le décor mis en place à l'époque, et en particulier les marqueteries de Charles Spindler. Fortune faite, il cède l'affaire à un brasseur colmarien en 1934 et revient à Strasbourg. Sa vie est alors partagée entre les rencontres avec ses amis restaurateurs et surtout des voyages à travers l'Europe (Italie, Espagne, Suisse, Belgique) et en Algérie où s'est installé son fils.
Klein, Etienne Klein Etienne 1923 1999 START_WIDGET4eef62420ceb6662-6END_WIDGET


Etudiant la photo à Lyon pendant la guerre, c’est dans cette ville qu’il a rejoint la résistance à 17 ans. Monsieur Lempereur était son chef dans les montagnes, puis il a rejoint la 2e DB en Alsace avec Delattre de Tassigny. Il a été démobilisé en novembre 1945. Il a ensuite travaillé comme photographe à son compte dans la boutique Art et Photo jusqu’en 1985.


Il a tourné des dizaines de films amateurs en 8 et super 8. Ses sujets privilégiés : sa famille, sa communauté, ses voyages (en particulier en Israël).
Klein, Rodolphe Klein Rodolphe 1899 1975 Rodolphe Klein a vu le jour en Alsace le 2 novembre 1899. Il a fait ses études de droit à l’Université de Strasbourg, redevenue française. Il devient avocat, et officiera au barreau de Strasbourg jusqu’en 1971. Il fut maire de Marlenheim de 1945 à 1971.

Le fonds Rodolphe Klein se compose de 87 films amateurs tournés essentiellement par le père de famille, Rodolphe Klein, entre 1936 et 1970., en format 8 mm. Ils sont muets ; et pour partie en noir et blanc, pour partie en couleur.

Les principaux thèmes sont la vie de famille, entre le quotidien à Marlenheim et les vacances en France ou en Suisse. On voit grandir les trois enfants, entourés de l’affection de leurs parents, et s’adonnant aux joies du jardin, du ski, de la promenade ou de la plage, selon les saisons. L’opérateur nous montre aussi la vie de sa commune : fête du football, fête des conscrits, fêtes religieuses, mais aussi événements politiques comme la Libération de la commune et l’inauguration de la Route du vin en compagnie de Pierre Pflimlin, son confrère, associé et ami. Rodolphe Klein filme aussi ses nombreuses parties de chasse dans la campagne alsacienne.
Kugler, Jean-Georges Kugler Jean-Georges 1920 1993 START_WIDGET64229a7b22ffdcb4-10END_WIDGET


Fils du directeur de la Caisse maladie de Ribeauvillé, il est élève au lycée de cette ville du Haut-Rhin. Pendant la Deuxième guerre, il poursuit ses études pour être instituteur, mais est emmené par les Allemands à Karlsruhe. Enrôlé de force dans la Wehrmacht, il devient Malgré-Nous, et est envoyé en Grèce. Il revient en Alsace par ses propres moyens et regagne Ribeauvillé à la Libération. Après la guerre, il enseigne quelques années près de Ribeauvillé, puis change d’orientation. Il aime la physique, la technique, et se passionne pour la photo. Il réalise des reportages puis s’associe avec un ami et installe un magasin de photos en 1948/49 dans sa ville natale, au numéro 44 de la Grand-rue. Il est chargé des prises de vues, à la fois photographe et vidéaste.


Jean-Georges Kugler est un remarquable cinéaste amateur. Il a tourné une soixantaine de films de grande qualité, qui sont un témoignage unique sur la vie dans une petite ville alsacienne dans les années 50, 60 et 70. Ils sont réalisés en 9.5, 8, super 8 et 16 mm.

Ils étaient projetés à la maison le dimanche, ou lors des fêtes de famille. Ils étaient aussi montrés au cinéma associatif de Ribeauvillé, cinéma plus ou moins paroissial, où le public pouvait admirer les scènes de rue prises au quotidien, ou les films réalisés lors des fêtes de la ville, en particulier la Fête-Dieu et la Fête des Ménétriers, célèbre manifestation qui chaque année attire un grand nombre de spectateurs venus souvent de loin.
Laemmel, Hippolyte Louis Laemmel Hippolyte Louis 1910 1987 Cet ancien instituteur de Niederbronn, originaire de Berstheim, fut navigateur de pilote pendant la Seconde Guerre mondiale, pour des missions d'observation aérienne. Lors d'un vol au-dessus de l'Allemagne, son avion a été abattu, il s'en est tiré avec des blessures. Il fut décoré de la légion d'honneur. Ce grand chasseur était un amoureux des images : il a fait des milliers de diapositives et photos de voyage.
Muller, Paul Muller Paul 1889 1950 Fils de l'organiste Alphonse Muller, il s'installe comme médecin à Molsheim après la Première Guerre mondiale, durant laquelle il fut mobilisé. Très apprécié pour ses qualités humaines, il a beaucoup oeuvré pour sa ville en tant que membre du conseil municipal.

Il épouse Thérèse Rohmer avec laquelle il a eu trois enfants, sujets favoris de ses films : Paulette née en 1921, [[André Muller, incorporé de force dans la Wehrmacht (0093FH0003)|André ]] né en 1922, qui a trouvé la mort en Russie durant la Seconde Guerre mondiale, et Denise, née en 1926. Il fut le premier molsheimien à posséder une caméra. Il a filmé d'abord 9,5 à partir de 1925 puis en 8 jusqu'au milieu des années 1940, principalement des portraits de ses enfants, d'amis, des membres de sa famille lors d'occasion diverses telles que des anniversaires ou des mariages, Pâques... Mais également des scènes du quotidien : la lessive, la fabrication de glace, la basse-cour... Ses images nous donnent à voir comment vivait une famille alsacienne des années 30 à 40 et comment la guerre a pu les affecter.

[[Fichier:Paul Muller nécrologie.jpg|vignette|Articles de quotidiens locaux au décès de Paul Muller. ]]

[[Fichier:Paul Muller novembre 1914.jpg|vignette|Paul Muller (à gauche) à l'hôpital militaire d'Obernheim (Obernai), le 20 novembre 1914]]
Piganiol, Pierre Piganiol Pierre 1915 2007 Il entre à l’Ecole Normale Supérieure en 1934 pour étudier la chimie puis devient agrégé et préparateur

en laboratoire.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé pendant la drôle de guerre puis retourne à l’ENS où il fonde, avec son ami de l'école Normale Raymond Croland, agrégé-préparateur en zoologie, un réseau de résistance qui fait passer des renseignements à la France Libre à Londres. Le 14 février 1944, Raymond Croland est arrêté, torturé, déporté au camp de Buchenwald, puis à Ellrich, et meurt en Allemagne en avril 1945 tandis que Pierre Piganiol doit fuir et entrer dans la clandestinité. Réincorporé dans l’armée française à la fin de la guerre, il est envoyé en Allemagne pour récupérer des recherches scientifiques.

Démobilisé, il entre à Saint-Gobain où il est chargé du développement et de la recherche puis est promu directeur scientifique. En 1958, le général de Gaulle, au fait de son passé de résistant, lui demande de participer à la politique scientifique française et le nomme Délégué général à la Recherche Scientifique et Technique. Il crée autour de lui la Délégation Générale à la Recherche Scientifique et Technique (D.G.R.S.T.) qui structure la politique de recherche française et qui est, entre autres, à l’origine du Centre National d’Etudes Spatiales (C.N.E.S.). En 1961, il quitte la D.G.R.S.T. pour retourner à Saint-Gobain tout en continuant de s’impliquer dans la politique scientifique française.

Pierre Piganiol commence à filmer pendant les années 40 notamment des films sur la libération. Après la guerre il continue son activité de cinéaste amateur en tournant des films de famille et de voyage ainsi que quelques films professionnels.

'''Bibliographie :'''

PAPON Pierre, « PIGANIOL Pierre – (1915-2007) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 29 octobre 2019. URL: http://www.universalis-edu.com.access-distant.bnu.fr/encyclopedie/pierre-piganiol/

PIGANIOL Pierre, Doubles vies normaliennes 1940-1945, texte inédit.

WACRENIER Philippe, « Pierre Piganiol 1915-2007 », dans La Voix de la Résistance, N° 244, Paris : Comité d’Action de la Résistance, Mars 2007, p. 4-5.

Entretien avec Raymond Piganiol, fils de Pierre Piganiol, le 15 novembre 2019 à Strasbourg.
Schwobthaler, Alex Schwobthaler Alex 1914 2002 START_WIDGETe267665f2cadebc3-8END_WIDGET


'''L’enfance'''

Il naît le 28 janvier 1914 à Thann, dans le Haut-Rhin. Son père est un Allemand originaire de Fribourg venu s’établir comme boucher à Thann, en Alsace allemande. Trois mois après la naissance d’Alex, sa grand-mère l’emmène en Alsace du Nord, dans son village de Hatten. Mais Thann redevient française dès la fin 1914 : l’enfant est en Allemagne, ses parents en France. Ils seront séparés toute la durée de la guerre. Son père est considéré par les autorités françaises comme un ennemi. Il est interné dans un camp à Belfort, puis envoyé à l’île Sainte Marguerite, en face de Cannes. Pendant ce temps, sa mère doit s’occuper de cinq enfants ; comble de malheur, sa maison est détruite par une bombe. Elle réussit pourtant à faire vivre toute sa famille en ouvrant un magasin de photo. Mais Alexandre Schwobthaler gardera de cette petite enfance bouleversée une totale horreur des guerres.


'''La jeunesse'''

A 14 ans, Alex entre comme apprenti chez Scheurer-Lauth, la grande fabrique de tissu de Thann. Il sera dessinateur, comme le père de la star alsacienne Jeanne Helbling, née à Thann elle aussi. A 17 ans, on l’envoie se perfectionner à l’école des Beaux-Arts de Mulhouse. Il apprend à dessiner, à composer, à cadrer, déjà. A 18 ans il est embauché chez Braun, la grande maison de photo de Mulhouse-Dornach. Toute la journée il retouche des photos, « mettre des nuages sur les clichés, des choses comme ça ». Il se familiarise complètement avec l’art du négatif et gardera toute sa vie l’amour du labo photo.


'''La guerre'''

En octobre 39, Alex a 25 ans : il est bon pour la guerre. Enrôlé dans l’armée française, il est pris dans la débâcle et regagne Thann. Il se marie en 1942 avec Gilberte Schratz à Zillisheim, et sa petite fille Lilli naîtra en 1943. Mais il est incorporé de force dans l’armée allemande cette même année 1943, sur le front russe. Puis il est envoyé en France en avril 1944 en Normandie. Il est fait prisonnier par les Américains avec d’autres soldats allemands, puis détenu dans un camp de prisonniers en Ecosse. Il répond à la demande du 2è bureau français à Londres et rejoint les Alsaciens-Lorrains engagés dans l’armée britannique. A 31 ans, il est démobilisé du fait de son âge et regagne Zillisheim en janvier 1945.


'''« Ma vraie patrie, c’est les images »'''

Il devient photographe free-lance. Il travaille pour le journal L’Alsace, et des commanditaires très divers, comme le Théâtre de Bussang.


'''Un contexte familial favorable'''

Un atavisme ? Son cousin Schwobthaler dirigeait une grande maison de production d’actualités filmées au début du siècle, la Urban. Et il eut grâce à sa famille des rencontres précoces avec les images. Découverte tumultueuse du cinéma à 4 ans : sa grand-mère d’Hatten aimait déjà le cinéma. Elle l’emmène dans une salle obscure. Et ressort cinq minutes plus tard, tirant derrière elle un gamin hurlant de terreur : il avait vu, là-bas, un blessé qu’on sortait d’une maison en flammes. Revenu à Thann, il habite à 200 mètres de La Cigale, cinéma des frères Holveck, qui devient en 1930 « Théâtre de films parlants ». Et puis il y a le cinéma du patronage, tellement fascinant avec son pianiste aveugle.

C’est aussi dans sa famille qu’il découvrit précocement la photographie : sa mère avait pendant la Première Guerre ouvert un magasin de photo. C’était l’époque où Alex était à Hatten. Mais le virus est passé dans la famille, et un de ses frères a pris le relais. Il lui offrira son premier appareil. Alex n’avait que 12 ans, mais il s’en souvient très bien : « C’était un Vestpocket, un automatique minuscule, fabriqué exprès pour les soldats américains. Il faisait de bonnes photos ».


'''Une passion'''

Jeune homme, il organise le soir avec un copain des projections de films – muets, bien sûr. Un drap pris discrètement dans l’armoire de sa mère, un projecteur sur son vélo, un copain avec un phonographe. Le voilà animateur de ciné-club improvisé dans les bistrots et les écoles du canton, en particulier à l’auberge Mohn à Zillisheim. Il commande ses films à la Cinémathèque Sainte Thérèse, à Angers. Il lui fallait une heure et demie de spectacle familial. Il s’occupait de tout, poinçonner les billets, projeter les films. Plus tard, sa femme se chargera du son. Et le clou de la soirée, c’était les Actualités zillisheimoises, chefs d’œuvre d’Alex, où ses concitoyens pouvaient s’admirer à la Kilb (la fête paroissiale), au concours de pêche, voir les gamins dévaler en luge ce qui sera plus tard la rue Bellevue, et qui n’est encore qu’un champ en pente. L’auberge était pleine : cinquante personnes. De bons souvenirs.


'''Ses images'''


'''Ses photos'''

Alex Schwobthaler a commencé à faire des photos en 1917, avec l’appareil offert par son frère. Il a ensuite pris de nombreuses photos professionnelles, pour des journaux ou divers commanditaires, mais toujours avec une grande exigence, quel que soit le sujet : « Je fais un peu les chiens écrasés, bien sûr. Mais je veux que ce soit des chiens de race », dit-il. Hélas une grande partie de ces photos semble avoir disparu.


'''Ses films'''

Il a tourné en 9.5 mm à partir des années 30. Il a filmé en Alsace, et en particulier sa famille, à Rangen, où habitent ses parents (Szenen aus dem Familienleben, 1938-1939), à Thann (Thann sous la neige, 1939), à Zillisheim (Film de famille Zillisheim, 1942-1943) et Actualités zillisheimoises, 1946) exemplaire de ces excellentes actualités locales. Ses vedettes préférées sont sa femme et sa fille (Petite fille en vadrouille, 1948) Il a filmé aussi ses vacances, toujours passées avec sa femme bien-aimée, qui adorait voyager : « Elle avait l’esprit gitan ». Chaque année, ils partaient tous deux à l’aventure. A la recherche de beaux paysages, mais surtout à la rencontre des gens. En 4 chevaux puis en Dauphine, ils exploraient le bassin méditerranéen (Au beau pays de Provence, Corse), ou des régions françaises (Auvergne) (s.d.).


'''Sa collection de chefs d’œuvre'''

Le cinéma lui permet de belles évasions. Vers les grands, les pionniers, les purs, les vieux classiques du muet : Edwin S. Porter, dont il aimait The Great Train Robbery (considéré comme le premier western de l’histoire du cinéma), mais aussi Thomas Ince, Max Linder, Buster Keaton, Chaplin, les premiers Stroheim, Fritz Lang… Ce sont les trésors de sa collection personnelle. Mais il adore aussi aller au cinéma à Mulhouse, au Bel-Air exclusivement, où il rencontre des gens comme lui : fous de cinéma, désintéressés, sans prétention et généreux. Sa dernière passion : Yuha, le dernier Kaurismäki. Un noir et blanc. Muet. Non, pas muet : il y a une bande son, mais avec juste des bruits et des chansons. Pour le reste, tout est dit par l’image. « Ça, c’est du cinéma. Celui-là a compris l’héritage du muet. Tant qu’il y aura des gens comme ça, ça vaudra la peine de vivre ».

[[Fichier:Vest Pocket appareil photo N°1.jpg|vignette|right|Le premier appareil photo d'Alex Schwobthaler]] '''Ses appareils photo'''

  • Le Vest Pocket KODAK, premier appareil photo d’Alex Schwobthaler. Format 4x6 et demi, introduit par les troupes américaines en 1917
« Illustrez vos impressions personnelles de la grande guerre à l'aide de votre Vest Pocket Kodak. Chaque soldat désire garder des souvenirs durables du rôle joué par lui et son régiment dans la grande guerre et il lui est facile d'en obtenir d'excellents avec le petit Vest Pocket Kodak. Pour le soldat, qu'il soit au front ou dans un dépôt, rien n'est comparable au Vest Pocket Kodak. En un mot le Vest Pocket Kodak est le Kodak du soldat. Il possède toutes les qualités pour jouer ce rôle. » <br> ''Publicité du Magazine Général Photo-Plait de 1917''.
  • Juste après la guerre il a acheté son premier FOCA, puis dans les années 50 il a beaucoup utilisé des LEICA. Dans les années 80 il a eu des CANON AEF1 – PENTAX.


'''Sa caméra'''

Alex Schwobthaler a filmé exclusivement en 9.5, sans doute avec une caméra PATHE (non retrouvée à ce jour).
Spindler, Paul Spindler Paul 1906 1980 START_WIDGETb986d36a2313f01b-15END_WIDGET


Peintre, aquarelliste et marqueteur, né en Alsace à Saint-Léonard (près de Boersch, au pied du Mont Saint-Odile) en 1906, mort à Saint-Léonard en 1980. Il a fait du cinéma toute sa vie, jusque six mois avant sa mort, et réalisa plusieurs dizaines de films en format 9.5 des années 20 aux années 50, puis en 8 et super 8 dans les années 60 et 70. Il a filmé dans toute l’Alsace, et aussi lors de ses nombreux voyages dans d’autres régions françaises, et dans le monde entier, du Groenland au Cambodge. Il est le fils de Charles Spindler (fondateur de la célèbre entreprise de marqueterie de Saint-Léonard, et membre actif du Cercle de Saint-Léonard qui a beaucoup œuvré à promouvoir la culture alsacienne), et de son épouse Jeanne Rippel. Il fait des études d’art. Il a deux enfants, Jean-Charles (né en 1948) qui lui succèdera, et Maryvonne, née en 1950. Grand voyageur, il gardera pour port d’attache la belle maison familiale et l’atelier de marqueterie de Saint-Léonard. Il continue le style paternel en perpétuant les thèmes traditionnels alsaciens, mais crée aussi des œuvres très nouvelles empreintes de mysticisme.


Ses films étaient utiles à son travail d’artiste : il filmait en allant se promener à la recherche de nouveaux sujets pour ses créations. Il tournait dans l’idée que la caméra allait enregistrer le geste juste, les démarches, les attitudes authentiques… et que le cinéma l’aiderait à capter l’instant fugitif, à arrêter le temps. Mais ses images animées étaient aussi l’occasion de jolies réunions familiales : ses films, où apparaissent souvent parents et amis, étaient projetés lors des réunions de famille, en particulier lors des fêtes de Noël.
Steegmann, Anne Steegmann Anne 1916 1980 Fille de Robert Jenny, elle apprend le cinéma avec son père. A la mort de celui-ci en 1945, elle reprend sa caméra et perpétue la tradition en tournant des films 16mm. Elle épouse Emile Steegmann en 1946 et partagera en famille, avec ses deux enfants, le plaisir des projections familiales. Elle est une des rares femmes cinéastes des collections MIRA.
Weiss, Robert C. Weiss Robert C. 1909 2001 Né à Strasbourg le 6 novembre 1909, Robert épousa en 1945 Lilly Funke qui lui donna deux enfants, Martine et Pierre-Etienne. Il fit carrière comme directeur de l’entreprise familiale, la Corderie F. Weiss, fondée en 1650 et transmise de père en fils depuis dix générations (son fils Pierre-Etienne étant actuellement le 10ème). La Corderie F. Weiss fut localisée pendant longtemps au centre ville de Strasbourg (rue des Bouchers, rue du Faubourg-National et rue du Vieux-Marché-aux-Poissons), et une usine au Heyritz. Aujourd'hui l'entreprise est située à Illkirch, à proximité immédiate de la Plaine des Bouchers.

En 1939, il s’engage dans les Auxiliaires de la Défense Passive et avec sa voiture participe à l’évacuation de Strasbourg vers la Dordogne où il créé des centres d’accueils. Son rayon d’activité s’étend sur 16 départements. Il parcourt 60 000 Km entre Mont-de-Marsan et Châteauroux. En juillet 1940 il devra rentrer en Alsace pour sauver l’affaire familiale déjà réquisitionnée par l’occupant.

Il aimait organiser de nombreux voyages, pendant lesquels il a tourné d’innombrables films. C'est avec plaisir, qu'à son retour, il les sonorisait et organisait des projections lors de diners- conférences.

Il a servi toute sa vie dans de nombreuses associations, toujours à titre honorifique. (Gouverneur et Président du Rotary, Juge Consulaire, Président de la Société des Beaux Arts, Trésorier de la Société des Amis des Arts, Trésorier de l'Alliance Française).

Président en 1970 de la Société des Amis du Vieux Strasbourg à laquelle il consacre tout son temps. Il sera nommé Président Honoraire en 1996.

Il fut aussi Consul Honoraire de Suède de 1960 à 1982 et décoré en tant Officier de l’Ordre National du Mérite, Officier des Palmes Académiques, Commandeur de l’Etoile Polaire (Suède), Officier de l’Ordre Royal de Wasa (Suède) et Chevalier du Mérite Social.
Zentz, Charles Zentz Charles 1907 1982 Charles Zentz est né le 16 juin 1907 à Schiltigheim (Bas-Rhin).

Il a travaillé comme trésorier dans différentes entreprises : la CPAM, Siemens. Il fait son service militaire dans les spahis marocains. Ensuite il devint chef de rayon au Palais de la télévision à Strasbourg.

Charles Zentz a filmé sa famille et son entourage. Ses images rendent compte de ses joies familiales et sportives (sorties dans les Vosges et sports d’hiver), mais aussi de l’occupation nazie en Alsace, et d’un service militaire en Algérie en 1957. Il a filmé en 8 mm, pour son plaisir : c’était un des ses loisirs préférés.

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