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14 juillet 1947 (0019FH0013) 14 juillet 1947 0019FH0013_1 1947-07-14 1947-07-14 1,947 0 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Klein, Rodolphe Inconnu MIRA 48.58189, 7.75103 Guin fête nationale Rodolphe Klein Marlenheim Oui-Oui MIRA National day 0019FH0013 0
Juillet14_Marlenheim.jpg
Alors que la fête nationale bat son plein à Strasbourg en 1947, on aperçoit dans cette vidéo un défilé composé de nombreuses personnes, aussi bien civiles qui militaires, qui forment une fanfare traversant les rues de Strasbourg. Lors de cette journée a également lieu des commémorations, visibles à l'écran, à l'occasion desquelles le maire de Strasbourg, Charles Drey, donne un discours sur une estrade et décore des officiers. Lors de ces commémorations, on peut également aperçevoir de nombreuses femmes et jeunes filles en costume traditionnel, qui vont participer à un bal traditionnel. Après ces évènements, et le départ du maire, on aperçoit les protagonistes de cette fanfare et de cette fête en train de poser ensemble sur ce qui semble être un terrain de football, afin de prendre de faire s'immortaliser le moment par des photographies. Tout d'abord, on aperçoit un homme, filmé de dos, s'adressant à la foule depuis une estrade. On reconnait Rodolphe Klein, maire de Marlenheim. Un plan panoramique est fait sur l'assemblée, montrant hommes, femmes et enfants qui sont spectateurs. plusieurs plans panoramiques, plus rapprochés mais toujours dans le même sens suivent. Au plan suivant, une femme en tenue alsacienne se tient à côté d'un soldat français en uniforme et qui porte le drapeau français. On revoit Rodolphe Klein sur l'estrade, mais il ne parle plus et un orchestre joue à côté. La caméra se concentre sur le chef d'orchestre, qui range sa baguette. Cette série de plans se répète 3 fois, dont une fois en sens inverse. Cela est probablement dû à une erreur de montage ou de conservation des bobines. On voit ensuite un défilé, fait par une fanfare en tenue blanche. Un plan se concentre sur le porte-drapeau et un musicien à l'arrêt. Une femme et son mari sont ensuite filmés, et le plan suivant retourne se concentrer sur le défilé vu de l'arrière, avec des gens qui le suivent. On aperçoit ensuite la mairie d'un village, où ce qui semble l'être, avec un drapeau qui pend depuis une fenêtre et des gens devant. Un plan se concentre sur une jeune fille en costume traditionnel, puis un autre la prend à côté d'autres jeunes filles. On voit ensuite des hommes en costume arriver vers la caméra, et souriant au caméraman. Un plan large montre des personnes assises à table devant une maison. Le groupe est mixte, et certains individus ont des instruments de musique(trompette, tuba). Des hommes sont en uniforme, et une femme donne quelque chose à une autre femme par la vitre de la maison. Le plan suivant montre des petites filles costumées, puis un plan de loin montre la fanfare qui arrive: des femmes en habit traditionnel marchent en rang, portant le drapeau français. Une fanfare d'hommes les suit en rang, puis un groupe mixte sans instruments. Plusieurs de ces groupes se suivent et sont filmés en ordre de passage. La fanfare en blanc est présente. L'image rencontre ensuite un problème, et on bascule sur un discours de Rodolphe Klein. Un autre plan le montre entouré de policiers et de militaires, sur l'estrade, puis un autre plan les montrent de derrière. Un homme en uniforme, probablement le chef des pompiers, entame un discours. Plusieurs plans le montre en train de s'exprimer sous différents angles. Un plan panoramique sur la foule est ensuite fait. On assiste à la remise de médailles faite à des pompiers, reconnaissables à leur casque. Un plan panoramique est fait sur les hommes de l'estrade, puis un autre montre le maire qui discute avec son entourage et qui montre une médaille. Le plan suivant montre de nouveau un orchestre qui joue, puis un bal entre des alsaciennes en tenue traditionnelle et des soldats ou pompiers. Un homme montre à son enfant la caméra, puis celle-ci retourne filmer le bal. Le plan suivant montre un homme(le maire ?) et sa famille monter dans une voiture, puis partir. On observe ensuite une fanfare passer, en uniforme, puis d'autres plans sur les choristes et un orchestre. Sur le plan suivant, des pompiers sont en rangs. Le plan suivant montre une femme en costume traditionnel, et des hommes en rang, déposer quelque chose devant un monument.(aux morts ?) La caméra suit ces personnes alors qu'elles marchent dans la rue en un groupe compact: d'abord les enfants et femmes en costume traditionnels, puis le reste de la foule. Les différentes fanfares les suivent. On voit ensuite toutes ces personnes présentes sur une grande étendue d'herbe, qu'on peut interpréter comme un stade de football. Des personnes rentrent sur le terrain, s'alignent, puis un plan global avec la caméra est fait avec tout le monde. Ils marchent ensuite vers la gauche, pour sortir du stade. Des adultes discutent, assis sur des estrades improvisées avec des chaises. Un orchestre joue, et des jeunes filles sont montrées par le caméraman. '''Un bal et des défilés à l'occasion de la fête nationale:''' Seulement deux années après la Seconde Guerre Mondiale, on assiste ici à une fête de village, à l'occasion du 14 juillet. Le village en question semble être Marlenheim, lieu de résidence du caméraman Rodolphe Klein, qui est aussi le maire du village. On reconnait de plus le village grâce aux divers plans sur les discours, qui laisse aperçevoir les reliefs caractéristiques des collines proches de Marlenheim. La fête en elle-même semble organisée en plusieurs temps, à mesure que les différents groupes traversent le village, mais on peut cependant noter quelques constances parmi tout ceci: Les femmes et jeunes filles portent toutes le costume traditionnel alsacien, dans sa variante d'après-guerre: le nud est orné de la cocarde tricolore, et la jupe est (probablement) rouge. L'utilisation du costume alsacien lors de ces évènements est constante à l'époque, afin de rappeler à tout le monde que l'Alsace est désormais de nouveau française, et que les alsaciens se sont de nouveau parfaitement intégrés à la république. D'ailleurs, un autre évènement qui se produit par deux fois est le discours sur les estrades. Ceux-ci, où Rodolphe Klein est à chaque fois présent comme intervenant principal ou secondaire, sont typiques des célébrations du 14 juillet en France, à l'instar de la remise de médaille qu'on peut voir plus loin. Cette dernière a lieu alors que le préfet, reconnaissable à son uniforme et son képi particulier, remet une médaille à deux pompiers eux aussi en uniforme et casqués. L'analyse de la présence des pompiers dans ce film est d'ailleurs extrêmement parlante, puisque leur présence au sein du village en ce jour, couplé à leurs nombreuses activités filmées (bal, orchestre, fanfare, repas en groupe,etc..) montre clairement qu'ils occupent un rôle clé au sein du village pendant ce jour précis. L'ambiance du film semble légère, la plupart des personnes filmées étant montrées souriantes, sans distinction d'âge: il s'agit d'un moment de fête pour le village, et toutes les générations se mêlent. Le nombre d'habitants présent semble être très grand, et différents plans faits par le caméraman sembble le mettre en avant: Les plans larges faits depuis l'estrade, montrant la foule, et les plans suivant les fanfares semblent vouloir indiquer que ce sont des évènements importants, qui regroupent énormément de personnes. On retrouve un certain ordre cependant, comme déjà évoqué: D'abord des fanfares passent à travers le village après le discours du maire, puis un repas semble avoir lieu. Après celui-ci, un autre discours est fait, puis un bal est organisé et d'autres orchestres jouent. Une photo finale semble être faite sur un terrain de football, devant de nombreux spectateurs. On note enfin le rôle à priori extrêmement important de la musique, puisque de nombreux plans montrent des orchestres en train de jouer, des fanfares défilant dans la rue (dont une probablement constituée de conscrits) et de nombreux instruments. '''Un Maire qui filme son village:''' Si toutes ces activités sont filmées, ce n'est que grâce à la caméra de Rodolphe Klein, maire du village. Si ce n'est pas toujours lui qui l'a manie (il apparait plusieurs fois sur le film alors que la caméra bouge), c'est grâce à lui et sa position de maire du village qu'un film aussi complet est possible. Les plans pris depuis l'estrade n'auraient ainsi pas pu être pris par un caméraman lambda à l'époque, et c'est grâce au statut social de Mr Klein que cela pu être fait. De plus, par le biais de cet appareil, il montre l'importance des activités qui traversent le village, le nombre d'habitants qui y participent, et la nature des activités en elle-même. Le film montre ainsi la diversité des fêtes et bals alsaciens, et la place et le rôle de chaque génération. [[Fichier:Alsacienne en costume traditionnel filleuls de guerre 1944.jpg|vignette|Alsacienne en costume traditionnel, entourée par ses filleuls, 1944. On peut apercevoir son nud, orné de la cocarde tricolore.( source: Wikipedia Commons, Libre de Droit)]] Le film semble également servir de propagande personnelle, puisque R. Klein est filmé lors de cérémonies importantes ou lors de discours: On peut voir cet attachement à son image par les techniques employées lorsque il est à l'écran, bien plus visibles et pleines de sens. On peut ainsi citer un plan panoramique, fait de droite à gauche, à l'inverse du sens naturel, pour montrer R. Klein entouré de Haut-Fonctionnaires, de militaires et du préfet. La caméra entend donc le mettre en valeur lors d'évènements officiels comme le 14 juillet: On le voit ainsi de manière assez fixe à l'occasion de la remise de médailles ou des discours, mais on ne le voit quasiment plus ensuite, à l'exception d'un court passage où on le voit quitter une maison en voiture. '''Une occasion de rappeler le retour à la France ?''' On peut cependant se questionner sur la représentation qui est donnée de ce village par le maire de celui-ci: Tout porte à croire que, seulement deux ans après la guerre, Marlenheim s'est parfaitement adapté au retour à la France et aux fêtes relatives à l'Histoire francaise: Le bal des pompiers, qui est extrêmement commun dans d'autres villages de France, est ici filmé par exemple, et au cours de celui-ci on peut observer des femmes en costume traditionnel danser avec les pompiers: cela montre parfaitement, si on adopte un point de vue plus idéologue, que la réintégration de Marlenheim à la France s'est bien passée. La remise de médailles par le préfet montre que l'administration française est désormais bien en place, qu'elle traite les pompiers alsaciens comme des personnes méritantes, et la courte scène montrant une jeune fille déposant une gerbe au monument aux morts de Marlenheim achève de montrer que le village s'est parfaitement réintégré. Les différents évènements filmés montrent donc, volontairement ou non ce fait, et si on ajoute en plus de celà la légère propagande personnelle que fait Rodolphe Klein, on peut donc se demander si le plans n'ont pas été assemblés afin de justement donner un point de vue idyllique de ce village, ce qui serait justifié puisque on voit grâce à ce film que le village s'est bien reconstruit depuis la fin de la guerre. Cette dernière, et les destructions qui eurent lieux, sont visibles dans un autre film de Mr Klein, et on aperçoit bien grâce aux deux que le village a bien changé en seulement deux ans.
1er Rallye cycliste de la Route du Vin d'Alsace (0003FH0007) 1er Rallye cycliste de la Route du Vin d'Alsace 0003FH0007 1965 1965 1,965 616 Film amateur 8 mm Couleur Muet Albert, Jean 48.53872, 7.49766 Albert Route du Vin d'Alsace Oui-Oui MIRA Cycling Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites 0003FH0007 0
Route Vins 65.png
Course cycliste, tourisme culturel et dégustation oenologique sur la Route du Vin d'Alsace. Horloge de la Metzig de Molsheim ; pano sur le bâtiment Les coureurs cyclistes préparent leurs vélos Carte de la Route du vin Un officiel coupe le ruban et la course démarre Passage à Boersch Puits de Boersch Cyclistes grimpant sur route de montagne (panneau St Odile ; Le Hohwald) ; passage devant une petite chapelle Arrivée devant le Mont sainte Odile Pancarte "Contrôle Sainte Odile" : une femme assise à un bureau contrôle l'arrivée des cyclistes On regonfle les pneus, on prend un repas Cyclistes repartis dans la montagne Vue du paysage Cyclistes montant puis descendant Passage dans un village puis sortie Passage à Nothalten Passage à Dambach ; tour-porte d'Ebersheim qu'un jeune homme prend en photo Château du Bernstein ? Cyclistes sur une route de vignoble Vue du Haut Koenigsbourg Un cycliste passe devant une pancarte "château du Haut Koenigsbourg" Pancarte "contrôle du Haut Koenigsbourg" avec contrôleuse du Haut Koenigsbourg Les cyclistes mangent D'autres cyclistes arrivant Traversée d'un village Un homme avec un appareil photo Stand de dégustation de vin du C.I.V.A. Les cyclistes buvant du vin blanc Arrivée d'un tandem Passage d'un autre tandem Passage de cyclistes route de vignoble Panneau Bennwihr Eglise Enseigne restaurant Relais Hansi Contrôle arrivée à l'extérieur du restaurant ; nombreux cyclistes La présence du vignoble est attestée en Alsace depuis l’Antiquité romaine. Cette culture a connu un premier pic au Moyen Age, profitant comme les voisins de Champagne d’une position clef au carrefour d’importants axes de communication. Les viticulteurs ont longtemps produit surtout en quantité, même si s’est peu à peu dessinée une carte tributaire des terroirs sur lesquels s’épanouit la vigne. Au XIXe siècle, le vignoble alsacien connaît un lent déclin en quantité et en qualité. L’annexion de la région par le Reich de Guillaume II en 1870 a coupé en bonne partie les liens commerciaux avec la France. Si au départ la région est le plus grand producteur du Reich, sa production n’est pas valorisée (on l’utilise pour couper d’autres vins) et l’importation de vins français, espagnols ou italiens fait reculer sa part. Après 1919, le vin d’Alsace doit reconquérir sa place sur le marché national, très concurrentiel avec des régions bien mieux organisées et connues. Il s’opère par une quête de qualité avec le replantage de cépages sélectionnés, pour l’essentiel du pinot (noir et gris), du riesling et du gewurztraminer. En 1965, les efforts consentis portent leurs fruits : le vin alsacien est désormais reconnu, il fait partie de l’identité du territoire à mesure que se développe un tourisme gastronomique et paysager spécifique. '''La Route des Vins, une histoire franco-allemande''' [[Fichier:Weintor.jpg|vignette|La Porte du Vin allemand en 1939 (DR)]] L’occupant nazi de la région annexée poursuit le travail initié en le rationalisant sur le plan agricole comme sur celui du tourisme. En effet, les autorités allemandes imposent à la fois des arrachages, un remembrement et une quête de productivité qui doit faire de l’Alsace le joyau de la viticulture du Troisième Reich. Parmi les films éducatifs (''Kulturfilme'') réalisés dans les années 1930 et diffusés dans la région pendant la guerre, on trouve plusieurs titres sur la culture de la vigne. D’autre part, c’est dans le Palatinat qu’a été lancée la toute première route des Vins, en octobre 1935, avant celle des Grands Crus de Bourgogne en 1937. Ses 85 km en partie construits spécialement partent de la frontière française, à Schweingen-Rechtenbach dans le pays Wissembourg, où se dresse une Porte du Vin allemand monumentale. L’idée du Gauleiter Bürckel est de favoriser la vente à la propriété et de sortir les vignerons de la crise due à la surproduction et au recul des échanges découlant de l’interdiction faite aux Juifs de toute activité commerciale. Pendant la guerre, un film va jusqu’à vanter une Grande route des Vins européenne (unifiée sous la bannière nazie) allant du Palatinat jusqu’à la Méditerranée. Ce n’est donc pas un hasard si l’Alsace lance le 30 mai 1953 sa propre Route et l’étend sur 170 kilomètres du nord au sud d’un vignoble bien plus riche et varié que son concurrent d’Outre-Rhin. [[Fichier:Cuvée du routier.jpg|vignette|La rote mène directement au producteur @ Saisons d'Alsace]] '''Filmer en professionnel une course amateur''' Jean Albert est un passionné de cyclisme qui a accompli de fabuleuse tournées à vélo dans toute la région et au-delà. Sa participation au premier Rallye cycliste de la Route du Vin d’Alsace était donc inévitable. Le film alterne de façon équilibrée les plans sur les curiosités touristiques, les séquences de parcours d’une route bien goudronnée, parfois assez pentue et traversant même des bois, et scènes de la compétition amicale qui se déroule. Les différents coureurs, reconnaissables à leurs maillots siglés et leurs musettes aux couleurs de leurs équipes amateur, sont des mécaniciens qui prennent soin de leur matériel : on serre des écrous, on regonfle les pneus. Ils doivent respecter un parcours ponctué de points de contrôle où ils se rejoignent pour se restaurer – en buvant du vin. Parmi la majorité d’hommes de tous âges on note la présence athlétique de femmes qui n’oublient pas de sourire à la caméra, même en plein effort ; l’une fait partie d’un tandem. Albert, qui aimait tant filmer la piste au moment de l’envol de son avion pendant la guerre d’Algérie, s’amuse ici à opérer des gros plans sur les roues et les pignons en action ; lui qui s’est filmé en train de sauter an parachute, il s’ingénie à capter des phases de course assez techniques comme la descente en montagne. '''Un modèle d’œnotourisme''' [[Fichier:Route du Vin illustrée.jpg|vignette|Couverture des ''Saisons d'Alsace'' en 1952 (©BNUS)]] Dans le film réalisé par le cycliste et cinéaste amateur Jean Albert, qui documente autant la course que la Route du Vin, plusieurs coureurs sont saisis en train de prendre des photos. La Route fait dès 1953 l’objet d’une intense publicité avec l’idée d’un rallye automobile dont les participants doivent parcourir la plus grande distance en partant pour moitié du nord, pour moitié du sud. La promotion de cet outil de valorisation du terroir et du paysage mobilise les artistes et se répercute d’année en année dans les différentes éditions d’un guide ad hoc. Le Comité interprofessionnel des vins d’Alsace, qui unit les viticulteurs et les vignerons depuis mai 1963, ne manque pas une belle occasion de se faire connaître en sponsorisant la course et en plaçant opportunément un stand de dégustation. En effet, l’on excepte Strasbourg et Sélestat, la route permet de visiter Colmar, les plus beaux villages alsaciens et la majeure partie des monuments historiques. Les panneaux en lave émaillée sur support de béton offerts par la société Michelin aux communes portent dès lors la mention Route du Vin, et Albert ne manque pas de les fixer sur pellicule, tout comme le matériel professionnel quid écorent les bâtiments de dégustation ou les indiquent (une bouteille géante, cru 1959). Point d’ancrage important pour l’image de l’Alsace, comme dans d’autres régions viticoles, il s’agit d’un cas unique de Route constituant un pôle touristique attractif et dynamique venant compléter l’offre plus classique d’ordre culturel. Le symbole de cette alliance est le caveau Hansi de Colmar, du nom du célèbre chantre de l’Alsace perdue au début du XXe siècle. <big>'''Weinstraße'''</big> Der Weinbau im Elsass ist seit der Römerzeit belegt. Dieser Anbau hat seinen ersten Höhepunkt im Mittelalter erreicht, als er, wie seine Nachbarn in der Region Champagne, seine Schlüsselposition am Knotenpunkt wichtiger Verkehrswege nutzte. Lange Zeit produzierten die Winzer hauptsächlich in großen Mengen, auch wenn sich allmählich eine Karte der Terroirs abgezeichnet hat, in denen sich der Wein am besten entfaltet. Im 19. Jahrhundert erlebte das elsässische Weinbaugebiet einen langsamen Verfall seiner Mengen und seiner Qualität. Die Annexion der Region durch das Kaiserreich Wilhelms II. 1870 hat die Handelsbeziehungen zu Frankreich größtenteils abgeschnitten. Die Region war zwar zunächst der größte Produzent des Reiches, aber ihre Produktion erfuhr keinerlei Wertschätzung (sie wurde zum Verschneiden anderer Weine verwendet) und die Einfuhr von französischen, spanischen oder italienischen Weinen reduzierte ihren Anteil. Nach 1919 musste der elsässische Wein seinen Platz auf dem französischen, stark wettbewerbsgeprägten Markt zurückerobern, gegenüber weitaus besser organisierten und bekannten Regionen. Diese Rückeroberung erfolgte durch ein Streben nach Qualität, mit der Pflanzung ausgewählter Rebsorten, vor allem Pinot (Pinot noir und Pinot gris), Riesling und Gewürztraminer. 1965 zahlten sich die Bemühungen aus: Der elsässische Wein fand nun Anerkennung, war im Zuge der Entwicklung eines spezifischen Gastronomie- und Landschaftstourismus Teil der Identität des Gebietes geworden. '''Die Weinstraße, eine deutsch-französische Geschichte''' Der NS-Besatzung der annektierten Region setzte die begonnene Arbeit mit einer Rationalisierung sowohl in der Landwirtschaft als auch im Tourismus fort. Tatsächlich schrieben die deutschen Behörden die Rodung von Rebflächen, eine Flurbereinigung und eine Produktivitätssteigerung vor, die das Elsass zum Juwel des Weinbaus im Dritten Reich machen sollten. Unter den in den 1930er Jahren gedrehten und während des Krieges in der Region ausgestrahlten ''Kulturfilmen'' befinden sich mehrere Filme über den Weinbau. In der Pfalz war im Oktober 1935 die allererste Weinstraße eröffnet worden, vor der Weinstraße durch das Burgund, der „Route des Grands Crus de Bourgogne“ im Jahre 1937. Ihre 85 Kilometer, von denen einige Abschnitte eigens dafür gebaut wurden, beginnen an der französischen Grenze in Schweigen-Rechtenbach in der Region Wissembourg, wo ein monumentales deutsches Weintor steht. Dem Gauleiter Bürckel ging es darum, den Direktverkauf vom Weingut zu fördern und den Winzern aus der Krise zu helfen, die sich aufgrund der Überproduktion und des Rückgangs des Handels infolge des Geschäftsverbots für Juden eingestellt hatte. Während des Krieges wurde in einem Film sogar eine Große Europäische Weinstraße (vereint unter dem Banner des NS-Regimes) von der Pfalz bis zum Mittelmeer gepriesen. Es ist daher kein Zufall, dass das Elsass am 30. Mai 1953 seine eigene Weinstraße eröffnete und sie 170 km weiter von Nord nach Süd durch ein viel reicheres und vielfältigeres Weinbaugebiet als die deutsche Konkurrenz führen ließ. '''Der Radsport''' Jean Albert war ein begeisterter Radsportler, der fabelhafte Strecken in der ganzen Region und darüber hinaus zurückgelegt hat. Seine Teilnahme an der ersten Radrallye der Elsässischen Weinstraße war daher unvermeidlich. Der Film wechselt in ausgewogener Weise zwischen Aufnahmen der Sehenswürdigkeiten, Sequenzen einer gut geteerten, manchmal ziemlich steilen Straße, die sogar durch Wälder führt, und Szenen des stattfindenden freundschaftlichen Rennens ab. Die verschiedenen Fahrer, erkennbar an ihren Trikots mit Logos und den Tuchbeuteln in den Farben ihrer Amateurteams, sind Mechaniker, die sich um ihre Ausrüstung kümmern: Sie ziehen Schrauben fest, pumpen die Reifen auf. Sie müssen einer Route mit verschiedenen Kontrollpunkten folgen, wo sie sich zum Essen treffen und Wein trinken. Die meisten Teilnehmer sind Männer jeden Alters, aber man sieht auch athletische Frauen, die trotz der Anstrengung nicht vergessen, in die Kamera zu lächeln; eine der Frauen nimmt auf einem Tandem teil. Albert, der während des Algerienkrieges so gerne die Landebahn im Moment des Starts seines Flugzeugs filmte, hat hier Spaß daran, Großaufnahmen der Räder und Ritzel zu zeigen; er, der sich selbst beim Fallschirmspringen gefilmt hat, fängt relativ technische Rennphasen, wie die Bergabfahrt ein. '''Ein Modell des Weintourismus''' In dem Film des Amateur-Radsportlers und Amateurfilmers Jean Albert, der gleichermaßen das Rennen und die Weinstraße dokumentiert, werden mehrere Radfahrer beim Fotografieren gefilmt. Seit 1953 wurde für die Weinstraße intensiv Werbung betrieben. Es sollte eine Auto-Rallye veranstaltet werden, bei der die Teilnehmer je zur Hälfte im Norden und im Süden starten und eine möglichst lange Strecke zurücklegen sollten. An der Förderung dieses Instruments zur Erschließung des Terroirs und der Landschaft wurden Künstler beteiligt und Jahr für Jahr wurden neue Ausgaben eines Weinstraßenführers veröffentlicht. Der elsässische Weinbauverband, in dem die Winzer seit Mai 1963 zusammengeschlossen sind, ließ sich diese schöne Werbegelegenheit nicht entgehen. Er sponserte das Rennen und war mit einem Weinverkostungsstand vertreten. Mit Ausnahme von Straßburg und Selestat kann man auf der Weinstraße Colmar die schönsten elsässischen Dörfer und die meisten historischen Denkmäler besuchen. Die Schilder aus Beton und emailliertem Lavastein, die den Gemeinden von der Firma Michelin geschenkt worden waren, tragen nunmehr den Hinweis "Route du Vin“ und Albert versäumt es nicht, sie zu filmen, ebenso wie das Material, das die Gebäude für Weinproben schmück oder auf sie hinweist (eine riesige Flasche, Jahrgang 1959). Diese Weinstraße ist ein wichtiger Ausgangspunkt für das Image des Elsass, wie in anderen Weinbauregionen. Es handelt sich um einen einzigartigen Fall eines attraktiven und dynamischen touristischen Pols, der das klassischere, kulturelle Angebot ergänzt. Das Symbol dieser Vereinigung ist der Caveau Hansi in Colmar, benannt nach dem berühmten Künstler der Anfang des 20. Jahrhunderts das verlorene Elsass hochleben ließ.
20e anniversaire de la libération de Strasbourg (0141FH0002) 20e anniversaire de la libération de Strasbourg 0141FH0002_1 1964-11-22 1964-11-22 1,964 410 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Bruckmann, Rodolphe MIRA 48.58189, 7.75103 Bruckmann Strasbourg Non-Non MIRA Second World War : ceremonies – commemorations - remembrance places 0141FH0002 0
20_ans_Libération_de_Strasbourg.jpg
Film de Rodolphe Bruckmann, montrant le défilé militaire se déroulant sur l’avenue de Vosges à Strasbourg le 22 novembre 1964, auquel assiste le général Charles de Gaulle en présence d’une foule immense. Le film est réalisé à Strasbourg au moment de la visite de Charles de Gaulle, le président de la Ve République, pour la fête du 20ème anniversaire de la Libération de Strasbourg. En occurrence, entre le 22 et le 23 novembre 1944, la 2e division des blindés du général Philippe Leclerc de Hautecloque est entrée dans la ville de Strasbourg, après une percée surprise à travers les défenses allemandes situées dans les Vosges. Ainsi des troupes françaises, américaines et des résistants participent à la libération de la capitale alsacienne. La présence importante de chars et véhicules blindés au défilé militaire renvoie à cet événement. C’est aussi un clin d’œil aux origines du président Charles de Gaulle. Ce dernier, ayant été marqué par la Première Guerre mondiale, avait participé à l’élaboration des nouvelles théories d’utilisation des chars de combat. Il était aussi un commandant des chars avant de devenir la figure de la résistance du 18 juin 1940. Général de Gaulle a construit sa légitimité en tant que le guide de la France libre et il est considéré après la Seconde Guerre mondiale comme un héros national. Une image mythifiée, qu’il cherche à mettre en avant dans sa carrière politique avec des succès relatifs. Ce n’est qu’en 1958, qu’il est rappelé par le pouvoir pour régler la crise d’Algérie. En 1964, c’est un président, élu depuis 6 an, d’une nouvelle république pour laquelle il cherche de trouver une place à part dans un monde divisé en deux blocs par la Guerre froide. <br> La participation à ce défilé a un triple enjeu commémoratif, géopolitique et politique. Des enjeux dont rend compte le film amateur de Rodolphe Bruckmann. === Une image au triple sens === Une commémoration et un défilé symboliques Ce film, filmé en noir et blanc et sans une bande de son, commence à présenter la cérémonie par l’image du Général de Gaulle faisant un salut militaire face aux troupes portant des étendards français et américains. Le choix de commencer par ce plan vise à montrer la valeur symbolique de cet événement. La présence dans le défilé des troupes américaines et anglaises renvoie à la coopération du passé et du présent entre les États-Unis et la France. Il y a un protocole du cérémonial qui est mis en application. Le général fait la tournée des troupes et puis revient pour récompenser deux soldats avant de monter dans la tribune. Des drapeaux français sont visibles sur les murs du bâtiment de direction de Finances Régionales. Puis pendant le défilé, des chars arrivent avec des noms inscrits dessus tel que « Neuchèze » à 4min 37 du film. Il s’agirait ici d’un hommage à Robert de Neuchèze, mort à Autun en 1944. Sur d’autres chars, d’autres noms sont inscrits à la peinture blanche mais sont illisibles depuis l’angle de vue de la caméra. Enfin, c’est le lieu du défilé qui bombarde le spectateur par la symbolique commémorative. Les troupes défilent sur l’avenue des Vosges, qui renvoie à la percée des troupes de Leclerc, d’il y a 20 ans. Cette avenue est traversée par l’avenue de la Paix sur laquelle est située la tribune avec Charles de Gaulle et d’autres personnalités importantes. La tribune donne une vue sur les troupes, puis sur la place de la République et au loin sur la Cathédrale. Bien que cette vue ne soit pas visible depuis le balcon sur lequel se trouve l’auteur du film, il est évident que le choix de cet emplacement pour un défilé vise à la fois de rappeler les sacrifices du passé mais aussi de rendre compte des coopérations du présent. <br> Le défilé représente un événement de masse mais son importance commémorative est à relativiser comme l’indique Louis Moreau de Bellaing dans son article sur la commémoration. Louis Moreau de Bellaing est un docteur d’État en Sociologie et se spécialise sur la place dans du paternalisme au sein du pouvoir. Pour lui, un défilé joue un rôle d’accompagnement des autres cérémonies de commémoration. C’est avant tout un spectacle, qui dans le cas concret rend avant tout l’hommage à la personne de Charles de Gaulle. Mais ce spectacle du pouvoir renvoie aussi vers d’autres images symboliques en lien avec la situation internationale du moment. Montrer la force de la France et réaffirmer les partenariats Bien qu’organisé pour une commémoration, le défilé sert à répondre à d’autres enjeux beaucoup plus actuels. En effet, par son positionnement avantageux et statique, le film montre un défilé de troupes, de voitures et des chars. On y distingue des modèles de blindés contemporains, comme par exemple des engins de reconnaissance Panhard EBR FL11 au nombre d’environ de 12 véhicules (4min) suivis par un modèle plus ancien de 1954 (4min27sec). Au moins 4 autres blindés contemporains sont les AMX-13 avec des missiles SS11, produits en 1964 (5min23 sec). Les autres véhicules datent plutôt des années 50 comme par exemple les AMX-13 VCI, véhicules combat d’infanterie produits à partir 1957 et qui sont environ 17 dans le défile (4min29sec). Les véhicules qui attirent l’œil du l’auteur du film, sont les chars américains M47 Patton (4min33), achetés en masse par la France durant les années 1950 et dont environ 14 véhicules sont visibles dans ce défilé. Ce défilé donne une image d’une armée en transformation avec des véhicules très modernes entourées des véhicules produits le long des années 50 avec des chars américains. Ces derniers seront peu à peu remplacés à la fin des années soixante par le char français AMX-30 B qui en 1964 n’est qu’en phase de conception, après l’échec du prototype franco-allemand AMX-30 A en 1963. En tout, au défilé participent, tout véhicule mélangé, plus d’une centaine d’unités. Des quantités importantes, pouvant être comparés au défilé du 14 Juillet. <br> Cette cérémonie attire une foule immense, ce que s’explique en partie par l’effet que l’événement est organisé un dimanche. Pour renforcer l’importance politique de cette cérémonie, des nombreuses personnalités politiques y sont présentes. Selon le rapport d’Institut National de l’Audiovisuel, à ce défilé assistent l’ambassadeur de la Grande-Bretagne, Pierson Dixon, et l’ambassadeur des États-Unis, Charles E.Bohlen. Il y a aussi plusieurs ministres du gouvernement qui y sont présents, à l’image de Roger Frey, ministre de l’Intérieur, ou encore Pierre Messmer, ministre des Armées. À ces personnalités s’ajoutent des dignitaires haut-gradés et certainement d’autres invités d’honneur. Une de ses invitées est visible à la fin du film quand la caméra suit le mouvement d’une femme entouré des hauts-gradés, qui se dirigent vers des voitures qui les attendent sur l’avenue. Il s’agit ici de la maréchale Leclerc de Hautecloque, Thérèse de Gargan, dont la présence au moment de la visite du général est rapportée par les Dernières Nouvelles d’Alsace. Cette concentration de troupes, des personnages politiques et d’une foule immense, fait partie d’une construction de l’événement propre au régime de Gaulle. L’objectif, est en réalité de montrer la puissance de la France à ses alliées. En insistant, certes, sur la coopération ancienne qui existe entre la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne, tout en mettant en avant la place centrale que doit jouer la France dans la direction de l’Europe. Bien que proches, Charles de Gaulle est déjà dans un processus d’éloignement de l’Organisation du traité de l’Atlantique du Nord. Au début de l’année 1964, la France a rétabli ses relations diplomatiques avec la Chine communiste et en 1966, elle sort de l’Otan. La France se positionne en situation d’indépendance par rapport aux blocs atlantique et soviétique, tout en cherchant à créer des nouveaux partenariats, par exemple avec l’Allemagne. L’organisation du défilé à Strasbourg, renvoie à une histoire commune. Bien que méfiant, Charles de Gaulle vise à mener une politique pragmatique visant à créer une Europe forte. En janvier 1963, le traité de l'Élysée est signé avec l’Allemagne visant à créer plus de coopération entre les deux pays. Mais il s’agit bien d’une coopération qui est entrain de se construire car il n’y a pas d’ambassadeur allemand présent à ce défile. <br> Filmer ce défilé revient alors à présenter non pas un moment de commémoration mais bien un moment politique pensé par Charles De Gaulle. Une cérémonie inscrite dans un message politique Charles de Gaulle n’apparaît clairement qu’au début et à la fin du film, mais il est toujours présent à la tribune. Une présence sur laquelle insiste bien l’auteur du film qui tourne la caméra un peu plus bas pour faire apparaître un peu plus la tribune. Le film montre qu’autour de ce défilé, il y a une immense foule qui s’étend sur toute l’avenue. Cette foule est aussi accompagné des nombreux journalistes et reporters, contenus par des services d’ordres. Une partie des journalistes sont devant la tribune à côté d’une plateforme, sur laquelle on repère une grande caméra de télévision. D’autres caméras sont présentes et se focalisent sur Charles de Gaulle et sur le défilé. Il s’agit d’un événement médiatique dont le président est bien conscient. Se rendant compte de l’importance des médias, il accepte volontiers de participer à des bains des foules. Sa venue à Strasbourg à cette date n’est pas nouvelle, vu qu’il y est venu en 1959 pour faire un discours au sein du Palais Universitaire pour vanter le rapprochement franco-allemand. <br> Il s’agit bien d’un passage où le défilé n’est qu’une partie de la cérémonie. Le matin du dimanche 22 novembre 1964, De Gaulle assiste à une messe au sein de la Notre-Dame de Strasbourg avant de rendre un hommage aux combattants morts pour la patrie. Puis il passe au défilé, avant de repartir sur la place Kléber pour y être acclamé par une foule et pour y faire un discours sur la proximité franco-allemande, sur l’indépendance européenne aux deux blocs et pour y aborder le sujet de rapprochement entre l’Europe de l’Ouest et l’Est. Ce discours est retranscrit en partie dans les archives d’INA. Il s’agit bien d’une prestation politique au niveau national car depuis 1959, le général enchaîne des voyages au sein de la France pour s’approcher du peuple en jouant sur une carte populiste, cherchant une légitimé par un soutien populaire. Un soutien dont il besoin pour l’élection présidentielle, qui a lieu en décembre 1965. Si Charles de Gaulle est déclaré gagnant, il ne l’est qu’avec une petite marge. Ainsi, ce défilé participe à l’action politique et électorale du général. === Filmer un événement chargé de mémoire === Le film fait par Rodolphe Bruckmann est un film amateur qui témoigne d’une certaine aisance dans l’exercice de filmer. Les plans sont filmés depuis un balcon situé à gauche de la tribune donnant une vue sur l’ensemble de l’avenue de Vosges. Le film qui dure 6min 50 a été monté, comme en témoignent des nombreuses coupures tout le long du film. La caméra fait des mouvement lents et stables permettant de bien voir le défilé. L’effet qu’il s’agit ici d’une caméra Kodak, héritée par le fils de la famille, indique qu’il y a une circulation de compétences pour réaliser des films. Les caméras facilement maniables pour réaliser des films sont déjà très présentes dans les années 1960. <br> Cependant le film en soit ne présente pas beaucoup d’atout techniques. Le plan est toujours en plongé, bloqué par l’emplacement de l’auteur. Ce dernier se focalise à filmer des figures dans un plan d’ensemble avec des coupures pour souligner l’arrivé et le départ des blindés. Cette simplicité de réalisation donne à voir un autre point de vue sur un événement qui est très médiatisé. En observant la foule, surtout celle situé en face de la tribune il est possible de voir des nombreuses caméra et photo-appareils qui produisent une quantité de matériel médiatique important. Une rapide recherche sur Internet permet de trouver plusieurs photos de l’événement dont une, où est repérable l’auteur du film. Ainsi ici le rôle du film amateur n’est pas de montrer un événement qui manquerait de couverture médiatique mais bien d’enregistrer un événement pour le garder comme un souvenir à partager avec la famille. En consultant le film officiel réalisé à l’époque et accessible sur le site d’INA, il y a une nette différence dans la manière de filmer. Le focus de la présentation se fait sur le général, qui est visible souvent en gros plan ou plan poitrine. Le découpage du film se fait à partir des films de plusieurs caméras montrant le déplacement de Charles de Gaulle au sein de la ville et il y a des sons et les commentaires du journaliste. Et le défilé n’est montré que pendant quelques secondes pour faire place ensuite à plusieurs minutes de discours du général sur la place Kléber. Avec le film de Rodolphe Bruckmann, le général se fond dans la foule et passe au second plan devant le spectacle du défilé. À côté des médias officiels, les films amateurs jouent un rôle d’une vision alternative, présentant le point de vue de l’individu. Un point de vue subjectif, qui souligne ici l’intérêt personnel de rendre hommage à l’événement qui est en train d’avoir lieu. L’idée est de raconter une histoire personnelle et montrer sa participation à un événement. <br> À la différence du film officiel, il ne s’agit pas de montrer une vision centrée sur le général qui rend visite à la ville de Strasbourg. Mais bien de donner une image d’un témoin de l’événement qui tranche avec le quotidien. En conclusion, le film amateur présente une image personnelle face à un événement médiatisé présentant une série d’enjeux politiques situés autour d’un défilé de commémoration.
20e anniversaire de la libération de Strasbourg (0141FH0002) 20e anniversaire de la libération de Strasbourg 0141FH0002_1 1964-11-22 1964-11-22 1,964 410 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Bruckmann, Rodolphe MIRA 48.58189, 7.75103 Bruckmann Strasbourg Non-Non MIRA Second World War : ceremonies – commemorations - remembrance places 0141FH0002 0
20_ans_Libération_de_Strasbourg.jpg
Film de Rodolphe Bruckmann, montrant le défilé militaire se déroulant sur l’avenue de Vosges à Strasbourg le 22 novembre 1964, auquel assiste le général Charles de Gaulle en présence d’une foule immense. Le film est réalisé à Strasbourg au moment de la visite de Charles de Gaulle, le président de la Ve République, pour la fête du 20ème anniversaire de la Libération de Strasbourg. En occurrence, entre le 22 et le 23 novembre 1944, la 2e division des blindés du général Philippe Leclerc de Hautecloque est entrée dans la ville de Strasbourg, après une percée surprise à travers les défenses allemandes situées dans les Vosges. Ainsi des troupes françaises, américaines et des résistants participent à la libération de la capitale alsacienne. La présence importante de chars et véhicules blindés au défilé militaire renvoie à cet événement. C’est aussi un clin d’œil aux origines du président Charles de Gaulle. Ce dernier, ayant été marqué par la Première Guerre mondiale, avait participé à l’élaboration des nouvelles théories d’utilisation des chars de combat. Il était aussi un commandant des chars avant de devenir la figure de la résistance du 18 juin 1940. Général de Gaulle a construit sa légitimité en tant que le guide de la France libre et il est considéré après la Seconde Guerre mondiale comme un héros national. Une image mythifiée, qu’il cherche à mettre en avant dans sa carrière politique avec des succès relatifs. Ce n’est qu’en 1958, qu’il est rappelé par le pouvoir pour régler la crise d’Algérie. En 1964, c’est un président, élu depuis 6 an, d’une nouvelle république pour laquelle il cherche de trouver une place à part dans un monde divisé en deux blocs par la Guerre froide. <br> La participation à ce défilé a un triple enjeu commémoratif, géopolitique et politique. Des enjeux dont rend compte le film amateur de Rodolphe Bruckmann. === Une image au triple sens === Une commémoration et un défilé symboliques Ce film, filmé en noir et blanc et sans une bande de son, commence à présenter la cérémonie par l’image du Général de Gaulle faisant un salut militaire face aux troupes portant des étendards français et américains. Le choix de commencer par ce plan vise à montrer la valeur symbolique de cet événement. La présence dans le défilé des troupes américaines et anglaises renvoie à la coopération du passé et du présent entre les États-Unis et la France. Il y a un protocole du cérémonial qui est mis en application. Le général fait la tournée des troupes et puis revient pour récompenser deux soldats avant de monter dans la tribune. Des drapeaux français sont visibles sur les murs du bâtiment de direction de Finances Régionales. Puis pendant le défilé, des chars arrivent avec des noms inscrits dessus tel que « Neuchèze » à 4min 37 du film. Il s’agirait ici d’un hommage à Robert de Neuchèze, mort à Autun en 1944. Sur d’autres chars, d’autres noms sont inscrits à la peinture blanche mais sont illisibles depuis l’angle de vue de la caméra. Enfin, c’est le lieu du défilé qui bombarde le spectateur par la symbolique commémorative. Les troupes défilent sur l’avenue des Vosges, qui renvoie à la percée des troupes de Leclerc, d’il y a 20 ans. Cette avenue est traversée par l’avenue de la Paix sur laquelle est située la tribune avec Charles de Gaulle et d’autres personnalités importantes. La tribune donne une vue sur les troupes, puis sur la place de la République et au loin sur la Cathédrale. Bien que cette vue ne soit pas visible depuis le balcon sur lequel se trouve l’auteur du film, il est évident que le choix de cet emplacement pour un défilé vise à la fois de rappeler les sacrifices du passé mais aussi de rendre compte des coopérations du présent. <br> Le défilé représente un événement de masse mais son importance commémorative est à relativiser comme l’indique Louis Moreau de Bellaing dans son article sur la commémoration. Louis Moreau de Bellaing est un docteur d’État en Sociologie et se spécialise sur la place dans du paternalisme au sein du pouvoir. Pour lui, un défilé joue un rôle d’accompagnement des autres cérémonies de commémoration. C’est avant tout un spectacle, qui dans le cas concret rend avant tout l’hommage à la personne de Charles de Gaulle. Mais ce spectacle du pouvoir renvoie aussi vers d’autres images symboliques en lien avec la situation internationale du moment. Montrer la force de la France et réaffirmer les partenariats Bien qu’organisé pour une commémoration, le défilé sert à répondre à d’autres enjeux beaucoup plus actuels. En effet, par son positionnement avantageux et statique, le film montre un défilé de troupes, de voitures et des chars. On y distingue des modèles de blindés contemporains, comme par exemple des engins de reconnaissance Panhard EBR FL11 au nombre d’environ de 12 véhicules (4min) suivis par un modèle plus ancien de 1954 (4min27sec). Au moins 4 autres blindés contemporains sont les AMX-13 avec des missiles SS11, produits en 1964 (5min23 sec). Les autres véhicules datent plutôt des années 50 comme par exemple les AMX-13 VCI, véhicules combat d’infanterie produits à partir 1957 et qui sont environ 17 dans le défile (4min29sec). Les véhicules qui attirent l’œil du l’auteur du film, sont les chars américains M47 Patton (4min33), achetés en masse par la France durant les années 1950 et dont environ 14 véhicules sont visibles dans ce défilé. Ce défilé donne une image d’une armée en transformation avec des véhicules très modernes entourées des véhicules produits le long des années 50 avec des chars américains. Ces derniers seront peu à peu remplacés à la fin des années soixante par le char français AMX-30 B qui en 1964 n’est qu’en phase de conception, après l’échec du prototype franco-allemand AMX-30 A en 1963. En tout, au défilé participent, tout véhicule mélangé, plus d’une centaine d’unités. Des quantités importantes, pouvant être comparés au défilé du 14 Juillet. <br> Cette cérémonie attire une foule immense, ce que s’explique en partie par l’effet que l’événement est organisé un dimanche. Pour renforcer l’importance politique de cette cérémonie, des nombreuses personnalités politiques y sont présentes. Selon le rapport d’Institut National de l’Audiovisuel, à ce défilé assistent l’ambassadeur de la Grande-Bretagne, Pierson Dixon, et l’ambassadeur des États-Unis, Charles E.Bohlen. Il y a aussi plusieurs ministres du gouvernement qui y sont présents, à l’image de Roger Frey, ministre de l’Intérieur, ou encore Pierre Messmer, ministre des Armées. À ces personnalités s’ajoutent des dignitaires haut-gradés et certainement d’autres invités d’honneur. Une de ses invitées est visible à la fin du film quand la caméra suit le mouvement d’une femme entouré des hauts-gradés, qui se dirigent vers des voitures qui les attendent sur l’avenue. Il s’agit ici de la maréchale Leclerc de Hautecloque, Thérèse de Gargan, dont la présence au moment de la visite du général est rapportée par les Dernières Nouvelles d’Alsace. Cette concentration de troupes, des personnages politiques et d’une foule immense, fait partie d’une construction de l’événement propre au régime de Gaulle. L’objectif, est en réalité de montrer la puissance de la France à ses alliées. En insistant, certes, sur la coopération ancienne qui existe entre la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne, tout en mettant en avant la place centrale que doit jouer la France dans la direction de l’Europe. Bien que proches, Charles de Gaulle est déjà dans un processus d’éloignement de l’Organisation du traité de l’Atlantique du Nord. Au début de l’année 1964, la France a rétabli ses relations diplomatiques avec la Chine communiste et en 1966, elle sort de l’Otan. La France se positionne en situation d’indépendance par rapport aux blocs atlantique et soviétique, tout en cherchant à créer des nouveaux partenariats, par exemple avec l’Allemagne. L’organisation du défilé à Strasbourg, renvoie à une histoire commune. Bien que méfiant, Charles de Gaulle vise à mener une politique pragmatique visant à créer une Europe forte. En janvier 1963, le traité de l'Élysée est signé avec l’Allemagne visant à créer plus de coopération entre les deux pays. Mais il s’agit bien d’une coopération qui est entrain de se construire car il n’y a pas d’ambassadeur allemand présent à ce défile. <br> Filmer ce défilé revient alors à présenter non pas un moment de commémoration mais bien un moment politique pensé par Charles De Gaulle. Une cérémonie inscrite dans un message politique Charles de Gaulle n’apparaît clairement qu’au début et à la fin du film, mais il est toujours présent à la tribune. Une présence sur laquelle insiste bien l’auteur du film qui tourne la caméra un peu plus bas pour faire apparaître un peu plus la tribune. Le film montre qu’autour de ce défilé, il y a une immense foule qui s’étend sur toute l’avenue. Cette foule est aussi accompagné des nombreux journalistes et reporters, contenus par des services d’ordres. Une partie des journalistes sont devant la tribune à côté d’une plateforme, sur laquelle on repère une grande caméra de télévision. D’autres caméras sont présentes et se focalisent sur Charles de Gaulle et sur le défilé. Il s’agit d’un événement médiatique dont le président est bien conscient. Se rendant compte de l’importance des médias, il accepte volontiers de participer à des bains des foules. Sa venue à Strasbourg à cette date n’est pas nouvelle, vu qu’il y est venu en 1959 pour faire un discours au sein du Palais Universitaire pour vanter le rapprochement franco-allemand. <br> Il s’agit bien d’un passage où le défilé n’est qu’une partie de la cérémonie. Le matin du dimanche 22 novembre 1964, De Gaulle assiste à une messe au sein de la Notre-Dame de Strasbourg avant de rendre un hommage aux combattants morts pour la patrie. Puis il passe au défilé, avant de repartir sur la place Kléber pour y être acclamé par une foule et pour y faire un discours sur la proximité franco-allemande, sur l’indépendance européenne aux deux blocs et pour y aborder le sujet de rapprochement entre l’Europe de l’Ouest et l’Est. Ce discours est retranscrit en partie dans les archives d’INA. Il s’agit bien d’une prestation politique au niveau national car depuis 1959, le général enchaîne des voyages au sein de la France pour s’approcher du peuple en jouant sur une carte populiste, cherchant une légitimé par un soutien populaire. Un soutien dont il besoin pour l’élection présidentielle, qui a lieu en décembre 1965. Si Charles de Gaulle est déclaré gagnant, il ne l’est qu’avec une petite marge. Ainsi, ce défilé participe à l’action politique et électorale du général. === Filmer un événement chargé de mémoire === Le film fait par Rodolphe Bruckmann est un film amateur qui témoigne d’une certaine aisance dans l’exercice de filmer. Les plans sont filmés depuis un balcon situé à gauche de la tribune donnant une vue sur l’ensemble de l’avenue de Vosges. Le film qui dure 6min 50 a été monté, comme en témoignent des nombreuses coupures tout le long du film. La caméra fait des mouvement lents et stables permettant de bien voir le défilé. L’effet qu’il s’agit ici d’une caméra Kodak, héritée par le fils de la famille, indique qu’il y a une circulation de compétences pour réaliser des films. Les caméras facilement maniables pour réaliser des films sont déjà très présentes dans les années 1960. <br> Cependant le film en soit ne présente pas beaucoup d’atout techniques. Le plan est toujours en plongé, bloqué par l’emplacement de l’auteur. Ce dernier se focalise à filmer des figures dans un plan d’ensemble avec des coupures pour souligner l’arrivé et le départ des blindés. Cette simplicité de réalisation donne à voir un autre point de vue sur un événement qui est très médiatisé. En observant la foule, surtout celle situé en face de la tribune il est possible de voir des nombreuses caméra et photo-appareils qui produisent une quantité de matériel médiatique important. Une rapide recherche sur Internet permet de trouver plusieurs photos de l’événement dont une, où est repérable l’auteur du film. Ainsi ici le rôle du film amateur n’est pas de montrer un événement qui manquerait de couverture médiatique mais bien d’enregistrer un événement pour le garder comme un souvenir à partager avec la famille. En consultant le film officiel réalisé à l’époque et accessible sur le site d’INA, il y a une nette différence dans la manière de filmer. Le focus de la présentation se fait sur le général, qui est visible souvent en gros plan ou plan poitrine. Le découpage du film se fait à partir des films de plusieurs caméras montrant le déplacement de Charles de Gaulle au sein de la ville et il y a des sons et les commentaires du journaliste. Et le défilé n’est montré que pendant quelques secondes pour faire place ensuite à plusieurs minutes de discours du général sur la place Kléber. Avec le film de Rodolphe Bruckmann, le général se fond dans la foule et passe au second plan devant le spectacle du défilé. À côté des médias officiels, les films amateurs jouent un rôle d’une vision alternative, présentant le point de vue de l’individu. Un point de vue subjectif, qui souligne ici l’intérêt personnel de rendre hommage à l’événement qui est en train d’avoir lieu. L’idée est de raconter une histoire personnelle et montrer sa participation à un événement. <br> À la différence du film officiel, il ne s’agit pas de montrer une vision centrée sur le général qui rend visite à la ville de Strasbourg. Mais bien de donner une image d’un témoin de l’événement qui tranche avec le quotidien. En conclusion, le film amateur présente une image personnelle face à un événement médiatisé présentant une série d’enjeux politiques situés autour d’un défilé de commémoration.
20e anniversaire de la libération de Strasbourg (0141FH0002) 20e anniversaire de la libération de Strasbourg 0141FH0002_1 1964-11-22 1964-11-22 1,964 410 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Bruckmann, Rodolphe MIRA 48.58189, 7.75103 Bruckmann Strasbourg Non-Non MIRA Second World War : ceremonies – commemorations - remembrance places 0141FH0002 0
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Film de Rodolphe Bruckmann, montrant le défilé militaire se déroulant sur l’avenue de Vosges à Strasbourg le 22 novembre 1964, auquel assiste le général Charles de Gaulle en présence d’une foule immense. Le film est réalisé à Strasbourg au moment de la visite de Charles de Gaulle, le président de la Ve République, pour la fête du 20ème anniversaire de la Libération de Strasbourg. En occurrence, entre le 22 et le 23 novembre 1944, la 2e division des blindés du général Philippe Leclerc de Hautecloque est entrée dans la ville de Strasbourg, après une percée surprise à travers les défenses allemandes situées dans les Vosges. Ainsi des troupes françaises, américaines et des résistants participent à la libération de la capitale alsacienne. La présence importante de chars et véhicules blindés au défilé militaire renvoie à cet événement. C’est aussi un clin d’œil aux origines du président Charles de Gaulle. Ce dernier, ayant été marqué par la Première Guerre mondiale, avait participé à l’élaboration des nouvelles théories d’utilisation des chars de combat. Il était aussi un commandant des chars avant de devenir la figure de la résistance du 18 juin 1940. Général de Gaulle a construit sa légitimité en tant que le guide de la France libre et il est considéré après la Seconde Guerre mondiale comme un héros national. Une image mythifiée, qu’il cherche à mettre en avant dans sa carrière politique avec des succès relatifs. Ce n’est qu’en 1958, qu’il est rappelé par le pouvoir pour régler la crise d’Algérie. En 1964, c’est un président, élu depuis 6 an, d’une nouvelle république pour laquelle il cherche de trouver une place à part dans un monde divisé en deux blocs par la Guerre froide. <br> La participation à ce défilé a un triple enjeu commémoratif, géopolitique et politique. Des enjeux dont rend compte le film amateur de Rodolphe Bruckmann. === Une image au triple sens === Une commémoration et un défilé symboliques Ce film, filmé en noir et blanc et sans une bande de son, commence à présenter la cérémonie par l’image du Général de Gaulle faisant un salut militaire face aux troupes portant des étendards français et américains. Le choix de commencer par ce plan vise à montrer la valeur symbolique de cet événement. La présence dans le défilé des troupes américaines et anglaises renvoie à la coopération du passé et du présent entre les États-Unis et la France. Il y a un protocole du cérémonial qui est mis en application. Le général fait la tournée des troupes et puis revient pour récompenser deux soldats avant de monter dans la tribune. Des drapeaux français sont visibles sur les murs du bâtiment de direction de Finances Régionales. Puis pendant le défilé, des chars arrivent avec des noms inscrits dessus tel que « Neuchèze » à 4min 37 du film. Il s’agirait ici d’un hommage à Robert de Neuchèze, mort à Autun en 1944. Sur d’autres chars, d’autres noms sont inscrits à la peinture blanche mais sont illisibles depuis l’angle de vue de la caméra. Enfin, c’est le lieu du défilé qui bombarde le spectateur par la symbolique commémorative. Les troupes défilent sur l’avenue des Vosges, qui renvoie à la percée des troupes de Leclerc, d’il y a 20 ans. Cette avenue est traversée par l’avenue de la Paix sur laquelle est située la tribune avec Charles de Gaulle et d’autres personnalités importantes. La tribune donne une vue sur les troupes, puis sur la place de la République et au loin sur la Cathédrale. Bien que cette vue ne soit pas visible depuis le balcon sur lequel se trouve l’auteur du film, il est évident que le choix de cet emplacement pour un défilé vise à la fois de rappeler les sacrifices du passé mais aussi de rendre compte des coopérations du présent. <br> Le défilé représente un événement de masse mais son importance commémorative est à relativiser comme l’indique Louis Moreau de Bellaing dans son article sur la commémoration. Louis Moreau de Bellaing est un docteur d’État en Sociologie et se spécialise sur la place dans du paternalisme au sein du pouvoir. Pour lui, un défilé joue un rôle d’accompagnement des autres cérémonies de commémoration. C’est avant tout un spectacle, qui dans le cas concret rend avant tout l’hommage à la personne de Charles de Gaulle. Mais ce spectacle du pouvoir renvoie aussi vers d’autres images symboliques en lien avec la situation internationale du moment. Montrer la force de la France et réaffirmer les partenariats Bien qu’organisé pour une commémoration, le défilé sert à répondre à d’autres enjeux beaucoup plus actuels. En effet, par son positionnement avantageux et statique, le film montre un défilé de troupes, de voitures et des chars. On y distingue des modèles de blindés contemporains, comme par exemple des engins de reconnaissance Panhard EBR FL11 au nombre d’environ de 12 véhicules (4min) suivis par un modèle plus ancien de 1954 (4min27sec). Au moins 4 autres blindés contemporains sont les AMX-13 avec des missiles SS11, produits en 1964 (5min23 sec). Les autres véhicules datent plutôt des années 50 comme par exemple les AMX-13 VCI, véhicules combat d’infanterie produits à partir 1957 et qui sont environ 17 dans le défile (4min29sec). Les véhicules qui attirent l’œil du l’auteur du film, sont les chars américains M47 Patton (4min33), achetés en masse par la France durant les années 1950 et dont environ 14 véhicules sont visibles dans ce défilé. Ce défilé donne une image d’une armée en transformation avec des véhicules très modernes entourées des véhicules produits le long des années 50 avec des chars américains. Ces derniers seront peu à peu remplacés à la fin des années soixante par le char français AMX-30 B qui en 1964 n’est qu’en phase de conception, après l’échec du prototype franco-allemand AMX-30 A en 1963. En tout, au défilé participent, tout véhicule mélangé, plus d’une centaine d’unités. Des quantités importantes, pouvant être comparés au défilé du 14 Juillet. <br> Cette cérémonie attire une foule immense, ce que s’explique en partie par l’effet que l’événement est organisé un dimanche. Pour renforcer l’importance politique de cette cérémonie, des nombreuses personnalités politiques y sont présentes. Selon le rapport d’Institut National de l’Audiovisuel, à ce défilé assistent l’ambassadeur de la Grande-Bretagne, Pierson Dixon, et l’ambassadeur des États-Unis, Charles E.Bohlen. Il y a aussi plusieurs ministres du gouvernement qui y sont présents, à l’image de Roger Frey, ministre de l’Intérieur, ou encore Pierre Messmer, ministre des Armées. À ces personnalités s’ajoutent des dignitaires haut-gradés et certainement d’autres invités d’honneur. Une de ses invitées est visible à la fin du film quand la caméra suit le mouvement d’une femme entouré des hauts-gradés, qui se dirigent vers des voitures qui les attendent sur l’avenue. Il s’agit ici de la maréchale Leclerc de Hautecloque, Thérèse de Gargan, dont la présence au moment de la visite du général est rapportée par les Dernières Nouvelles d’Alsace. Cette concentration de troupes, des personnages politiques et d’une foule immense, fait partie d’une construction de l’événement propre au régime de Gaulle. L’objectif, est en réalité de montrer la puissance de la France à ses alliées. En insistant, certes, sur la coopération ancienne qui existe entre la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne, tout en mettant en avant la place centrale que doit jouer la France dans la direction de l’Europe. Bien que proches, Charles de Gaulle est déjà dans un processus d’éloignement de l’Organisation du traité de l’Atlantique du Nord. Au début de l’année 1964, la France a rétabli ses relations diplomatiques avec la Chine communiste et en 1966, elle sort de l’Otan. La France se positionne en situation d’indépendance par rapport aux blocs atlantique et soviétique, tout en cherchant à créer des nouveaux partenariats, par exemple avec l’Allemagne. L’organisation du défilé à Strasbourg, renvoie à une histoire commune. Bien que méfiant, Charles de Gaulle vise à mener une politique pragmatique visant à créer une Europe forte. En janvier 1963, le traité de l'Élysée est signé avec l’Allemagne visant à créer plus de coopération entre les deux pays. Mais il s’agit bien d’une coopération qui est entrain de se construire car il n’y a pas d’ambassadeur allemand présent à ce défile. <br> Filmer ce défilé revient alors à présenter non pas un moment de commémoration mais bien un moment politique pensé par Charles De Gaulle. Une cérémonie inscrite dans un message politique Charles de Gaulle n’apparaît clairement qu’au début et à la fin du film, mais il est toujours présent à la tribune. Une présence sur laquelle insiste bien l’auteur du film qui tourne la caméra un peu plus bas pour faire apparaître un peu plus la tribune. Le film montre qu’autour de ce défilé, il y a une immense foule qui s’étend sur toute l’avenue. Cette foule est aussi accompagné des nombreux journalistes et reporters, contenus par des services d’ordres. Une partie des journalistes sont devant la tribune à côté d’une plateforme, sur laquelle on repère une grande caméra de télévision. D’autres caméras sont présentes et se focalisent sur Charles de Gaulle et sur le défilé. Il s’agit d’un événement médiatique dont le président est bien conscient. Se rendant compte de l’importance des médias, il accepte volontiers de participer à des bains des foules. Sa venue à Strasbourg à cette date n’est pas nouvelle, vu qu’il y est venu en 1959 pour faire un discours au sein du Palais Universitaire pour vanter le rapprochement franco-allemand. <br> Il s’agit bien d’un passage où le défilé n’est qu’une partie de la cérémonie. Le matin du dimanche 22 novembre 1964, De Gaulle assiste à une messe au sein de la Notre-Dame de Strasbourg avant de rendre un hommage aux combattants morts pour la patrie. Puis il passe au défilé, avant de repartir sur la place Kléber pour y être acclamé par une foule et pour y faire un discours sur la proximité franco-allemande, sur l’indépendance européenne aux deux blocs et pour y aborder le sujet de rapprochement entre l’Europe de l’Ouest et l’Est. Ce discours est retranscrit en partie dans les archives d’INA. Il s’agit bien d’une prestation politique au niveau national car depuis 1959, le général enchaîne des voyages au sein de la France pour s’approcher du peuple en jouant sur une carte populiste, cherchant une légitimé par un soutien populaire. Un soutien dont il besoin pour l’élection présidentielle, qui a lieu en décembre 1965. Si Charles de Gaulle est déclaré gagnant, il ne l’est qu’avec une petite marge. Ainsi, ce défilé participe à l’action politique et électorale du général. === Filmer un événement chargé de mémoire === Le film fait par Rodolphe Bruckmann est un film amateur qui témoigne d’une certaine aisance dans l’exercice de filmer. Les plans sont filmés depuis un balcon situé à gauche de la tribune donnant une vue sur l’ensemble de l’avenue de Vosges. Le film qui dure 6min 50 a été monté, comme en témoignent des nombreuses coupures tout le long du film. La caméra fait des mouvement lents et stables permettant de bien voir le défilé. L’effet qu’il s’agit ici d’une caméra Kodak, héritée par le fils de la famille, indique qu’il y a une circulation de compétences pour réaliser des films. Les caméras facilement maniables pour réaliser des films sont déjà très présentes dans les années 1960. <br> Cependant le film en soit ne présente pas beaucoup d’atout techniques. Le plan est toujours en plongé, bloqué par l’emplacement de l’auteur. Ce dernier se focalise à filmer des figures dans un plan d’ensemble avec des coupures pour souligner l’arrivé et le départ des blindés. Cette simplicité de réalisation donne à voir un autre point de vue sur un événement qui est très médiatisé. En observant la foule, surtout celle situé en face de la tribune il est possible de voir des nombreuses caméra et photo-appareils qui produisent une quantité de matériel médiatique important. Une rapide recherche sur Internet permet de trouver plusieurs photos de l’événement dont une, où est repérable l’auteur du film. Ainsi ici le rôle du film amateur n’est pas de montrer un événement qui manquerait de couverture médiatique mais bien d’enregistrer un événement pour le garder comme un souvenir à partager avec la famille. En consultant le film officiel réalisé à l’époque et accessible sur le site d’INA, il y a une nette différence dans la manière de filmer. Le focus de la présentation se fait sur le général, qui est visible souvent en gros plan ou plan poitrine. Le découpage du film se fait à partir des films de plusieurs caméras montrant le déplacement de Charles de Gaulle au sein de la ville et il y a des sons et les commentaires du journaliste. Et le défilé n’est montré que pendant quelques secondes pour faire place ensuite à plusieurs minutes de discours du général sur la place Kléber. Avec le film de Rodolphe Bruckmann, le général se fond dans la foule et passe au second plan devant le spectacle du défilé. À côté des médias officiels, les films amateurs jouent un rôle d’une vision alternative, présentant le point de vue de l’individu. Un point de vue subjectif, qui souligne ici l’intérêt personnel de rendre hommage à l’événement qui est en train d’avoir lieu. L’idée est de raconter une histoire personnelle et montrer sa participation à un événement. <br> À la différence du film officiel, il ne s’agit pas de montrer une vision centrée sur le général qui rend visite à la ville de Strasbourg. Mais bien de donner une image d’un témoin de l’événement qui tranche avec le quotidien. En conclusion, le film amateur présente une image personnelle face à un événement médiatisé présentant une série d’enjeux politiques situés autour d’un défilé de commémoration.
850 Jahr Feier Freiburg 850 Jahr Feier Freiburg LFS_05955_850_Jahre_Freiburg 1970 1970 1,970 0 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet Landesfilmsammlung BW 47.99618, 7.84853 Freiburg i.B. Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS05955 1,365
850_Jahre_Freiburg.png
850 Jahre Freiburg 850 Jahre Freiburg 1970-06-14 1970-06-14 1,970 0 Film amateur 16 mm Couleur Sonorisé de Helmut Eckert Landesfilmsammlung Baden-Württemberg 48.58189, 7.75103 Haus des Dokumentarfilms Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS02297 1,996 1120-1970: 850 Jahre Stadt Freiburg im Breisgau. Aufnahmen vom Brunnen am Münsterplatz, dessen Fassade restauriert und frisch gestrichen wird. Ein Schwein wird über offenem Feuer gebraten, eine Blaskapelle spielt. Menschen an Bierbänken. Naturaufnahmen. Männer in Uniformen des Bürgerkorps Freiburg (Historische Freiburger Bürgerwehr), Bürgerwehr Oberharmersbach, Heimat-Vereine Bühler Menti, Öttenhofen, Bräunlingen, Frauen in Trachten. Zahlreiche Trachten- und Musikgruppen beim Umzug. Besucher der Festlichkeiten flanieren auf den Straßen oder liegen auf Wiesen.
850 Jahre Freiburg (LFS02297) 850 Jahre Freiburg Lfs_002297 1970-06-14 1970-06-14 1,970 1,995 Film amateur 16 mm Colorisé Sonorisé de Eckert, Helmut Landesfilmsammlung BW 47.99558, 7.85279 Landesfilmsammlung BW Filbinger, Hans Ministerpräsident (15.9.1913-1.4.2007 MP 1966-1978) Hart, Wolf Filmregisseur (13.6.1911-5.7.2002) Heinemann, Gustav Bundespräsident (23.7.1899-7.7.1976 BP 1969-1974) Keidel, Dr, Eugen Oberbürgermeister Freiburg (4.9.1909-31.12.1991 OB 1962-1982) Münster Freiburg, Münsterplatz, Historisches Kaufhaus, Rathaus, Kaiser-Joseph-Strasse, Schwabentor, Martinstor, Bertoldsbrunnen, Fischbrunnen, Stadttheater, Colombi Hotel, Stadthalle Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS02297 0 LFS02297_2_Bundesprasident.jpg Film sur les festivités du 850e anniversaire de la ville de Fribourg. Acte de cérémonie dans le théâtre de la ville avec le président allemand Gustav Heinemann , Premier ministre Baden-Wuerttemberg Hans Filbinger, Maire Dr. Eugen Keidel, plusieurs défilés de costumes dans la ville et une fete de vin de Baden. Film über die Festlichkeiten des 850jährigen Stadtjubiläums von Freiburg. Festakt im Stadttheater mit Bundespräsident Gustav Heinemann, mehrere Trachtenumzüge in der Stadt, Stadtansichten, Badisches Weinfest Film about the festivities of the 850th anniversary of the city of Freiburg. Ceremonial act in the Stadttheater with President Gustav Heinemann, several costume parades in the city, city views, Badensian winw festival. TC 10:00:06 Tablette: 850 ans de Fribourg 1120-1970 TC 10:00:12 Tablette: La semaine du Festival de 5.-14. Juin 1970 en images TC 10:00:18 Tablette: Helmut Eckert (caméra) TC 10:00:27 Pan à travers Fribourg TC 10:00:35 Tablette: 5.6.1970 Première du film de Fribourg TC 10:00:42 Cinéma "Kamera Kurbel", le maire Keidel avec sa femme, les gens sortent et se saluent. TC 10:01:27 Munster de Fribourg TC 10:01:54: Les gens quittent le cinéma. Monsieur le Maire Keidel remercie le film directeur Wolf Hart TC 10:03:10: Tablette: 5 juin 1970 Maire Keidel TC 10:03:16: Tablette: reçoit l'énorme Croix fédérale du mérite de Allemagne TC 10:03:21: Réception, le Premier Ministre Hans Filbinger remet la Croix fédérale du Mérite, tous deux portant un toast avec un verre de vin TC 10:05:40 Installation de l'anniversaire de la ville avec des drapeaux de Fribourg, en Allemagne. France et Europe TC 10:05:50 Pan du nouveau quartier de construction de "Landwasser" TC 10:06:51 Tablette: 6 June 1970 Le président fédéral à l'anniversaire TC 10:07:16 Gustav Heinemann, Hans Filbinger et Eugen Keidel viennent de la cérémonie au théatre de ville et se promènent dans la ville TC 10:08:22 Tablettte: 6 juin 1970 Remise de la fontaine à poisson TC 10:08:29 Fontaine de poissons sur la place du marché de Munster TC 10:09:02 Place de marché de la tour Munster TC 10:09:10 La vie du marché TC 10:09:46 Tablette: 14 juin 1970 Grand défilé des associations folkloriques alémaniques et du Bad.-Hess. vigilante TC 10:09:53 Invités militaires français en tribune devant l'hôtel Colombi TC 10: 10.36 Parade de différents groupes de musique et de costumes TC 10:13:50 Groupes français d'Alsace TC 10:15:12 Tablette: 850 Ans de Ville de Fribourg i. Br. TC 10:15:17 Impressions de la ville TC 10:15:51 Tablette: De 7.-11. Juin 1970 Semaine de l'alémanique pour l'anniversaire de la ville TC 10:15:57 Ouverture des Écritures TC 10:16:00 Événement avec maire Keidel, choeur d'enfants dans la salle des marchés historique TC 10:18:00 Tablette: 9 juin 1970 Bal des jeunes dans la Stadthalle TC 10:19:15 Tablette: 12 juin 1970 Début du bain. Fête du vin TC 10:19:20 Parade à travers la ville avec des groupes folkloriques et musicaux TC 10:19:45 Adresse depuis le balcon du salle des marchés historique, maire Keidel, reine di vin TC 10:20:13 Concert en place de Munster TC 10:20:25 Bar à vin TC 10:21:28 Tablette: 13 juin 1970 Fête des enfants sur l'aérodrome TC 10:21:33 Ouverture de l'maire Keidel, général français, visite avec l'armée française, trajet en train, champ de tir TC 10:23:33 Sac-hopping avec maire Keidel et en general francais TC 10:24:04 Souvenirs anniversaire de la ville TC 10:24:10 Schwabentor, Martinstor TC 10:24:33 Tablette: 14 juin 1970 Défilé de la méchanceté. Viticulteurs avec la participation de partenaires et de villes Zähringer TC 10:24:42 Défilé de groupes folkloriques et musicaux TC 10:25:52 Groupes français Franche-Comté et Jura TC 10:26:55 Caméraman sur en voiture TC 10:27:20 Troupe de danse française TC 10:30:25 Publicité Vin Baden TC 10:31:17 La vie du marché TC 10:31:49 Tablette: 14 juin 1970 Feux d'artifice brillants TC 10:33:07 Fin TC 10:00:06 Schrifttafel: 850 Jahre Freiburg 1120-1970 TC 10:00:12 Schrifttafel: Die Festwoche vom 5.-14. Juni 1970 im Bild TC 10:00:18 Schrifttafel: An der Kamera Helmut Eckert TC 10:00:27 Schwenk über Freiburg TC 10:00:35 Schrifttafel 5.6.1970 Uraufführung des Freiburg Films TC 10:00:42 Kino „Kamera Kurbel“, OB Dr. Keidel mit Frau, Menschen steigen aus und begrüßen sich. TC 10:01:27 Freiburger Münster TC 10:01:54: Menschen verlassen Kino. OB Keidel bedankt sich bei Regisseur Wolf Hart TC 10:03:10: Schrifttafel 5. Juni 1970 Oberbürgermeister Dr. Keidel TC 10:03:16: Schrifttafel erhält grosses Bundes-Verdienstkreuz TC 10:03:21: Empfang, Ministerpräsident Hans Filbinger überreicht Bundes-Verdienstkreuz, beide stoßen mit Wein an TC 10:05:40 Installation Stadtjubiläum mit Fahnen von Freiburg, Deutschland. Frankreich, Europa TC 10:05:50 Schwenk Neubaugebiet „Landwasser“ TC 10:06:51 Schrifttafel 6. Juni 1970 Der Bundespräsident beim Jubiläum TC 10:07:16 Gustav Heinemann, Hans Filbinger, Dr. Eugen Keidel kommen vom Festakt im Stadttheater und gehen durch die Stadt TC 10:08:22 Schrifttafel 6. Juni 1970 Übergabe des Fischbrunnens TC 10:08:29 Fischbrunnen auf dem Marktplatz am Münster TC 10:09:02 Marktplatz vom Münsterturm TC 10:09:10 Markttreiben TC 10:09:46 Schrifttafel 14. Juni 1970 Großer Umzug der alemannischen Trachtenvereinigungen und der Bad.-Hess. Bürgerwehren TC 10:09:53 Französische Militärs als Ehrengäste auf Tribüne vor dem Colombi Hotel TC 10:10.36 Umzug verschiedener Musik- und Trachtengruppen TC 10:13:50 Französische Gruppen aus dem Elsaß TC 10:15:12 Schrifttafel 850 Jahre Stadt Freiburg i. Br. TC 10:15:17 Impressionen Stadt TC 10:15:51 Schrifttafel vom 7.-11. Juni 1970 Alemannische Woche zum Stadtjubiläum TC 10:15:57 Schrifttafel Eröffnung TC 10:16:00 Veranstaltung mit OB Keidel, Rednern, Kinderchor im Historischen Kaufhaussaal TC 10:18:00 Schrifttafel 9. Juni 1970 Jugendball in der Stadthalle TC 10:19:15 Schrifttafel 12. Juni 1970 Auftakt zum Bad. Weinfest TC 10:19:20 Umzug durch Stadt mit Trachten- und Musikgruppen TC 10:19:45 Ansprache auf Balkon Historisches Kaufhaus, OB Keidel, Weinkönigin TC 10:20:13 Platzkonzert Münsterplatz TC 10:20:25 Weinstube TC 10:21:28 Schrifttafel 13. Juni 1970 Kinderfest auf dem Flugplatz TC 10:21:33 Eröffnung OB Dr. Keidel, französischer General, Rundgang mit französischen Militärs, Fahrt mit Bahn, Schießstand TC 10:23:33 Sackhüpfen mit OB Keidel und französischem General TC 10:24:04 Souvenirs Stadtjubiläum TC 10:24:10 Schwabentor, Martinstor TC 10:24:33 Schrifttafel 14. Juni 1970 Festzug der Bad. Winzer mit Beteiligung aus den Partner- und Zähringerstädten TC 10:24:42 Umzug von Trachten- und Musikgruppen TC 10:25:52 Französische Gruppen Franche-Comte und Jura TC 10:26:55 Kamerateam auf Auto TC 10:27:20 Französische Tanztruppe TC 10:30:25 Werbung Badischer Wein TC 10:31:17 Markttreiben Münsterplatz TC 10:31:49 Schrifttafel 14. Juni 1970 Brilliantfeuerwerk TC 10:33:07 Schrifttafel Ende TC 10:00:06 Tablet: 850 years of Freiburg 1120-1970 TC 10:00:12 Tablet: The Festival Week of 5.-14. June 1970 in pictures TC 10:00:18 Tablet: Helmut Eckert (cameraman) TC 10:00:27 Pan across Freiburg TC 10:00:35 Tablet 5.6.1970 Premiere of the Freiburg Film TC 10:00:42 Cinema "Kamera Kurbel", Lord Mayor Keidel with wife, people get out and greet each other. TC 10:01:27 Freiburg Munster TC 10:01:54: People are leaving the cinema. Lord Mayor Keidel thanks director Wolf Hart TC 10:03:10: Tablet 5th June 1970 Lord Mayor Keidel TC 10:03:16: Tablet receives the huge Federal Cross of Merit TC 10:03:21: Reception, Prime Minister Hans Filbinger hands over Federal Cross of Merit, both toast with a glas of wine TC 10:05:40 Installation of the city anniversary with flags of Freiburg, Germany. France and Europe TC 10:05:50 Pan of the new build quarter of "Landwasser" TC 10:06:51 Tablet 6 June 1970 The Federal President at the anniversary TC 10:07:16 Gustav Heinemann, Hans Filbinger, Eugen Keidel come from the ceremony in the Stadttheater and walk through the city TC 10:08:22 Tablet June 6, 1970 Handover of the fish fountain TC 10:08:29 Fischbrunnen on the market square at Münster TC 10:09:02 Marketplace shot from the Munster Tower TC 10:09:10 Market life TC 10:09:46 Tablet 14 June 1970 Large parade of the Alemannic folk associations and the Bad.-Hess. vigilante TC 10:09:53 French military guests of honor on tribune in front of Colombi Hotel TC 10: 10.36 Parada of different music and costume groups TC 10:13:50 French groups from Alsace TC 10:15:12 Tablet 850 Years City of Freiburg i. Br. TC 10:15:17 Impressions of the city TC 10:15:51 Tablet From 7.-11. June 1970 Alemannic Week for the city anniversary TC 10:15:57 Scripture opening TC 10:16:00 Event with OB Keidel, speakers, children's choir in the Historic Tradinghall TC 10:18:00 Tablet 9 June 1970 Youth Ball in the Stadthalle TC 10:19:15 Tablet 12 June 1970 Start of the Bad. Wine Festival TC 10:19:20 Parade through town with folk and music groups TC 10:19:45 Address from the balcony of the Historic Tradinghall, OB Keidel, Wine Queen TC 10:20:13 Place concert Münsterplatz TC 10:20:25 Wine bar TC 10:21:28 Tablet 13 June 1970 Children's party on the airfield TC 10:21:33 Opening OB Keidel, French general, tour with French military, train ride, shooting range TC 10:23:33 Sack-hopping with OB Keidel and French General TC 10:24:04 Souvenirs city anniversary TC 10:24:10 Schwabentor, Martinstor TC 10:24:33 Tablet 14. Juni 1970 Parade of the Baden Winegrowers with participation from partners and Zähringer cities TC 10:24:42 Parade of folk and music groups TC 10:25:52 French groups Franche-Comte and Jura TC 10:26:55 Camera crew on car TC 10:27:20 French dance troupe TC 10:30:25 Advertisement Badischer Wine TC 10:31:17 Market life Münsterplatz TC 10:31:49 Tablet 14 June 1970 Brilliant fireworks TC 10:33:07 End
A l'usine (0059FS0001) An der Fabrik 0059FS0001_8 1948 1956 1,952 153 16 mm Muet MIRA 48.45417, 7.20664 Nemett Jacques Granier Rothau Usine textile Steinheil de Rothau Non-Non MIRA Industry 0059FS0001 0
A_l'usine.jpg
Extrait du film documentaire « Rothau années 50 : La vie autour de l'usine de 1948 à 1956 », montrant une visite guidée de l’usine textile Steinheil de Rothau'"`UNIQ--ref-00000032-QINU`"' faite autour de Monsieur Brisach et du journaliste des ''DNA'' (''Dernières Nouvelles d’Alsace''), Monsieur Granier. De même, cette séquence met en avant les machines de la chaîne de production textile de l’après guerre et le cadre de travail à l’intérieur et autour de l’usine. Ausschnitt aus dem Dokumentarfilm "Rothau années 50 : La vie autour de l'usine de 1948 à 1956"/ "Rothau in den 50er Jahren: Leben rund um die Fabrik von 1948 bis 1956", welcher eine Führung durch die Textilfabrik Steinheil in Rothau durch Herrn Brisach und den Journalisten der DNA (Dernières Nouvelles d'Alsace), Herrn Granier, zeigt. Diese Sequenz zeigt ebenfalls die Maschinen der Textilproduktion der Nachkriegszeit und die Arbeitsumgebung in und um die Fabrik. [00:00:00] Carton : « A l’usine, autour de M. Brisach fondé de pouvoir et de M. Granier, journaliste aux DNA »<br> [00:00:05] Un homme lance une bouteille de champagne attachée par une corde contre l’une des machines en guise d’inauguration.<br> [00:00:07] Celui-ci et d’autres hommes marchent ensemble en s’éloignant de la caméra.<br> [00:00:08] Gros plan sur un panneau de contrôle, qui est inspecté et manipulé par des hommes.<br> [00:00:18] Des hommes en costume discutent devant une machine sortant une nappe de tissu.<br> [00:00:22] Panoramique horizontal de gauche à droite montrant une quinzaine d’hommes en costume et d’ouvriers en train de discuter.<br> [00:00:27] Une nappe de tissu sortant d’une machine s’empile sur le sol.<br> [00:00:31] Les hommes en costume et des ouvriers observent un ouvrier qui inspecte une machine. Celui-ci se dirige ensuite vers eux.<br> [00:00:35] Deux ouvriers dirigent une nappe de tissu entrant dans une machine.<br> [00:00:39] Trois hommes en costume inspectent une machine.<br> [00:00:42] Gros plan sur le tableau électrique et les fusibles d’une machine que les messieurs observent.<br> [00:00:45] Monsieur Granier regarde quelque chose, tandis qu’un homme en costume lui parle.<br> [00:00:48] Un homme en costume cravate se détourne d’une machine vers la caméra et se gratte le nez. Trois hommes en costume observent la machine. Un ouvrier (?) est tourné vers la caméra.<br> [00:00:52] Focus sur deux grandes valses. Un ouvrier se tient à côté. Il regarde la caméra et sourit.<br> [00:00:56] Un homme montre quelque chose à Monsieur Granier. D’autres messieurs discutent et se déplacent derrière eux.<br> [00:01:00] Une nappe de tissu coulisse en continu sur un rouleau d’une machine.<br> [00:01:03] Bon nombre de machines, dont l’une est inspectée par un homme en costume, qui est rejoint par un ouvrier.<br> [00:01:06] Les hommes en cravate/costume sont accroupis et observent le fonctionnement d’une machine.<br> [00:01:11] Focus sur Monsieur Granier en train d’observer le fonctionnement de la machine en étant accroupis, tandis que l’opérateur opte pour une prise de vue qui donne l’impression de filmer depuis l’intérieur de la machine. Même prise de vue, montrant Monsieur Granier assis, discutant avec d’autres messieurs debout à ses côtés. Un ouvrier se déplace devant la caméra.<br> [00:01:18] Coupe franche vers un fond noir. Ouverture ou fondu au noir faisant apparaître l’image progressivement.<br> [00:01:20] Plan de l’intérieur de l’usine. On voit une machine au centre de l’image, de laquelle sort une nappe de tissu. Celle-ci est entourée d’hommes en costume qui discutent.<br> [00:01:24] Coupe franche vers un plan montrant une barrière en bois fermée en plein air.<br> [00:01:27] Cut vers un plan où la barrière est ouverte, révélant des bâtiments.<br> [00:01:30] Panoramique horizontale de gauche à droite, montrant la façade d’un bâtiment, dont la porte d’entrée est ouverte.<br> [00:01:41] Panoramique verticale de bas en haut, montrant un puits fleuri.<br> [00:01:48] Suite de plusieurs plans montrant des machines à l’œuvre à l’intérieur de l’usine. Il s’agit vraisemblablement de banc-broches ou banc à broches et de bancs d’étirage, ainsi que de l’engrenage d’une machine.<br> [00:02:15] L’opérateur filme deux secrétaires, qui rient et fuient le cadre.<br> [00:02:20] Coupe franche vers une vitrine exposant des vêtements.<br> [00:02:23] Plans montrant des moteurs.<br> [00:02:32] Une secrétaire se tient près de la fenêtre, tout en rigolant et en parlant. [00:00:00] Zwischentitel: "A l’usine, autour de M. Brisach fondé de pouvoir et de M. Granier, journaliste aux DNA"/"In der Fabrik, um Herrn Brisach, Rechtsanwalt und Herrn Granier, DNA-Journalist" [00:00:05] Zur Einweihung wirft ein Mann eine mit einem Seil gebundene Sektflasche gegen eine der Maschinen. [00:00:07] Er und andere Männer entfernen sich von der Kamera. [00:00:08] Nahaufnahme eines Bedienfeldes, welches von Männern inspiziert und manipuliert wird. [00:00:18] Männer in Anzügen unterhalten sich vor einer Maschine, aus welcher ein Tuch herauskommt. [00:00:22] Ein horizontaler Schwenk von links nach rechts zeigt etwa 15 Männer in Anzügen und Arbeiter, die sich unterhalten. [00:00:27] Ein Stoffgewebe, das aus einer Maschine kommt, wird auf dem Boden gestapelt. [00:00:31] Männer in Anzügen und Arbeiter beobachten einen Arbeiter bei der Inspektion einer Maschine. Er bewegt sich dann auf sie zu. [00:00:35] Zwei Arbeiter leiten das Stoffgewebe in eine Maschine. [00:00:39] Drei Männer in Anzügen inspizieren eine Maschine. [00:00:42] Nahaufnahme des Schaltschranks und der Sicherungen einer Maschine, die die Herren gerade beobachten. [00:00:45] Herr Granier schaut sich gerade etwas an, während ein Mann im Anzug mit ihm spricht. [00:00:48] Ein Mann in Anzug und Krawatte dreht sich von einer Maschine weg in Richtung Kamera und kratzt sich an der Nase. Drei Männer in Anzügen schauen sich die Maschine an. Ein Arbeiter (?) blickt in die Kamera. [00:00:52] Fokus auf zwei große Walzen. Ein Arbeiter steht neben an. Er schaut in die Kamera und lächelt. [00:00:56] Ein Mann zeigt Herr Granier etwas. Andere Herren unterhalten sich und bewegen sich hinter ihnen. [00:01:00] Ein Stück Stoff wird auf einer Maschinenwalze weitertransportiert. [00:01:03] Eine Reihe von Maschinen, von denen eine von einem Mann im Anzug inspiziert wird, zu dem sich ein Arbeiter gesellt. [00:01:06] Die Männer im Anzug sind niedergeduckt und beobachten das Treiben einer Maschine. [00:01:11] Fokus auf Herrn Granier, der in der Hocke die Bedienung der Maschine beobachtet, während der Kameramann sich für eine Einstellung entscheidet, die den Eindruck erweckt, als würde er aus dem Inneren der Maschine filmen. In der gleichen Aufnahmeeinstellung wird Herr Granier sitzend gezeigt. Er ist im Gespräch mit anderen Herren, die neben ihm stehen. Ein Arbeiter bewegt sich vor der Kamera. [00:01:18] Unterbrechung durch einen schwarzen Hintergrund. Allmähliches Auflösen des schwarzen Hintergrundes, wodurch ein Bild erscheint. [00:01:20] Aufnahme aus dem Inneren der Fabrik. Wir sehen eine Maschine in der Mitte des Bildes, aus welcher ein Stoffgewebe herauskommt. Sie ist umgeben von Männern in Anzügen, die sich unterhalten. [00:01:24] Neue Szene: ein geschlossener Holzzaun im Freien. [00:01:27] Cut und Veränderung der Szene: der Zaun ist offen und die Gebäude werden sichtbar. [00:01:30] Horizontaler Kameraschwenk von links nach rechts, der die Fassade eines Gebäudes mit geöffneter Eingangstür zeigt. [00:01:41] Vertikaler Kameraschwenk von unten nach oben, der einen Brunnen mit Blumen zeigt. [00:01:48] Fortsetzung von mehreren Plänen, die Maschinen bei der Arbeit in der Fabrik zeigen. Es handelt sich dabei wahrscheinlich um Spindelbänke und Ziehbänke, sowie um das Getriebe einer Maschine. [00:02:15] Der Kameramann filmt zwei Sekretärinnen, die lachen und aus dem Bild laufen. [00:02:20] Cut: eine Vitrine mit Kleidern wird gezeigt. [00:02:23] Aufnahme von Motoren. [00:02:32] Eine Sekretärin sitzt auf der Fensterbank. Sie lacht und redet. '''La relance de l’industrie textile alsacienne d’après-guerre'''<br> Dans la deuxième moitié des années 1940, l’Alsace se retrouve libérée du joug nazi et se voit à nouveau rattaché à la France après avoir été annexé au Troisième Reich allemand pendant plus de quatre ans. Cependant, après la libération de la région par les troupes américaines et françaises, l’Alsace se présente comme une des régions françaises les plus ravagées par le conflit militaire. Outre les pertes humaines, les diverses phases de la libération et les nombreux bombardements impliquèrent d’énorme dommages de guerre à travers toute la région. De même, l’économie et l’industrie alsacienne ne furent ni épargnées par l’occupation allemande, ni par les diverses opérations militaires. Ainsi, la période d’après-guerre en Alsace se caractérise par les travaux de reconstruction et la relance de l’activité industrielle régionale.<br> L’industrie textile y était bien établie, notamment grâce à un patronat compétent et dominant. Même après une période extrêmement difficile comme la Seconde Guerre mondiale, cette industrie se présentait toujours encore comme un secteur d’activité bien établi à l’échelle régionale. Comme l’expliquent Nicolas Stoskopf et Pierre Vonau, « les anciennes dynasties familiales continuaient à tenir les entreprises importantes et à exercer leur influence dans les organes dirigeants », en citant notamment en guise d’exemple les sociétés ''Dollfus-Mieg & Cie'' ou encore ''Schaeffer & Cie'', contrôlées par les familles du même nom. Ils expliquent ainsi que l’existence et la permanence de tels dynasties familiales industrielles, qui avaient encore beaucoup de pouvoir et d’influence dans les années 1950, limitèrent la pénétration de capitaux extérieurs au sein de l’industrie textile alsacienne, qui vers 1954, occupait quasiment le tiers des salariés de toute l’industrie alsacienne, ce qui correspondait à environ 65000 travailleurs'"`UNIQ--ref-00000033-QINU`"'. C’est bien dans ce contexte d’après-guerre et de relance économique et industrielle que s’inscrit la séquence présentée ci-dessus. Elle est issue du film documentaire ''Rothau années 50 : La vie autour de l'usine de 1948 à 1956'', dont le réalisateur reste jusqu’à aujourd'hui inconnu. Cet extrait illustre bien la relance industrielle de l’après-guerre en Alsace, en montrant tout au début probablement l’inauguration d’une nouvelle machine pour la production textile ou la filature. Il pourrait même s’agir de la carde, dont l’installation par des ouvriers au sein de l’usine Steinheil de Rothau est montrée dans la séquence intitulée [[Bas:Rothau_:_machine_pour_le_cardage_(0059FS0001)|Rothau : machine pour le cardage]], issue du même film documentaire. L’installation et l’inauguration d’une nouvelle machine au sein d’une usine textile témoignent de l’augmentation du volume de production, et donc de la demande, prouvant ainsi peut-être un certain degré de croissance économique et industrielle de l’industrie textile à l’échelle locale et régionale. De même, le fait de filmer l’événement et d’inviter un journaliste, à savoir Jacques Granier des ''Dernières Nouvelles d’Alsace'', manifeste sans aucun doute la volonté de la direction de l’établissement, représentée par Monsieur Brisach, de montrer le succès de l’entreprise, tout en attendant peut-être un article de la part du journaliste'"`UNIQ--ref-00000034-QINU`"'.<br> <br> '''La classe ouvrière d’après-guerre en France'''<br> Entre les recensements effectués dans les années 1930 et le milieu des années 1950, on remarque que l’équilibre des différents groupes sociaux a très peu varié. Tandis qu’en 1954 le taux de population rurale et artisanale demeure quasiment semblable à celui des années 1930, les effectifs industriels ne progressent que très peu entre 1931 et 1954. Cette stabilité de la population industrielle s’explique notamment par ce qu’on appelle l’hérédité professionnelle, donc le fait que les enfants suivent la même voie professionnelle que leurs parents, ayant pour conséquence l’enracinement dans la classe ouvrière. A la fin des années 1940 et début des années 1950, les ouvriers espèrent néanmoins une certaine ascension sociale pour leurs enfants, qui peuvent accéder plus facilement que leurs parents à des apprentissages, et devenir ainsi des ouvriers qualifiés. Cependant, c’est aussi en 1954 que la proportion des ouvriers au sein de la population industrielle atteint son point culminant de 87,2 % face à 7,7 % d’employés et 5,1 % de patrons, et que la France parvient au taux d’industrialisation le plus élevé depuis son existence. Les ouvriers occupaient donc une place non-négligeable dans la vie économique de la France après la fin second conflit mondial. De même, l’homogénéité du groupe ouvrier français progresse entre les années 1930 et le milieu des années 1950. Tandis que le taux de masculinité des actifs industriels évolue de 64 % à 69 % entre 1931 et 1954, le nombre de travailleurs étrangers décroît de 1,3 million de personnes pour la même période, atteignant ainsi un taux approximatif de 1,7 million. La composition de la classe ouvrière a donc connu certaines mutations entre l’entre-deux-guerres et l’après-guerre. En ce qui concerne le travail même et le cadre de travail des ouvriers au sein des usines, on peut constater que la recherche de rationalisation du travail, ayant mené à des modèles d’organisation industrielle comme le fordisme, sont toujours encore d’actualité après la Seconde Guerre mondiale. La rationalisation a ainsi mené à la mécanisation des usines et des chaînes de production, permettant ainsi la production de masse et le gain de productivité. L’homme doit donc en quelque sorte laisser place à la machine, et suit le rythme de travail imposé par celle-ci. L’ouvrier semble ainsi limité à veiller au bon fonctionnement des machines et à exercer le peu de tâches que les machines ne maîtrisent pas encore. Tous ces aspects semblent aussi transparaître dans la séquence présentée ci-dessus, où l’accent est mis sur les machines au détriment des ouvriers, qui ne font en fait que l’accompagner et veiller à leur bon fonctionnement. Cependant, la production de masse, rendue entre autres possible grâce à la mécanisation, eu aussi pour conséquence la baisse des prix, rendant les biens de consommation plus accessibles à la classe ouvrière, qui profita aussi du compromis salarial accordé par bon nombre d’entreprises. L’excédent issu des gains de productivité était donc partagé entre l’entreprise et ses salariés, entraînant ainsi une hausse généralisée du pouvoir d’achat, permettant aux ouvriers d’acheter des biens de consommation durables qu’ils produisaient parfois eux-mêmes. D’ailleurs, la politique sociale entreprise par l’État, qui se caractérisait notamment par la création de la Sécurité sociale dès la libération, l’introduction du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), ou encore l’établissement des conventions collectives réglementées par les lois de 1946 et 1950, a également joué un rôle dans la hausse du pouvoir d’achat et l’amélioration du niveau de vie de la classe ouvrière. Ainsi, l’historien Gérard Noiriel affirme que les années 1950 représentent en quelque sorte l’apogée d’une culture ouvrière de la grande industrie, dont l’épanouissement des normes de classe se caractérise particulièrement par la consolidation des valeurs familiales et l’appropriation de l’espace dans des quartiers, cités ou banlieues à proximité des usines'"`UNIQ--ref-00000035-QINU`"'. Ce rassemblement géographique favorisa le développement d’un style de vie et de pratiques de sociabilité propres aux ouvriers. Cela se caractérisait par exemple par l’entraide, basée sur le principe du don et contre-don, ou encore par la rencontre au bistro ou au café après le travail. Le sport faisait aussi parti des loisirs pratiqués par les ouvriers, comme nous le prouve une autre séquence intitulée [[Rothau_(0059FS0001)|Rothau]] et illustrant un match de basket-ball entre les employés de l'usine Steinheil de Rothau au début des années 50. L’affiliation à un syndicat, comme la CGT, ou à un parti ouvrier influençait aussi les relations et pratiques sociales entre ces travailleurs et leur donnait l’impression aux ouvriers de former un groupe social homogène. Même si les machines sont de plus en plus présentes dans l’industrie, l’ouvrier a toujours encore sa place au sein de l’usine, ce que la séquence présentée ci-dessus illustre incontestablement'"`UNIQ--ref-00000036-QINU`"'.<br> <br> '''Le processus de production dans l’industrie textile'''<br> Cette séquence, tournée très probablement dans l’ancienne usine textile Steinheil de Rothau, illustre diverses étapes du processus de production de l’industrie textile de l’époque, qui, comme on peut l’apercevoir, était déjà quasiment complètement mécanisée. On peut produire du fil à partir de diverses matières, comme de la laine, du coton, du polyester ou encore de la fibranne, qui arrivent à la filature sous forme de balles. Tout d’abord, on ouvre celles-ci et on les introduit en forme de plaques dans une machine appelée brise-balle, qui en fait une bourre volumineuse et aérée, tout en enlevant les déchets. Ensuite, on met cette bourre dans une ouvreuse, à savoir une machine qui permet de rendre aux fibres leur forme d’origine et de gonfler la bourre, qui par l’étape du battage est par la suite transformée en une nappe de fibres enroulée. Cette nappe passe ensuite par la carde, donc une machine qui sert à aligner, paralléliser, nettoyer et condenser les fibres à l’aide de deux cylindres recouverts d’aiguilles. Il en ressort un voile, qui est rassemblé en ruban et entassé dans un pot en rotation, donnant ainsi un début de torsion à ce ruban. La séquence intitulée [[Bas:Rothau_:_machine_pour_le_cardage_(0059FS0001)|Rothau : machine pour le cardage]] documente l’installation d’une telle carde très probablement au sein de la même usine textile illustrée dans l’extrait ci-dessus. Cela permet ensuite de passer à la prochaine étape de la filature, à savoir l’étirage. Cette étape se fait sur ce qu’on appelle un banc d’étirage, donc une machine qui à l’aide de son dispositif de laminage, composé de cylindres d’acier cannelés et de cylindres en caoutchouc, permet de paralléliser les fibres et d’en régulariser le nombre à la section tout au long du ruban. Des quelques rubans de cardes alignées rentrant en même temps dans la machine en ressort un seul ruban davantage affiné et purifié, qui est à nouveau entassé dans un pot en rotation, apportant une seconde torsion au ruban. Celui-ci passe ensuite sur le banc broche ou banc à broches, qui transforme le ruban en mèche torsadée et l’enroule sur des bobines. Cette mèche est finalement transformée en fil lors de l’étape du filage, qui peut se faire selon plusieurs procédés. La technique de filage par anneau et curseur ou filage conventionnel fait passer la mèche dans une machine dite « continu à filer », qui l’étire une dernière fois, pour en faire ainsi un fil continu et résistant. Suis alors la préparation au tissage, qui est entamée par l’ourdissage. Il s’agit d’une opération qui consiste à arranger les fils de chaîne, montés sur une ensouple, dans l’ordre souhaité plus tard dans l’étoffe. Cependant, ces fils rassemblés subissent encore un bain d’apprêt, qui a pour but de rigidifier les fils. Ces fils de chaîne sont ensuite séchés, avant de subir une dernière opération avant le tissage, à savoir le rentrage, représentant une manipulation très délicate. Ce n’est qu’après tous ces procédés que peut commencer le tissage en soi, qui se fait à l’aide de métiers à tisser. La teinture et l’impression sur tissu sont aussi des manipulations couramment effectuées au sein d’usines textiles. Notons qu’il existe trois techniques de teinture, à savoir la teinture de la bourre, la teinture du fil ou encore la teinture du tissu'"`UNIQ--ref-00000037-QINU`"'. '''Der Nachkriegsaufschwung der elsässischen Textilindustrie''' In der zweiten Hälfte der 1940er Jahre wurde das Elsass vom nationalsozialistischen Joch befreit und wieder an Frankreich angegliedert, nachdem es mehr als vier Jahre lang dem Dritten Reich angehört hatte. Nach der Befreiung der Region durch amerikanische und französische Truppen war das Elsass jedoch eine der am stärksten von den militärischen Auseinandersetzungen betroffenen französischen Regionen. Neben den enormen Verlusten verursachten die verschiedenen Phasen der Befreiung und die zahlreichen Bombardierungen enorme Kriegsschäden in der gesamten Region. Auch die Wirtschaft und Industrie des Elsass blieb von der deutschen Besatzung und den verschiedenen militärischen Operationen nicht verschont. So war die Nachkriegszeit im Elsass geprägt von Wiederaufbauarbeiten und dem Wiederaufschwung der Industrie. Die elsässische Wirtschaft und Industrie basierten auf produktiven Betrieben und tiefen historischen Wurzeln, was dazu führte, dass man von einer fest etablierten, ökonomischen und dauerhaften Arbeitspräsenz reden kann. Die Textilindustrie war gut etabliert, vor allem dank eines kompetenten und dominanten Patronates. Selbst nach einer extrem schwierigen Zeit wie dem Zweiten Weltkrieg präsentierte sich diese Branche noch als ein regional gut etablierter Wirtschaftszweig. Wie Nicolas Stoskopf und Pierre Vonau erklären, "hielten die ehemaligen Familiendynastien weiterhin die wichtigen Unternehmen und übten ihren Einfluss in den Führungsgremien aus", und nennen als Beispiele die von den gleichnamigen Familien kontrollierten Firmen Dollfus-Mieg & Cie oder Schaeffer & Cie. So erklären sie, dass die Existenz und der Fortbestand solcher industrieller Familiendynastien, die in den 1950er Jahren noch über viel Macht und Einfluss verfügten, das Eindringen von Fremdkapital in die elsässische Textilindustrie begrenzten, die um 1954 fast ein Drittel der Angestellten der gesamten elsässischen Industrie beschäftigte, was etwa 65.000 Arbeitern entsprach. Es ist in der Tat in diesem Nachkriegskontext des wirtschaftlichen und industriellen Wiederaufschwungs, dass die oben dargestellte Sequenz stattfand. Sie stammt aus dem Dokumentarfilm "Rothau années 50 : La vie autour de l'usine de 1948 à 1956"/"Rothau in den 1950er Jahren: Leben rund um die Fabrik von 1948 bis 1956", dessen Regisseur bis heute unbekannt ist. Dieser Filmausschnitt illustriert gut den industriellen Aufschwung der Nachkriegszeit im Elsass und zeigt wahrscheinlich ganz am Anfang die Einweihung einer neuen Maschine für die Textilproduktion oder Spinnerei. Es könnte sogar die Krempelmaschine sein, deren Installation durch Arbeiter der Steinheil-Fabrik in Rothau in der Sequenz "Rothau: Krempelmaschine" aus dem gleichen Dokumentarfilm gezeigt wird. Die Einrichtung und Einweihung einer neuen Maschine in einer Textilfabrik ist ein Beweis für die Steigerung des Produktionsvolumens und damit der Nachfrage und zeigt damit vielleicht ein gewisses Maß an wirtschaftlichem und industriellem Wachstum der Textilindustrie auf lokaler und regionaler Ebene. Auch die Tatsache, dass die Veranstaltung gefilmt und ein Journalist, nämlich Herr Jacques Granier von Dernières Nouvelles d'Alsace, eingeladen wurde, zeigt zweifelsohne, dass die Führungsebene der Fabrik stolz auf ihr Unternehmen ist und dass sogar gegebenenfalls ein Artikel des Journalisten über ihrer Arbeit publiziert werden wird. ''''''Die Arbeiterklasse der Nachkriegszeit in Frankreich'''''' Zwischen den Volkszählungen die in den 1930er und Mitte der 1950er Jahre gemacht wurden merkt man, dass es nur sehr wenige Veränderungen in der Verteilung der verschiedenen sozialen Gruppen gab. Während 1954 der Anteil der ländlichen und handwerklichen Bevölkerung fast gleich blieb wie in den 1930er Jahren, stiegen die Arbeitskräfte in der Industrie zwischen 1931 und 1954 nur leicht an. Diese Stabilität der Industriebevölkerung lässt sich insbesondere durch die so genannte berufliche Vererbung erklären, d. h. durch die Tatsache, dass Kinder den gleichen beruflichen Weg wie ihre Eltern einschlagen, was dazu führt, dass sie in der Arbeiterklasse verwurzelt sind. In den späten 1940er und frühen 1950er Jahren erhofften sich die Arbeiter jedoch einen gewissen sozialen Aufstieg für ihre Kinder, die leichter als ihre Eltern Zugang zu Lehrstellen hatten und damit zu Facharbeitern ausgebildet werden konnten. Es war aber auch im Jahr 1954, in dem der Anteil der Arbeiter an der Industriebevölkerung mit 87,2 Prozent im Vergleich zu 7,7 Prozent der Angestellten und 5,1 Prozent der Chefs seinen Höhepunkt erreichte und Frankreich die höchste Industrialisierungsrate seit seinem Bestehen erreichte. Die Arbeiter nahmen also einen nicht zu vernachlässigenden Platz im Wirtschaftsleben Frankreichs nach dem Ende des Zweiten Weltkriegs ein. In ähnlicher Weise nahm die Homogenität der französischen Arbeitnehmergruppe zwischen den 1930er und Mitte der 1950er Jahre zu. Während das Verhältnis von männlichen zu weiblichen Arbeitskräften in der Industrie zwischen 1931 und 1954 von 64% auf 69% anstieg, sank die Zahl der ausländischen Arbeitskräfte im gleichen Zeitraum um 1,3 Millionen. Die Zusammensetzung der Arbeiterklasse erfuhr also gewisse Veränderungen zwischen der Zwischenkriegszeit und der Nachkriegszeit. In Bezug auf die Arbeit selbst und das Arbeitsumfeld der Arbeiter in den Fabriken zeigt sich, dass die Suche nach der Rationalisierung der Arbeit, die zu Modellen der industriellen Organisation wie dem Fordismus führte, auch nach dem Zweiten Weltkrieg noch aktuell ist. So führte die Rationalisierung zur Mechanisierung von Fabriken und Produktionsketten, was Massenproduktion und Produktivitätssteigerungen ermöglichte. Der Mensch oder Arbeiter muss also irgendwie der Maschine Platz machen und dem von ihr vorgegebenen Arbeitsrhythmus folgen. Der Arbeiter scheint sich also darauf zu beschränken, dafür zu sorgen, dass die Maschinen ordnungsgemäß funktionieren und die wenigen Aufgaben auszuführen, die die Maschinen noch nicht beherrschen. All diese Aspekte scheinen sich auch in der oben dargestellten Sequenz widerzuspiegeln, in der die Betonung auf die Maschinen liegt, zum Nachteil der Arbeiter, die sie eigentlich nur begleiten und ihr ordnungsgemäßes Funktionieren sicherstellen. Die Massenproduktion, die unter anderem durch die Mechanisierung ermöglicht wurde, führte aber auch zu niedrigeren Preisen und machte Konsumgüter für die Arbeiterklasse erschwinglicher, die auch von dem Lohnkompromiss vieler Firmen profitierte. Der aus den Produktivitätsgewinnen resultierende Überschuss wurde somit zwischen dem Unternehmen und seinen Mitarbeitern geteilt, was zu einer allgemeinen Erhöhung der Kaufkraft führte und es den Arbeitern ermöglichte, Gebrauchsgüter zu kaufen, die sie teilweise selbst produzierten. Auch die staatliche Sozialpolitik, die insbesondere durch die Schaffung der Sozialversicherung nach der Befreiung, die Einführung des garantierten branchenübergreifenden Mindestlohns (SMIG) und die Etablierung von Tarifverträgen, die durch die Gesetze von 1946 und 1950 geregelt wurden, geprägt war, trug zur Erhöhung der Kaufkraft und zur Verbesserung des Lebensstandards der Arbeiterklasse bei. So behauptet der Historiker Gérard Noiriel, dass die 1950er Jahre in gewisser Weise den Höhepunkt einer Arbeiterkultur der Großindustrie darstellten, deren Aufblühen von Klassennormen besonders durch die Konsolidierung von Familienwerten und die Aneignung von Raum in fabriknahen Vierteln, Städten oder Vororten gekennzeichnet war. Diese geografische Gruppierung begünstigte die Entwicklung eines arbeiterspezifischen Lebensstils und Geselligkeitspraktiken. Diese zeichnete sich zum Beispiel durch gegenseitige Hilfe, basierend auf dem Prinzip von Geben und Gegengeben, oder durch Treffen im Bistro oder Café nach der Arbeit aus. Auch Sport gehörte zur Freizeit der Arbeiter, wie eine weitere Sequenz mit dem Titel „Rothau“ zeigt, die ein Basketballspiel zwischen den Mitarbeitern der Steinheil-Fabrik in Rothau in den frühen 1950er Jahren zeigt. Die Mitgliedschaft in einer Gewerkschaft, wie der CGT, oder in einer Arbeiterpartei beeinflusste auch die sozialen Beziehungen und Praktiken unter diesen Arbeitern und vermittelte ihnen den Eindruck, dass sie eine homogene soziale Gruppe bildeten. Auch wenn Maschinen in der Industrie zunehmend präsent sind, hat der Arbeiter immer noch seinen Platz in der Fabrik, was die oben dargestellte Sequenz zweifelsohne verdeutlicht. '''''Der Produktionsprozess in der Textilindustrie''''' Diese Sequenz, die höchstwahrscheinlich in der ehemaligen Textilfabrik Steinheil in Rothau gedreht wurde, zeigt verschiedene Stufen des Produktionsprozesses der damaligen Textilindustrie, die, wie man sieht, bereits fast vollständig mechanisiert war. Garn kann aus verschiedenen Materialien hergestellt werden, wie z. B. Wolle, Baumwolle, Polyester oder Zellwolle, die in Form von Ballen in der Spinnerei ankommen. Zunächst werden die Ballen geöffnet und in Form von Platten in eine Maschine, den sogenannten Ballenauflöser, eingeführt, der eine voluminöse und luftige Watte erzeugt und den Abfall entfernt. Anschließend wird diese Watte in einen Ballenöffner gegeben, eine Maschine, die die Fasern wieder in ihre ursprüngliche Form bringt und die Watte aufschwillt, die dann durch den Dreschvorgang in ein gewickeltes Faservlies umgewandelt wird. Dieses Vlies durchläuft dann die Krempelmaschine, d.h. eine Maschine, in der die Fasern mit zwei nadelbedeckten Zylindern ausgerichtet, parallelisiert, gereinigt und verdichtet werden. Aus der Maschine tritt ein Vlies aus, das zu einem Band gerafft und in einem rotierenden Topf aufgeschichtet wird, wodurch das Band einen Drallsatz erhält. Die Sequenz mit dem Titel „Rothau: Krempelmaschine“ dokumentiert die Installation einer solchen Krempelmaschine höchstwahrscheinlich in der gleichen Textilfabrik, die im vorherigen Ausschnitt erläutert wurde. Dies führt dann zum nächsten Schritt im Spinnprozess, nämlich dem Strecken. Dieser Schritt wird auf einem so genannten Streckwerk durchgeführt, d.h. einer Maschine, die mit Hilfe ihrer Laminiervorrichtung, die aus geriffelten Stahlwalzen und Gummiwalzen besteht, die Parallelisierung der Fasern und die Regulierung der Anzahl der Fasern im Schnitt entlang der Bandlänge ermöglicht. Aus den wenigen ausgerichteten Kardierbändern, die gleichzeitig in die Maschine gelangen, entsteht ein einzelnes, verfeinertes und gereinigtes Band, das wiederum in einem rotierenden Topf aufgestapelt wird, wodurch das Band einen zweiten Drall erhält. Dieses wird dann an die Handspindel weitergegeben, die das Band in ein gedrehtes Band umwandelt und auf Spulen aufwickelt. Dieses Vorgarn wird schließlich während der Spinnphase in Garn umgewandelt, was auf verschiedene Arten geschehen kann. Bei der Ring- und Schieberspinntechnik oder dem konventionellen Spinnen wird das Vorgarn durch eine sogenannte "Endlosspinnmaschine" geführt, die es ein letztes Mal streckt und so ein durchgehendes und festes Garn erzeugt. Dann folgt die Vorbereitung zum Weben, die mit dem Schären begonnen wird. Hierbei handelt es sich um einen Vorgang, der darin besteht, die auf einem Kettbaum angebrachten Kettfäden in der gewünschten Reihenfolge später im Gewebe anzuordnen. Diese gerafften Garnen durchlaufen jedoch noch ein Veredelungsbad, das die Garnen versteifen soll. Diese Kettfäden werden dann getrocknet, bevor sie einem letzten Arbeitsvorgang vor dem Weben unterzogen werden, nämlich dem Einzug, was ein sehr heikler Vorgang ist. Erst nach all diesen Prozessen kann das eigentliche Weben, das mit Hilfe von Webstühlen erfolgt, beginnen. Auch das Färben und Bedrucken von Stoffen ist eine gängige Handhabung in Textilfabriken. Es gibt drei Färbetechniken: das Färben der Watte, das Färben des Garns und das Färben des Gewebes.
A travers les sports : la traversée de Strasbourg à la nage (0129FH0003) A travers les sports : la traversée de Strasbourg à la nage 0129FH0003_1 1947-07-14 1947-07-14 1,947 60 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Rieb, Géo MIRA 48.58189, 7.75103 Rieb Oui-Oui MIRA Swimming 0129FH0003 0
TraverséenageStrasbourg.jpg
Cette séquence montre la traversée à la nage de Strasbourg qui a eu lieu le 14 juillet 1947. Entre manifestation sportive et populaire, le film de Géo Rieb témoigne de l’originalité de ces épreuves sportives. L’origine des traversées à la nage remonte à Paris, où le journal ''L’Auto'', suivi de la Société nationale d’Encouragement à la Natation organisent en 1905 et 1906 les premières traversées de la Seine. Opposées quant au public auquel les traversées devaient s’adresser, les deux organisations créent chacune leur traversée : celle de L’Auto pour les professionnels et celle de la SNES pour les amateurs. Seule différence entre les deux : la course des professionnelles est une « contre la montre », alors que celle des amateurs est une « course en ligne ». Très populaire, la traversée à la nage de Paris inspire ensuite les autres villes françaises, qui créent tour à tour leurs propres traversées. Encadrées par leurs sociétés de natation respectives, ces épreuves rassemblaient une foule de spectateurs sur les berges. En 1947, les traversées sont déjà rentrées dans l’ordinaire ; cette traversée, organisée par la Société de Natation de Strasbourg, est la 31ème de Strasbourg. Elle suscite pourtant toujours autant d’intérêt. '''Popularité''' Les premiers plan de Géo Rieb montrent l’affluence sur les berges du Rhin que provoquait les traversées. La traversée est l'une des manifestations sportives les plus suivies et elle suscite l’intérêt des journaux généralistes. L’originalité de ces compétitions tenait au fait qu’elles étaient ouvertes à n’importe qui et qu’il n’était pas nécessaire d’appartenir à un club pour y participer. Dans les années 1950, quasiment toutes les villes de France possédait leur traversée, avant que des préoccupations liées à la pollution et à la sécurité ne viennent les supprimer, au profit de la nage en piscine. Les traversées revêtent un aspect sensationnel notamment à une époque où beaucoup ne savaient pas nager. Voir, dans leur fleuve, lac ou rivière, des nageurs et nageuses surprenait et captivait le public. géo Rieb filme les départs de la course ; le pluriel s'impose car plusieurs catégories avaient été créées afin de s’adresser au plus grand nombre. Des catégories par âge, comme celle junior, d’autres par expérience, comme pour les débutants ou encore pour séparer les hommes et les femmes. Chaque catégorie pouvait ainsi avec plus d’équité, célébrer son vainqueur. Les femmes ont leur catégorie dans la compétition, et disposaient de leur propre section féminine à la Société de Nation de Strasbourg depuis 1919. Elles avaient cependant déjà accès à cette pratique sportive, et elles étaient d’ailleurs déjà trois compétitrices à la traversée de Paris de 1906. Leur participation assurait également le succès des traversées, car la présence féminine dans ce genre de pratique étonnait et suscitait l’intérêt d’un grand nombre de spectateurs. Elles ont pendant longtemps été l’argument annoncé par les journaux pour attirer la foule. A propos de la traversée, le journal des ''Dernières nouvelles d’Alsace'' titre « L’immense popularité de la Traversée de Strasbourg à la nage s’est manifestée hier ». Elles dénombrent 600 nageurs et nageuses, soulignent le « succès sans pareil » de cette 31ème traversée de Strasbourg et annoncent les résultats par catégorie : les deux groupes hommes et femmes sont chacun divisés en sous-catégories allant de sénior à junior (Dernières Nouvelles d’Alsace, 15 juillet 1947, Strasbourg, BNU). [[Fichier:DNA.jpg|vignette|Dernières nouvelles d'Alsace, 15 juillet 1947.]] '''Particularités des traversées dans la pratique de la natation, éloignées de la norme sportive''' Lorsque Géo Rieb filme les nageurs, on constate qu'ils sont suivis par des kayaks afin d’assurer leur sécurité. En effet, ces courses avaient lieu l’été pour que les nageurs n’aient pas à subir les conditions dangereuses du mauvais temps, mais des risques comme la crampe obligeaient ces précautions. Le départ de la course de fait dans l’eau et non en plongeant comme il est d’usage dans les piscines, sans doute pour éviter avec les chaudes températures de l’été un risque d’hydrocution. Les courses en ligne sont privilégiées pour les nages en eau libre car elles garantissent que les nageurs connaissent les mêmes conditions d’épreuves. En outre, les courses contre la montre présentent l’inconvénient que les nageurs peuvent subir différentes forces de courant. Pour le public aussi, l’épreuve en ligne a l’intérêt d’être plus claire car la victoire se constate immédiatement à la ligne d’arrivée. Géo Rieb filme les nageurs qui partent en peloton très serré, avant de filmer la progression de la course qui espace les nageurs. On peut voir que tous les nageurs nagent en crawl, qui est la nage la plus efficace en eau libre.
A travers les sports : le circuit d'autos et de motos (0129FH0003) A travers les sports : le circuit d'autos et de motos 0129FH0003_4 1947-08-03 1947-08-03 1,947 138 8 mm Noir_et_blanc Muet Rieb, Géo MIRA 48.58189, 7.75103 Rieb Oui-Oui MIRA Sport 0129FH0003 0
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Course d'automobiles et de motos à Strasbourg le 3 août 1947, le "Circuit automobile international de vitesse de Strasbourg". L’industrie automobile est active en Alsace depuis le XIXe siècle grâce à l’un de ses pionniers, Auguste Hartmann. Néanmoins la Seconde Guerre mondiale a fortement mis a mal tout le secteur alsacien du fait des destructions mais également des réquisitions par les Allemands comme pour l’usine Bugatti. Mais l’industrie automobile alsacienne ne se limite pas seulement à des usines de constructeurs, le milieu associatif est très important. C’est en avril 1900 que Max Schutzenberg fonde à Strasbourg l’Automobile Club Alsace'"`UNIQ--ref-00000006-QINU`"' qui est devenu après le rattachement de la région à la France en 1918 la première association française de défense des automobilistes. C’est ce club qui organise donc le 3 août 1947 la « Circuit automobile international de vitesse de Strasbourg ». [[Fichier:Affiche circuit.jpg|vignette|Affiche du "circuit international de vitesse de Strasbourg" de 1947.]] '''Le tournage de la course ''' Geo Rieb est connu pour avoir composé des nombreuses musiques alsaciennes à partir des années 1950 mais il a également tourné une série de films amateurs en 1947. Il a en effet filmé plusieurs manifestations comme le « handball chez les éclaireurs » ou encore le « passage du Tour de France ». « A travers les sports » se présente comme un reportage probablement destiné à son entourage. Peut-être s’agit-il d’essais de mise en valeur de l’Alsace quand on sait l’importance qu’il accorde à sa culture via ses chansons. Quoiqu’il en soit ses prises de vue sont particulièrement intéressantes. On remarque qu’il enchaîne des séquences relativement plus longues que dans ses autres films tout en gardant sa caméra fixe. Il évite de suivre les véhicules de peur que l’image ne devienne floue, comme c’est le cas un mois plus tôt avec son film sur le Tour de 1947. Il n’hésite pas à se mettre à genoux pour filmer légèrement en contre-plongée pour augmenter la sensation de vitesse des bolides ce qui témoigne de l’importance qu’il porte aux détails dans ses réalisations. La course semble attirer beaucoup de monde et de toute sorte de catégories sociales. Il y a d’une part des hommes, femmes et enfants le long de la route s'adonnant à une sortie familiale. D’autre part on remarque la présence d’estrades et de gradins, peut être pour les gens un peu plus fortunés. C’est donc un réel événement dans une Alsace encore en reconstruction, tant au niveau des mentalités que des infrastructures comme l’indique la présence de simples ballots de foins pour délimiter le circuit. La chaleur doit être accablante comme le montrent les parasols dans les tribunes ou encore cette femme qui a fabriqué un chapeau de fortune avec son journal pour se protéger de ce soleil d’août. Les spectateurs semblent très impliqués dans la course. Il est intéressant de noter que l’un d’entre eux semble lire un numéro de ''Paris-Presse''. La présence de journaux parisiens n’est guère étonnante. En effet, après la guerre, l’allocation de budgets destinés aux journaux sportifs ne datent que de 1946, auparavant ces fonds étaient réservés aux journaux de la résistance comme ''Le Parisien Libéré''. La promotion de journaux français en langue française est d’autant plus symbolique car cela rattache un peu plus l’Alsace au sein de la communauté nationale, question au cœur des préoccupations régionales à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La présence de nombreux drapeaux tricolores dans le film semble argumenter un peu plus cette thèse. '''La renaissance de l’automobile alsacienne ? ''' Selon l’historien Pierre Guillaume, « les débuts de l'industrie automobile sont fort onéreux pour un De Dietrich et les succès ultérieurs de Bugatti et de Mathis sont insuffisants pour ancrer une tradition alsacienne. »'"`UNIQ--ref-00000007-QINU`"'. Si l’entre-deux-guerres est un période glorieuse pour Bugatti notamment dans le domaine de la course automobile, la Seconde Guerre mondiale a rebattu les cartes. Faire revenir l’automobile en Alsace est très important en termes de prestige pour la marque fondée par le franco-italien Ettore Bugatti en 1909. Cette période glorieuse de l’automobile alsacienne s’applique également à l’ACA via l’organisation de nombreuses courses comme le circuit Entzheim-Innhenheim-Duppigheim remporté André Dubonnet en 1926 au volant de sa Bugatti. Paul Freiss, secrétaire général de l’ACA en 1945, veut relancer l’activité après le conflit mondial dans le but de retrouver ce prestige d’avant-guerre en créant une course de 3460km censée concurrencer le tour du Mans ou le circuit de Monaco. Bien qu’éphémère, le « Circuit automobile international de vitesse de Strasbourg » est une réussite tant en termes du nombre de spectateurs que des pilotes qui sont venus à l’image de Jean-Pierre Wimille, ancien coureur Bugatti et l’un des plus réputé de l’époque. [[Fichier:Jean pierre wimille.jpg|vignette|Jean-Pierre Wimille (1908-1949), pilote français de renommée internationale. Il conduisit pour l'écurie Bugatti avant la guerre pour passer sur Alfa Romeo par la suite.]] Une telle course explique en grande partie la présence de Rieb mais aussi l’intérêt que semblent y porter les spectateurs sur le film. On voit par exemple un homme pointer les voitures qui passent en indiquant grâce à son journal qui conduit. Ces types d’événements participent au rayonnement de l’Alsace en France, très important pour la « refrancisation » de la région. Si l’Alsace n’est pas une région automobile de tradition, il est certain que cette industrie est très importante grâce à la présence de Bugatti depuis le début du siècle. Ce sont ces manifestations qui ont participé au redressement industriel de l’Alsace et qui ont permis par exemple l’implantation d’une usine Peugeot en 1962 à Mulhouse dans une région qui a continué a fabriquer des champions automobiles jusqu’au XXIé siècle avec Sébastien Loeb.
A travers les sports : le handball chez les éclaireurs (0129FH0003) A travers les sports : le handball chez les éclaireurs 0129FH0003_2 1947 1947 1,947 115 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Rieb, Géo MIRA 48.58189, 7.75103 Rieb Oui-Oui Volleyball 0129FH0003 0
Eclaireurs_handball.jpg
Cette séquence montre un groupe d’Eclaireurs en pleine partie de handball. Filmée en 1947, elle témoigne de l’importance des mouvements de jeunesse dans l’encadrement des jeunes alsaciens à cette époque, et de l’originalité de leur éducation par rapport à celles plus traditionnelles transmises par la famille et l’école. Elle souligne également l’importance de la nature au sein de la pédagogie scoute. D’origine allemande, le handball est d’abord importé en Alsace et Lorraine au début du XXe. Le handball connait alors relativement peu de succès, à l’instar du basket-ball ou du volley-ball. En 1936, une épreuve de handball est intégrée aux jeux olympiques : pour la première et dernière fois, il est pratiqué à 11 et sur gazon. Il faudra attendre 1972 pour que le handball réintègre la pratique olympique. Il est alors joué à 7 et en intérieur. C’est la création de la Fédération française de Handball en 1941 sous le régime de Vichy qui lance son succès et l’étend au reste de la France. La Fédération est dissoute en 1944 et ne sera récréée qu’en 1952. A l’origine, le handball était pratiqué à 11 en extérieur, jusqu’aux années 50 où la pratique par équipe de 7 et en gymnase devient plus courante. Geo Rieb s'est impliqué tout au long de sa vie dans les Éclaireurs unionistes. Les Éclaireurs unionistes sont l’une des branches du scoutisme : aux côtés des Scouts de France pour les catholiques, des Éclaireurs laïcs et des Éclaireurs israélites destinés aux juifs, les Éclaireurs unionistes s'adressent aux protestants. Les jeunes garçons de 11 à 15 ans sont conviés à joindre ce mouvement qui allie la maxime scoute délivrée par Baden-Powell au protestantisme. En effet, le mouvement scout est créé en 1907 par Baden-Powell et ne se décline d’abord que dans le catholicisme, avant d’être adapté à d’autres confessions. Interdit pendant l’occupation, le scoutisme français devient à la Libération partenaire du Ministère de la Jeunesse et des Sports. L’après-guerre marque aussi un bond dans l’adhésion des jeunes alsaciens dans les organisations, après les années de l’Occupation durant lesquelles le seul choix était la participation aux jeunesses hitlériennes, sinon celle à des réunions secrètes interdites. A l’époque de la réalisation de ce film (1947), les mouvements de jeunesse connaissent donc leur apogée : le nombre d’adhésion à ces groupes est en pleine augmentation et les politiques mises en place leurs sont favorables (institutionnellement et économiquement) . Les mouvements de jeunesse obtiennent alors une place centrale dans la formation de la jeunesse . L’année 1947 voit également la réunion mondiale du scoutisme lors du Jamboree de la paix qui eut lieu à Moisson en France. '''Importance du plein air et de la nature''' Sans doute filmés en été, les éclaireurs sont habillés en culotte courte, dont la coupe permet la pratique d’activités physiques intenses. Certains sont même torse nu, ce qui nous indique que la partie en cours demande beaucoup d’efforts physiques. Le foulard, accessoire emblématique de l’uniforme scout, est présent, mais plutôt que d’être noué autour du cou on peut distinguer plusieurs garçons l’ayant attaché autour de leur tête en guise de bandeau. Ils jouent sur un terrain aménagé de buts, en extérieur. On distingue quelques habitations autour du terrain, mais l’endroit semble à l’extérieur de la ville. En effet, les réunions des éclaireurs, qui ont lieu en général 1 à 2 fois par semaine, s’établissent à l’extérieur de la ville, dans les campagnes, qui bénéficient de plus grands espaces. La conviction des bienfaits de la vie en nature est à l’origine de la maxime scoute. La nature est perçue comme le cadre le plus propice au développement des jeunes, tant sur le plan physique que moral. La séquence témoigne de l’importance du sport et du plein air dans les mouvements de jeunesse. Chez le scoutisme notamment, l’aspiration au retour à la nature est très présente, presque un culte au plein air, qui s’oppose au phénomène de concentration urbaine de l’époque. Ce film montre la volonté originale des chefs éclaireurs d’apporter une éducation pédagogique basée sur le sport en plein air. Dans le cas présent, les éclaireurs jouent au handball, un sport physique et d’endurance, dont l’effort nécessité pour le pratiquer est visible dans les séquences filmées par le réalisateur : on voit les garçons courir, sans cesse en mouvements et la scène se clos par un montage d’interceptions successives du ballon par le goal. La caméra de Geo Rieb suit le ballon, ce qui amplifie l’impression de mouvements incessants. A la différence des autres joueurs, tous habillés de blanc, les deux goals se distinguent volontairement par un haut noir. En handball, les goals portent effectivement une tenue différente de celle des joueurs pour faciliter la différenciation. Le montage de plusieurs séquences brouille la compréhension du déroulement de la partie, mais il semble que Geo Rieb ait filmé deux parties différentes, puisque l'on peut distinguer des moments où les goals sont habillés d’un short blanc et d’un haut noir, et d’autres où ils sont tout en noir. '''Pédagogie du jeu et du sport''' A un moment, la partie est interrompue par l’arbitre, sans doute après un hors-jeu ou une faute et il remet le ballon en jeu en le lançant entre deux joueurs de chaque équipe. Aucune protestation n’a lieu et les décisions de l’arbitre sont respectées. Cet instant nous montre que ce genre d’activités favorisaient l’apprentissage de la communication et de la vie en communauté, par le respect de l’autorité et la conformité à un rôle attitré. Le jeu collectif permet de renforcer le sentiment de complémentarité du groupe. Dans les jeux collectifs, l’entraide, le respect des règles et de l’arbitre sont indispensables. Les chefs éclaireurs ne prennent pas part au jeu et se bornent au rôle d’encadrant : les éclaireurs doivent s’organiser et prendre eux-mêmes des initiatives. L’autonomie et l’initiative sont des valeurs piliers de la maxime scoute. Le jeu et le sport deviennent des moyens pédagogiques de transmettre et apprendre ses valeurs aux jeunes. De telles activités sont d’autant plus efficaces qu’elles suscitent naturellement l’adhésion des jeunes. En effet, bien que ce jeu ait sans doute était pensé par les chefs éclaireurs comme un outil pédagogique de transmission des valeurs scoutes, c’est avant tout un moment de distraction. D’ailleurs, alors que seulement quelques éclaireurs y participent, ils attirent l’intérêt de tous les autres membres du groupe. L’enthousiasme des joueurs est palpable durant tout le film. Ce film témoigne de la prise en charge de la jeunesse par d’autres institution que l’école et la famille : les jeunes sont encadrés par des mouvements de jeunesse qui développent de nouvelles pédagogies pour développer, parallèlement à l’instruction scolaire, la santé physique des jeunes et pour les préparer à la vie adulte. A l’époque de ce film, en 1947, le handball est en pleine expansion, mais sa pratique reste faible ; en 1944, avant la dissolution de la Fédération française de Handball, celle-ci ne comptait que 5780 fédérés. Ainsi, sans doute par manque de connaissance précise des règles, peut-être par insouciance, les éclaireurs multiplient les erreurs de jeu. L’amateurisme de la partie est renforcée par le fait qu’ils semblent jouer sur un terrain de foot, notamment à cause des cages anormalement grandes pour le handball.
A travers les sports : le passage du Tour de France à Strasbourg (0129FH0003) A travers les sports : le passage du Tour de France à Strasbourg 0129FH0003_3 1947-06-28 1947-06-28 1,947 194 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Rieb, Géo MIRA 48.58189, 7.75103 Rieb Oui-Oui MIRA Cycling 0129FH0003 0
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Passage du Tour de France 1947 dans les environs de Strasbourg le 28 juin et course cycliste dans le quartier des Contades le 17 juillet de la même année. Le tour de France est organisé chaque année depuis 1903 et a lieu généralement pendant une grande partie du mois de juillet. L’édition de 1947 est particulière car il s’agit de la première depuis l’interruption du tour en 1940 et donc depuis la défaite du nazisme en 1945. La France est encore dévastée et l’Alsace n’est pas épargnée. Un autre trait caractéristique de ce tour est son organisation en « chemin de ronde », c’est-à-dire un circuit collant les frontières du territoire français et allant même au-delà comme au Luxembourg et en Belgique. Strasbourg constitue une ville étape, les cyclistes arrivent le 28 juin de Luxembourg et repartent le 29 en direction de Besançon. L'étape est remportée par le coureur français Jean Robic, qui fut également le vainqueur du Tour. [[Fichier:Jean robic.png|vignette|Jean Robic (1921-1980), vainqueur de la 5e étape à Strasbourg et du Tour de France 1947.]] '''La caravane du Tour''' Géo Rieb est plus connu pour ses œuvres musicales que pour ses films amateurs. En effet ce compositeur a écrit de nombreuses ballades appelées Les joyeux strasbourgeois à partir de l’année 1957. La présence de ces films amateurs témoigne donc de l’intérêt précoce de Rieb pour les événements dans sa ville. Le 28 juin 1847, il s’est employé à réaliser un court film sur l’arrivée du peloton à Strasbourg. Cela s’intègre dans une collection de films appelés A travers les sports qui s‘apparentent plus à des documentaires datant tous de 1947. Le film commence donc avec le passage des voitures publicitaires qui ouvrent la voie aux coureurs. La caravane publicitaire du Tour de France est une grande tradition de la compétition. Le passage d’une caravane officielle date de 1930 au moment où le directeur de ''L’Auto'' et organisateur du Tour Henri Desgranges était à la recherche de financements. Cependant certaines marques effectuaient déjà des campagnes publicitaires sur le tour à l’instar du fabriquant de pneumatiques Wolber en 1924. Sur les images de Rieb, on peut notamment remarquer la présence de marques françaises comme OCB qui est un fabriquant de papier fin et de papier à rouler ou encore l’éditeur musical Paul Beuscher qui a promulgué des titres très connus comme La Vie en Rose d’Edith Piaf. Mais il est intéressant de relever également la présence de journaux comme La Voix du Nord ou encore L’Equipe. Dans les deux cas, il s’agit de journaux créés après la guerre, en 1945 pour La Voix du Nord et en 1946 pour L’Equipe. Ce dernier est particulièrement intéressant car il est le successeur de L’Auto, créateur du Tour de France en 1903, et le fondateur du journal est Jacques Goddet, organisateur de l’édition de 1947. '''Les courses''' Rieb ne filme pas seulement le passage du Tour de France, mais également celle du circuit des Contades le 17 juillet de la même année. La bobine ayant un coût particulièrement élevé à cette époque, l’auteur a peut-être voulu économiser en mettant une autre course de vélo sur la même bande. Quoiqu’il en soit, il est intéressant d’associer deux circuits même si l’un est d’ampleur national alors que le second a une portée certainement plus locale. Il a par ailleurs lieu seulement deux semaines après le passage du Tour. Les Contades est le quartier juif de Strasbourg, c’est ici que la synagogue de la Paix sera inaugurée en 1962. On remarque dans la manière de filmer de Rieb qu’il a du mal à stabiliser l’objectif peut-être dû au fait qu’il fait des prises de vues en mouvement rapide en tentant de suivre les coureurs. Il fait un montage successif des différents pelotons qui se succèdent durant le Tour. Pendant le circuit des Contades il n’hésite pas à changer de position pour avoir des meilleures prises de vues, une fois dans les rues de Strasbourg, une autre fois dans le parc de Contades lui-même. Il lui arrive de prendre des prises de vues au plus près des coureurs, en se mettant au sol pour avoir une vue en contre-plongée des cyclistes. Il est probablement sur la route elle-même car les techniques de zoom lui permettant de telles séquences depuis le trottoir ne se diffusent qu’à partir des années 1950. Par ailleurs, s’il n’a pas une caméra à stabilisation d’image, il est peu probable que son appareil soit équipé d’un dispositif aussi avant-gardiste que le zoom. On remarque que la course du circuit des Contades semble être un événement assez important car on peut apercevoir à certains moments de nombreux spectateurs réunis derrière des barrières de sécurité délimitant le circuit. '''Un Tour de France de raison d’Etat'"`UNIQ--ref-0000002B-QINU`"'''' L’organisation du Tour de France de 1947 a été particulièrement agité. Si la décision est prise dès 1946, encore fallait-il savoir qui devait l’organiser. Les droits du Tour de France sont encore sous séquestre du fait de la fermeture du quotidien L’Auto en 1944. Cependant face au grand mouvement de nationalisation d’après-guerre, la question de l’avenir du Tour s’est posée. Face à la concurrence des autres journaux sportifs, « la Fédération Nationale de la Presse Française a ainsi décidé que le choix de l’organisateur doit incomber à la F.F.C'"`UNIQ--ref-0000002C-QINU`"' »'"`UNIQ--ref-0000002D-QINU`"'. C’est donc à la section sport du Parisien Libéré et de L’Equipe de Jacques Goddet, ancien co-organisateur du Tour, que les droits sont cédés. [[Fichier:Equipe france tour 1947.jpg|vignette|Cyclistes de l'équipe de France devant la bannière des sponsors, dont le quotidien ''L'Equipe''.]] Outre cette organisation laborieuse, l’idée d’un « chemin de ronde » a germé dans l’esprit des organisateurs pour rallier les territoires frontaliers français afin de créer un sentiment d’unité national. En effet, le Tour a toujours eu un immense impact sur le peuple français et le choix des villes étapes était donc d’autant plus important. Ainsi le passage du Tour à Strasbourg dès la quatrième étape rentre parfaitement dans la logique de « refrancisation » de l’Alsace après quatre années de « germanisation ». Comme un retour à la ferveur de l’entre-deux-guerres, ce Tour était organisé par des Français, avec des Français et pour les Français. Ainsi on comprend la volonté de faire concourir seulement des cyclistes français ou d’origines étrangères à l’image du troisième et meilleur grimpeur Pierre Brambilla, un Italien ayant vécu toute sa vie en France et naturalisé en 1949. La victoire de Jean Robic, devenu héros national, et l’organisation du Tour a permis de réaffirmer l’ancrage de l’Alsace dans la communauté nationale.
Abgeordnete Besuchen Kernkraftwerk (LFS00465) Abgeordnete besuchen Kernkraftwerk LFS_000465_Abgeordnete_besuchen_Kernkraftwerk 1957 1957 1,957 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Kreisarchiv Karlsruhe 49.09911, 8.43287 Landesfilmsammlung BW Besuch Kernkraftwerk Leopoldshafen Non-Non Haus des Dokumentarfilms Ecology Industry LFS00465 558
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Abgeordnete des Landtags Baden-Württemberg besuchen das im Bau befindliche Kernkraftwerk in Karlsruhe (Leopoldshafen) Members of the Baden-Württemberg Parliament visit the nuclear power plant under construction in Karlsruhe (Leopoldshafen). <big>'''Des députés du parlement du Bade-Wurtemberg en visite à la centrale nucléaire de Karlsruhe'''</big> Après des tentatives d’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins militaires pendant la Seconde Guerre mondiale, son usage civil passe au premier plan dans les années 1950. C’était avant tout un projet souhaité par le politique, comme le souligne la création d’un ministère fédéral des Questions atomiques en octobre 1955. Auparavant, l’une des lois adoptées par le Conseil de contrôle allié interdisait en effet à la République fédérale de construire ses propres centrales nucléaires. L’utilisation de l’énergie nucléaire est toujours débattue dans le contexte du réarmement, de la création de la Bundeswehr en novembre 1955 et de sa dotation en armes nucléaires. Les Américains déploient des armes nucléaires en RFA à partir de 1953, ce qui provoque les protestations du mouvement « Kampf dem Atomtod » [Non à la mort atomique]. En RDA, l’Armée populaire nationale (NVA) voit le jour en janvier 1956 et l’Union soviétique stocke des armes nucléaires sur le territoire est-allemand dès 1958. À l’ouest, sous le chancelier Konrad Adenauer, le premier ministre à s’occuper de ces questions est l’ambitieux Franz Josef Strauß, membre de la CSU, qui passe au ministère de la Défense après seulement un an. Son successeur de 1956 à 1961 est Siegfried Balke. À peine nommé « ministre du Nucléaire », Strauß s’engage avec détermination en faveur de cette nouvelle technologie et exige que les nouvelles centrales nucléaires fournissent de l’électricité dès 1970. Le centre de recherche de Karlsruhe, fondé en 1956 par Franz Josef Strauß sous l’appellation « Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH » [Société de construction et d’exploitation de réacteurs nucléaires], joue un rôle clé dans ce domaine et travaille en étroite collaboration avec l’université de la ville. Il sera rebaptisé par la suite « Gesellschaft für Kernforschung » [Société pour la recherche nucléaire] et enfin « Kernforschungzentrum Karlsruhe » [Centre de recherche nucléaire de Karlsruhe]. Depuis 2009, il porte le nom plus neutre de « Karlsruher Institut für Technologie » [Institut de technologie de Karlsruhe]. À sa création, le centre est financé à 90 % par des fonds fédéraux et à 10 % seulement par le land du Bade-Wurtemberg. Son objectif est la recherche fondamentale et le développement d’un réacteur à eau lourde à des fins de recherche, lequel voit le jour en banlieue de Karlsruhe, à Leopoldshafen. Sa construction commence en 1957 et l’installation fonctionnera jusqu’en 1981. Un réacteur de recherche polyvalent est en service entre 1965 et 1984. Enfin, un prototype de surgénérateur y voit le jour, destiné à tester, entre 1971 et 1991, la possibilité de retraitement des barres de combustible nucléaire. C’était l’une des priorités des recherches. Un institut de météorologie et de recherche climatique y est adjoint au milieu des années 1980. En 1997, l’un des premiers instituts de nanotechnologie y est créé dans le cadre d’une coopération entre les universités de Karlsruhe et de Strasbourg. L’arrondissement de Karlsruhe est tellement fier de sa technologie nucléaire qu’il intègre dans ses armoiries un schéma d’atome. Celui-ci présente un noyau atomique entouré par deux électrons en orbite, comme le montre le premier plan du film. La plaque « L’arrondissement équipé d’un centre atomique » va dans le même sens. L’administration locale ne met que quelques mois à autoriser le réacteur de recherche FR 2 au titre d’installation nucléaire. Quatre petites années plus tard, son démarrage à la puissance nominale est d’abord un échec, en raison de cuves défectueuses. L’incident retarde la mise en route de 20 mois supplémentaires et douche quelque peu l’euphorie vis-à-vis du progrès technologique nucléaire. Le film montre la visite de députés régionaux de Stuttgart dans le centre de recherche nucléaire en construction, qui n’est pas encore aussi sécurisé que les installations nucléaires ultérieures. Le panneau de chantier indique que le tournage a eu lieu à Leopoldshafen, un ancien village de pêcheurs. Le bus s’arrête et les députés en descendent. L’atmosphère semble détendue et l’équipe de tournage peut même immortaliser l’intérieur du réacteur, car il n’est pas encore en service. Les tours de refroidissement sont filmées en contre-plongée, avec de forts contrastes noirs et blancs. Une employée attache une agrafe de contrôle sur sa blouse blanche, qui nous est ensuite montrée à nouveau en gros plan. Le cœur du réacteur paraît moderne. Une grue peut en faire le tour pour l’alimenter en barres de combustible. Le centre de contrôle, avec ses commandes électriques, semble futuriste pour l’époque. Tout semble sous contrôle. L’objectif est apparemment de montrer l’image d’une exploitation moderne produisant une électricité propre. L’excursion se termine par une bière en soirée, dans la cantine inondée de lumière. L’image finale montre le réacteur vu de l’extérieur, avec quelques arbres devant. Les dangers liés à l’énergie nucléaire ne deviendront un enjeu que dans les années 1970, époque des premières manifestations contre les centrales. Kay Hoffmann Nach den Versuchen der militärischen Nutzung der Kernenergie im Zweiten Weltkrieg rückte in den 1950er Jahren die zivile Nutzung in den Fokus. Es war vor allem ein von der Politik gewünschtes Projekt, wie die Gründung des ‚Bundesministeriums für Atomfragen‘ im Oktober 1955 unterstrich. Denn vorher war es der Bundesrepublik durch das Kontrollratsgesetz verboten, eigene Atomkraftwerke zu errichten. Die Nutzung der Kernenergie wurde immer in einem Zusammenhang mit der Wiederaufrüstung, der Gründung der Bundeswehr im November 1955 und ihre Ausstattung mit Atomwaffen diskutiert; die Amerikaner stationierten atomare Artilleriegeschütze ab 1953 in der BRD. Dagegen protestierte die Initiative „Kampf dem Atomtod“. In der DDR wurde die Nationale Volksarmee (NVA) im Januar 1956 gegründet, und die Sowjetunion lagerte ab 1958 Nuklearwaffen auf dem Gebiet der DDR. Bundeskanzler Konrad Adenauer berief als ersten Minister den ambitionierten CSU-Politiker Franz Josef Strauß, der schon nach einem Jahr ins Verteidigungsministerium wechselte. Sein Nachfolger von 1956 bis 1961 wurde Siegfried Balke. Der neue ‚Atom-Minister‘ Strauß setzte sich entschieden für die neue Technologie ein und forderte, dass neue Atomkraftwerke bereits 1970 den ersten Strom liefern sollten. Eine wichtige Funktion nahm dabei das 1956 von Minister Strauß als ‚Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH‘ gegründete Forschungszentrum Karlsruhe ein, das später in die ‚Gesellschaft für Kernforschung‘ und schließlich ins ‚Kernforschungszentrum Karlsruhe‘ umbenannt wurde und eng mit der Universität Karlsruhe zusammenarbeitete. Seit 2009 nennt es sich neutraler ‚Karlsruher Institut für Technologie‘ (KIT). Das Forschungszentrum wurde bei seiner Gründung zu 90% aus Bundesmitteln und nur zu 10% vom Land Baden-Württemberg bezahlt. Ziel war die Grundlagenforschung sowie der Bau eines Schwerwasserreaktors zu Forschungszwecken, der etwas außerhalb von Karlsruhe in Leopoldshafen errichtet wurde. Dieser wurde ab 1957 gebaut und bis 1981 betrieben. Ein Mehrzweckforschungsreaktor war zwischen 1965 und 1984 in Betrieb. Schließlich wurde der Prototyp eines Brutreaktors errichtet, der zwischen 1971 und 1991 die Möglichkeit der Wiederaufbereitung von Kernbrennstäben testen sollte. Dies war einer der Schwerpunkte der Forschungen. Mitte der 1980er Jahre kam ein Institut für Meteorologie und Klimaforschung hinzu. 1997 wurde dort in einer Kooperation zwischen den Universitäten Karlsruhe und Strasbourg eines der ersten Institute für Nanotechnologie errichtet. Der Stolz des Landkreises Karlsruhe auf die Kerntechnik zeigt sich darin, dass ein Atommodell Teil des Wappens wurde. Es zeigt einen Atomkern, der von zwei Elektronen umkreist wird, wie gleich die erste Einstellung des Films zeigt. Die Schrifttafel „Der Landkreis mit dem Atom-Zentrum“ macht dies ebenfalls deutlich. Innerhalb weniger Monate genehmigte das Landratsamt den Forschungsreaktor FR 2 als kerntechnische Anlage. Das Hochfahren auf Nennleistung nach knapp vier Jahren misslang zunächst wegen schadhafter Core-Tanks. Dies verzögerte den Start um weitere 20 Monate und bedeutete einen Rückschlag für die Euphorie des technischen Fortschritts durch Atom. Der Film zeigt den Besuch von Landtagsabgeordneten aus Stuttgart in dem im Bau befindlichen Kernforschungszentrum, das noch nicht so umfangreich gesichert ist wie spätere Atomanlagen. Das Baustellenschild lokalisiert die Aufnahmen in Leopoldshafen, einem ehemaligen Fischerdorf. Der Bus fährt vor und die Abgeordneten steigen aus. Die Atmosphäre scheint entspannt und das Kamerateam kann sogar Aufnahmen des Reaktorinneren machen, da er zu diesem Zeitpunkt noch nicht im Betrieb ist. Die Kühltürme werden aus Untersicht gedreht mit starken schwarz-weiß Kontrasten. Eine Mitarbeiterin klemmt sich einen Kontrollklipp an ihren weißen Kittel; dies wird noch einmal in Großaufnahme gezeigt. Der Kernbereich des Reaktors wirkt modern. Er kann mit einem Kran umkreist werden, der ihn auch mit Brennstäben bestückt. Die Schaltzentrale mit elektrischen Steuerungselementen wirkte damals futuristisch. Alles scheint unter Kontrolle. Augenscheinlich soll das Bild eines modernen Betriebes gezeigt werden, der auf saubere Weise Strom produziert. Der Ausflug klingt in der lichtdurchfluteten Kantine bei einem Abendbier aus. Schlussbild ist der Blick auf den Reaktor von außen mit ein paar Bäumen davor. Die Gefahren der Nutzung der Atomenergie wurden erst in den 1970er Jahren zum Thema, als auch die Proteste gegen die Kernkraftwerke begannen. Kay Hoffmann After the attempts of the military use of the nuclear energy in the Second World War in the 1950er the civil use became into the focus. Above all, it was a project desired by politicians, as the foundation of the 'Federal Ministry for Nuclear Questions' in October 1955 underlined. Because before that, it was forbidden for the Federal Republic by the Control Council Law to build its own nuclear power plants. The use of nuclear energy has always been discussed in connection with rearmament, the founding of the Bundeswehr in November 1955 and its nuclear equipment; the Americans stationed atomic artillery guns starting from 1953 in the West Germany. On the other hand protested the initiative "fight the atomic death". In the GDR, the National People's Army (NVA) was founded in January 1956, and the Soviet Union stored from 1958 nuclear weapons in the territory of the GDR. Federal Chancellor Konrad Adenauer appointed the ambitious CSU politician Franz Josef Strauss as the first minister, who changed to the Ministry of Defense after just one year. His successor from 1956 to 1961 was Siegfried Balke. The new 'nuclear minister' Strauss was firmly committed to the new technology and demanded that new nuclear power plants in 1970 should deliver the first power. An important role was played by the Forschungszentrum Karlsruhe, founded by Minister Strauß as 'Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH' in 1956, later renamed the 'Nuclear Research Society' and finally the 'Karlsruhe Nuclear Research Center', working closely with the University of Karlsruhe. Since 2009 it is called neutral, 'Karlsruhe Institute of Technology' (KIT). 90% of the research center was financed by federal funds and only 10% by the state of Baden-Württemberg. The goal was basic research and the construction of a heavy water reactor for research purposes, which was built just outside of Karlsruhe in Leopoldshafen. This was built from 1957 and operated until 1981. A multi-purpose research reactor was in operation between 1965 and 1984. Finally, the prototype of a breeder reactor was built, which was to test the possibility of recycling nuclear fuel rods between 1971 and 1991. This was one of the focal points of the research. In the mid-1980s, an institute for meteorology and climate research was added. In 1997, one of the first institutes for nanotechnology was established there in cooperation between the universities of Karlsruhe and Strasbourg. The pride of the district of Karlsruhe on nuclear technology is shown in the fact that an atom model became part of the coat of arms. It shows an atomic nucleus, which is encircled by two electrons, as the first shot of the film shows. The inscription "The district with the atomic center" also makes this very clear. Within a few months, the district office approved the research reactor FR 2 as a nuclear facility. The rise to nominal power after nearly four years initially failed because of defective core tanks. This delayed the launch by another 20 months and marked a setback to the euphoria of the technical progress by atom. The film shows the visit of members of the state parliament in Stuttgart to the nuclear research center under construction, which is not as well secured as later nuclear facilities. The construction site sign locates the photos in Leopoldshafen, a former fishing village. The bus leaves and the deputies get off. The atmosphere seems relaxed and the camera crew can even take shots of the interior of the reactor, as it is not yet in operation at this time. The cooling towers are turned from the bottom view with strong black and white contrasts. An employee pinches a control clip on her white coat; this is shown again in close up. The core area of ​​the reactor is modern. He can be circled with a crane that also equips him with fuel rods. The control center with electrical control elements seemed futuristic at the time. Everything seems under control. Apparently, the picture of a modern operation is shown, which produces electricity in a clean way. The excursion ends in the light-flooded canteen with an evening beer. Final scene is the view of the reactor from the outside with a few trees in front of it. The dangers of using nuclear energy only became an issue in the 1970s when protests against nuclear power plants began. Kay Hoffmann
Abgeordnete Besuchen Kernkraftwerk (LFS00465) Abgeordnete besuchen Kernkraftwerk LFS_000465_Abgeordnete_besuchen_Kernkraftwerk 1957 1957 1,957 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Kreisarchiv Karlsruhe 49.09911, 8.43287 Landesfilmsammlung BW Besuch Kernkraftwerk Leopoldshafen Non-Non Haus des Dokumentarfilms Ecology Industry LFS00465 558
LFS00465_Abgeordnete.jpg
Abgeordnete des Landtags Baden-Württemberg besuchen das im Bau befindliche Kernkraftwerk in Karlsruhe (Leopoldshafen) Members of the Baden-Württemberg Parliament visit the nuclear power plant under construction in Karlsruhe (Leopoldshafen). <big>'''Des députés du parlement du Bade-Wurtemberg en visite à la centrale nucléaire de Karlsruhe'''</big> Après des tentatives d’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins militaires pendant la Seconde Guerre mondiale, son usage civil passe au premier plan dans les années 1950. C’était avant tout un projet souhaité par le politique, comme le souligne la création d’un ministère fédéral des Questions atomiques en octobre 1955. Auparavant, l’une des lois adoptées par le Conseil de contrôle allié interdisait en effet à la République fédérale de construire ses propres centrales nucléaires. L’utilisation de l’énergie nucléaire est toujours débattue dans le contexte du réarmement, de la création de la Bundeswehr en novembre 1955 et de sa dotation en armes nucléaires. Les Américains déploient des armes nucléaires en RFA à partir de 1953, ce qui provoque les protestations du mouvement « Kampf dem Atomtod » [Non à la mort atomique]. En RDA, l’Armée populaire nationale (NVA) voit le jour en janvier 1956 et l’Union soviétique stocke des armes nucléaires sur le territoire est-allemand dès 1958. À l’ouest, sous le chancelier Konrad Adenauer, le premier ministre à s’occuper de ces questions est l’ambitieux Franz Josef Strauß, membre de la CSU, qui passe au ministère de la Défense après seulement un an. Son successeur de 1956 à 1961 est Siegfried Balke. À peine nommé « ministre du Nucléaire », Strauß s’engage avec détermination en faveur de cette nouvelle technologie et exige que les nouvelles centrales nucléaires fournissent de l’électricité dès 1970. Le centre de recherche de Karlsruhe, fondé en 1956 par Franz Josef Strauß sous l’appellation « Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH » [Société de construction et d’exploitation de réacteurs nucléaires], joue un rôle clé dans ce domaine et travaille en étroite collaboration avec l’université de la ville. Il sera rebaptisé par la suite « Gesellschaft für Kernforschung » [Société pour la recherche nucléaire] et enfin « Kernforschungzentrum Karlsruhe » [Centre de recherche nucléaire de Karlsruhe]. Depuis 2009, il porte le nom plus neutre de « Karlsruher Institut für Technologie » [Institut de technologie de Karlsruhe]. À sa création, le centre est financé à 90 % par des fonds fédéraux et à 10 % seulement par le land du Bade-Wurtemberg. Son objectif est la recherche fondamentale et le développement d’un réacteur à eau lourde à des fins de recherche, lequel voit le jour en banlieue de Karlsruhe, à Leopoldshafen. Sa construction commence en 1957 et l’installation fonctionnera jusqu’en 1981. Un réacteur de recherche polyvalent est en service entre 1965 et 1984. Enfin, un prototype de surgénérateur y voit le jour, destiné à tester, entre 1971 et 1991, la possibilité de retraitement des barres de combustible nucléaire. C’était l’une des priorités des recherches. Un institut de météorologie et de recherche climatique y est adjoint au milieu des années 1980. En 1997, l’un des premiers instituts de nanotechnologie y est créé dans le cadre d’une coopération entre les universités de Karlsruhe et de Strasbourg. L’arrondissement de Karlsruhe est tellement fier de sa technologie nucléaire qu’il intègre dans ses armoiries un schéma d’atome. Celui-ci présente un noyau atomique entouré par deux électrons en orbite, comme le montre le premier plan du film. La plaque « L’arrondissement équipé d’un centre atomique » va dans le même sens. L’administration locale ne met que quelques mois à autoriser le réacteur de recherche FR 2 au titre d’installation nucléaire. Quatre petites années plus tard, son démarrage à la puissance nominale est d’abord un échec, en raison de cuves défectueuses. L’incident retarde la mise en route de 20 mois supplémentaires et douche quelque peu l’euphorie vis-à-vis du progrès technologique nucléaire. Le film montre la visite de députés régionaux de Stuttgart dans le centre de recherche nucléaire en construction, qui n’est pas encore aussi sécurisé que les installations nucléaires ultérieures. Le panneau de chantier indique que le tournage a eu lieu à Leopoldshafen, un ancien village de pêcheurs. Le bus s’arrête et les députés en descendent. L’atmosphère semble détendue et l’équipe de tournage peut même immortaliser l’intérieur du réacteur, car il n’est pas encore en service. Les tours de refroidissement sont filmées en contre-plongée, avec de forts contrastes noirs et blancs. Une employée attache une agrafe de contrôle sur sa blouse blanche, qui nous est ensuite montrée à nouveau en gros plan. Le cœur du réacteur paraît moderne. Une grue peut en faire le tour pour l’alimenter en barres de combustible. Le centre de contrôle, avec ses commandes électriques, semble futuriste pour l’époque. Tout semble sous contrôle. L’objectif est apparemment de montrer l’image d’une exploitation moderne produisant une électricité propre. L’excursion se termine par une bière en soirée, dans la cantine inondée de lumière. L’image finale montre le réacteur vu de l’extérieur, avec quelques arbres devant. Les dangers liés à l’énergie nucléaire ne deviendront un enjeu que dans les années 1970, époque des premières manifestations contre les centrales. Kay Hoffmann Nach den Versuchen der militärischen Nutzung der Kernenergie im Zweiten Weltkrieg rückte in den 1950er Jahren die zivile Nutzung in den Fokus. Es war vor allem ein von der Politik gewünschtes Projekt, wie die Gründung des ‚Bundesministeriums für Atomfragen‘ im Oktober 1955 unterstrich. Denn vorher war es der Bundesrepublik durch das Kontrollratsgesetz verboten, eigene Atomkraftwerke zu errichten. Die Nutzung der Kernenergie wurde immer in einem Zusammenhang mit der Wiederaufrüstung, der Gründung der Bundeswehr im November 1955 und ihre Ausstattung mit Atomwaffen diskutiert; die Amerikaner stationierten atomare Artilleriegeschütze ab 1953 in der BRD. Dagegen protestierte die Initiative „Kampf dem Atomtod“. In der DDR wurde die Nationale Volksarmee (NVA) im Januar 1956 gegründet, und die Sowjetunion lagerte ab 1958 Nuklearwaffen auf dem Gebiet der DDR. Bundeskanzler Konrad Adenauer berief als ersten Minister den ambitionierten CSU-Politiker Franz Josef Strauß, der schon nach einem Jahr ins Verteidigungsministerium wechselte. Sein Nachfolger von 1956 bis 1961 wurde Siegfried Balke. Der neue ‚Atom-Minister‘ Strauß setzte sich entschieden für die neue Technologie ein und forderte, dass neue Atomkraftwerke bereits 1970 den ersten Strom liefern sollten. Eine wichtige Funktion nahm dabei das 1956 von Minister Strauß als ‚Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH‘ gegründete Forschungszentrum Karlsruhe ein, das später in die ‚Gesellschaft für Kernforschung‘ und schließlich ins ‚Kernforschungszentrum Karlsruhe‘ umbenannt wurde und eng mit der Universität Karlsruhe zusammenarbeitete. Seit 2009 nennt es sich neutraler ‚Karlsruher Institut für Technologie‘ (KIT). Das Forschungszentrum wurde bei seiner Gründung zu 90% aus Bundesmitteln und nur zu 10% vom Land Baden-Württemberg bezahlt. Ziel war die Grundlagenforschung sowie der Bau eines Schwerwasserreaktors zu Forschungszwecken, der etwas außerhalb von Karlsruhe in Leopoldshafen errichtet wurde. Dieser wurde ab 1957 gebaut und bis 1981 betrieben. Ein Mehrzweckforschungsreaktor war zwischen 1965 und 1984 in Betrieb. Schließlich wurde der Prototyp eines Brutreaktors errichtet, der zwischen 1971 und 1991 die Möglichkeit der Wiederaufbereitung von Kernbrennstäben testen sollte. Dies war einer der Schwerpunkte der Forschungen. Mitte der 1980er Jahre kam ein Institut für Meteorologie und Klimaforschung hinzu. 1997 wurde dort in einer Kooperation zwischen den Universitäten Karlsruhe und Strasbourg eines der ersten Institute für Nanotechnologie errichtet. Der Stolz des Landkreises Karlsruhe auf die Kerntechnik zeigt sich darin, dass ein Atommodell Teil des Wappens wurde. Es zeigt einen Atomkern, der von zwei Elektronen umkreist wird, wie gleich die erste Einstellung des Films zeigt. Die Schrifttafel „Der Landkreis mit dem Atom-Zentrum“ macht dies ebenfalls deutlich. Innerhalb weniger Monate genehmigte das Landratsamt den Forschungsreaktor FR 2 als kerntechnische Anlage. Das Hochfahren auf Nennleistung nach knapp vier Jahren misslang zunächst wegen schadhafter Core-Tanks. Dies verzögerte den Start um weitere 20 Monate und bedeutete einen Rückschlag für die Euphorie des technischen Fortschritts durch Atom. Der Film zeigt den Besuch von Landtagsabgeordneten aus Stuttgart in dem im Bau befindlichen Kernforschungszentrum, das noch nicht so umfangreich gesichert ist wie spätere Atomanlagen. Das Baustellenschild lokalisiert die Aufnahmen in Leopoldshafen, einem ehemaligen Fischerdorf. Der Bus fährt vor und die Abgeordneten steigen aus. Die Atmosphäre scheint entspannt und das Kamerateam kann sogar Aufnahmen des Reaktorinneren machen, da er zu diesem Zeitpunkt noch nicht im Betrieb ist. Die Kühltürme werden aus Untersicht gedreht mit starken schwarz-weiß Kontrasten. Eine Mitarbeiterin klemmt sich einen Kontrollklipp an ihren weißen Kittel; dies wird noch einmal in Großaufnahme gezeigt. Der Kernbereich des Reaktors wirkt modern. Er kann mit einem Kran umkreist werden, der ihn auch mit Brennstäben bestückt. Die Schaltzentrale mit elektrischen Steuerungselementen wirkte damals futuristisch. Alles scheint unter Kontrolle. Augenscheinlich soll das Bild eines modernen Betriebes gezeigt werden, der auf saubere Weise Strom produziert. Der Ausflug klingt in der lichtdurchfluteten Kantine bei einem Abendbier aus. Schlussbild ist der Blick auf den Reaktor von außen mit ein paar Bäumen davor. Die Gefahren der Nutzung der Atomenergie wurden erst in den 1970er Jahren zum Thema, als auch die Proteste gegen die Kernkraftwerke begannen. Kay Hoffmann After the attempts of the military use of the nuclear energy in the Second World War in the 1950er the civil use became into the focus. Above all, it was a project desired by politicians, as the foundation of the 'Federal Ministry for Nuclear Questions' in October 1955 underlined. Because before that, it was forbidden for the Federal Republic by the Control Council Law to build its own nuclear power plants. The use of nuclear energy has always been discussed in connection with rearmament, the founding of the Bundeswehr in November 1955 and its nuclear equipment; the Americans stationed atomic artillery guns starting from 1953 in the West Germany. On the other hand protested the initiative "fight the atomic death". In the GDR, the National People's Army (NVA) was founded in January 1956, and the Soviet Union stored from 1958 nuclear weapons in the territory of the GDR. Federal Chancellor Konrad Adenauer appointed the ambitious CSU politician Franz Josef Strauss as the first minister, who changed to the Ministry of Defense after just one year. His successor from 1956 to 1961 was Siegfried Balke. The new 'nuclear minister' Strauss was firmly committed to the new technology and demanded that new nuclear power plants in 1970 should deliver the first power. An important role was played by the Forschungszentrum Karlsruhe, founded by Minister Strauß as 'Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH' in 1956, later renamed the 'Nuclear Research Society' and finally the 'Karlsruhe Nuclear Research Center', working closely with the University of Karlsruhe. Since 2009 it is called neutral, 'Karlsruhe Institute of Technology' (KIT). 90% of the research center was financed by federal funds and only 10% by the state of Baden-Württemberg. The goal was basic research and the construction of a heavy water reactor for research purposes, which was built just outside of Karlsruhe in Leopoldshafen. This was built from 1957 and operated until 1981. A multi-purpose research reactor was in operation between 1965 and 1984. Finally, the prototype of a breeder reactor was built, which was to test the possibility of recycling nuclear fuel rods between 1971 and 1991. This was one of the focal points of the research. In the mid-1980s, an institute for meteorology and climate research was added. In 1997, one of the first institutes for nanotechnology was established there in cooperation between the universities of Karlsruhe and Strasbourg. The pride of the district of Karlsruhe on nuclear technology is shown in the fact that an atom model became part of the coat of arms. It shows an atomic nucleus, which is encircled by two electrons, as the first shot of the film shows. The inscription "The district with the atomic center" also makes this very clear. Within a few months, the district office approved the research reactor FR 2 as a nuclear facility. The rise to nominal power after nearly four years initially failed because of defective core tanks. This delayed the launch by another 20 months and marked a setback to the euphoria of the technical progress by atom. The film shows the visit of members of the state parliament in Stuttgart to the nuclear research center under construction, which is not as well secured as later nuclear facilities. The construction site sign locates the photos in Leopoldshafen, a former fishing village. The bus leaves and the deputies get off. The atmosphere seems relaxed and the camera crew can even take shots of the interior of the reactor, as it is not yet in operation at this time. The cooling towers are turned from the bottom view with strong black and white contrasts. An employee pinches a control clip on her white coat; this is shown again in close up. The core area of ​​the reactor is modern. He can be circled with a crane that also equips him with fuel rods. The control center with electrical control elements seemed futuristic at the time. Everything seems under control. Apparently, the picture of a modern operation is shown, which produces electricity in a clean way. The excursion ends in the light-flooded canteen with an evening beer. Final scene is the view of the reactor from the outside with a few trees in front of it. The dangers of using nuclear energy only became an issue in the 1970s when protests against nuclear power plants began. Kay Hoffmann
Abgeordnete Besuchen Kernkraftwerk (LFS00465) Abgeordnete besuchen Kernkraftwerk LFS_000465_Abgeordnete_besuchen_Kernkraftwerk 1957 1957 1,957 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Kreisarchiv Karlsruhe 49.09911, 8.43287 Landesfilmsammlung BW Besuch Kernkraftwerk Leopoldshafen Non-Non Haus des Dokumentarfilms Ecology Industry LFS00465 558
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Abgeordnete des Landtags Baden-Württemberg besuchen das im Bau befindliche Kernkraftwerk in Karlsruhe (Leopoldshafen) Members of the Baden-Württemberg Parliament visit the nuclear power plant under construction in Karlsruhe (Leopoldshafen). <big>'''Des députés du parlement du Bade-Wurtemberg en visite à la centrale nucléaire de Karlsruhe'''</big> Après des tentatives d’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins militaires pendant la Seconde Guerre mondiale, son usage civil passe au premier plan dans les années 1950. C’était avant tout un projet souhaité par le politique, comme le souligne la création d’un ministère fédéral des Questions atomiques en octobre 1955. Auparavant, l’une des lois adoptées par le Conseil de contrôle allié interdisait en effet à la République fédérale de construire ses propres centrales nucléaires. L’utilisation de l’énergie nucléaire est toujours débattue dans le contexte du réarmement, de la création de la Bundeswehr en novembre 1955 et de sa dotation en armes nucléaires. Les Américains déploient des armes nucléaires en RFA à partir de 1953, ce qui provoque les protestations du mouvement « Kampf dem Atomtod » [Non à la mort atomique]. En RDA, l’Armée populaire nationale (NVA) voit le jour en janvier 1956 et l’Union soviétique stocke des armes nucléaires sur le territoire est-allemand dès 1958. À l’ouest, sous le chancelier Konrad Adenauer, le premier ministre à s’occuper de ces questions est l’ambitieux Franz Josef Strauß, membre de la CSU, qui passe au ministère de la Défense après seulement un an. Son successeur de 1956 à 1961 est Siegfried Balke. À peine nommé « ministre du Nucléaire », Strauß s’engage avec détermination en faveur de cette nouvelle technologie et exige que les nouvelles centrales nucléaires fournissent de l’électricité dès 1970. Le centre de recherche de Karlsruhe, fondé en 1956 par Franz Josef Strauß sous l’appellation « Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH » [Société de construction et d’exploitation de réacteurs nucléaires], joue un rôle clé dans ce domaine et travaille en étroite collaboration avec l’université de la ville. Il sera rebaptisé par la suite « Gesellschaft für Kernforschung » [Société pour la recherche nucléaire] et enfin « Kernforschungzentrum Karlsruhe » [Centre de recherche nucléaire de Karlsruhe]. Depuis 2009, il porte le nom plus neutre de « Karlsruher Institut für Technologie » [Institut de technologie de Karlsruhe]. À sa création, le centre est financé à 90 % par des fonds fédéraux et à 10 % seulement par le land du Bade-Wurtemberg. Son objectif est la recherche fondamentale et le développement d’un réacteur à eau lourde à des fins de recherche, lequel voit le jour en banlieue de Karlsruhe, à Leopoldshafen. Sa construction commence en 1957 et l’installation fonctionnera jusqu’en 1981. Un réacteur de recherche polyvalent est en service entre 1965 et 1984. Enfin, un prototype de surgénérateur y voit le jour, destiné à tester, entre 1971 et 1991, la possibilité de retraitement des barres de combustible nucléaire. C’était l’une des priorités des recherches. Un institut de météorologie et de recherche climatique y est adjoint au milieu des années 1980. En 1997, l’un des premiers instituts de nanotechnologie y est créé dans le cadre d’une coopération entre les universités de Karlsruhe et de Strasbourg. L’arrondissement de Karlsruhe est tellement fier de sa technologie nucléaire qu’il intègre dans ses armoiries un schéma d’atome. Celui-ci présente un noyau atomique entouré par deux électrons en orbite, comme le montre le premier plan du film. La plaque « L’arrondissement équipé d’un centre atomique » va dans le même sens. L’administration locale ne met que quelques mois à autoriser le réacteur de recherche FR 2 au titre d’installation nucléaire. Quatre petites années plus tard, son démarrage à la puissance nominale est d’abord un échec, en raison de cuves défectueuses. L’incident retarde la mise en route de 20 mois supplémentaires et douche quelque peu l’euphorie vis-à-vis du progrès technologique nucléaire. Le film montre la visite de députés régionaux de Stuttgart dans le centre de recherche nucléaire en construction, qui n’est pas encore aussi sécurisé que les installations nucléaires ultérieures. Le panneau de chantier indique que le tournage a eu lieu à Leopoldshafen, un ancien village de pêcheurs. Le bus s’arrête et les députés en descendent. L’atmosphère semble détendue et l’équipe de tournage peut même immortaliser l’intérieur du réacteur, car il n’est pas encore en service. Les tours de refroidissement sont filmées en contre-plongée, avec de forts contrastes noirs et blancs. Une employée attache une agrafe de contrôle sur sa blouse blanche, qui nous est ensuite montrée à nouveau en gros plan. Le cœur du réacteur paraît moderne. Une grue peut en faire le tour pour l’alimenter en barres de combustible. Le centre de contrôle, avec ses commandes électriques, semble futuriste pour l’époque. Tout semble sous contrôle. L’objectif est apparemment de montrer l’image d’une exploitation moderne produisant une électricité propre. L’excursion se termine par une bière en soirée, dans la cantine inondée de lumière. L’image finale montre le réacteur vu de l’extérieur, avec quelques arbres devant. Les dangers liés à l’énergie nucléaire ne deviendront un enjeu que dans les années 1970, époque des premières manifestations contre les centrales. Kay Hoffmann Nach den Versuchen der militärischen Nutzung der Kernenergie im Zweiten Weltkrieg rückte in den 1950er Jahren die zivile Nutzung in den Fokus. Es war vor allem ein von der Politik gewünschtes Projekt, wie die Gründung des ‚Bundesministeriums für Atomfragen‘ im Oktober 1955 unterstrich. Denn vorher war es der Bundesrepublik durch das Kontrollratsgesetz verboten, eigene Atomkraftwerke zu errichten. Die Nutzung der Kernenergie wurde immer in einem Zusammenhang mit der Wiederaufrüstung, der Gründung der Bundeswehr im November 1955 und ihre Ausstattung mit Atomwaffen diskutiert; die Amerikaner stationierten atomare Artilleriegeschütze ab 1953 in der BRD. Dagegen protestierte die Initiative „Kampf dem Atomtod“. In der DDR wurde die Nationale Volksarmee (NVA) im Januar 1956 gegründet, und die Sowjetunion lagerte ab 1958 Nuklearwaffen auf dem Gebiet der DDR. Bundeskanzler Konrad Adenauer berief als ersten Minister den ambitionierten CSU-Politiker Franz Josef Strauß, der schon nach einem Jahr ins Verteidigungsministerium wechselte. Sein Nachfolger von 1956 bis 1961 wurde Siegfried Balke. Der neue ‚Atom-Minister‘ Strauß setzte sich entschieden für die neue Technologie ein und forderte, dass neue Atomkraftwerke bereits 1970 den ersten Strom liefern sollten. Eine wichtige Funktion nahm dabei das 1956 von Minister Strauß als ‚Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH‘ gegründete Forschungszentrum Karlsruhe ein, das später in die ‚Gesellschaft für Kernforschung‘ und schließlich ins ‚Kernforschungszentrum Karlsruhe‘ umbenannt wurde und eng mit der Universität Karlsruhe zusammenarbeitete. Seit 2009 nennt es sich neutraler ‚Karlsruher Institut für Technologie‘ (KIT). Das Forschungszentrum wurde bei seiner Gründung zu 90% aus Bundesmitteln und nur zu 10% vom Land Baden-Württemberg bezahlt. Ziel war die Grundlagenforschung sowie der Bau eines Schwerwasserreaktors zu Forschungszwecken, der etwas außerhalb von Karlsruhe in Leopoldshafen errichtet wurde. Dieser wurde ab 1957 gebaut und bis 1981 betrieben. Ein Mehrzweckforschungsreaktor war zwischen 1965 und 1984 in Betrieb. Schließlich wurde der Prototyp eines Brutreaktors errichtet, der zwischen 1971 und 1991 die Möglichkeit der Wiederaufbereitung von Kernbrennstäben testen sollte. Dies war einer der Schwerpunkte der Forschungen. Mitte der 1980er Jahre kam ein Institut für Meteorologie und Klimaforschung hinzu. 1997 wurde dort in einer Kooperation zwischen den Universitäten Karlsruhe und Strasbourg eines der ersten Institute für Nanotechnologie errichtet. Der Stolz des Landkreises Karlsruhe auf die Kerntechnik zeigt sich darin, dass ein Atommodell Teil des Wappens wurde. Es zeigt einen Atomkern, der von zwei Elektronen umkreist wird, wie gleich die erste Einstellung des Films zeigt. Die Schrifttafel „Der Landkreis mit dem Atom-Zentrum“ macht dies ebenfalls deutlich. Innerhalb weniger Monate genehmigte das Landratsamt den Forschungsreaktor FR 2 als kerntechnische Anlage. Das Hochfahren auf Nennleistung nach knapp vier Jahren misslang zunächst wegen schadhafter Core-Tanks. Dies verzögerte den Start um weitere 20 Monate und bedeutete einen Rückschlag für die Euphorie des technischen Fortschritts durch Atom. Der Film zeigt den Besuch von Landtagsabgeordneten aus Stuttgart in dem im Bau befindlichen Kernforschungszentrum, das noch nicht so umfangreich gesichert ist wie spätere Atomanlagen. Das Baustellenschild lokalisiert die Aufnahmen in Leopoldshafen, einem ehemaligen Fischerdorf. Der Bus fährt vor und die Abgeordneten steigen aus. Die Atmosphäre scheint entspannt und das Kamerateam kann sogar Aufnahmen des Reaktorinneren machen, da er zu diesem Zeitpunkt noch nicht im Betrieb ist. Die Kühltürme werden aus Untersicht gedreht mit starken schwarz-weiß Kontrasten. Eine Mitarbeiterin klemmt sich einen Kontrollklipp an ihren weißen Kittel; dies wird noch einmal in Großaufnahme gezeigt. Der Kernbereich des Reaktors wirkt modern. Er kann mit einem Kran umkreist werden, der ihn auch mit Brennstäben bestückt. Die Schaltzentrale mit elektrischen Steuerungselementen wirkte damals futuristisch. Alles scheint unter Kontrolle. Augenscheinlich soll das Bild eines modernen Betriebes gezeigt werden, der auf saubere Weise Strom produziert. Der Ausflug klingt in der lichtdurchfluteten Kantine bei einem Abendbier aus. Schlussbild ist der Blick auf den Reaktor von außen mit ein paar Bäumen davor. Die Gefahren der Nutzung der Atomenergie wurden erst in den 1970er Jahren zum Thema, als auch die Proteste gegen die Kernkraftwerke begannen. Kay Hoffmann After the attempts of the military use of the nuclear energy in the Second World War in the 1950er the civil use became into the focus. Above all, it was a project desired by politicians, as the foundation of the 'Federal Ministry for Nuclear Questions' in October 1955 underlined. Because before that, it was forbidden for the Federal Republic by the Control Council Law to build its own nuclear power plants. The use of nuclear energy has always been discussed in connection with rearmament, the founding of the Bundeswehr in November 1955 and its nuclear equipment; the Americans stationed atomic artillery guns starting from 1953 in the West Germany. On the other hand protested the initiative "fight the atomic death". In the GDR, the National People's Army (NVA) was founded in January 1956, and the Soviet Union stored from 1958 nuclear weapons in the territory of the GDR. Federal Chancellor Konrad Adenauer appointed the ambitious CSU politician Franz Josef Strauss as the first minister, who changed to the Ministry of Defense after just one year. His successor from 1956 to 1961 was Siegfried Balke. The new 'nuclear minister' Strauss was firmly committed to the new technology and demanded that new nuclear power plants in 1970 should deliver the first power. An important role was played by the Forschungszentrum Karlsruhe, founded by Minister Strauß as 'Kernreaktorbau- und Betriebsgesellschaft mbH' in 1956, later renamed the 'Nuclear Research Society' and finally the 'Karlsruhe Nuclear Research Center', working closely with the University of Karlsruhe. Since 2009 it is called neutral, 'Karlsruhe Institute of Technology' (KIT). 90% of the research center was financed by federal funds and only 10% by the state of Baden-Württemberg. The goal was basic research and the construction of a heavy water reactor for research purposes, which was built just outside of Karlsruhe in Leopoldshafen. This was built from 1957 and operated until 1981. A multi-purpose research reactor was in operation between 1965 and 1984. Finally, the prototype of a breeder reactor was built, which was to test the possibility of recycling nuclear fuel rods between 1971 and 1991. This was one of the focal points of the research. In the mid-1980s, an institute for meteorology and climate research was added. In 1997, one of the first institutes for nanotechnology was established there in cooperation between the universities of Karlsruhe and Strasbourg. The pride of the district of Karlsruhe on nuclear technology is shown in the fact that an atom model became part of the coat of arms. It shows an atomic nucleus, which is encircled by two electrons, as the first shot of the film shows. The inscription "The district with the atomic center" also makes this very clear. Within a few months, the district office approved the research reactor FR 2 as a nuclear facility. The rise to nominal power after nearly four years initially failed because of defective core tanks. This delayed the launch by another 20 months and marked a setback to the euphoria of the technical progress by atom. The film shows the visit of members of the state parliament in Stuttgart to the nuclear research center under construction, which is not as well secured as later nuclear facilities. The construction site sign locates the photos in Leopoldshafen, a former fishing village. The bus leaves and the deputies get off. The atmosphere seems relaxed and the camera crew can even take shots of the interior of the reactor, as it is not yet in operation at this time. The cooling towers are turned from the bottom view with strong black and white contrasts. An employee pinches a control clip on her white coat; this is shown again in close up. The core area of ​​the reactor is modern. He can be circled with a crane that also equips him with fuel rods. The control center with electrical control elements seemed futuristic at the time. Everything seems under control. Apparently, the picture of a modern operation is shown, which produces electricity in a clean way. The excursion ends in the light-flooded canteen with an evening beer. Final scene is the view of the reactor from the outside with a few trees in front of it. The dangers of using nuclear energy only became an issue in the 1970s when protests against nuclear power plants began. Kay Hoffmann
Abriss Postamt (LFS 01433 3) Abriss Postamt LFS_01433_3_Abriss_Postamt 1971 1971 1,971 95 Film amateur Super 8 mm Couleur Sonorisé de 49.23666, 8.45364 Landesfilmsammlung BW Philippsburg Non-Non Haus des Dokumentarfilms Industrial and cultural heritage Industry Places Natural and transformed landscape LFS 01433 3 0
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Abriss des alten Postamts Demolition of the old Philippsburg post office in August 1971 Les vibrations des marteaux-piqueurs se font d’emblée entendre : des sons enregistrés sur le chantier accompagnent les images de la démolition de l’ancien bureau de poste de Philippsburg en août 1971. Depuis le milieu des années 1960, grâce à la technologie du super-8, le film sonore est également accessible aux amateurs. Ainsi, la démolition de l’immeuble de la poste dans la rue de la Porte Rouge peut aussi être écoutée : outre les marteaux-piqueurs, on entend les bruits de la pelle mécanique et un coup de klaxon de temps en temps. « La dernière heure de notre bureau de poste a sonné, un samedi après-midi. Voici un aperçu des travaux de démolition. » Ce point de vue est subjectif, le commentateur et cinéaste n’a nullement l’ambition de reproduire l’idéal d’objectivité d’un reportage télévisé. Il situe la scène, mais se met ensuite en retrait, se contentant d’un clin d’œil lorsqu’il fait remarquer que c’est une chance que « notre ministre des Postes » et son épouse aient quitté le bâtiment à temps. L’ancienne poste ne satisfaisait plus depuis longtemps aux contraintes de l’augmentation du trafic postal. La municipalité a donc opté pour un nouveau bâtiment. Le film s’ouvre sur un plan d’ensemble du chantier qui nous fait immédiatement entrer dans l’image avec les sons originaux : une représentation audio-visuelle, désormais capable de mieux répondre aux exigences du style documentaire. Si nous voyons le bureau de poste avec une pelleteuse et un camion, l’environnement reste également présent : les pignons des immeubles d’habitation en arrière-plan, à l’avant le tronçon de rue grise et la remorque bleue qui s’avance dans le cadre. C’est précisément le bâtiment en cours de démolition qui attire l’attention sur le concret, sur les traces matérielles. Dans le plan suivant, tourné depuis l’autre côté de la rue, la maison sombre derrière le bureau de poste apparaît et une cycliste passe lentement. Des traces visuelles et acoustiques s’inscrivent dans l’image, dans son centre comme à ses marges. La caméra s’approche ensuite du mur de la maison : on voit deux renfoncements de fenêtre côte à côte, des trous noirs dans la façade en brique rouge, et en dessous, une bande de couche portante grise exposée – une extension a probablement été démolie à cet endroit. Un panoramique vers le bas fait apparaître deux portes dans le mur blanc, qui faisaient autrefois partie d’un intérieur. La pelleteuse est en train d’ôter les débris : le cadrage passe en plan large pour filmer le mouvement de son bras, jusqu’à ce que le chargement soit déversé sur le camion avec un nuage de poussière. Les vibrations des marteaux-piqueurs ont cédé la place au bruit du moteur de l’excavatrice, qui est à plusieurs reprises recouvert par de forts coups. Comment réagit-on, quand on se sent épié par une caméra amateur ? Un homme qui ne veut pas être filmé va se cacher derrière une voiture, après un changement de scène qui nous emmène à l’entrée du bureau de poste. Un plan panoramique suivi d’un zoom aboutit sur un gros plan de la grille grise dont la porte d’entrée est ouverte. Un endroit autrefois animé, où ce sont désormais les surfaces inanimées qui se détachent : le quadrillage de la grille et l’ouverture noire d’une porte à côté de laquelle le soleil projette un rectangle lumineux. Le zoom permet de déchiffrer le panneau d’entrée à l’abandon. La caméra amateur reproduit les traces du visible et de l’audible, leur donne une existence en les inscrivant dans le film. Un plan large du bureau de poste à moitié rasé laisse également émerger les murs de la maison à côté et la chaussée en tant que surfaces. Et la dimension matérielle occupe plus encore l’image lorsqu’une série de lents panoramiques balaye la ruine dans une succession de plans: gravats et morceaux de murs, derrière la pelleteuse immobile. Peu importe que le bureau de poste soit à nouveau à moitié debout dans le plan suivant ou que le son ne semble pas toujours synchronisé. Les bruits confèrent un poids matériel à ce qui se passe sur le chantier. L’image ne se limite pas à une simple représentation : elle prend une dimension concrète dans les traces matérielles qu’elle donne à voir, met ainsi en valeur les surfaces des objets qui entrent dans le champ de vision. L’image audio-visuelle montre le chantier de construction du bâtiment de la poste dans sa dimension sensuelle, par le visible et l’audible. Elle montre non seulement ce qui est connu et reconnaissable, mais aussi ce qui est palpable, qui reste à découvrir. Le panoramique du dernier plan révèle le trou béant de la fosse de construction – mais aussi une coccinelle VW jaune, garée au bord de celle-ci, au fond de l’image. Reiner Bader Das Rattern der Presslufthämmer ist sogleich zu hören: Originalgeräusche von der Baustelle liegen unter den Bildern, die den Abbruch des alten Philippsburger Postgebäudes im August 1971 festhalten. Die ‚Super 8‘-Technik machte seit Mitte der 1960er Jahre den Tonfilm auch für Amateure möglich. So wird der Abriss des Postgebäudes in der Rote-Tor-Straße zugleich hörbar: neben den Presslufthämmern die Geräusche des Baggers und immer mal wieder ein Hupen. „An einem Samstag Nachmittag hat die letzte Stunde unseres Postgebäudes geschlagen. Hier ein Blick auf die Abbrucharbeiten.“ Dieser Blick ist subjektiv, der Sprecher und der Amateurfilmer hat keinen Ehrgeiz, dem Objektivitätsideal der Fernsehberichterstattung nachzueifern. Er gibt Orientierung und zieht sich gleich wieder zurück, bevor er augenzwinkernd bemerkt, es sei ein Glück, dass „unser Postminister“ und seine Frau rechtzeitig aus dem Gebäude ausgezogen seien. Die alte Post hatte schon lange nicht mehr den Anforderungen des erhöhten Postverkehrs genügt. Die Stadtverwaltung entschied sich für einen Neubau. Die erste Einstellung, eine Totale von der Baustelle, zieht mit den Originalgeräuschen gleich in das Bild hinein: ein audio-visuelles Abbild, das den Anspruch des Dokumentarischen nun noch besser erfüllen kann. Da ist das Postgebäude mit dem Bagger und dem Lastwagen, doch auch die Umgebung bleibt präsent: die Giebel der Wohnhäuser im Hintergrund, vorne das graue Stück Straße und der blaue Bauwagen, der noch in den Bildausschnitt hineinragt. Gerade das Gebäude im Abbruchzustand lenkt die Aufmerksamkeit auf das Konkrete, auf die materiellen Spuren. In der nächsten Einstellung – aufgenommen von der anderen Straßenseite – kommt das dunkle Haus hinter der Post in Sicht und eine Radfahrerin fährt langsam vorbei. Visuelle und akustische Spuren schreiben sich ein in das Bild – in seinem Zentrum wie an seinen Rändern. Dann geht die Kamera nah an die Hauswand heran: zwei nebeneinander liegende Fensterhöhlen sind zu sehen, schwarze Löcher, umgeben von der roten Klinkerfassade, darunter ist ein Streifen der grauen Tragschicht freigelegt – vermutlich wurde an dieser Stelle ein Anbau abgerissen. Ein Schwenk nach unten holt zwei Türen in der weißen Wand ins Bild, die ehemals zu einem Innenraum gehörten. Der Bagger ist dabei, den Schutt abzuarbeiten: Mit der Bewegung seines Arms springt die Einstellung in eine Totale, bis die Ladung mit einer Staubwolke auf dem Lastwagen nieder geht. Das Rattern der Presslufthämmer ist dem Motorgeräusch des Baggers gewichen, das immer wieder von lauten Schlägen überlagert wird. Wie reagiert man, wenn man sich von einer Amateurfilmkamera beobachtet fühlt? Ein Mann, der nicht gefilmt werden möchte, duckt sich hinter einem Auto weg, nachdem die Szene zum Eingang des Postgebäudes gewechselt hat. Ein Schwenk und ein Zoom bringen das graue Gitter mit der offenstehenden Eingangstür groß ins Bild. Wo ehemals Betrieb herrschte, heben sich jetzt die Oberflächen der Dinge ab: das Raster des Gitters, das schwarze Loch einer Tür, neben die die Sonne ein helles Rechteck wirft. Mit dem Zoom ist nach und nach das ausgediente Eingangsschild zu erkennen. Die Amateurfilmkamera spürt den Spuren des Sichtbaren und Hörbaren nach, bringt sie mit hervor, indem sie sich in den Film einschreiben. Eine Totale der halbabgerissenen Post lässt auch die Hauswände daneben und die dunkle Straße davor als die Oberflächen hervortreten, die sie sind. Und das Materielle besetzt verstärkt das Bild, wenn in einer Schnittfolge die Ruine des Hauses mit langsamen Schwenks geradezu abgetastet wird: Bauschutt, Bruchstücke von Wänden und der unbewegte Bagger davor. Es stört wenig, dass das Postgebäude in der nächsten Einstellung wieder höher ist und auch der Ton nicht immer synchron zu sein scheint. Die Geräusche geben dem Geschehen auf der Baustelle zusätzlich ein materielles Gewicht. Und das Bild bleibt dabei nicht nur bloßes Abbild: Es versinnlicht sich in den Spuren der Materialien, die es zu sehen gibt, kehrt mit den Spuren die Oberflächen dessen hervor, was in den Blick kommt. Das audio-visuelle Bild zeigt die Baustelle des Postgebäudes im Sensuellen von Sichtbarem und Hörbarem. Es zeigt nicht nur das Bekannte und Wiedererkennbare, sondern auch das Konkrete, das erst zu entdecken ist. Mit dem Schwenk im letzten Bild erscheint das gähnende Loch der Baugrube – aber auch der gelbe VW-Käfer, der hinten an ihrem Rand steht. Reiner Bader The chattering of the pneumatic hammers can be heard immediately: original noises from the deconstruction site are among the pictures that capture the demolition of the old Philippsburg post office building in August 1971. The 'Super 8' technique made the sound film possible also for amateurs since the mid-1960s. So the demolition of the post office building in the Rote Tor Straße is audible at the same time: next to the jackhammers the noise of the excavator and every now and then a horn. "On a Saturday afternoon, it was the last hour of our post office. Here is a look at the demolition work." This view is subjective, the speaker and the amateur film maker has no ambition to emulate the objective ideal of television coverage. He gives orientation and then retreats before he winks and realizes that it is fortunate that "our postmaster" and his wife have moved out of the building in time. The old post office had long ceased to meet the requirements of increased postal traffic. The city administration decided for a new building. The first shot, a shot from the construction site, draws straight into the picture with the original sounds: an audio-visual image that can even better fulfill the demands of the documentary. There is the post office building with the excavator and the truck, but also the environment remains present: the gables of the residential buildings in the background, in front the gray piece of road and the blue trailer, which still protrudes into the picture. The very demolished building draws attention to the concrete, to the material traces. In the next shot - taken from across the street - the dark house behind the post comes into view and a cyclist drives slowly past. Visual and acoustic traces are engraved in the picture - in its center as on its edges. Then the camera comes close to the wall of the house: two adjacent window caves can be seen, black holes, surrounded by the red clinker façade, underneath a strip of the gray base layer is exposed - probably at this point an extension was demolished. A swing down brings two doors in the white wall into the picture, which formerly belonged to an interior. The excavator is about to process the debris: With the movement of his arm, the setting jumps into a long shot until the cargo with a cloud of dust on the truck goes down. The chattering of the pneumatic hammers has given way to the engine noise of the excavator, which is repeatedly overshadowed by loud beats. How do you react when you feel watched by an amateur movie camera? A man who does not want to be filmed ducks behind a car after the scene has moved to the entrance to the post office. A swivel and a zoom bring the gray grid with the open front door into the picture. Where formerly operating, now the surfaces of things stand out: the grid of the grid, the black hole of a door, next to the sun throws a bright rectangle. With the zoom, the old entrance sign is gradually recognizable. The privater film camera traces the visible and the audible signs of destruction and inscribing them on film. A shot of the half-torn post also makes the house walls next to it and the dark street in front of it emerge as the surfaces that they are. And the material intensifies the picture when, in a cutting sequence, the ruin of the house is almost scanned with slow pans: rubble, fragments of walls and the stationary excavator in front of it. It does not bother much that the post office building is higher in the next shot and the sound does not always seem to be in sync. The noises give the event on the construction site additionally a material weight. And the image does not remain merely a mere image: it is manifested in the traces of the materials that can be seen, the traces of which reveal the surfaces of what comes into view. The audio-visual image shows the construction site of the post office in the senses of the visible and the audible. It not only shows the known and recognizable, but also the concrete that is yet to be discovered. With the pan in the last picture, the yawning hole of the excavation appears - but also the yellow VW Beetle, which stands at the rear at its edge. Reiner Bader
Agfa 1937 Familienfilm 4 Agfa 1937 LFS_02257_3_Agfa_1937 1937 1937 1,937 0 Amateur movie 16 mm Black and white Mute Landesfilmsammlung Baden-Württemberg 49.33212, 8.44866 Haus des Dokumentarfilms Speyer Baden-Baden Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS02257 3 361 Familienaufnahmen am Rhein in Speyer und Baden-Baden Winter 1937: Ein Zehnjähriger mit Schlitten im Schnee, baut einen Schneemann, dekoriert gemeinsam mit einem jungen Paar den Schneemann u.a. mit der Schildmütze eines Gefreiten der Wehrmacht. Schneeballschlacht. Junges Paar beim Spaziergang im Schnee, u.a. am Heidentürmchen im Domgarten. Pferdewagen auf der Straße. Mann klappt Motorhaube an einem Automobil der Marke Opel zu. Zeppelin fährt vorbei (kurz). Familie steigt aus PKW der Marke Ford. Familie mit Sohn und einem jungen Feldwebel in Ausgehuniform bei unbekanntem Spiel im Hof: Kreisförmige Teile aus Gummi werden auf eine quadratische Zielscheibe am Boden geworfen. Ehepaar Lind mit Sohn am Rheinufer bei Speyer. Der Zehnjährige trägt Kniestrümpfe und einen Mantel, im Hintergrund die feste Rheinbrücke im Bau. Ausflug nach Baden-Baden: Fürstenberg-Denkmal am Hungerberg: Engel aus weißem Marmor in einer halbkreisförmigen Säulenhalle, Kurhaus mit Hakenfreuzfahnen, Lichtentaler Allee an der Oos, Blick in die Luisenstraße, Reiherbrunnen, Evangelische Kirche, Brunnenanlage im Rosengarten, u.a. Der stumme Schwarzweißfilm mit einer Länge von knapp sechs Minuten wurde 1937 gedreht, wie das Anfangslogo von Agfa mit der Jahreszahl verrät. Zu sehen sind der Alltag und Ausflüge der Familie Lind in der Region um Speyer, wo Vater Dr. Emil Lind als Pfarrer arbeitete. Die erste Sequenz zeigt Impressionen aus dem Winter. Ein Junge rodelt einen kleinen Hügel hinab und baut im Vorgarten des Hauses einen Schneemann. Der trägt eine für die Wehrmacht typische Schirmmütze, die eine Kokarde in den Nationalfarben und den Reichsadler trägt. Der Schneemann wird von einer jungen Frau und einem jungen Mann inspiziert und mit Kohlestücken dekoriert. Im Anschluss beginnen die Drei eine wilde Schneeballschlacht. In der nächsten Sequenz läuft ein jüngeres Paar durch den winterlichen Dompark in Speyer mit dem Heidetürmchen, das im 13. Jahrhundert gebaut wurde. Das Agfa-Logo leitet einen Orts- und Zeitwechsel ein. Auf der Straße steht ein Auto mit seitlich aufgeklappter Motorhaube, über die sich ein Mann beugt. Die auffällige Nummer 31200 ist kein deutsches Autokennzeichen. Rechts fährt eine bespannte Pferdekutsche mit Fuhrmann und Beifahrer entlang. Die nächste Einstellung zeigt einen Zeppelin, der über die Stadt fliegt. Hierbei handelt es sich um ein Luftschiff der LZ-Reihe. Dieser Anblick war damals nicht ungewöhnlich, da es eine regelmäßige Zeppelin Verbindung zwischen Frankfurt, Düsseldorf und Baden-Baden gab. Zahlungskräftige Gäste konnten dieses Angebot für ihre Reisen nutzen. Baden-Oos besaß einen eigenen Luftschiff Hangar. Dann fährt ein Mercedes-Benz W138, welcher von 1936-1940 produziert wurde, durch die Altstadt von Baden-Baden. Das Auto hält an und die Insassen steigen aus. Das Autokennzeichen verweist auf eine Zulassung in der Pfalz, die damals noch zu Bayern gehörte. Es folgen Aufnahmen von einem Spiel, bei dem flache Scheiben auf ein Spielbrett mit Zahlen geworfen werden, um Punkte zu sammeln. Es spielen ein junger Mann in Uniform, Walter, der Sohn der Familie, sein Vater Emil Lind und der Großvater. Dann unternimmt die Familie einen Ausflug an den Rhein. Im Vordergrund läuft Walter mit seinen Großeltern in schmucker Sonntagskleidung und mit Fotoapparat um den Hals. Im Hafenbecken rudern drei Personen in einem Boot. Im Hintergrund ist der Neubau Salierbrücke bei Speyer zu sehen, einer kombinierten Straßen- und Eisenbahnbrücke. Sie wurde 1938 eröffnet und ersetzte die bisher betriebene Pontonbrücke (siehe Film „Pontonbrücke und neue Rheinbrücke bei Maxau“) Die neue Stahlbrücke wurde am 23. März 1945 durch deutsche Soldaten beim Rückzug gesprengt. Die Familie läuft weiter am Rhein entlang, vorbei an einem älteren Raddampfer. In der nächsten Einstellung sind die Familie und ein weiteres Ehepaar am Fürstenberg Denkmal in Baden-Baden zu sehen, das am Hungerberg oberhalb des neuen Schlosses liegt. Es wurde durch Carl Egon, dem 3. Fürst von Fürstenberg, aus Dankbarkeit errichtet, weil sein Sohn 1862 einen Sturz vom Pferd überlebte. Daraufhin macht die Familie einen Spaziergang in der bekannten Lichtentaler Allee entlang der Oos. Die nächsten Aufnahmen zeigen Häuser, welche sich am Annaberg in Baden-Baden befinden. Danach sieht man die Familie im Innenhof des neuen Schlosses, wo sich außer ihnen weitere Passanten befinden und die schöne Architektur bewundern. Sie bewegen sich in Richtung des Panorama Balkons an der Schlossstaffel, von dem aus sie eine wunderbare Aussicht über Baden-Baden haben, die dann auch gezeigt wird. Baden-Baden hatte sich im 19. Jahrhundert zu einer der bedeutendsten Thermalbadeorte Europas entwickelt. Um den Ansprüchen der internationalen Kurgäste gerecht zu werden, richtete Baden-Baden neben dem Casino Freizeitangebote wie Golf- und Tennisplätze, Thermalbäder und die Rennbahn ein, welche das Stadtbild langfristig prägten. In der nächsten Szene stehen mehrere Personen um den Reiherbrunnen, wo sie ihre Flaschen ausspülen. Das im Brunnen strömende Thermalwasser hatte eine Temperatur von über 40 Grad, was ihn zu einer Touristenattraktion machte. Damals stand der Brunnen auf der Höhe des Sonnenplatzes und wurde 1966 in die Sophienstraße versetzt. Viele Menschen flanieren am prunkvollen Kurhaus entlang, das schon lange als Casino genutzt wird und mit Hakenkreuzfahnen geschmückt ist. Vom Kurhaus aus läuft die Familie über die Lichtentaler Allee bis hin zur Gönneranlage, welche für ihre imposanten Brunnen und Pflanzen bekannt ist. Die Evangelischen Stadtkirche konnte 1867 erst durch Spenden und nach der Gründung einer Stiftung eingeweiht werden. Die folgenden Aufnahmen zeigen das Stadtzentrum am Leopoldsplatz. In der Schlussaufnahme ist das Theater Baden-Baden zu sehen, das sich neben dem Kurhaus am Goetheplatz befindet. Das Theater wurde durch den damaligen Spielbankpächter Edouard Bénazet errichtet und im August 1862 eröffnet. Der Großteil der gezeigten Sehenswürdigkeiten sind der Kurstadt bis heute erhalten geblieben. Sie prägen das Stadtbild von Baden-Baden und sind noch immer Attraktionen für Touristen und Tagesgäste. Magnus Maurath, Paul Schmitz, Julius Pflüger [[Fichier: Familienfilm 4 1.png | vignette | Already back theDer stumme Schwarzweißfilm mit einer Länge von knapp sechs Minuten wurde 1937 gedreht, wie das Anfangslogo von Agfa mit der Jahreszahl verrät. Zu sehen sind der Alltag und Ausflüge der Familie Lind in dn the car was a symbol of prosperity (Photo: LFS)]] The silent black and white film with a length of just under six minutes was shot in 1937, as the Agfa's initial logo with the year reveals. You can see the everyday life and excursions of the Lind family in the region around Speyer, where father Dr. Emil Lind worked as a pastor. The first sequence shows impressions from winter. A boy is sledding down a small hill and building a snowman in the front yard of the house. He wears a peaked cap typical of the Wehrmacht, with a cockade in the national colors and the imperial eagle. The snowman is inspected by a young woman and a young man and decorated with pieces of coal. The three then begin a wild snowball fight. In the next sequence, a younger couple walks through the wintry Dompark in Speyer with the Heideturmchen, which was built in the 13th century. The Agfa logo introduces a change of place and time. A car is parked in the street with the bonnet open to the side and a man leaning over it. The conspicuous number 31200 is not a German license plate. On the right is a horse drawn carriage with a carter and a passenger. The next shot shows a zeppelin flying over the city. This is an airship of the LZ series. This sight was not unusual at the time, as there was a regular Zeppelin connection between Frankfurt, Düsseldorf and Baden-Baden. Wealthy guests could use this offer for their trips. Baden-Oos had its own airship hangar. [[Fichier: Salierbrücke Speyer Photo: Historisches Museum der Pfalz Speyer Franz J. Klimm (CC BY-NC-SA) 2.jpg | vignette | View of the new Salierbrücke from the old pontoon bridge (Photo: Historisches Museum der Pfalz, Speyer (CC_BY -NC-SA)]] Then a Mercedes-Benz W138, which was produced from 1936-1940, drives through the old town of Baden-Baden. The car stops and the occupants get out. The license plate indicates that it was registered in the Palatinate, which at that time still belonged to Bavaria. This is followed by shots of a game in which flat discs are thrown onto a game board with numbers to collect points. A young man in uniform, Walter, the son of the family, his father Emil Lind and the grandfather play. [[Fichier: Familienfilm 4 3.png | vignette | A walk with the grandparents on the Rhine (Photo: LFS)]] Then the family goes on a trip to the Rhine. In the foreground, Walter is walking with his grandparents in smart Sunday clothes and with a camera around his neck. In the harbor basin, three people row in a boat. In the background you can see the new Salier Bridge near Speyer, a combined road and rail bridge. It was opened in 1938 and replaced the previously operated pontoon bridge (see film “Pontoon bridge and new Rhine bridge near Maxau”). The new steel bridge was blown up on March 23, 1945 by German soldiers retreating. The family continues along the Rhine, past an older paddle steamer.
Agfa 1937 Familienfilm 4 Agfa 1937 LFS_02257_3_Agfa_1937 1937 1937 1,937 0 Amateur movie 16 mm Black and white Mute Landesfilmsammlung Baden-Württemberg 49.33212, 8.44866 Haus des Dokumentarfilms Speyer Baden-Baden Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS02257 3 361 Familienaufnahmen am Rhein in Speyer und Baden-Baden Winter 1937: Ein Zehnjähriger mit Schlitten im Schnee, baut einen Schneemann, dekoriert gemeinsam mit einem jungen Paar den Schneemann u.a. mit der Schildmütze eines Gefreiten der Wehrmacht. Schneeballschlacht. Junges Paar beim Spaziergang im Schnee, u.a. am Heidentürmchen im Domgarten. Pferdewagen auf der Straße. Mann klappt Motorhaube an einem Automobil der Marke Opel zu. Zeppelin fährt vorbei (kurz). Familie steigt aus PKW der Marke Ford. Familie mit Sohn und einem jungen Feldwebel in Ausgehuniform bei unbekanntem Spiel im Hof: Kreisförmige Teile aus Gummi werden auf eine quadratische Zielscheibe am Boden geworfen. Ehepaar Lind mit Sohn am Rheinufer bei Speyer. Der Zehnjährige trägt Kniestrümpfe und einen Mantel, im Hintergrund die feste Rheinbrücke im Bau. Ausflug nach Baden-Baden: Fürstenberg-Denkmal am Hungerberg: Engel aus weißem Marmor in einer halbkreisförmigen Säulenhalle, Kurhaus mit Hakenfreuzfahnen, Lichtentaler Allee an der Oos, Blick in die Luisenstraße, Reiherbrunnen, Evangelische Kirche, Brunnenanlage im Rosengarten, u.a. Der stumme Schwarzweißfilm mit einer Länge von knapp sechs Minuten wurde 1937 gedreht, wie das Anfangslogo von Agfa mit der Jahreszahl verrät. Zu sehen sind der Alltag und Ausflüge der Familie Lind in der Region um Speyer, wo Vater Dr. Emil Lind als Pfarrer arbeitete. Die erste Sequenz zeigt Impressionen aus dem Winter. Ein Junge rodelt einen kleinen Hügel hinab und baut im Vorgarten des Hauses einen Schneemann. Der trägt eine für die Wehrmacht typische Schirmmütze, die eine Kokarde in den Nationalfarben und den Reichsadler trägt. Der Schneemann wird von einer jungen Frau und einem jungen Mann inspiziert und mit Kohlestücken dekoriert. Im Anschluss beginnen die Drei eine wilde Schneeballschlacht. In der nächsten Sequenz läuft ein jüngeres Paar durch den winterlichen Dompark in Speyer mit dem Heidetürmchen, das im 13. Jahrhundert gebaut wurde. Das Agfa-Logo leitet einen Orts- und Zeitwechsel ein. Auf der Straße steht ein Auto mit seitlich aufgeklappter Motorhaube, über die sich ein Mann beugt. Die auffällige Nummer 31200 ist kein deutsches Autokennzeichen. Rechts fährt eine bespannte Pferdekutsche mit Fuhrmann und Beifahrer entlang. Die nächste Einstellung zeigt einen Zeppelin, der über die Stadt fliegt. Hierbei handelt es sich um ein Luftschiff der LZ-Reihe. Dieser Anblick war damals nicht ungewöhnlich, da es eine regelmäßige Zeppelin Verbindung zwischen Frankfurt, Düsseldorf und Baden-Baden gab. Zahlungskräftige Gäste konnten dieses Angebot für ihre Reisen nutzen. Baden-Oos besaß einen eigenen Luftschiff Hangar. Dann fährt ein Mercedes-Benz W138, welcher von 1936-1940 produziert wurde, durch die Altstadt von Baden-Baden. Das Auto hält an und die Insassen steigen aus. Das Autokennzeichen verweist auf eine Zulassung in der Pfalz, die damals noch zu Bayern gehörte. Es folgen Aufnahmen von einem Spiel, bei dem flache Scheiben auf ein Spielbrett mit Zahlen geworfen werden, um Punkte zu sammeln. Es spielen ein junger Mann in Uniform, Walter, der Sohn der Familie, sein Vater Emil Lind und der Großvater. Dann unternimmt die Familie einen Ausflug an den Rhein. Im Vordergrund läuft Walter mit seinen Großeltern in schmucker Sonntagskleidung und mit Fotoapparat um den Hals. Im Hafenbecken rudern drei Personen in einem Boot. Im Hintergrund ist der Neubau Salierbrücke bei Speyer zu sehen, einer kombinierten Straßen- und Eisenbahnbrücke. Sie wurde 1938 eröffnet und ersetzte die bisher betriebene Pontonbrücke (siehe Film „Pontonbrücke und neue Rheinbrücke bei Maxau“) Die neue Stahlbrücke wurde am 23. März 1945 durch deutsche Soldaten beim Rückzug gesprengt. Die Familie läuft weiter am Rhein entlang, vorbei an einem älteren Raddampfer. In der nächsten Einstellung sind die Familie und ein weiteres Ehepaar am Fürstenberg Denkmal in Baden-Baden zu sehen, das am Hungerberg oberhalb des neuen Schlosses liegt. Es wurde durch Carl Egon, dem 3. Fürst von Fürstenberg, aus Dankbarkeit errichtet, weil sein Sohn 1862 einen Sturz vom Pferd überlebte. Daraufhin macht die Familie einen Spaziergang in der bekannten Lichtentaler Allee entlang der Oos. Die nächsten Aufnahmen zeigen Häuser, welche sich am Annaberg in Baden-Baden befinden. Danach sieht man die Familie im Innenhof des neuen Schlosses, wo sich außer ihnen weitere Passanten befinden und die schöne Architektur bewundern. Sie bewegen sich in Richtung des Panorama Balkons an der Schlossstaffel, von dem aus sie eine wunderbare Aussicht über Baden-Baden haben, die dann auch gezeigt wird. Baden-Baden hatte sich im 19. Jahrhundert zu einer der bedeutendsten Thermalbadeorte Europas entwickelt. Um den Ansprüchen der internationalen Kurgäste gerecht zu werden, richtete Baden-Baden neben dem Casino Freizeitangebote wie Golf- und Tennisplätze, Thermalbäder und die Rennbahn ein, welche das Stadtbild langfristig prägten. In der nächsten Szene stehen mehrere Personen um den Reiherbrunnen, wo sie ihre Flaschen ausspülen. Das im Brunnen strömende Thermalwasser hatte eine Temperatur von über 40 Grad, was ihn zu einer Touristenattraktion machte. Damals stand der Brunnen auf der Höhe des Sonnenplatzes und wurde 1966 in die Sophienstraße versetzt. Viele Menschen flanieren am prunkvollen Kurhaus entlang, das schon lange als Casino genutzt wird und mit Hakenkreuzfahnen geschmückt ist. Vom Kurhaus aus läuft die Familie über die Lichtentaler Allee bis hin zur Gönneranlage, welche für ihre imposanten Brunnen und Pflanzen bekannt ist. Die Evangelischen Stadtkirche konnte 1867 erst durch Spenden und nach der Gründung einer Stiftung eingeweiht werden. Die folgenden Aufnahmen zeigen das Stadtzentrum am Leopoldsplatz. In der Schlussaufnahme ist das Theater Baden-Baden zu sehen, das sich neben dem Kurhaus am Goetheplatz befindet. Das Theater wurde durch den damaligen Spielbankpächter Edouard Bénazet errichtet und im August 1862 eröffnet. Der Großteil der gezeigten Sehenswürdigkeiten sind der Kurstadt bis heute erhalten geblieben. Sie prägen das Stadtbild von Baden-Baden und sind noch immer Attraktionen für Touristen und Tagesgäste. Magnus Maurath, Paul Schmitz, Julius Pflüger [[Fichier: Familienfilm 4 1.png | vignette | Already back theDer stumme Schwarzweißfilm mit einer Länge von knapp sechs Minuten wurde 1937 gedreht, wie das Anfangslogo von Agfa mit der Jahreszahl verrät. Zu sehen sind der Alltag und Ausflüge der Familie Lind in dn the car was a symbol of prosperity (Photo: LFS)]] The silent black and white film with a length of just under six minutes was shot in 1937, as the Agfa's initial logo with the year reveals. You can see the everyday life and excursions of the Lind family in the region around Speyer, where father Dr. Emil Lind worked as a pastor. The first sequence shows impressions from winter. A boy is sledding down a small hill and building a snowman in the front yard of the house. He wears a peaked cap typical of the Wehrmacht, with a cockade in the national colors and the imperial eagle. The snowman is inspected by a young woman and a young man and decorated with pieces of coal. The three then begin a wild snowball fight. In the next sequence, a younger couple walks through the wintry Dompark in Speyer with the Heideturmchen, which was built in the 13th century. The Agfa logo introduces a change of place and time. A car is parked in the street with the bonnet open to the side and a man leaning over it. The conspicuous number 31200 is not a German license plate. On the right is a horse drawn carriage with a carter and a passenger. The next shot shows a zeppelin flying over the city. This is an airship of the LZ series. This sight was not unusual at the time, as there was a regular Zeppelin connection between Frankfurt, Düsseldorf and Baden-Baden. Wealthy guests could use this offer for their trips. Baden-Oos had its own airship hangar. [[Fichier: Salierbrücke Speyer Photo: Historisches Museum der Pfalz Speyer Franz J. Klimm (CC BY-NC-SA) 2.jpg | vignette | View of the new Salierbrücke from the old pontoon bridge (Photo: Historisches Museum der Pfalz, Speyer (CC_BY -NC-SA)]] Then a Mercedes-Benz W138, which was produced from 1936-1940, drives through the old town of Baden-Baden. The car stops and the occupants get out. The license plate indicates that it was registered in the Palatinate, which at that time still belonged to Bavaria. This is followed by shots of a game in which flat discs are thrown onto a game board with numbers to collect points. A young man in uniform, Walter, the son of the family, his father Emil Lind and the grandfather play. [[Fichier: Familienfilm 4 3.png | vignette | A walk with the grandparents on the Rhine (Photo: LFS)]] Then the family goes on a trip to the Rhine. In the foreground, Walter is walking with his grandparents in smart Sunday clothes and with a camera around his neck. In the harbor basin, three people row in a boat. In the background you can see the new Salier Bridge near Speyer, a combined road and rail bridge. It was opened in 1938 and replaced the previously operated pontoon bridge (see film “Pontoon bridge and new Rhine bridge near Maxau”). The new steel bridge was blown up on March 23, 1945 by German soldiers retreating. The family continues along the Rhine, past an older paddle steamer.
Agfa 1937 Familienfilm 4 Agfa 1937 LFS_02257_3_Agfa_1937 1937 1937 1,937 0 Amateur movie 16 mm Black and white Mute Landesfilmsammlung Baden-Württemberg 49.33212, 8.44866 Haus des Dokumentarfilms Speyer Baden-Baden Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS02257 3 361 Familienaufnahmen am Rhein in Speyer und Baden-Baden Winter 1937: Ein Zehnjähriger mit Schlitten im Schnee, baut einen Schneemann, dekoriert gemeinsam mit einem jungen Paar den Schneemann u.a. mit der Schildmütze eines Gefreiten der Wehrmacht. Schneeballschlacht. Junges Paar beim Spaziergang im Schnee, u.a. am Heidentürmchen im Domgarten. Pferdewagen auf der Straße. Mann klappt Motorhaube an einem Automobil der Marke Opel zu. Zeppelin fährt vorbei (kurz). Familie steigt aus PKW der Marke Ford. Familie mit Sohn und einem jungen Feldwebel in Ausgehuniform bei unbekanntem Spiel im Hof: Kreisförmige Teile aus Gummi werden auf eine quadratische Zielscheibe am Boden geworfen. Ehepaar Lind mit Sohn am Rheinufer bei Speyer. Der Zehnjährige trägt Kniestrümpfe und einen Mantel, im Hintergrund die feste Rheinbrücke im Bau. Ausflug nach Baden-Baden: Fürstenberg-Denkmal am Hungerberg: Engel aus weißem Marmor in einer halbkreisförmigen Säulenhalle, Kurhaus mit Hakenfreuzfahnen, Lichtentaler Allee an der Oos, Blick in die Luisenstraße, Reiherbrunnen, Evangelische Kirche, Brunnenanlage im Rosengarten, u.a. Der stumme Schwarzweißfilm mit einer Länge von knapp sechs Minuten wurde 1937 gedreht, wie das Anfangslogo von Agfa mit der Jahreszahl verrät. Zu sehen sind der Alltag und Ausflüge der Familie Lind in der Region um Speyer, wo Vater Dr. Emil Lind als Pfarrer arbeitete. Die erste Sequenz zeigt Impressionen aus dem Winter. Ein Junge rodelt einen kleinen Hügel hinab und baut im Vorgarten des Hauses einen Schneemann. Der trägt eine für die Wehrmacht typische Schirmmütze, die eine Kokarde in den Nationalfarben und den Reichsadler trägt. Der Schneemann wird von einer jungen Frau und einem jungen Mann inspiziert und mit Kohlestücken dekoriert. Im Anschluss beginnen die Drei eine wilde Schneeballschlacht. In der nächsten Sequenz läuft ein jüngeres Paar durch den winterlichen Dompark in Speyer mit dem Heidetürmchen, das im 13. Jahrhundert gebaut wurde. Das Agfa-Logo leitet einen Orts- und Zeitwechsel ein. Auf der Straße steht ein Auto mit seitlich aufgeklappter Motorhaube, über die sich ein Mann beugt. Die auffällige Nummer 31200 ist kein deutsches Autokennzeichen. Rechts fährt eine bespannte Pferdekutsche mit Fuhrmann und Beifahrer entlang. Die nächste Einstellung zeigt einen Zeppelin, der über die Stadt fliegt. Hierbei handelt es sich um ein Luftschiff der LZ-Reihe. Dieser Anblick war damals nicht ungewöhnlich, da es eine regelmäßige Zeppelin Verbindung zwischen Frankfurt, Düsseldorf und Baden-Baden gab. Zahlungskräftige Gäste konnten dieses Angebot für ihre Reisen nutzen. Baden-Oos besaß einen eigenen Luftschiff Hangar. Dann fährt ein Mercedes-Benz W138, welcher von 1936-1940 produziert wurde, durch die Altstadt von Baden-Baden. Das Auto hält an und die Insassen steigen aus. Das Autokennzeichen verweist auf eine Zulassung in der Pfalz, die damals noch zu Bayern gehörte. Es folgen Aufnahmen von einem Spiel, bei dem flache Scheiben auf ein Spielbrett mit Zahlen geworfen werden, um Punkte zu sammeln. Es spielen ein junger Mann in Uniform, Walter, der Sohn der Familie, sein Vater Emil Lind und der Großvater. Dann unternimmt die Familie einen Ausflug an den Rhein. Im Vordergrund läuft Walter mit seinen Großeltern in schmucker Sonntagskleidung und mit Fotoapparat um den Hals. Im Hafenbecken rudern drei Personen in einem Boot. Im Hintergrund ist der Neubau Salierbrücke bei Speyer zu sehen, einer kombinierten Straßen- und Eisenbahnbrücke. Sie wurde 1938 eröffnet und ersetzte die bisher betriebene Pontonbrücke (siehe Film „Pontonbrücke und neue Rheinbrücke bei Maxau“) Die neue Stahlbrücke wurde am 23. März 1945 durch deutsche Soldaten beim Rückzug gesprengt. Die Familie läuft weiter am Rhein entlang, vorbei an einem älteren Raddampfer. In der nächsten Einstellung sind die Familie und ein weiteres Ehepaar am Fürstenberg Denkmal in Baden-Baden zu sehen, das am Hungerberg oberhalb des neuen Schlosses liegt. Es wurde durch Carl Egon, dem 3. Fürst von Fürstenberg, aus Dankbarkeit errichtet, weil sein Sohn 1862 einen Sturz vom Pferd überlebte. Daraufhin macht die Familie einen Spaziergang in der bekannten Lichtentaler Allee entlang der Oos. Die nächsten Aufnahmen zeigen Häuser, welche sich am Annaberg in Baden-Baden befinden. Danach sieht man die Familie im Innenhof des neuen Schlosses, wo sich außer ihnen weitere Passanten befinden und die schöne Architektur bewundern. Sie bewegen sich in Richtung des Panorama Balkons an der Schlossstaffel, von dem aus sie eine wunderbare Aussicht über Baden-Baden haben, die dann auch gezeigt wird. Baden-Baden hatte sich im 19. Jahrhundert zu einer der bedeutendsten Thermalbadeorte Europas entwickelt. Um den Ansprüchen der internationalen Kurgäste gerecht zu werden, richtete Baden-Baden neben dem Casino Freizeitangebote wie Golf- und Tennisplätze, Thermalbäder und die Rennbahn ein, welche das Stadtbild langfristig prägten. In der nächsten Szene stehen mehrere Personen um den Reiherbrunnen, wo sie ihre Flaschen ausspülen. Das im Brunnen strömende Thermalwasser hatte eine Temperatur von über 40 Grad, was ihn zu einer Touristenattraktion machte. Damals stand der Brunnen auf der Höhe des Sonnenplatzes und wurde 1966 in die Sophienstraße versetzt. Viele Menschen flanieren am prunkvollen Kurhaus entlang, das schon lange als Casino genutzt wird und mit Hakenkreuzfahnen geschmückt ist. Vom Kurhaus aus läuft die Familie über die Lichtentaler Allee bis hin zur Gönneranlage, welche für ihre imposanten Brunnen und Pflanzen bekannt ist. Die Evangelischen Stadtkirche konnte 1867 erst durch Spenden und nach der Gründung einer Stiftung eingeweiht werden. Die folgenden Aufnahmen zeigen das Stadtzentrum am Leopoldsplatz. In der Schlussaufnahme ist das Theater Baden-Baden zu sehen, das sich neben dem Kurhaus am Goetheplatz befindet. Das Theater wurde durch den damaligen Spielbankpächter Edouard Bénazet errichtet und im August 1862 eröffnet. Der Großteil der gezeigten Sehenswürdigkeiten sind der Kurstadt bis heute erhalten geblieben. Sie prägen das Stadtbild von Baden-Baden und sind noch immer Attraktionen für Touristen und Tagesgäste. Magnus Maurath, Paul Schmitz, Julius Pflüger [[Fichier: Familienfilm 4 1.png | vignette | Already back theDer stumme Schwarzweißfilm mit einer Länge von knapp sechs Minuten wurde 1937 gedreht, wie das Anfangslogo von Agfa mit der Jahreszahl verrät. Zu sehen sind der Alltag und Ausflüge der Familie Lind in dn the car was a symbol of prosperity (Photo: LFS)]] The silent black and white film with a length of just under six minutes was shot in 1937, as the Agfa's initial logo with the year reveals. You can see the everyday life and excursions of the Lind family in the region around Speyer, where father Dr. Emil Lind worked as a pastor. The first sequence shows impressions from winter. A boy is sledding down a small hill and building a snowman in the front yard of the house. He wears a peaked cap typical of the Wehrmacht, with a cockade in the national colors and the imperial eagle. The snowman is inspected by a young woman and a young man and decorated with pieces of coal. The three then begin a wild snowball fight. In the next sequence, a younger couple walks through the wintry Dompark in Speyer with the Heideturmchen, which was built in the 13th century. The Agfa logo introduces a change of place and time. A car is parked in the street with the bonnet open to the side and a man leaning over it. The conspicuous number 31200 is not a German license plate. On the right is a horse drawn carriage with a carter and a passenger. The next shot shows a zeppelin flying over the city. This is an airship of the LZ series. This sight was not unusual at the time, as there was a regular Zeppelin connection between Frankfurt, Düsseldorf and Baden-Baden. Wealthy guests could use this offer for their trips. Baden-Oos had its own airship hangar. [[Fichier: Salierbrücke Speyer Photo: Historisches Museum der Pfalz Speyer Franz J. Klimm (CC BY-NC-SA) 2.jpg | vignette | View of the new Salierbrücke from the old pontoon bridge (Photo: Historisches Museum der Pfalz, Speyer (CC_BY -NC-SA)]] Then a Mercedes-Benz W138, which was produced from 1936-1940, drives through the old town of Baden-Baden. The car stops and the occupants get out. The license plate indicates that it was registered in the Palatinate, which at that time still belonged to Bavaria. This is followed by shots of a game in which flat discs are thrown onto a game board with numbers to collect points. A young man in uniform, Walter, the son of the family, his father Emil Lind and the grandfather play. [[Fichier: Familienfilm 4 3.png | vignette | A walk with the grandparents on the Rhine (Photo: LFS)]] Then the family goes on a trip to the Rhine. In the foreground, Walter is walking with his grandparents in smart Sunday clothes and with a camera around his neck. In the harbor basin, three people row in a boat. In the background you can see the new Salier Bridge near Speyer, a combined road and rail bridge. It was opened in 1938 and replaced the previously operated pontoon bridge (see film “Pontoon bridge and new Rhine bridge near Maxau”). The new steel bridge was blown up on March 23, 1945 by German soldiers retreating. The family continues along the Rhine, past an older paddle steamer.
Alemaniische Woche (LFS 02297 4) Alemannische Woche 850 Jahre Freiburg LFS_02297_4_Alemannische_Woche 1970 1970 1,970 201 Amateur movie 16 mm Color Sound movie German Landesfilmsammlung BW 47.99343, 7.83892 Landesfilmsammlung BW Freiburger OB Dr. Eugen Keidel Gäng, Richard Freiburg i.B. Non-Non Haus des Dokumentarfilms Identity Traditions Local festivals LFS 02297 4 0
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Alemanische Woche anlässlich des 850jährigen Stadtjubiläums von Freiburg "Alemannic Week" in Freiburg 1970 Plakat: "Vom 7.-11. Juni 1970 Alemannische Woche zum Stadtjubiläum". ZT: Eröffnung. Eröffnung der Alemannischen Woche im Historischen Kaufhaussaal. Gäste treffen ein, begrüßen sich, Schwenks über Gäste. Mädchenchor mit Chorleiter, v.E. TC: 10:17:26 Schilder des Stadtjubiläums. Seilbahn auf den Schlossberg, Gondeln fahren ab. ZT: Juni 1970 Jugendball in der Stadthalle. Musikband und Redner auf der Bühne, tanzende Paare. Spaziergänger an der Dreisam. [[Fichier:Alemannische Woche 5.png|vignette|Die Alemannische Woche war Teil des Programms zum 850. Stadtjubiläum (Foto: LFS)]] Der Farbfilm wurde 1970 zum 850-jährigen Jubiläum der Stadt Freiburg von Helmut Eckert mit einer 16mm-Kamera gedreht und mit Musik unterlegt. Er ist Teil seines Films zum Stadtjubiläum. Als einer der Höhepunkte wurde die „Alemannische Woche“ bezeichnet, die hier dokumentiert ist. Die erste Alemannische Woche fand 1926 mit einer „Vortragsfolge über Kultur und Kunst“ statt und wurde bis 1930 vom Verein „Badische Heimat e.V.“ organisiert. An diese Tradition wollte man anknüpfen. Die viertägige Veranstaltung begann am Montag, den 8. Juni und dauerte bis Donnerstag, den 11. Juni. Ursprünglich war 1970 ein Trachtentreffen in Gengenbach geplant, das wegen des großen internationalen Trachtentreffens (siehe Film: Großer Umzug) zum Jubiläum in Freiburg verschoben wurde. Mit der Programmgestaltung wurde der damalige städtische Direktor und Dialektdichter Karl Kurrus beauftragt. [[Fichier:Alemannische Woche 2.png|vignette|Der Film bietet auch Impressionen aus Freiburg wie die Schlossbergbahn (Foto: LFS)]] Der Film beginnt mit dem Werbeplakat für die Alemannische Woche und dann der „Eröffnung“. Die Aufnahme zeigt das Gemälde von Kaiser Joseph II, das im Kaisersaal des historischen Kaufhauses hängt. Davor steht ein aufwändiges Gesteck mit Steppenkerzen und Strahlen-Chrysanthemen. Nach Begrüßung der Ehrengäste und Honoratioren wird die alemannische Woche durch Oberbürgermeister Dr. Eugen Keidel eröffnet. Zu sehen ist auch der Schriftsteller Richard Gäng (Scheffelpreisträger 1952) – allerdings beide nicht mit O-Ton. Stattdessen wird der Gesang des Freiburger Kinderchors, der im Anschluss zu sehen ist, unter die gesamte Aufnahme gelegt. Sie sind insgesamt zu dunkel, da die Räume von Eckert nicht genügend ausgeleuchtet werden konnten. Im Film zu sehen sind Impressionen aus der Stadt sowie Infotafeln mit dem Programm der Jubiläumswoche und die Schlossberg- und die Schauinsland-Seilbahn. Unterlegt sind die Bilder mit dem Lied: „Der Schwarzwälder im Breisgau“ von Johann Peter Hebel. Die Schauinsland-Bahn existiert bis heute in ihrer damaligen Form, während die Schlossberg-Seilbahn durch die Schlossbergbahn ersetzt wurde. In der nächsten Sequenz zeigt Eckert laut Zwischentitel den Jugendball in der Stadthalle am 9. Juni 1970. Gezeigt wird eine sechsköpfige Popgruppe auf der Bühne, die Ansprache eines nicht identifizierten Herrn und von Oberbürgermeister Dr. Keidel und schließlich tanzende Paare, die festlich gekleidet sind. Zum Abschluss ist ein Fahnenturm mit dem Logo der 850-Jahr-Feier und diversen Fahnen zu sehen, darunter die österreichische Flagge für die Partnerstadt Innsbruck (Partnerstadt seit 1963) sowie die italienische Flagge stellvertretend für die Stadt Padua (Partnerstadt seit 1967). Die französische Flagge ist auf dem Material nicht erkennbar (Besançon ist Partnerstadt seit 1959). Die rotweiße Flagge in der Mitte steht für Freiburg. Die letzte Einstellung zeigt Freiburgs das Ufer der Dreisam bei schönstem Sommerwetter. [[Fichier:Alemannische Woche 3.png|vignette|Auch ein Jugendball mit einer Beatband wurde geboten (Foto: LFS)]] Verschiedene Programmpunkte der Alemannischen Woche werden in dem Film nicht gewürdigt. Am Dienstag, 9. Juni 1970 fand im Kaisersaal eine Dichterlesung unter dem Motto „D Heimetsproch in Wort un Lied“ („Die Heimatsprache in Wort und Lied“) statt. Die Lesungen waren alle in alemannischer Sprache. Baden war vertreten durch Hubert Baum, einem Freiburger Schriftsteller (Träger Hebelplakette 1970) und Gerhard Jung aus Lörrach. Für das Elsass kamen Prof. Emile Storck aus Guebwiler sowie der Bibliothekar Nathan Katz aus Mulhouse. Aus der Schweiz nahmen die Schriftsteller Hermann Schneider-Herold und Albert Bächtold (Hebelpreisträger 1964) aus Zürich teil und aus Österreich Natalie Beer und Otto Borger. Zum Auftakt des Abends war es dem Organisator besonders wichtig, ein Zitat aus „Der Wegweiser“ von Johann Peter Hebel zu lesen, denn er war nicht nur badischer Landtagsabgeordneter in Karlsruhe, sondern beschäftigte sich viel mit der alemannischen Sprache und förderte die Bekanntheit der Mundart mit seinem berühmten Werk „Alemannische Gedichte“. Der Abend wurde musikalisch mit alemannischen Liedern vom Ensemble Vocal aus Colmar begleitet. Am Mittwoch, den 10. Juni 1970 fand im Theater im Kolpinghaus um 20:00 Uhr die Uraufführung des Stücks „Erasmus vom Stillen Winkel“ von Kurt Heynicke durch die Alemannische Bühne Freiburg statt. Am Donnerstag schloss Prof. Dr. Bruno Boesch, der damalige Rektor der Universität Freiburg, mit seinem Vortrag „Zweimal 850 Jahre Alemannisch“ das Programm ab. Dabei wurde er begleitet von Schwarzwälder Musikanten. Als Höhepunkt der 850-Jahres-Feier der Stadt Freiburg war die Alemannische Woche für die beteiligten Redner, Gäste und Muttersprachler aus Frankreich, Österreich, Deutschland und der Schweiz eine gelungene Fortführung der bis 1930 bestehenden „in der Vergangenheit durch politische Wirren gestörten Tradition“, wie es in einem Brief der Veranstalter nach Paris formuliert wurde. Auf der Einladungskarte betonte OB Keidel, „daß diese Veranstaltung die Menschen des gemeinsamen Sprachraumes auf dem Wege zu einem friedlichen Europa einander näherbringt.“ Es war ein gelungenes Vorhaben, die vier Länder zu vereinen, um sich gemeinsam über die alemannische Sprache und Kultur auszutauschen und ebnete den Weg für eine Weiterführung der traditionellen Alemannischen Woche. Dennis Gründel [[Fichier:Alemannische Woche 5.png|vignette|The Alemannic Week was part of the program of the 850th anniversary of Freiburg (Foto: LFS)]] The color film was shot in 1970 for the 850th anniversary of the city of Freiburg by Helmut Eckert with a 16mm camera and accompanied by music ands commentary. It is part of his film for the city anniversary. One of the highlights was the "Alemannic Week", which is documented here. The first Alemannic Week took place in 1926 with a "series of lectures on culture and art" and was organized by the association "Badische Heimat e.V." until 1930. One wanted to build on this tradition. The four day event began on Monday June 8th and continued through Thursday June 11th. Originally a costume meeting was planned in Gengenbach in 1970, but it was postponed to the anniversary in Freiburg due to the large international costume meeting (see film: "Großer Umzug"). The then municipal director and dialect poet Karl Kurrus was commissioned to design the program. [[Fichier:Alemannische Woche 2.png|vignette|The film also offers impressions from Freiburg such as the Schlossbergbahn (Foto: LFS)]] The film begins with the advertising poster for the Alemannic Week and then the 'opening'. The film shows the painting of Emperor Joseph II that hangs in the imperial hall of the historic department store. In front of it is an elaborate arrangement with steppe candles and ray chrysanthemums. After the guests of honor and dignitaries have been welcomed, the Alemannic Week will be started by Mayor Dr. Eugen Keidel opens. You can also see the writer Richard Gäng (Scheffel Prize winner 1952) - but neither of them with original sound. Instead, the singing of the Freiburg Children's Choir, which can be seen afterwards, is placed under the entire recording. Overall, the shots are too dark because the rooms could not be sufficiently illuminated by the filmmaker. The film shows impressions from the city as well as information boards with the program for the anniversary week and the Schlossberg and Schauinsland cable cars. The pictures are underlaid with the song: "The Black Forest in Breisgau" by Johann Peter Hebel. The Schauinsland cable car still exists today in its former form, while the Schlossberg cable car was replaced by the Schlossberg cable car. In the next sequence, according to the title, Eckert shows the youth ball in the town hall on June 9, 1970. A six-member pop group is shown on the stage, the address of an unidentified gentleman and Lord Mayor Dr. Keidel and finally dancing couples who are festively dressed. Finally, a flag tower with the logo of the 850th anniversary celebration and various flags can be seen, including the Austrian flag for the twin city Innsbruck (twin city since 1963) and the Italian flag representing the city of Padua (twin city since 1967). The French flag cannot be seen on the material (Besançon has been a twin town since 1959). The red and white flag in the middle stands for Freiburg. The last shot shows Freiburg's banks of the Dreisam in beautiful summer weather. [[Fichier:Alemannische Woche 3.png|vignette|A dance evening with a beat band was offered at the youth ball (Foto: LFS)]] Various program items of the Alemannic Week can not be recognized in the film. On Tuesday, June 9th, 1970, a poetry reading took place in the Kaisersaal under the motto "D Heimetsproch in Wort un Lied" ("The native language in words and songs"). The readings were all in Alemannic. Baden was represented by Hubert Baum, a Freiburg writer (Hebel prize 1970) and Gerhard Jung from Lörrach. Prof. Emile Storck from Guebwiler and the librarian Nathan Katz from Mulhouse came to Alsace. The writers Hermann Schneider-Herold and Albert Bächtold (Hebel prize 1964) from Zurich took part from Switzerland and Natalie Beer and Otto Borger from Austria. At the beginning of the evening it was particularly important for the organizer to read a quote from "The Guide" by Johann Peter Hebel, because he was not only a member of the Baden state parliament in Karlsruhe, but also dealt a lot with the Alemannic language and promoted the familiarity of the dialect his famous work "Alemannic Poems". The evening was accompanied musically with Alemannic songs by the Ensemble Vocal from Colmar. On Wednesday, June 10, 1970, at 8:00 pm, the theater in the Kolpinghaus gave the world premiere of Kurt Heynicke's play "Erasmus vom Stillen Winkel" by the Alemannische Bühne Freiburg. On Thursday, Prof. Dr. Bruno Boesch, the then rector of the University of Freiburg, finished the program with his lecture “Twice 850 Years of Alemannic”. He was accompanied by musicians from the Black Forest. As the highlight of the 850th anniversary of the city of Freiburg, the Alemannic Week was a successful continuation of the "tradition disturbed in the past by political turmoil" that existed until 1930 for the speakers, guests and native speakers from France, Austria, Germany and Switzerland, as it was formulated in a letter from the organizers to Paris. On the invitation card, OB Keidel emphasized "that this event brings the people of the common language area closer together on the way to a peaceful Europe." It was a successful project to unite the four countries in order to exchange ideas about the Alemannic language and culture paved the way for a continuation of the traditional Alemannic week. Dennis Gründel
Alemaniische Woche (LFS 02297 4) Alemannische Woche 850 Jahre Freiburg LFS_02297_4_Alemannische_Woche 1970 1970 1,970 201 Amateur movie 16 mm Color Sound movie German Landesfilmsammlung BW 47.99343, 7.83892 Landesfilmsammlung BW Freiburger OB Dr. Eugen Keidel Gäng, Richard Freiburg i.B. Non-Non Haus des Dokumentarfilms Identity Traditions Local festivals LFS 02297 4 0
LFS02297_4_Alemannische Woche.jpg
Alemanische Woche anlässlich des 850jährigen Stadtjubiläums von Freiburg "Alemannic Week" in Freiburg 1970 Plakat: "Vom 7.-11. Juni 1970 Alemannische Woche zum Stadtjubiläum". ZT: Eröffnung. Eröffnung der Alemannischen Woche im Historischen Kaufhaussaal. Gäste treffen ein, begrüßen sich, Schwenks über Gäste. Mädchenchor mit Chorleiter, v.E. TC: 10:17:26 Schilder des Stadtjubiläums. Seilbahn auf den Schlossberg, Gondeln fahren ab. ZT: Juni 1970 Jugendball in der Stadthalle. Musikband und Redner auf der Bühne, tanzende Paare. Spaziergänger an der Dreisam. [[Fichier:Alemannische Woche 5.png|vignette|Die Alemannische Woche war Teil des Programms zum 850. Stadtjubiläum (Foto: LFS)]] Der Farbfilm wurde 1970 zum 850-jährigen Jubiläum der Stadt Freiburg von Helmut Eckert mit einer 16mm-Kamera gedreht und mit Musik unterlegt. Er ist Teil seines Films zum Stadtjubiläum. Als einer der Höhepunkte wurde die „Alemannische Woche“ bezeichnet, die hier dokumentiert ist. Die erste Alemannische Woche fand 1926 mit einer „Vortragsfolge über Kultur und Kunst“ statt und wurde bis 1930 vom Verein „Badische Heimat e.V.“ organisiert. An diese Tradition wollte man anknüpfen. Die viertägige Veranstaltung begann am Montag, den 8. Juni und dauerte bis Donnerstag, den 11. Juni. Ursprünglich war 1970 ein Trachtentreffen in Gengenbach geplant, das wegen des großen internationalen Trachtentreffens (siehe Film: Großer Umzug) zum Jubiläum in Freiburg verschoben wurde. Mit der Programmgestaltung wurde der damalige städtische Direktor und Dialektdichter Karl Kurrus beauftragt. [[Fichier:Alemannische Woche 2.png|vignette|Der Film bietet auch Impressionen aus Freiburg wie die Schlossbergbahn (Foto: LFS)]] Der Film beginnt mit dem Werbeplakat für die Alemannische Woche und dann der „Eröffnung“. Die Aufnahme zeigt das Gemälde von Kaiser Joseph II, das im Kaisersaal des historischen Kaufhauses hängt. Davor steht ein aufwändiges Gesteck mit Steppenkerzen und Strahlen-Chrysanthemen. Nach Begrüßung der Ehrengäste und Honoratioren wird die alemannische Woche durch Oberbürgermeister Dr. Eugen Keidel eröffnet. Zu sehen ist auch der Schriftsteller Richard Gäng (Scheffelpreisträger 1952) – allerdings beide nicht mit O-Ton. Stattdessen wird der Gesang des Freiburger Kinderchors, der im Anschluss zu sehen ist, unter die gesamte Aufnahme gelegt. Sie sind insgesamt zu dunkel, da die Räume von Eckert nicht genügend ausgeleuchtet werden konnten. Im Film zu sehen sind Impressionen aus der Stadt sowie Infotafeln mit dem Programm der Jubiläumswoche und die Schlossberg- und die Schauinsland-Seilbahn. Unterlegt sind die Bilder mit dem Lied: „Der Schwarzwälder im Breisgau“ von Johann Peter Hebel. Die Schauinsland-Bahn existiert bis heute in ihrer damaligen Form, während die Schlossberg-Seilbahn durch die Schlossbergbahn ersetzt wurde. In der nächsten Sequenz zeigt Eckert laut Zwischentitel den Jugendball in der Stadthalle am 9. Juni 1970. Gezeigt wird eine sechsköpfige Popgruppe auf der Bühne, die Ansprache eines nicht identifizierten Herrn und von Oberbürgermeister Dr. Keidel und schließlich tanzende Paare, die festlich gekleidet sind. Zum Abschluss ist ein Fahnenturm mit dem Logo der 850-Jahr-Feier und diversen Fahnen zu sehen, darunter die österreichische Flagge für die Partnerstadt Innsbruck (Partnerstadt seit 1963) sowie die italienische Flagge stellvertretend für die Stadt Padua (Partnerstadt seit 1967). Die französische Flagge ist auf dem Material nicht erkennbar (Besançon ist Partnerstadt seit 1959). Die rotweiße Flagge in der Mitte steht für Freiburg. Die letzte Einstellung zeigt Freiburgs das Ufer der Dreisam bei schönstem Sommerwetter. [[Fichier:Alemannische Woche 3.png|vignette|Auch ein Jugendball mit einer Beatband wurde geboten (Foto: LFS)]] Verschiedene Programmpunkte der Alemannischen Woche werden in dem Film nicht gewürdigt. Am Dienstag, 9. Juni 1970 fand im Kaisersaal eine Dichterlesung unter dem Motto „D Heimetsproch in Wort un Lied“ („Die Heimatsprache in Wort und Lied“) statt. Die Lesungen waren alle in alemannischer Sprache. Baden war vertreten durch Hubert Baum, einem Freiburger Schriftsteller (Träger Hebelplakette 1970) und Gerhard Jung aus Lörrach. Für das Elsass kamen Prof. Emile Storck aus Guebwiler sowie der Bibliothekar Nathan Katz aus Mulhouse. Aus der Schweiz nahmen die Schriftsteller Hermann Schneider-Herold und Albert Bächtold (Hebelpreisträger 1964) aus Zürich teil und aus Österreich Natalie Beer und Otto Borger. Zum Auftakt des Abends war es dem Organisator besonders wichtig, ein Zitat aus „Der Wegweiser“ von Johann Peter Hebel zu lesen, denn er war nicht nur badischer Landtagsabgeordneter in Karlsruhe, sondern beschäftigte sich viel mit der alemannischen Sprache und förderte die Bekanntheit der Mundart mit seinem berühmten Werk „Alemannische Gedichte“. Der Abend wurde musikalisch mit alemannischen Liedern vom Ensemble Vocal aus Colmar begleitet. Am Mittwoch, den 10. Juni 1970 fand im Theater im Kolpinghaus um 20:00 Uhr die Uraufführung des Stücks „Erasmus vom Stillen Winkel“ von Kurt Heynicke durch die Alemannische Bühne Freiburg statt. Am Donnerstag schloss Prof. Dr. Bruno Boesch, der damalige Rektor der Universität Freiburg, mit seinem Vortrag „Zweimal 850 Jahre Alemannisch“ das Programm ab. Dabei wurde er begleitet von Schwarzwälder Musikanten. Als Höhepunkt der 850-Jahres-Feier der Stadt Freiburg war die Alemannische Woche für die beteiligten Redner, Gäste und Muttersprachler aus Frankreich, Österreich, Deutschland und der Schweiz eine gelungene Fortführung der bis 1930 bestehenden „in der Vergangenheit durch politische Wirren gestörten Tradition“, wie es in einem Brief der Veranstalter nach Paris formuliert wurde. Auf der Einladungskarte betonte OB Keidel, „daß diese Veranstaltung die Menschen des gemeinsamen Sprachraumes auf dem Wege zu einem friedlichen Europa einander näherbringt.“ Es war ein gelungenes Vorhaben, die vier Länder zu vereinen, um sich gemeinsam über die alemannische Sprache und Kultur auszutauschen und ebnete den Weg für eine Weiterführung der traditionellen Alemannischen Woche. Dennis Gründel [[Fichier:Alemannische Woche 5.png|vignette|The Alemannic Week was part of the program of the 850th anniversary of Freiburg (Foto: LFS)]] The color film was shot in 1970 for the 850th anniversary of the city of Freiburg by Helmut Eckert with a 16mm camera and accompanied by music ands commentary. It is part of his film for the city anniversary. One of the highlights was the "Alemannic Week", which is documented here. The first Alemannic Week took place in 1926 with a "series of lectures on culture and art" and was organized by the association "Badische Heimat e.V." until 1930. One wanted to build on this tradition. The four day event began on Monday June 8th and continued through Thursday June 11th. Originally a costume meeting was planned in Gengenbach in 1970, but it was postponed to the anniversary in Freiburg due to the large international costume meeting (see film: "Großer Umzug"). The then municipal director and dialect poet Karl Kurrus was commissioned to design the program. [[Fichier:Alemannische Woche 2.png|vignette|The film also offers impressions from Freiburg such as the Schlossbergbahn (Foto: LFS)]] The film begins with the advertising poster for the Alemannic Week and then the 'opening'. The film shows the painting of Emperor Joseph II that hangs in the imperial hall of the historic department store. In front of it is an elaborate arrangement with steppe candles and ray chrysanthemums. After the guests of honor and dignitaries have been welcomed, the Alemannic Week will be started by Mayor Dr. Eugen Keidel opens. You can also see the writer Richard Gäng (Scheffel Prize winner 1952) - but neither of them with original sound. Instead, the singing of the Freiburg Children's Choir, which can be seen afterwards, is placed under the entire recording. Overall, the shots are too dark because the rooms could not be sufficiently illuminated by the filmmaker. The film shows impressions from the city as well as information boards with the program for the anniversary week and the Schlossberg and Schauinsland cable cars. The pictures are underlaid with the song: "The Black Forest in Breisgau" by Johann Peter Hebel. The Schauinsland cable car still exists today in its former form, while the Schlossberg cable car was replaced by the Schlossberg cable car. In the next sequence, according to the title, Eckert shows the youth ball in the town hall on June 9, 1970. A six-member pop group is shown on the stage, the address of an unidentified gentleman and Lord Mayor Dr. Keidel and finally dancing couples who are festively dressed. Finally, a flag tower with the logo of the 850th anniversary celebration and various flags can be seen, including the Austrian flag for the twin city Innsbruck (twin city since 1963) and the Italian flag representing the city of Padua (twin city since 1967). The French flag cannot be seen on the material (Besançon has been a twin town since 1959). The red and white flag in the middle stands for Freiburg. The last shot shows Freiburg's banks of the Dreisam in beautiful summer weather. [[Fichier:Alemannische Woche 3.png|vignette|A dance evening with a beat band was offered at the youth ball (Foto: LFS)]] Various program items of the Alemannic Week can not be recognized in the film. On Tuesday, June 9th, 1970, a poetry reading took place in the Kaisersaal under the motto "D Heimetsproch in Wort un Lied" ("The native language in words and songs"). The readings were all in Alemannic. Baden was represented by Hubert Baum, a Freiburg writer (Hebel prize 1970) and Gerhard Jung from Lörrach. Prof. Emile Storck from Guebwiler and the librarian Nathan Katz from Mulhouse came to Alsace. The writers Hermann Schneider-Herold and Albert Bächtold (Hebel prize 1964) from Zurich took part from Switzerland and Natalie Beer and Otto Borger from Austria. At the beginning of the evening it was particularly important for the organizer to read a quote from "The Guide" by Johann Peter Hebel, because he was not only a member of the Baden state parliament in Karlsruhe, but also dealt a lot with the Alemannic language and promoted the familiarity of the dialect his famous work "Alemannic Poems". The evening was accompanied musically with Alemannic songs by the Ensemble Vocal from Colmar. On Wednesday, June 10, 1970, at 8:00 pm, the theater in the Kolpinghaus gave the world premiere of Kurt Heynicke's play "Erasmus vom Stillen Winkel" by the Alemannische Bühne Freiburg. On Thursday, Prof. Dr. Bruno Boesch, the then rector of the University of Freiburg, finished the program with his lecture “Twice 850 Years of Alemannic”. He was accompanied by musicians from the Black Forest. As the highlight of the 850th anniversary of the city of Freiburg, the Alemannic Week was a successful continuation of the "tradition disturbed in the past by political turmoil" that existed until 1930 for the speakers, guests and native speakers from France, Austria, Germany and Switzerland, as it was formulated in a letter from the organizers to Paris. On the invitation card, OB Keidel emphasized "that this event brings the people of the common language area closer together on the way to a peaceful Europe." It was a successful project to unite the four countries in order to exchange ideas about the Alemannic language and culture paved the way for a continuation of the traditional Alemannic week. Dennis Gründel
Alemaniische Woche (LFS 02297 4) Alemannische Woche 850 Jahre Freiburg LFS_02297_4_Alemannische_Woche 1970 1970 1,970 201 Amateur movie 16 mm Color Sound movie German Landesfilmsammlung BW 47.99343, 7.83892 Landesfilmsammlung BW Freiburger OB Dr. Eugen Keidel Gäng, Richard Freiburg i.B. Non-Non Haus des Dokumentarfilms Identity Traditions Local festivals LFS 02297 4 0
LFS02297_4_Alemannische Woche.jpg
Alemanische Woche anlässlich des 850jährigen Stadtjubiläums von Freiburg "Alemannic Week" in Freiburg 1970 Plakat: "Vom 7.-11. Juni 1970 Alemannische Woche zum Stadtjubiläum". ZT: Eröffnung. Eröffnung der Alemannischen Woche im Historischen Kaufhaussaal. Gäste treffen ein, begrüßen sich, Schwenks über Gäste. Mädchenchor mit Chorleiter, v.E. TC: 10:17:26 Schilder des Stadtjubiläums. Seilbahn auf den Schlossberg, Gondeln fahren ab. ZT: Juni 1970 Jugendball in der Stadthalle. Musikband und Redner auf der Bühne, tanzende Paare. Spaziergänger an der Dreisam. [[Fichier:Alemannische Woche 5.png|vignette|Die Alemannische Woche war Teil des Programms zum 850. Stadtjubiläum (Foto: LFS)]] Der Farbfilm wurde 1970 zum 850-jährigen Jubiläum der Stadt Freiburg von Helmut Eckert mit einer 16mm-Kamera gedreht und mit Musik unterlegt. Er ist Teil seines Films zum Stadtjubiläum. Als einer der Höhepunkte wurde die „Alemannische Woche“ bezeichnet, die hier dokumentiert ist. Die erste Alemannische Woche fand 1926 mit einer „Vortragsfolge über Kultur und Kunst“ statt und wurde bis 1930 vom Verein „Badische Heimat e.V.“ organisiert. An diese Tradition wollte man anknüpfen. Die viertägige Veranstaltung begann am Montag, den 8. Juni und dauerte bis Donnerstag, den 11. Juni. Ursprünglich war 1970 ein Trachtentreffen in Gengenbach geplant, das wegen des großen internationalen Trachtentreffens (siehe Film: Großer Umzug) zum Jubiläum in Freiburg verschoben wurde. Mit der Programmgestaltung wurde der damalige städtische Direktor und Dialektdichter Karl Kurrus beauftragt. [[Fichier:Alemannische Woche 2.png|vignette|Der Film bietet auch Impressionen aus Freiburg wie die Schlossbergbahn (Foto: LFS)]] Der Film beginnt mit dem Werbeplakat für die Alemannische Woche und dann der „Eröffnung“. Die Aufnahme zeigt das Gemälde von Kaiser Joseph II, das im Kaisersaal des historischen Kaufhauses hängt. Davor steht ein aufwändiges Gesteck mit Steppenkerzen und Strahlen-Chrysanthemen. Nach Begrüßung der Ehrengäste und Honoratioren wird die alemannische Woche durch Oberbürgermeister Dr. Eugen Keidel eröffnet. Zu sehen ist auch der Schriftsteller Richard Gäng (Scheffelpreisträger 1952) – allerdings beide nicht mit O-Ton. Stattdessen wird der Gesang des Freiburger Kinderchors, der im Anschluss zu sehen ist, unter die gesamte Aufnahme gelegt. Sie sind insgesamt zu dunkel, da die Räume von Eckert nicht genügend ausgeleuchtet werden konnten. Im Film zu sehen sind Impressionen aus der Stadt sowie Infotafeln mit dem Programm der Jubiläumswoche und die Schlossberg- und die Schauinsland-Seilbahn. Unterlegt sind die Bilder mit dem Lied: „Der Schwarzwälder im Breisgau“ von Johann Peter Hebel. Die Schauinsland-Bahn existiert bis heute in ihrer damaligen Form, während die Schlossberg-Seilbahn durch die Schlossbergbahn ersetzt wurde. In der nächsten Sequenz zeigt Eckert laut Zwischentitel den Jugendball in der Stadthalle am 9. Juni 1970. Gezeigt wird eine sechsköpfige Popgruppe auf der Bühne, die Ansprache eines nicht identifizierten Herrn und von Oberbürgermeister Dr. Keidel und schließlich tanzende Paare, die festlich gekleidet sind. Zum Abschluss ist ein Fahnenturm mit dem Logo der 850-Jahr-Feier und diversen Fahnen zu sehen, darunter die österreichische Flagge für die Partnerstadt Innsbruck (Partnerstadt seit 1963) sowie die italienische Flagge stellvertretend für die Stadt Padua (Partnerstadt seit 1967). Die französische Flagge ist auf dem Material nicht erkennbar (Besançon ist Partnerstadt seit 1959). Die rotweiße Flagge in der Mitte steht für Freiburg. Die letzte Einstellung zeigt Freiburgs das Ufer der Dreisam bei schönstem Sommerwetter. [[Fichier:Alemannische Woche 3.png|vignette|Auch ein Jugendball mit einer Beatband wurde geboten (Foto: LFS)]] Verschiedene Programmpunkte der Alemannischen Woche werden in dem Film nicht gewürdigt. Am Dienstag, 9. Juni 1970 fand im Kaisersaal eine Dichterlesung unter dem Motto „D Heimetsproch in Wort un Lied“ („Die Heimatsprache in Wort und Lied“) statt. Die Lesungen waren alle in alemannischer Sprache. Baden war vertreten durch Hubert Baum, einem Freiburger Schriftsteller (Träger Hebelplakette 1970) und Gerhard Jung aus Lörrach. Für das Elsass kamen Prof. Emile Storck aus Guebwiler sowie der Bibliothekar Nathan Katz aus Mulhouse. Aus der Schweiz nahmen die Schriftsteller Hermann Schneider-Herold und Albert Bächtold (Hebelpreisträger 1964) aus Zürich teil und aus Österreich Natalie Beer und Otto Borger. Zum Auftakt des Abends war es dem Organisator besonders wichtig, ein Zitat aus „Der Wegweiser“ von Johann Peter Hebel zu lesen, denn er war nicht nur badischer Landtagsabgeordneter in Karlsruhe, sondern beschäftigte sich viel mit der alemannischen Sprache und förderte die Bekanntheit der Mundart mit seinem berühmten Werk „Alemannische Gedichte“. Der Abend wurde musikalisch mit alemannischen Liedern vom Ensemble Vocal aus Colmar begleitet. Am Mittwoch, den 10. Juni 1970 fand im Theater im Kolpinghaus um 20:00 Uhr die Uraufführung des Stücks „Erasmus vom Stillen Winkel“ von Kurt Heynicke durch die Alemannische Bühne Freiburg statt. Am Donnerstag schloss Prof. Dr. Bruno Boesch, der damalige Rektor der Universität Freiburg, mit seinem Vortrag „Zweimal 850 Jahre Alemannisch“ das Programm ab. Dabei wurde er begleitet von Schwarzwälder Musikanten. Als Höhepunkt der 850-Jahres-Feier der Stadt Freiburg war die Alemannische Woche für die beteiligten Redner, Gäste und Muttersprachler aus Frankreich, Österreich, Deutschland und der Schweiz eine gelungene Fortführung der bis 1930 bestehenden „in der Vergangenheit durch politische Wirren gestörten Tradition“, wie es in einem Brief der Veranstalter nach Paris formuliert wurde. Auf der Einladungskarte betonte OB Keidel, „daß diese Veranstaltung die Menschen des gemeinsamen Sprachraumes auf dem Wege zu einem friedlichen Europa einander näherbringt.“ Es war ein gelungenes Vorhaben, die vier Länder zu vereinen, um sich gemeinsam über die alemannische Sprache und Kultur auszutauschen und ebnete den Weg für eine Weiterführung der traditionellen Alemannischen Woche. Dennis Gründel [[Fichier:Alemannische Woche 5.png|vignette|The Alemannic Week was part of the program of the 850th anniversary of Freiburg (Foto: LFS)]] The color film was shot in 1970 for the 850th anniversary of the city of Freiburg by Helmut Eckert with a 16mm camera and accompanied by music ands commentary. It is part of his film for the city anniversary. One of the highlights was the "Alemannic Week", which is documented here. The first Alemannic Week took place in 1926 with a "series of lectures on culture and art" and was organized by the association "Badische Heimat e.V." until 1930. One wanted to build on this tradition. The four day event began on Monday June 8th and continued through Thursday June 11th. Originally a costume meeting was planned in Gengenbach in 1970, but it was postponed to the anniversary in Freiburg due to the large international costume meeting (see film: "Großer Umzug"). The then municipal director and dialect poet Karl Kurrus was commissioned to design the program. [[Fichier:Alemannische Woche 2.png|vignette|The film also offers impressions from Freiburg such as the Schlossbergbahn (Foto: LFS)]] The film begins with the advertising poster for the Alemannic Week and then the 'opening'. The film shows the painting of Emperor Joseph II that hangs in the imperial hall of the historic department store. In front of it is an elaborate arrangement with steppe candles and ray chrysanthemums. After the guests of honor and dignitaries have been welcomed, the Alemannic Week will be started by Mayor Dr. Eugen Keidel opens. You can also see the writer Richard Gäng (Scheffel Prize winner 1952) - but neither of them with original sound. Instead, the singing of the Freiburg Children's Choir, which can be seen afterwards, is placed under the entire recording. Overall, the shots are too dark because the rooms could not be sufficiently illuminated by the filmmaker. The film shows impressions from the city as well as information boards with the program for the anniversary week and the Schlossberg and Schauinsland cable cars. The pictures are underlaid with the song: "The Black Forest in Breisgau" by Johann Peter Hebel. The Schauinsland cable car still exists today in its former form, while the Schlossberg cable car was replaced by the Schlossberg cable car. In the next sequence, according to the title, Eckert shows the youth ball in the town hall on June 9, 1970. A six-member pop group is shown on the stage, the address of an unidentified gentleman and Lord Mayor Dr. Keidel and finally dancing couples who are festively dressed. Finally, a flag tower with the logo of the 850th anniversary celebration and various flags can be seen, including the Austrian flag for the twin city Innsbruck (twin city since 1963) and the Italian flag representing the city of Padua (twin city since 1967). The French flag cannot be seen on the material (Besançon has been a twin town since 1959). The red and white flag in the middle stands for Freiburg. The last shot shows Freiburg's banks of the Dreisam in beautiful summer weather. [[Fichier:Alemannische Woche 3.png|vignette|A dance evening with a beat band was offered at the youth ball (Foto: LFS)]] Various program items of the Alemannic Week can not be recognized in the film. On Tuesday, June 9th, 1970, a poetry reading took place in the Kaisersaal under the motto "D Heimetsproch in Wort un Lied" ("The native language in words and songs"). The readings were all in Alemannic. Baden was represented by Hubert Baum, a Freiburg writer (Hebel prize 1970) and Gerhard Jung from Lörrach. Prof. Emile Storck from Guebwiler and the librarian Nathan Katz from Mulhouse came to Alsace. The writers Hermann Schneider-Herold and Albert Bächtold (Hebel prize 1964) from Zurich took part from Switzerland and Natalie Beer and Otto Borger from Austria. At the beginning of the evening it was particularly important for the organizer to read a quote from "The Guide" by Johann Peter Hebel, because he was not only a member of the Baden state parliament in Karlsruhe, but also dealt a lot with the Alemannic language and promoted the familiarity of the dialect his famous work "Alemannic Poems". The evening was accompanied musically with Alemannic songs by the Ensemble Vocal from Colmar. On Wednesday, June 10, 1970, at 8:00 pm, the theater in the Kolpinghaus gave the world premiere of Kurt Heynicke's play "Erasmus vom Stillen Winkel" by the Alemannische Bühne Freiburg. On Thursday, Prof. Dr. Bruno Boesch, the then rector of the University of Freiburg, finished the program with his lecture “Twice 850 Years of Alemannic”. He was accompanied by musicians from the Black Forest. As the highlight of the 850th anniversary of the city of Freiburg, the Alemannic Week was a successful continuation of the "tradition disturbed in the past by political turmoil" that existed until 1930 for the speakers, guests and native speakers from France, Austria, Germany and Switzerland, as it was formulated in a letter from the organizers to Paris. On the invitation card, OB Keidel emphasized "that this event brings the people of the common language area closer together on the way to a peaceful Europe." It was a successful project to unite the four countries in order to exchange ideas about the Alemannic language and culture paved the way for a continuation of the traditional Alemannic week. Dennis Gründel
Alevinage Gengenbach Daubensand (0113FH0023) Alevinage Gengenbach Daubensand 0113FH0023 1956-05-14 1956-05-14 1,956 153 Film amateur 8 mm Couleur Muet Lehmann, Robert MIRA 48.34498, 7.72988 Lehmann Daubensand Gengenbach Oui-Oui MIRA Outdoor activities Ecology 0113FH0023 0
Lehmann 1958.PNG
Cette séquence de 2 minutes 33 secondes, réalisée le 14 mai 1956 par Robert Lehmann (1901-?) en 8 mm, montre une partie du processus d'alevinage, une partie de pêche et un pique-nique entre amis et en famille. Durant cette journée, ils sont partis de Daubensand jusqu'à Gengenbach, en Allemagne, en barque. (0’00) Trois hommes discutent debout au bord de l’eau. Ils se préparent pour aller sur l’embarcation. Ils prennent un tonneau métallique avec eux, ainsi qu’un câble et une boite qui pourrait être une caisse à outil ou une cantine. (0’27) Les trois hommes sont sur une barque, entre les roseaux. La caméra filme l’eau de la rivière puis revient sur les trois hommes qui regardent la caméra. L’un d’eux prend une rame. Un quatrième, qui fume, reste sur la rive et regarde la barque partir en la saluant. (0’37) La caméra est embarquée sur la barque. Le courant de la rivière est fort. Un des hommes prépare le fût, aspire dans le tuyau et le met dans l’eau en recrachant de l’eau qu’il a eu en bouche au moment de l’aspiration. (0’46) Robert Lehmann filme le paysage sur la rivière : l’eau et les roseaux autour. (1’08) La caméra montre les trois hommes dans la barque accostés sur la rive opposé au cinéaste. Ils utilisent le tuyau pour pomper de l’eau, puis la puisent directement avec un seau. Gros plan sur un seau rempli d’eau. (1’26) La caméra suit à nouveau le parcours de l’embarcation et filme l’eau et les roseaux. Un pont en bois apparait et la barque passe en dessous. (1’46) Un homme rame à l’avant de la barque et deux femmes sont assises derrière lui. Celle de gauche tient celle de droite par l’épaule. Elles se retournent et souris à la caméra, celle de gauche enlève ses lunettes de soleil. (2’01) Un homme marche dans l’eau avec des bottes une canne à pêche entre les mains. Il ramène sa ligne, se rapproche de la barque et la relance. (2’22) Un enfant rejoint neufs adultes assis dans l’herbe. Ils fument et mangent au soleil au bord de la rivière. De la France à l'Allemagne, il n'y a qu'un fleuve. Cette courte séquence, tournée entre Daubensand en Alsace et Gengenbach en Allemagne en une seule journée, le montre bien. Elle montre aussi que la famille, les amis et la pêche, dans ces différentes pratiques, sont des éléments régulièrement mis en scène dans les films amateurs aux abords de la frontière fluviale. =='''Une partie de pêche en famille et entre amis'''== [[Fichier:Capture 1.png|vignette|Pique-nique au bord de l'eau en 1956.]] La famille Lehamnn est au cœur de la seconde partie du film. On peut les voir lors pique-nique en famille et entre amis au bord de l'eau, après un voyage dans une embarcation sur la rivière. La famille discute, mange et rit sur les rives de la rivière. Ils sont assez bien habillés pour un pique-nique (robes, costumes). Durant ce pique-nique, on peut noter la présence d'un enfant, alors que le film est censé être tourné le lundi 14 mai 1956, et que la scolarisation est théoriquement obligatoire jusqu'à 13 ans à cette époque. Sa présence interroge donc sur l'exactitude de la date de la séquence, bien qu'une note accompagne le support d'origine. Cette séquence se démarque néanmoins car elle montre une technique piscicole assez rare dans les films amateurs sur laquelle on reviendra plus tard, mais surtout parce qu'elle a été tournée des deux côtés du Rhin, à Daubensand et à Gengenbach. De plus, une partie de la séquence a été réalisée en caméra embarquée à bord d'une barque, en procédé déjà utilisé par Lehmann en 1956. On peut donc faire le voyage avec la famille du point de vue de la caméra et découvrir les rivières entourant le Rhin, les ponts sous lesquels passe la barque et la végétation dense (arbres et roseaux) aux alentours, habitant un écosystème très riche. La caméra fait régulièrement des focus sur l'eau très claire de la rivière et les ondes qui apparaissent par endroits (poissons ?). =='''L'alevinage aux abords du Rhin'''== Bien que la loi du 14 juillet 1949 soit tout de même assez contraignante (redevance, entretien des berges, organisations syndicales, etc.), aucune n'est en vigueur, en 1958 pour lutter contre l'introduction d'espèces dans les rivières. Il n'est donc pas étonnant de trouver dans les années 1950 des pratiques telles que l'alevinage. Il s'agit d'une pratique permettant l'introduction ou la réintroduction d'espèce dans un cours d'eau. L'alevinage est une pratique très courante dans les années 1950 et 60, car les populations de poisson sont en forte baisse et certaines espèces ont même disparues. Néanmoins, cette pratique pose un problème écologique car l’introduction d'espèces nouvelles peut bouleverser l'écosystème tout entier. La majeure partie du film montre trois hommes qui pratiquent l'alevinage dans l'un des bras annexes du Rhin. On les voit notamment préparer leur embarcation près d'un quai en bois et leur matériel (tuyaux, seaux, conteneur métallique) près d'une cabane en bois. Ces deux éléments indiquent que la pratique de la pêche est régulière dans ce secteur. Le conteneur métallique est normalement utilisé en pisciculture pour le transport des alevins. Plus tard dans la séquence, on peut voir les trois hommes utiliser le matériel pour aspirer de l'eau et la reverser dans la rivière, sans pour autant distinguer de poissons. En revanche, il n'y a pas de gros plan sur les alevins introduits, ni sur d'éventuels poissons pêchés au cours de cette journée. [[Fichier:Capture Lehmann.png|vignette|gauche|Pêche à la mouche aux abords du Rhin en 1956.]] Sur le Rhin et ses affluents, l'alevinage est essentiellement pratiqué pour le saumon, bien qu'il soit très difficile de réintroduire l'espèce après sa quasi disparition au début du XXème siècle'"`UNIQ--ref-00000029-QINU`"'. Les chiffres donnent 52000 alevins introduits en 1953, et 72000 en 1955'"`UNIQ--ref-0000002A-QINU`"'. Malgré les efforts pour réintroduire le saumon dans le Rhin et ses bras, c'est un échec, la population étant trop faible pour permettre un véritable développement de l'espèce. D'autres espèces ont également été introduites ou réintroduites par alevinage dans le fleuve ou ses bras, de manière moins importante que le saumon. L'un des plus importants centres de pisciculture et d'alevinage de la région se trouve à Huningue, dans le Haut-Rhin. L'alevinage est plutôt rare dans le film amateur, à la différence de la pêche sportive, un loisir qui s'est développé au cours du XIXème et du début du XXème siècle. Par ailleurs, Robert Lehmann a lui-même filmé en 1958 une partie de pêche en famille, au cours d'un week-end prolongé du mois de mai.
Alevinage Gengenbach Daubensand (0113FH0023) Alevinage Gengenbach Daubensand 0113FH0023 1956-05-14 1956-05-14 1,956 153 Film amateur 8 mm Couleur Muet Lehmann, Robert MIRA 48.34498, 7.72988 Lehmann Daubensand Gengenbach Oui-Oui MIRA Outdoor activities Ecology 0113FH0023 0
Lehmann 1958.PNG
Cette séquence de 2 minutes 33 secondes, réalisée le 14 mai 1956 par Robert Lehmann (1901-?) en 8 mm, montre une partie du processus d'alevinage, une partie de pêche et un pique-nique entre amis et en famille. Durant cette journée, ils sont partis de Daubensand jusqu'à Gengenbach, en Allemagne, en barque. (0’00) Trois hommes discutent debout au bord de l’eau. Ils se préparent pour aller sur l’embarcation. Ils prennent un tonneau métallique avec eux, ainsi qu’un câble et une boite qui pourrait être une caisse à outil ou une cantine. (0’27) Les trois hommes sont sur une barque, entre les roseaux. La caméra filme l’eau de la rivière puis revient sur les trois hommes qui regardent la caméra. L’un d’eux prend une rame. Un quatrième, qui fume, reste sur la rive et regarde la barque partir en la saluant. (0’37) La caméra est embarquée sur la barque. Le courant de la rivière est fort. Un des hommes prépare le fût, aspire dans le tuyau et le met dans l’eau en recrachant de l’eau qu’il a eu en bouche au moment de l’aspiration. (0’46) Robert Lehmann filme le paysage sur la rivière : l’eau et les roseaux autour. (1’08) La caméra montre les trois hommes dans la barque accostés sur la rive opposé au cinéaste. Ils utilisent le tuyau pour pomper de l’eau, puis la puisent directement avec un seau. Gros plan sur un seau rempli d’eau. (1’26) La caméra suit à nouveau le parcours de l’embarcation et filme l’eau et les roseaux. Un pont en bois apparait et la barque passe en dessous. (1’46) Un homme rame à l’avant de la barque et deux femmes sont assises derrière lui. Celle de gauche tient celle de droite par l’épaule. Elles se retournent et souris à la caméra, celle de gauche enlève ses lunettes de soleil. (2’01) Un homme marche dans l’eau avec des bottes une canne à pêche entre les mains. Il ramène sa ligne, se rapproche de la barque et la relance. (2’22) Un enfant rejoint neufs adultes assis dans l’herbe. Ils fument et mangent au soleil au bord de la rivière. De la France à l'Allemagne, il n'y a qu'un fleuve. Cette courte séquence, tournée entre Daubensand en Alsace et Gengenbach en Allemagne en une seule journée, le montre bien. Elle montre aussi que la famille, les amis et la pêche, dans ces différentes pratiques, sont des éléments régulièrement mis en scène dans les films amateurs aux abords de la frontière fluviale. =='''Une partie de pêche en famille et entre amis'''== [[Fichier:Capture 1.png|vignette|Pique-nique au bord de l'eau en 1956.]] La famille Lehamnn est au cœur de la seconde partie du film. On peut les voir lors pique-nique en famille et entre amis au bord de l'eau, après un voyage dans une embarcation sur la rivière. La famille discute, mange et rit sur les rives de la rivière. Ils sont assez bien habillés pour un pique-nique (robes, costumes). Durant ce pique-nique, on peut noter la présence d'un enfant, alors que le film est censé être tourné le lundi 14 mai 1956, et que la scolarisation est théoriquement obligatoire jusqu'à 13 ans à cette époque. Sa présence interroge donc sur l'exactitude de la date de la séquence, bien qu'une note accompagne le support d'origine. Cette séquence se démarque néanmoins car elle montre une technique piscicole assez rare dans les films amateurs sur laquelle on reviendra plus tard, mais surtout parce qu'elle a été tournée des deux côtés du Rhin, à Daubensand et à Gengenbach. De plus, une partie de la séquence a été réalisée en caméra embarquée à bord d'une barque, en procédé déjà utilisé par Lehmann en 1956. On peut donc faire le voyage avec la famille du point de vue de la caméra et découvrir les rivières entourant le Rhin, les ponts sous lesquels passe la barque et la végétation dense (arbres et roseaux) aux alentours, habitant un écosystème très riche. La caméra fait régulièrement des focus sur l'eau très claire de la rivière et les ondes qui apparaissent par endroits (poissons ?). =='''L'alevinage aux abords du Rhin'''== Bien que la loi du 14 juillet 1949 soit tout de même assez contraignante (redevance, entretien des berges, organisations syndicales, etc.), aucune n'est en vigueur, en 1958 pour lutter contre l'introduction d'espèces dans les rivières. Il n'est donc pas étonnant de trouver dans les années 1950 des pratiques telles que l'alevinage. Il s'agit d'une pratique permettant l'introduction ou la réintroduction d'espèce dans un cours d'eau. L'alevinage est une pratique très courante dans les années 1950 et 60, car les populations de poisson sont en forte baisse et certaines espèces ont même disparues. Néanmoins, cette pratique pose un problème écologique car l’introduction d'espèces nouvelles peut bouleverser l'écosystème tout entier. La majeure partie du film montre trois hommes qui pratiquent l'alevinage dans l'un des bras annexes du Rhin. On les voit notamment préparer leur embarcation près d'un quai en bois et leur matériel (tuyaux, seaux, conteneur métallique) près d'une cabane en bois. Ces deux éléments indiquent que la pratique de la pêche est régulière dans ce secteur. Le conteneur métallique est normalement utilisé en pisciculture pour le transport des alevins. Plus tard dans la séquence, on peut voir les trois hommes utiliser le matériel pour aspirer de l'eau et la reverser dans la rivière, sans pour autant distinguer de poissons. En revanche, il n'y a pas de gros plan sur les alevins introduits, ni sur d'éventuels poissons pêchés au cours de cette journée. [[Fichier:Capture Lehmann.png|vignette|gauche|Pêche à la mouche aux abords du Rhin en 1956.]] Sur le Rhin et ses affluents, l'alevinage est essentiellement pratiqué pour le saumon, bien qu'il soit très difficile de réintroduire l'espèce après sa quasi disparition au début du XXème siècle'"`UNIQ--ref-0000002D-QINU`"'. Les chiffres donnent 52000 alevins introduits en 1953, et 72000 en 1955'"`UNIQ--ref-0000002E-QINU`"'. Malgré les efforts pour réintroduire le saumon dans le Rhin et ses bras, c'est un échec, la population étant trop faible pour permettre un véritable développement de l'espèce. D'autres espèces ont également été introduites ou réintroduites par alevinage dans le fleuve ou ses bras, de manière moins importante que le saumon. L'un des plus importants centres de pisciculture et d'alevinage de la région se trouve à Huningue, dans le Haut-Rhin. L'alevinage est plutôt rare dans le film amateur, à la différence de la pêche sportive, un loisir qui s'est développé au cours du XIXème et du début du XXème siècle. Par ailleurs, Robert Lehmann a lui-même filmé en 1958 une partie de pêche en famille, au cours d'un week-end prolongé du mois de mai.
Alevinage Gengenbach Daubensand (0113FH0023) Alevinage Gengenbach Daubensand 0113FH0023 1956-05-14 1956-05-14 1,956 153 Film amateur 8 mm Couleur Muet Lehmann, Robert MIRA 48.34498, 7.72988 Lehmann Daubensand Gengenbach Oui-Oui MIRA Outdoor activities Ecology 0113FH0023 0
Lehmann 1958.PNG
Cette séquence de 2 minutes 33 secondes, réalisée le 14 mai 1956 par Robert Lehmann (1901-?) en 8 mm, montre une partie du processus d'alevinage, une partie de pêche et un pique-nique entre amis et en famille. Durant cette journée, ils sont partis de Daubensand jusqu'à Gengenbach, en Allemagne, en barque. (0’00) Trois hommes discutent debout au bord de l’eau. Ils se préparent pour aller sur l’embarcation. Ils prennent un tonneau métallique avec eux, ainsi qu’un câble et une boite qui pourrait être une caisse à outil ou une cantine. (0’27) Les trois hommes sont sur une barque, entre les roseaux. La caméra filme l’eau de la rivière puis revient sur les trois hommes qui regardent la caméra. L’un d’eux prend une rame. Un quatrième, qui fume, reste sur la rive et regarde la barque partir en la saluant. (0’37) La caméra est embarquée sur la barque. Le courant de la rivière est fort. Un des hommes prépare le fût, aspire dans le tuyau et le met dans l’eau en recrachant de l’eau qu’il a eu en bouche au moment de l’aspiration. (0’46) Robert Lehmann filme le paysage sur la rivière : l’eau et les roseaux autour. (1’08) La caméra montre les trois hommes dans la barque accostés sur la rive opposé au cinéaste. Ils utilisent le tuyau pour pomper de l’eau, puis la puisent directement avec un seau. Gros plan sur un seau rempli d’eau. (1’26) La caméra suit à nouveau le parcours de l’embarcation et filme l’eau et les roseaux. Un pont en bois apparait et la barque passe en dessous. (1’46) Un homme rame à l’avant de la barque et deux femmes sont assises derrière lui. Celle de gauche tient celle de droite par l’épaule. Elles se retournent et souris à la caméra, celle de gauche enlève ses lunettes de soleil. (2’01) Un homme marche dans l’eau avec des bottes une canne à pêche entre les mains. Il ramène sa ligne, se rapproche de la barque et la relance. (2’22) Un enfant rejoint neufs adultes assis dans l’herbe. Ils fument et mangent au soleil au bord de la rivière. De la France à l'Allemagne, il n'y a qu'un fleuve. Cette courte séquence, tournée entre Daubensand en Alsace et Gengenbach en Allemagne en une seule journée, le montre bien. Elle montre aussi que la famille, les amis et la pêche, dans ces différentes pratiques, sont des éléments régulièrement mis en scène dans les films amateurs aux abords de la frontière fluviale. =='''Une partie de pêche en famille et entre amis'''== [[Fichier:Capture 1.png|vignette|Pique-nique au bord de l'eau en 1956.]] La famille Lehamnn est au cœur de la seconde partie du film. On peut les voir lors pique-nique en famille et entre amis au bord de l'eau, après un voyage dans une embarcation sur la rivière. La famille discute, mange et rit sur les rives de la rivière. Ils sont assez bien habillés pour un pique-nique (robes, costumes). Durant ce pique-nique, on peut noter la présence d'un enfant, alors que le film est censé être tourné le lundi 14 mai 1956, et que la scolarisation est théoriquement obligatoire jusqu'à 13 ans à cette époque. Sa présence interroge donc sur l'exactitude de la date de la séquence, bien qu'une note accompagne le support d'origine. Cette séquence se démarque néanmoins car elle montre une technique piscicole assez rare dans les films amateurs sur laquelle on reviendra plus tard, mais surtout parce qu'elle a été tournée des deux côtés du Rhin, à Daubensand et à Gengenbach. De plus, une partie de la séquence a été réalisée en caméra embarquée à bord d'une barque, en procédé déjà utilisé par Lehmann en 1956. On peut donc faire le voyage avec la famille du point de vue de la caméra et découvrir les rivières entourant le Rhin, les ponts sous lesquels passe la barque et la végétation dense (arbres et roseaux) aux alentours, habitant un écosystème très riche. La caméra fait régulièrement des focus sur l'eau très claire de la rivière et les ondes qui apparaissent par endroits (poissons ?). =='''L'alevinage aux abords du Rhin'''== Bien que la loi du 14 juillet 1949 soit tout de même assez contraignante (redevance, entretien des berges, organisations syndicales, etc.), aucune n'est en vigueur, en 1958 pour lutter contre l'introduction d'espèces dans les rivières. Il n'est donc pas étonnant de trouver dans les années 1950 des pratiques telles que l'alevinage. Il s'agit d'une pratique permettant l'introduction ou la réintroduction d'espèce dans un cours d'eau. L'alevinage est une pratique très courante dans les années 1950 et 60, car les populations de poisson sont en forte baisse et certaines espèces ont même disparues. Néanmoins, cette pratique pose un problème écologique car l’introduction d'espèces nouvelles peut bouleverser l'écosystème tout entier. La majeure partie du film montre trois hommes qui pratiquent l'alevinage dans l'un des bras annexes du Rhin. On les voit notamment préparer leur embarcation près d'un quai en bois et leur matériel (tuyaux, seaux, conteneur métallique) près d'une cabane en bois. Ces deux éléments indiquent que la pratique de la pêche est régulière dans ce secteur. Le conteneur métallique est normalement utilisé en pisciculture pour le transport des alevins. Plus tard dans la séquence, on peut voir les trois hommes utiliser le matériel pour aspirer de l'eau et la reverser dans la rivière, sans pour autant distinguer de poissons. En revanche, il n'y a pas de gros plan sur les alevins introduits, ni sur d'éventuels poissons pêchés au cours de cette journée. [[Fichier:Capture Lehmann.png|vignette|gauche|Pêche à la mouche aux abords du Rhin en 1956.]] Sur le Rhin et ses affluents, l'alevinage est essentiellement pratiqué pour le saumon, bien qu'il soit très difficile de réintroduire l'espèce après sa quasi disparition au début du XXème siècle'"`UNIQ--ref-00000031-QINU`"'. Les chiffres donnent 52000 alevins introduits en 1953, et 72000 en 1955'"`UNIQ--ref-00000032-QINU`"'. Malgré les efforts pour réintroduire le saumon dans le Rhin et ses bras, c'est un échec, la population étant trop faible pour permettre un véritable développement de l'espèce. D'autres espèces ont également été introduites ou réintroduites par alevinage dans le fleuve ou ses bras, de manière moins importante que le saumon. L'un des plus importants centres de pisciculture et d'alevinage de la région se trouve à Huningue, dans le Haut-Rhin. L'alevinage est plutôt rare dans le film amateur, à la différence de la pêche sportive, un loisir qui s'est développé au cours du XIXème et du début du XXème siècle. Par ailleurs, Robert Lehmann a lui-même filmé en 1958 une partie de pêche en famille, au cours d'un week-end prolongé du mois de mai.
Algérie 57 (0035FH0012) Algérie 57 0035FH0012_1 1957 1957 1,957 255 Film amateur 8 mm Couleur Muet Zentz, Charles MIRA 48.58189, 7.75103 Zentz Algérie Non-Non MIRA Other wars : First Indochina war – Algerian war 0035FH0012 0
Algérie_57.jpg
Scènes quotidiennes de soldats français en Algérie, dans la Grande Kabylie. [00’01] 
Un panneau indique que l’action se situe dans la commune de Tizi-Reniff (Tizi-Gheniff), une commune algérienne jumelée depuis le 18 mai 1957 à la commune de Langon en Gironde. [00’11] Un soldat français s’avance vers la caméra. Il porte son uniforme et son arme mais n’est pas casqué et semble détendu. [00’18] Plan large sur un paysage de Tizi-Rennif, quelques reliefs et une route. [00’32] On revoit ici le soldat aperçu précédemment, portant cette fois son casque. Il se trouve au milieu d’un groupe de soldats déchargeant des objets, notamment des fusils d’un camion. [00’42] Rapide coupure au montage, le plan suivant intervient dans le même cadre que le dernier. Le soldat caresse un petit chien, tandis que le reste du groupe s’affaire autour de grandes marmites. [00’48] Toujours le même groupe, quelques soldats font désormais face à la caméra comme s’ils posaient pour une photo. [00’58] Des Algériens escortés par un soldat français se dirigent vers la caméra. [01’01] Le soldat de l’ouverture est montré en train de travailler sur une toiture en tuiles avec un autre ouvrier. [01’29] Trois soldats français filmés en plan rapproché semblent amusés par la caméra. [01’34] Nouveau plan large sur un paysage de Kabylie : cette fois, on aperçoit des montagnes couvertes de forêt et un village en contrebas. Le plan s’éternise et des défauts apparaissent à l’écran, sûrement dûs à l’usure de la pellicule. [2’13] La caméra suit une procession d’une quinzaine d’hommes Algériens transportant un brancard de fortune sur une route. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. [2’40] Deux soldats français sont présents dans le champ. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet. [2’52] Trois hommes dont les silhouettes sont masquées par les ombres sont assis à une table en extérieur. Ils trinquent et se partagent du pain. [3’25] Plan commençant sur un hélicoptère Alouette II de l’armée française initiant un décollage depuis une zone montagneuse. La caméra opère ensuite un léger travelling pour suivre le départ de l’appareil. [3’50] Plan en plongée sur une foule de soldats amassés dans une cour extérieur autour d’une longue table sur laquelle sont disposés des aliments et des bouteilles. Ils semblent fêter quelque chose. [4’05] Dernier plan du film. Le réalisateur s’est mêlé au groupe de soldats du précédent plan. Des paquets de nourriture sont déballés sur la table, des bouteilles de champagnes ouvertes. Certains des soldats sourient à la caméra, ou poursuivent les festivités, l’un s’allume une pipe et un autre fume une cigarette. En 1957, Charles Zentz réalise un service militaire en Algérie. Il est alors âgé de 50 ans et a des années d’expérience derrière la caméra en tant que cinéaste amateur. 1957, c’est aussi l’année de la bataille d’Alger qui s’étend du 7 janvier au 9 octobre. Basé à Tizzi Gheniff, Charles Zentz se trouve à 66km de la capitale algérienne. En dehors de quelques légers défauts visuels dûs à une détérioration de la pellicule et à une main parfois trop tremblante, le film est d’une remarquable qualité. Son plan d’ouverture sur un panneau annonçant le jumelage de cette commune de Grande Kabylie à celle de Langon en Gironde le 18 mai 1957 permet d’établir que les images sont ultérieures à cette date. Il alterne ensuite les plans larges faisant honneur aux paysages montagneux et boisés du département de Tizi-Ouzou, puis les plans rapprochés s’intéressant aux sujets filmés en action. De cette manière, en l’espace de quelques secondes, Charles Zentz parvient à inscrire son film dans un contexte temporel, géographique et social clair. Ceci dit, le montage des différentes scènes ne permet pas de savoir si elles sont agencées dans leur ordre chronologique même si cela reste probable. '''Portraits''' Les scènes que filme Charles Zentz capturent majoritairement les corps des soldats français dans des situations non-combattantes. On en voit un, armé et en uniforme mais sans casque, parcourant un village kabyle, l’air détendu. Dans une autre scène, deux soldats français sont présents dans le champ de la caméra. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet, expérience très amusante si l’on en croit sa réaction. D’autres scènes montrent des soldats souriants, amusés par la caméra ou au contraire s’en détournant, et profitant de différents loisirs, impliquant souvent la nourriture et la boisson. La dernière scène du film montre ce qui s‘apparente à un banquet improvisé, les soldats fumant, buvant et mangeant avec plaisir. Ainsi, tout au long du film, leur comportement ne trahit pas la moindre inquiétude ou appréhension. Au contraire, on pourrait presque penser à une colonie de vacances pour adultes. Certains visages deviennent récurrents laissant penser que les amitiés se tissent. Loin de la bataille d’Alger, de ses attentats, de ses exactions, et des victimes disparues de « l’escadron de la mort » du général Aussaresses, les soldats sous le regard de Charles Zentz sont d’abord ses « compagnons » et semblent vivre hors de cette réalité. Le réalisateur signe aussi une scène est particulièrement intéressante dans le film en ce qu’elle dénote de son ton général. Adoptant différents angles de prises de vues, il suit une procession d’une quinzaine d’hommes civils Algériens transportant un brancard de fortune. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. Suivant la route, ils passent à côté d’une carcasse de voiture avant de disparaître du champ de la caméra. Peut-être viennent-ils d’un ''douar'' voisin et se rendent dans un cimetière proche. Alors que les scènes présentant les soldats français dégageaient une grande gaieté, celle-ci est austère, solennelle. Le peu de regards algériens qui croisent celui de la caméra ne s’y attardent pas. '''Déploiement stratégique ''' Ces déploiements que l’on aperçoit dans ce film s’intègrent dans le « plan de pacification générale de la Kabylie » d’avril 1956. Sur l’un des plans que filme Charles Zentz, des hommes Algériens escortés par un militaire français se dirigent vers la caméra, l’un d’entre eux ayant les bras chargés de baguettes et deux autres transportant à bout de bras un imposant baril. On peut voir là une manifestation de la présence importante des Sections administratives spécialisées (SAS) en Grande Kabylie. Ces unités chargés d’une mission ambivalente, à la fois administrative et militaire devaient prendre le contrôle de certains villages et renouer le contact entre l’administration française et la population rurale algérienne en répondant aux besoins de cette dernière. Cela devait à terme convaincre les Algériens de l’utilité de la présence française. L’aspect social de cette mission s’illustre dans le plan suivant sur lequel on voit un soldat français participant à la construction d’une habitation. Son aspect militaire est incarné par le léger travelling sur un hélicoptère Alouette II de l’ALAT décollant d’une zone montagneuse. Cet appareil destiné aux opérations de surveillance, de transport et de secours peut néanmoins être équipé de missiles et de mitrailleuses. Ici, l’absence d’armement conséquent semble cependant manifeste. Lorsque le réalisateur déploie sa caméra pour montrer les paysages, il est frappant de constater que la région, toute en relief, escarpements et forêts denses, constitue un emplacement idéal pour l’implantation des maquis. De fait, depuis 1947, certains s’y constituent, d’abord sous l’impulsion du PPA, puis à l’initiative du FLN. En outre, malgré sa faible superficie, le département de Tizi-Ozou est le plus densément peuplé d’Algérie. L’importance stratégique de la Grande Kabylie est donc primordiale pour l’armée française, le général Olié estimant qu’elle deviendrait « un point fort, soit de la pacification, soit de la rébellion ».
Algérie 57 (0035FH0012) Algérie 57 0035FH0012_1 1957 1957 1,957 255 Film amateur 8 mm Couleur Muet Zentz, Charles MIRA 48.58189, 7.75103 Zentz Algérie Non-Non MIRA Other wars : First Indochina war – Algerian war 0035FH0012 0
Algérie_57.jpg
Scènes quotidiennes de soldats français en Algérie, dans la Grande Kabylie. [00’01] 
Un panneau indique que l’action se situe dans la commune de Tizi-Reniff (Tizi-Gheniff), une commune algérienne jumelée depuis le 18 mai 1957 à la commune de Langon en Gironde. [00’11] Un soldat français s’avance vers la caméra. Il porte son uniforme et son arme mais n’est pas casqué et semble détendu. [00’18] Plan large sur un paysage de Tizi-Rennif, quelques reliefs et une route. [00’32] On revoit ici le soldat aperçu précédemment, portant cette fois son casque. Il se trouve au milieu d’un groupe de soldats déchargeant des objets, notamment des fusils d’un camion. [00’42] Rapide coupure au montage, le plan suivant intervient dans le même cadre que le dernier. Le soldat caresse un petit chien, tandis que le reste du groupe s’affaire autour de grandes marmites. [00’48] Toujours le même groupe, quelques soldats font désormais face à la caméra comme s’ils posaient pour une photo. [00’58] Des Algériens escortés par un soldat français se dirigent vers la caméra. [01’01] Le soldat de l’ouverture est montré en train de travailler sur une toiture en tuiles avec un autre ouvrier. [01’29] Trois soldats français filmés en plan rapproché semblent amusés par la caméra. [01’34] Nouveau plan large sur un paysage de Kabylie : cette fois, on aperçoit des montagnes couvertes de forêt et un village en contrebas. Le plan s’éternise et des défauts apparaissent à l’écran, sûrement dûs à l’usure de la pellicule. [2’13] La caméra suit une procession d’une quinzaine d’hommes Algériens transportant un brancard de fortune sur une route. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. [2’40] Deux soldats français sont présents dans le champ. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet. [2’52] Trois hommes dont les silhouettes sont masquées par les ombres sont assis à une table en extérieur. Ils trinquent et se partagent du pain. [3’25] Plan commençant sur un hélicoptère Alouette II de l’armée française initiant un décollage depuis une zone montagneuse. La caméra opère ensuite un léger travelling pour suivre le départ de l’appareil. [3’50] Plan en plongée sur une foule de soldats amassés dans une cour extérieur autour d’une longue table sur laquelle sont disposés des aliments et des bouteilles. Ils semblent fêter quelque chose. [4’05] Dernier plan du film. Le réalisateur s’est mêlé au groupe de soldats du précédent plan. Des paquets de nourriture sont déballés sur la table, des bouteilles de champagnes ouvertes. Certains des soldats sourient à la caméra, ou poursuivent les festivités, l’un s’allume une pipe et un autre fume une cigarette. En 1957, Charles Zentz réalise un service militaire en Algérie. Il est alors âgé de 50 ans et a des années d’expérience derrière la caméra en tant que cinéaste amateur. 1957, c’est aussi l’année de la bataille d’Alger qui s’étend du 7 janvier au 9 octobre. Basé à Tizzi Gheniff, Charles Zentz se trouve à 66km de la capitale algérienne. En dehors de quelques légers défauts visuels dûs à une détérioration de la pellicule et à une main parfois trop tremblante, le film est d’une remarquable qualité. Son plan d’ouverture sur un panneau annonçant le jumelage de cette commune de Grande Kabylie à celle de Langon en Gironde le 18 mai 1957 permet d’établir que les images sont ultérieures à cette date. Il alterne ensuite les plans larges faisant honneur aux paysages montagneux et boisés du département de Tizi-Ouzou, puis les plans rapprochés s’intéressant aux sujets filmés en action. De cette manière, en l’espace de quelques secondes, Charles Zentz parvient à inscrire son film dans un contexte temporel, géographique et social clair. Ceci dit, le montage des différentes scènes ne permet pas de savoir si elles sont agencées dans leur ordre chronologique même si cela reste probable. '''Portraits''' Les scènes que filme Charles Zentz capturent majoritairement les corps des soldats français dans des situations non-combattantes. On en voit un, armé et en uniforme mais sans casque, parcourant un village kabyle, l’air détendu. Dans une autre scène, deux soldats français sont présents dans le champ de la caméra. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet, expérience très amusante si l’on en croit sa réaction. D’autres scènes montrent des soldats souriants, amusés par la caméra ou au contraire s’en détournant, et profitant de différents loisirs, impliquant souvent la nourriture et la boisson. La dernière scène du film montre ce qui s‘apparente à un banquet improvisé, les soldats fumant, buvant et mangeant avec plaisir. Ainsi, tout au long du film, leur comportement ne trahit pas la moindre inquiétude ou appréhension. Au contraire, on pourrait presque penser à une colonie de vacances pour adultes. Certains visages deviennent récurrents laissant penser que les amitiés se tissent. Loin de la bataille d’Alger, de ses attentats, de ses exactions, et des victimes disparues de « l’escadron de la mort » du général Aussaresses, les soldats sous le regard de Charles Zentz sont d’abord ses « compagnons » et semblent vivre hors de cette réalité. Le réalisateur signe aussi une scène est particulièrement intéressante dans le film en ce qu’elle dénote de son ton général. Adoptant différents angles de prises de vues, il suit une procession d’une quinzaine d’hommes civils Algériens transportant un brancard de fortune. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. Suivant la route, ils passent à côté d’une carcasse de voiture avant de disparaître du champ de la caméra. Peut-être viennent-ils d’un ''douar'' voisin et se rendent dans un cimetière proche. Alors que les scènes présentant les soldats français dégageaient une grande gaieté, celle-ci est austère, solennelle. Le peu de regards algériens qui croisent celui de la caméra ne s’y attardent pas. '''Déploiement stratégique ''' Ces déploiements que l’on aperçoit dans ce film s’intègrent dans le « plan de pacification générale de la Kabylie » d’avril 1956. Sur l’un des plans que filme Charles Zentz, des hommes Algériens escortés par un militaire français se dirigent vers la caméra, l’un d’entre eux ayant les bras chargés de baguettes et deux autres transportant à bout de bras un imposant baril. On peut voir là une manifestation de la présence importante des Sections administratives spécialisées (SAS) en Grande Kabylie. Ces unités chargés d’une mission ambivalente, à la fois administrative et militaire devaient prendre le contrôle de certains villages et renouer le contact entre l’administration française et la population rurale algérienne en répondant aux besoins de cette dernière. Cela devait à terme convaincre les Algériens de l’utilité de la présence française. L’aspect social de cette mission s’illustre dans le plan suivant sur lequel on voit un soldat français participant à la construction d’une habitation. Son aspect militaire est incarné par le léger travelling sur un hélicoptère Alouette II de l’ALAT décollant d’une zone montagneuse. Cet appareil destiné aux opérations de surveillance, de transport et de secours peut néanmoins être équipé de missiles et de mitrailleuses. Ici, l’absence d’armement conséquent semble cependant manifeste. Lorsque le réalisateur déploie sa caméra pour montrer les paysages, il est frappant de constater que la région, toute en relief, escarpements et forêts denses, constitue un emplacement idéal pour l’implantation des maquis. De fait, depuis 1947, certains s’y constituent, d’abord sous l’impulsion du PPA, puis à l’initiative du FLN. En outre, malgré sa faible superficie, le département de Tizi-Ozou est le plus densément peuplé d’Algérie. L’importance stratégique de la Grande Kabylie est donc primordiale pour l’armée française, le général Olié estimant qu’elle deviendrait « un point fort, soit de la pacification, soit de la rébellion ».
Algérie 57 (0035FH0012) Algérie 57 0035FH0012_1 1957 1957 1,957 255 Film amateur 8 mm Couleur Muet Zentz, Charles MIRA 48.58189, 7.75103 Zentz Algérie Non-Non MIRA Other wars : First Indochina war – Algerian war 0035FH0012 0
Algérie_57.jpg
Scènes quotidiennes de soldats français en Algérie, dans la Grande Kabylie. [00’01] 
Un panneau indique que l’action se situe dans la commune de Tizi-Reniff (Tizi-Gheniff), une commune algérienne jumelée depuis le 18 mai 1957 à la commune de Langon en Gironde. [00’11] Un soldat français s’avance vers la caméra. Il porte son uniforme et son arme mais n’est pas casqué et semble détendu. [00’18] Plan large sur un paysage de Tizi-Rennif, quelques reliefs et une route. [00’32] On revoit ici le soldat aperçu précédemment, portant cette fois son casque. Il se trouve au milieu d’un groupe de soldats déchargeant des objets, notamment des fusils d’un camion. [00’42] Rapide coupure au montage, le plan suivant intervient dans le même cadre que le dernier. Le soldat caresse un petit chien, tandis que le reste du groupe s’affaire autour de grandes marmites. [00’48] Toujours le même groupe, quelques soldats font désormais face à la caméra comme s’ils posaient pour une photo. [00’58] Des Algériens escortés par un soldat français se dirigent vers la caméra. [01’01] Le soldat de l’ouverture est montré en train de travailler sur une toiture en tuiles avec un autre ouvrier. [01’29] Trois soldats français filmés en plan rapproché semblent amusés par la caméra. [01’34] Nouveau plan large sur un paysage de Kabylie : cette fois, on aperçoit des montagnes couvertes de forêt et un village en contrebas. Le plan s’éternise et des défauts apparaissent à l’écran, sûrement dûs à l’usure de la pellicule. [2’13] La caméra suit une procession d’une quinzaine d’hommes Algériens transportant un brancard de fortune sur une route. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. [2’40] Deux soldats français sont présents dans le champ. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet. [2’52] Trois hommes dont les silhouettes sont masquées par les ombres sont assis à une table en extérieur. Ils trinquent et se partagent du pain. [3’25] Plan commençant sur un hélicoptère Alouette II de l’armée française initiant un décollage depuis une zone montagneuse. La caméra opère ensuite un léger travelling pour suivre le départ de l’appareil. [3’50] Plan en plongée sur une foule de soldats amassés dans une cour extérieur autour d’une longue table sur laquelle sont disposés des aliments et des bouteilles. Ils semblent fêter quelque chose. [4’05] Dernier plan du film. Le réalisateur s’est mêlé au groupe de soldats du précédent plan. Des paquets de nourriture sont déballés sur la table, des bouteilles de champagnes ouvertes. Certains des soldats sourient à la caméra, ou poursuivent les festivités, l’un s’allume une pipe et un autre fume une cigarette. En 1957, Charles Zentz réalise un service militaire en Algérie. Il est alors âgé de 50 ans et a des années d’expérience derrière la caméra en tant que cinéaste amateur. 1957, c’est aussi l’année de la bataille d’Alger qui s’étend du 7 janvier au 9 octobre. Basé à Tizzi Gheniff, Charles Zentz se trouve à 66km de la capitale algérienne. En dehors de quelques légers défauts visuels dûs à une détérioration de la pellicule et à une main parfois trop tremblante, le film est d’une remarquable qualité. Son plan d’ouverture sur un panneau annonçant le jumelage de cette commune de Grande Kabylie à celle de Langon en Gironde le 18 mai 1957 permet d’établir que les images sont ultérieures à cette date. Il alterne ensuite les plans larges faisant honneur aux paysages montagneux et boisés du département de Tizi-Ouzou, puis les plans rapprochés s’intéressant aux sujets filmés en action. De cette manière, en l’espace de quelques secondes, Charles Zentz parvient à inscrire son film dans un contexte temporel, géographique et social clair. Ceci dit, le montage des différentes scènes ne permet pas de savoir si elles sont agencées dans leur ordre chronologique même si cela reste probable. '''Portraits''' Les scènes que filme Charles Zentz capturent majoritairement les corps des soldats français dans des situations non-combattantes. On en voit un, armé et en uniforme mais sans casque, parcourant un village kabyle, l’air détendu. Dans une autre scène, deux soldats français sont présents dans le champ de la caméra. L’un deux s’essaye à monter ce qui semble être un mulet, expérience très amusante si l’on en croit sa réaction. D’autres scènes montrent des soldats souriants, amusés par la caméra ou au contraire s’en détournant, et profitant de différents loisirs, impliquant souvent la nourriture et la boisson. La dernière scène du film montre ce qui s‘apparente à un banquet improvisé, les soldats fumant, buvant et mangeant avec plaisir. Ainsi, tout au long du film, leur comportement ne trahit pas la moindre inquiétude ou appréhension. Au contraire, on pourrait presque penser à une colonie de vacances pour adultes. Certains visages deviennent récurrents laissant penser que les amitiés se tissent. Loin de la bataille d’Alger, de ses attentats, de ses exactions, et des victimes disparues de « l’escadron de la mort » du général Aussaresses, les soldats sous le regard de Charles Zentz sont d’abord ses « compagnons » et semblent vivre hors de cette réalité. Le réalisateur signe aussi une scène est particulièrement intéressante dans le film en ce qu’elle dénote de son ton général. Adoptant différents angles de prises de vues, il suit une procession d’une quinzaine d’hommes civils Algériens transportant un brancard de fortune. Sur celui-ci, on distingue une silhouette recouverte d’un linceul. Suivant la route, ils passent à côté d’une carcasse de voiture avant de disparaître du champ de la caméra. Peut-être viennent-ils d’un ''douar'' voisin et se rendent dans un cimetière proche. Alors que les scènes présentant les soldats français dégageaient une grande gaieté, celle-ci est austère, solennelle. Le peu de regards algériens qui croisent celui de la caméra ne s’y attardent pas. '''Déploiement stratégique ''' Ces déploiements que l’on aperçoit dans ce film s’intègrent dans le « plan de pacification générale de la Kabylie » d’avril 1956. Sur l’un des plans que filme Charles Zentz, des hommes Algériens escortés par un militaire français se dirigent vers la caméra, l’un d’entre eux ayant les bras chargés de baguettes et deux autres transportant à bout de bras un imposant baril. On peut voir là une manifestation de la présence importante des Sections administratives spécialisées (SAS) en Grande Kabylie. Ces unités chargés d’une mission ambivalente, à la fois administrative et militaire devaient prendre le contrôle de certains villages et renouer le contact entre l’administration française et la population rurale algérienne en répondant aux besoins de cette dernière. Cela devait à terme convaincre les Algériens de l’utilité de la présence française. L’aspect social de cette mission s’illustre dans le plan suivant sur lequel on voit un soldat français participant à la construction d’une habitation. Son aspect militaire est incarné par le léger travelling sur un hélicoptère Alouette II de l’ALAT décollant d’une zone montagneuse. Cet appareil destiné aux opérations de surveillance, de transport et de secours peut néanmoins être équipé de missiles et de mitrailleuses. Ici, l’absence d’armement conséquent semble cependant manifeste. Lorsque le réalisateur déploie sa caméra pour montrer les paysages, il est frappant de constater que la région, toute en relief, escarpements et forêts denses, constitue un emplacement idéal pour l’implantation des maquis. De fait, depuis 1947, certains s’y constituent, d’abord sous l’impulsion du PPA, puis à l’initiative du FLN. En outre, malgré sa faible superficie, le département de Tizi-Ozou est le plus densément peuplé d’Algérie. L’importance stratégique de la Grande Kabylie est donc primordiale pour l’armée française, le général Olié estimant qu’elle deviendrait « un point fort, soit de la pacification, soit de la rébellion ».
Allemagne 1945 (0116FN0008) Allemagne 1945 0116FN0008_1 1945 1945 1,945 681 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet fr Piganiol, Pierre MIRA 48.77857, 9.18002 Piganiol Oui-Oui MIRA Second World War : post-war period 0116FN0008 0
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Cette séquence, extraite d’un film documentaire réalisé en mai 1945 par Pierre Piganiol, résistant et chimiste français, retrace un voyage en Allemagne occupée par les Alliés. En chemin, il filme les lieux qu’il traverse et les traces de la guerre. Au printemps 1945, les Alliés envoient toutes leurs armées à l’assaut de l’ouest de l’Allemagne afin de donner le coup de grâce au Reich et de faire la jonction avec l’Armée Rouge arrivant de l’est. La Wehrmacht s’effondre et ne parvient plus à stopper l’avance des troupes alliées qui pénètrent le territoire du Reich. La 1ère armée française participe à cette invasion en traversant le Rhin en Alsace, région qu’elle a en grande partie libérée durant l’hiver 1944-1945. Souhaitant montrer le regain de puissance de la France, le général de Lattre de Tassigny lance ses hommes à la conquête de l’Allemagne sans suivre les ordres du commandement interalliés. L’Allemagne est ravagée par 5 années de guerre qui ont épuisé les ressources matérielles et humaines du pays, par les combats qui se déroulent désormais sur son sol mais surtout par l’intense campagne de bombardements que les anglo-saxons ont organisée pendant 4 ans. Nuit et jour, les forces aériennes alliées ont matraqué les villes allemandes en larguant des milliers de tonnes de bombes dans le but de détruire le potentiel économique du pays. Des deux villes montrées dans le film, Fribourg-en-Brisgau a été relativement épargnée par les frappes aériennes, alors que Stuttgart est bombardée tout au long de la guerre causant la destruction d’une grande partie de la ville. Certaines autres villes, comme Dresde ou Hambourg sont quant à elles quasiment rayées de la carte. [[Fichier:Germany_Zones_of_occupation_1947.jpeg|400px|thumb|right|Etats-Unis. Department of State. Germany. Zones of occupation, 1947. Source gallica.bnf.fr / BnF.]]C’est d’un pays en ruine dont les conquérants commencent l’occupation, celle-ci ayant été décidé en amont de la victoire. En octobre 1943, les ministres des affaires étrangères des trois grandes puissances (Anthony Eden pour le Royaume-Uni, Cordell Hull pour les Etats-Unis d’Amérique et Viascheslav Molotov pour l’URSS) se réunissent et décident la création d’une commission consultative européenne qui s’occupe des modalités de l’occupation de l’Allemagne (déclaration du 30 octobre 1943). Celle-ci adopte le 12 septembre 1944 un « protocole sur les zones d’occupation en Allemagne et l’administration du Grand Berlin » qui pose les bases de l’occupation de l’Allemagne et de la division de Berlin. Ces travaux servent de référence durant la conférence de Yalta du 3 au 11 février 1945 durant laquelle Churchill, Roosevelt et Staline actent, en autre, la partition de l’Allemagne (la France gagne au passage une zone d’occupation, celle libérée par la 1ère Armée). Face à l’effondrement de son armée, à la conquête de son Reich en ruine, Adolf Hitler se suicide le 30 avril 1945 alors que l’Armée Rouge termine la conquête de la capitale. L’Allemagne nazie capitule sans condition le 8 mai, actant ainsi la fin de la guerre sur le front européen. Le pays, ravagé par la guerre, est déjà occupée par les Alliés qui organisent définitivement l’occupation le 5 juin 1945 lors de la Déclaration de Berlin. '''L'Allemagne en ruine au centre de l'oeuvre ''' A l’arrivée des troupes alliées, Pierre Piganiol, résistant passé dans la clandestinité, est réincorporé en tant qu’officier dans l’armée française. Chimiste de formation, il est envoyé en Allemagne le 3 mai 1945 avec une petite équipe à la recherche des archives du Kaiser Wilhelm’s Institut. Cinéaste aguerri, il emporte sa caméra et profitant de sa mission et de la liberté d’action qui lui est offerte, il filme ce qu’il se passe en territoire conquis. Son œuvre est construite, il réalise un montage de ses séquences entrecoupées de cartons qui donnent au spectateur la localisation des lieux et des monuments filmés. Lors des projections, Pierre Piganiol devait ajouter à ces cartons un commentaire oral décrivant son aventure en Allemagne. Car ce film, pour lequel il a accordé beaucoup d'attention et de travail, est destiné au regard d'un public choisi : ses enfants n’ayant apparemment jamais vu ce film du vivant de leur père, peut-être le montrait-il à ses amis et anciens camarades de guerre. [[Fichier:Large_000000.jpg|400px|thumb|left|Stuttgart, Royal Air Force Bomber Command, 1942-1945 © IWM (CL 3437).]]Tout le long de son voyage, il braque sa caméra vers les nombreuses traces laissées par la guerre dans la zone conquise par la 1ère armée française. Ses recherches le mènent dans les villes et les campagnes. Les destructions tiennent une place centrale, l’officier français s’attardant longuement pour les filmer en détail. Le cinéaste montre la destruction des villes Fribourg-en-Brisgau et Stuttgart à différentes échelles : il réalise des panoramiques pour montrer l’ampleur des ruines, et des plans plus serrés sur divers bâtiments dont l’état témoigne de la violence subie par les populations allemandes. Pierre Piganiol, missionné par l’armée française afin de retrouver des archives scientifiques, filme les ruines du 38. Physik. Chem. Institut témoignant de la tentative de destruction du potentiel économique allemand par les Alliés. On voit sur de nombreux plans du film l’absence de vitres à certaines fenêtres ou des vitrines de magasins barricadées de planches : c’est typique de l’éclatement du verre sous l’effet de souffle des explosions. Mais il filme également les monuments qui s’élèvent toujours au milieu des champs de ruines, notamment la cathédrale de Fribourg se dressant en arrière-plan des ruines de la ville, le Schwabentor nord de Fribourg et son horloge. Il tourne également des plans d’une voiture passant sous les portails monumentaux du château de Tübingen épargnés par la guerre. Selon un texte de Pierre Piganiol, c’est dans ce château où résidait la reine de Wurtemberg que lui et son équipe mettent finalement la main sur les archives qu’ils cherchaient. Invités à dîner par la maitresse des lieux et servis par Frederic Sieburg, auteur de ''Dieu est-il français'' ? (1929). Aux panoramas des villes en cendres s’ajoutent ceux de la campagne et de la nature allemande notamment de la Forêt Noire et du lac de Constance à la frontière suisse. Contrairement aux zones urbaines, les campagnes sont plutôt bien préservées surtout si elles se trouvent éloignées des villes et de la ligne de front. Elles sont devenues au cours de la guerre des refuges pour les populations urbaines. Les villages filmés par Piganiol portent peu de traces de la guerre, seule la présence de soldats et de matériel militaire témoigne du contexte guerrier. '''Le regard d'un résistant en Allemagne occupée ''' L’occupation de l’Allemagne tient également une place de premier plan dans le film Allemagne 1945. Le réalisateur montre plusieurs aspects de la présence alliée : les soldats, les drapeaux et la réquisition des bâtiments pour l’administration d’occupation. Par ces symboles, il établit un parallèle avec l’occupation allemande de l’Europe, qui s’exprimait au grand jour de la même manière. Différents bâtiments portent la marque de l’occupation symbolisée avant tout par les drapeaux des forces alliées ayant conquis l’ouest du pays. Le premier bâtiment réquisitionné par les forces d’occupation sur lequel s’attarde Pierre Piganiol, la Staedtische Gewerbeschule (Ecole technique municipale), est par exemple orné du drapeau tricolore, de l’Union Jack et du Stars and Stripes. Sur son fronton, un panneau en français indique qu’il s’agit désormais du siège du « Gouvernement militaire ». Les bâtiments officiels et les monuments sont tous ornés de drapeaux, généralement français, comme le château de Sigmaringen ou Chirurgische Universitätsklinik (clinique universitaire de chirurgie). Même la petite Rathaus (mairie) dans le village de la Forêt-Noire porte les couleurs de l’occupant. Enfin Pierre Piganiol met particulièrement en avant la participation des Français à l’effort de guerre. Nous l’avons déjà dit, il tourne dans une région conquise par l’armée française. Il filme tant les drapeaux tricolores que les panneaux en français apposés aux bâtiments allemands. Clin d’œil supplémentaire, les cartons « Rhin … » « … et Danube » font référence au surnom de la 1ère armée française qui a libéré la région et à laquelle semblent appartenir la majorité des soldats qui apparaissent à l’image. Il est indéniable que les spectateurs, à qui le cinéaste montrait le film, comprenaient ces références. La propagande française mettait en avant les exploits de la 1ère armée afin de rétablir la légitimité française et d’élever le moral de la population. Bien peu d'Allemands sont visibles dans les rues des villes arpentées par les troupes d'occupation. Si l'on voit bien quelques femmes vacants à leurs occupations ou encore des enfants observant pleins d'espoir la soldatesque décharger un camion rempli de pain, les civils sont peu nombreux pour un film tourné en Allemagne : les seuls représentants de la population sont des femmes, des jeunes filles ou des enfants. Les hommes sont rares, la plupart ayant été incorporés dans la Wehrmacht ou assignés aux usines. Les dernières forces vives du pays, les hommes âgés encore en état de tenir une arme et les enfants de la ''Hitlerjungend'', ont été mobilisées dans le ''Volkssturm'' afin d’opposer une dernière ligne de défense, désespérée et dérisoire, face aux chars alliés. C’est particulièrement visible dans le village de la Forêt Noire que Pierre Piganiol filme après la messe de l'Ascension : les hommes sont absents et les jeunes garçons rares alors que les femmes et les jeunes filles en costume traditionnel sont nombreuses. '''Un film sur la revanche ou le témoignage d’une souffrance partagée ? ''' La dernière partie du film ([https://rhinedits.u-strasbg.fr/w/index.php/Bas:Saint_Di%C3%A9_1945_(0116FN0008)#tab=Th_C3_A9matiques/ Saint-Dié 1945]) donne une tout autre dimension au film. De retour en France, Pierre Piganiol s’arrête à Saint-Dié des Vosges où il filme les panneaux en français et en anglais expliquant l’incendie de la ville par les troupes allemandes. Peut-être souhaite-t-il faire une parallèle entre le destin des villes françaises et celui des villes allemandes ? Les deux ont été sous l’emprise de forces qui les dépassent et qui ont régi leurs vies pendant des années. Le cinéaste amateur montre aux Français qu’ils n’ont pas été les seuls à subir les affres de la guerre. Les Allemands aussi ont souffert, en témoigne les ruines de leurs villes, et c'est leur pays qui est désormais occupé, les drapeaux alliés flottant sur leurs mairies comme le svastika flottait sur celles de l’Europe. Les rues sont arpentées par des soldats de toutes les régions du monde tandis les soldats allemands, captifs, traversent le Rhin vers les camps de prisonniers en France.
Alsaciens évacués (0005FH0011) Alsaciens évacués 0005FH0011_3 juin 1940 juin 1940 1,940 32 Film amateur 8 mm Couleur Muet Weiss, Robert C. MIRA Weiss Rapatriement des Alsaciens évacués Non-Non MIRA War Second World War : prewar 0005FH0011 0
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Le film nous montre dans une première partie des articles et des photos lié à l'évacuation alsacienne, puis les préparatifs du rapatriement de la population après la défaite française de 1940. Le film commence sur une femme en train de taper à la machine, puis une séquence où on distingue un gros plan sur des articles qui semblent issues de journaux et de revues. On distingue vaguement un enfant en bas âge sur une image, et un couple d’un homme et une femme sur une autre. La disposition des photographies laisse penser qu’il s’agit de photos familiales. Sur la dernière image montrée, on distingue le couple évoqué précédemment ainsi qu’une pièce, avec une table, des chaises, et un fauteuil. Une salle de séjour sans doute. Il s’agit sûrement d’affaires personnelles, un témoignage d’une vie de famille (peut être celle du réalisateur). On a ensuite un plan fixe avec une séquence où on aperçoit plusieurs civils et quelques militaires qui évitent la caméra en avançant. On distingue clairement des soldats français dans leurs uniformes de 1940 (un vert kaki et le casque Adrian) ce qui nous confirme que nous sommes au début de la guerre. A mesure que le soldat s’avance, on peut voir en arrière-plan des hommes et des femmes transportant de lourds paquetages. Une fois le soldat sortit complètement du champ de la caméra on peut voir clairement un vieil homme tirant péniblement un chariot rempli à ras bord de biens, et il semble aidé par un jeune homme à sa droite. Premiers signes d’une évacuation civile encadrée par l’armée. Ensuite un plan sur un train à l'arrêt avec sur le côté des familles qui attendent avec leurs bagages pour embarquer. Le dernier plan nous montre trois femmes, dont une plus jeune que les autres. L’évacuation de l’Alsace est initiée dès le premier Septembre 1939. Les 2 et 3 septembre, 374 000 Alsaciens quittent leur domicile pour les départements du Gers, des Landes et du Lot-et-Garonne pour les Haut-Rhinois, de la Dordogne, l’Indre et la Haute-Vienne pour les Bas-Rhinois. Après un voyage long et fastidieux, les réfugiés doivent s’adapter tant bien que mal à leur nouvel environnement, dont les conditions d’accueil sont souvent en dessous des normes. De plus la population locale n’est pas toujours favorable à cette migration forcée. Au cours du mois de Mai 1940, en raison de l’offensive allemande déclenchée contre les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, une seconde évacuation est déclenchée afin de retirer des zones, désormais sensibles, les derniers civils. La percée allemande dans les Ardennes et la perte des armées du Nord dans la poche de Dunkerque, laisse Paris sans réelle protection avancée. Le nouveau président du conseil français, Philippe Pétain, accepte de signer l’armistice du 22 Juin 1940, actant la défaite de la France face à l'Allemagne nazie. L’Alsace étant rattachée au Reich à l’issue de la campagne de France, les Allemands exigent le rapatriement de tous les réfugiés Alsaciens. ==Une évacuation programmée== L’ordre d’évacuation générale est donné le premier Septembre 1939, soit deux jours avant la déclaration de guerre. Les civils sont priés de quitter leurs foyer, entreprises, commerces ou fermes et se diriger vers les centres de recueil préalablement établi par les communes. Au total, on peut estimer qu’environ 600 000 alsaciens ont été évacués vers l’intérieur du pays, dont 80 000 en Dordogne (60 000 strasbourgeois) issues de 17 communes du Bas-Rhin. Le nombre de ces réfugiés et les conditions de l’évacuation, peuvent expliquer les 18 premières secondes du film où on peut distinguer ce qui semble être un article, ou une revue intitulée « sauvons les des horreurs de la guerre » et en dessous « aidez-nous ». Le réalisateur de ce film, Charles-Robert Weiss, faisait partie de la Défense Passive (un organisme constitué de volontaires civils, chargé d’aider les autorités dans l’évacuation de la population vers la Dordogne), ce qui explique comment il a pu capturer les instants qui nous sont montrés dans le film. Sur place il a créé plusieurs centres d’accueil, aidant énormément l’installation de nombreuses familles Alsaciennes. Des familles dont nous pouvons voir un aperçu dans la seconde partie du film avec notamment la présence d’enfants. Il est indéniable que l’évacuation aura marqué le réalisateur, tout comme le rapatriement des réfugiés, ordonné par les Allemands après la reddition française du 22 Juin 1940. ==Un retour nécessaire mais plein d’incertitudes== Dans la nuit du 25 Juin 1940, le maréchal Pétain, désormais aux commandes de l’Etat, déclare à la radio « Les conditions des vainqueurs sont dures, tous vous allez à nouveau rentrer chez vous ». L’Alsace étant désormais intégrés au Bade Wurtemberg, les Allemands s’empressent de faire rapatrier tous les réfugiés chez eux ; non sans s’occuper d’identifier tous les indésirables (juifs, tziganes, Alsaciens francophiles). En Dordogne, le préfet déclare que chacun des réfugiés est libre de partir ou non. Dans cette situation beaucoup choisissent de rentrer, le plus souvent par crainte pour les biens laisser là-bas ; l’inquiétude liés aux pillages des deux armées est toujours présente, et peut se lire clairement sur de nombreux visages dans le film. On peut noter quand même, un nombre significatif de strasbourgeois qui restent en Dordogne, par peur de l’occupant et du spectre de l’enrôlement obligatoire dans l’armée allemande. Plusieurs d’entre eux s’engageront dans le maquis et formeront de 1944 à 1945, sous André Malraux (1901-1975), la brigade indépendante Alsace-lorraine. En dépit de cela, le rapatriement des alsaciens par les autorités est synonyme d’angoisse chez les évacués, désormais appelés « réfugiés » par les allemands. Une angoisse partagée par le réalisateur, puisqu'il retourne à Strasbourg après l’armistice pour sauver l’affaire familiale de corderie. Concernant l’occupant, s’il accueille les réfugiés avec chants, rafraîchissements, le tout accompagner de l’aide massive de la croix rouge allemande, il ne se prive pas de menacer les réticents au voyage de retour de représailles sur les biens, ou sur les membres de la famille restés en Alsace.
Amateurfilme Rieker Amateurfilme Rieker LFS_01554_Filme_Rieker_1937 1937 1937 1,937 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Rieker, Heinrich Landesfilmsammlung BW 48.76116, 8.23746 Rieker Baden-Baden Bodensee Non-Non LFS01554 608
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Titel: Mai 1937. Blütenpracht in Baden-Baden - Pfingsten am Bodensee Farbe: Schwenk: mit Frühjahrsblühern bepflanzte Beete und Rabatten eines Parks. Mutter mit drei Töchtern, älterer Dame und Kinderschwester promenieren in Baden-Baden am Aufgang zum Pavilion "Buchhorner-Hof" vorbei. / Gleiche Personen im Park, kleines Mädchen tritt in den Vordergrund. Wiese mit blühenden Obstbäumen, kleines Mädchen mit Pusteblume. Kleines Mädchen in Getreidefeld, Mädchen mit Akkordeon sitzt in einem Baum, darunter lagert Familie auf Sofa; Familie unter dem Baum, Mutter zeigt Kleinkind ein Spielzeughaus. Kleines Mädchen mit Holzstöckchen. Frau winkt in die Kamera. / Mädchen in den Ästen eines Baums, Schwenk Seelandschaft mit Holzhaus und Strandabschnitt. Schwarzweiß: Erwachsene und Kinder planschen in einem Swimmingpool; Mädchen mit Sandeimer und Sandförmchen mit Mutter am Rand des Swimmingpools, kleines Mädchen im Swimmingpool wird von älteren Geschwistern geneckt. Mädchen mit kleiner Schwester auf einer Schaukel. Kleines Mädchen im Sandkasten. Farbe: Mutter führt kleine Tochter an der Hand um den Swimmingpool. Kleines Mädchen mit Kinderschwester am Swimmingpool; Mädchen mit Gummispielzeug; Steingarten, Familie mit Personal, Purzelbaum schlagendes Mädchen (Schwenk); Mädchen im blühenden Steingarten, Junge im Garten. Schwenk zu weiteren Familienmitgliedern.; von zwei Reitern angeführter Fastnachtsumzug, im Hintergrund das Schwarze Tor (Rottweil). Titel:: Im Manöver mit 2. Bat. Art. Regt. 5. September 1937 / Farbe: Panoramaschwenk über hügelige Landschaft mit Dorf, Vorbeiziehendes Pferdegespann mit Soldaten, Schwenk zu Soldaten, die unter Bäumen Geschütze platzieren. Aufbruch eines Pferdegespann-Zuges. Soldaten auf Fahrrädern; Soldat an der Spitze eines Pferdegespanns; Fußsoldaten. Reiter, Pferdegespann; Soldaten in Autos und ein Motorradfahrer fahren an einem am Straßenrand wartenden Pferdezug vorbei. //
Amateurfilme Rieker Amateurfilme Rieker LFS_01554_Filme_Rieker_1937 1937 1937 1,937 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Rieker, Heinrich Landesfilmsammlung BW 48.76116, 8.23746 Rieker Baden-Baden Bodensee Non-Non LFS01554 608
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Titel: Mai 1937. Blütenpracht in Baden-Baden - Pfingsten am Bodensee Farbe: Schwenk: mit Frühjahrsblühern bepflanzte Beete und Rabatten eines Parks. Mutter mit drei Töchtern, älterer Dame und Kinderschwester promenieren in Baden-Baden am Aufgang zum Pavilion "Buchhorner-Hof" vorbei. / Gleiche Personen im Park, kleines Mädchen tritt in den Vordergrund. Wiese mit blühenden Obstbäumen, kleines Mädchen mit Pusteblume. Kleines Mädchen in Getreidefeld, Mädchen mit Akkordeon sitzt in einem Baum, darunter lagert Familie auf Sofa; Familie unter dem Baum, Mutter zeigt Kleinkind ein Spielzeughaus. Kleines Mädchen mit Holzstöckchen. Frau winkt in die Kamera. / Mädchen in den Ästen eines Baums, Schwenk Seelandschaft mit Holzhaus und Strandabschnitt. Schwarzweiß: Erwachsene und Kinder planschen in einem Swimmingpool; Mädchen mit Sandeimer und Sandförmchen mit Mutter am Rand des Swimmingpools, kleines Mädchen im Swimmingpool wird von älteren Geschwistern geneckt. Mädchen mit kleiner Schwester auf einer Schaukel. Kleines Mädchen im Sandkasten. Farbe: Mutter führt kleine Tochter an der Hand um den Swimmingpool. Kleines Mädchen mit Kinderschwester am Swimmingpool; Mädchen mit Gummispielzeug; Steingarten, Familie mit Personal, Purzelbaum schlagendes Mädchen (Schwenk); Mädchen im blühenden Steingarten, Junge im Garten. Schwenk zu weiteren Familienmitgliedern.; von zwei Reitern angeführter Fastnachtsumzug, im Hintergrund das Schwarze Tor (Rottweil). Titel:: Im Manöver mit 2. Bat. Art. Regt. 5. September 1937 / Farbe: Panoramaschwenk über hügelige Landschaft mit Dorf, Vorbeiziehendes Pferdegespann mit Soldaten, Schwenk zu Soldaten, die unter Bäumen Geschütze platzieren. Aufbruch eines Pferdegespann-Zuges. Soldaten auf Fahrrädern; Soldat an der Spitze eines Pferdegespanns; Fußsoldaten. Reiter, Pferdegespann; Soldaten in Autos und ein Motorradfahrer fahren an einem am Straßenrand wartenden Pferdezug vorbei. //
Amateurfilme Rieker Amateurfilme Rieker LFS_01554_Filme_Rieker_1937 1937 1937 1,937 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Rieker, Heinrich Landesfilmsammlung BW 48.76116, 8.23746 Rieker Baden-Baden Bodensee Non-Non LFS01554 608
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Titel: Mai 1937. Blütenpracht in Baden-Baden - Pfingsten am Bodensee Farbe: Schwenk: mit Frühjahrsblühern bepflanzte Beete und Rabatten eines Parks. Mutter mit drei Töchtern, älterer Dame und Kinderschwester promenieren in Baden-Baden am Aufgang zum Pavilion "Buchhorner-Hof" vorbei. / Gleiche Personen im Park, kleines Mädchen tritt in den Vordergrund. Wiese mit blühenden Obstbäumen, kleines Mädchen mit Pusteblume. Kleines Mädchen in Getreidefeld, Mädchen mit Akkordeon sitzt in einem Baum, darunter lagert Familie auf Sofa; Familie unter dem Baum, Mutter zeigt Kleinkind ein Spielzeughaus. Kleines Mädchen mit Holzstöckchen. Frau winkt in die Kamera. / Mädchen in den Ästen eines Baums, Schwenk Seelandschaft mit Holzhaus und Strandabschnitt. Schwarzweiß: Erwachsene und Kinder planschen in einem Swimmingpool; Mädchen mit Sandeimer und Sandförmchen mit Mutter am Rand des Swimmingpools, kleines Mädchen im Swimmingpool wird von älteren Geschwistern geneckt. Mädchen mit kleiner Schwester auf einer Schaukel. Kleines Mädchen im Sandkasten. Farbe: Mutter führt kleine Tochter an der Hand um den Swimmingpool. Kleines Mädchen mit Kinderschwester am Swimmingpool; Mädchen mit Gummispielzeug; Steingarten, Familie mit Personal, Purzelbaum schlagendes Mädchen (Schwenk); Mädchen im blühenden Steingarten, Junge im Garten. Schwenk zu weiteren Familienmitgliedern.; von zwei Reitern angeführter Fastnachtsumzug, im Hintergrund das Schwarze Tor (Rottweil). Titel:: Im Manöver mit 2. Bat. Art. Regt. 5. September 1937 / Farbe: Panoramaschwenk über hügelige Landschaft mit Dorf, Vorbeiziehendes Pferdegespann mit Soldaten, Schwenk zu Soldaten, die unter Bäumen Geschütze platzieren. Aufbruch eines Pferdegespann-Zuges. Soldaten auf Fahrrädern; Soldat an der Spitze eines Pferdegespanns; Fußsoldaten. Reiter, Pferdegespann; Soldaten in Autos und ein Motorradfahrer fahren an einem am Straßenrand wartenden Pferdezug vorbei. //
Aménagement fluvial (0036FN0013) Aménagement hydroélectrique 1952 1959 1,956 313 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet 48.0203, 7.57811 Niss Rhin Grand Canal d'Alsace Non-Non MIRA Ecology Transit Industry Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites 0036FN0013 0
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Travaux d'aménagement du Grand canal d'Alsace et des centrales électriques dans les années 1950. Caterpillar débroussaillant un champ / pont de bateaux / officiels sur un bateau / bateau de croisière « Europa » sur le Rhin / bords du Rhin en Allemagne Lorelei ? / chantier grands travaux sur le canal Long de plus de 1200 km, le Rhin a de longue date servi d’axe de transport pour l’Europe des Alpes suisses aux polders hollandais. Après le coude de Bâle, le Rhin dit supérieur sert à la fois de frontière et d’échangeur pour la Suisse, la France et l’Allemagne. Son immense lit majeur accueille aussi des équipements portuaires comme le port autonome de Strasbourg et a été aménagé depuis le XIXe siècle. La navigation y a été libérée par le Congrès de Vienne en 1815, régulée par la Commission centrale pour la navigation du Rhin et définitivement classée « eaux internationales » en 1868. [[Fichier:Cassini-1.png|vignette|Le Rhin au XVIIIe s. (carte "Cassini"/©Ehess)]] L’ingénieur badois Johann Gottfried Tulla entreprend les premiers aménagements entre dans le troisième quart du XIXe siècle, avec pour conséquence l’accélération du débit rendant la navigation difficile, mais permettra la construction de 7 centrales hydroélectriques au XXe siècle. Lorsque le Traité de Versailles octroie à la France le monopole de l’aménagement de cette partie du fleuve, on décide de mettre en œuvre le projet de Grand Canal d’Alsace à partir de 1928. Long d’une cinquantaine de kilomètres, il régule le trafic et crée les conditions d’une mise en valeur hydroélectrique. Quatre chutes artificielles dotées de centrales ponctuent le tracé du canal, de Kembs en 1932 à Vogelgrun en 1959, en passant par Ottmarsheim (le port de Mulhouse) en 1952 et Fessenheim en 1956. '''Le contrôle de la nature par l’Homme''' Ingénieur divisionnaire des Ponts dans le Haut-Rhin, monsieur Niss emporte parfois sa caméra pour réaliser des prises de vues sur les chantiers de ce vaste aménagement, sans doute autour de Vogelgrun (centrale de 140 MW). Au moyen de panoramiques vers la droite, mouvement de caméra qu’il affectionne, le cinéaste amateur scrute en spécialiste la manière dont l’Homme tente de se rendre maître de la nature et de dompter ses richesses. Le processus d’industrialisation du Rhin nécessite le recours à de nombreuses machines qui assistent des ouvriers eux peu équipés – ni casques, ni gants. Là où d’autres, comme Armand Gerber, font rutiler les tracteurs flambant neufs à l’écran, Niss filme en plan serré l’action d’un bulldozer de marque Caterpillar. Par son travail méthodique et sa perfection mécanique, il égalise les terrains à creuser et à construire – aménagés avec l’aide d’explosifs dont Niss filme l’action à distance de sécurité. On aperçoit aussi une pompe vidant un vieux canal, des grues de haute dimension assurent le transport sur site d’éléments gigantesques, d’autres plus petites tractant des machines à aplanir les berges artificielles du canal de dérivation. Les images de camions perdus au fond du futur canal révèlent le gigantisme du chantier. Les structures d’acier et de béton que façonnent les équipes de Niss serviront à accueillir les turbines verticales (groupes de turbinage « Kaplan ») qui, entraînées par la chute de 12 mètres, produiront de l’électricité. '''Une nature omniprésente''' Tout à son examen des travaux en cours, à sa volonté de fixer sur pellicule des moments dont la signification pour lui est en partie perdue, l’ingénieur ne peut s’empêcher de laisser sa caméra se distraire. Le premier plan de la séquence du Caterpillar enregistre la présence des roseaux caractéristiques des méandres naturels du fleuve. Le cinéaste fixe aussi de longues secondes de grandes fleurs jaunes vivaces, ondulant au vent de façon bucolique mais appelées à disparaître. Il s’attarde aussi sur le cours d’eau asséché, symbole un rien mélancolique de l’adieu au passé naturel du lit du fleuve. Celui-ci, pourtant, coule en majesté au milieu du film, à l’occasion d’une croisière peut-être organisée par le maître d’œuvre afin d’examiner les travaux en cours – la caméra saisit des ouvriers sur la berge attendant le transport d’un élément de pont ferroviaire. À cette époque de progrès triomphant, seuls comptent la navigation (un bateau de croisière, une vedette de la brigade fluviale), le fret et la production d’énergie, mais si la construction du canal ravage le lit du Rhin, il laisse au fleuve une partie de sa liberté, le long des rives du Haut-Rhin. <big>'''Ausbau des Rheins'''</big> Der mehr als 1200 Kilometer lange Rhein wurde schon lange als europäischer Transportweg von den Schweizer Alpen bis zu den niederländischen Poldern genutzt. Nach dem Basler Rheinknie dient der so genannte Oberrhein sowohl als Grenze als auch als Verkehrsknoten für die Schweiz, für Frankreich und Deutschland. In seinem riesigen Hauptbett, das seit dem 19. Jahrhundert begradigt wurde, befinden sich auch Hafenanlagen wie der autonome Hafen von Straßburg. Die Schifffahrt wurde 1815 durch den Wiener Kongress liberalisiert, von der Zentralkommission für die Rheinschifffahrt reguliert und 1868 wurde der Rhein endgültig als „internationales Gewässer“ eingestuft. Der badische Ingenieur Johann Gottfried Tulla unternahm die ersten Begradigungen im dritten Viertel des 19. Jahrhunderts. Dies ließ den Strom schneller fließen und erschwerte die Schifffahrt, erlaubte jedoch den Bau von sieben Wasserkraftwerken im 20. Jahrhundert. Als der Versailler Vertrag Frankreich das Monopol für den Ausbau dieses Abschnitts des Flusses gewährte, wurde der Bau des Rheinseitenkanals ab 1928 beschlossen. Dieser etwa 50 Kilometer lange Kanal zwischen Vogelgrun und Kembs reguliert den Verkehr und schafft die Voraussetzungen für die Erschließung der Wasserkraft. Entlang der Strecke des Kanals wurden vier künstliche Wasserfälle mit Kraftwerken angelegt, Kembs wurde 1932 in Betrieb genommen, gefolgt von Ottmarsheim (Hafen Mulhouse) 1952, Fessenheim 1956 und Vogelgrun 1959. '''Die menschliche Kontrolle über die Natur''' X Niss, leitender Ingenieur für Brückenbau im Departement Haut-Rhin, nahm manchmal seine Kamera mit, um Aufnahmen an den Baustellen dieses groß angelegten Ausbaus zu machen, hier wahrscheinlich im Raum Vogelgrun (140 MW-Kraftwerk). Anhand von Panoramaschwenks nach rechts – einer seiner bevorzugten Kamerabewegungen – zeigt der Amateurfilmer mit fachmännischem Blick, wie der Mensch versucht, die Natur unter seine Kontrolle zu bringen und ihre Reichtümer zu bändigen. Der Prozess der Industrialisierung des Rheins erforderte den Einsatz vieler Maschinen, die den Arbeitern zur Hand gehen. Die Arbeiter dagegen sind sehr schlecht ausgerüstet, sie tragen weder Helme noch Handschuhe. Dort wo andere, wie Armand Gerber, brandneue Traktoren auf der Leinwand leuchten lassen, filmt Niss in Nahaufnahme den Einsatz einer Caterpillar Planierraupe. Durch ihr methodisches Arbeiten und ihre mechanische Perfektion ebnet sie das Gelände und bereitet es für die Grabungen und den Bau vor, nachdem es mit Hilfe von Sprengstoff – dessen Einsatz Niss aus sicherer Entfernung filmt – erschlossen wurde. Wir sehen auch eine Pumpe, die einen alten Kanal entleert, große Kräne, die gigantische Elemente vor Ort transportieren, andere kleinere Kräne, die Maschinen zum Planieren der künstlichen Ufer des Rheinseitenkanals. Die Bilder einsamer Lastwagen am Boden des zukünftigen Kanals zeugen von der gigantischen Größe der Baustelle. Die Stahl- und Betonstrukturen, an denen die Mannschaften von Niss arbeiten, werden zur Aufnahme der vertikalen Turbinen („Kaplan-Turbinen“) dienen, die von einem Wasserstrom mit einer Fallhöhe von 12 Metern angetrieben und Strom erzeugen werden. '''Eine allgegenwärtige Natur''' Konzentriert auf die Betrachtung der laufenden Arbeiten, seine Absicht, Momente festzuhalten, deren Bedeutung ihm teilweise entgeht, kann der Ingenieur nicht anders, als seine Kamera abschweifen zu lassen. Die erste Aufnahme der Sequenz mit dem Caterpillar zeigt das charakteristische Schilf, das in den natürlichen Schleifen des Flusses wächst. Der Filmer verharrt auch lange Sekunden auf großen gelben Blumen, die sich malerisch im Wind wiegen, aber bald verschwinden sollen. Er verweilt auch einige Sekunden am trockengelegten Flussbett und nimmt damit symbolisch Abschied von der natürlichen Vergangenheit des Flusses. Dieser fließt jedoch majestätisch in der Mitte des Films, anlässlich einer vielleicht vom Projektleiter organisierten Kreuzfahrt zur Prüfung der laufenden Arbeiten - die Kamera erfasst Arbeiter am Ufer, die auf den Transport eines Elements einer Eisenbahnbrücke warten. In dieser Zeit des Siegeszuges des Fortschritts zählen nur die Schifffahrt (ein Kreuzfahrtschiff, ein Polizeiboot), die Fracht und Energieerzeugung. Zwar zerstört der Bau des Kanals das Flussbett des Rheins, lässt dem Fluss aber am Oberrhein einen Teil seiner Freiheit.
Aufmarsch SA Besuch Göring Freiburg Aufmarsch SA Besuch Göring Freiburg LFS_9299_Goering 1934 1936 1,935 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Landesfilmsammlung BW 48.00606, 7.83892 Balke Freiburg i.B. Non-Non Haus des Dokumentarfilms Second World War : prewar LFS 9299 642
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Aufmärsche der SA in Freiburg. Besuche von Joseph Goebbels und Hermann Göring. SA marches in Freiburg. Visits by Joseph Goebbels and Hermann Göring. Schwenk über Sportplatz: Zuschauertribüne, Formationen der SA; SA marschiert über Brücke; Mann in SA-Uniform; Kirche und Kapelle <nicht identifiziert>; Mann in SA-Uniform auf Holzpferd; Umzug durch Freiburg, Mitglieder der SA am Straßenrand; marschierende SA, Jugendliche am Straßenrand; Mittagessen im Gasthaus 'Zur Krone'; Junge mit Brot; SA-Männer auf Lastwagen, Fahrtaufnahme; SA vor dem Freiburger Münster; Plakat 'Dr. Goebbels'; Aufmarsch durch Freiburg, SA auf Sportplatz; Goebbels in hellem Mantel geht Ehrenfront ab; SA und HJ auf dem Sportplatz; Mann wird auf Bahre vom Platz getragen; Jungen spielen im Gras; Hitlergruß; Rednertribüne mit Hakenkreuzfahnen; Titel: S.A. Sturmbann 1R113 seinem Sturmbannführer Hug / Plakatmotiv 'Hermann Göring spricht am Freitag den 10. Mai ... in der Festhalle Freiburg i. Br.'; SA marschiert durch Freiburg, Frauen in Tracht des Markgräflerlandes, Begrüßung von Ehrengästen; Limousine mit Hermann Göring fährt vor, Begrüßung, Emmy Göring in der Limousine mit Blumenstrauß; Autos der Gäste fahren im Konvoi durch Freiburg, Zuschauer am Straßenrand; Umzug durch Freiburg: SA, Studentenverbindung, HJ, BDM, Marine-HJ, SS u.a.; Polizisten vor dem Freiburger Rathaus, SS-Männer in Limousine, Umzug durch die Freiburger Innenstadt; Aufmarsch auf dem Marktplatz, Limousinen fahren vor, Göring schreitet in weißer Uniform die Ehrenfront ab, steigt wieder in Limousine ein, Limousine fährt ab, Zuschauer am Straßenrand, Hitlergruß; Zuschauer vor dem Freiburger Rathaus, Polizisten marschieren ab; Schwenk über Terrasse, Limousinen u. Gäste vor der Bergstation Schauinsland, Mann mit Blumensträußen, Göring kommt aus Bergstation; Hermann Göring (weiße Uniform u. weißer Mantel) umringt von Männern in Uniform auf Weg, geht wieder in Bergstation; Menschenmenge in Freiburg, Polizisten u. BDM-Mädchen halten die Menge zurück; Hotel "Europäischer Hof" (nicht erhalten; heute Hochhaus der Dresdner Bank); Menschenmenge vor dem Hotel, Limousine mit Göring fährt vor (dunkel), Göring geht ins Hotel; Männer der SA, Zuschauer am Rande eines Flugfeldes, Propellerflugzeug mit Aufschrift <Horst Wessel> landet; Begrüßung Viktor Lutze, SA-Stabschef; Auto mit Schild in der Heckscheibe 'SA-Aufmarsch 22.-23. August 1936'; Menschenmenge u. SA vor dem Freiburger Rathaus, Limousinen fahren auf dem Münsterplatz vor, Begrüßung Viktor Lutze in Begleitung von Oberbürgermeister Franz Kerber; Gulaschkanone u. Köche; Begrüßung von Viktor Lutze vermutlich vor der Universität; Schwenk über freien Platz mit Formationen der SA, Musikkapelle, Ansprache, Hitlergruß, Zuschauer; Aufmarsch der SA vor Ehrentribüne; Gulaschkanone, Ausgabe von Essen, Männer in SA Uniform essen aus Feldgeschirr; Titel: und ich / Mann in SA-Uniform; Titel: habe gedreht / Transparent <Dein Ja dem Führer am 10. April>; Männer der SA vermutlich vor der Universität>; Männer der SA fahren auf Lastwagen durch die Freiburger Innenstadt, im Hintergrund Martinstor; Kolonne mit Fahrzeugen auf der Landstraße; SA auf der Straße // Pan across sports field: grandstand, formations of the SA; SA marches across bridge; Man in SA uniform; Church and chapel <not identified>; Man in SA uniform on wooden horse; Move through Freiburg, members of the SA on the roadside; marching SA, youngsters on the roadside; Lunch in the inn 'Zur Krone'; Boy with bread; SA men on trucks, shot during driving; SA in front of the Freiburg Minster; Poster 'Dr. Goebbels'; March through Freiburg, SA on sports field; Goebbels in a light coat walks off the front of honor; SA and HJ on the sports field; Man is carried on stretcher from the place; Boys playing in the grass; Hitler salute; Speaker's stand with swastika flags; Title: S.A. Sturmbann 1R113 his Sturmbannführer Hug / Poster motif 'Hermann Göring speaks on Friday May 10th ... in the Festhalle Freiburg i. Br. '; SA marches through Freiburg, women in traditional costume of the Markgräflerland, greeting guests of honor; limousine with Hermann Göring drives up, greeting, Emmy Göring in the limousine with a bouquet of flowers; guests' cars drive through Freiburg in convoys, spectators on the side of the road; moving through Freiburg: SA, student union, HJ, BDM, Marine-HJ, SS and others; Police officers in front of the Freiburg town hall, SS men in limousines, moving through Freiburg city center; Parade in the market place, limousines pull up, Goering walks in white uniform down the front of honor, gets back in limousine, limousine drives off, spectators on the roadside, Hitler salute; Spectators in front of the Freiburg town hall, police officers march off; Swivel over terrace, limousines and. Guests in front of the Schauinsland mountain station, man with bouquets of flowers, Göring comes from the mountain station; Hermann Göring (white uniform and white coat) surrounded by men in uniform on the way, goes back to the mountain station; Crowd in Freiburg, police officers u. BDM girls hold back the crowd; Hotel "Europäischer Hof" (not preserved; today high-rise building of the Dresdner Bank); Crowd in front of the Festhalle, limousine with Goering drives up (dark), Goering goes into the Festhalle; SA men, spectators on the edge of an airfield, propeller plane with inscription 'Horst Wessel' lands; Welcome to Viktor Lutze, SA chief of staff; Car with a sign in the rear window 'SA march 22-23. August 1936 '; Crowd u. SA in front of Freiburg City Hall, limousines drive up to Münsterplatz, welcome Viktor Lutze accompanied by Mayor Franz Kerber; Goulash Cannon Cooks; Viktor Lutze is greeted in the university arena; Pan over free space with formations of the SA, music band, speech, Hitler salute, spectators; March of the SA in front of the grandstand; Goulash cannon, issue of food, men in SA uniform eat from field dishes; Title: and me / man in SA uniform; Title: I shot / Transparent <Your yes to the guide on April 10th>; SA men probably in front of the university>; SA men drive trucks through Freiburg city center, Martinstor in the background; Column with vehicles on the country road; SA on the street // Der Kompilationsfilm in schwarzweiß ist vom Architekten und ambitionierten Amateurfilmer Curt Balke gedreht. Er zeigt Ereignisse, bei denen die SA-Brigade 54 (Schwarzwald-Süd) und weitere NS-Gliederungen wie die Hitlerjugend, Veteranenverbände, NS-Kraftfahrkorps sowie Burschenschaften und Polizei zwischen 1934 und 1938 in Freiburg aufmarschierten. In einer Einstellung salutiert Balke vor seinem Haus in SA-Uniform und am Ende des Films schreibt er auf einer Tafel sichtlich stolz „und ich habe es gedreht“. Zeithistorisch interessant sind die Aufnahmen der Besuche von Propagandaminister Joseph Goebbels am 17. Juni 1934 und des Reichsministers Hermann Göring am 10. Mai 1935 in Freiburg. [[Fichier:Aufmarsch SA 9299 e.png|vignette|Plakate warben für den Besuch des Propagandaministers]] Der Film zeigt neben den inszenierten Aufmärschen und Paraden auch private Momente, seien es Kinder, Frauen mit Hunden, ein SA Mann, der ein Spielzeugpferd reitet oder die anstrengende Warterei auf die großen Ereignisse. Die ersten Aufnahmen beinhalten einen Geländemarsch durch ein Dorf, wo im „Gasthaus zur Krone“ eingekehrt wird. Ein erster Höhepunkt ist der Besuch von Joseph Goebbels. Die SA-Standarten sind auf dem Messplatz aufmarschiert bzw. liegen zunächst in der Sonne, trinken Wasser. Frauen laufen an ihnen vorbei. Ein Erschöpfter wird auf einer Bahre weggetragen. Goebbels im weißen Trenchcoat nimmt die aufmarschierten Verbände ab. Ein Zeitungsartikel spricht von 80.000 Teilnehmenden – auch aus dem Elsass und der Schweiz. Goebels zog eine durchgehende positive Bilanz des ersten Jahres des NS-Regimes und sprach sich gegen Kritiker und Miesmacher aus. Das Publikum goutierte die Rede mit langanhaltendem Applaus, schreibt die Zeitung. [[Fichier:Aufmarsch SA 9299 j.png|vignette|Auch für Göring wurde mobilisiert]] Im Film kündigt ein Plakat den Besuch von Hermann Göring am 10. Mai 1935 in der Festhalle an. Er war Ministerpräsident in Preußen sowie gerade zum Oberbefehlshaber der Luftwaffe ernannt worden. Er galt in der Bevölkerung als zweitwichtigster Mann im NS-Regime. In der Zeitung wurde darum gebeten, alle Läden, Betriebe und Gaststätten zwischen 15 und 17 Uhr zu schließen, um die Teilnahme zu ermöglichen; zahlreiche waren aus dem Umland angereist. Am Komturplatz war ein Triumphbogen mit drei riesigen Hakenkreuzfahnen errichtet worden, denn die Nationalsozialisten orientierten sich in der öffentlichen Inszenierung an antiken Vorbildern. Im Film ist dieser Bogen kaum zu erkennen. Göring und seine neue Frau Emmy fuhren im Mercedes-Cabrio vor und wurden von den örtlichen Honoratioren der Partei und Politik begrüßt. Im Publikum mehrere junge Damen in Schwarzwälder und Marktgräfler Tracht. Göring trug die weiße Sommeruniform der Flieger. Im Autokorso ging es durch die Stadt (Zähringer-, Kaiser-, Franziskanerstrasse) zum Rathaus. Dort wurde er vom badischen Ministerpräsidenten Walter Köhler und Freiburgs Oberbürgermeister Franz Kerber empfangen. Göring versicherte Gauleiter Robert Wagner und dem Oberbürgermeister die volle Unterstützung der Reichsregierung für Baden als ‚Grenzmark‘ zu. Der Film zeigt die Ankunft und Abfahrt von Göring, wo er im Auto stehend jovial die Bevölkerung grüßt. Auch Schülerinnen und Schüler aller Freiburger Schuler waren abgestellt und reagierten euphorisch. Die Identifikation des Publikums mit dem Nazi-Regime kommt in Jubel, Lächeln und Handgesten deutlich zum Ausdruck. Es folgen Aufnahmen von seinem Ausflug auf den Schlossberg. Die Großkundgebung abends um 19.30 Uhr in der Festhalle am Stadtgarten wird auf den Karlplatz übertragen. Auch hier wartet eine große Menschenmenge mit BDM-Mädels in der ersten Reihe. Seine Ankunft ist zu spät, um noch gute Aufnahmen zu ermöglichen. In seiner Rede geißelte er die Arbeit der ehemaligen Parteien. Hitler habe den neuen Staat aus Trümmern aufbauen müssen. Auch er wandte sich wie Goebbels im Jahr zuvor gegen die Kritiker, die man nicht aus dem Auge lassen werde. [[Fichier:SA Aufmarsch Freiburger Zeitung 22.8.1936 b (3).jpg|vignette|In Sonderseiten in der Freiburger Zeitung wurden die SA-Aktiven vorgestellt (Universitätsbibliothek Freiburg i.Br.]] Das dritte wichtige Ereignis im Film sind Aufnahmen des SA-Aufmarschs am 22. und 23. August, dem die Freiburger Zeitung am 22.8.1936 vier Sonderseiten zur SA-Brigade 54 widmet. Die Aufnahmen zeigen die Begrüßung des SA-Stabschefs Victor Lutze am Flughafen, der anschließend im Rathaus empfangen wird. Er wurde nach der Ermordung von Ernst Röhms 1934 dessen Nachfolger als Führer der SA. Diese Organisation habe „den roten Terror in Deutschland mit der Faust gebrochen“ (FBZ, 22.4.1935) und sei stolz darauf. Der SA-Feierstunde in der Festhalle am Samstagabend folgte am Sonntagmorgen die Paradeaufstellung der SA-Brigade 54 auf der Kampfbahn der Universität mit Ansprachen von Robert Wagner und dem Ehrengast Victor Lutze. Abschluss seines Besuchs ist der Vorbeimarsch der ‚Parteigliederungen‘ und der SA-Brigade 54 vor ihm vor der Rotteck-Oberrealschule. Neben der Verpflegung in Sälen und Lokalen der Stadt gab es auch eine Suppenküche, die im Film dokumentiert ist. Das Transparent „Dein Ja dem Führer am 10. April“ bezieht sich wohl auf die Reichstagswahl 1938 direkt nach dem ‚Anschluss‘ Österreichs, bei der die NSDAP 99,1% der Stimmen erhielt. Das Regime hatte sich endgültig durchgesetzt. Léo Adam The black and white compilation film was shot by the architect and ambitious amateur filmmaker Curt Balke. It shows events in which the SA Brigade 54 (Black Forest South) and other Nazi organizations such as the Hitler Youth, veterans' associations, NS motor corps, as well as fraternities and police marched in Freiburg between 1934 and 1938. In one shot Balke salutes in front of his house in SA uniform and at the end of the film he visibly proudly writes on a blackboard "and I shot it". The recordings of visits by Minister of Propaganda Joseph Goebbels on June 17, 1934 and Reich Minister Hermann Göring on May 10, 1935 in Freiburg are interesting from a historical point of view. [[Fichier:Aufmarsch SA 9299 e.png|vignette|Posters advertised the visit of the Minister of Propaganda Joseph Goebbels (LFS)]] In addition to the staged marches and parades, the film also shows private moments, be it children, women with dogs, a SA man riding a toy horse or the strenuous waiting for the big events. The first recordings include a terrain march through a village, where a stop is made in the "Gasthaus zur Krone". A first highlight is the visit by Joseph Goebbels. The SA standards are deployed on the measuring site or are initially lying in the sun, drinking water. Women run past them. An exhausted person is carried away on a stretcher. Goebbels in the white trench coat takes off the bandages deployed. A newspaper article speaks of 80,000 participants - also from Alsace and Switzerland. Goebels took a continuous positive record of the first year of the Nazi regime and spoke out against critics and political opponents. The audience welcomed the speech with long applause, the newspaper wrotes. [[Fichier:Aufmarsch SA 9299 j.png|vignette|Mobilization was also carried out for Goering (LFS)]] In the film, a poster announces Hermann Göring's visit to the Festhalle on May 10, 1935. He was Prime Minister of Prussia and had just been appointed Commander in Chief of the Air Force. He was considered the second most important man in the NS-regime in the population. The newspaper asked to close all shops, businesses and restaurants between 3 p.m. and 5 p.m. to allow everybody to participate; many had traveled from the surrounding area. A triumphal arch with three huge swastika flags had been erected at Komturplatz, because the National Socialists based their public presentation on ancient models. This arch is hardly recognizable in the film. Goering and his new wife Emmy drove up in the Mercedes convertible and were greeted by the local dignitaries of the party and politics. In the audience several young women in traditional Black Forest and Marktgräfler costumes. Goering wore the white summer uniform of the air force. In the car parade it went through the city (Zähringer, Kaiser, Franziskanerstrasse) to the town hall. There he was received by the Baden Prime Minister Walter Köhler and Freiburg Mayor Franz Kerber. Göring assured Gauleiter Robert Wagner and the mayor of the full support of the imperial government for Baden as a 'Grenzmark'. The film shows the arrival and departure of Göring, where he jovially greets the people standing in the car. Children of all schools in Freiburg were also turned off and reacted euphorically. The public's identification with the Nazi regime is clearly expressed in cheers, smiles and hand gestures. Pictures of his trip to the Schlossberg follow. The large-scale rally in the evening at 7.30 p.m. in the Festhalle am Stadtgarten will be broadcast on Karlplatz. There is also a large crowd of BDM girls in the front row. His arrival is too late to allow good shots. In his speech, he scourged the work of the former parties. Hitler had to build the new state out of rubble. Like Goebbels in the previous year, he also turned against the critics, who will not be ignored. [[Fichier:SA Aufmarsch Freiburger Zeitung 22.8.1936 b (3).jpg|vignette|The SA assets were presented in special pages in the Freiburger Zeitung (Universitätsbibliothek Freiburg i.Br.]] The third important event in the film is a recording of the SA march on August 22 and 23, to which the Freiburger Zeitung devotes four special pages on SA Brigade 54 on August 22, 1936. The photos show the greeting of SA chief of staff Victor Lutze at the airport, who is then received in the town hall. After the murder of Ernst Röhms in 1934, he became his successor as leader of the SA. This organization had "broken red terror in Germany with its fist" (FBZ, April 22, 1935) and was proud of it. The SA ceremony in the Festhalle on Saturday evening was followed on Sunday morning by the parade line-up of SA Brigade 54 on the University's arena with speeches by Robert Wagner and the guest of honor Victor Lutze. The conclusion of his visit is the march by the 'Party branches' and the SA Brigade 54 in front of him in front of the Rotteck Oberrealschule. In addition to catering in halls and bars in the city, there was also a soup kitchen, which is documented in the film. The banner "Your yes to the leader on April 10th" probably refers to the 1938 Reichstag election directly after the 'Anschluss' of Austria, in which the NSDAP received 99.1% of the vote. The regime had finally prevailed. Leo Adam
Ausflüge Ausflüge Schwarzwald LFS_9324_02_Aufluege 1951 1951 1,951 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 48.50211, 8.37273 Balke Schönmünzach Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS 9324 2 343
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Titel: Pfíngsten 1951 / Fahrt mit dem Sessellift auf den Feldberg; Ehepaar kommt aus Haus und steigt in Auto; Kapelle im Schwarzwald; Beuron: Hauptportal der Klosterkirche, Kirche (innen), Friedhof; Fahrt durch das Donautal; Sigmaringen: Innenstadt, Schloss; Innenstadt von Ebingen; Ortsschild <Ebingen / Kreis Balingen>; Schild <Willkommen in der ehemaligen Frei- und Reichsstadt Rottweil>; Schwenk über Rottweil, Innenstadt; Ortsschild <Villingen>; Rundgang durch die Innenstadt; Plakat <Zur Fahrrad Wache>; Triberger Wasserfälle; Straße <nicht identifiziert>; Schwenk über Laufenburg (Schweiz), Touristen auf Aussichtsterrasse; Familie an Brunnen vor Waldhütte, Kaffeetafel im Freien; Hochzeit in der Wallfahrtskirche Maria Lindenberg bei St. Peter <Frauen in Tracht>; Frauen mit Schäppel, Schwarzwaldlandschaft; Frauen vor "Hotel Hirsch", Marktplatz in Freudenstadt <mit Neubauten nach den Kriegszerstörungen>; Spaziergang <vermutlich Kurpark in Baiersbronn>; Schild <Schönmünzach / Kneipp-Kurort / fahret langsam u. ruhig>; Spaziergang in der Umgebung von Schönmünzach; alte Feuerwehrspritze; Familie im Schwimmbad <vermutlich Freibad Schönmünzach>; Dorfplatz mit Brunnen <nicht identifiziert>; Spaziergang im Schwarzwald; Frauen mit Rechen; Mann im Liegestuhl mit Hund; Familie im Schwimmbad <vermutlich Freibad Schönmünzach>; Frauen und Mann mit Fernglas am Straßenrand, Schafe im Hof eines Bauernhofes; Osterbrunnen; Platz mit "Gasthof zum Bad" <nicht identifiziert>; Frauen auf Wiese und vor dem Haus; Spaziergang im Schwarzwald <vermutlich Umgebung von Schönmünzach>; Frauen beim Ballspiel; Spaziergang auf dem Marktplatz in Freudenstadt; Spaziergang an Fluss <vermutlich Murg> (v.E.); Schild <Kneipp-Sanatorium>; Frau im Liegestuhl; Bahnhof Schönmünzach: einfahrender Zug, Frau steigt aus; Familie im Schwimmbad <vermutlich Freibad Schönmünzach>; Kneippkur: Kneippbecken; Männer verabschieden sich; Auto am Rand eines Sees <vermutlich Titisee>; Badegäste am Ufer eines See; Fahrtaufnahme; Haus mit Aufschrift <Kurhotel Kniebis Lamm>; Straße <vermutlich in der Schweiz / nicht identifiziert>; Verkehrsschild <Zürich / Winterthur>; Familie beim Kaffee im Garten; Familie im Garten und vor dem Haus; Zürich: Ausflugsschiff, Schiffe am Ufer der Limmat, Stadtturm von Baden (Schweiz); Mann und Frau im Biergarten. // Title: Pentecost 1951 / Ride on the chair lift to Feldberg; Couple comes out of house and gets in car; Chapel in the Black Forest; Beuron: main portal of the monastery church, church (inside), cemetery; Trip through the Danube valley; Sigmaringen: city center, castle; Downtown Ebingen; Town sign <Ebingen / Kreis Balingen>; Sign <Welcome to the former free and imperial city of Rottweil>; Pan over Rottweil, city center; Town sign <Villingen>; Tour of the city center; Poster <To the bike guard>; Triberg Waterfalls; Street <not identified>; Pan over Laufenburg (Switzerland), tourists on viewing terrace; Family at fountain in front of forest hut, outdoor coffee table; Wedding in the pilgrimage church Maria Lindenberg near St. Peter <women in traditional costume>; Women with Schäppel, Black Forest landscape; Women in front of "Hotel Hirsch", market square in Freudenstadt <with new buildings after the war destruction>; Walk <probably Kurpark in Baiersbronn>; Schild <Schönmünzach / Kneipp-Kurort / drives slowly and calm>; Walk around Schönmünzach; old fire engine; Family in the swimming pool <probably Schönmünzach outdoor pool>; Village square with fountain <not identified>; Walk in the Black Forest; Women with rakes; Man in deck chair with dog; Family in the swimming pool <probably Schönmünzach outdoor pool>; Women and men with binoculars on the side of the road, sheep in the courtyard of a farm; Easter fountain; Place with "Gasthof zum Bad" <not identified>; Women in the meadow and in front of the house; Walk in the Black Forest <probably around Schönmünzach>; Women playing ball; Walk on the market square in Freudenstadt; Walk along river <probably Murg> (v.E.); Sign <Kneipp sanatorium>; Woman in deck chair; Schönmünzach station: incoming train, woman gets out; Family in the swimming pool <probably Schönmünzach outdoor pool>; Kneipp cure: Kneipp pool; Men say goodbye; Car on the edge of a lake <probably Titisee>; Bathers on the shore of a lake; Driving record; House with inscription <Kurhotel Kniebis Lamm>; Street <probably in Switzerland / not identified>; Traffic sign <Zurich / Winterthur>; Family having coffee in the garden; Family in the garden and in front of the house; Zurich: excursion boat, ships on the banks of the Limmat, city tower of Baden (Switzerland); Man and woman in the beer garden. //
Ausflüge Aachquelle Ausflüge Aachquelle und Bodensee LFS_9310_Ausfluege_Aachquelle 1932 1932 1,932 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 47.91617, 8.70821 Balke Curt Balke Käthe Balke Kati Balke (Tochter) Aachquelle Meersburg Schloss Hersberg Wasserburg Schloss Salem Schloss Heiligenberg Ravensburg Meßkirch Freiburg i.B. St. Peter (Schwarzwald) Non-Non Haus des Dokumentarfilms Swimming Outdoor activities Places Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9310 235
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Ausflüge zur Aachquelle und zum Bodensee Excursions to the Aachquelle and Lake Constance Titel: Pfingsten 1932 / Mädchen im Garten; Ausflug mit dem Auto, Schild 'Aachquelle', Brücke über die Aachquelle, Mann mit Pickelhaube; Meersburg: Altes Schloss; Schloss Hersberg; Familie im Auto; Ältere Frau und Mann im Badeanzug, Familie steht vor Auto; Blick auf Wasserburg, Karte von Wasserburg; Familie beim Mittagessen auf der Aussichtsterrasse eines Restaurants; Ausflugsschiff; Familie beim Baden im Bodensee, Kinder in Ruderboot, Kinder paddeln in Fass, Bootssteg; Fahrt mit dem Motorboot über den Bodensee; Familie verabschiedet sich von älteren Damen; Motorrad mit Beiwagen; Kloster Salem und Schloss Heiligenberg; Ehepaar auf einer Wiese, Familie beim Essen am Waldrand; Meßkirch; Mädchen packt Rucksack, Mann putzt Auto, Auto wird gepackt; Wanderung im Schwarzwald: Wasserfall, Mädchen mit Rucksäcken vor Berghütte, Spaziergang durch Dorf mit Kapelle <nicht identifiziert>, Familie auf der Wiese (Männer uund Mädchen raufen), Wanderung auf Waldweg und durch Wald, Mädchen stoßen morschen Baum um; Titel; Mausi Faehrt ab / 11.9.1935 / Mädchen mit Koffern, Koffer werden ins Auto geladen; Titel: Ende Sommer 1935 / Mädchen kommt mit Rucksack aus dem Haus uund geht auf Straße; Schild 'Kurort St. Peter'; Schulung des BDM in St. Peter: Mädchen geht mit Koffer in ein Haus, Mädchen beim Sport und in Zimmer, BDM-Mädchen marschieren auf der Straße, im Hintergrund St. Peter. // Title: Pentecost 1932 / Girl in the garden; Excursion by car, sign 'Aachquelle', bridge over the Aachquelle, man with pimple hood; Meersburg: Old castle; Hersberg Castle; Family in the car; Elderly woman and man in swimsuit, family standing in front of car; View of Wasserburg, map of Wasserburg; Family having lunch on the observation deck of a restaurant; Excursion boat; Family bathing in Lake Constance, children in rowboat, children paddling in barrel, boat dock; Trip by motorboat across Lake Constance; Family says goodbye to older women; Motorcycle with Sidecar; Salem Monastery and Heiligenberg Castle; Couple in a meadow, family eating at the edge of the forest; Messkirch; Girl packs backpack, man cleans car, car is packed; Hike in the Black Forest: waterfall, girls with backpacks in front of a mountain hut, walk through village with chapel <not identified>, family on the meadow (men and girls scuffle), hike on forest paths and through woods, girls knock over rotten trees; Title; Mausi drives from / 11.9.1935 / girls with suitcases, suitcases are loaded into the car; Title: late summer 1935 / Girl comes out of the house with a backpack and goes on the street; Sign 'Kurort St. Peter'; Training of the BDM in St. Peter: girl goes into a house with a suitcase, girl doing sports and in the room, BDM girls marching on the street, in the background St. Peter. // Dieser vierminütige Privatfilm von Curt Balke dokumentiert mehrere Ausflüge seiner Familie zu Sehenswürdigkeiten im südlichen Südwesten im Zeitraum 1932-1935. Im Mittelpunkt steht oft seine 1920 geborene Tochter Käte mit ihrem markanten Pagenschnitt. Curt Balke ist in vielen Aufnahmen selbst zu sehen, lässt sich also von seiner Frau, Tochter und anderen aufnehmen, wodurch das Filmen zu einem Familienprojekt wird. [[Fichier:Alte_Uniform.png|vignette|Treffen mit Mann in alter Uniform (Foto: LFS)]] Die Schrifttafel „Pfingsten 1932“ ermöglicht die Datierung auf Mitte Mai. Mit einem Opel Cabrio mit Ledersitzen fährt die Familie zur Aachquelle, knapp 100 Kilometer von Freiburg entfernt. Zwischendurch macht sie ein Picknick auf einer Wiese. Familie Balke fährt anschließend in Richtung Bodensee, wo sie die Burg Meersburg besuchen, deren Ursprung eine merowingische Königsburg aus dem 7. Jahrhundert ist und die bis heute ein Publikumsmagnet ist. Die nächsten Stationen sind Schloss Hersberg und Wasserburg, eine Halbinsel im Bodensee. Der Bodensee wirkt als Wärmespeicher und sorgt dort für ein mildes Klima. Die Familie genießt das sonnige Wetter und kehrt im Gasthaus ein. Von der Terrasse genießt sie den Blick auf den See mit vorbeifahrenden Segel- und Passagierschiffen. Der wirtschaftliche Schwerpunkt der Bodensee-Region lag damals vor allem auf der Fischerei und dem Weinbau. Auf den Speisenkarten standen fangfrische Bodenseespezialitäten wie Felchen, Barsche, Hechte, Zander, Aale oder Lachsforelle. Dazu angeboten wurde Wein aus der Region (Stuhler; Kramer 1983, S. 3 f.). Nach der Mittagspause geht es zum Schwimmen und Rudern in Booten und Fässern. Gegen Abend folgt eine Tour mit einem Motorboot. Am nächsten Tag verabschieden sie sich im Quartier und besuchen Salem mit der barocken Stefansfeld-Kapelle und das Kloster Salem. Außerdem sind das im Mittelalter erbaute Salemer Münster, die Hofapotheke, die angrenzende Schlossmauer und die Aach, die durch die Klosteranlage fließt, zu sehen. Im Herbst 1802 wurde das klösterliche Leben in Salem durch die Besitz-Übernahme der Markgrafschaft Baden aufgelöst. Das Münster ist seit 1808 Pfarrkirche der katholischen Kirchengemeinde. In der Landwirtschaft wurde an klösterliche Traditionen mit Land- und Forstwirtschaft sowie Wein- und Obstanbau angeknüpft und diese modernisiert. Prinz Max von Baden ließ 1906 im Kloster eine Gewerbe- und Handelsschule einrichten. 1920 wurde dort ein Internat für Jungen und Mädchen gegründet: die renommierte und international bekannte ‚Schule Schloss Salem‘, die bis heute einen Großteil der Anlage nutzt (Rückert 2018, S. 233). [[Fichier:Bodenseedampfer.png|vignette|Idylle am Bodense mit altem Raddampfer (Foto: LFS)]] Mit ihrem Cabrio fährt die Familie weiter zum Schloss Heiligenberg, eine spätmittelalterliche Burg, die von 1560 bis 1575 zum Renaissance-Schloss umgebaut wurde (Gemeinde Heiligenberg o. J.). Vom Hochplateau 730 Meter über dem Bodensee kann die Familie Balke die Aussicht genießen und besucht die Schlosskapelle mit kunstreich geschnitzten Holzdecken. Anschließend ist in einer kurzen Sequenz Ravensburg mit dem Obertor, Wachturm und einigen Läden in der Innenstadt zu sehen. Danach steht Meßkirch mit der spätmittelalterlichen Altstadt und der katholischen Stadtpfarrkirche St. Martin auf dem Programm. Die nächste Sequenz zeigt die Wanderung einer etwa zehnköpfigen Gruppe von Männern, Frauen und Jugendlichen und ihr Toben in freier Natur. Die Schrifttafel „Mausi fährt ab 11.09.1935“ verweist auf die Abfahrt von Tochter Käte aus Freiburg, die das Fahrzeug (Opel Olympia Cabrio) mit Gepäck belädt und zu einem Lager des Bundes Deutscher Mädel (BDM) im Kurort St. Peter aufbricht. Dort sind eine Gruppe junger Frauen, gekleidet in identischer Sportkleidung, bei Sportübungen sowie eine in Zweierreihen im Gleichschritt marschierende Mädchengruppe zu sehen. Laut der Ortschronik von St. Peter wurde das St. Josef-Haus 1935 als BDM-Gauführerinnenschule zweckentfremdet (Gemeinde St. Peter 2020). 90% der Zehnjährigen und rund 60% der 10- bis 18-jährigen deutschen Kinder und Jugendlichen waren Teil der Hitler-Jugend, die Jugendorganisation der NSDAP. Die Hälfte war weiblichen Geschlechts und gehörte dem Bund deutscher Mädel an. Der BDM propagierte ein modernes Bild eines deutschen Mädchens und Frauenideals, anfänglich, um das eigene politische Machtstreben argumentativ zu unterstützen und später, um die politische Führung und gesellschaftliche Lenkung der weiblichen Jugend als Erziehung darzustellen (Miller-Kipp 2001, S. 55). Zu Beginn des Films im Jahr 1932 wurde die NSDAP bei den Reichstagswahlen erstmals stärkste Kraft mit 31 Prozent in Württemberg und in Baden mit 37 Prozent. Am 30. Januar 1933 wurde Adolf Hitler zum Reichskanzler ernannt. Im Südwesten herrschte Unzufriedenheit mit der Weimarer Republik aufgrund der schlechten wirtschaftlichen Lage. Mit 6,2 Millionen waren ein Drittel der Beschäftigten arbeitslos (Zentner 2007, S. 274). Curt Balke war als Architekt davon nicht betroffen, führte ein gutbürgerliches Leben und konnte seiner Familie einen hohen Lebensstandard bieten. So hat er ein großes Haus, ein Auto und unternimmt regelmäßig Ausflüge und Reisen. Und er kann sich das teure Hobby des Filmens leisten, um diese Aktivitäten für die Nachwelt zu dokumentieren. Sophia Dresel This four-minute private film by Curt Balke documents several excursions his family made to sights in the south southwest in the period 1932-1935. The focus is often on his daughter Kati, born in 1920, with her distinctive page cut. Curt Balke can be seen in many of the recordings himself, so he can be recorded by his wife, daughter and others, making filming a family project. [[Fichier:Alte_Uniform.png|vignette|Meeting a man with an old uniform (Foto: LFS)]] The inscription "Pentecost 1932" enables the date to be dated to mid-May. The family drives to the Aachquelle, almost 100 kilometers from Freiburg, in an Opel convertible with leather seats. In between, she makes a picnic in a meadow. The Balke family then drives towards Lake Constance, where they visit the Meersburg Castle, the origin of which is a Merovingian royal castle from the 7th century and which is still a crowd puller today. The next stops are Hersberg Castle and Wasserburg, a peninsula in Lake Constance. Lake Constance acts as a heat store and ensures a mild climate there. The family enjoys the sunny weather and stops at the inn. From the terrace she enjoys the view of the lake with passing sailing and passenger ships. At that time the economic focus of the Lake Constance region was mainly on fishing and wine culture. Freshly caught Lake Constance specialties such as whitefish, perch, pike, pikeperch, eel or salmon trout were on the menu. Wine from the region was also offered (Stuhler; Kramer 1983, p. 3). After lunch, swim and row in boats and barrels. In the evening a tour with a motorboat follows. The next day they say goodbye in the quarter and visit Salem with the baroque Stefansfeld Chapel and the Salem Monastery. You can also see the Salem Minster, built in the Middle Ages, the court pharmacy, the adjoining castle wall and the Aach, which flows through the monastery complex. In the autumn of 1802, monastic life in Salem was dissolved when the Margraviate of Baden took over ownership. The cathedral has been the parish church of the Catholic parish since 1808. In agriculture, monastic traditions with agriculture and forestry as well as wine and fruit growing were tied in and modernized. Prince Max von Baden had a trade and business school set up in the monastery in 1906. A boarding school for boys and girls was founded there in 1920: the renowned and internationally known 'Schule Schloss Salem', which still uses a large part of the facility today (Rückert 2018, p. 233). [[Fichier:Bodenseedampfer.png|vignette|Idylic view at the Lake Constanze with old passenger boat (Foto: LFS)]] With their convertible, the family drives on to Heiligenberg Castle, a late medieval castle that was converted into a Renaissance castle from 1560 to 1575. From the high plateau 730 meters above Lake Constance, the Balke family can enjoy the view and visit the castle chapel with its intricately carved wooden ceilings. A short sequence then shows Ravensburg with the Obertor, watchtower and some shops in the city center. Then Meßkirch with the late medieval old town and the Catholic parish church of St. Martin are on the program. The next sequence shows the migration of a group of about ten men, women and young people and their romp in the great outdoors. The inscription "Mausi drives from 09/11/1935" refers to the departure of daughter Kati from Freiburg, who loads the vehicle (Opel Olympia Cabrio) with luggage and sets off for a camp of the Association of German Girls (BDM) in the health resort of St. Peter. There you can see a group of young women, dressed in identical sportswear, doing sport exercises as well as a group of girls marching in lockstep in rows of two. According to the local history of St. Peter, the St. Josef House was misused as the BDM Gauführer School for women in 1935 (St. Peter 2020). 90% of the ten year olds and around 60% of the 10 to 18 year old German children and young people were part of the Hitler Youth, the youth organization of the NSDAP. Half of them were female and belonged to the Association of German Girls. The BDM propagated a modern image of a German girl and ideal of women, initially to provide argumentative support for one's own striving for political power and later to present the political leadership and social control of young women as education (Miller-Kipp 2001, p. 55). At the beginning of the film in 1932, the NSDAP became the strongest force in the Reichstag elections for the first time with 31 percent in Württemberg and 37 percent in Baden . On January 30, 1933, Adolf Hitler was appointed Reich Chancellor. In the southwest there was dissatisfaction with the Weimar Republic due to the poor economic situation. With 6.2 million, a third of the employees were unemployed (Zentner 2007, p. 274). As an architect, Curt Balke was not affected by this, led a good middle-class life and was able to offer his family a high standard of living. He has a big house, a car and regularly goes on trips and journeys. And he can afford the expensive hobby of filming to document these activities for posterity. Sophia Dresel
Ausflüge Aachquelle Ausflüge Aachquelle und Bodensee LFS_9310_Ausfluege_Aachquelle 1932 1932 1,932 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 47.91617, 8.70821 Balke Curt Balke Käthe Balke Kati Balke (Tochter) Aachquelle Meersburg Schloss Hersberg Wasserburg Schloss Salem Schloss Heiligenberg Ravensburg Meßkirch Freiburg i.B. St. Peter (Schwarzwald) Non-Non Haus des Dokumentarfilms Swimming Outdoor activities Places Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9310 235
Ausflüge_Aachquelle_9310_b(3).png
Ausflüge zur Aachquelle und zum Bodensee Excursions to the Aachquelle and Lake Constance Titel: Pfingsten 1932 / Mädchen im Garten; Ausflug mit dem Auto, Schild 'Aachquelle', Brücke über die Aachquelle, Mann mit Pickelhaube; Meersburg: Altes Schloss; Schloss Hersberg; Familie im Auto; Ältere Frau und Mann im Badeanzug, Familie steht vor Auto; Blick auf Wasserburg, Karte von Wasserburg; Familie beim Mittagessen auf der Aussichtsterrasse eines Restaurants; Ausflugsschiff; Familie beim Baden im Bodensee, Kinder in Ruderboot, Kinder paddeln in Fass, Bootssteg; Fahrt mit dem Motorboot über den Bodensee; Familie verabschiedet sich von älteren Damen; Motorrad mit Beiwagen; Kloster Salem und Schloss Heiligenberg; Ehepaar auf einer Wiese, Familie beim Essen am Waldrand; Meßkirch; Mädchen packt Rucksack, Mann putzt Auto, Auto wird gepackt; Wanderung im Schwarzwald: Wasserfall, Mädchen mit Rucksäcken vor Berghütte, Spaziergang durch Dorf mit Kapelle <nicht identifiziert>, Familie auf der Wiese (Männer uund Mädchen raufen), Wanderung auf Waldweg und durch Wald, Mädchen stoßen morschen Baum um; Titel; Mausi Faehrt ab / 11.9.1935 / Mädchen mit Koffern, Koffer werden ins Auto geladen; Titel: Ende Sommer 1935 / Mädchen kommt mit Rucksack aus dem Haus uund geht auf Straße; Schild 'Kurort St. Peter'; Schulung des BDM in St. Peter: Mädchen geht mit Koffer in ein Haus, Mädchen beim Sport und in Zimmer, BDM-Mädchen marschieren auf der Straße, im Hintergrund St. Peter. // Title: Pentecost 1932 / Girl in the garden; Excursion by car, sign 'Aachquelle', bridge over the Aachquelle, man with pimple hood; Meersburg: Old castle; Hersberg Castle; Family in the car; Elderly woman and man in swimsuit, family standing in front of car; View of Wasserburg, map of Wasserburg; Family having lunch on the observation deck of a restaurant; Excursion boat; Family bathing in Lake Constance, children in rowboat, children paddling in barrel, boat dock; Trip by motorboat across Lake Constance; Family says goodbye to older women; Motorcycle with Sidecar; Salem Monastery and Heiligenberg Castle; Couple in a meadow, family eating at the edge of the forest; Messkirch; Girl packs backpack, man cleans car, car is packed; Hike in the Black Forest: waterfall, girls with backpacks in front of a mountain hut, walk through village with chapel <not identified>, family on the meadow (men and girls scuffle), hike on forest paths and through woods, girls knock over rotten trees; Title; Mausi drives from / 11.9.1935 / girls with suitcases, suitcases are loaded into the car; Title: late summer 1935 / Girl comes out of the house with a backpack and goes on the street; Sign 'Kurort St. Peter'; Training of the BDM in St. Peter: girl goes into a house with a suitcase, girl doing sports and in the room, BDM girls marching on the street, in the background St. Peter. // Dieser vierminütige Privatfilm von Curt Balke dokumentiert mehrere Ausflüge seiner Familie zu Sehenswürdigkeiten im südlichen Südwesten im Zeitraum 1932-1935. Im Mittelpunkt steht oft seine 1920 geborene Tochter Käte mit ihrem markanten Pagenschnitt. Curt Balke ist in vielen Aufnahmen selbst zu sehen, lässt sich also von seiner Frau, Tochter und anderen aufnehmen, wodurch das Filmen zu einem Familienprojekt wird. [[Fichier:Alte_Uniform.png|vignette|Treffen mit Mann in alter Uniform (Foto: LFS)]] Die Schrifttafel „Pfingsten 1932“ ermöglicht die Datierung auf Mitte Mai. Mit einem Opel Cabrio mit Ledersitzen fährt die Familie zur Aachquelle, knapp 100 Kilometer von Freiburg entfernt. Zwischendurch macht sie ein Picknick auf einer Wiese. Familie Balke fährt anschließend in Richtung Bodensee, wo sie die Burg Meersburg besuchen, deren Ursprung eine merowingische Königsburg aus dem 7. Jahrhundert ist und die bis heute ein Publikumsmagnet ist. Die nächsten Stationen sind Schloss Hersberg und Wasserburg, eine Halbinsel im Bodensee. Der Bodensee wirkt als Wärmespeicher und sorgt dort für ein mildes Klima. Die Familie genießt das sonnige Wetter und kehrt im Gasthaus ein. Von der Terrasse genießt sie den Blick auf den See mit vorbeifahrenden Segel- und Passagierschiffen. Der wirtschaftliche Schwerpunkt der Bodensee-Region lag damals vor allem auf der Fischerei und dem Weinbau. Auf den Speisenkarten standen fangfrische Bodenseespezialitäten wie Felchen, Barsche, Hechte, Zander, Aale oder Lachsforelle. Dazu angeboten wurde Wein aus der Region (Stuhler; Kramer 1983, S. 3 f.). Nach der Mittagspause geht es zum Schwimmen und Rudern in Booten und Fässern. Gegen Abend folgt eine Tour mit einem Motorboot. Am nächsten Tag verabschieden sie sich im Quartier und besuchen Salem mit der barocken Stefansfeld-Kapelle und das Kloster Salem. Außerdem sind das im Mittelalter erbaute Salemer Münster, die Hofapotheke, die angrenzende Schlossmauer und die Aach, die durch die Klosteranlage fließt, zu sehen. Im Herbst 1802 wurde das klösterliche Leben in Salem durch die Besitz-Übernahme der Markgrafschaft Baden aufgelöst. Das Münster ist seit 1808 Pfarrkirche der katholischen Kirchengemeinde. In der Landwirtschaft wurde an klösterliche Traditionen mit Land- und Forstwirtschaft sowie Wein- und Obstanbau angeknüpft und diese modernisiert. Prinz Max von Baden ließ 1906 im Kloster eine Gewerbe- und Handelsschule einrichten. 1920 wurde dort ein Internat für Jungen und Mädchen gegründet: die renommierte und international bekannte ‚Schule Schloss Salem‘, die bis heute einen Großteil der Anlage nutzt (Rückert 2018, S. 233). [[Fichier:Bodenseedampfer.png|vignette|Idylle am Bodense mit altem Raddampfer (Foto: LFS)]] Mit ihrem Cabrio fährt die Familie weiter zum Schloss Heiligenberg, eine spätmittelalterliche Burg, die von 1560 bis 1575 zum Renaissance-Schloss umgebaut wurde (Gemeinde Heiligenberg o. J.). Vom Hochplateau 730 Meter über dem Bodensee kann die Familie Balke die Aussicht genießen und besucht die Schlosskapelle mit kunstreich geschnitzten Holzdecken. Anschließend ist in einer kurzen Sequenz Ravensburg mit dem Obertor, Wachturm und einigen Läden in der Innenstadt zu sehen. Danach steht Meßkirch mit der spätmittelalterlichen Altstadt und der katholischen Stadtpfarrkirche St. Martin auf dem Programm. Die nächste Sequenz zeigt die Wanderung einer etwa zehnköpfigen Gruppe von Männern, Frauen und Jugendlichen und ihr Toben in freier Natur. Die Schrifttafel „Mausi fährt ab 11.09.1935“ verweist auf die Abfahrt von Tochter Käte aus Freiburg, die das Fahrzeug (Opel Olympia Cabrio) mit Gepäck belädt und zu einem Lager des Bundes Deutscher Mädel (BDM) im Kurort St. Peter aufbricht. Dort sind eine Gruppe junger Frauen, gekleidet in identischer Sportkleidung, bei Sportübungen sowie eine in Zweierreihen im Gleichschritt marschierende Mädchengruppe zu sehen. Laut der Ortschronik von St. Peter wurde das St. Josef-Haus 1935 als BDM-Gauführerinnenschule zweckentfremdet (Gemeinde St. Peter 2020). 90% der Zehnjährigen und rund 60% der 10- bis 18-jährigen deutschen Kinder und Jugendlichen waren Teil der Hitler-Jugend, die Jugendorganisation der NSDAP. Die Hälfte war weiblichen Geschlechts und gehörte dem Bund deutscher Mädel an. Der BDM propagierte ein modernes Bild eines deutschen Mädchens und Frauenideals, anfänglich, um das eigene politische Machtstreben argumentativ zu unterstützen und später, um die politische Führung und gesellschaftliche Lenkung der weiblichen Jugend als Erziehung darzustellen (Miller-Kipp 2001, S. 55). Zu Beginn des Films im Jahr 1932 wurde die NSDAP bei den Reichstagswahlen erstmals stärkste Kraft mit 31 Prozent in Württemberg und in Baden mit 37 Prozent. Am 30. Januar 1933 wurde Adolf Hitler zum Reichskanzler ernannt. Im Südwesten herrschte Unzufriedenheit mit der Weimarer Republik aufgrund der schlechten wirtschaftlichen Lage. Mit 6,2 Millionen waren ein Drittel der Beschäftigten arbeitslos (Zentner 2007, S. 274). Curt Balke war als Architekt davon nicht betroffen, führte ein gutbürgerliches Leben und konnte seiner Familie einen hohen Lebensstandard bieten. So hat er ein großes Haus, ein Auto und unternimmt regelmäßig Ausflüge und Reisen. Und er kann sich das teure Hobby des Filmens leisten, um diese Aktivitäten für die Nachwelt zu dokumentieren. Sophia Dresel This four-minute private film by Curt Balke documents several excursions his family made to sights in the south southwest in the period 1932-1935. The focus is often on his daughter Kati, born in 1920, with her distinctive page cut. Curt Balke can be seen in many of the recordings himself, so he can be recorded by his wife, daughter and others, making filming a family project. [[Fichier:Alte_Uniform.png|vignette|Meeting a man with an old uniform (Foto: LFS)]] The inscription "Pentecost 1932" enables the date to be dated to mid-May. The family drives to the Aachquelle, almost 100 kilometers from Freiburg, in an Opel convertible with leather seats. In between, she makes a picnic in a meadow. The Balke family then drives towards Lake Constance, where they visit the Meersburg Castle, the origin of which is a Merovingian royal castle from the 7th century and which is still a crowd puller today. The next stops are Hersberg Castle and Wasserburg, a peninsula in Lake Constance. Lake Constance acts as a heat store and ensures a mild climate there. The family enjoys the sunny weather and stops at the inn. From the terrace she enjoys the view of the lake with passing sailing and passenger ships. At that time the economic focus of the Lake Constance region was mainly on fishing and wine culture. Freshly caught Lake Constance specialties such as whitefish, perch, pike, pikeperch, eel or salmon trout were on the menu. Wine from the region was also offered (Stuhler; Kramer 1983, p. 3). After lunch, swim and row in boats and barrels. In the evening a tour with a motorboat follows. The next day they say goodbye in the quarter and visit Salem with the baroque Stefansfeld Chapel and the Salem Monastery. You can also see the Salem Minster, built in the Middle Ages, the court pharmacy, the adjoining castle wall and the Aach, which flows through the monastery complex. In the autumn of 1802, monastic life in Salem was dissolved when the Margraviate of Baden took over ownership. The cathedral has been the parish church of the Catholic parish since 1808. In agriculture, monastic traditions with agriculture and forestry as well as wine and fruit growing were tied in and modernized. Prince Max von Baden had a trade and business school set up in the monastery in 1906. A boarding school for boys and girls was founded there in 1920: the renowned and internationally known 'Schule Schloss Salem', which still uses a large part of the facility today (Rückert 2018, p. 233). [[Fichier:Bodenseedampfer.png|vignette|Idylic view at the Lake Constanze with old passenger boat (Foto: LFS)]] With their convertible, the family drives on to Heiligenberg Castle, a late medieval castle that was converted into a Renaissance castle from 1560 to 1575. From the high plateau 730 meters above Lake Constance, the Balke family can enjoy the view and visit the castle chapel with its intricately carved wooden ceilings. A short sequence then shows Ravensburg with the Obertor, watchtower and some shops in the city center. Then Meßkirch with the late medieval old town and the Catholic parish church of St. Martin are on the program. The next sequence shows the migration of a group of about ten men, women and young people and their romp in the great outdoors. The inscription "Mausi drives from 09/11/1935" refers to the departure of daughter Kati from Freiburg, who loads the vehicle (Opel Olympia Cabrio) with luggage and sets off for a camp of the Association of German Girls (BDM) in the health resort of St. Peter. There you can see a group of young women, dressed in identical sportswear, doing sport exercises as well as a group of girls marching in lockstep in rows of two. According to the local history of St. Peter, the St. Josef House was misused as the BDM Gauführer School for women in 1935 (St. Peter 2020). 90% of the ten year olds and around 60% of the 10 to 18 year old German children and young people were part of the Hitler Youth, the youth organization of the NSDAP. Half of them were female and belonged to the Association of German Girls. The BDM propagated a modern image of a German girl and ideal of women, initially to provide argumentative support for one's own striving for political power and later to present the political leadership and social control of young women as education (Miller-Kipp 2001, p. 55). At the beginning of the film in 1932, the NSDAP became the strongest force in the Reichstag elections for the first time with 31 percent in Württemberg and 37 percent in Baden . On January 30, 1933, Adolf Hitler was appointed Reich Chancellor. In the southwest there was dissatisfaction with the Weimar Republic due to the poor economic situation. With 6.2 million, a third of the employees were unemployed (Zentner 2007, p. 274). As an architect, Curt Balke was not affected by this, led a good middle-class life and was able to offer his family a high standard of living. He has a big house, a car and regularly goes on trips and journeys. And he can afford the expensive hobby of filming to document these activities for posterity. Sophia Dresel
Ausflüge Aachquelle Ausflüge Aachquelle und Bodensee LFS_9310_Ausfluege_Aachquelle 1932 1932 1,932 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 47.91617, 8.70821 Balke Curt Balke Käthe Balke Kati Balke (Tochter) Aachquelle Meersburg Schloss Hersberg Wasserburg Schloss Salem Schloss Heiligenberg Ravensburg Meßkirch Freiburg i.B. St. Peter (Schwarzwald) Non-Non Haus des Dokumentarfilms Swimming Outdoor activities Places Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9310 235
Ausflüge_Aachquelle_9310_b(3).png
Ausflüge zur Aachquelle und zum Bodensee Excursions to the Aachquelle and Lake Constance Titel: Pfingsten 1932 / Mädchen im Garten; Ausflug mit dem Auto, Schild 'Aachquelle', Brücke über die Aachquelle, Mann mit Pickelhaube; Meersburg: Altes Schloss; Schloss Hersberg; Familie im Auto; Ältere Frau und Mann im Badeanzug, Familie steht vor Auto; Blick auf Wasserburg, Karte von Wasserburg; Familie beim Mittagessen auf der Aussichtsterrasse eines Restaurants; Ausflugsschiff; Familie beim Baden im Bodensee, Kinder in Ruderboot, Kinder paddeln in Fass, Bootssteg; Fahrt mit dem Motorboot über den Bodensee; Familie verabschiedet sich von älteren Damen; Motorrad mit Beiwagen; Kloster Salem und Schloss Heiligenberg; Ehepaar auf einer Wiese, Familie beim Essen am Waldrand; Meßkirch; Mädchen packt Rucksack, Mann putzt Auto, Auto wird gepackt; Wanderung im Schwarzwald: Wasserfall, Mädchen mit Rucksäcken vor Berghütte, Spaziergang durch Dorf mit Kapelle <nicht identifiziert>, Familie auf der Wiese (Männer uund Mädchen raufen), Wanderung auf Waldweg und durch Wald, Mädchen stoßen morschen Baum um; Titel; Mausi Faehrt ab / 11.9.1935 / Mädchen mit Koffern, Koffer werden ins Auto geladen; Titel: Ende Sommer 1935 / Mädchen kommt mit Rucksack aus dem Haus uund geht auf Straße; Schild 'Kurort St. Peter'; Schulung des BDM in St. Peter: Mädchen geht mit Koffer in ein Haus, Mädchen beim Sport und in Zimmer, BDM-Mädchen marschieren auf der Straße, im Hintergrund St. Peter. // Title: Pentecost 1932 / Girl in the garden; Excursion by car, sign 'Aachquelle', bridge over the Aachquelle, man with pimple hood; Meersburg: Old castle; Hersberg Castle; Family in the car; Elderly woman and man in swimsuit, family standing in front of car; View of Wasserburg, map of Wasserburg; Family having lunch on the observation deck of a restaurant; Excursion boat; Family bathing in Lake Constance, children in rowboat, children paddling in barrel, boat dock; Trip by motorboat across Lake Constance; Family says goodbye to older women; Motorcycle with Sidecar; Salem Monastery and Heiligenberg Castle; Couple in a meadow, family eating at the edge of the forest; Messkirch; Girl packs backpack, man cleans car, car is packed; Hike in the Black Forest: waterfall, girls with backpacks in front of a mountain hut, walk through village with chapel <not identified>, family on the meadow (men and girls scuffle), hike on forest paths and through woods, girls knock over rotten trees; Title; Mausi drives from / 11.9.1935 / girls with suitcases, suitcases are loaded into the car; Title: late summer 1935 / Girl comes out of the house with a backpack and goes on the street; Sign 'Kurort St. Peter'; Training of the BDM in St. Peter: girl goes into a house with a suitcase, girl doing sports and in the room, BDM girls marching on the street, in the background St. Peter. // Dieser vierminütige Privatfilm von Curt Balke dokumentiert mehrere Ausflüge seiner Familie zu Sehenswürdigkeiten im südlichen Südwesten im Zeitraum 1932-1935. Im Mittelpunkt steht oft seine 1920 geborene Tochter Käte mit ihrem markanten Pagenschnitt. Curt Balke ist in vielen Aufnahmen selbst zu sehen, lässt sich also von seiner Frau, Tochter und anderen aufnehmen, wodurch das Filmen zu einem Familienprojekt wird. [[Fichier:Alte_Uniform.png|vignette|Treffen mit Mann in alter Uniform (Foto: LFS)]] Die Schrifttafel „Pfingsten 1932“ ermöglicht die Datierung auf Mitte Mai. Mit einem Opel Cabrio mit Ledersitzen fährt die Familie zur Aachquelle, knapp 100 Kilometer von Freiburg entfernt. Zwischendurch macht sie ein Picknick auf einer Wiese. Familie Balke fährt anschließend in Richtung Bodensee, wo sie die Burg Meersburg besuchen, deren Ursprung eine merowingische Königsburg aus dem 7. Jahrhundert ist und die bis heute ein Publikumsmagnet ist. Die nächsten Stationen sind Schloss Hersberg und Wasserburg, eine Halbinsel im Bodensee. Der Bodensee wirkt als Wärmespeicher und sorgt dort für ein mildes Klima. Die Familie genießt das sonnige Wetter und kehrt im Gasthaus ein. Von der Terrasse genießt sie den Blick auf den See mit vorbeifahrenden Segel- und Passagierschiffen. Der wirtschaftliche Schwerpunkt der Bodensee-Region lag damals vor allem auf der Fischerei und dem Weinbau. Auf den Speisenkarten standen fangfrische Bodenseespezialitäten wie Felchen, Barsche, Hechte, Zander, Aale oder Lachsforelle. Dazu angeboten wurde Wein aus der Region (Stuhler; Kramer 1983, S. 3 f.). Nach der Mittagspause geht es zum Schwimmen und Rudern in Booten und Fässern. Gegen Abend folgt eine Tour mit einem Motorboot. Am nächsten Tag verabschieden sie sich im Quartier und besuchen Salem mit der barocken Stefansfeld-Kapelle und das Kloster Salem. Außerdem sind das im Mittelalter erbaute Salemer Münster, die Hofapotheke, die angrenzende Schlossmauer und die Aach, die durch die Klosteranlage fließt, zu sehen. Im Herbst 1802 wurde das klösterliche Leben in Salem durch die Besitz-Übernahme der Markgrafschaft Baden aufgelöst. Das Münster ist seit 1808 Pfarrkirche der katholischen Kirchengemeinde. In der Landwirtschaft wurde an klösterliche Traditionen mit Land- und Forstwirtschaft sowie Wein- und Obstanbau angeknüpft und diese modernisiert. Prinz Max von Baden ließ 1906 im Kloster eine Gewerbe- und Handelsschule einrichten. 1920 wurde dort ein Internat für Jungen und Mädchen gegründet: die renommierte und international bekannte ‚Schule Schloss Salem‘, die bis heute einen Großteil der Anlage nutzt (Rückert 2018, S. 233). [[Fichier:Bodenseedampfer.png|vignette|Idylle am Bodense mit altem Raddampfer (Foto: LFS)]] Mit ihrem Cabrio fährt die Familie weiter zum Schloss Heiligenberg, eine spätmittelalterliche Burg, die von 1560 bis 1575 zum Renaissance-Schloss umgebaut wurde (Gemeinde Heiligenberg o. J.). Vom Hochplateau 730 Meter über dem Bodensee kann die Familie Balke die Aussicht genießen und besucht die Schlosskapelle mit kunstreich geschnitzten Holzdecken. Anschließend ist in einer kurzen Sequenz Ravensburg mit dem Obertor, Wachturm und einigen Läden in der Innenstadt zu sehen. Danach steht Meßkirch mit der spätmittelalterlichen Altstadt und der katholischen Stadtpfarrkirche St. Martin auf dem Programm. Die nächste Sequenz zeigt die Wanderung einer etwa zehnköpfigen Gruppe von Männern, Frauen und Jugendlichen und ihr Toben in freier Natur. Die Schrifttafel „Mausi fährt ab 11.09.1935“ verweist auf die Abfahrt von Tochter Käte aus Freiburg, die das Fahrzeug (Opel Olympia Cabrio) mit Gepäck belädt und zu einem Lager des Bundes Deutscher Mädel (BDM) im Kurort St. Peter aufbricht. Dort sind eine Gruppe junger Frauen, gekleidet in identischer Sportkleidung, bei Sportübungen sowie eine in Zweierreihen im Gleichschritt marschierende Mädchengruppe zu sehen. Laut der Ortschronik von St. Peter wurde das St. Josef-Haus 1935 als BDM-Gauführerinnenschule zweckentfremdet (Gemeinde St. Peter 2020). 90% der Zehnjährigen und rund 60% der 10- bis 18-jährigen deutschen Kinder und Jugendlichen waren Teil der Hitler-Jugend, die Jugendorganisation der NSDAP. Die Hälfte war weiblichen Geschlechts und gehörte dem Bund deutscher Mädel an. Der BDM propagierte ein modernes Bild eines deutschen Mädchens und Frauenideals, anfänglich, um das eigene politische Machtstreben argumentativ zu unterstützen und später, um die politische Führung und gesellschaftliche Lenkung der weiblichen Jugend als Erziehung darzustellen (Miller-Kipp 2001, S. 55). Zu Beginn des Films im Jahr 1932 wurde die NSDAP bei den Reichstagswahlen erstmals stärkste Kraft mit 31 Prozent in Württemberg und in Baden mit 37 Prozent. Am 30. Januar 1933 wurde Adolf Hitler zum Reichskanzler ernannt. Im Südwesten herrschte Unzufriedenheit mit der Weimarer Republik aufgrund der schlechten wirtschaftlichen Lage. Mit 6,2 Millionen waren ein Drittel der Beschäftigten arbeitslos (Zentner 2007, S. 274). Curt Balke war als Architekt davon nicht betroffen, führte ein gutbürgerliches Leben und konnte seiner Familie einen hohen Lebensstandard bieten. So hat er ein großes Haus, ein Auto und unternimmt regelmäßig Ausflüge und Reisen. Und er kann sich das teure Hobby des Filmens leisten, um diese Aktivitäten für die Nachwelt zu dokumentieren. Sophia Dresel This four-minute private film by Curt Balke documents several excursions his family made to sights in the south southwest in the period 1932-1935. The focus is often on his daughter Kati, born in 1920, with her distinctive page cut. Curt Balke can be seen in many of the recordings himself, so he can be recorded by his wife, daughter and others, making filming a family project. [[Fichier:Alte_Uniform.png|vignette|Meeting a man with an old uniform (Foto: LFS)]] The inscription "Pentecost 1932" enables the date to be dated to mid-May. The family drives to the Aachquelle, almost 100 kilometers from Freiburg, in an Opel convertible with leather seats. In between, she makes a picnic in a meadow. The Balke family then drives towards Lake Constance, where they visit the Meersburg Castle, the origin of which is a Merovingian royal castle from the 7th century and which is still a crowd puller today. The next stops are Hersberg Castle and Wasserburg, a peninsula in Lake Constance. Lake Constance acts as a heat store and ensures a mild climate there. The family enjoys the sunny weather and stops at the inn. From the terrace she enjoys the view of the lake with passing sailing and passenger ships. At that time the economic focus of the Lake Constance region was mainly on fishing and wine culture. Freshly caught Lake Constance specialties such as whitefish, perch, pike, pikeperch, eel or salmon trout were on the menu. Wine from the region was also offered (Stuhler; Kramer 1983, p. 3). After lunch, swim and row in boats and barrels. In the evening a tour with a motorboat follows. The next day they say goodbye in the quarter and visit Salem with the baroque Stefansfeld Chapel and the Salem Monastery. You can also see the Salem Minster, built in the Middle Ages, the court pharmacy, the adjoining castle wall and the Aach, which flows through the monastery complex. In the autumn of 1802, monastic life in Salem was dissolved when the Margraviate of Baden took over ownership. The cathedral has been the parish church of the Catholic parish since 1808. In agriculture, monastic traditions with agriculture and forestry as well as wine and fruit growing were tied in and modernized. Prince Max von Baden had a trade and business school set up in the monastery in 1906. A boarding school for boys and girls was founded there in 1920: the renowned and internationally known 'Schule Schloss Salem', which still uses a large part of the facility today (Rückert 2018, p. 233). [[Fichier:Bodenseedampfer.png|vignette|Idylic view at the Lake Constanze with old passenger boat (Foto: LFS)]] With their convertible, the family drives on to Heiligenberg Castle, a late medieval castle that was converted into a Renaissance castle from 1560 to 1575. From the high plateau 730 meters above Lake Constance, the Balke family can enjoy the view and visit the castle chapel with its intricately carved wooden ceilings. A short sequence then shows Ravensburg with the Obertor, watchtower and some shops in the city center. Then Meßkirch with the late medieval old town and the Catholic parish church of St. Martin are on the program. The next sequence shows the migration of a group of about ten men, women and young people and their romp in the great outdoors. The inscription "Mausi drives from 09/11/1935" refers to the departure of daughter Kati from Freiburg, who loads the vehicle (Opel Olympia Cabrio) with luggage and sets off for a camp of the Association of German Girls (BDM) in the health resort of St. Peter. There you can see a group of young women, dressed in identical sportswear, doing sport exercises as well as a group of girls marching in lockstep in rows of two. According to the local history of St. Peter, the St. Josef House was misused as the BDM Gauführer School for women in 1935 (St. Peter 2020). 90% of the ten year olds and around 60% of the 10 to 18 year old German children and young people were part of the Hitler Youth, the youth organization of the NSDAP. Half of them were female and belonged to the Association of German Girls. The BDM propagated a modern image of a German girl and ideal of women, initially to provide argumentative support for one's own striving for political power and later to present the political leadership and social control of young women as education (Miller-Kipp 2001, p. 55). At the beginning of the film in 1932, the NSDAP became the strongest force in the Reichstag elections for the first time with 31 percent in Württemberg and 37 percent in Baden . On January 30, 1933, Adolf Hitler was appointed Reich Chancellor. In the southwest there was dissatisfaction with the Weimar Republic due to the poor economic situation. With 6.2 million, a third of the employees were unemployed (Zentner 2007, p. 274). As an architect, Curt Balke was not affected by this, led a good middle-class life and was able to offer his family a high standard of living. He has a big house, a car and regularly goes on trips and journeys. And he can afford the expensive hobby of filming to document these activities for posterity. Sophia Dresel
Ausflüge Schwarzwald Ausflüge Schwarzwald LFS_9324_02_Aufluege 1951 1951 1,951 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 48.50074, 8.37244 Balke Ebingen Villingen Schönmünzach Non-Non Haus des Dokumentarfilms Swimming Outdoor activities Traditionnal dress Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9324 2 342
Ausflüge_9324_2_e(3).png
Ausflüge in den Schwarzwald, Frauen in Trachten
Ausflug Bodensee Allgäu Ausflug Bodensee Allgäu LFS_9323_Ostern_Pfingsten_50-51 1949 1949 1,949 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 47.65782, 9.44567 Balke Bodensee Allgäu Non-Non Haus des Dokumentarfilms Outdoor activities Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9323 435
Ostern_1950_9323_f(3).png
Ausflug an den Bodensee, in den Allgäu und ins Hohenlohische Excursion to Lake Constance, the Allgäu and Hohenlohe Auto auf Landstraße, Schwenk über Tal im Schwarzwald, Spaziergang im Schwarzwald, Schriftzug im Gras '16.10.49'; Männer am Tisch; Badenweiler: Burg Baden, Belvedere, Plakat'Badenweiler / Kurhaus Lichtspiele', Spaziergang in der Umgebung; Fahrtaufnahme; Ortskern mit Kirche <nicht identifiziert>; Auto auf Landstraße, im Hintergrund Berglandschaft; Altstadt in Waldshut: Kaiserstraße, Oberes Tor, Spaziergang am Rhein; Mann blättert in Zeitung; Titel: Ostern April 1950 / Großmutter und Kind vor dem Haus, Mutter mit Baby, Frauen bei der Kehrwoche; Gebäude mit Portikus <nicht identifziert>; Kaffeetafel; Familie im Garten: Kinder suchen Ostereier, Mann mit Tropenhelm; Familie vor Stauwehr; Dom von St. Blasien; junge Frau liegt im Bett, Familie im Garten und im Zimmer; Familie vor Bauernhof; Titel: 'Pfingsten 1950' / Auto auf Landstraße, Mann und Frau schauen durch Fernglas, Fahrtaufnahme; Ausflugsschiff auf dem Bodensee; Fahrtaufnahme (vorbei an der Birnau); Lindau: Hafen, einfahrende Schiffe, Spaziergang in der Altstadt, Lindaviabrunnen, Diebsturm; Pfarrkirche St. Gallus in Scheidegg; Karte 'Orientierungskarte von Scheidegg'; Blick auf Scheidegg, Rundgang im Ortskern; St. Peter und Paul in Lindenberg im Allgäu, Ortsschild 'Lindenberg (Allgäu)'; Ortsschild 'Wangen / Allgäu'; Rundgang durch Wangen; Rundgang durch Ravensburg, Plakat 'Fußballspiel Laupheim Ravensburg'; Weingarten: Basilika, Innenstadt; Blick auf den Bodensee, Ausflugsschiffe; Fahrt mit der Autofähre; Altstadt, vermutlich Konstanz; Fahrtaufnahme (im Hintergrund Hohentwiel); Ortsschild 'Blumenfeld'; Hauptstraße mit Kirche, vermutlich Blumenfeld; Geburtstagstisch mit Karte '20'; junge Frau liest Brief; Familie am Kaffeetisch im Garten; Mann mit Beinverletzung auf dem Weg zum Auto, Fahrt mit Cabriolet, Rast auf Decke am Waldrand; Haus mit Tafel 'Berghotel Wiedener Eck'; Gäste auf der Hotelterrasse, Spaziergang in der Umgebung, Wanderung in Schlucht, vermutlich Wutachschlucht, Brücke über Schlucht; Familie mit Kindern im Auto, Spaziergang mit Kindern (in Trachtenmode), Jungen mit Lederhose; Fahrtaufnahme; Spaziergang in Landschaft mit Wildbach; Haus mit Schild 'Erdmannshöhle'; Spaziergang im Südschwarzwald: Ausflugslokal, Fahrtaufnahme; Wahlplakat 'Wir wollen keine Schwabenstreiche! / Deshalb stimmen wir für Baden'; Wintersport: Langlauf; Schwenk über Baiersbronn mit Kirche; Familie an Tisch in Gaststube; Auto vor dem Gasthaus, Spaziergang auf verschneitem Weg, Rast auf Bank; Haus mit Aufschrift 'Gasthaus und Pension zur Traube', Baiersbronn; Alpirsbach: Klosterkirche, Rundgang durch die Altstadt; Titel: Ostern 1951 / Fahrt auf der Autobahn, Fahrtaufnahme, Autos am Straßenrand; Familie am Tisch; Schwäbisch Hall: Kirche St. Michael, Treppe, Innenstadt; Comburg; Ortschild 'Langenburg / Landkreis Crailsheim'; Schloss Langenburg, Innenstadt, Blick auf Langenburg; Ortschild 'Rothenburg'; Spaziergang durch Rothenburg ob der Tauber. // Car on country road, pan over valley in the Black Forest, walk in the Black Forest, lettering in the grass '16 .10.49 '; Men at the table; Badenweiler: Baden castle, Belvedere, poster 'Badenweiler / Kurhaus Lichtspiele', walk in the area; Driving record; Town center with church <not identified>; Car on country road, mountain landscape in background; Old town in Waldshut: Kaiserstrasse, Upper Gate, walk along the Rhine; Man leafing through newspaper; Title: Easter April 1950 / Grandmother and child in front of the house, mother with baby, women at the sweeping week; Building with portico <not identified>; Coffee table; Family in the garden: children are looking for Easter eggs, man with pith helmet; Family in front of weir; St. Blasien Cathedral; young woman lies in bed, family in the garden and in the room; Family in front of a farm; Title: 'Pentecost 1950' / car on country road, man and woman look through binoculars, driving shot; Excursion boat on Lake Constance; Driving picture (past the Birnau); Lindau: harbor, incoming ships, walk in the old town, Lindavia fountain, theft tower; Parish Church of St. Gallus in Scheidegg; Map 'Orientation map of Scheidegg'; View of Scheidegg, tour in the town center; St. Peter and Paul in Lindenberg im Allgäu, place name 'Lindenberg (Allgäu)'; Town sign 'Wangen / Allgäu'; Tour of cheeks; Tour through Ravensburg, poster 'Fußballspiel Laupheim Ravensburg'; Weingarten: basilica, downtown; View of Lake Constance, excursion boats; Car ferry ride; Old town, probably Constance; Driving picture (in the background Hohentwiel); Place name sign 'Blumenfeld'; Hauptstrasse with church, probably Blumenfeld; Birthday table with card '20'; young woman reads letter; Family at coffee table in garden; Man with leg injury on the way to the car, driving in a cabriolet, resting on the blanket at the edge of the forest; House with blackboard 'Berghotel Wiedener Eck'; Guests on the hotel terrace, walk in the area, hike in the gorge, probably Wutach Gorge, bridge over the gorge; Family with children in the car, walk with children (in traditional costume), boys with leather pants; Driving record; Walk in a landscape with a torrent; House with sign 'Erdmannshöhle'; Walk in the southern Black Forest: excursion restaurant, driving record; Election poster 'We don't want swab tricks! / That's why we vote for Baden '; Winter sports: cross-country skiing; Pan over Baiersbronn with church; Family at table in dining room; Car in front of the inn, walk on a snowy path, rest on a bench; House with the inscription 'Gasthaus und Pension zur Traube', Baiersbronn; Alpirsbach: monastery church, tour of the old town; Title: Easter 1951 / Driving on the motorway, taking pictures, cars on the side of the road; Family at the table; Schwäbisch Hall: St. Michael Church, stairs, downtown; Comburg; City sign 'Langenburg / Landkreis Crailsheim'; Langenburg Castle, city center, view of Langenburg; Town sign 'Rothenburg'; Walk through Rothenburg ob der Tauber. //
Ausflug Braunau Angeln Ausflug Braunau Angeln LFS_9324_01_Ausflug_Mit_Angeln 1944 1944 1,944 0 16 mm Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 48.25205, 13.04884 Balke Curt Balke Käthe Balke Kati Balke (Tochter) Braunau Simbach Passau Burghausen Non-Non Haus des Dokumentarfilms Outdoor activities Second World War : German occupation - Annexation of Alsace Hunting and Fishing Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9324 1 90
Ausflug_Braunau_9324_1_a(3).png
Ausflug nach Braunau und in die Berge mit Angeltour Travel to Braunau and the mountains with a fishing trip Zeitungsschlagzeile <Neuer Raubzug>; Innbrücke von Simbach; Schwenk über Braunau; Schild 'Braunau'; Rundgang durch die Innenstadt von Braunau; Schild 'Passau'; Rundgang durch die Innenstadt von Passau, Dom, Veste Oberhaus; Angler mit Angelrute, Angler, vermutlich am Inn, mit Fischen, Familie beim Essen der Fische; Hinweisschild 'Burghausen / Alt Ötting'; Schwenk über Burghausen, Burganlage; Familie kommt aus Tür eines Einfamilienhauses.// Newspaper headline <New Raid>; Inn bridge from Simbach; Pan over Braunau; Sign 'Braunau'; Tour through the city center of Braunau; Sign 'Passau'; Tour through the city center of Passau, Dom, Veste Oberhaus; Angler with fishing rod, angler, probably on the Inn, with fish, family eating fish; Sign 'Burghausen / Alt Ötting'; Pan over Burghausen, castle complex; Family comes out the door of a family home. [[Fichier:Ausflug Braunau 9324 Passau.png|vignette|Auf dem Rückweg machen Balkes Station in Passau (Foto: LFS)]] Der im 16mm-Format und in schwarzweiß gedrehte Stummfilm von drei Minuten Länge thematisiert einen Ausflug des Freiburger Architekten und Amateurfilmers Curt Balke und seiner Familie 1944 nach Braunau. Wahrscheinlich wollte das SA-Mitglied den Geburtsort des ‚Führers‘ besuchen. Umso erstaunlicher, dass das Geburtshaus von Adolf Hitler im Film nicht zu sehen ist. Er beginnt mit einer Aufnahme des Titelblatts der Simbacher Zeitung und der Schlagzeile „Neuer Raubzug“. Es folgt der Blick durch das Fenster nach draußen in den Garten. Ein Wellensittich sitzt auf dem Fenstergriff. [[Fichier:Ausflug Braunau 9324 Angeln.png|vignette|Auf dem Ausflug wird an einem Fluss geangelt (Foto: LFS)]] Curt Balke nimmt seine Frau Käthe, Tochter Kati und ein kleines Mädchen vor dem imposanten Brückenportal der Innbrücke auf, die die Städte Simbach und Braunau verbindet. In der nächsten Einstellung sieht man das Ehepaar Balke und das Mädchen auf der Brücke mit Blick auf den Inn. Die Kamera schwenkt über den Fluss zur Braunauer Altstadt im Hintergrund, in der die Kirche St. Stephan zwischen den Häusern hervorragt. Am Brückenbogen wird ein Schild gezeigt „Braunau a. I. Gau Oberdonau“, also nach dem ‚Anschluss‘ 1938. In Braunau macht die Familie Balke einen Rundgang durch die Straßen, es werden dabei unterschiedlichste Gebäude gefilmt, darunter Gewerbe- und Wohnhäuser sowie eine Einkaufsstraße mit Geschäften. Die Familie besichtigt die Kirche St. Stephan und hält den geschmückten Innenraum mit der Kamera fest. Balkes flanieren die Innpromenade entlang, um von dort den Blick auf die Stadt zu genießen. Zum Abschluss ihres Besuchs betrachtet die Familie die barocke Saalkirche St. Paul am Rindermarkt. Die nächste Sequenz zeigt ihren Besuch in Passau, das etwa 60 Kilometer entfernt ist und wohin Hitlers Vater 1892 versetzt wurde. Ein Schild an der Post-Gasse weist den Weg „Zum Dom“. Daraufhin wird ein weiteres Schild gefilmt: „Reserve-Lazarett bischöfl. Seminar Skt. Stephan Passau“. Darunter sind Besuchszeiten angebracht, Sonntag, Mittwoch und Samstag von 14 bis 17 Uhr. Reserve-Lazarette wurden eingerichtet, um im Krieg dem höheren Bedarf an Krankenbetten nachzukommen. Dann stehen der St. Stephan Dom und die Fürstbischöfliche Residenz aus verschiedenen Perspektiven im Mittelpunkt. Auch in Passau geht die Familie auf der Innpromenade außerhalb der Stadt spazieren. Auf einer Brücke genießen sie den Ausblick auf die Altstadt Passaus mit der Kirche St. Michael und dem Humanistischen Gymnasium, das als Domschule gegründet worden war. Zurück in der Innenstadt besucht Familie Balke den von prächtigen Häuserfassaden umgebenen Residenzplatz und nimmt den dortigen Wittelsbacherbrunnen vor der Neuen Residenz auf. Die barocke Brunnenanlage wurde 1903 angelegt, um an die hundertjährige Zugehörigkeit von Passau zu Bayern zu erinnern. Die Marienstatue auf der hohen Säule im Brunnenbecken stellt Maria als Patronin Bayerns dar, die drei Engelsfiguren darunter symbolisieren die drei Flüsse Passaus, Donau, Ilz und Inn. [[Fichier:Ausflug Braunau 9324 Fische.png|vignette|Die Ausbeute ist beachtlich und wird gleich verspeist (Foto: LFS)]] Nach einigen kurzen Aufnahmen von einer Einkaufsstraße, in denen geschäftige Passanten Erledigungen machen sowie kleineren Gassen, wird die Veste Oberhaus gezeigt. Vormals als Gefängnis genutzt und als ‚Bastille Bayerns‘ bekannt, übernahm die Stadt Passau im Jahr 1932 das Burgareal und errichtete ein Museum. Die Burganlage gehört zu den größten erhaltenen dieser Art in Europa. Im weiteren Verlauf des Ausflugs macht Familie Balke an einem Fluss Rast, vermutlich am Inn. Es werden Angeln präpariert, ausgeworfen und sehr erfolgreich gefischt. Der Fang wird auf dem Kiesboden ausgelegt. Das kleine Mädchen beobachtet Curt Balke aufmerksam. Die Fische werden in einer Pfanne auf offenem Feuer gebraten und anschließend gemeinsam beim Picknick verzehrt. Der Ausflug geht weiter. Die Familie filmt ein Ortsschild mit Entfernungsangaben zu Orten in der Nähe, etwa zu Hochburg, Mattighofen, Braunau und Alt Ötting. Am nahesten liegt Burghausen an der Salzach, wo es die Familie nun hinzieht. Sie betrachtet die äußere Stadt zunächst von einer etwas entfernten Brücke, auffallend dabei ist die Pfarrkirche St. Jakob mit ihrem Wahrzeichen, dem knapp 80 Meter hohen Kirchturm, mit dem sie die größte Kirche Burghausens ist. Die Familie besichtigt kurz die Innenstadt, bevor es in die Burganlage geht, welche auf einem Bergkamm oberhalb der Stadt liegt. Sie besteht aus fünf aneinandergereihten Burghöfen. Mit über 1.000 Metern Länge ist sie damit die längste Burganlage in Europa und gehört zu den längsten Burgen der Welt. Die Familie besucht den inneren Burghof der Hauptburg mit Blick zum Bergfried sowie das Außenwerk. Beim ausgedehnten Spaziergang über den Bergkamm kommt sie zudem an den Burgkapellen St. Elisabeth und St. Maria vorbei, letztere auch als Hedwigskapelle bekannt. Nach der Burgbesichtigung wird in ein Café eingekehrt und der Ort weiter erkundet. In der Endszene kommt eine Familie freudig aus der Tür eines Einfamilienhauses und läuft für den Empfang auf den Filmemacher zu. Der Film blendet ab. Elaine Kohler [[Fichier:Ausflug Braunau 9324 Passau.png|vignette|On the way back family Balke make a stop in Passau (Foto: LFS)]] The three-minute long silent film, shot in 16mm format and in black and white, deals with a journey by the Freiburg architect and amateur filmmaker Curt Balke and his family to Braunau in 1944. The SA member probably wanted to visit the place of birth of the 'Führer'. It is all the more astonishing that the house where Adolf Hitler was born cannot be seen in the film. It begins with a recording of the cover of the Simbacher Zeitung and the headline “New Raubzug”. The view through the window into the garden follows. A budgie sits on the window handle. Curt Balke takes his wife Käthe, daughter Kati and a little girl in front of the imposing bridge portal of the Inn Bridge, which connects the cities of Simbach and Braunau. The next shot shows the Balke couple and the girl on the bridge with a view of the Inn. The camera pans across the river to the old town of Braunau in the background, in which the church of St. Stephan protrudes between the houses. A sign is shown on the arch of the bridge “Braunau a. I. Gau Oberdonau ”, after the 'Anschluss' in 1938. In Braunau, the Balke family takes a tour of the streets, filming a wide variety of buildings, including commercial and residential buildings and a shopping street with shops. The family visits St. Stephen's Church and captures the decorated interior with a camera. Balkes stroll along the Inn promenade to enjoy the view of the city. At the end of their visit, the family takes a look at the baroque hall church of St. Paul on the Rindermarkt. [[Fichier:Ausflug Braunau 9324 Angeln.png|vignette|On the excursion they fish in a river (Foto: LFS)]] The next sequence shows her visit to Passau, which is about 60 kilometers away and where Hitler's father was transferred in 1892. A sign on Post-Gasse shows the way to “Zum Dom”. Then another sign is filmed: “Reserve-Lazarett bischöfl. Seminar Skt. Stephan Passau ”. Visiting times are indicated below, Sunday, Wednesday and Saturday from 2 p.m. to 5 p.m. Reserve hospitals were set up to meet the increased need for hospital beds during the war. Then the St. Stephen Cathedral and the Prince-Bishop's Residence are the focus from different perspectives. In Passau, too, the family goes for a walk on the Inn promenade outside the city. On a bridge you can enjoy the view of the old town of Passau with the church of St. Michael and the humanistic grammar school, which was founded as a cathedral school. Back in the city center, the Balke family visits the Residenzplatz, which is surrounded by magnificent house facades, and takes in the Wittelsbacher fountain in front of the New Residence. The baroque fountain was created in 1903 to commemorate the hundred years that Passau belonged to Bavaria. The statue of Mary on the high column in the fountain basin depicts Mary as the patroness of Bavaria, the three angel figures below symbolize the three rivers Passau, Danube, Ilz and Inn. [[Fichier:Ausflug Braunau 9324 Fische.png|vignette|The yield is considerable and is eaten right away(Foto: LFS)]] After a few short shots of a shopping street with busy passers-by doing errands and smaller alleys, the Veste Oberhaus is shown. Formerly used as a prison and known as the 'Bastille of Bavaria', the city of Passau took over the castle grounds in 1932 and built a museum. The castle complex is one of the largest preserved of its kind in Europe. In the further course of the excursion, the Balke family takes a break at a river, probably on the Inn. Fishing rods are prepared, cast and fished very successfully. The catch is laid out on the gravel bottom. Curt Balke observes the little girl carefully. The fish are fried in a pan over an open fire and then eaten together at a picnic. The excursion continues. The family films a place-name sign with information on the distance to nearby places, such as Hochburg, Mattighofen, Braunau and Alt Ötting. The closest is Burghausen an der Salzach, where the family is now drawn. She initially looks at the outer city from a bridge a little further away, the parish church of St. Jakob with its landmark, the almost 80 meter high church tower, with which it is the largest church in Burghausen, is striking. The family briefly visits the city center before going to the castle complex, which is located on a ridge above the city. It consists of five lined up courtyards. With a length of over 1,000 meters, it is the longest castle complex in Europe and one of the longest castles in the world. The family visits the inner courtyard of the main castle with a view of the keep and the outer works. On the long walk over the ridge, you will also pass the castle chapels of St. Elisabeth and St. Maria, the latter also known as Hedwig's Chapel. After visiting the castle, you will stop at a café and explore the place further. In the final scene, a family happily walks out of the door of a family house and walks towards the filmmaker to receive the reception. The film fades out. Elaine Kohler
Ausflug Elsass Ausflug Elsass LFS_9316_2_Elsass 1940 1941 1,941 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung Baden-Württemberg 48.13476, 7.27587 Balke Curt Balke Käthe Balke Hartmannweilerkopf Strasbourg Colmar Schlettstadt Schluchsee Kaysersberg Non-Non Haus des Dokumentarfilms Outdoor activities Second World War : German occupation - Annexation of Alsace Cross-border tourism Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9316 2 0
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Ausflug in den Elsass nach Kaysersberg, Gedenkstätte Hartmannswillerkopf und Strasbourg Excursion to Kayserberg in Alsace, Hartmannswillerkopf Memorial, Strasbourg Breisach; Verkehrsschild <Kolmar / Straßburg / Versorgungslager>; Stadtansichten in Colmar (v.E.); Verkehrsschild <Kayersberg>; Stadtansichten in Kayersberg, Frauen waschen Wäsche im Fluss (v.E.);Verkehrsschild <Hartmannsweiler>; Gedenkstätte u. Soldatenfriedhof auf dem Hartmannsweilerkopf (v.E.); ZT: Dies war 11.3.1941 / Stadtansichten von Straßburg, Soldaten vor dem Münster (v.E.); Gut mit Herrenhaus <nicht identifiziert>; Verkehrsschild <Schlettstadt>; Stadtansichten von Sélestat (v.E.); Kirche<nicht identifiziert>; ZT: Ostern 1941 / Titelblatt einer Zeitung <Saloniki in deutscher Hand>; Fahrtaufnahme aus dem Zug durch verschneite Schwarzwaldlandschaft, Lokomotive (v.E); Frau mit Koffer auf Weg; Mann schaut aus dem Fenster (unten das Strandbad Aha am Schluchsee); Langlauf im Schwarzwald, Mann u. Frau im Liegestuhl (v.E.); Eisenbahn fährt am Schluchsee vorbei; Spaziergang in der Umgebung des Schluchsees (v.E.); Hinweisschild <Titisee Freiburg / St. Blasien Waldshut>; Spaziergang in der Umgebung, Soldaten auf der Landstraße (v.E.); Bauer schleppt mit Pferd Baumstämme (v.E.); Mittagessen im Restaurant. // Breisach; Traffic sign 'Kolmar / Strasbourg / supply camp'; Cityscapes in Colmar; Traffic sign 'Kayersberg'; City views in Kayersberg, women washing laundry in the river; traffic sign 'Hartmannsweiler'; Memorial and military cemetery on the Hartmannsweilerkopf; Title this was 11.3.1941 / Cityscapes of Strasbourg, soldiers in front of the minster; Well with mansion <not identified>; Traffic sign 'Schlettstadt'; Cityscapes of Sélestat; Church <not identified>; TitleN Easter 1941 / Title page of a newspaper 'Saloniki in German hands'; Driving picture from the train through snow-covered Black Forest landscape, locomotive; Woman with suitcase on path; Man looks out the window (below the Aha lido on Schluchsee); Cross-country skiing in the Black Forest, man and woman in a deck chair; The railway passes the Schluchsee; Walk around the Schluchsee; Sign 'Titisee Freiburg / St. Blasien Waldshut'; Walk in the area, soldiers on the country road; Farmer drags tree trunks with horse; Lunch in the restaurant. // [[Fichier:Hartmannswillerkopf 3 Foto Kriegs Bild und Filmamt.JPG|vignette|Das Schlachtfeld am Hartmannswillerkopf am 14. September 1917 (Foto: Kriegs-Bild und Filmamt)]] Der auf 16-mm gedrehte stumme schwarz-weiß Film dokumentiert Reisen von Curt Balke und seiner Familie in das besetzte Elsass. Die Aufnahmen zeigen diverse Ortschaften und ihre Sehenswürdigkeiten und wirken dabei insgesamt statisch. In Colmar filmt er die ehemalige Hauptachse entlang der Stadt (Grand Rue) und das gotische Martinsmünster (Collégiale St-Martin), das zwischen 1234 und 1375 erbaut wurde. Aus unterschiedlichen Perspektiven nimmt er das Koifhus und den Platz vor diesem ehemaligen Zollhaus im Gerberviertel (Place de l‘Ancienne Douane) auf, mit dem Schwendi-Brunnen (Fontaine Schwendi). Das Koifhus stellt das Zentrum der städtischen Wirtschaftsmacht dar: im Erdgeschoss befanden sich ein Warenlager und die Zollhalle, im ersten Geschoss die Sitzungssäle des Colmarer Schöffenrats und des Zehnstädtebundes (Tschirner 2011, S. 126). Balke schwenkt auf die ehemalige Zunftstube der elsässischen Bauern. Seine Fahrt führt zum wenige Kilometer entfernten Kaysersberg, wo er das Rathaus, die katholische Stadtkirche (Eglise Sainte-Croix) und den Brunnen mit der Figur von Kaiser Konstantin aufnimmt. Es folgen Impressionen der Innenstadt, mit den für das Elsass typischen bunt gestrichenen Hausfassaden. Im Fluss der Weiss waschen Frauen ihre Wäsche. Zu sehen sind außerdem eine Steinbrücke (Pont fortifié) von 1512 und die im 14. Jahrhundert erbaute Oberhof Kapelle (Notre-Dame du Scapulaire) (Tschirner 2011, S. 251). Die nächste Station ist Hartmannsweiler und die Gedenkstätte Hartmannswillerkopf, der im Ersten Weltkrieg hart umkämpft war (siehe Film „Ostern 1942“). Eine Schrifttafel datiert diesen Besuch auf den 11. März 1941. [[Fichier:Ausflug Elsass Harmannsweilerkopf.png|vignette|Gedenkstätte Hartmannswillerkopf (Foto: LFS)]] Die folgenden Aufnahmen zeigen Straßburg mit dem Münster und dem nahegelegenen Johannes-Gutenberg-Platz mit der namensgebenden Statue in der Platzmitte. Weiter sind der Fluss Ill mit der Wilhelmskirche im Hintergrund, das Historische Museum, das Frauenhausmuseum (Musée de l'Œuvre-Notre-Dame) mit Kunst vom Mittelalter bis 1681 sowie das Opernhaus (Opéra national du Rhin) zu sehen. Nächste Station ist Schlettstadt (Séléstadt) mit der Sankt-Fides-Pfarrkirche (Eglise Sainte-Foy) aus dem 12. Jahrhundert. Außerdem zu sehen die Stadtpfarrkirche St. Georg (Eglise Saint-Georges) mit ihren bunten Keramikziegeln, deren Bau von 1220 bis ins 15. Jahrhundert dauerte. Vorbei an einer prächtigen Privatresidenz, Offiziershaus genannt, da dort im 17. Jahrhundert der Offizier des Königs logierte, blickt man zwischen den Hausfassaden der Innenstadt auf den Neuturm (Tour Neuve), der einen Teil der Ringmauer bildet (Séléstat Alsace Centrale 2014, S. 34). [[Fichier:Ausflug Elsass Strasbourg.png|vignette|Litfasssäule in Strasbourg (Foto: LFS)]] Zu Ostern 1941, einem schneereichen Wochenende Mitte April unternahm Curt Balke mit seiner Frau Käthe eine Reise zum Schluchsee. Sie fuhren mit der Bahn und gingen in eine Pension nahe dem Strandbad Aha, das in einigen seiner Filme Thema ist. In der verschneiten Winterlandschaft machen die beiden Wintersportler eine Tour mit Langlaufskiern. Sie filmen sich gegenseitig beim Entspannen im Liegestuhl. An einem sonnigen Tag besuchen sie die Gemeinde Schluchsee mit der Pfarrkirche St. Nikolaus. Der Film endet mit den Aufnahmen von Soldaten, die in die Kamera winken sowie Holzfällarbeiten, die von einem Mann unter Einsatz eines Zugpferdes ausgeübt werden. Mit dem Essen in einem Gasthaus blendet der Film ab. Als Architekt war Curt Balke im Elsass ab 1940 am Wiederaufbau zerstörter Häuser für die Abteilung Bauwesen der Zivilverwaltung tätig (siehe Film: „Wiederaufbau Elsass“). Den zuvor Evakuierten wurde von den Deutschen freigestellt, in ihre elsässische Heimat zurückzukehren, was zwei Drittel der Elsässer taten. Die im Elsass lebende Bevölkerung wurde zu ‚Volksdeutschen‘ deklariert. Orts- und Vornamen wurden eingedeutscht, Bücher französischer Autoren verbrannt, französische Radiosender, Zeitungen und Vereine gleichgeschaltet (Tschirner 2011, S. 46). In der Schule wurde die deutsche Sprache zum Hauptfach, die französische Sprache wurde weder zur Kommunikation noch als Fremdsprache geduldet. „Man kann nur eine Kultur besitzen – die der Sprache“, so hieß es in den ‚Straßburger Neuesten Nachrichten‘ vom 12.12.1940 (Wittmann 2009, S. 253). Zwischen 1940 und 1944 war das Elsass von der deutschen Wehrmacht besetzt. Ab Herbst 1940 waren im Rahmen der Nazifizierung alle Gruppierungen der NSDAP im Elsass vertreten: Hitlerjugend, Bund Deutscher Mädel; Reichsarbeitsdienst (obligatorischer, sechsmonatiger Arbeitseinsatz für junge Elsässer ab Anfang 1941), Deutsche Frauenschaft, SA, SS, Nationalsozialistisches Kraftfahrerkorps (NSKK) und Nationalsozialistisches Fliegerkorps (NSFK) (Wittmann 2009, S. 256). Viele Elsässer traten in diese Organisationen ein (siehe Film: „Serment des NSKK au Korpsführer Hühnlei“). Die elsässische Bevölkerung war durch die Geheime Staatspolizei (GESTAPO), den Sicherheitsdienst und anderer NSDAP-Gliederungen einer zunehmenden Überwachung ausgesetzt. Bis zum August 1942 wurden Elsässer vom NS-Regime als im Ausland lebende Deutsche mit fremden Staatsbürgerschaften betrachtet. Nach dem Einziehungsdekret vom 24. August 1942, mit dem etwa 130.000 junge Elsässer für die Wehrmacht verpflichtet wurden (90% von ihnen kamen an die Ostfront), wuchs der passive und aktive Widerstand im Elsass. Am 9. Juli 1943 wurden alle Elsässer zu deutschen Staatsangehörigen erklärt (Wittmann 2009, S. 257). Bei Kriegsende waren ein Drittel der elsässischen Soldaten gefallen oder vermisst und 50.000 Zivilisten gestorben. Sophia Dresel [[Fichier:Hartmannswillerkopf 3 Foto Kriegs Bild und Filmamt.JPG|vignette|The battle field Hartmannswillerkopf on September, 14th 1917 (Foto: Kriegs-Bild und Filmamt)]] The silent black and white film, shot on 16 mm, documents a travel of Curt Balke and his family to occupied Alsace. The images show various locations and their sights and appear to be static overall. In Colmar he films the former main axis along the city (Grand Rue) and the Gothic Martinsmünster (Collégiale St-Martin), which was built between 1234 and 1375. From different perspectives he photographs the Koifhus and the square in front of this former customs house in the tanners' quarter (Place de l‘Ancienne Douane), with the Schwendi fountain (Fontaine Schwendi). The Koifhus represents the center of the city's economic power: on the ground floor there was a warehouse and the customs hall, on the first floor the conference rooms of the Colmar council of lay judges and the ten-city league (Tschirner 2011, p. 126). Balke pans to the former guild room of the Alsatian farmers. Their journey takes them to Kaysersberg, a few kilometers away, where he takes in the town hall, the Catholic town church (Eglise Sainte-Croix) and the fountain with the figure of Emperor Constantine. This is followed by impressions of the city center with the colorfully painted house facades typical of Alsace. Women wash their laundry in the river of the Weiss. You can also see a stone bridge (Pont fortifié) from 1512 and the Oberhof Chapel (Notre-Dame du Scapulaire) built in the 14th century (Tschirner 2011, p. 251). The next stop is Hartmannsweiler and the Hartmannswillerkopf memorial, which was fiercely fought during the First World War (see film "Ostern 1942"). A plaque dates this visit to March 11, 1941. [[Fichier:Ausflug Elsass Harmannsweilerkopf.png|vignette|Hartmannswillerkopf Memorial (Foto: LFS)]] The following shots show Strasbourg with the cathedral and the nearby Johannes-Gutenberg-Platz with the eponymous statue in the middle of the square. The river Ill with the Wilhelmskirche in the background, the historical museum, the women's shelter museum (Musée de l'Œuvre-Notre-Dame) with art from the Middle Ages to 1681 and the opera house (Opéra national du Rhin) can also be seen. The next stop is Schlettstadt (Séléstadt) with the St. Fides parish church (Eglise Sainte-Foy) from the 12th century. You can also see the parish church of St. Georg (Eglise Saint-Georges) with its colorful ceramic tiles, the construction of which lasted from 1220 to the 15th century. Past a splendid private residence, called the officers' house, since the king's officer stayed there in the 17th century, one can see the New Tower (Tour Neuve), which forms part of the curtain wall, between the house facades of the city center (Séléstat Alsace Centrale 2014, p. 34). [[Fichier:Ausflug Elsass Strasbourg.png|vignette|Avertising Pillar in Strasbourg (Foto: LFS)]] At Eastern 1941, a snowy weekend in mid-April, Curt Balke took his wife Käthe on a trip to the Schluchsee. They took the train and went to a boarding house near the beach Aha, which is the subject of some of his films. The two winter sports enthusiasts go on a tour on cross-country skis in the snow-covered winter landscape. They film each other while relaxing in a deck chair. On a sunny day they visit the community Schluchsee with the parish church St. Nikolaus. The film ends with shots of soldiers waving at the camera, as well as woodcutting work carried out by a man using a draft horse. The film fades out with the meal in an inn. Curt Balke worked as an architect in Alsace from 1940 on the reconstruction of destroyed houses for the civil administration's building department (see film: "Wiederaufbau Elsass"). The Germans gave the previously evacuees an option to return to their Alsatian homeland, which two thirds of Alsatians did. The population living in Alsace was declared "ethnic Germans". Place names and first names were Germanized, books by French authors were burned, French radio stations, newspapers and associations were brought into line (Tschirner 2011, p. 46). At school, the German language became the main subject, the French language was not tolerated either for communication or as a foreign language. "You can only have one culture - that of language", so it was said in the 'Straßburger Neuesten Nachrichten' of December 12, 1940 (Wittmann 2009, p. 253). Between 1940 and 1944 Alsace was occupied by the German Wehrmacht. From autumn 1940 all groups of the NSDAP were represented in Alsace as part of the Nazification: Hitler Youth, Bund Deutscher Mädel; Reich Labor Service (compulsory six-month work assignment for young Alsatians from the beginning of 1941), German Women’s Association, SA, SS, National Socialist Motor Vehicle Corps (NSKK) and National Socialist Aviation Corps (NSFK) (Wittmann 2009, p. 256) Many Alsatians joined these organizations (see film: "Serment des NSKK au Korpsführer Hühnlei"). The Alsatian population was exposed to increasing surveillance by the Secret State Police (GESTAPO), the security service and other NSDAP branches. Until August 1942, Alsatians were viewed by the Nazi regime as Germans living abroad with foreign citizenships. After the confiscation decree of August 24, 1942, with which about 130,000 young Alsatians were committed to the Wehrmacht (90% of them came to the Eastern Front), passive and active resistance in Alsace grew. On July 9, 1943, all Alsatians were declared German citizens (Wittmann 2009, p. 257). At the end of the war, a third of the Alsatian soldiers were killed or missing and 50,000 civilians had died. Sophia Dresel
Ausflug Italien Reise Italien LFS_9327_Reise_Italien 1955 1955 1,955 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 45.43779, 12.33096 Balke Venedig Altglashütten Bad Wörishofen Kaufbeuren Non-Non Haus des Dokumentarfilms Outdoor activities Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9327 469
Italien_9327_c.png
Ausflüge nach Italien und nach Bad Wörishofen Travel to Italy to Verona, Venice and to Bad Wörrishofen. Fahrtaufnahme durch Stadt in Italien; Spaziergang durch Verona; Fahrtaufnahme über Ponte della Liberta; Parkhaus in Venedig; Fahrt mit dem Vaporetto auf dem Canal Grande; Spaziergang durch Venedig: Gassen, Brücken, Märkte, Rialto-Brücke, Markusplatz; Fahrt mit dem Vaporetto zum Lido, Spaziergang am Strand; Fahrt mit dem Vaporetto auf dem Canal Grande, Haus mit Aufschrift 'Gabrielli Sandwirth'; Fahrt aus dem Parkhaus, Fahrtaufnahme; Karren mit Esel; Fahrtaufnahme durch die Dolomiten, Fahrt über den Mendelpass (Passo della Mendola), Berglandschaft; Gardasee: Dörfer, Frauen waschen Wäsche; Fahrt über den Malojapass (Passo del Maloggia), Berglandschaft; Kalender 'Sonntag / 31'; Fahrtaufnahme durch Wald; Hinweisschild 'Hinterwaldkopf / Gaststätte'; Spaziergang zum Hinterwaldkopf, Totengedenkfeier auf dem Hinterwaldkopf; Hütte des Deutschen Turnerbundes, vermutlich Hinterwaldkophütte, Schild 'Schwarzwaldverein', Schwarzwaldhaus, Wanderung im Schwarzwald; Neubau eines Hauses, Gäste in der Gasstube; Schwenk über See; Schild 'Luftkurort Altglashütten', Hütte des Deutschen Turnerbundes in Altglashütten Titel .. 54 / Wanderung im Schwarzwald, Ehepaar in einer Gaststube, Frau im Liegestuhl auf Terrasse einer Hütte, Mann rasiert sich mit Rasierapparat, Frau auf Treppe der Hütte; Schild 'Kinderheim / Schuppenhörnle' (auf dem Feldberg); Kinder tanzen; Frau sitzt auf Bank; Friedhof mit Kapelle <nicht identifiziert>; Frau mit Kehrschaufel im Garten; Kapelle <nicht identifiziert>; Ehepaar in der Tür eines Neubaus, vermutlich Hütte des Deutschen Turnerbundes; Titel: Pfingsten 1955 Wörishofen / VW-Cabrio wird geputzt; Fahrt mit einem VW-Käfer-Cabrio nach Wörishofen mit Stationen in Mühlheim an der Donau, Burg Wildenstein im Donautal, Riedlingen, Zwiefalten, Memmingen; Bodensee: Fahrt mit dem Ausflugsschiff, Gäste auf der Terrasse eines Restaurants; Auto auf der Straße, Fahrtaufnahme; Bahnhof, Schild 'Kaufbeuren', einfahrender Zug, Fahrgäste winken aus Zugabteil; Kaufbeuren; Ortsschild 'Bad Wörishofen'; Blick aus dem Zimmer auf Platz in Bad Wörishofen. // Driving through a city in Italy; Walk through Verona; Driving picture over Ponte della Liberta; Parking garage in Venice; Vaporetto ride on the Grand Canal; Walk through Venice: alleys, bridges, markets, Rialto Bridge, St. Mark's Square; Vaporetto ride to Lido, walk on the beach; Vaporetto ride on the Grand Canal, house labeled 'Gabrielli Sandwirth'; Drive out of the parking garage, driving record; Cart with donkey; Driving picture through the Dolomites, trip over the Mendel pass (Passo della Mendola), mountain landscape; Lake Garda: villages, women do laundry; Drive over the Maloja Pass (Passo del Maloggia), mountain landscape; Calendar 'Sunday / 31'; Driving through forest; Sign 'Hinterwaldkopf / Gaststätte'; Walk to the Hinterwaldkopf, memorial service on the Hinterwaldkopf; Hut of the German Gymnastics Association, probably Hinterwaldkophütte, sign 'Schwarzwaldverein', Schwarzwaldhaus, hike in the Black Forest; New construction of a house, guests in the gas room; Pan over sea; Sign 'Luftkurort Altglashütten', hut of the German Gymnastics Association in Altglashütten Title .. 54 / Hike in the Black Forest, couple in a dining room, woman in deck chair on terrace of hut, man shaving with razor, woman on stairs in hut; Sign 'Kinderheim / Schuppenhörnle' (on the Feldberg); Children dance; Woman sitting on bench; Cemetery with chapel <not identified>; Woman with dustpan in garden; Chapel <not identified>; Married couple in the door of a new building, probably the hut of the German Gymnastics Association; Title: Pentecost 1955 Wörishofen / VW convertible is cleaned; Drive in a VW Beetle convertible to Wörishofen with stops in Mühlheim an der Donau, Wildenstein Castle in the Danube Valley, Riedlingen, Zwiefalten, Memmingen; Lake Constance: trip on the excursion boat, guests on the terrace of a restaurant; Car on the road, driving record; Railway station, sign 'Kaufbeuren', incoming train, passengers waving from the train compartment; Kaufbeuren; Sign 'Bad Wörishofen'; View from the room on the square in Bad Wörishofen. //
Ausflug nach Strasburg (LFS01982) Ausflug nach Strasburg LFS_01982_Strassbourg 1927 1927 1,927 204 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet LFS Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS01982 0
Ausflug Oberstdorf Lenzerheide Ausflug Oberstdorf Lenzerheide LFS_9326_Ausfluege 1953 1953 1,953 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung BW 47.4084, 10.27926 Balke Oberstdorf Lenzerheide Non-Non Haus des Dokumentarfilms Winter sport Outdoor activities Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites LFS 9326 301
Obersdorf_9326_e.png
Ausflüge in den Schwarzwald, nach Oberstdorf in die Berge, Nebelhornbahn, Lenzerheide und der Schweiz Excursions to the Black Forest, to Oberstdorf in the mountains, Nebelhornbahn, Lenzerheide and Switzerland Frauen vor Kirche <nicht identifiziert>; Fahrtaufnahme in Straßenbahn; Fahrt mit Seilbahn auf den Schauinsland, Kinder rennen über Wiese, Spaziergang in Winterlandschaft, Autos auf verschneiter Straße vor dem Hotel; Haus mit Aufschrift 'Pension und Kaffee Wiesneck; Gäste vor der Pension; Frauen sägen Baumstamm; Titel: Ostern 1953 / Frau pflückt Frühlingsblumen; Frauen auf Platz in Überlingen; Mann auf Bootsrampe (Bodensee), Terrasse eines Ausflugsrestaurants am Bodensee<nicht identifiziert>, Restaurant (innen), Anlegesteg aus Holz; Marien-Apotheke neben Kirche <nicht identifiziert>; Schwenk über Berglandschaft, Auto am Straßenrand, Frau im Zimmer einer Pension; Haus mit Aufschrift 'Nebelhornbahn'; Frauen sitzen auf Bank, Fahrt mit der Nebelhornbahn, Spaziergang im Schnee auf dem Nebelhorn, Skifahrer (Mann mit amputierten Beinen auf Skiern), Schwenk über Berglandschaft; Spaziergang in der Umgebung von Oberstdorf, Gasthaus 'Alpenrose'; Oberstdorf; Fahrt mit dem Auto, vermutlich Kleinwalsertal, Frau cremt sich ein, Wanderung in verschneiter Berglandschaft, Berghütte; Ordensburg in Sonthofen; Hinweisschild 'Luitpoldbad'; Wanderung in Berglandschaft; Titel: Pfingsten 1953 / Fahrt durch die Schweiz: Orte <nicht identifiziert>, Berglandschaft; Schild 'Kur- und Verkehrsverein Lenzerheide'; Spaziergang durch Lenzerheide und Umgebung; Frau vor Plakatwand 'Kurverein'; Auto vor dem Gasthof 'Alte Post'; Schwenk über Berglandschaft, Fahrtaufnahme unter anderem über den Julierpass aus dem Auto, Schild 'Julier', Autos und Touristen auf der Passhöhe; Kaffee im Garten einer Pension; Spaziergang in Berglandschaft, Autostopp an einem See <nicht identifiziert>. // Women in front of church <not identified>; Driving picture in tram; Ride on the cable car up to the Schauinsland, children run across the meadow, walk in the winter landscape, cars on a snowy road in front of the hotel; House with the inscription 'Pension und Kaffee Wiesneck'; Guests in front of the pension; Women saw tree trunk; Title: Easter 1953 / Woman picking spring flowers; Women on place in Überlingen; Man on boat ramp (Lake Constance), terrace of an excursion restaurant on Lake Constance <not identified>, restaurant (inside), wooden jetty; Marien pharmacy next to church <not identified>; Pan over mountain landscape, car on the roadside, woman in the room of a pension; House with the inscription 'Nebelhornbahn'; Women sit on bench, ride on the Nebelhorn cable car, walk in the snow on the Nebelhorn, skier (man with amputated legs on skis), pan over mountain landscape; Walk in the area of ​​Oberstdorf, inn 'Alpenrose'; Oberstdorf; Drive by car, probably Kleinwalsertal, woman lotion, hike in snowy mountain landscape, mountain hut; Ordensburg in Sonthofen; Sign 'Luitpoldbad'; Hike in mountain landscape; Title: Pentecost 1953 / Driving through Switzerland: Places <not identified>, mountain landscape; Sign 'Kur- und Verkehrsverein Lenzerheide'; Walk through Lenzerheide and surroundings; Woman in front of billboard 'Kurverein'; Car in front of the 'Alte Post' inn; Pan over the mountain landscape, taking pictures of the Julier Pass from the car, sign 'Julier', cars and tourists on the pass; Coffee in the garden of a pension; Walk in a mountain landscape, car stop at a lake <not identified>. //
Ausflug Staufner Haus Allgäu Freiburg Ausflug Staufner Haus Allgäu LFS_9315_Ausfluege_Freiburg 1938 1938 1,938 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Balke, Curt Landesfilmsammlung Baden-Württemberg 47.51517, 10.11034 Balke Staufner Haus Non-Non Haus des Dokumentarfilms Outdoor activities Natural and transformed landscape LFS 9315 170
Ausflug_Staufner_9315_d_(3).png
Ausflug in den Taunus und zum Staufner Haus in den Allgäuer Alpen; NS-Parade in Freiburg Excursion to the Taunus and to the Staufner Haus in the Allgäu Alps; NS parade in Freiburg Bad Homburg: Schloss; Schild 'Schloss Bad Homburg'; Schloss in Bad Homburg mit Park; Römerkastell Saalburg; Fernmeldeturm auf dem Großen Feldberg, Taunus; Schild 'Schloss Bruchsal': Schloss Bruchsal und Schloss Favorite bei Rastatt mit Garten; Privathaus der Familie Balke mit Garten; Spaziergang bei Freiburg: blühende Obstbäume im Frühling; Frauen und Mädchen im Garten; Foto von Adolf Hitler mit goldenem Lorbeer umrankt; Innenstadt von Freiburg mit Hakenkreuzbeflaggung, im Hintergrund Martinstor; Soldaten, BDM und Rotkreuz-Schwestern u.a. marschieren durch die Innenstadt von Freiburg; Schild 'Zur Schihütte / Oberhornbach Alpe'; Wanderung zur Oberhornbach Alpe bei Oberstaufen; Berghütte 'Staufner Haus'; Schwenk über Berglandschaft; Haus mit Lüftlmalerei <nicht identifiziert>; Brücke über Gebirgsbach <nicht identifiziert>; Dorffriedhof <nicht identifiziert>; Blick aus Fenster auf Ausflugsschiff auf dem Bodensee; Straße am Bodensee; Wallfahrtskirche Birnau; Straße in Überlingen; Blumenteppich für Fronleichnamsprozession.// Bad Homburg: Sign 'Schloss Bad Homburg'; Castle in Bad Homburg with park; Roman castle Saalburg; Rafio Tower at Huge Feldberg, Taunus; Sign 'Schloss Bruchsal': Bruchsal Castle and Favorite Castle near Rastatt with garden; Private home of the Balke family with a garden; Walk near Freiburg: blooming fruit trees in spring; Women and girls in the garden; Photo of Adolf Hitler wrapped in golden laurel; Freiburg city center with swastika flags, Martinstor in the background; Soldiers, BDM and Red Cross sisters etc. march through the city center of Freiburg; Sign 'Zur Schihütte / Oberhornbach Alpe'; Hike to the Oberhornbach Alpe near Oberstaufen; Mountain hut 'Staufner Haus'; Pan over mountain landscape; House with ventilation painting <not identified>; Bridge over mountain stream <not identified>; Village cemetery <not identified>; View from window of excursion boat on Lake Constance; Street at Lake Constance; Birnau pilgrimage church; Street in Überlingen; Flower carpet for Corpus Christi procession.//
Ausflug Strassburg Ausflug Strassburg LFS_1982_Ausflug_Strassburg 1927 1927 1,927 0 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet Landesfilmsammlung BW 48.58205, 7.75101 HDF Strasbourg Strasbourg, Münster Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS01982 0
Ausflug_Strassburg.png
Autour du jeûne illimité de Fessenheim (0131FI0014 1) Autour du jeûne illimité de Fessenheim et de l'occupation de Wyhl 0131FI0014_1 2,020 1,161 Super 8 mm Couleur Muet Fernex, Solange MIRA 48.58189, 7.75103 Fernex Solange Fernex Fessenheim Wyhl Non-Non MIRA Ecology 0131FI0014 1 0
JeuneFessenheim.jpg
Occupation des sites de Fessenheim (France) et de Wyhl (Allemagne) pour empêcher la construction de nouvelles centrales nucléaires. Plan moyen d’un homme et d’une femme en train de changer le nombre de jours sur une pancarte : « Jeune illimité pour Fessenheim J :4 », la modifiant en « Jeune illimité pour Fessenheim J :5 ».<br> Mouvement de caméra panoramique en plan rapproché poitrine sur les autres militants en train de regarder la scène.<br> Plan rapproché poitrine d’un homme qui parle à la caméra.<br> Plan moyen de trois hommes en train de regarder un autre panneau : « Jeune illimité pour Fessenheim. »<br> Plan en plongée de deux hommes en train de mettre de la colle sur un bout de carton. <br> Plan rapproché d’une personne collant sur un autre panneau : « Jeune illimité pour Fessenheim. », changeant le J :4 en J :5.<br> Plan moyen sur un bloc en pierre de signalisation avec une flèche qui se dirige sur la droite.<br> Plan d’ensemble avec toute la troupe en train de marcher sur la route, dont une personne est à vélo. <br> Plan rapproché d’une personne collant sur le panneau : « Jeune illimité pour Fessenheim. », changeant le J :5 en J :6.<br> Plan rapproché d’une personne collant sur le panneau : « Jeune illimité pour Fessenheim. », changeant le J :8 en J :9.<br> Mouvement de caméra panoramique en plan rapproché poitrine sur les autres militants en train de regarder la scène.<br> Plan moyen sur l’autre panneau qui indique : « Jeune illimité pour Fessenheim J :8 ».<br> Plan rapproché d’une personne accroupie en train de coller sur l’autre panneau : « Jeune illimité pour Fessenheim. », changeant le J :8 en J :9.<br> Contre-plongée avec en premier plan des grillages métalliques. Derrière ces derniers, on peut voir des barbelés. On peut apercevoir dans le fond la centrale nucléaire (le dessus).<br> Plan rapproché sur un grillage. On peut voir sur un écriteau jaune : « Clôture électrique ». En arrière-plan, on peut voir la centrale nucléaire de Fessenheim. <br> Plan moyen avec la caméra en mouvement, probablement à vélo. On peut voir un grand panneau « Total à 100m ». En dessous, le panneau original de la commune a été modifié par « FESSENHEIM », simple autocollant jaune recollé par-dessus. <br> L’axe de la caméra se déplace en voiture, on y filme en plan d’ensemble une voiture entrant dans un village. <br> Plan moyen avec l’axe de la caméra en déplacement qui suit un autre panneau. On peut encore y voir que l’ancien panneau a été recollé par un autocollant jaune : « FESSENHEIM ». <br> Plan d’ensemble de la voiture en face toujours en train de rouler, puis l’on voit une nouvelle fois ces nouveaux panneaux autocollants. <br> De nombreux découpages dans le montage nous montrent plusieurs fois des scènes quasiment identiques : Plan moyen avec l’axe de la caméra en déplacement qui suit un autre panneau : « FESSENHEIM ». Plan moyen sur un panneau de village : « HEITEREN ». <br> Contre-plongée sur une immense tour électrique. <br> Plan demi-ensemble d’adultes venus avec leurs enfants, tous se serrent la main ou font des embrassades. <br> Plan d’ensemble : au premier plan, deux hommes sont filmés de près et parlent face à face. Au second plan, une foule de personnes regardent un concert. Au dernier plan, deux hommes sont en train de chanter et de jouer de la guitare. Au-dessus d’eux se trouve une pancarte où il est écrit en rouge « SECURITE ». <br> Plan rapproché poitrine des deux précédents hommes avec en arrière-plan les musiciens qui quittent la scène. <br> Plan d’ensemble avec probablement des militants en train de faire un discours, feuille à la main et avec un micro, à la foule que l’on voit au premier plan. <br> Nouveau plan d’ensemble avec deux nouveaux musiciens, un homme et une femme, dont le premier avec une guitare. <br> La caméra s’est approchée du groupe, maintenant filmé avec une légère contre-plongée.<br> Plan américain horizontal de plusieurs militants en train de regarder le concert.<br> Plan américain en légère contre-plongée de deux nouveaux musiciens. <br> Plan de demi-ensemble. Pivotement panoramique de la caméra sur des militants debout en train de discuter. <br> Plan moyen sur une pancarte en tissu : « Energie nucléaire/ NON MERCI ! », avec un soleil rouge qui sourit. Suivi d’un autre plan sur un autre écriteau : « Accueil Empfang ». On peut encore voir un petit autocollant : « Halte à l’industrie nucléaire. Combat pour la vie. »<br> Plan moyen de femmes en train d’étendre une pancarte en tissu. <br> Plan de demi-ensemble où l’on peut voir une pancarte au-dessus de plaques de tôle : « Le progrès : oui. Au risque de nos vies : non. »<br> Plan de demi-ensemble. Déplacement panoramique de la caméra sur les militants en train de discuter dans le camp.<br> Idem, mais filmé de plus près.<br> Plan moyen où l’on peut voir un déplacement panoramique le long d’une antenne au sol, puis contre-plongée sur une antenne fonctionnelle et immense.<br> Plan moyen panoramique. La première vue est celle de messages antinucléaires comme : « Nous voulons les garanties élémentaires » avec le symbole « halte à l’industrie nucléaire » dessiné. On ne peut apercevoir après un dézoom qu’il s’agit d’un van. <br> Plan moyen puis panoramique sur des militants assis en train de débattre.<br> Plan en plongée et panoramique sur des militants assis. Ils discutent et roulent des cigarettes. <br> Plan moyen où l’on voit un homme en train de regarder la caméra et manger. En arrière-plan, on peut voir une table avec deux hommes en train de manger. Puis changement panoramique de plan sur un groupe de personnes en train de discuter sur des bancs. <br> Plan de demi-ensemble avec au centre d’un groupe, un homme assis en train de parler. Puis zoom progressif sur lui. Changement de plan par un déplacement panoramique sur d’autres personnes présentes, qui commentent ou observent la scène. <br> Plan rapproché d’hommes et de femmes qui portent des casques de moto, des chapeaux en papier et des matraques.<br> Plan de demi-ensemble où l’on voit ces mêmes personnes en train de marcher à l’opposé de la caméra. <br> Plan de demi-ensemble où l’on voit ces militants s’accrocher à l’antenne radioélectrique. <br> Plan de demi-ensemble où les personnes « déguisées » s’approchent de la caméra. <br> Plan d’ensemble où l’on voit au premier plan la tête de plusieurs militants. Au second plan, on voit des personnes en train de courir dans les champs.<br> Plan moyen où l’on voit les militants déguisés en « policier » qui courent vers les manifestants assis près de l’antenne. Ils simulent les coups des fausses « forces de l’ordre » et sont tirés en dehors du champ de la caméra.<br> Gros plan sur les militants allongés qui essayent de ne pas se faire prendre.<br> Plan moyen sur un des militants en train de se faire traîner par les faux policiers. Ils ont tous le sourire aux lèvres.<br> Plan rapproché sur deux femmes qui essayent de soulever un militant au sol. <br> Plan rapproché sur un amas de personnes en train de lutter et s’agripper les unes aux autres pour ne pas se faire soulever.<br> Gros plan sur un bras en train d’être tâché de faux sang par une militante, probablement du vernis rouge selon le petit pinceau utilisé.<br> Plan américain sur plusieurs personnes assises en train de débattre. Déplacement panoramique du champ de caméra vers la droite, découvrant d’autres militants.<br> Plan rapproché de militants qui débattent. Puis déplacement de la caméra, créant le retour sur le plan américain précédemment observé. <br> Plan de demi-ensemble où l’on voit au premier plan un homme, debout. Au second plan, on peut voir un panneau avec l’inscription : Freundschafthus , puis on revient sur le plan précédent.<br> Plan rapproché sur une militante en train de se faire trainer par d’autres militants. Elle est mise dans une cabane en bois. <br> Plan rapproché d’un militant porté par ses camarades, puis mis dans la cabane.<br> Plan rapproché d’un autre militant porté par ses camarades, lui aussi mis dans la cabane, puis suivi par un autre.<br> Plan de demi-ensemble où l’on voit des militants autour d’un feu.<br> Plan américain d’une femme en train de jouer aux cartes, puis déplacement du champ de la caméra sur les autres joueurs, où l’on peut voir une table et des cartes.<br> Plan américain sur une vieille dame en train de découper des parts de gâteau aux fruits. <br> Plan rapproché sur un homme d’origine asiatique en train de manger une part de gâteau.<br> Plan de demi-ensemble où l’on voit deux militantes montrer une très grande banderole à la caméra sur laquelle est inscrit : Centrale nucléaire de Fessenheim : 7 jeuneurs/80 communes : réclament des garanties de sécurité. Dieu nous veut CONSCIENTS et RESPONDABLES.<br> Plan de demi-ensemble où l’on voit trois hommes, dont deux en train de tenir une banderole : « Tant qu’on n’a pas la sécurité on occupe ».<br> Plan d’ensemble sur une sorte de chantier, où des hommes mettent de la terre dans des brouettes. <br> Plan moyen progressivement zoomé, où l’on voit des militants en train de se faire passer un liquide bouillant d’une casserole à une autre.<br> Gros plan sur une poule qui sort de sa petite cabane. <br> Plan d’ensemble zoomé, où l’on voit des hommes en train de creuser la terre avec des pioches et y planter des poutres en bois. <br> Plan de demi-ensemble où l’on voit un groupe de militants qui parlent dans une tente ouverte. <br> Plan moyen où l’on peut voir sur la gauche des tentes et à droite, des militants qui s’activent pour en monter une autre. <br> Plan d’ensemble où l’on voit deux militants en train de monter une tente. <br> Même plan mais zoomé.<br> Plan moyen. La caméra suit deux personnes âgées en train de se tenir la main et marcher dans le camp, une troisième dame les accompagne. <br> Plan rapproché d’une très grande marmite, servant ici à faire cuire du poulet sur une grille.<br> Zoom sur le même plan, où l’on voit les mains de quelqu’un s’occuper de retourner le poulet et de remettre un couvercle dessus. <br> Plan américain sur une dame qui gère une caisse à enregistreuse, sûrement l’argent pour financer les militants. Autour d’elle, plusieurs personnages lisent ou discutent. Au-dessus d’eux, on peut voir l’inscription « Kaiseraugst », petite commune de la Suisse. <br> Plan rapproché sur un homme qui fume une cigarette et parle à la caméra. <br> Plan d’ensemble et plongée sur plusieurs dizaines de personnes cachées par leur parapluie. <br> Contre-plongée progressive, où la caméra filme d’abord des fils barbelés, puis un fourgon où l’on peut apercevoir des policiers à son sommet.<br> Plan moyen de militants qui portent des drapeaux et attendent devant une barricade en bois.<br> Plan d’ensemble où l’on voit au premier plan des policiers en train d’attendre en face d’eux. Un des militants nargue un chien policier avec le bout d’une branche mort.<br> Plan en plongée. Maintenant du point de vue des militants en face des policiers, on voit un chien s’agiter face à des manifestants qui semblent inquiets. Ils sont cependant séparés avec les policiers par des fils barbelés. <br> Plan de demi-semble où l’on voit un policier en tenue avec son chien. Progressivement, la caméra zoome sur le policier qui tapote en riant sur la tête de son chien.<br> Plan d’ensemble et zoom sur le chien policier.<br> Gros plan sur la tranche du visage d’une femme qui a l’air apeurée. <br> Plan de semi-ensemble sur une dizaine de policiers qui attendent en face. <br> Gros plans et zooms sur les bottes des policiers. On peut en voir quelques-uns derrière des barbelés.<br> Plan d’ensemble sur une ligne de militants qui se tiennent la main face à des barbelés, puis zoom sur une des militantes. <br> Gros plan sur la tête d’un jeune policier équipé d’un casque Polizei qui discute face à la caméra. <br> Plan d’ensemble sur plusieurs policiers alignés et équipés de fusils, puis vue panoramique sur tous les policiers, finissant en plan rapproché sur un militant. <br> Plan zoomé sur l’antenne radioélectrique puis plan panoramique sur les manifestants face aux policiers. <br> Plan panoramique rapproché sur les policiers et leur équipement, ici des bâtons et des boucliers en osier. <br> Zoom sur les boucliers des policiers.<br> Plan d’ensemble où l’on voit des policiers marcher en rang. <br> Gros plan sur le visage d’un policier. Au second plan, on peut voir les policiers continuer à marcher. <br> Plan d’ensemble où l’on voit les policiers tirer avec leur canon à eau sur les militants. La caméra pivote horizontalement vers les manifestants qui sont dos aux policiers et qui se tiennent fermement pour résister face aux gaz lacrymogènes. <br> Plan d’ensemble sur la masse de militants qui se déplace pour éviter l’eau et le gaz. <br> Plan moyen où l’on voit une femme courir avec une enfant pour fuir le gaz. Au second plan, les policiers sont légèrement cachés dans la fumée. <br> Nouveau pivotement de la caméra à l’horizontale qui montre la masse de militants s’éloigner tout en restant accrochés les uns aux autres. <br> Plan d’ensemble où l’on voit des policiers alignés. Derrière eux, un épais nuage de gaz est porté par le vent. <br> Plan d’ensemble où la caméra suit un officier de police. Equipé d’un masque à gaz, il marche dans le gaz. En arrière-plan, les manifestants s’éloignent des gaz. <br> Plan d’ensemble où l’on voit les policiers marcher dans l’herbe, toujours entourés de gaz.<br> Plan de semi-ensemble où l’on aperçoit les mêmes policiers marcher. Tous les hommes portent des masques à gaz. Au centre de la ligne, on peut voir un homme porter une sorte de canon à eau portatif. Puis, pivotement horizontal de la caméra vers les militants.<br> Plan de semi-ensemble où l’on voit des policiers reculer et d’autres avancer, puis début d’une charge.<br> Plan moyen où l’on voit un policier suivre ses collègues avec du retard car il est en train de mettre ou remettre ses gants.<br> Plan moyen sur les policiers et zoom sur leurs armes, fusils, bâtons et canons à eau. <br> Plan panoramique et rapproché de la ligne des policiers.<br> Plan rapproché sur les manifestants qui attendent.<br> Plan moyen où l’on voit un policier ramasser un canon à eau portatif.<br> Plan moyen d’un homme qui porte une pancarte : Polizistbedenke : Ichsetzemichauch fur Deine Kinder ein.<br> Plan poitrine d’un jeune homme qui parle à la caméra. <br> Plan poitrine puis très gros plan sur le visage d’un autre jeune homme qui parle. Dans les deux cas, cela ressemble fort à une interview sauvage de ces jeunes militants.<br> Plan moyen d’une maison à colombages. Puis zoom sur une inscription probablement issue de la maison, écrite en allemand : […] scho [ ?] speter as du deutsch. Les années 1970 sont un moment où se forme une conscience internationale des risques environnementaux. Des réseaux internationaux se développent en Europe comme en Suisse, Allemagne et France. En parallèle, les réseaux les plus développés sont le Japon, les Etats-Unis et l’Inde. Ces derniers entrent en contact avec les Européens lors du « Sommet de la Terre » en 1972. C’est à cette époque que les débats environnementaux ne sont plus seulement continentaux, mais deviennent mondiaux. En Europe, les tensions se canalisent autour du Rhin. Pour créer une nouvelle solidarité internationale à la fin de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux projets économiques sont préparés, principalement entre les trois pays européens. Un parc de plus de 20 réacteurs est prévu tout le long du fleuve. En effet, le Rhin concentre beaucoup d’espoirs. Depuis 19ème siècle, le Canal d’Alsace offre un fort potentiel de refroidissement des infrastructures. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la coopération franco-allemande développe un intérêt mutuel quant au développement de nouvelles débouchées hydroélectriques. <br> Le premier extrait nous montre la lutte contre l’ouverture de la centrale nucléaire de Fessenhein dans le Haut-Rhin. Difficile de savoir quand a été tourné le film. On sait qu’en 1977, Solange Fernex jeûne entre le 10 février et 6 mars. On peut alors imaginer que l’extrait a lieu à la fin du jeûne ou quelques semaines après. On sait aussi que de 1971 à 1977, de nombreuses manifestations et occupations prirent place sur le site. Mais en 1975, la lutte prend un nouveau tournant. Début mai, un attentat est perpétré sur le site de Fessenheim. Aucun blessé n’est déclaré mais la construction est ralentie de 10 mois. Le 26 mai 1975, quelques semaines plus tard, près de 15000 manifestants paradent pour fermer le site, avec notamment Georges Frassowski, qui fait la grève de la faim depuis un mois. On peut alors se demander si le montage ne joue pas avec ces événements historiques, où Solange Fernex et ses camarades se comparent à l’action du 26 mai 1975 en 1977. Quant aux images de lutte contre la police, elles sont probablement filmées en 1975, mais impossibles de le prouver, car le montage n’est pas monté chronologiquement. Des manifestations et des jeûnes sont organisés, mais restent vains. Alors qu’en France, Fessenheim est construite, de l’autre côté du Rhin, c’est une tout autre histoire. Depuis 1969, un projet de construction de deux réacteurs nucléaires est proposé à Breisach. Le projet est annulé et transporté près du village de Wyhl. Près de 25 000 personnes répondent à l’appel pour occuper le terrain. Après presque huit mois d’occupation et un recours administratif auprès du Landratsamt de Fribourg, le projet de la centrale est annulé. Ainsi, ces deux extraits nous montrent l’échec de la lutte pour la centrale de Fessenheim, et la réussite de l’occupation du site de Wyhl. == Solange Fernex == [[Fichier:Solange F..jpg|vignette|droite|Solange Fernex.]] ==== Ses premières années : ==== <br> Fille de Evrard de Turckheim et de Marguerite, elle naît à Strasbourg en 1934. Elle n’a que cinq ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Le conflit lui prend son père, tué au combat en 1940. Victime de la guerre, elle ne cesse pendant toute son enfance de développer une puissante conviction pacifique et antimilitariste. Elle lit Gandhi, Massignon, Albert Schweitzer, mais surtout Romain Rolland. Après son bac, elle s’inscrit à la Faculté des sciences de Strasbourg. Elle veut devenir médecin, mais échoue à l’examen. Elle voyage entre Paris et Strasbourg pour tenter d’autres écoles. Finalement, elle est appelée à rentrer à Truttenhausen pour travailler dans la ferme familiale.<br> ==== Son parcours militant : ==== <br> [[Fichier:Affiches du mouvement antinucléaire soutenues par Solange Fernex. Archives départementales de Colmar..png|vignette|droite|Affiches du mouvement antinucléaire soutenues par Solange Fernex. ©Archives départementales de Colmar.]] Elle se marie plus tard avec Michel Fernex, médecin suisse spécialisé dans la médecine tropicale, dont elle eut quatre enfants. Elle part avec lui à Dakar pour aider les plus démunis. Elle découvre alors l’extrême pauvreté et le scandale du tabac importé d’Afrique. Elle crée alors « Terre des Hommes » en 1965. Mais rapidement, cette association humanitaire n’est pas suffisante pour elle. Elle veut faire des actions fortes directement sur le terrain. Ainsi, elle s’engage dans l’association « Fédérative régionale pour la protection de la nature » (AFRPN) et gagne progressivement en popularité, si bien qu’entre 1974 et 1978, elle devient présidente de la section du Haut-Rhin. Au début des années 1970, elle s’inquiète de plus en plus du développement du nucléaire civil, notamment après sa rencontre avec des militants japonais. Elle adhère à l’association « Les Français contre la bombe », créée par Claude Richard Molard. L’objectif est de s’opposer aux essais nucléaires et à la course aux armements. En 1975, elle occupe un terrain contre l'installation d'une usine chimique à Marckolsheim (Bas-Rhin). En 1977, Solange Fernex jeûne pendant 23 jours, du 10 février au 6 mars, pour protester contre la mise en service de la centrale nucléaire de Fessenheim, puis encore quarante jours à Paris pour le désarmement nucléaire en 1983. <br> ==== Solange Fernex et la politique : ==== <br> Solange Fernex s’engage en politique et a un rôle majeur dans la formation des premiers « Verts » d’Europe. En 1973, elle est suppléante auprès de l’un des premiers candidats écologistes de France : Henri Jenn. Participant à des radios pirates, notamment « Radio verte Fessenheim », elle se considère de plus en plus comme « radicale ». Ecologie, féminisme et pacifisme sont alors les fondements de sa pensée. Elle lutte pour le droit des femmes et leur participation en politique et est même à l’origine de la parité hommes-femmes au sein des Verts en 1987. Elle est élue en 1989 députée européenne et fait partie des pionniers sur les questions de l’agriculture biologique à destination du grand public. En 2001, elle s’engage contre l’armement nucléaire et reçoit le Nuclear-Free Future Award. En effet, l’un des grands combats de Solange Fernex a été d’aller en Ukraine pour recueillir des informations sur l’incident de la centrale de Tchernobyl. Elle crée l’association « Enfants de Tchernobyl » en 2001 pour venir en aide aux enfants irradiés par la catastrophe. Elle décède quelques années plus tard en 2006, souffrant depuis plusieurs années du cancer du sein.<br> === Formation de réseaux locaux pour la lutte environnementale: === <br> L’échec de la centrale nucléaire de Fessenheim a permis un moment d’introspection pour les militants. Pourquoi perdre le terrain en France et gagner la lutte en Allemagne ? La centrale étant à quelques kilomètres de la frontière allemande, cet échec est un véritable traumatisme pour les mouvements écologistes. Quand le projet de Wyhl est annoncé quelques années plus tard, les militants ont bien compris la leçon. Les transfrontaliers doivent s’unir et lutter conjointement pour empêcher la construction de nouveaux complexes industriels. Pour comprendre le changement d’action des militants, il faut s’intéresser aux différents réseaux de lutte que l’on peut observer dans ce film. <br> [[Fichier:Arrivée dans le camps des sympathisants pour le mouvement antinucléaire à Fessenheim..jpg|vignette|gauche|Arrivée des sympathisants du mouvement antinucléaire à Fessenheim ©Solange Fernex.]] Au niveau local déjà, tout le monde agit. Dans les deux extraits, hommes, femmes ou anciens, chacun vient en voiture et amène ses collègues, amis ou enfants. Alors que les « leaders » sont en général jeunes, entre 20 et 30 ans, des enfants et des personnes âgées prennent aussi des initiatives. À 10 :58, on voit une vieille dame en train de servir un gâteau, une autre porte une banderole à 5 :29. Bien qu’elles aient parfois un rôle genré : amener le café, s’occuper de la caisse (13 :17), nourrir les poules (11 :54), faire à manger. Les femmes ont un rôle important dans le camp de Fessenheim. Dans tous les cas, que ce soit à Fessenheim ou à Wyhl, la majorité des militants sont des locaux. <br> Dans le Haut-Rhin, ce sont des paysans qui répondent à l’appel, contre l’ « expropriation » de terres cultivables utilisées pour la centrale. ÀWyhl, ce sont les vignerons qui mobilisent en masse dans les villages. Solange Fernex filme toutes ces personnes avec un incroyable respect, filmant discrètement les moments de vie. Sous forme d’un mini-documentaire, elle nous montre l’incroyable diversité de profils, présentés généralement en gros plans ou en plans rapprochés. Ainsi, sous la forme de plan-séquence, elle nous présente les inconnus du camp dans leur nouvelle vie quotidienne. Toutes ces prises de vue sont propices à humaniser les différents acteurs des mouvements, du leader charismatique à la vieille dame nourrissant des poules. === Extension de la lutte par le développement de réseaux internationaux : === <br> Les réseaux locaux de lutte sont le ciment pour tenir sur la durée. Cependant, à force d’actions et d’intérêts communs, le militantisme local devient international. À travers plusieurs détails, on peut observer une coopération extranationale. En effet, l’occupation de Wyhl et de Fessenheim sont des points culminants du mouvement environnementaliste transfrontalier franco-allemand. À la fin des années 1960, les hommes politiques français, allemands et suisses veulent nucléariser le Rhin. En opposition, de nouveaux réseaux militants se développent. La lutte est une formidable occasion pour les transfrontaliers de se retrouver, après des dizaines années d’éloignement provoquées par les conséquences de la guerre. Les signes de cette solidarité sont partout. <br> [[Fichier:Symbole international du mouvement antinucléaire- Nucléaire? Non merci!.jpg|vignette|gauche|Symbole international du mouvement antinucléaire: Nucléaire ? Non merci!]] Déjà, dès 1 :48, on peut trouver plusieurs fois le logo « Halte à l’industrie nucléaire. Combat pour la vie » à Fessenheim. On le retrouve aussi à Whyl dans « Le film de Wyhl » par Solange Fernex à 29 :15. Cette répétition de l’autre côté du Rhin n’est pas anodine. Allemands, Français et Suisses sont regroupés sur le site de Fessenheim. Ils peuvent communiquer, partager, faire des pancartes dans un langage compris par tous ; l’alémanique. Il est un ensemble de dialectes parlés en Suisse (Suisse alémanique), dans le Sud-Ouest de l’Allemagne (Bade Wurtemberg et Bavière), mais aussi en France (en Alsace et dans le pays de Phalsbourg).À 5 :24, on peut apercevoir un soleil rouge. C’est en réalité le sigle d’un mouvement antinucléaire international « Nucléaire ? Non merci ! », Atomkraft ? NeinDanke, en allemand. Ici, il est accompagné d’écriteaux : « Energie nucléaire. Non merci ! ». On peut apercevoir à sa droite ce qui est probablement l’entrée de ce qu’on appelle une Frendschaft’sHüs , c’est-à-dire une « Maison de l’amitié ». Pour marquer la nouvelle solidarité internationale, le mot « ACCEUIL » est traduit juste en dessous par EMPFANG, soit « La réception ». <br> [[Fichier:Devant une Frendschaft’s Hüs, on peut voir cohabiter deux langues, symboles de la lutte internationale du mouvement antinucléaire..jpg|vignette|droite|Devant une Frendschaft’s Hüs, on peut voir cohabiter deux langues, symboles de la lutte internationale du mouvement antinucléaire ©Solange Fernex.]] Les activités et tentes de fortunes sont montées par tous les militants, et certaines sont mêmes affublées de panneaux précisant leur spécialité. On peut voir une Webstube à 12 :18, ce qui est l’équivalent d’une salle de tissage. Les slogans dessinés sur les affiches sont tantôt en français : « Tant qu’on n’a pas la sécurité on occupe » à 11 :27, tantôt en allemand à 12 :27 et 12 :30. Cette proximité linguistique permet une nouvelle forme de solidarité régionale. A 13 :12, on peut en effet apercevoir un panneau indiquant le Kaiseraugst , petite commune de Suisse et lieu de lutte contre une nouvelle centrale, où messages en français et allemand sont collés sur le mur. Ainsi, des militants de tous les pays voisins viennent spontanément en France pour soutenir leurs camarades français. Cependant, alors que l’on pourrait penser que la lutte est seulement européenne, on peut apercevoir à 11 :11 un homme japonais en train de déguster une tarte. En effet, Solange Fernex entretient des contacts rapprochés avec le mouvement antinucléaire japonais. On peut alors se questionner quant au rôle des acteurs extra-européens dans la lutte, comme ce fut le cas lors de la « Lutte du Larzac » avec la participation du philosophe italien Lanza Del Vasto. === Une nouvelle solidarité propice à la Renaissance culturelle de l’alémanique : === <br> Les images de Solange Fernex nous éclairent sur les relations de camaraderie et d’entraide que l’on peut observer. Dans ses plans panoramiques, elle nous montre l’immensité des terrains occupés, où une vie alternative prend place. Elle se met facilement en retrait et prend ses distances avec les activités du camp. Comme une reportrice discrète, elle se faufile au milieu des conversations, dans des plans rapprochés où les expressions du visage des militants nous interrogent sur la gravité ou la légèreté de la situation. L’occupation de Fessenehim et Wyhl marque un tournant dans les solidarités militantes régionales, nationales, et internationales. Les images de Solange Fernex nous montrent la vie des camps de fortune, construits pour l’occasion. <br> [[Fichier:La culture alémanique renaît sur une scène de fortune, où l'on chante ou débat..jpg|vignette|droite|La culture alémanique renaît sur une scène de fortune, où l'on chante ou débat ©Solange Fernex.]] En général, le site s’organise autour d’une maisonnette de bois, la Frendschaft’sHüs, traduction alémanique de maison de l’amitié. Français, Suisses et Allemands partagent et se retrouvent dans ces maisons. Une effervescence culturelle a alors lieu. Les militants mangent, dorment, jouent, parlent et luttent ensemble. On peut voir à plusieurs reprises des musiciens qui jouent à la guitare ou chantent sur des scènes improvisées. Plusieurs hommes et femmes s’enchaînent sur scène pour partager des musiques militantes, passer des messages engagés ou raconter des drôleries. Une nouvelle convivialité s’organise autour des jeux de cartes, on y parle littérature, poésies. De nombreuses productions artistiques et pratiques sont réalisées, notamment dans la « salle de tissage ». Banderole, slogans, chansons, un pan entier de la culture militante moderne prend place dans ces deux extraits. Au-delà de cette culture militante, tous ces contacts prolongés intensifient les réseaux de solidarité régionaux, facilités par l’alémanique. On peut alors parler d’une « Renaissance culturelle » de l’alémanique. === Formation et information des réseaux de lutte : === <br> [[Fichier:Les barbelés, symboles du "mal politique", séparent les militants de la centrale de Fessenheim..jpg|vignette|gauche|Les barbelés, symboles du "mal politique", séparent les militants de la centrale de Fessenheim ©Solange Fernex.]] Ces images nous montrent que Solange Fernex est une femme de terrain. En effet, lors de la « Projections-débats autour des films amateurs sur les mouvements antinucléaires », Jean-Jacques Rettig, militant, Raymond Schirmer, irénologue non académique et Jean de Barry, scientifique militant, presque tous étaient sur les lieux quand les images ont été prises. Ils se souvenaient avec émotion de l’épisode où Solange Fernex était montée sur une tractopelle pour empêcher la construction d’une centrale. Au-delà de l’anecdote, cela nous montre une des mises en forme de l’action militante pacifiste. En effet, ce film est un formidable témoignage de l’Histoire de l’action environnementale, alors en pleine explosion dans les années 1970, seulement quelques années après 1968. <br> L’une des actions présentées dans le film est le jeûne. Action suprême de la non-violence, la grève de la faim est une manière d’interpeller l’opinion publique. Les premières images nous montrent les jeunes militants en train de jeûner. Sur plusieurs plans, on peut les voir enlever des papiers collés qui représentent le nombre de jours de jeûne. Le montage nous suggère alors les jours qui passent. Plusieurs amis camarades photographes sont sur place, et les panneaux indiquant les jours semblent être sur plusieurs routes, l’objectif étant sûrement de montrer leur combat aux automobilistes. <br><br> Les autres actions entreprises dans les films sont la formation des militants, mais aussi l’information des populations. Une scène très intéressante nous montre des hommes et des femmes jouer aux policiers et aux militants. Pour se préparer aux charges de la police, ils se prennent par les bras et s’assoient les uns à côté des autres. D’autres militants «jouent » les policiers en s’équipant de bouts de bois, se déguisent, et imitent des charges policières. Tout le monde rigole, s’amuse et des fausses blessures sont dessinées au vernis. Au-delà de l’aspect ludique de cet extrait, cela nous montre une rare scène d’entraînement de militants, extrêmement préparés contrairement à ce qu’on peut croire. Cette scène est d’autant plus marquante car dans la construction du montage, elle annonce les combats futurs que subissent les manifestants. <br> [[Fichier:Pour informer la population, des militants présentent sur le long de la route le nombre de jours de jeûne..jpg|vignette|droite|Pour informer la population, des militants présentent sur le long de la route le nombre de jours de jeûne ©Solange Fernex.]] Solange Fernex s’engage alors dans un film pour informer les populations. Revêtant un caractère pédagogique, les films servent à être visionnés par les citoyens. Dans un premier temps, il sont un témoignage pour les futurs militants pour apprendre à se défendre et s’entraîner pour ne pas se faire attraper par la police. Dans un second temps, ils servent à prévenir les populations des violences politiques que les militants subissent. Dans une mise en scène qui fait froid dans le dos, la police française est plus violente que sa voisine allemande. Alors que dans l’extrait de Wylh, manifestants et policiers discutent, à Fessenheim, canons à eau, gaz lacrymogène et bâtons sont utilisés. La qualité filmique de Solange Fernex n’est pas à prouver, notamment quand on regarde les scènes de fin, où des policiers avec des masques à gaz marchent dans la fumée, avec en premier plan des barbelés et en second plan la centrale. L’entrainement du début porte alors ses fruits, chaque manifestant doit tenir en place pour prouver sa conviction, c’est-à-dire dénoncer les violences institutionnelles envers les actions environnementales, mais aussi sauver le site de la centrale. Ainsi, le film est un précieux témoignage de la vie de ces hommes et femmes, mais aussi des transformations que subissent les actions environnementales, tiraillées entre actions violentes ou pacifisme.
Ça! C'est chez nous (0068FN0001) Ça! C'est chez nous Bei uns zu haus. Scènes de la vie familiale 1937 0068FN0001 1937 1937 1,937 735 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet fr Schwobthaler, Alex 47.81007, 7.11312 Schwobthaler Rangen Oui-Oui MIRA Art of living - Gastronomy Rural life Agriculture and farming practices 0068FN0001 0
Rangen.jpg
La famille Schwobthaler filmée en 1937 dans son village d'origine, Rangen. carton "Ciné studio LEXI présente CA C'EST CHEZ NOUS Bei uns zu Haus Scènes de la vie familiale Mise en scène, prises de vues, montages par LEXI sur caméra PATHE LA RANGEN, un petit patelin où le soleil est maître" / une grand villa, un torrent / une famille de … cochons / une truie et sa dizaine de petits / un paysan sort une charrette à foin / une fillette d'une douzaine d'années et sa poupée Moki 3'10 jeune homme fumant, montrant son chiot / futur cultivateur s'il s'initie aux rudes travaux des champs / jeune homme labourant / Bonjour Dédé - Bonjour Fernande 3'51 deux fillettes jouent devant la mason, retrouvent la mère et un petit garçon / grand-mère à ombrelle arrive à la maison 4'55 fillettes et vélo / fillette et petit chat / moutons dans pré / on rentre le troupeau / tonte des moutons / femmes et enfants, bébés 7'35 On fait du sport à tout âge 8'57 dame à vélo, fillette à vélo / Voilà papa ! / retour du père, la fillette l'embrasse / Alex salue 10' Je vous présente Marie-Thérèse dans son numéro de danse / Alex disant ces mots / tourne-disque / fillette dansant / jeunes hommes attablés buvant un verre 11'56 "Fin" Les « scènes de la vie familiale – 1937 » sont les premières tournées par Alex Schwobthaler avec sa caméra Pathé Baby, outil fort maniable venu compléter son attirail de photographe acquis dès ses 12 ans. La famille entretient en effet un lien fort avec l’artisanat de l’image : sa mère a ouvert un magasin pendant la Grande Guerre, repris par un oncle qui offre à Alex son premier appareil – un Vestpocket de Kodak très réduit qui permet de réaliser facilement de bons clichés. En 1937, le cinéaste amateur travaille depuis presque 10 ans déjà : envoyé à 14 ans comme apprenti dessinateur dans l’industrie textile, chez Scheurer-Lauth, puis étudiant aux Beaux-Arts de Mulhouse à 16 ans, il a été embauché à 18 ans comme retoucheur par le magasin de photographes Braun à Mulhouse-Dornach. C’est donc un expert de l’image, par ailleurs cinéphile et déjà un peu projectionniste amateur qui décide de se lancer dans la réalisation en quasi professionnel : si le film s’attache à des sujets très familiers de l’entourage immédiat du jeune homme de 23 ans qui se donne un nom de scène, Lexi, il comporte un titre en français (et en allemand), un sous-titre, des intertitres et un ingénieux carton FIN. Ce coup d’essai long pour un premier film est suivi d’un deuxième montage compilant les images tournées dans le même contexte très local en 1938 et 1939 (''Szenen aus Familienleben'') et, en 1939, de ''Thann sous la neige'' (1939) et son premier film de voyage dans les Alpes (''Bilder aus Frankreich reportage''). Alex vit ses dernières heures de tranquillité avant sa triple mobilisation de 1939 (armée française), 1943 (Wehrmacht) et 1944 (FFL) et ses séjours contraints à Lyon, sur le front russe, en Normandie et en camp de prisonniers au Royaume-Uni. Il fonde entre-temps sa propre famille en 1942-1943 à Zillisheim, 23 kilomètres au sud-est (''Film de famille – Zillisheim'', ''Actualités zillisheimoises''). '''Mon village, par Lexi''' Alex Schwobthaler possède un regard sûr et une main ferme qui lui permettent de produire des images nettes et bien cadrées, qu’il associe dans un montage démontrant sa maîtrise des codes cinématographiques. Il procède ainsi par resserrement progressif de focale d’une vue d’ensemble de son « patelin » à la maison familiale et aux familiers des parents, d’Alex et de sa sœur. Après les tribulations de la Première Guerre mondiale qui a vu la famille séparée, elle se retrouve à nouveau à Thann où elle obtient la nationalité française en 1920. Le père Schwobthaler est plus précisément installé au Rangen, 168 habitants au recensement de 1936, situé à cheval entre Thann et Vieux-Thann, remarquable par son coteau abrupt vêtu de vignes. La rivière Thur qui coule en contrebas, aménagée et déviée pour le lavoir municipal, crée en effet des conditions idéales pour l’apparition de la pourriture noble des raisins qui fera classer le Rangen parmi les grands crus d’Alsace en 1983, après des décennies de recul progressif. Un peu à part sur la rue principale du hameau, après les longs bâtiments de l’exploitation agricole voisine, se détache la maison des Schwobthaler qui frappe par son aspect récent et sa construction moderne. Celle-ci jouit en outre d’un véritable portail en métal et d’un jardin ornemental, et non potager, qui classe sans doute la famille à part. Cela n’empêche nullement de bonnes relations avec les paysans du cru, qui sont filmés dans leurs activités quotidiennes relevant de la polyculture – quelques oies et cochons pour améliorer l’ordinaire, un grand tas de fumier à épandre. À l’opposé d’un Hansi mythifiant le village d’une Alsace conquise par les Allemands, Alex se refuse à tout folklore. Il filme longuement les moutons paissant dans une prairie enclose, tout près, le retour à la bergerie de l’intérieur de celle-ci, choix original, et la tonte manuelle de la laine par les éleveurs. Il s’ingénie aussi à présenter les deux faces de son voisin Moki : le jeune homme aimant les belles fringues qui se donne un style en fumant, et l’héritier d’une exploitation qui fait ses classes en poussant la charrue tractée par un cheval dans les lourds sillons du champ parental. '''Trois générations pour une maison''' Sous ses airs de documentaire local, ''Ça ! C’est chez nous'' se construit sur des mises en scènes où chaque membre de la famille et du voisinage joue son propre rôle de bon gré, voire même de très bonne humeur. Le père de Moki pose ainsi avec l’un porcelet qu’il élève pour sa viande, comme s’il tenait un enfant. Souriant à la blague, il ne sait pas encore que pour faire rire son public, Alex place au début du montage la famille Cochon, et non la sienne. Cette manière assez réussie d’associer les sujets filmés au film en train de se faire s’articule notamment par ce geste de présentation à la caméra : Marie-Thérèse le fait avec sa poupée, puis avec le chat de la maison et avec un bébé qui doit être l’enfant de l’un de ses frères aînés ; Moki se prête au jeu avec l’un des chiots de la maison. Les seules personnes gardant leur sérieux à l’écran sont le père et la mère d’Alex. Le premier, annoncé par un intertitre digne du théâtre, accepte de figurer dans le film et même de jouer une scène commandée (rencontre dans le chemin avec sa fille), mais il plante aussi le regard droit dans l’œil de la caméra, comme un parent grondant son fils pour des enfantillages. La mère, quant à elle, trône dans son jardin où elle s’occupe des fleurs, mais elle consent pour les besoins de la fiction familiale à monter sur la bicyclette et faire quelques tours de roue, sans se départir de sa dignité. C’est elle aussi qui paie une femme lui ayant rendu service ou accueille les visiteurs à la maison. '''Du jeu et des jeux''' Alex, de fait, se place volontairement du côté des jeunes. Il joue le Monsieur Loyal annonçant le numéro de danse de Marie-Thérèse en faisant la révérence et en prononçant distinctement la phrase inscrite sur le carton. Il dévoile ainsi son rôle de commanditaire et de commentateur malicieux des saynètes qui donnent le beau rôle aux enfants. Les petites filles et un garçon plus jeune jouent à la balle, un enfant plus petit rit de se voir voler dans les airs, il sautille, fait la galipette. On grignote entre deux jeux, le plus petit apprend à marcher conduit par la plus grande. Le seul moment de conflit venant contredire ces scènes pacifiques se joue autour du vélo d’adulte que les filles essaient tour à tour, empêchant une sœur cadette d’y accéder avec la brutalité des aînés. [[Fichier:La Cigale Thann.jpg|vignette|Le cinéma La Cigale à Thann en 1918 © Archives municipales de Thann]] Cet entrelacement entre situations banales et jeu pour les besoins du film trouve son apogée dans la scène finale. Au son d’un gramophone, dans le fond du jardin, Marie-Thérèse accomplit quelques pas de danse gracieux qui laissent deviner le rythme de la musique. Le relais est alors pris par trois adolescents, dont Moki, qui parodient une scène de cabaret typique d’une comédie musicale : faute du canotier de Maurice Chevalier, on a emprunté le chapeau de paille d’une des femmes de la famille. On fume et on fait semblant de boire pour imiter les adultes des films projetés dans la salle des frères Holveck, La Cigale, un « théâtre de films parlants » situé à 200 mètres à peine. ''Ça ! C’est chez nous'' livre donc à tous les « acteurs » le double plaisir d’avoir joué à s’amuser et de s’amuser de ce petit théâtre mis en images par le grand frère et grand voisin Alex Schwobthaler <big>'''Das ist bei uns Zuhause'''</big> Die „Szenen aus dem Familienleben – 1937“ sind die ersten Szenen, die Alex Schwobthaler mit seiner Pathé Baby Kamera gefilmt hat. Dieses äußerst handliche Gerät ergänzte seine Fotoausrüstung, die er schon im Alter von 12 Jahren erhalten hatte. Die Familie pflegte nämlich enge Beziehungen zum Fotohandwerk: seine Mutter hat im Ersten Weltkrieg ein Geschäft eröffnet, das ein Onkel übernommen und Alex seinen ersten Fotoapparat geschenkt hat – eine sehr kleine Vest Pocket von Kodak, mit der sich leicht gute Bilder machen ließen. 1937 arbeitete der Amateurfilmer bereits seit fast zehn Jahren: im Alter von 14 Jahren begann er als Zeichnerlehrling im Textilunternehmen Scheurer-Lauth, mit 16 Jahren ging er in die Kunsthochschule in Mulhouse und mit 18 Jahren wurde er beim Fotografen Braun in Mulhouse-Dornach als Retuscheur eingestellt. Er war also ein Bilderexperte, Filmliebhaber und bereits ein bisschen Amateur-Filmvorführer, als er beschloss, quasi professionell Filme zu drehen: Zeigt der Film auch sehr vertraute Themen aus der unmittelbaren Umgebung des 23-jährigen Mannes, der den Künstlernamen Lexi angenommen hat, so enthält er einen Titel auf Französisch (und auf Deutsch), einen Untertitel, Zwischentitel und einen geschickt gemachten Karton mit dem Wort „FIN“ (Ende). Auf diesen ersten Versuch, der für einen ersten Film relativ lang war, folgt ein zweiter Zusammenschnitt mit Aufnahmen, die 1938 und 1939 im gleichen lokalen Umfeld gedreht worden waren: ''Szenen aus dem Familienleben'' und ''Thann sous la neige'' (1939) und ein erster Reisefilm in den Alpen (''Bilder aus Frankreich Reportage''). Alex erlebte seine letzten ruhigen Stunden vor seiner dreifachen Mobilmachung 1939 (französische Armee), 1943 (Wehrmacht) und 1944 (FFL) und seinen erzwungenen Aufenthalten in Lyon, an der russischen Front, in der Normandie und in einem Gefangenenlager in England. Dazwischen gründete er in den Jahren 1942-1943 seine eigene Familie in Zillisheim, 23 Kilometer weiter südöstlich (Familienfilm – Zillisheim, Zillisheimer Nachrichten). '''Mein Dorf, von Lexi''' Alex Schwobthaler besaß einen sicheren Blick und eine ruhige Hand, dank der er scharfe Bilder mit ausgewogenen Einstellungen drehen konnte. Ihr Zusammenschnitt verrät seine Beherrschung der filmtechnischen Codes. Von einer anfänglichen Gesamtansicht seines Dorfes zoomt er nach und nach auf das Haus der Familie und schließlich auf seine Eltern und seine Schwester. Nach den Wirren des Ersten Weltkriegs, in dem seine Familie auseinandergerissen worden war, hatte sie in Thann wieder zusammengefunden, wo sie 1920 die französische Staatsbürgerschaft erhielt. Der Vater Schwobthaler ließ sich genauer gesagt am Rangen nieder, einem Ort mit 168 Einwohnern bei der Volkszählung 1936, der zwischen Thann und Vieux-Thann liegt und sich durch seinen steilen Weinberg auszeichnet. Unterhalb des Ortes verläuft das Flüsschen Thur, das ausgebaut und für den städtischen Waschplatz umgeleitet wurde. Es schafft ideale Bedingungen für die Ausbildung der Edelfäule, der der Weinberg Rangen 1983, nach mehreren Jahrzehnten des allmählichen Niedergangs, seine Einstufung als Grand Cru d‘Alsace verdankt. Etwas abseits in der Hauptstraße des Weilers, nach den langen Gebäuden des benachbarten Bauernhofes, hebt sich das neu aussehende Haus der Schwobthaler mit seiner modernen Architektur ab. Dieses Haus besitzt ferner ein echtes Tor aus Metall und anstelle eines Gemüsegartens einen Ziergarten, der der Familie wahrscheinlich zu etwas Besonderem macht. Was jedoch auf keinen Fall verhindert, gute Beziehungen mit den örtlichen Bauern zu pflegen, die bei den täglichen Arbeiten ihrer Gemischtbetriebe gefilmt werden – einige Gänse und Schweine zur Aufbesserung ihres Einkommens, ein großer Misthaufen zum Ausbreiten. Im Gegensatz zu dem Künstler Hansi, der das Dorf eines von den Deutschen eroberten Elsass verklärt, verbietet sich Alex jegliche Form von Volkstümelei. Er filmt lange die Schafe, die auf einer eingezäunten Wiese grasen und ganz aus der Nähe die Rückkehr in den Schafstall auf dieser Weide und die Schafzüchter beim manuellen Scheren der Wolle. Er strengt sich auch an, die beiden Seiten seines Nachbarn Moki zu zeigen: ein junger Mann, der sich gerne schön kleidet und stilvoll raucht und der Erbe eines Bauernhofs, der seine Arbeit erlernt und einen von einem Pferd gezogenen Pflug durch die schweren Furchen des elterlichen Ackers schiebt. '''Drei Generationen für ein Haus''' In Form eines lokalen Dokumentarfilms zeigt „''Das ist bei uns zuhause''“ Inszenierungen der Familienmitglieder und Nachbarn, die gerne und sogar äußerst gut gelaunt ihre eigene Rolle spielen. Der Vater von Moki posiert mit einem Ferkel, das er für sein Fleisch mästet, als ob er ein Kind halten würde. Er lacht über den Witz und weiß noch nicht, dass Alex, um sein Publikum zu amüsieren, am Anfang der Szene die Familie Schwein und nicht seine eigene Familie zeigt. Diese ziemlich gelungene Art, die gefilmten Figuren in die Entstehung des Films einzubeziehen, zeigt sich insbesondere durch die Art, wie sie der Kamera präsentiert werden: Marie-Thérèse präsentiert ihre Puppe, dann die Katze des Hauses und ein Baby, bei dem es sich wohl um das Kind eines ihrer älteren Brüder handelt; Moki beteiligt sich mit einem der Hundewelpen des Hauses an diesem Spiel. Die einzigen Personen, die vor der Kamera ernst bleiben, sind der Vater und die Mutter von Alex. Der Vater, der mit einem theatralischen Zwischentitel angekündigt wird, ist bereit, im Film aufzutreten und sogar eine gestellte Szene zu spielen (Begegnung mit seiner Tochter auf dem Weg), aber er blickt auch geradeaus in die Kamera, als wolle er seinen Sohn für seine alberne Spielerei schelten. Die Mutter thront in ihrem Garten, wo sie sich um die Blumen kümmert, ist aber für die Zwecke des Familienfilms bereit, auf ihr Fahrrad zu steigen und einige Meter zu fahren, ohne dabei ihre Würde zu verlieren. Es ist ihre Aufgabe, die Frau zu bezahlen, die ihr einen Dienst geleistet hat oder die Besucher zu begrüßen. '''Spiele, Spiele und nochmal Spiele''' Alex stellt sich absichtlich auf die Seite der Jungen. Er spielt den Sprecher, der die Tanzeinlage von Marie-Thérèse ankündigt, sich verbeugt und deutlich den Satz auf dem Karton vorliest. Damit zeigt er seine Rolle als Auftraggeber und schelmischer Kommentator der Szenen, in denen die Kinder die Hauptrolle spielen. Die Mädchen und ein kleinerer Junge spielen Ball, ein kleineres Kind lacht, weil es hochgeworfen wird, es springt, schlägt Purzelbäume. Zwischen zwei Spielen gibt es etwas zu Essen, die Größere hält den Kleinen und hilft ihm, gehen zu lernen. Der einzige Streit, der diese friedlichen Szenen stört, geht um ein Erwachsenenfahrrad, das die Mädchen reihum ausprobieren, weil sie ihre jüngere Schwester mit der Brutalität der Älteren daran hindern, auch damit zu fahren. Diese Verflechtung von banalen Situationen und Spielen für die Erfordernisse des Films findet in der Schlussszene ihren Höhepunkt. Zum Klang eines Grammophons tanzt Marie-Thérèse hinten im Garten anmutig einige Schritte, die den Rhythmus der Musik erahnen lassen. Sie wird von drei Jugendlichen, darunter Moki, abgelöst, die eine typische Musical-Szene parodieren: Mangels der Kreissäge, des typischen Strohhuts von Maurice Chevalier, hat man mit dem Strohhut einer der Frauen der Familie vorliebgenommen. Es wird geraucht und so getan, als würde man trinken, um die Erwachsenen in den Filmen nachzuahmen, die im „Tonfilm-Theater“ La Cigale der Brüder Holveck in kaum 200 Metern Entfernung gezeigt werden. ''Das ist bei uns zuhause'' gibt also allen „Schauspielern“ ein doppeltes Vergnügen: Sie zeigen, wie sie Spaß haben und sie haben Spaß an diesem kleinen Theater, das vom großen Bruder und großen Nachbarn Alex Schwobthaler gefilmt wird.
Élevage ovin dans les Hautes Chaumes (0044FI0002) Élevage ovin dans les Hautes Chaumes 1974 1974 1,974 0 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet Grammes, Albert 48.07619, 7.06605 Grammes Transhumance Chaumes vosgiennes Tour de la station hertzienne du Champ du Feu qui assure les transmissions de l'Armée de l'air Chalet du Ski-club d'Obernai (à 30'') Non-Non 0044FI0002 0
Mouton alpage.png
Pâturage estival du troupeau de moutons de Marcel Geistel dans les chaumes du Champ du Feu L’Alsace, terre agricole traditionnelle, a su conserver malgré les crises économiques et géopolitiques une agriculture à très diversifiée, reflet de la diversité de ses terroirs. La densité de l’habitat rural et le maintien d’une partie des actifs dans le secteur primaire s’expliquent en particulier par l’existence d’un bassin de consommation régional suffisamment important pour absorber l’essentiel de la production par la vente directe sur les marchés ou dans le réseau commercial. Il en va notamment ainsi de l’élevage bovin, porcin et ovin, qui s’est peu à peu spécialisé, concentré et orienté vers la quête de qualité. Les troupeaux de moutons ont subsisté malgré la réduction des possibilités de transhumance face à la fermeture des frontières (1870-1918), puis la pression de l’urbanisation dans l’entre-deux-guerres. C’est ce qui explique la concentration des élevages de moutons dans les zones moins fertiles que celles dédiées aux cultures spécialisées commerciales (betterave à sucre, tabac, houblon, vigne) et moins peuplées, comme l’est le territoire de l’Outre-Forêt dans le nord de la région, ou les chaumes. L’éleveur Marcel Geistel a installé un troupeau en transhumance, pendant l'été uniquement, de 1970 à 1974, sur les chaumes vosgiennes ; il compte environ mille moutons de race mérinos qui passent une partie de l’année en bergerie, et l’autre en pâture libre sur les chaumes du Champ du Feu. '''Les pâturages en Alsace''' Encore très abondantes à l’orée de la révolution agricole, les prairies des hauteurs ont constamment reculé au XIXe et au XXe siècle'"`UNIQ--ref-00000029-QINU`"'. Les chaumes vosgiennes offrent aux bêtes herbe, broussailles et fleurs d’abord dans les forêts de hêtres du massif, puis forment au-delà de 1000 mètres les hautes chaumes. Les zooms arrière réalisés par le cinéaste détaillent ce type de végétation inscrit dans un paysage de sommets arrondis typiques des Vosges et de leurs « ballons ». Le toponyme de « haute chaume » se retrouve historiquement au nord du col de la Schlucht, embrassant les chaumes d’Orbey, des Valtins ou des Planfaing. Typiques d’une économie pastorale de montage traditionnelle, ces prairies d’altitude continues sont réservées en général à l’estive des bovins, qui produisent du lait en quantité telle qu’il est conservé sous forme de fromage transformé sur place. En dépit de l’attraction (rentable) constituée depuis l’apparition du Club Vosgien (1872) par les fermes-auberges vendant aux touristes leur munster géromé, l’élevage bovin a fortement régressé depuis le début du siècle. L’abandon de certains chaumes a semble-t-il permis à l’éleveur de Geispolsheim de venir y faire paître ses moutons : les propriétaires qui ne parviennent plus à entretenir suffisamment les prairies d’altitude pour les bovins les louent moins cher à des éleveurs d’ovins (Nonn/282) (Gagneux et Xavier de Planhol 1979). Ce signe de déprise rurale ouvre les portes de précieux terroirs à des acteurs agricoles aux revenus bien moindres que les producteurs de lait et de viande bovine. Marcel Geistel, éleveur à Geispolsheim, village situé à une quinzaine de kilomètres de Strasbourg, avait deux troupeaux de moutons. Le premier restait toute l'année sur le ban de Geispolsheim, et broutait, entre autres, les près de l'aéroport d'Entzheim, tout proche. Le deuxième était conduit sur les chaumes du Champ du Feu, à une quarantaine de kilomètres de là. '''Le métier de berger''' Le berger, toujours solitaire, partage la vie en extérieur du troupeau d'environ mille bêtes marquées du "G" de Geistel dont il accompagne et oriente le parcours dans le pâturage. La plupart du temps regroupés, les ovins broutent et sont même dirigés vers un bois. De longues séquences contemplatives décrivent un panoramique sur les sommets où se distinguent des habitations, mais où l’on croise peu d’hommes, alors que les lieux sont depuis longtemps aménagés pour le tourisme sanitaire et vert. Torse nu en plein été et vêtu d’une veste plus chaude vers l’automne, l’éleveur décide d’opérer la redescente après la chute de la première neige d’altitude qui ne recouvre pas encore totalement l’herbe. La transhumance est un voyage délicat. Les plus jeunes bêtes et les brebis allaitantes sont descendues dans la camionnette qui apparaît à l'écran. Pour les autres, le berger dispose de deux outils essentiels pour diriger ses moutons : le bâton et le chien. Le bâton du berger, dont il fait usage à plusieurs reprises, est équipé d’une houlette lui servant à jeter des pierres pour effrayer les bêtes, et d’un crochet autorisant une saisie à distance d’ovins souvent méfiants. Le berger de Marcel Geistel possède deux chiens, saisis en plan très large rassemblant le troupeau. Albert Grammes, l'opérateur, a privilégié les (nombreux) moments de solitude pour filmer un environnement où montagnes vosgiennes, moutons, chiens et bergers semblent se fondre dans le paysage, les éléments, les saisons. <big>'''Die Schafe auf der Alm (Grammes)'''</big> Dem traditionell landwirtschaftlichen Elsass ist es gelungen, trotz der wirtschaftlichen und geopolitischen Krisen eine stark diversifizierte Landwirtschaft zu erhalten, die die Vielfalt ihrer Terroirs widerspiegelt. Die ländliche Siedlungsdichte und der Fortbestand eines Teils der Erwerbstätigen in der Landwirtschaft lassen sich insbesondere durch ein regionales Konsumgebiet erklären, das groß genug ist, um den größten Teil der Produktion im Direktverkauf auf den Märkten oder im Einzelhandel zu absorbieren. Die Rinder-, Schweine- und Schafzucht hat sich nach und nach spezialisiert, konzentriert und auf Qualität ausgerichtet. Waren in den elsässischen Bauernhöfen schon immer Ochsen und Kühe als Zugtiere, die gleichzeitig Milch lieferten, gehalten worden, so fiel die Entwicklung der Schweinezucht im 19. Jahrhundert mit der Ausbreitung des Kartoffelanbaus zusammen. Es gibt immer noch Schafherden, trotz des Rückgangs der Möglichkeiten zum Almauftrieb- und abtrieb nach der Schließung der Grenzen (1870-1918) und trotz des Drucks der Verstädterung. Dies erklärt die Konzentration der Schafzucht in weniger fruchtbaren Gebieten als in solchen, die den spezialisierten kommerziellen Kulturen gewidmet und weniger stark besiedelt sind, wie das Outre-Forêt im nördlichen Elsass. Der Züchter Albert Grammes hat seinen Betrieb X gegründet; 1978 hat er X Schafe, die einen Teil des Jahres in Schafstallungen und den anderen Teil auf freier Weide verbringen (0044FI0002). '''Die Weiden im Elsass''' Die zu Beginn der Agrarrevolution noch sehr zahlreichen Hochweiden verzeichneten im 19. und 20. Jahrhundert einen stetigen Rückgang [Louis Hergès, Jean-Pierre Boudot, Verfasser des Artikels “Haute Chaume“ in der ''Encyclopédie de l'Alsace'', Verlag Publitotal, Straßburg, 1984 (Seite 1646-1653)]. Die Weiden der Vogesen bieten den Tieren Gras, Gestrüpp und Blumen, zuerst in den Buchenwäldern des Gebirges, dann in den Hochweiden über 1000 Meter. Die Verkleinerungen des Filmers zeigen diese Art von Vegetation in einer Landschaft, die von den Gipfeln der Vogesen mit ihrer typischen abgerundeten Form, den „Ballons“, geprägt ist. Den Ortsnamen „Haute Chaume“ (Hochweide) findet man im Norden des Col de la Schlucht, in einem Gebiet, das die Weiden von Orbey, Valtins und Plainfaing umfasst. Diese zusammenhängenden Bergwiesen, die typisch für eine traditionelle Bergweidewirtschaft sind, werden in der Regel als Sommerweide für die Rinder verwendet, die Milch in solchen Mengen produzieren, dass sie vor Ort zu Käse verarbeitet wird, um sie zu konservieren. Trotz des (gewinnbringenden) Geschäfts, das die Bauerngasthöfe seit der Gründung des Vogesenclubs (1872) mit dem Verkauf ihres Münsterkäses betreiben, ist die Rinderzucht seit Anfang des Jahrhunderts stark zurückgegangen. Die Aufgabe mancher Weiden scheint es dem Lembacher Landwirt ermöglicht zu haben, seine Schafe dort weiden zu lassen: die Besitzer, die nicht mehr in der Lage sind, die Hochlagen ausreichend für Rinder zu unterhalten, vermieten sie zu günstigeren Preisen an Schafzüchter (Nonn/282) (Gagneux und Xavier de Planhol 1979). Diese Aufgabe landwirtschaftlicher Nutzflächen macht kostbares Land für landwirtschaftliche Akteure zugänglich, die deutlich niedrigere Einkommen haben als die Milch- oder Rindfleischerzeuger. '''Der Beruf des Hirten''' Der Hirte, manchmal in Begleitung eines Helfers, teilt das Leben einer Herde von einigen Dutzend Schafen, die mit dem G von Grammes markiert sind, die er begleitet und auf die Weide führt. Die Schafe, die meistens in der Herde zusammen stehen, grasen X und X und werden sogar in einen Wald geführt, wo sie XX XX XX. Lange kontemplative Sequenzen beschreiben ein Gipfelpanorama, wo Behausungen zu sehen sind. Man begegnet aber nur wenigen Menschen, obwohl die Orte seit langem für den Gesundheits- und den grünen Tourismus erschlossen sind. Der Hirte, der im Hochsommer mit nacktem Oberkörper und im Herbst mit einer warmen Jacke gezeigt wird, beschließt, die Herde nach dem ersten Schneefall, der das Gras noch nicht vollständig bedeckt, in das Tal zu führen. Der offene Schafstall, eine einfache Gitterstruktur mit einem Dach, die als Sommerunterstand dient, muss dann bis zum nächsten Jahr verlassen werden. Der Schäfer hat hauptsächlich zwei Werkzeuge, um seine Schafe zu führen: den Stock und den Hund. Der Hirtenstock, den er mehrmals benutzt, besitzt eine kleine Rinne, mit der er Steine werfen kann, um die Tiere zu erschrecken und einen Haken, um die oft misstrauischen Schafe zu fangen. Grammes besitzt zwei Hunde, einen schwarzen Hund der Rasse X, den er in einer Totalen zeigt, wie er die Herde zusammenführt. Grammes hat die (vielen) Momente der Einsamkeit bevorzugt und eine Umgebung gefilmt, in der die Berge der Vogesen, die Schafe, Hunde und Hirten mit der Landschaft, den Elementen und den Jahreszeiten zu verschmelzen scheinen.
Badefreuden (LFS 06056 1) Badefreuden Familienfilme Martin LFS_06056_1_Badefreuden 1927 1930 1,929 304 Film amateur 35 mm Noir_et_blanc Muet Landesfilmsammlung BW 47.82416, 8.14242 Landesfilmsammlung BW Non-Non Haus des Dokumentarfilms Body and Health Sport Swimming Environment Outdoor activities LFS 06056 1 0
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Familienbilder vom Baden, Segeln und weiteren Wasserspielen. Family pictures of swimming, sailing and other water activities. Halbtotale: Badende Frauen an einem Seeufer, im Hintergrund ein großer Badesteg mit Bootshaus. / Badende beim Schwimmen mit Hund. / Die Badenden planschen herum; eine Frau versucht einen Handstand; Hund schwimmt ins Bild. / Halbtotale: Drei Frauen und ein Mann in einem kleinen Segelboot; der Mann nimmt ein Seil auf. / Halbnahe: Mann mit Brille am Steg hält das Boot und geht lachend an Bord. / Totale: See mit Motorboot, das Segelboot erkennt man noch im Vordergrund. / Halbtotale: Leute auf dem Boot: junge Frau zieht sich ihr Badekostüm zurecht. / Totale: Blick in den Himmel auf eine kleine Propellermaschine. / Halbtotale: Frauen spielen Tischtennis. Im Hintergrund sieht man einen Kiosk. / Halbnahe: Tischtennisspielerin, an der Seite steht ein Mann und schaut zu. / Halbnahe: zwei Frauen am Beckenrand eines Pools beim Eincremen. / Half shot: Bathers on a lake shore, in the background a large jetty with boathouse. / Bathers swimming with a dog. / The bathers splash around; a woman tries a handstand; Dog floats in the picture. / Half shot: Three women and a man in a small sailboat; the man picks up a rope. / Half-close: Man with glasses on the jetty holds the boat and goes laughing on board. / Totale: See by motorboat, the sailboat can still be seen in the foreground. / Halftotal: People on the boat: young woman dressing up her bath costume. / Totale: Looking into the sky on a small propeller machine. / Halftotal: Women are playing table tennis. In the background you can see a kiosk. / Half-close: Table tennis player, a man stands by the side and watches. / Half-close: two women at the pool edge of a pool when creaming. Ces films amateurs tournés entre 1927 et 1930 proviennent de la succession d’un dentiste de Fribourg, le Dr Erwin Martin (1901-1960). Les premières séquences montrent trois couples d’amis en pleine baignade, puis faisant de la voile. Ils semblent détendus et joyeux – nulle trace de la crise économique. Une famille de dentistes appartient à l’époque à la bourgeoisie aisée, et peut ainsi filmer ses hobbies plutôt onéreux et s’offrir de nombreuses activités de loisirs. Les autres séquences montrent ces femmes et ces hommes qui jouent au tennis de table. Un examen plus approfondi révèle une affiche publicitaire Nivea en arrière-plan. Cet indice nous permet de dater le film plus précisément, car cette affiche voit le jour en 1930. La famille Nivea s’agrandit et sa gamme s’élargit considérablement, tandis que certains produits deviennent des best-sellers dans le monde entier - notamment grâce à des publicités innovantes, conçues entre autres par Elly Heuss-Knapp, épouse du futur président de la République fédérale d’Allemagne, Theodor Heuss. Elle a compris l’attrait suscité par les couleurs (bleu et blanc) de la marque et les utilise habilement. La bande d’amis sait nager, ce qui est le cas de seulement 3 % de la population au début du XXe siècle. Mais avec l’augmentation du temps libre, de nouvelles piscines sont construites. Les sports nautiques deviennent ainsi facilement accessibles aux citadins et la natation est de plus en plus populaire. Dans les années 1920, la gymnastique, la randonnée et la natation sont des passe-temps très prisés dans les milieux bourgeois. Le sport devient populaire tandis que l’économie renoue avec la prospérité. L’introduction légale de la journée de travail de huit heures en 1918 offre désormais aux travailleurs plus de temps libre. En 1900, il règne encore une stricte séparation entre les sexes pour toute baignade en public. Lorsqu’une piscine ou un lac n’offre pas de zones distinctes pour les hommes et les femmes, il y a des horaires à respecter pour les nageurs. Quelques années plus tard, les couples sont autorisés à se baigner ensemble. La séquence suivante montre un homme sur un ferry du lac de Constance pour les voitures. Voyager en voiture ou à moto, le moyen de transport le plus populaire de la République de Weimar, est synonyme d’indépendance et de flexibilité. Dans les deux premières années suivant la Première Guerre mondiale, il ne reste pratiquement que des modèles d’avant-guerre sur le marché. Cependant, au début des années 1920, une nouvelle industrie automobile puissante se développe en Allemagne. Le parc et la gamme de véhicules ne cessent d’augmenter. Les constructeurs automobiles tels que Maybach, Horch, Wanderer et Adler, plus tard Bayerische Motorenwerke (BMW) et Daimler-Benz, respectent les normes de technologie et de sécurité internationalement reconnues. On peut admirer leurs derniers modèles chaque année au salon allemand de l’automobile de Berlin. Cette nouvelle mobilité rend possible des excursions à la campagne ou des vacances en voiture. Mais malgré l’augmentation de la production de petites voitures bon marché, ce luxe reste accessible à une minorité d’Allemands. Dans les séquences suivantes, nous voyons à nouveau des gens qui nagent et barbotent. Plusieurs années séparent sans doute les images, car les couples ont vieilli et ont fondé des familles. Le style de prise de vue reste le même, et montre toujours le paysage environnant en plus des baigneurs. Point important : le maillot de bain. Pas trop de peau, s’il vous plaît ! Hommes et femmes portent des costumes de bain. Dans les années 1930, il est encore habituel de se couvrir chastement pour se baigner. Les costumes de bain féminin du milieu du XIXe siècle étaient en flanelle et pesaient jusqu’à cinq kilos lorsqu’ils étaient mouillés. Ils étaient en outre lestés pour ne pas flotter sous l’eau et découvrir trop de peau. Au fil du temps, les matériaux, les couleurs et les coupes ont changé, mais les costumes de bain sont surtout devenus plus courts – au grand dam des gardiens des mœurs. Vers 1910, les dames portent des tricots moulants pour nager. En 1932, les juges de la morale allemands adoptent le décret dit « du soufflet » : pour limiter les zones de peau à nu, les maillots de bain pour femmes et hommes doivent être pourvus à l’entrejambe d’une pièce de tissu triangulaire supplémentaire, un soufflet. Les hommes ne sont pas autorisés à porter des maillots de bain dans les bains publics, seulement des costumes de bain. Quant aux costumes pour femmes, ils doivent être chastement fermés. Avec l’industrialisation et les mauvaises conditions de vie qui en résultent, en particulier dans les villes, de nombreux citadins ressentent le besoin de plus d’air, de lumière et de soleil. Les critères esthétiques applicables au corps ou à la couleur de la peau s’en trouvent changés. Si auparavant, on appréciait l’élégance de la pâleur, désormais les peaux brunies et saines ont la cote. Jenny Oesterle Die Amateurfilme stammen aus dem Nachlass des Freiburger Zahnarztes Dr. Erwin Martin (1901-1960). Sie entstanden zwischen 1927 und 1930. Die ersten Sequenzen zeigen drei befreundete Paare. Sie werden beim Baden und Segeln gezeigt. Die Freunde wirken gelassen und freudig und von der Wirtschaftskrise ist bei ihnen wenig zu spüren. Als Zahnarztfamilie gehörten sie zum gehobenen Bürgertum, das sich sowohl das teure Hobby filmen als auch ein ausgiebiges Freizeitvergnügen leisten konnte. Die weiteren Sequenzen zeigen die Frauen und Männer beim Tischtennis spielen. Bei genauem Betrachten fällt im Hintergrund ein Nivea Werbeplakat auf. Anhand des Plakates kann die Entstehungszeit der Aufnahmen genauer definiert werden, denn das Plakat wurde 1930 veröffentlicht. Die Nivea Familie wächst und die Produktpalette wurde stark erweitert und Produkte wurden weltweit zum Verkaufsschlager. Nicht zuletzt dank der innovativen Werbung, die u. a. von Elly Heuss-Knapp, der Ehefrau des späteren Bundespräsidenten, Theodor Heuss, gestaltet wurde. Sie erkannte die positive Ausstrahlung der Markenfarben Blau und Weiß und setzte diese gekonnt ein. Die Freunde können schwimmen, was Anfang des 20. Jahrhunderts erst drei Prozent der Bevölkerung konnten. Doch mit der Zunahme von Freizeit wurden neue Schwimmbäder gebaut. Wassersport war so für Stadtbewohner leicht zugänglich und Schwimmen wurde zunehmend beliebter. In den 1920er Jahren war das Turnen, Wandern und Schwimmen in bürgerlichen Kreisen eine sehr beliebte Freizeitbeschäftigung. Sport wurde populär und die Wirtschaft blühte wieder auf. Die gesetzliche Einführung des Acht-Stunden-Tages 1918 bot nun auch Arbeitern mehr Freizeit. Noch um 1900 gab es eine strikte Geschlechtertrennung beim öffentlichen Baden. Wenn ein Schwimmbad oder ein Badesee keine getrennten Bereiche für Männer und Frauen bot, gab es Stundenpläne, nach denen sich die Schwimmer richten mussten. Einige Jahre später durften Ehepaare gemeinsam baden gehen. Die darauffolgende Sequenz zeigt einen Mann, der sich auf einer Bodensee-Fähre für Autos befindet. Mit dem Automobil oder dem Motorrad, dem beliebtesten Verkehrsmittel der Weimarer Republik, unterwegs zu sein, bedeutete Unabhängigkeit und Flexibilität. In den ersten beiden Jahren nach dem Ersten Weltkrieg waren fast nur Vorkriegsmodelle auf dem Markt. Zu Beginn der 1920er Jahre wuchs jedoch in Deutschland eine neue, leistungsstarke Automobilindustrie heran. Sowohl der Bestand als auch das Angebot an Fahrzeugen nahm kontinuierlich zu. Automobilhersteller wie Maybach, Horch, Wanderer und Adler und später die Bayerischen Motorenwerke (BMW) und Daimler-Benz erfüllten international anerkannte Technik- und Sicherheitsmaßstäbe. Ihre neuesten Modelle konnten jedes Jahr auf der Deutschen Automobilausstellung in Berlin bewundert werden. Durch die neue Mobilität wurden Fahrten ins Grüne oder in den Urlaub möglich. Doch trotz der erhöhten Produktion preisgünstiger Kleinwagen konnten sich dies nur wenige leisten. In den nächsten Sequenzen werden erneut Menschen beim Schwimmen und Planschen gefilmt. Vermutlich liegen zwischen den Aufnahmen mehrere Jahre, die Paare sind älter geworden und haben Familien gegründet. Der Aufnahmestil ist der gleiche geblieben, nehmen Badegästen wird immer wieder die umgebenden Landschaft gezeigt. Ein Aspekt ist die Bademode. Ja nicht zu viel Haut, bitte schön! Männer trugen Badeanzüge und Frauen Badekleider. Noch in den 1930er Jahren war es üblich, sich zum Baden züchtig und bedeckt zu kleiden. Die Badekostüme der Damen waren Mitte des 19. Jahrhunderts noch aus Flanell und wogen im nassen Zustand bis zu fünf Kilogramm. Zusätzlich wurden Gewichte eingenäht, damit sie unter Wasser nicht aufschwammen und zu viel Haut zeigten. Mit der Zeit änderten sich Materialien, Farben und Schnitte, vor allem aber wurden die Badekleider kürzer – sehr zum Ärger der Sittenwächter. Um 1910 trugen die Damen zum Schwimmen bereits enganliegende Trikots. Deutsche Moralwächter verordneten 1932 den sogenannten „Zwickelerlass“: Damit weniger nackte Haut zu sehen war, mussten Badeanzüge von Frauen und Männern in der Naht im Schritt durch ein zusätzliches, keilförmiges Stück Stoff – einen Zwickel – ergänzt werden. Männer durften in öffentlichen Bädern keine Badehosen, sondern nur noch Badeanzüge tragen und die Damenanzüge mussten züchtig geschlossen sein. Im Zuge der Industrialisierung und der daraus vor allem in den Städten resultierenden schlechten Lebensverhältnisse entstand bei vielen Menschen das Bedürfnis nach mehr Luft, mehr Licht, mehr Sonne. Und damit veränderte sich auch das Bild von einem schönen Körper bzw. einer schönen Hautfarbe. War in den vergangenen Jahren die vornehme Blässe angesehen, wollten die Menschen nun mit gesunder brauner Haut überzeugen. Jenny Oesterle The private films were shot by the Freiburg dentist Erwin Martin (1901-1960). They were created between 1927 and 1930. The first sequences show three friendly couples. They are shown bathing and sailing. The friends look relaxed and happy and they seem not affected by economic crisis. As a family of dentists, they belonged to the upper bourgeoisie, who could afford both the expensive film hobby and an ample leisure time pleasure. The other sequences show the women and men playing table tennis. If you look closely, you'll notice a Nivea billboard in the background. Based on the poster, the date of origin of the recordings can be defined more precisely, because the poster was published in 1930. The Nivea family is growing and the product range has been greatly expanded and products have become a worldwide bestseller. Not least thanks to the innovative advertising, the by e. g. Elly Heuss-Knapp, the wife of the later Federal President, Theodor Heuss. She recognized the positive aura of the brand colors blue and white and used them skilfully. The friends can swim, which at the beginning of the 1920th century only three percent of the population could. But with the increase of free time new swimming pools were built. Water sports were so easily accessible to city dwellers and swimming became increasingly popular. In the 1920s, gymnastics, hiking and swimming in middle-class circles was a very popular pastime. Sport became popular and the economy flourished again. The legal introduction of the eight-hour day in 1918 also offered workers more free time. Around 1900, there was a strict gender segregation in public bathing. If a swimming pool or bathing lake did not provide separate areas for men and women, there were schedules the swimmers had to follow. A few years later, married couples were allowed to take a bath together. The following sequence shows a man on a Bodensee ferry for cars. Traveling by car or motorcycle, the most popular mode of transport in the Weimar Republic, meant independence and flexibility. In the first two years after the First World War almost only pre-war models were on the market. At the beginning of the 1920s, however, a new, high-performance automobile industry was growing in Germany. Both the stock and the range of vehicles increased steadily. Car manufacturers such as Maybach, Horch, Wanderer and Adler and later the Bayerische Motorenwerke (BMW) and Daimler-Benz met internationally recognized technical and safety standards. Her latest models were admired every year at the German Motor Show in Berlin. The new mobility made it possible to travel to the countryside or to vacation. But despite the increased production of low-cost small cars, only a few could afford this. In the next sequences people will be filmed again while swimming and splashing. Probably lie between the recordings several years, the couples have become older and have families. The recording style has remained the same, taking bathers is shown again and again the surrounding landscape. One aspect is the swimwear. Yes, not too much skin, please! Men and women hsd to wore bathing suits. Even in the 1930s it was customary to dress chubby and covered for bathing. The bathing costumes of the ladies were still made of flannel in the mid-19th century and weighed up to five kilograms when wet. In addition, weights were sewn in so they would not swell up under water and show too much skin. Over time, materials, colors and cuts changed, but especially the bathing dresses were shorter - much to the annoyance of the moral guards. Around 1910, the ladies were already wearing tight-fitting jerseys for swimming. German moral guards ordered the so-called "Zwickelerlass" in 1932: In order to show less naked skin, swimsuits of women and men in the seam had to be complemented by an additional, wedge-shaped piece of fabric - a gusset. Men were not allowed to wear swimming trunks in public baths, but only swimsuits and the ladies' suits had to be stately closed. In the course of industrialization and the bad living conditions that resulted, especially in the cities, many people felt the need for more air, more light, more sun. And that changed the picture of a beautiful body or a beautiful skin color. If in the past years the noble pallor was considered, the people wanted to convince now with healthy brown skin. Jenny Oesterle
Bahn und Familie Ettenheimer Bähnle Bahn und Familie 1938 1938 1,938 0 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Landesfilmsammlung Baden-Württemberg 48.26154, 7.81077 Haus des Dokumentarfilms Ettenheim Non-Non Haus des Dokumentarfilms LFS05952 2 274
Bahn_Familie.png
Abfahrender Zug. Kinder schaukeln in einem Bottich. Familie beim Kartenspiel. Spaziergang Wald und Wiese, Apfelessen. Dorfstraße im Regen, Soldat(?) begleitet Frauen und Kinder. Kind mit Schäferhund.
Baignade au Baggersee (0021FN0002) Baignade au Baggersee 0021FN0002 1936 1936 1,936 114 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Breesé, Emile 48.54251, 7.74673 Breesé Lac du Baggersee Oui-Oui MIRA Body and Health 0021FN0002 0
vignette Baggersee.jpeg
Cette courte séquence nous montre la famille Breesé et quelques amis profiter d’un moment de baignade au lac du Baggersee en 1936. Deux garçons en tenue de bain avec des bouées. Plusieurs adultes en tenue de bain de dos. Vue générale du Baggersee avec les baigneurs. Le groupe de dos sur un chemin menant au plan d’eau. La maman dans l’eau se tient à une corde ; son petit à ses côté avec sa bouée. Tout le groupe sur la plage puis les pieds dans l’eau. Différentes scènes d’amusement dans l’eau et de baignade du groupe. Un couple bronzé sur la plage sourit à l’opérateur. Un homme fait un plongeon d’un plongeoir. À nouveau un plongeon. Le groupe sur une barque. Une femme et un homme nagent. Deux hommes dans l’eau avec un garçon dans sa bouée. Zwei Jungs in Badekleidung mit Schwimmreifen. Mehrere Erwachsene in Badekleidung. Gesamtansicht vom Baggersee mit Schwimmern. Gruppe von hinten auf dem Weg zum Wasser. Mutter im Wasser hält sich am Seil der Absperrung fest; kleiner Junge an ihrer Seite mit seinem Schwimmring. Die ganze Gruppe am Strand und dann die Füße im Wasser. Verschiedene Szenen vom Badevergnügen im Wasser und beim Schwimmen. Ein gebräuntes Paar am Strand lächelt in die Kamera. Ein Mann macht einen Sprung vom Sprungbrett. Ein Tauchgang. Die Gruppe auf einem Boot. Eine Frau und ein Mann schwimmen. Zwei Männer im Wasser mit einem Jungen und seinem Schwimmring. Two boys in swimsuits with buoys. Several adults in back bathing from behind. General view from Baggersee with swimmers. The group from behind in a path leading to the lake. The mother in the water is holding on to a rope ; her little boy by her side in a buoy. The band on the beach then the feet in water. Several scenes of amusement in the water and scenes of bathing. A tanned couple on the beach smiling at the film-maker. A man takes a dip from a diving. A dip again. The band on a bark. A woman and a man swimming. Two men in water with a boy in his buoy. ===Le Baggersee, un plan d’eau attractif=== Le plan d’eau du Baggersee, où est tournée cette séquence, est situé dans la ville d’Illkirch-Graffenstaden à 5 kilomètres de Strasbourg. Son nom est issu de ''Bagger'', les dragues, machines utilisées pour nettoyer le fond d’un cours d’eau, et de ''See'', le lac. En effet, il est à l’origine une ancienne gravière, utilisée entre 1900 et 1905 pour le remblai de la voie ferrée Strasbourg-Kehl. Subsiste de cette période encore la baraque du chantier de creusement, devenue le club-house de l’association de pêche. En 1908, l’entrepreneur de travaux publics Charles Urban acquiert ce lac, abandonné alors'"`UNIQ--ref-00000043-QINU`"'. Ce philanthrope en laisse l’accès aux baigneurs. Mais c’est en 1929 que monsieur Schartner, propriétaire de Strasbourg-plage, le fait aménager en véritable lac et base de loisirs, avec « 20 000 m2 de plage, une terrasse-buffet pouvant accueillir 1500 personnes, un vestiaire et un hall de déshabillage »'"`UNIQ--ref-00000044-QINU`"'. Cinq ans après cette inauguration, Charles Urban exploite ce lieu de baignade devenu très populaire auprès des Strasbourgeois : à cette période, qui est celle de l’extrait montré ici, on y trouve des plongeoirs, des canoës, une plage de gymnastique, etc. Il est même possible d’y faire de la roue allemande, comme on peut le voir sur une autre séquence tournée en ce même lieu par Emile Breesé en 1938. Depuis 1962, c’est la ville de Strasbourg qui en est propriétaire. [[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Source : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] ===Le développement des loisirs : le plein air près de chez soi=== L’année 1936 marque un tournant dans l’histoire du salariat. C’est le moment où la contestation monte de toute part et où des grèves générales éclatent dans toute la France (290 grèves au total en 1936'"`UNIQ--ref-00000045-QINU`"'). Parmi les avancées obtenues dans le monde du travail dans les années 1930, les accords de Matignon donnent aux salariés quinze jours de congés payés'"`UNIQ--ref-00000046-QINU`"'. Que faire de ces vacances toutes neuves ? Certains restent chez eux, d’autres partent dans leur famille'"`UNIQ--ref-00000047-QINU`"'. Les autres occupent leur temps par les loisirs tels que le sport ou la baignade. Mais selon les dire de Gilbert Breesé, ses parents commerçants travaillaient beaucoup et n’ont profité qu’exceptionnellement de ce nouveau droit. Ainsi, lorsque la famille allait se baigner au Baggersee, c’était toujours le dimanche. Ce couple de classe moyenne, relativement aisé'"`UNIQ--ref-00000048-QINU`"', avait des loisirs simples comme beaucoup d’autres Français lors de ces temps dominicaux : baignade, pique-nique, promenade en forêt ou dans la ville. La période des voyages de vacances est encore loin : si l’on se réfère aux images filmées par Emile Breesé entre 1930 et 1950, cette famille a peu voyagé (Alsace, Lorraine ou Allemagne). Ces images de baignade sont récurrentes dans les films amateurs des fonds MIRA, déjà dès 1932 : scènes de baignade à Biarritz (fonds Daussin, voir 0093FN0007) ou au Baggersee comme ici ou plus tard (fonds Trau, voir 0040FN0016, 1940), dans des piscines publiques déjà en 1938 (fonds Willer, 0020FH0019 à Bellefosse) mais surtout dans les années 50, puis dans des piscines de jardin vers 1970 (fonds Ehret, voir 0087NN0003). Et bien sûr, la baignade en milieu naturel, dans des ruisseaux, des étangs ou à la mer est commune à toutes ces décennies. Ces scènes reflètent à chaque fois une joie enfantine et toute estivale, un temps de détente et de partage autour de l’eau. Elles sont rarement celles de sportifs accomplis comme on en voit ici. ===Vers la démocratisation de la natation=== En effet, dans cette séquence, on peut distinguer deux types de baigneurs. D’abord la famille Breesé, dont les membres ne semblent pas savoir nager. Les deux enfants, Gilbert et René, âgés alors d’une petite dizaine d’année'"`UNIQ--ref-00000049-QINU`"', barbotent à l’aide d’une bouée, mais n’ont pas l’air d’être dans un moment d’apprentissage, à part lors d’une très courte séquence où l’un des enfants est tiré par un homme. Au même instant, une femme passe en nageant, toujours à l’aide d’une bouée. On note cependant que quelques hommes nagent en arrière-plan. En 2017, l’Institut de Veille sanitaire indique que 62% des Françaises nées entre 1932 et 1943 ne savent pas nager, contre 35% des hommes nés dans la même période'"`UNIQ--ref-0000004A-QINU`"'. Leur couple d’amis, non identifiés, au corps visiblement musclé, paraît au contraire habitué à s’adonner à cette discipline : ils maîtrisent l’art du plongeon et progressent avec aisance dans l’eau. En théorie, l’apprentissage de la nage est obligatoire à l’école depuis 1879 dans le but de garder les enfants en forme mais également d’en faire de futurs soldats complets. Durant le 19e siècle, l’apprentissage de la natation est multiforme : à la fois hygiéniste et pratique. L’apprentissage par le maître-nageur est tiré de l’enseignement militaire et passe notamment par la démonstration des mouvements hors l’eau. Cette pratique a longtemps perduré : dans les fonds MIRA, la première séquence d’apprentissage de la nage avec un maître-nageur date des années 1950 (fonds Nemett, voir 0059FS0001). On y voit des enfants faisant des mouvements de natation d’abord au sol sous la surveillance d’un maître-nageur, puis ce dernier les guide dans l’eau à l’aide d’une perche dans une piscine ouverte. D’ailleurs, à cette période, les méthodes d’apprentissage de la natation évoluent : la création du Haut-Commissariat à la jeunesse et aux sports que dirige Maurice Herzog en 1958 se donne pour objectif de former des athlètes, entre autres. L’apprentissage de la natation dite moderne à l’école est lancée : l’un des ouvrages de référence en est ''L’enseignement de la natation'' de Raymond Catteau et Gérard Garrof, paru en 1968. En parallèle, la construction de piscines de plein air, amorcée dans l’entre-deux guerres, continue en France jusque dans les années 1980, période à laquelle l’idée de l’apprentissage de la natation en tant que compétition commence à disparaître à l’école. ===Un nouveau rapport au corps : le bronzage=== La séquence est ici intéressante à un autre titre: ce couple très sportif semble adepte de la pratique du bronzage et il détonne au milieu de ces baigneurs venus en famille. Les épouses et les mères, comme madame Breesé, sont plutôt pâles, bien que sur certains baigneurs en arrière-plan on reconnaît un début de bronzage. [[Fichier:Petit journal 1927.jpg|vignette|gauche|"La punition des baigneuses trop coquettes", ''Le Petit Journal'', 1927. Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France|400px]] Le bronzage apparaît comme une pratique dans la fin des années 1920 (générant parfois des débats comme dans ''Vogue'' en 1928) et se répand dès les années 1930. Il gagne ses lettres de noblesse à partir de 1945 avec l’essor de l’héliothérapie dans le champ médical, et plus largement dans le cadre d’un nouveau rapport à la nature, à la pratique sportive, aux vacances. Le bronzage devient un choix et non plus la conséquence d’une exposition subie caractérisant les travailleurs de la terre, les forçats, les soldats. Pour Christophe Granger'"`UNIQ--ref-0000004B-QINU`"', dont la vision est plus politisée, le développement du bronzage est lié à l’utilisation du corps par la classe moyenne libérale comme capital social leur permettant de se différencier à travers le naturel et le sculptural, en opposition au maintien et à la rigidité des anciennes classes dominantes, à la pâleur comme canon de beauté. Cette description correspond tout à fait au couple de notre séquence, dont les postures et l’apparence sont très naturelles. Par exemple, tandis que les cheveux de madame Breesé sont bien mis en pli et que la majorité des baigneuses portent des bonnets, cette femme bronzée arbore un simple bandeau et ne semble pas faire attention particulièrement à sa coiffure. Sa silhouette et son port semble également différents de celle des autres femmes, « plus moderne », comme celui des jeunes hommes que l’on peut voir en haut du plongeoir. Pascal Ory décèle dans cette évolution une forme de droit au bonheur et de processus d’émancipation, féminine notamment. Ainsi, le corps de la femme se découvre au fil de ces changements de pratiques : le maillot de bain se fait plus dévoilant dans les années 1930, proche du costume de bain masculin comme le porte madame Breesé et de nombreuses autres baigneuses ici. En 1930, la marque Jantzen créée le maillot de bain « Shouldaire » qui permet de dévoiler les épaules pour profiter pleinement des vertus des bains de soleil. C’est encore une autre différence que l’on note entre ce couple d’allure bronzée et sportive et la plupart des autres baigneurs : la tenue. Si la plupart des femmes filmées ici possèdent la même tenue de bain, la femme porte un maillot de bain beaucoup plus découvrant et plus coloré. Cette émancipation n’est parfois pas sans heurts dans cette France moralisatrice, notamment dans les villages. Pendant la manifestation de février 1934 à Paris, on peut lire sur la Protestation des pères de famille : « Nous ne tolérons donc pas que les plages soient déshonorées par des exhibitions et des jeux malpropres, qui constituent parfois de véritables attentats publics à la pudeur '"`UNIQ--ref-0000004C-QINU`"'». Au Baggersee on s’en serait plutôt amusé, comme en témoigne un texte de 1931 : « C’était l’époque où jeunes et vieux, hommes et femmes dans une même « communion » pour le beau sport, pêle-mêle, se déshabillaient à l’ombre des brindilles éparses ici et là, derrière les rares branches d’arbustes étiques, où à l’abri d’un mouchoir, minuscule paravent tendu par un main amie… et discrète'"`UNIQ--ref-0000004D-QINU`"'. » Les magazines féminins, dont une des femmes filmées sur la barque tient un exemplaire, entament leurs injonctions à la perfection et vantent les produits autobronzants. Ainsi apparait l’huile de Chaldée de Jean Patou en 1927, « ''la première huile solaire qui protège l’épiderme et atténue les coups de soleil'' ». En 1935, l’Ambre solaire de Schueller est supposée permettre de bronzer sans brûler. Les Breesé n’échappent pas à la règle : dans une séquence de baignade familiale datant de 1938, on voit madame Breesé, toujours au Baggersee, enduire ses deux fils d’une huile solaire. '''Der Baggersee, ein attraktiver See''' Das Gewässer vom Baggersee, wo diese Sequenz gedreht wurde, befindet sich in Illkirch-Graffenstaden 5 Kilometer von Straßburg entfernt. Sein Name kommt vom ''Bagger'', Maschinen, die benutzt wurden, um den Grund eines Flusses auszubaggern, und ''See''. In der Tat handelt es sich ursprünglich um eine alte Kiesgrube, die zwischen 1900 und 1905 für den Bahndamm der Bahnstrecke Straßburg-Kehl genutzt wurde. Heute gibt es noch die Hütte der Kiesgrube, jetzt das Clubhaus des Fischereiverbandes. Im Jahr 1908 erwarb der Bauunternehmer Charles Urban diesen verlassenen See'"`UNIQ--ref-0000004E-QINU`"'. Dieser Philanthrop erlaubte den Zugang für Badegäste. Es war 1929, als Herr Schartner, Eigentümer von Strasbourg-Plage, es zu einem echten See- und Freizeitzentrum mit "20.000 m2 Strand, einer Buffetterrasse für 1.500 Personen, einer Garderobe und einer Umkleide umfunktionieren ließ. ». Fünf Jahre nach der Eröffnung nutzte Charles Urban diesen Badeplatz, der bei den Einwohnern von Straßburg sehr beliebt war: Zu dieser Zeit, als der Film entstand, gab es Sprungbretter, Kanus, einen Gymnastikstrand usw. Es ist sogar möglich, das Höhenrad zu nutzen, wie man es in einer anderen Sequenz sehen kann, die 1938 von Emile Breesé an derselben Stelle gedreht wurde. Seit 1962 ist das Bad in Besitz der Stadt Straßburg. [[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Dokumentquelle : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] '''Entwicklung der Erholung: die Natur in der Nähe von zu Hause''' 1936 markiert einen Wendepunkt in der Geschichte der Lohnarbeit. Es ist der Moment, in dem es überall Proteste gibt und in Frankreich 290 Streiks ausbrechen.Einer der Fortschritte, die in den 1930er Jahren für die Arbeiternehmer in der Matignon-Vereinbarungen erzielt wurden, sind 15 Tage bezahlter Urlaub. Was macht man mit diesem neuen Urlaub? Einige bleiben zu Hause, andere gehen zu ihren Familien. Andere nutzen ihre Freizeit zur Erholung wie Sport oder Schwimmen. Laut Gilbert Breesé haben seine Eltern, die Geschäftsleute waren,. viel gearbeitet und nur selten dieses neue Recht genutzt. Seine Familie ging immer nur am Sonntag am Baggersee schwimmen. Das gut situierte Paar aus der Mittelschicht hatte an diesen Sonntagen einfache Hobbys wie viele andere Franzosen: Schwimmen, Picknick, Waldspaziergänge oder Stadtbesichtigungen. Die Urlaubszeit ist noch weit entfernt: Wenn man sich die Bilder von Emile Breesé zwischen 1930 und 1950 anschaut, ist diese Familie wenig gereist (Elsass, Lothringen und Deutschland). Badebilder finden sich immer wieder in Amateurfilmen des MIRA Archivs. Schon ab 1932: Schwimmszenen in Biarritz (Daussin s. 0093FN0007), Baggerseen (Trau, s. 0040FN0016, 1940), öffentliche Schwimmbäder bereits 1938 (Willer, 0020FH0019 in Bellefosse), aber besonders in den 50er Jahren, dann in Gartenpools um 1970 (Ehret, 0087NN0003). Natürlich ist Schwimmen in der freien Natur, in Bächen, Teichen oder am Meer in all diesen Jahrzehnten üblich. Diese Szenen spiegeln jedes Mal eine kindische Freude. Der ganze Sommer ist eine Zeit der Entspannung und der Wasserspiele. Es sind selten Bilder von Form vollendeter Athleten, die wir hier sehen. '''Auf dem Weg zur Demokratisierung des Schwimmens''' Tatsächlich können wir in dieser Sequenz zwei Arten von Badegästen unterscheiden. Vor allem die Familie Breesé, deren Angehörige anscheinend nicht schwimmen kann. Die beiden Kinder Gilbert und René, damals ungefähr zehn Jahre alt, beschäftigen sich mit einer Boje, aber weniger um zu Lernen. In einer kurzen Sequenz werden die Kinder von einem Mann gezogen. Zur gleichen Zeit geht eine Frau schwimmen, immer mit einer Boje. Es wird jedoch bemerkt, dass einige Männer im Hintergrund schwimmen. Im Jahr 2017 gibt das Health Watch Institute an, dass 62% der französischen Frauen, die zwischen 1932 und 1943 geboren wurden, nicht schwimmen können, verglichen mit 35% der Männer, die im selben Zeitraum geboren wurden . Ihr Freundeskreis, bisher nicht identifiziert und sichtlich muskulöser hingegen scheint erfahren in dieser Disziplin: Sie beherrschen die Kunst des Tauchens und bewegen sich mit Leichtigkeit im Wasser. Theoretisch ist Schwimmen seit 1879 in der Schule Pflicht, um Kinder in Form zu halten, aber auch, um sie zu künftigen Soldaten zu machen. Während des 19. Jahrhunderts war das Schwimmenlernen vielfältig: sowohl hygienisch als auch praktisch. Das Lernen von Rettungsschwimmern basiert auf militärischer Bildung und beinhaltet das Demonstrieren von Bewegungen außerhalb des Wassers. Diese Praxis hat sich lange fortgesetzt: Im MIRA-Archiv stammt die erste Trainingssequenz des Schwimmens mit einem Rettungsschwimmer aus den 1950er Jahren (Nemett, siehe 0059FS0001). Wir sehen Kinder, die unter Aufsicht eines Rettungsschwimmers zuerst auf dem Boden schwimmen, dann unterstützt er sie mit einer Stange im offenen Becken. Außerdem entwickeln sich zu dieser Zeit die Methoden des Schwimmenlernens: Mit der 1958 von Maurice Herzog ins Leben gerufenen Hochkommission für Jugend und Sport sollen unter anderem Sportler trainiert werden. Das Lernen des sogenannten modernen Schwimmens in der Schule wird eingeleitet: Eines der Nachschlagewerke ist 1968 ''Die Schwimmschule'' von Raymond Catteau und Gérard Garrof. Parallel dazu wurde der Bau von Freibädern, die in der Zwischenkriegszeit begonnen wurde, bis in die 1980er Jahre in Frankreich fortgesetzt. Dann begann die Idee des Schwimmens als Wettbewerb in den Schule zu verschwinden. '''Eine neue Beziehung zum Körper: Bräunen''' Die Sequenz ist aus einem weiteren Grund interessant: Das sehr sportliche Paar scheint in der Bräunungspraxis geschickt zu sein und fällt auf unter den anderen Badenden mit Familie. Frauen und Mütter, wie Madame Breesé, sind ziemlich blass, obwohl einige Badegäste im Hintergrund eine Bräune erkennen lassen. [[Fichier:Petit journal 1927.jpg|vignette|gauche|"La punition des baigneuses trop coquettes", ''Le Petit Journal'', 1927. Dokumentquelle : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France|400px]] Die Bräune wird in den späten 1920er Jahren modern (die bisweilen Debatten wie in der ''Vogue'' von 1928 hervorbrachte) und breitet sich bereits in den 1930er Jahren aus und wurde ab 1945 populär mit dem Aufstieg der Heliotherapie in der medizinische Bereich, und im Zusammenhang mit einer neuen Beziehung zur Natur, zu Sport und zu Ferien. Die Bräune wird akzeptiert und ist nicht länger typisches Zeichen einer schweren Arbeit im Freien von Arbeitern, Sträflingen und Soldaten. Für Christophe Granger, der stärker politisch denkt, ist die Entwicklung der Bräune mit der Nutzung des Körpers durch den liberalen Mittelstand als sozialem Kapital verbunden, der es ihnen erlaubt, sich durch das Natürliche und das Skulpturale zu differenzieren, im Gegensatz zur Starrheit der alten herrschenden Klassen, mit Blässe als Schönheitsideal. Diese Beschreibung entspricht ziemlich dem Paar des Filmbeispiels, deren Haltung und Aussehen sehr natürlich wird. Während Madame Breesé's Haar ist gut frisiert ist und die meisten Badenden Hüte tragen, trägt beispielsweise die gebräunte Frau ein einfaches Stirnband und achtet nicht auf ihre Frisur. Ihre Silhouette scheint sich von denen anderer Frauen zu unterscheiden, "moderner", wie die der jungen Männer, die oben auf dem Sprungbrett zu sehen sind. Pascal Ory enthüllt in dieser Evolution eine Form des Rechts auf Glückseligkeit und besonders des weiblichen Emanzipationsprozesses. So wird der Körper der Frau über diese Veränderungen im Alltag entdeckt: Ihr Badeanzug, wie er von Madame Breesé und vielen anderen Badegästen getragen wird, ist in den 1930er Jahren offener und ähnelt männlichen Badeanzügen. Im Jahr 1930 schuf die Marke Jantzen den Badeanzug "Shouldaire", der die Schultern zeigt, um die Vorzüge des Sonnenbadens voll und ganz zu genießen. Dies ist ein weiterer Unterschied, den wir zwischen diesem gebräunten und sportlichen Paar und den meisten anderen Schwimmer bemerken: das Outfit. Während die meisten der hier gefilmten Frauen den gleichen Badeanzug tragen, trägt diese Frau einen Badeanzug, der viel offener und bunter ist. Die Emanzipation verlief in diesem moralisierenden Frankreich, besonders in den Dörfern, manchmal nicht glatt.Bei einer Demonstration im Februar 1934 in Paris kann man über den Protest der Familienväter lesen: "Wir tolerieren daher nicht, dass die Strände durch Exhibitionisten und schmutzige Spiele, die manchmal echte öffentliche Angriffe auf den Anstand darstellen, in Ungnade fallen». Am Baggersee war es eher amüsant, wie ein Text aus dem Jahr 1931 belegt: "Es war die Zeit, in der Jung und Alt, Männer und Frauen in der gleichen Begeisterung für den schönen Sport, durcheinander nackt sind im Schatten der Zweige, die hier und da verstreut waren, hinter den wenigen Ästen der Büsche, wo zum Schutze ein Taschentuch von einer freundlichen Hand diskret ausgestreckt wurde. » Frauenzeitschriften, von der eine der gefilmten Frauen auf dem Boot ein Exemplar hält, beginnen Ratschläge für Perfektion zu geben und bieten Selbstbräunungsprodukte an. So erscheint 1927 das Chaldea-Öl von Jean Patou, "''das erste Sonnenöl, das die Haut schützt und den Sonnenbrand reduziert''." 1935 soll Schüllers Sonnenbernstein das Bräunen ohne Brennen ermöglichen. Die Breesé Familie ist keine Ausnahme: Madame Breesé, immer noch am Baggersee, reibt in einem Film aus dem Jahr 1938 ihre beiden Söhne mit einem Sonnenöl ein. '''The Baggersee, an attractive lake''' The Baggersee pound, where this sequence is shot, is located in the city of Illkirch-Graffenstaden 5 kilometers from Strasbourg. Its name comes from ''Bagger'', dredges, machines used to clean the bottom of a river, and ''See'', the lake. Indeed, it is originally an old gravel pit, used between 1900 and 1905 for the embankment of the railway line Strasbourg-Kehl. Today still remains the hut of the digging site, now the clubhouse of the fishing association. In 1908, the public works contractor Charles Urban acquired this lake, abandoned the'"`UNIQ--ref-0000004F-QINU`"'n. This philanthropist let free access to bathers. But it was in 1929 that Mr. Schartner, owner of Strasbourg-Plage, had it converted into a real lake and leisure center, with "20,000 m2 of beach, a buffet-terrace for 1,500 people, a cloakroom and an undressing hall». Five years after this inauguration, Charles Urban exploited this bathing place that became very popular among the people of Strasbourg: at this period, which is when the extract shown here takes place, there are diving boards, canoes, a gymnastic beach, etc. It is even possible to make the German wheel, as can be seen on another sequence shot in this same place by Emile Breesé in 1938. Since 1962, the Baggersee is owned by the city of Strasbourg. [[Fichier:Roue.jpg|vignette|''Strasbourg-Plage - Baggersee'', 1936. Document source : Bibliothèque universitaire de Strasbourg|400px]] '''Recreation development: the outdoors near home''' The year 1936 marks a turning point in the history of wage labor. It is the moment when the protest rises everywhere and where general strikes break out all over France (290 strikes in total in 1936). Among the advances made in the world of work in the 1930s, the Matignon agreements give employees fifteen days of paid leave. What to do with this brand new vacation? Some stay at home, others go to their families. Some spend their time in recreation such as sports or swimming. But according to Gilbert Breesé, his merchant parents worked a lot and benefited only exceptionally from this new right. So when the family was going to swim at Baggersee, it was always Sunday. This middle-class couple, relatively easy, had simple leisure like many other French during these times : swimming, picnic, walk in the forest or in the city. The period of holiday travels is still far away: if we refer to the images filmed by Emile Breesé between 1930 and 1950, this family has traveled little (Alsace, Lorraine or Germany). These bathing images are recurrent in amateur films of MIRA collection, already as early as 1932: swimming scenes in Biarritz (Daussin collection, see 0093FN0007) or Baggersee as here or later (Trau collection, see 0040FN0016, 1940), in public pools already in 1938 (Willer collection, 0020FH0019 in Bellefosse) and especially in the 50s, then in garden pools around 1970 (Ehret collection, see 0087NN0003). And of course, swimming in the wild, in streams, ponds or at the sea is common to all these decades. These scenes reflect each time a childish joy and summer, a time of relaxation and sharing around the water. They are rarely those of accomplished athletes as we see here. '''Towards the democratization of swimming''' Indeed, in this sequence, we can distinguish two types of bathers. First of all, the Breesé family, whose members do not seem to know how to swim. The two children, Gilbert and René, then about ten years old, paddle with a buoy, but do not seem to be in a moment of learning, except in a very short sequence where one of the children is pulled by a man. At the same time, a woman goes swimming, always using a buoy. We can see however that some men swim in the background. In 2017, the Health Watch Institute indicates that 62% of French women born between 1932 and 1943 can’t swim, compared to 35% of men born in the same period . Their unidentified, visibly muscular, pair friends, on the contrary, seems accustomed to this discipline: they master the art of diving and progress with ease in the water. In theory, swimming has been compulsory at school since 1879 in order to keep children in shape but also to make them complete future soldiers. During the 19th century, learning to swim was multifaceted: both hygienist and practical. Lifeguard learning is based on military education and includes demonstrating movements out of the water. This practice has continued for a long time: in the MIRA collections, the first training sequence of swimming with a lifeguard dates from the 1950s (Nemett fonds, see 0059FS0001). We see children doing swimming first on the ground under the supervision of a lifeguard, then the latter guides them in the water with a pole in an open pool. Moreover, at this time, the methods of learning swimming evolve: the creation of the High Commission for Youth and Sports led by Maurice Herzog in 1958 aims to train athletes, among others. The learning of so-called modern swimming at school is launched: one of the reference books is ''The teaching of swimming'' by Raymond Catteau and Gérard Garrof, published in 1968. In parallel, the construction of swimming pools full air, which began in the inter-war period, continued in France until the 1980s, when the idea of ​​learning to swim as a competition began to disappear at school. '''A new relationship to the body: tanning''''"`UNIQ--ref-00000050-QINU`"' The sequence is interesting here for another reason: this very sporty couple seems adept at practicing tanning and it detonates among these bathers and their families. Wives and mothers, like Madame Breesé, are rather pale, although we can see on some bathers in the background an early state of tanning. [[Fichier:Petit journal 1927.jpg|vignette|gauche|"La punition des baigneuses trop coquettes", ''Le Petit Journal'', 1927. Document source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France|400px]] The tan appears as a practice in the late 1920s (sometimes generating debates as in ''Vogue'' in 1928) and spreads as early as the 1930s. It gained its acclaim from 1945 with the rise of heliotherapy in the medical field, and more broadly in the context of a new relationship to nature, to sport, to holidays. The tan becomes a choice and no longer the consequence of an exhibition undergone characterizing the workers of the earth, the convicts, the soldiers. For Christophe Granger, whose vision is more politicized, the development of tanning is linked to the use of the body by the liberal middle class as social capital allowing them to differentiate themselves through the natural and sculptural, in opposition to the maintenance and the rigidity of the old ruling classes, with pallor as a beauty canon. This description corresponds quite to the pair of our sequence, whose postures and appearance are very natural. For example, while Madame Breesé's hair is well set and most bathers wear bathing cap, this tanned woman wears a simple headband and does not seem to be particularly careful about her hairstyle. Her silhouette and her port also seems different from those of other women, "more modern", likewise are the young men that can be seen at the top of the diving board. Pascal Ory detects in this evolution a form of right to happiness and emancipation process, especially feminine. Thus, the body of the woman is discovered over these changes in practice: the swimsuit is more revealing in the 1930s, close to the male bathing suit as worn by Madame Breesé and many other bathers here. In 1930, the brand Jantzen created the bathing suit "Shouldaire" which reveals the shoulders to fully enjoy the virtues of sunbathing. This is another difference that we note between this pair of bronzed and sporty and most other swimmers: the outfit. While most women filmed here have the same bathing suit, the woman wears a much more colorful and revealing swimsuit. This emancipation is sometimes not seamlessly in this moralizing France, especially in the villages. During the Crisis of February 6th 1934 in Paris, one can read on the protest of the fathers of families: “We do not therefore tolerate that the beaches are disgraced by exhibitions and dirty games, which sometimes constitute real public attacks to the decency”. At Baggersee it would have been rather amusing, as evidenced by a 1931 text: "It was the time when young and old, men and women in the same "communion" for the beautiful sport, pell-mell, undressed in the shade of twigs scattered here and there, behind the few branches of shrubs etiques, where in the shelter of a handkerchief, tiny screen stretched by a friendly hand ... and discreet. » Women's magazines, of which one of the women filmed on the boat holds a copy, begin their injunctions to perfection and boast self-tanning products. Thus appears the Chaldea oil of Jean Patou in 1927, "the first sun oil that protects the skin and reduces sunburns." In 1935, Schueller's Solar Amber is supposed to allow tanning without burning. The Breesé are no exception: in a family bathing sequence dating back to 1938, Madame Breesé, still in Baggersee, is seen coating her two sons with a solar oil.
Baignade et lessive dans la Fecht (suite et fin) (0010NN0009) Baignade et lessive dans la Fecht 0010NN0009 1928 1932 1,930 90 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet fr Hugel, Alfred MIRA Hugel Oui-Oui MIRA Outdoor activities Rural life 0010NN0009 0
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Le Riquewihrien (viticulteur, pompier et cinéaste amateur) Alfred Hugel filme dans le Haut-Rhin de la fin des années 1920 une scène de baignade dans la Fecht se déroulant pendant la lessive. Malheureusement la séquence est en état médiocre, les contrastes sont faibles. La pellicule a dû être endommagée, éventuellement la bobine n’était pas bien fermée et la pellicule a subi des changements d’humidité de l’air ou encore dans son exposition à la lumière. Le découpage et l’assemblage des scènes filmés est étrangement rapide et sectionné. À la Fecht : Baignade en famille et lessive 00:01-00:09 Une jeune mère en maillot de bain foncé accompagne son enfant nu dans l’eau. Ils se tiennent la main. Trois autres enfants sont visibles en arrière plan. 00:10 Une autre personne, également en tenue de bain, traverse l’image. 00:11 - 00:13 Un petit groupe de femmes, pour la plupart plus agées que la jeune mère, est en train de faire leur lessive dans le même fleuve dans lequel d’autres se baignent. Avec des grands chapeaux elles se protègent du soleil. 00:14 - 00:36 La jeune mère est arrivée dans l’eau avec deux enfants qui portent maintenant des maillots de bains. 00:37 - 00:41 Elle mouille la tête d’un des garçons avec l’eau de la rivière. L’enfant s’éloigne d’elle en courant, probablement parce que l’eau est froide. Elle le rattrappe après quelques mètres, le tient à la main et retourne vers l’autre fils. 00:42 - 00:51 La caméra est tournée envers les “Waschweiber” à l’oeuvre. La mère suit un de ses fils qui s’approche du groupe et regarde leur équipement avant de sortir de l’eau en courant. 00:51 La caméra montre le buste d’un jeune garçon habillé, avant de 00:52 - 00:53 revenir vers l’eau et les femmes à l’oeuvre. La jeune mère est toujours dans l’eau. 00:54 - 00:55 Un plan trop éclairé laisse seulement soupçonner la silhouette d’un enfant sur la pelouse. 00:56 - 01:04 La jeune mère se trouve toujours près des baquets. Elle doit discuter avec les autres femmes. Les garçons s’amusent à côté à courir dans l’eau. 01:05 - 01:10 Elle se baisse pour attrapper un vêtement blanc afin de le laver à son tour pour aider les autres femmes. ===À la Fecht : Baignade en famille et lessive=== La Fecht est un affluent de l’Ill, qui s’y jette au niveau de Guémar après avoir accueilli elle-même l’eau de 16 affluents, dans le Sambach qui traverse Riquewihr, la commune mère d’Alfred Hugel, sur les 49 km sur lesquels elle s’étend (Annuaire Mairie (inconnu)). Il y a peu d'eau dans la rivière; la facilité avec laquelle la mère et les enfants arrivent à courir dans l’eau suggère que le débit et la vitesse des courants ne devaient pas être très importants. Il n’y a donc très peu de risque de noyade. Même si des bains aménagés et surveillés, notamment dans le Rhin, existent dans la région depuis la fin du XIXe siècle, la baignade “sauvage” amuse les familles alsaciennes de l’entre-deux-guerres (Rhin vivant (2011), p.13-14). Il n’est pas possible de savoir si les personnes filmées savent nager ou pas. Remarquons seulement qu’ils ont l’air d’apprécier cette façon de passer du temps à l’air libre. <br> Le lavage du linge à la main en groupe auprès de grandes baquets en bois installés à cet endroit facilement accessible de la Fecht indique que l'on se situe avant l’invention ou la démocratisation de la machine à laver. Les tâches ménagères sont clairement féminines, il n’y a aucun homme visible dans cette séquence (celui qui est présent filme). D'après leurs expressions, les femmes semblent être de bonne humeur, elles s’aident mutuellement (la mère en train de se baigner avec ses enfants se met spontanément à la tâche). '''<big>Baden und Wäschewaschen in der Fecht</big>''' Leider ist die Sequenz in einem schlechten Zustand, die Kontraste sind schwach. Der Film wurde wahrscheinlich beschädigt, möglicherweise war die Spule nicht richtig geschlossen und der Film hat unter Veränderungen der Luftfeuchtigkeit oder einer Lichteinwirkung gelitten. Der Zusammenschnitt der gefilmten Szenen ist seltsam schnell und abgehackt. Das Ende dieses Films deutet darauf hin, dass der Film des Amateurregisseurs Alfred Hugel vor dem Ende seiner geplanten Dreharbeiten aus war, da die letzte Sequenz unvollständig zu sein scheint. Es ist auch möglich, dass der Film zu stark beschädigt war und später abgeschnitten wurde. '''An der Fecht: Baden mit der Familie und Wäschewaschen''' Die 49 km lange Fecht ist ein Nebenfluss der Ill, die bei Guémar in sie mündet, nachdem sie selbst Wasser aus 16 Nebenflüssen erhalten hat. Einer davon ist der Sambach, der durch Riquewihr fließt, den Heimatort von Alfred Hugel, dem Regisseur dieses kurzen Films (Annuaire Mairie (unbekannt)). Der Fluss führt nicht viel Wasser. Danach zu schließen, wie mühelos die Mutter und die Kinder im Wasser laufen können, kann die Strömung nicht sehr stark gewesen sein. Es bestand somit sehr wenig Gefahr des Ertrinkens. Obwohl es in der Region seit Ende des 19. Jahrhunderts ausgestattete und bewachte Bäder, insbesondere am Rhein, gibt, vergnügten sich die elsässischen Familien in der Zeit zwischen den beiden Weltkriegen beim „Wildbaden“ (Rhin vivant (2011), S. 13-14). Es ist nicht möglich zu wissen, ob die gefilmten Personen schwimmen können oder nicht. Wir stellen nur fest, dass sie diese Art, Zeit im Freien zu verbringen, zu genießen scheinen. Das Waschen der Wäsche mit der Hand, in der Gruppe, mit großen Holzzubern, die an dieser zugänglichen Stelle der Fecht installiert sind, weist darauf hin, dass die Aufnahmen aus einer Zeit stammen, in der die Waschmaschine noch nicht erfunden oder noch nicht in den ländlichen Haushalten verbreitet war. Für die Hausarbeiten sind eindeutig die Frauen zuständig, in der ganzen Einstellung ist kein einziger Mann zu sehen. Nach ihrem Gesichtsausdruck zu schließen scheinen die Frauen gut gelaunt zu sein und sich gegenseitig zu helfen (die Mutter, die mit ihren Kindern badet, beginnt spontan mit der Arbeit). '''Straßenszene''' Ungeachtet der Geschwindigkeit der Sequenz scheint es, dass die Personen aufgeregt sind. Nach ihren kurzen Hosen (siehe 1:18) zu urteilen, handelt es sich um Kinder oder Jugendliche. Obwohl es aufgrund der schlechten Qualität und der Geschwindigkeit dieser Szene schwierig ist, dies mit Sicherheit zu sagen, scheint es, dass die Kinder keine Strümpfe tragen, sondern einige Westen über ihren Hemden. Diese Kleidung deutet darauf hin, dass der Film nicht im Winter, sondern eher im Frühjahr oder Herbst gedreht wurde. Jemand hat ihnen etwas auf die Straße geworfen, da sie sich alle gleichzeitig bücken, um kleine Gegenstände aufzuheben. Es könnte ein Dorffest oder nach Schulschluss sein und jemand hat ihnen Bonbons oder andere Leckereien (Nüsse, Haselnüsse, etc.) zugeworfen. '''Ein Erinnerungsfoto an einen Festtag''' Die Kleidung der Gruppe weist darauf hin, dass es sich um ein Fest handelt, das sie mit dem Foto, für das sie gerade posieren, festhalten wollen. Auf den ersten Blick könnte man an eine Hochzeit denken, aber die Szene ist nicht vollständig, wir sehen kein Brautpaar. Da uns der zweite Teil dieses Films ein Dorffest zeigt, könnte dieser dritte Teil bei der gleichen Gelegenheit gedreht worden sein, möglicherweise am Erntedankfest, ein wichtiges Fest in der elsässischen Landwirtschaft, insbesondere für den Regisseur dieses Films, der Winzer war. Alfred Hugel war vielleicht auch daran interessiert, Szenen von einem Feuerwehrfest, möglicherweise vom Feuerwehrball am 14. Juli, einzufangen, da er selbst Feuerwehrmann war. Was auch immer der Anlass war, die Gemeinschaft scheint den gefilmten Moment zu genießen, was die Lebensfreude der Elsässer unterstreicht, die sich nicht um ihre komplizierte regionale Geschichte schert: „Im Elsass ist die Geschichte eine ausdauernde Pflanze; die Tragödien, die wir erlebt haben und die unsere Ältesten erschüttert haben, haben sich nicht nur in unserer Seele, in unsere Gedanken und in die Tiefen unseres Unterbewusstseins eingegraben. Weil sie diese Identität geprägt haben, die bereits Voltaire überrascht hat und die wahrscheinlich noch immer einige unserer Mitbürger verwirrt, beleben wir sie in uns, in unseren Reden und Schriften, in der Hoffnung, leider zu oft illusorisch, uns selbst zu verstehen und uns von anderen verstanden zu fühlen.“ (Rapp (2007) S. 52).
Banquet en l'honneur du général Leclerc (0005FH0006) Banquet en l'honneur du général Leclerc 0005FH0006_3 1946 1946 1,946 229 Film amateur 8 mm NB_et_couleur Muet Weiss, Robert C. MIRA 48.58189, 7.75103 Weiss Oui-Oui MIRA Art of living - Gastronomy 0005FH0006 0
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Fête commémorative de la Libération de Strasbourg en présence du Général Leclerc le 23 novembre 1946. Un banquet, un discours du balcon de l’Hôtel de Ville et la remise des cadeaux sont représentés. == La Libération de Strasbourg et le général Leclerc == Le général Philippe François Marie de Hautecloque, dit Leclerc, est intimement lié à l’Histoire de l’Alsace et de la ville de Strasbourg pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce lien est créé symboliquement dès l’année 1941 après la prise de l’oasis de Koufra en février. Le général y fait le serment avec ses hommes de ne déposer les armes que lorsque le drapeau tricolore flottera sur la cathédrale de Strasbourg. La ville devient alors un de ses objectifs centraux. En 1943, il forme la 2ème Division Blindée en Afrique qui sera l’une des forces armées françaises décisives dans la Libération de l’Alsace durant l’hiver 1944-45. La campagne militaire alsacienne se fait progressivement et sur deux fronts. Un au Sud déclenché au niveau de la Trouée de Belfort et l’autre des Vosges centrales. Les armées américaines se sont occupées du Nord de la région. L’armée du Sud est dirigée par le général Béthouart qui libère la ville de Mulhouse le 21 novembre 1944. Deux jours plus tard c’est au tour de Strasbourg d’être libérée par le Général Leclerc après une longue charge démarrée fin octobre dans les Vosges. Le général devient ainsi le personnage emblématique de la Libération de Strasbourg. Deux ans exactement après les faits, il revient pour la première fois dans la ville alsacienne à l’occasion d’une commémoration de grande envergure. Celle-ci commence le 22 novembre 1946 à Saverne et se termine le 24 novembre 1946 à Erstein. Durant ces trois jours, Leclerc suivra le chemin pris lors de la Libération de 1944 et s’arrêtera dans chaque village libéré au cours de la charge. Le 23 novembre, il arrive dans Strasbourg pour une journée organisée autour de la commémoration de la Libération de la ville. Après un passage en revue des troupes sur la place Kléber et une messe à la cathédrale le matin, le général, ainsi qu’un grand nombre de personnalités politiques et militaires, sont invités vers 12 heures à un banquet financé par la Mairie de Strasbourg. Ce banquet sera suivi de discours au balcon de l’Hôtel de Ville devant une Place Broglie noire de monde. C’est le maire de l’époque, Charles Frey, qui parle en premier et remet le diplôme de citoyen d’honneur au général en guise de remerciement symbolique. Dans son discours, Leclerc éprouve dès les premières phrases sa joie de retourner à Strasbourg après deux années d’absence et son émotion face à la restauration progressive de la ville. Il continue en rappelant les faits d’armes qui ont conduit à la Libération et termine son allocution par un cordiale : « Vive l’Alsace, vive la France ! ». Il s’en suit une série de dons offerts par la municipalité et différents corps de l’artisanat strasbourgeois. == Les enjeux d’une commémoration == Il existe une tension dans la commémoration de la fin de la Seconde Guerre Mondiale et particulièrement forte dans les années qui suivirent directement 1944 et 1945. Il y a un véritable désir de passer à l’après-guerre et d’en finir avec le passé douloureux. Certains plans du film témoignent de l’importance de l’évènement et de la commémoration : une place Broglie bondée et la présence de caméraman dans les coulisses des cérémonies. Le 23 novembre 1946 devient la commémoration la plus importante depuis la fin de la guerre car elle rassemble pour la première fois les grands libérateurs de Strasbourg en un même lieu. Elle est aussi de grande envergure puisqu’elle dure près de trois jours consécutifs et se déroule dans plusieurs lieux différents. Auprès du général Leclerc on peut voir Jacques Massu, lieutenant-colonel à la 2ème Division Blindée lors des opérations de 1944, présent en 1946 malgré ses multiples déplacements dans le monde. Avec eux, on distingue également Raoul Magrin-Vernerey, adjoint au général commandant supérieur des troupes du Levant à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Par leur présence, ce rassemblement détient une importance particulière. La Mairie de Strasbourg a pris soin de ne pas uniquement inviter des personnalités politiques : sur le balcon on distingue à la gauche de Leclerc Marcel-Edmond Naegelen, adjoint au maire de Strasbourg en 1945 puis Ministre de l’Éducation Nationale en 1946. Sur un plan du balcon également, on aperçoit Thérèse de Gargan, l’épouse du Général Leclerc. Le film se divise en trois parties et est assuré par plusieurs personnes. On peut notamment observer dans la scène du balcon la prise, sous différents angles, du moment où Jacques Massu passe devant le Général Leclerc. [[Fichier:article journal.jpg|200px|thumb|right|L'article du journal Honneur et Patrie du 10 décembre 1946]] La première partie du film, bien que courte, est consacrée au banquet organisé en l’honneur des libérateurs. Ce dernier a débuté vers 12h00 directement après la messe qui eut lieu à la cathédrale en fin de matinée. Weiss n'a filmé qu'une table mais on peut aisément distinguer l'importance des invités. Ils correspondent pour la plupart aux personnes invitées à la revue des troupes du début de matinée place Kléber : des adjoints, des députés, des préfets, des sous préfets, des personnalités militaires etc. Le repas est servi par des serveuses portant un costume folklorique alsacien. Si cela peut apparaitre comme un détail, le symbole est particulièrement fort: c'est l'Alsace qui donne le repas aux libérateurs. Convivial et loin de la gastronomie complexe, le cochon à la broche est un repas traditionnel des grandes fêtes alsaciennes. Le folklore et l'identité sont encrés dans ce banquet comme pour montrer que rien n'a été perdu pendant la guerre. Une deuxième partie montre le discours du maire au cours duquel est décerné au général le titre de citoyen d'honneur. Il s'en suit le discours de Leclerc avec une présentation des deux autres personnalités militaires. La dernière partie, toujours sur le balcon de l’Hôtel de Ville, filme la remise de cadeaux au Général. Ces biens sont tous offerts par les différents corps de l'artisanat strasbourgeois. La Chambre des Métiers, qui est à l'initiative du projet,leur a laissé une entière liberté. Le premier cadeau que l'on aperçoit dans le film est un livre offert par les maitres relieurs de la ville et qui porte l'écusson de la Deuxième Division Blindée. Un plateau sculpté aux armoiries de Strasbourg est offert par Monsieur Deybach, un maitre sculpteur de la ville. Les patrons ferblantiers offrent, quant à eux, un chandelier exécuté par Jules Bayer à Strasbourg s'inspirant du vitrail de la Vierge dans la cathédrale. Un coffre est offert par les maîtres serruriers et exécuté par la maison Breininger de Strasbourg, l'ornementation, avec le blason de la ville, est exécutée par le maître serrurier Albert Meyer. Les vitriers strasbourgeois ont offert un paravent-triptique représentant la cathédrale. Celle ci apparait également sur le tableau offert par les Corporations de l'Habillement strasbourgeoises. Une commode miniature est offerte par le Syndicat du Bois du Bas-Rhin qui regroupe les ébénistes et les menuisiers. Ce qui ressort particulièrement de ce film est l'ampleur de l'évènement et c'est ce que le réalisateur a voulu démontrer. Les plans sur la foule immense, les festivités et l'attardement sur la remise des cadeaux montrent toute la gratitude de Strasbourg envers ses libérateurs. Si la commémoration a duré près de trois jours, ce film est un parfait témoignage de la cohésion lors des évènements. == Lieu == Hotel de Ville de Strasbourg
Bas:38e Foire aux vins de Barr (0009FS0006) 38e Foire aux vins de Barr 0009FS0006_1 1955 1955 1,955 0 Film amateur 16 mm Couleur Muet Gerber, Armand 48.58189, 7.75103 Frantz Oui-Oui Local festivals 0009FS0006 0
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La fête des vendanges à Barr en 1955. Les notions de « marché » et « foire » sont très proches l’une de l’autre dans l’acceptation populaire du terme. Il est vrai qu’à l’origine le marché est essentiellement un lieu de contact « physique » entre vendeur de produits alimentaires et clients, ceux-ci percevant sur place la marchandise proposée à la vente. À partir du XXème siècle, les produits non-alimentaires prennent une importante croissance, de même que les attractions festives. L’observateur averti ne se trompe pas pour autant : en Alsace, le marché continue à correspondre essentiellement à l’acte de vente physique de produits agricoles, vestimentaires ou ménagers, tandis que la foire est l’apanage des forains spécialisés en jouets. Il est vrai qu’à ce sujet la foire se rapproche du marché et tend parfois à l’envahir, à tel point que celui-ci finit par ne plus être qu’un appendice de la première. La préfecture du Haut-Rhin inclut dans sa liste annuelle des foires et marchés les foires qui comportent un marché, alors que le calendrier des foires et marchés édités par la préfecture du Bas-Rhin distingue entre manifestation à but économique et réjouissances populaires. La fête des vendanges a généralement lieu à Barr le premier week-end d’octobre et s’étale donc sur trois jours. Les vendanges ont toujours été marquées à Barr par des manifestations originales, mais jusqu’au siècle dernier, la coutume voulait qu’on barbouille de jus de raison le visage du plus jeune vendangeur qui devait à son tour barbouiller les plus jeunes vendangeuses. D’après les images, Armand Gerbert devait être à Barr le samedi puisque c’est le jour où a lieu un grand marché aux puces. L’élection de la reine des vendanges a lieu le vendredi et un apéritif concert a lieu le dimanche. Cela explique certainement pourquoi il manque des images très intéressantes dans ce film. Il devait y avoir un grand cortège qui circulait dans les principales rues du bourg et se composant de plusieurs éléments. Tout d’abord, on pouvait probablement observer des chars décorés, des groupes folkloriques et musicaux, sans oublier les calèches qui promenaient jeunes filles et jeunes gens en costumes traditionnels d’Alsace ou d’une époque du passé. C’était bien évidemment le char de de la reine qui devait clôturer le défilé. Armand Gerber filme en premier lieu l’hôtel de ville, construit en 1640 et qui se compose de plusieurs drapeaux tricolores. Ensuite, il commence à filmer les éléments qui sont exposés durant la foire. On peut d’abord observer des tracteurs de la marque Vendeuvre. Les tracteurs exposés font partie de la série Premier ou Super qui sont produits (selon la série) de 1952 à 1954 et de 1954 à 1957. La présence de machines agricoles n’est pas étonnante surtout dans une foire aux vins. Il est vrai que les foires servent à promouvoir les produits des petites ou des grandes entreprises. À titre d’exemple, le plan suivant montre le stand de Robert Gerbert qui est spécialisé dans la vente de machines agricoles et de la quincaillerie. Les grandes entreprises en profitent également pour faire leur propre publicité au moment de la foire car elles savent qu’il y a du monde. En effet, c’est le cas de Citroën qui décide d’exposer plusieurs de ses véhicules. On peut observer en noir des voitures Citroën de la famille Traction Avant 15-Six qui sont produites entre 1934 et 1955. Cela dit, puisque le film date de 1955, Citroën profite certainement de la foire pour présenter de nouvelles variantes. Les modèles présentés sont peut-être équipés d’une malle arrière qui double l’arrière du coffre (modèle de 1952) ou alors de suspension hydropneumatique à hauteur constante (modèle de 1954). De plus, la marque Citroën expose des véhicules utilitaires. Si l’on se fie aux portières, il doit s’agir d’un camion type H à benne un véhicule monocoque à traction avant produit de 1948 à 1981. Après avoir passé un long moment à filmer les véhicules, Armand Gerber pointe sa caméra sur les éléments en rapport avec l’alcool, le vin, puisqu’il s’agit avant tout d’une foire aux vins. Nous pouvons voir trois tonneaux qui sont exposés et qui appartiennent à la tonnellerie A. BAUMERT qui se situe évidemment à Barr. Après cela, la caméra se concentre sur la façade d’une maison à colombages. Celle-ci se situe à droite de l’hôtel de ville et est la demeure d’un ancien boucher. On peut encore y apercevoir un motif à tête de bœuf sculpté dans l’oriel. Nous avons ensuite un plan sur une drôle de machine qui est exposée. Il doit certainement s’agir d’un alambic à roues. La personne qui tient la caméra a décidé de placer la maison du boucher dans son film entre les séquences qui sont en rapport avec le vin, alors qu’elle aurait pu montrer cette maison au début du film puisqu’elle se situe à côté de la mairie. Enfin, nous avons une dernière séquence sur des machines agricoles qui montre des tracteurs qui doivent peut-être servir à travailler dans les vignes. La fin du film se concentre sur des individus importants. Au bout d’une minute du film, il y a des individus en costume qui arrivent, qui passent devant les machines exposées et qui saluent les personnes autour. Il doit peut-être s’agir du maire de Barr. Les individus se rendent tous à l’intérieur de l’hôtel de ville pour assister à un discours. Nous pouvons supposer qu’il doit y avoir des élus comme des maires qui viennent d’autres villes ou villages. En effet, lors de la foire de Colmar, il arrive que des maires des environs se rendent dans cette ville pour assister à l’évènement. Ce film montre peu de moments qui sont en rapport avec le vin. Il manque une très grande partie des festivités. Il aurait été intéressant de voir des personnes ou des stands qui proposent du vin, de voir s’il y avait pour l’occasion une fête foraine et s’il y avait un bal le soir. De plus, habituellement lors d’une foire aux vins circule un cortège avec des chars fleuris (nous savons qu’il y en avait en 1932 à Barr) où les participants chantent, dansent et portent les costumes traditionnels de l’Alsace. Armand Gerber n’était peut-être pas présent le jour où le cortège a défilé.
Bas:3jours en Forêt Noire (0083FI0002) 3 jours en Forêt Noire 0083FI0002_2 juillet 1969 juillet 1969 1,969 459 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet Laemmel, Hippolyte Louis MIRA 47.87961, 7.72928 Rinck Forêt Noire Staufen im Breisgau Oui-Non MIRA Borders The Rhine, cross-border symbol Cross-border tourism 0083FI0002 0
Rinckforetnoire.jpg
En juillet 1969, Hippolyte Laemmel filme un groupe de touristes dont il fait partie en voyage par car dans la Forêt Noire.
Bas:A travers villes et montagnes (0033FN0007) A travers villes et montagnes 0033FN0007_1 1950 1950 1,950 555 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Veltz, Charles MIRA 48.39445, 7.26911 Eber Champ du feu Non-Non MIRA Places Natural and transformed landscape 0033FN0007 0
Eber_villetemontagnes.jpg
Le film mise à notre disposition est une scène réalisée en milieu rural avec des séquences biens prises. Le film met en exergue le quotidien, le déroulement de la vie à travers villes et montagnes. En effet, les stations de tourisme, et notamment celles d’altitude ou de sports d’hiver dévolues à l’accueil de touristes, ont toujours été définies en référence à la ville. Elles en sont : pour la société urbaine, la montagne (comme la mer, la campagne), demeure un pays imaginaire, une utopie. Les citadins y transposent leurs rêves de changement et de dépaysement. Ainsi, les touristes n’y cherchent pas toujours la réalité de la vie montagnarde (le quotidien des habitants locaux y est plutôt difficile), mais plutôt l’image qu’ils s’en sont faits. Ils y projettent leurs visions, leurs rêves ou leurs nostalgies. Fondé sur une déconnexion économique et sociale, a produit en un siècle des « archipels d’altitude », des villes touristiques coupées de l’habitat existant, affirmant symboliquement par leur cadre urbain la transposition de la cité à la montagne. Enclaves en milieu hostile, les stations cultivent davantage de liens avec la ville et le milieu naturel qu’avec la société locale. De ce fait, le film est déterminé par la présence de deux éléments indissociables : la société et la nature. Ainsi, le paysage, les lieux y tiennent une place importante dans la mesure où, on note une intense activité physique avec des hommes qui profitent pour effectuer. Le cours se partage avec les volailles. Le plus important dans cette vie en milieu ville montagne est marqué par les signes d’une vie en parfaite harmonie et une belle familiarité avec la terre et les animaux. En plus, le bonheur et la convivialité rythmèrent les modes vie. L’épanouissement est aussi un élément clés qui détermine la joie de vivre. Élément (s) Structurant (s) • Images du reportage : Oui • Images en plateau : Non • Images d’archive : Non • Séquence d’animation : Oui • Cartons : Non • Animateurs : Oui • Voix off : Non • Interview : Non • Musiques bruitages : Non • Images communes avec d’autres films : Non Comment le film dirige t-il le regard du spectateur ? Les images déterminantes sont à la disposition du public. Les images filmées dans leur intégralité permettent de décrire et d’expliquer les faits sociaux-culturels, l’homme et le milieu, le paysage, l’environnement… Comment : les lieux, les sont-ils représentées ? Un paysage en géographie correspond au résultat visible des actions de l'homme et / ou de la nature (animaux, végétaux, climat) sur un territoire géologique (relief, nature de sol). Le film témoigne l’originalité de la vie rurale, une vie marquée par un paysage naturel. Diffusion et réception Où est-ce que le film est-il projeté ? Dans des villages, Projections itinérantes les grandes fermes Communications et événements associés au film Public Amateur Audience Public Descriptif Libre La vie rurale est par définition la vie à la campagne, contrairement à la vie telle qu’elle est manifeste en ville. C’est une vie marquée particulièrement par une activité agricole ou s’ajoute bien d’autres activités. Elle est caractérisée par une faible densité par rapport aux pôles dites urbaines. Une réorganisation physique, paysagère, fonctionnelle des stations de montagne est nécessaire pour permettre une gestion touristique plus efficace du territoire et lui redonner un sens, à défaut d’une notoriété. La prise en compte de la notion d’espace touristique sensible (des capacités de charge, des ambiances, de l’émotion, de l’accessible, du perceptible, de l’image) en est le cœur, elle engage la ville et le bourg touristiques dans leur rapport au monde et détermine le contenu des projets urbains. Cette question n’est pas seulement un geste d’architecture, elle renvoie à d’autres, mal traitées en montagne : l’urbanité, la culture, le patrimoine, la mobilité, la capacité d’accueil, la gestion territoriale, la recomposition des lieux et des réseaux ainsi que la mutation des pratiques des professionnels du tourisme, des responsables et des gestionnaires du territoire montagnard. La combinaison de branches économiques ne s'accordant pas forcément, comme le tourisme et l'agriculture ou la sylviculture, engendrent à partir des spécificités du territoire montagnard de nouveaux potentiels. Ils offrent un environnement favorable aux sports, aux loisirs et à la détente. Ils requièrent toutefois des infrastructures de transport et parfois de logement. Toutefois, dans les années 1950, elle revient à Saint-Bonnet-en-Champsaur et photographie la vie locale. Une balade et des panneaux installés dans la commune permettent de revoir le village à cette époque à travers les yeux de l’artiste. Les paysages de basses côtes puis de hauts plateaux avaient laissé la place à des décors marqués par le dénivelé, par une topographie mariant les pentes raides et les systèmes de collines arrondies. Cette première distinction environnementale se conjugue avec le contraste en matière de centre et de périphérie Analyse Analyse Cependant, regardons les films tournés en milieu rural. Le film présente la mise en tourisme de ses villages où les habitants ont le contrôle de l’activité touristique. Il présente les conditions et les modalités de la mise en valeur de ces espaces ruraux permettant une réflexion sur le rôle du tourisme dans la centralisation des territoires. Ainsi nous disposons d’un film de 9,12 mm avec véritable format amateur. En effet, il offre à nous, visionneurs un regard de tourisme au Bas. En effet, le film montre que tout le monde a pris le plus grand plaisir à se trouver ensemble face à la caméra. Une grande complicité avec les animaux, du moment où on voit des animaux volailles qui circulent dans une maison. Un couple de touriste qui joue. Une série d’image montre les volailles qui défilent dans la cours de la ferme et les enfants qui prennent plaisir de jouer avec leur compagnon. Toutefois, le tournage montre les interactions euphorisantes. Un couple qui admire les fleurs, le paysage et deux dames marchant vers la caméra dans divers décors, Dans un décor très frappant par la propreté des rues outre la liberté des volailles. La modernité y est encore présente par leur habillement. L’idée de beauté naturelle y est mise : la présence matérielle d’un espace qui est contemplé. Toutefois, la notion de paysage est une notion ancienne, hybride, malléable et complexe. Dans une dimension culturaliste, elle représente le regard porté au monde et à un territoire. Si le paysage n’existe que perçu, A. Berque ajoutera que « notre regard (…) est le paysage » (Berque, 2000). L’engouement général pour les descriptions de paysage s’accompagne de la naissance et de l’affirmation de la pratique touristique où une élite se doit d’aller vérifier in situ les beautés paysagères décrites dans des récits de voyage. Il s’agit d’une lecture esthétique et sensible des paysages (Corbin, 1988). L’intérêt naissant pour ces espaces jusqu’alors peu séduisants s’accompagne de leur patrimonialisation longue et progressive. L’histoire de la patrimonialisation des paysages remonte au XIXe siècle dans le sillage de la protection du patrimoine culturel. Elle repose sur une conception renouvelée du rapport des hommes à la nature née du romantisme. À la fois symbolique et philosophique, la protection de la nature et des paysages est également scientifique, idéologique et politique (Depraz, 2008, Blouin-Gourbilière, 2013). La patrimonialisation des paysages oppose de manière simplifiée deux conceptions de la protection de la nature : l’une prône une logique d’isolement et de sanctuarisation, quand l’autre consiste en une démarche intégratrice prenant en compte les sociétés présentes sur ces territoires (Depraz, 2008). Les logiques de sanctuarisation de la nature sauvage donneront naissance aux parcs nationaux alors que l’intérêt pour une nature plus ordinaire apparaît, mettant en valeur des types de paysages perçus comme moins sauvages. Les espaces ruraux traditionnels, héritiers des savoir-faire et respectueux des lieux, parfois en passe de disparaître, deviennent dignes d’intérêt pour les scientifiques, les gestionnaires et les visiteurs. Le paysage, quel que soit le type de patrimonialisation, est défini comme une construction sociale qui intègre une dimension à la fois matérielle et immatérielle de la nature (Luginbühl, 2007). La conception de l’UNESCO à travers la catégorie des paysages culturels de 1992 affirme leur caractère extraordinaire et exceptionnel. La nécessaire démonstration, dans les dossiers de candidature, de l’exceptionnalité à travers la VUE (Valeur universelle exceptionnelle) et de l’authenticité des paysages culturels du Patrimoine mondial se corrèle également avec une volonté de faire territoire (Salin, 2006) et avec une valorisation identitaire et touristique des lieux. Les études des paysages culturels, inscrits à l’UNESCO à travers le monde, montrent la co-construction des paysages entre mise en tourisme et patrimonialisation, révélant une esthétisation des lieux particulière. Peut-on alors trouver une spécificité latino-américaine à ces paysages culturels, des récurrences et des points communs dans leurs candidatures puis dans leurs mises en récit des lieux ? Ces narrations patrimoniales validées par l’UNESCO, dans des contextes géographiques et politiques différents, permettent-elles d’accompagner ou d’infléchir la co-construction patrimoniale et touristique de ces sites ruraux, souvent vastes, traversés par des jeux d’acteurs puissants et oscillant entre une économie de l’enrichissement touristique et une quête identitaire ? Pour répondre à ces questions, nous interrogerons la puissance des imaginaires, touristiques et patrimoniaux en jeu dans la transformation des lieux et des paysages. Dans les années 1950 1960, les campagnes sont en pleines mutations ave la beauté des paysages mais aussi par la rencontre avec les habitants. Avec l’évolution de la notion de patrimoine, le regard des visiteurs s’est transformé et les paysages du quotidien, ceux qui ne sont pas jugés esthétiquement beaux, entrent également dans le concert des sites reconnus à l’échelle mondiale Dans le domaine.
Bas:Activités 1955 : Concours de bovin de Wissembourg (0009FS0006) Activités 1955 : Concours de bovin de Wissembourg 0009FS0006_2 1955 1955 1,955 300 Film amateur 16 mm Couleur Muet Gerber, Armand MIRA 49.03491, 7.94489 Frantz Non-Non MIRA Agriculture and farming practices 0009FS0006 0
Taureau.jpg
Bas:Baptême de l'air (0115FN0026) Baptême de l'air 0115FN0026_1 1950 1950 1,950 480 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Amet, Jean MIRA 48.58189, 7.75103 Amet Non-Non MIRA 0115FN0026 0
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Ce film amateur muet en noir et blanc de 8 minutes est l’œuvre de Jean Amet. Il débute sur une sortie familiale, durant laquelle des enfants se voient offrir un tour de manège avec des nacelles en forme d’avion. Puis la scène suivante présente de jeunes garçons en train de s'adonner au modélisme. Enfin vient la pratique grandeur nature de l’aéronautique, avec le baptême de l’air de Jean Amet, de sa femme et de sa belle-sœur. Le film se conclut sur un meeting aérien filmé en 1956 soit 6 ans après la séquence du baptême de l’air. 00:00 - 00:52 : Scène du manège 00:53 - 01:20 : Scène du modélisme 01:21 - 01:44 : Plan du ciel 01:45 - 02:11 : Plan d’avions passant dans le ciel 02:12 - 02:15 : Plan de la route pour se rendre à l’aérodrome 02:16 - 03:07 : Baptême de l’air de Jean Amet 03:08 - 04:38 : Baptême de l’air de l’épouse de Jean Amet 04:39 - 06:44 : Baptême de la belle-sœur de Jean Amet 06:45 - 08:01 : Meeting du 10 juin 1956 '''Les rapides progrès de l'aviation''' Les premières expérimentations concrètes en matière de vol humain n’apparaissent qu’au XVIIIe siècle. Ainsi en 1783, Jean-François Pilâtre de Rozier effectua le premier vol humain de l’histoire à bord d’une montgolfière, invention des frères Montgolfier'"`UNIQ--ref-00000031-QINU`"'. Mais les premiers vols motorisés et contrôlés eurent lieu au début du XXe siècle avec des pionniers tel que Gustave Whitehead, Clément Ader ou les frères Orville et Wilbur Wright. L’essor rapide de l’aéronautique en France se concrétisa en 1905 avec la création de la Fédération aéronautique internationale, puis en 1909, avec la tenue du Salon de la locomotion aérienne au Grand Palais, en quelque sorte l’ancêtre du salon du Bourget. La course aux exploits des premiers aviateurs suscita l’intérêt du public. Ainsi les premiers meetings aériens et les premières courses aéronautiques apparurent dès les années 1910 '"`UNIQ--ref-00000032-QINU`"'. L’aviation devint un véritable sport et l’aviateur devient l’un des archétypes de la virilité. C’est un homme courageux qui risque sa vie et dont le corps est soumis à rude épreuve à chaque vol. '"`UNIQ--ref-00000033-QINU`"'. '''Quelques mots sur Jean Amet le réalisateur du film''' Ce film a été réalise par Jean Amet, né en 1918 et journaliste de profession. Ayant vécu la grande partie de sa vie à Epinal dans les Vosges, il fut journaliste puis rédacteur en chef adjoint au quotidien régional ''La Liberté de l’Est'', racheté par ''L’Est Républicain'' en 1999. Jean Amet fut passionné par l’image en général, d’abord la photographie, du fait de son travail de journaliste pour qui il devait illustrer ses articles avec ses photos, mais aussi de cinéma. Ainsi, il immortalise souvent les évènements familiaux avec sa caméra, une Pathé Webo A. Cependant les films de Jean Amet ne sont pas seulement de simples séquences prisent sur le vif, il arrivait qu’elles soient scénarisées à l’avance. Mais surtout il pratiquait le montage, certes de manière « artisanale », en installant son matériel sur les étagères d’un placard ouvert. Cela témoigne, de sa volonté d’utiliser le montage comme un langage cinématographique pour perfectionner au maximum ses films. Il était alors courant lors de réunions familiales que les films soient projetés et visionnés. '''Le rappel de l'aviation dans les deux scènes d'introduction''' Comme évoqué plus haut, Jean Amet filmait des moments de sa vie de famille. Ainsi la scène du manège au début du film est tournée pendant la fête foraine de la Saint Maurice à Épinal, qui existe toujours et qui a lieu fin septembre - début octobre. La petite fille sur la nacelle avec la mitraillette, qui ne semble pas très rassurée, est Dominique, une des filles de Jean Amet. Derrière elle, il s’agit de Marie-Christine, sa sœur ainée. La femme qu’on peut apercevoir un moment face à la caméra, puis de dos surveillant les enfants sur le manège est leur mère. La scène suivant nous montre une famille pratiquant le modélisme. Un moment que Jean Amet a filmé par hasard dans les ruines du château d'Épinal, partiellement restauré depuis. Encore une fois, après la nacelle en forme d’avion, Jean Amet nous rappelle la thématique du film grâce au montage de ces différentes séquences. Au vu des vêtements portés, il semblerait que la scène du modélisme ait été tournée en été ou au printemps. Tandis que la scène du manège se passe en automne. On peut donc penser qu’au départ, ces deux séquences n’avaient rien à voir entre elles, mais qu’à la suite de son film sur le baptême de l’air, Jean Amet a décidé de les ajouter au montage. Nous pouvons évoquer ici un deuxième aspect intéressant de ces deux scènes d’introduction. Il y a comme une évolution dans ce que les protagonistes ressentent pour l’aviation. Comme évoqué plus haut, Dominique ne semble pas très à l’aise dans sa nacelle. Mais la famille pratiquant le modélisme s’amuse et donc transmet une image positive de l’aéronautique. Il ressort de ces deux séquences, l’idée de progression vers la pratique grandeur nature de l’aviation. D’abord, avec le manège et le modélisme, deux « initiations » sans risque donc pratiquées dans le film par des enfants, puis avec le baptême de l’air, le véritable apprentissage du vol pratiqué par des adultes. '''Les baptêmes de l'air filmé par Jean Amet''' Cette scène nous est d’abord introduite par un plan d’un ciel nuageux et assez menaçant filmé depuis le balcon de l’appartement de Jean Amet, comme pour nous prévenir des risques qu’il s’apprête à prendre. Puis vient un court extrait de la route, du point de vue du conducteur, se rendant à l’aérodrome. Nous ne connaissons pas le contexte de ce baptême : était-ce dans le cadre de son métier de journaliste ou alors pour le simple plaisir de voler ? En tout cas, la scène semble se passer au printemps ou en été au vu de la tenue des protagonistes. L’aérodrome est celui de Dogneville, une commune située à une dizaine de kilomètre au nord d’Epinal. D’ailleurs, l’aérodrome existe toujours [[Fichier:Le hangar de l'aérodrome de Dogneville.jpg|vignette]] [[Fichier:Entrée de l'aérodrome de Dogneville.jpg|vignette]] On peut reconnaitre le hangar que l’on voit dans le film avec l’inscription « Épinal » sur le toit. Bien sûr, depuis les années 1950, il a été rénové et l’inscription a disparu. Le plan suivant nous montre le pilote, Monsieur Colin, qui fume une cigarette à côté de son avion (ce détail nous montre que dans les années 1950 les mesures de sécurité étaient encore assez souples). Puis Jean Amet apparaÎt devant l’objectif en train d’enfiler un casque puis de monter dans l’avion. Notons que ce genre de casque d’aviateur sert plus à atténuer les bruits du moteur et des hélices que de protéger la tête contre les chocs. Pendant que Jean Amet se prépare au décollage, c’est sa femme qui le filme avant de lui rendre sa caméra pour qu’il puisse filmer depuis l’avion pendant le vol. Viens ensuite le tour de sa femme de monter dans l’avion. Il filme son décollage ainsi que les figures effectuées par l’avion dans le ciel, tout en rajoutant au montage des passages qu’il a filmés pendant son propre vol. La troisième personne à passer son baptême de l’air est la belle-sœur de Jean Amet qui est âgée de seulement dix-sept ans. Là encore il filme son décollage et son vol depuis le sol et ajoute des séquences tournées en vol au montage. Jean Amet semble accorder beaucoup d’importance au montage de ses films. On peut par exemple remarquer que les plans de l’avion en train de voler qu’il filme du sol, ne sont pas assemblés au hasard au montage. Entre 03:40 et 03:52, nous pouvons avoir l’impression que la caméra suit l’avion pendant un looping complet, alors que ce sont des plans différents comme les coupures le montrent. C’est donc grâce à son montage, que Jean Amet peut donner un sens et une utilité à des plans qui, isolés, ne semblent pas très intéressants. De même pour les plans entre 05:09 et 05:28. Le premier plan montre l’avion se diriger sur nous, puis quand il passe le bord supérieur du cadre et qu’il y a une coupe, Jean Amet ajoute un plan filmé du sol de l’avion qui passe juste au-dessus de la caméra. Ces deux plans mis bout à bout donnent l’impression qu’il s’apprête à faire un looping. Le plan suivant qui est tourné pendant le vol de l’avion effectuant cette figure, confirme cette impression. Entre 05:36 et 05:56 et entre 06:00 et 06:24, on peut voir l’avion passer à travers le cadre de gauche à droite ou de droite à gauche, de haut en bas ou de bas en haut. Utiliser des plans assez courts et les monter les uns à la suite des autres, peut donner cette impression de vitesse quand l’avion est vol. L’avion peut paraitre désuet étant donné que c’est un biplan, c’est-à-dire un avion dont les deux ailes sont superposées. L’avion est un Stampe SV-4 conçu par deux industriels belges, Jean Stampe et Maurice Vertongen et fabriqué à partir de 1937. C’est un avion créé pour la voltige aérienne. Il était ainsi utilisé pour des formations à la voltige dans les écoles d’aviations et pour des baptêmes aériens'"`UNIQ--ref-00000034-QINU`"'. '''Le meeting aérien du 10 juin 1956''' La dernière partie de ce film est un meeting qui eu lieu à Épinal le 10 juin 1956. Ce type de spectacle est apparu pratiquement en même temps que les avions eux-mêmes. Ainsi, le monde de l’aéronautique peut être découvert par le public et les pilotes peuvent y faire la démonstration de leur virtuosité. Dans son édition du week-end du 9 et 10 juin, le journal où exerce Jean Amet, ''La Liberté de l’Est'', consacre une partie de sa une et une page complète à la « Coupe d’Europe de voltige aérienne ». [[Fichier:Une de la Liberté de l'Est du 9 et 10 juin 1956.jpg|vignette]] Les prix, la route pour s’y rendre et les emplacements pour se garer et le programme y sont détaillés. Ainsi le samedi, la dépose d’une gerbe aux monuments aux Morts et un apéritif en présence de militaires et de diverses personnalités politique et de l’aviation est prévu. Parmi eux, il y a Jean Stampe, un des concepteurs du Stamp SV-4 et l’aviateur Jean-Baptiste Salis. [[Fichier:Une de la Liberté de l'Est du 9 et 10 juin 1956 (2).jpg|vignette]] Le dimanche voit la compétition de voltige se dérouler en plus d’autres activités comme des baptêmes de l’air, des spectacles de chutes libres, des démonstrations de planeurs ou bien le vol de l’avion de Louis Blériot avec lequel il a traversé la Manche. La liste des pilotes participants est également donnée avec leur photo. Parmi eux, nous pouvons noter la présence du « Chevalier d’Orgeix Jean » dit Jean d’Orgeix qui s’illustra dans d’autres sports que l’aviation tel que l’équitation'"`UNIQ--ref-00000035-QINU`"'. Notons également le petit encadré qui incite les habitants d’Épinal à laisser leurs fenêtres ouvertes pour éviter quelles ne se brisent car des ''Thunderjet'', avions à réactions américains, franchiront le mur du son. On peut d’ailleurs les apercevoir dans le film de Jean Amet à 7:22 ou à 7:37. Nous retrouvons ici les différents niveaux de pratique de l’aviation. Après le manège, le modélisme et le baptême de l’air, le meeting offre la démonstration des pilotes professionnels. Même si le baptême de l’air semblait assez sportif au vu des figures effectuées par Monsieur Colin, le meeting différents aspects de la pratique de l’aviation en professionnel. Il y a de la voltige, du vol en formation avec les Thunderjet, du planeur ou du saut en parachute. Jean Amet nous a donc proposé dans son film toute la diversité et l’évolution possible de la pratique de l’aviation dans son sens large. L’édition du 11 juin, donne le résumé des compétitions et des différents spectacles : [[Fichier:Page de l'édition du 11 juin 1956 de la Liberté de l'Est .jpg|vignette]] Le pilote qui remporte la coupe de voltige est un Français, Alain Hisler, Jean d’Orgeix n’arrivant qu’à la huitième place (on peut voir sa photo dans l'édition du 11 juin, où il est en train de regarder ses concurrents dans la ciel tout en tenant sa panthère). La notation de la voltige se base sur 100 points, qui se décomposent en plusieurs critères : la variété des figures (sur 20), l’habilité du pilote (sur 20), la précision dans l’exécution des figures (sur 25), l’art de l’enchainement (sur 25), l’originalité (sur 10). Je souhaite remercier Dominique, Irène, Bernadette et Marie-Christine, les filles de Jean Amet. Elles m'ont donné de nombreuses informations ainsi que les photographies qui illustrent cette notice.
Bas:Baptême de l'air (0115FN0026) Baptême de l'air 0115FN0026_1 1950 1950 1,950 480 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Amet, Jean MIRA 48.58189, 7.75103 Amet Non-Non MIRA 0115FN0026 0
Baptême_de_l'air_.jpg
Ce film amateur muet en noir et blanc de 8 minutes est l’œuvre de Jean Amet. Il débute sur une sortie familiale, durant laquelle des enfants se voient offrir un tour de manège avec des nacelles en forme d’avion. Puis la scène suivante présente de jeunes garçons en train de s'adonner au modélisme. Enfin vient la pratique grandeur nature de l’aéronautique, avec le baptême de l’air de Jean Amet, de sa femme et de sa belle-sœur. Le film se conclut sur un meeting aérien filmé en 1956 soit 6 ans après la séquence du baptême de l’air. 00:00 - 00:52 : Scène du manège 00:53 - 01:20 : Scène du modélisme 01:21 - 01:44 : Plan du ciel 01:45 - 02:11 : Plan d’avions passant dans le ciel 02:12 - 02:15 : Plan de la route pour se rendre à l’aérodrome 02:16 - 03:07 : Baptême de l’air de Jean Amet 03:08 - 04:38 : Baptême de l’air de l’épouse de Jean Amet 04:39 - 06:44 : Baptême de la belle-sœur de Jean Amet 06:45 - 08:01 : Meeting du 10 juin 1956 '''Les rapides progrès de l'aviation''' Les premières expérimentations concrètes en matière de vol humain n’apparaissent qu’au XVIIIe siècle. Ainsi en 1783, Jean-François Pilâtre de Rozier effectua le premier vol humain de l’histoire à bord d’une montgolfière, invention des frères Montgolfier'"`UNIQ--ref-00000039-QINU`"'. Mais les premiers vols motorisés et contrôlés eurent lieu au début du XXe siècle avec des pionniers tel que Gustave Whitehead, Clément Ader ou les frères Orville et Wilbur Wright. L’essor rapide de l’aéronautique en France se concrétisa en 1905 avec la création de la Fédération aéronautique internationale, puis en 1909, avec la tenue du Salon de la locomotion aérienne au Grand Palais, en quelque sorte l’ancêtre du salon du Bourget. La course aux exploits des premiers aviateurs suscita l’intérêt du public. Ainsi les premiers meetings aériens et les premières courses aéronautiques apparurent dès les années 1910 '"`UNIQ--ref-0000003A-QINU`"'. L’aviation devint un véritable sport et l’aviateur devient l’un des archétypes de la virilité. C’est un homme courageux qui risque sa vie et dont le corps est soumis à rude épreuve à chaque vol. '"`UNIQ--ref-0000003B-QINU`"'. '''Quelques mots sur Jean Amet le réalisateur du film''' Ce film a été réalise par Jean Amet, né en 1918 et journaliste de profession. Ayant vécu la grande partie de sa vie à Epinal dans les Vosges, il fut journaliste puis rédacteur en chef adjoint au quotidien régional ''La Liberté de l’Est'', racheté par ''L’Est Républicain'' en 1999. Jean Amet fut passionné par l’image en général, d’abord la photographie, du fait de son travail de journaliste pour qui il devait illustrer ses articles avec ses photos, mais aussi de cinéma. Ainsi, il immortalise souvent les évènements familiaux avec sa caméra, une Pathé Webo A. Cependant les films de Jean Amet ne sont pas seulement de simples séquences prisent sur le vif, il arrivait qu’elles soient scénarisées à l’avance. Mais surtout il pratiquait le montage, certes de manière « artisanale », en installant son matériel sur les étagères d’un placard ouvert. Cela témoigne, de sa volonté d’utiliser le montage comme un langage cinématographique pour perfectionner au maximum ses films. Il était alors courant lors de réunions familiales que les films soient projetés et visionnés. '''Le rappel de l'aviation dans les deux scènes d'introduction''' Comme évoqué plus haut, Jean Amet filmait des moments de sa vie de famille. Ainsi la scène du manège au début du film est tournée pendant la fête foraine de la Saint Maurice à Épinal, qui existe toujours et qui a lieu fin septembre - début octobre. La petite fille sur la nacelle avec la mitraillette, qui ne semble pas très rassurée, est Dominique, une des filles de Jean Amet. Derrière elle, il s’agit de Marie-Christine, sa sœur ainée. La femme qu’on peut apercevoir un moment face à la caméra, puis de dos surveillant les enfants sur le manège est leur mère. La scène suivant nous montre une famille pratiquant le modélisme. Un moment que Jean Amet a filmé par hasard dans les ruines du château d'Épinal, partiellement restauré depuis. Encore une fois, après la nacelle en forme d’avion, Jean Amet nous rappelle la thématique du film grâce au montage de ces différentes séquences. Au vu des vêtements portés, il semblerait que la scène du modélisme ait été tournée en été ou au printemps. Tandis que la scène du manège se passe en automne. On peut donc penser qu’au départ, ces deux séquences n’avaient rien à voir entre elles, mais qu’à la suite de son film sur le baptême de l’air, Jean Amet a décidé de les ajouter au montage. Nous pouvons évoquer ici un deuxième aspect intéressant de ces deux scènes d’introduction. Il y a comme une évolution dans ce que les protagonistes ressentent pour l’aviation. Comme évoqué plus haut, Dominique ne semble pas très à l’aise dans sa nacelle. Mais la famille pratiquant le modélisme s’amuse et donc transmet une image positive de l’aéronautique. Il ressort de ces deux séquences, l’idée de progression vers la pratique grandeur nature de l’aviation. D’abord, avec le manège et le modélisme, deux « initiations » sans risque donc pratiquées dans le film par des enfants, puis avec le baptême de l’air, le véritable apprentissage du vol pratiqué par des adultes. '''Les baptêmes de l'air filmé par Jean Amet''' Cette scène nous est d’abord introduite par un plan d’un ciel nuageux et assez menaçant filmé depuis le balcon de l’appartement de Jean Amet, comme pour nous prévenir des risques qu’il s’apprête à prendre. Puis vient un court extrait de la route, du point de vue du conducteur, se rendant à l’aérodrome. Nous ne connaissons pas le contexte de ce baptême : était-ce dans le cadre de son métier de journaliste ou alors pour le simple plaisir de voler ? En tout cas, la scène semble se passer au printemps ou en été au vu de la tenue des protagonistes. L’aérodrome est celui de Dogneville, une commune située à une dizaine de kilomètre au nord d’Epinal. D’ailleurs, l’aérodrome existe toujours [[Fichier:Le hangar de l'aérodrome de Dogneville.jpg|vignette]] [[Fichier:Entrée de l'aérodrome de Dogneville.jpg|vignette]] On peut reconnaitre le hangar que l’on voit dans le film avec l’inscription « Épinal » sur le toit. Bien sûr, depuis les années 1950, il a été rénové et l’inscription a disparu. Le plan suivant nous montre le pilote, Monsieur Colin, qui fume une cigarette à côté de son avion (ce détail nous montre que dans les années 1950 les mesures de sécurité étaient encore assez souples). Puis Jean Amet apparaÎt devant l’objectif en train d’enfiler un casque puis de monter dans l’avion. Notons que ce genre de casque d’aviateur sert plus à atténuer les bruits du moteur et des hélices que de protéger la tête contre les chocs. Pendant que Jean Amet se prépare au décollage, c’est sa femme qui le filme avant de lui rendre sa caméra pour qu’il puisse filmer depuis l’avion pendant le vol. Viens ensuite le tour de sa femme de monter dans l’avion. Il filme son décollage ainsi que les figures effectuées par l’avion dans le ciel, tout en rajoutant au montage des passages qu’il a filmés pendant son propre vol. La troisième personne à passer son baptême de l’air est la belle-sœur de Jean Amet qui est âgée de seulement dix-sept ans. Là encore il filme son décollage et son vol depuis le sol et ajoute des séquences tournées en vol au montage. Jean Amet semble accorder beaucoup d’importance au montage de ses films. On peut par exemple remarquer que les plans de l’avion en train de voler qu’il filme du sol, ne sont pas assemblés au hasard au montage. Entre 03:40 et 03:52, nous pouvons avoir l’impression que la caméra suit l’avion pendant un looping complet, alors que ce sont des plans différents comme les coupures le montrent. C’est donc grâce à son montage, que Jean Amet peut donner un sens et une utilité à des plans qui, isolés, ne semblent pas très intéressants. De même pour les plans entre 05:09 et 05:28. Le premier plan montre l’avion se diriger sur nous, puis quand il passe le bord supérieur du cadre et qu’il y a une coupe, Jean Amet ajoute un plan filmé du sol de l’avion qui passe juste au-dessus de la caméra. Ces deux plans mis bout à bout donnent l’impression qu’il s’apprête à faire un looping. Le plan suivant qui est tourné pendant le vol de l’avion effectuant cette figure, confirme cette impression. Entre 05:36 et 05:56 et entre 06:00 et 06:24, on peut voir l’avion passer à travers le cadre de gauche à droite ou de droite à gauche, de haut en bas ou de bas en haut. Utiliser des plans assez courts et les monter les uns à la suite des autres, peut donner cette impression de vitesse quand l’avion est vol. L’avion peut paraitre désuet étant donné que c’est un biplan, c’est-à-dire un avion dont les deux ailes sont superposées. L’avion est un Stampe SV-4 conçu par deux industriels belges, Jean Stampe et Maurice Vertongen et fabriqué à partir de 1937. C’est un avion créé pour la voltige aérienne. Il était ainsi utilisé pour des formations à la voltige dans les écoles d’aviations et pour des baptêmes aériens'"`UNIQ--ref-0000003C-QINU`"'. '''Le meeting aérien du 10 juin 1956''' La dernière partie de ce film est un meeting qui eu lieu à Épinal le 10 juin 1956. Ce type de spectacle est apparu pratiquement en même temps que les avions eux-mêmes. Ainsi, le monde de l’aéronautique peut être découvert par le public et les pilotes peuvent y faire la démonstration de leur virtuosité. Dans son édition du week-end du 9 et 10 juin, le journal où exerce Jean Amet, ''La Liberté de l’Est'', consacre une partie de sa une et une page complète à la « Coupe d’Europe de voltige aérienne ». [[Fichier:Une de la Liberté de l'Est du 9 et 10 juin 1956.jpg|vignette]] Les prix, la route pour s’y rendre et les emplacements pour se garer et le programme y sont détaillés. Ainsi le samedi, la dépose d’une gerbe aux monuments aux Morts et un apéritif en présence de militaires et de diverses personnalités politique et de l’aviation est prévu. Parmi eux, il y a Jean Stampe, un des concepteurs du Stamp SV-4 et l’aviateur Jean-Baptiste Salis. [[Fichier:Une de la Liberté de l'Est du 9 et 10 juin 1956 (2).jpg|vignette]] Le dimanche voit la compétition de voltige se dérouler en plus d’autres activités comme des baptêmes de l’air, des spectacles de chutes libres, des démonstrations de planeurs ou bien le vol de l’avion de Louis Blériot avec lequel il a traversé la Manche. La liste des pilotes participants est également donnée avec leur photo. Parmi eux, nous pouvons noter la présence du « Chevalier d’Orgeix Jean » dit Jean d’Orgeix qui s’illustra dans d’autres sports que l’aviation tel que l’équitation'"`UNIQ--ref-0000003D-QINU`"'. Notons également le petit encadré qui incite les habitants d’Épinal à laisser leurs fenêtres ouvertes pour éviter quelles ne se brisent car des ''Thunderjet'', avions à réactions américains, franchiront le mur du son. On peut d’ailleurs les apercevoir dans le film de Jean Amet à 7:22 ou à 7:37. Nous retrouvons ici les différents niveaux de pratique de l’aviation. Après le manège, le modélisme et le baptême de l’air, le meeting offre la démonstration des pilotes professionnels. Même si le baptême de l’air semblait assez sportif au vu des figures effectuées par Monsieur Colin, le meeting différents aspects de la pratique de l’aviation en professionnel. Il y a de la voltige, du vol en formation avec les Thunderjet, du planeur ou du saut en parachute. Jean Amet nous a donc proposé dans son film toute la diversité et l’évolution possible de la pratique de l’aviation dans son sens large. L’édition du 11 juin, donne le résumé des compétitions et des différents spectacles : [[Fichier:Page de l'édition du 11 juin 1956 de la Liberté de l'Est .jpg|vignette]] Le pilote qui remporte la coupe de voltige est un Français, Alain Hisler, Jean d’Orgeix n’arrivant qu’à la huitième place (on peut voir sa photo dans l'édition du 11 juin, où il est en train de regarder ses concurrents dans la ciel tout en tenant sa panthère). La notation de la voltige se base sur 100 points, qui se décomposent en plusieurs critères : la variété des figures (sur 20), l’habilité du pilote (sur 20), la précision dans l’exécution des figures (sur 25), l’art de l’enchainement (sur 25), l’originalité (sur 10). Je souhaite remercier Dominique, Irène, Bernadette et Marie-Christine, les filles de Jean Amet. Elles m'ont donné de nombreuses informations ainsi que les photographies qui illustrent cette notice.
Bas:Baptême de l'air (0115FN0026) Baptême de l'air 0115FN0026_1 1950 1950 1,950 480 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Amet, Jean MIRA 48.58189, 7.75103 Amet Non-Non MIRA 0115FN0026 0
Baptême_de_l'air_.jpg
Ce film amateur muet en noir et blanc de 8 minutes est l’œuvre de Jean Amet. Il débute sur une sortie familiale, durant laquelle des enfants se voient offrir un tour de manège avec des nacelles en forme d’avion. Puis la scène suivante présente de jeunes garçons en train de s'adonner au modélisme. Enfin vient la pratique grandeur nature de l’aéronautique, avec le baptême de l’air de Jean Amet, de sa femme et de sa belle-sœur. Le film se conclut sur un meeting aérien filmé en 1956 soit 6 ans après la séquence du baptême de l’air. 00:00 - 00:52 : Scène du manège 00:53 - 01:20 : Scène du modélisme 01:21 - 01:44 : Plan du ciel 01:45 - 02:11 : Plan d’avions passant dans le ciel 02:12 - 02:15 : Plan de la route pour se rendre à l’aérodrome 02:16 - 03:07 : Baptême de l’air de Jean Amet 03:08 - 04:38 : Baptême de l’air de l’épouse de Jean Amet 04:39 - 06:44 : Baptême de la belle-sœur de Jean Amet 06:45 - 08:01 : Meeting du 10 juin 1956 '''Les rapides progrès de l'aviation''' Les premières expérimentations concrètes en matière de vol humain n’apparaissent qu’au XVIIIe siècle. Ainsi en 1783, Jean-François Pilâtre de Rozier effectua le premier vol humain de l’histoire à bord d’une montgolfière, invention des frères Montgolfier'"`UNIQ--ref-00000041-QINU`"'. Mais les premiers vols motorisés et contrôlés eurent lieu au début du XXe siècle avec des pionniers tel que Gustave Whitehead, Clément Ader ou les frères Orville et Wilbur Wright. L’essor rapide de l’aéronautique en France se concrétisa en 1905 avec la création de la Fédération aéronautique internationale, puis en 1909, avec la tenue du Salon de la locomotion aérienne au Grand Palais, en quelque sorte l’ancêtre du salon du Bourget. La course aux exploits des premiers aviateurs suscita l’intérêt du public. Ainsi les premiers meetings aériens et les premières courses aéronautiques apparurent dès les années 1910 '"`UNIQ--ref-00000042-QINU`"'. L’aviation devint un véritable sport et l’aviateur devient l’un des archétypes de la virilité. C’est un homme courageux qui risque sa vie et dont le corps est soumis à rude épreuve à chaque vol. '"`UNIQ--ref-00000043-QINU`"'. '''Quelques mots sur Jean Amet le réalisateur du film''' Ce film a été réalise par Jean Amet, né en 1918 et journaliste de profession. Ayant vécu la grande partie de sa vie à Epinal dans les Vosges, il fut journaliste puis rédacteur en chef adjoint au quotidien régional ''La Liberté de l’Est'', racheté par ''L’Est Républicain'' en 1999. Jean Amet fut passionné par l’image en général, d’abord la photographie, du fait de son travail de journaliste pour qui il devait illustrer ses articles avec ses photos, mais aussi de cinéma. Ainsi, il immortalise souvent les évènements familiaux avec sa caméra, une Pathé Webo A. Cependant les films de Jean Amet ne sont pas seulement de simples séquences prisent sur le vif, il arrivait qu’elles soient scénarisées à l’avance. Mais surtout il pratiquait le montage, certes de manière « artisanale », en installant son matériel sur les étagères d’un placard ouvert. Cela témoigne, de sa volonté d’utiliser le montage comme un langage cinématographique pour perfectionner au maximum ses films. Il était alors courant lors de réunions familiales que les films soient projetés et visionnés. '''Le rappel de l'aviation dans les deux scènes d'introduction''' Comme évoqué plus haut, Jean Amet filmait des moments de sa vie de famille. Ainsi la scène du manège au début du film est tournée pendant la fête foraine de la Saint Maurice à Épinal, qui existe toujours et qui a lieu fin septembre - début octobre. La petite fille sur la nacelle avec la mitraillette, qui ne semble pas très rassurée, est Dominique, une des filles de Jean Amet. Derrière elle, il s’agit de Marie-Christine, sa sœur ainée. La femme qu’on peut apercevoir un moment face à la caméra, puis de dos surveillant les enfants sur le manège est leur mère. La scène suivant nous montre une famille pratiquant le modélisme. Un moment que Jean Amet a filmé par hasard dans les ruines du château d'Épinal, partiellement restauré depuis. Encore une fois, après la nacelle en forme d’avion, Jean Amet nous rappelle la thématique du film grâce au montage de ces différentes séquences. Au vu des vêtements portés, il semblerait que la scène du modélisme ait été tournée en été ou au printemps. Tandis que la scène du manège se passe en automne. On peut donc penser qu’au départ, ces deux séquences n’avaient rien à voir entre elles, mais qu’à la suite de son film sur le baptême de l’air, Jean Amet a décidé de les ajouter au montage. Nous pouvons évoquer ici un deuxième aspect intéressant de ces deux scènes d’introduction. Il y a comme une évolution dans ce que les protagonistes ressentent pour l’aviation. Comme évoqué plus haut, Dominique ne semble pas très à l’aise dans sa nacelle. Mais la famille pratiquant le modélisme s’amuse et donc transmet une image positive de l’aéronautique. Il ressort de ces deux séquences, l’idée de progression vers la pratique grandeur nature de l’aviation. D’abord, avec le manège et le modélisme, deux « initiations » sans risque donc pratiquées dans le film par des enfants, puis avec le baptême de l’air, le véritable apprentissage du vol pratiqué par des adultes. '''Les baptêmes de l'air filmé par Jean Amet''' Cette scène nous est d’abord introduite par un plan d’un ciel nuageux et assez menaçant filmé depuis le balcon de l’appartement de Jean Amet, comme pour nous prévenir des risques qu’il s’apprête à prendre. Puis vient un court extrait de la route, du point de vue du conducteur, se rendant à l’aérodrome. Nous ne connaissons pas le contexte de ce baptême : était-ce dans le cadre de son métier de journaliste ou alors pour le simple plaisir de voler ? En tout cas, la scène semble se passer au printemps ou en été au vu de la tenue des protagonistes. L’aérodrome est celui de Dogneville, une commune située à une dizaine de kilomètre au nord d’Epinal. D’ailleurs, l’aérodrome existe toujours [[Fichier:Le hangar de l'aérodrome de Dogneville.jpg|vignette]] [[Fichier:Entrée de l'aérodrome de Dogneville.jpg|vignette]] On peut reconnaitre le hangar que l’on voit dans le film avec l’inscription « Épinal » sur le toit. Bien sûr, depuis les années 1950, il a été rénové et l’inscription a disparu. Le plan suivant nous montre le pilote, Monsieur Colin, qui fume une cigarette à côté de son avion (ce détail nous montre que dans les années 1950 les mesures de sécurité étaient encore assez souples). Puis Jean Amet apparaÎt devant l’objectif en train d’enfiler un casque puis de monter dans l’avion. Notons que ce genre de casque d’aviateur sert plus à atténuer les bruits du moteur et des hélices que de protéger la tête contre les chocs. Pendant que Jean Amet se prépare au décollage, c’est sa femme qui le filme avant de lui rendre sa caméra pour qu’il puisse filmer depuis l’avion pendant le vol. Viens ensuite le tour de sa femme de monter dans l’avion. Il filme son décollage ainsi que les figures effectuées par l’avion dans le ciel, tout en rajoutant au montage des passages qu’il a filmés pendant son propre vol. La troisième personne à passer son baptême de l’air est la belle-sœur de Jean Amet qui est âgée de seulement dix-sept ans. Là encore il filme son décollage et son vol depuis le sol et ajoute des séquences tournées en vol au montage. Jean Amet semble accorder beaucoup d’importance au montage de ses films. On peut par exemple remarquer que les plans de l’avion en train de voler qu’il filme du sol, ne sont pas assemblés au hasard au montage. Entre 03:40 et 03:52, nous pouvons avoir l’impression que la caméra suit l’avion pendant un looping complet, alors que ce sont des plans différents comme les coupures le montrent. C’est donc grâce à son montage, que Jean Amet peut donner un sens et une utilité à des plans qui, isolés, ne semblent pas très intéressants. De même pour les plans entre 05:09 et 05:28. Le premier plan montre l’avion se diriger sur nous, puis quand il passe le bord supérieur du cadre et qu’il y a une coupe, Jean Amet ajoute un plan filmé du sol de l’avion qui passe juste au-dessus de la caméra. Ces deux plans mis bout à bout donnent l’impression qu’il s’apprête à faire un looping. Le plan suivant qui est tourné pendant le vol de l’avion effectuant cette figure, confirme cette impression. Entre 05:36 et 05:56 et entre 06:00 et 06:24, on peut voir l’avion passer à travers le cadre de gauche à droite ou de droite à gauche, de haut en bas ou de bas en haut. Utiliser des plans assez courts et les monter les uns à la suite des autres, peut donner cette impression de vitesse quand l’avion est vol. L’avion peut paraitre désuet étant donné que c’est un biplan, c’est-à-dire un avion dont les deux ailes sont superposées. L’avion est un Stampe SV-4 conçu par deux industriels belges, Jean Stampe et Maurice Vertongen et fabriqué à partir de 1937. C’est un avion créé pour la voltige aérienne. Il était ainsi utilisé pour des formations à la voltige dans les écoles d’aviations et pour des baptêmes aériens'"`UNIQ--ref-00000044-QINU`"'. '''Le meeting aérien du 10 juin 1956''' La dernière partie de ce film est un meeting qui eu lieu à Épinal le 10 juin 1956. Ce type de spectacle est apparu pratiquement en même temps que les avions eux-mêmes. Ainsi, le monde de l’aéronautique peut être découvert par le public et les pilotes peuvent y faire la démonstration de leur virtuosité. Dans son édition du week-end du 9 et 10 juin, le journal où exerce Jean Amet, ''La Liberté de l’Est'', consacre une partie de sa une et une page complète à la « Coupe d’Europe de voltige aérienne ». [[Fichier:Une de la Liberté de l'Est du 9 et 10 juin 1956.jpg|vignette]] Les prix, la route pour s’y rendre et les emplacements pour se garer et le programme y sont détaillés. Ainsi le samedi, la dépose d’une gerbe aux monuments aux Morts et un apéritif en présence de militaires et de diverses personnalités politique et de l’aviation est prévu. Parmi eux, il y a Jean Stampe, un des concepteurs du Stamp SV-4 et l’aviateur Jean-Baptiste Salis. [[Fichier:Une de la Liberté de l'Est du 9 et 10 juin 1956 (2).jpg|vignette]] Le dimanche voit la compétition de voltige se dérouler en plus d’autres activités comme des baptêmes de l’air, des spectacles de chutes libres, des démonstrations de planeurs ou bien le vol de l’avion de Louis Blériot avec lequel il a traversé la Manche. La liste des pilotes participants est également donnée avec leur photo. Parmi eux, nous pouvons noter la présence du « Chevalier d’Orgeix Jean » dit Jean d’Orgeix qui s’illustra dans d’autres sports que l’aviation tel que l’équitation'"`UNIQ--ref-00000045-QINU`"'. Notons également le petit encadré qui incite les habitants d’Épinal à laisser leurs fenêtres ouvertes pour éviter quelles ne se brisent car des ''Thunderjet'', avions à réactions américains, franchiront le mur du son. On peut d’ailleurs les apercevoir dans le film de Jean Amet à 7:22 ou à 7:37. Nous retrouvons ici les différents niveaux de pratique de l’aviation. Après le manège, le modélisme et le baptême de l’air, le meeting offre la démonstration des pilotes professionnels. Même si le baptême de l’air semblait assez sportif au vu des figures effectuées par Monsieur Colin, le meeting différents aspects de la pratique de l’aviation en professionnel. Il y a de la voltige, du vol en formation avec les Thunderjet, du planeur ou du saut en parachute. Jean Amet nous a donc proposé dans son film toute la diversité et l’évolution possible de la pratique de l’aviation dans son sens large. L’édition du 11 juin, donne le résumé des compétitions et des différents spectacles : [[Fichier:Page de l'édition du 11 juin 1956 de la Liberté de l'Est .jpg|vignette]] Le pilote qui remporte la coupe de voltige est un Français, Alain Hisler, Jean d’Orgeix n’arrivant qu’à la huitième place (on peut voir sa photo dans l'édition du 11 juin, où il est en train de regarder ses concurrents dans la ciel tout en tenant sa panthère). La notation de la voltige se base sur 100 points, qui se décomposent en plusieurs critères : la variété des figures (sur 20), l’habilité du pilote (sur 20), la précision dans l’exécution des figures (sur 25), l’art de l’enchainement (sur 25), l’originalité (sur 10). Je souhaite remercier Dominique, Irène, Bernadette et Marie-Christine, les filles de Jean Amet. Elles m'ont donné de nombreuses informations ainsi que les photographies qui illustrent cette notice.
Bas:Bim-Bam 1er (0129FH0007) Bim-Bam 1er 0129FH0007_1 1957 1957 1,957 240 8 mm Couleur Muet Rieb, Géo MIRA 48.58189, 7.75103 Rieb Non-Non Carnival 0129FH0007 0
Bimbam.jpg
Bas:Birlenbach (0104FH0008) Birlenbach 0104FH0006_1 1961 1961 1,961 0 Film amateur 8 mm Couleur Muet MIRA 48.58189, 7.75103 Fritz Birlenbach Non-Non MIRA Rural life 0
Bas:Boulangerie (0064FH0002) Boulangerie 0064FH0002_1 1976 1976 1,976 0 8 mm Couleur Muet Hummel, Jean-Marie MIRA 48.58189, 7.75103 Hummel Non-Non Art of living - Gastronomy 0064FH0002 0
Bas:Carnaval de Mulhouse (0199FI0003) Carnaval de Mulhouse 0199FI0003_1 1980 1988 1,984 222 Film amateur 8 mm Couleur Muet Sieffert, Raymond MIRA 47.74912, 7.33897 Sieffert Non-Non MIRA Carnival 0199FI0003 0
Carnavalmulhouse.jpg
Bas:Carnaval de Munster (0123FH0001) Carnaval de Munster 0123FH0001_1 1966 1966 1,966 1,003 Film amateur 8 mm Couleur Muet Burgert, Jean MIRA 48.58189, 7.75103 Duranel Munster Non-Non Carnival 0123FH0001 0
CarnavalMunster.jpg
Bas:Champ du Feu (0083FI0002) Champ du Feu 0083FI0002_3 1968 1970 1,969 562 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet Laemmel, Hippolyte Louis 48.39441, 7.2691 Rinck Champ du feu Non-Non Body and Health Sport Winter sport 0083FI0002 0
Skichampdufeu.jpg
Point culminant du Bas-Rhin à 1 099 mètres d'altitude et unique station de ski alpin du département, le Champ du Feu est situé à soixante-trois kilomètres de Strasbourg. Propice à la pratique du ski alpin, du ski de fond et des longues balades en raquettes à neige, le domaine skiable du Champ du Feu s'étend sur environ cinquante hectares et trois secteurs : Le Vieux-Prés, la Serva et les Myrtilles. En 1968, quatre remontées mécaniques desservent huit pistes de ski, se répartissant en trois vertes, deux bleues et trois rouges, et dont une partie est équipée de canons à neige. Le réalisateur du film est Hippolyte Laemmel (1910-1987), ancien instituteur de Niederbronn-les-Bains originaire de Berstheim, qui fut navigateur de pilote pendant la Seconde Guerre mondiale pour des missions d'observation aérienne. C'était un amoureux de la nature et en particulier des Vosges, en témoigne ses autres films conservés portant sur le Club Vosgien ou la Volerie des Aigles. Le cinéaste filme ici une compétition entre skieurs en apprentissage. '''Le développement du ski au Champ du Feu''' [[Fichier:Sport d'hiver au Champ du Feu.jpg|vignette|L’activité sportive s’organise autour de la ferme Morel et du restaurant Hazemann]] Le ski, venant des pays scandinaves, s’est répandu vers le reste de l’Europe via l’Allemagne et a atteint le Champ du Feu dès les années 1880, époque à laquelle l’Alsace faisait partie du Deuxième Reich. Le Champ du Feu est le terrain de ski des Strasbourgeois qui venaient le dimanche en train jusque dans la vallée de la Bruche avant de gagner les hauteurs à pied et de refaire le chemin inverse le soir. C’est pour pouvoir rester sur place plusieurs jours que les premiers clubs ont aménagé ou construit des chalets au Champ du Feu. En effet, les stations de sports d'hivers n'existant pas, les adeptes du ski trouvent peu ou prou un moyen de se loger sur les ballons en plein hiver. Les Hautes Vosges ne comptent que quelques établissements hôteliers : l'hôtel du Grand Ballon, l'hôtel Freppel au lac Blanc, l'hôtel Hazemann au Champ du Feu, l'hôtel Welleda au Donon, en plus des auberges du col de la Schlucht et du Hohneck. Ces maisons offrent le gîte et le couvert aux excursionnistes de l'été. Elles sont souvent fermées en janvier. Jusqu'en 1914, personne ne s'aventure sur les crêtes gelées hormis quelques centaines de skieurs. Mais les hôtels ne sont qu'une solution provisoire car onéreuse. Chaque soir, les skieurs sans fortune doivent redescendre dans la vallée pour prendre le train de la ville. Ils ont tôt fait de conclure qu'il leur serait préférable de disposer d'un toit sur les sommets, un refuge, une hutte, où ils pourraient dormir et préparer un repas chaud. Les seules maisons qui peuplent les champs de neige sont les fermes. Ces quelques marcairies, condamnées à la solitude par le fermier fin septembre, seront leurs premiers chalets. Des accords sont signés avec les communes. Moyennant un loyer, les skieurs sont autorisés à y loger. [[Fichier:Tour_Champ_du_Feu.jpeg|vignette|Skieurs au Champ du Feu vers 1911, devant la tour édifiée par le Club Vosgien en 1898]]Le Champ du Feu est un des berceaux du ski européen, les premiers moniteurs de ski autrichiens ayant d’ailleurs été formés par des Strasbourgeois. Le premier club a été crée en 1896, il s’agit du Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg. Son président, l’Allemand Offerman, qui avait appris le ski en Thuringe dès 1888, est considéré comme le premier skieur du Bas-Rhin. La pratique des sports d’hiver au Champ du Feu restait le privilège d’hommes, rarement de femmes – on en dénombre quinze sur les trois-cent-trente adhérents du Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg en 1910 – issus de la bourgeoisie strasbourgeoise, qui avaient les moyens de venir en train jusqu’à Rothau. En 1898, une tour d’observation d’une hauteur de vingt-trois mètres est construite par le Club Vosgien. [[Fichier:Refuge des Vosges Trotters à la Serva.jpg|vignette|Le refuge des Vosges-Trotters de Strasbourg est construit en 1921 à la Serva]]Après la Première Guerre mondiale, le Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg s’installe au Champ du Feu, en acquérant en 1921 la ferme Morel vacante, qu’elle garde comme refuge jusqu’en 1963. En 1933, deux nouvelles sociétés s’installent au Champ du Feu avec un refuge : l’Aurora et les Skieurs de Strasbourg. Le poids du massif des Vosges et de l’Alsace dans la Fédération française de ski est alors important. En 1932, la Fédération des skieurs des Vosges compte six mille membres, ce qui en fait la première fédération régionale, avant les Alpes séparées il est vrai en plusieurs fédérations. En 1935-36, le restaurant Zimmermann voit le jour au Champ du Feu. Après la Seconde Guerre mondiale, d’autres installations s’imposent, un nombre toujours plus considérable de touristes et de skieurs étant déversés en masse par les autos et les cars venus par les nouvelles routes commencées avant guerre et depuis terminées, qui montent de Klingenthal, Saint-Nabor ou Grendelbruch par la Rotlach, de Natzwiller par le Struthof, ou de Waldersbach voire Villé par la Charbonnière, rendant ainsi le Champ du Feu accessible par tous les versants de la montagne. [[Fichier:L'auberge-refuge Hazemann.jpg|vignette|L'auberge-refuge Hazemann, lieu incontournable de l'histoire des sports d'hiver au Champ du Feu ]] En 1950, des parkings sont créés en face de la ferme Morel ainsi que de part et d’autre de la route pour permettre de garer les cars et voitures privées. Après une première installation sommaire, un fil neige avec une ficelle sans câble, qui fonctionne sur la Petite Serva jusqu’en 1961, la compagnie de transports strasbourgeoise Astra installe en 1954-55 le remonte-pente de la Grande Serva. Elle crée pour l’occasion, sans le savoir, un nouveau métier : celui de chauffeur perchiste. Le conducteur du bus convoie les skieurs jusqu’au Champ du Feu puis change de casquette pour manœuvrer le monte-pente. En 1963, deux remonte-pentes démontables sont installés sur le pré de la Petite Serva, alors qu’une installation de type Grande Serva était attendu depuis 1961 pour remplacer le « pionnier agonisant ». Ces deux installations sont des téléskis, l’un de trente perches et l’autre de quarante, pouvant ensemble remonter de quatre-cent-cinquante à six-cents skieurs par heure. Entre la Charbonnière et la Tour du Champ du Feu se trouve le point d’arrivée du remonte-pente du Hochfeld, établit en 1961 pour desservir la pente de la Chaume des Veaux, alors que pour cette dernière piste un téléski démontable, de type fil neige est à l’étude. Dès 1963, deux pistes, l’une à l’avant Serva, l’autre à la Chaume des Veaux, peuvent être recouvertes de neige artificielle en cas d’enneigement défavorable. Il s’agit là de la première implantation de canons à neige en Europe, qui a d’ailleurs suscité l’intérêt d’une délégation d’Autrichiens venue sur place pour découvrir cette technologie et s’en inspirer en vue des Jeux Olympiques d’hiver d’Innsbruck quelques mois plus tard. En 1965, l’illumination de nuit d’une piste de ski alpin est possible, et un téléski supplémentaire de cent-quarante perches pouvant remonter de mille à mille-deux-cents skieurs par heure est installé sur l’arrière Serva. De 1950 à 1965, routes, parkings, remonte-pentes et chalets ont profondément modifié l’aspect des chaumes du Champ du Feu, appelé à être, surtout en hiver, le haut-lieu du tourisme bas-rhinois, ce que symbolise en particulier le « Tour du Champ du Feu », épreuve de ski par laquelle les Vosges-Trotters de Strasbourg, première société implantée sur ses pentes, inaugurent chaque année dans le cadre de la Fédération Française de ski les activités hivernales pour les Vosges entières. '''Le regard d'un cinéaste amateur''' Dans son film, Hippolyte Laemmel présente tout d’abord les deux principaux protagonistes, à savoir le groupe de skieurs en devenir d'une part (minute 00:01), et le groupe de moniteurs d'autre part (minute 00:03), puis il restitue les principales étapes de l’apprentissage des débutants, à savoir le slalom (minutes 00:27 à 03:24), et l’arrêt (minutes 03:40 à 03:48), réalisées sous l’œil avisé des moniteurs. Ces derniers communiquent à l’aide de talkies-walkies (visibles aux minutes 00:31 et 06:28), le moniteur présent au départ annonçant à ceux campés à l’arrivée le moment où s’élance le skieur, afin que le chronomètre puisse être déclenché et les temps de descente calculés. Hippolyte Laemmel varie les points de vue en filmant les skieurs tantôt depuis le départ de la piste, en plongée, tantôt depuis l’arrivée, en contre-plongée. Il se permet également des zooms, permettant de suivre de manière nette la progression du skieur dévalant la piste. Les pistes de ski que l’on voit dans le film sont en pente douce, on peut s’en rendre compte aux minutes 03:20, quand Hippolyte Laemmel filme la descente des skieurs depuis l’arrivée, et 07:25, où la prise de vue est réalisée depuis le départ de la piste. Ce type de pente est adapté pour accueillir des touristes venus en famille, les enfants étant des skieurs débutant. Les skieurs en apprentissage, reconnaissables à leur dossard numéroté, sont composés de jeunes (minutes 00:01, 04:00) mais également d’adultes (minutes 07:22, 07:35). Ils sont approximativement cinquante si l’on se fie au numéro porté par chacun (on aperçoit le dossard 48 à 07:37). Comme la plupart des apprenti-skieurs, ceux-ci suivent des cours collectifs ; disposer d’un enseignant pour des cours particuliers étant un luxe. On remarque que les skieurs captés à l’écran par le cinéaste amateur ne sont pas rompus à la pratique du ski, en témoigne leur position peu assurée (minute 00:52) et les quelques chutes qui émaillent leur descente (minutes 01:13, 03:43 et 07:41). Hippolyte Laemmel nous fait apprécier le panorama et les aménagements qu’offre le Champ du Feu à travers des panoramiques (minutes 00:07 à 00:12, 04:20 à 04:27 et 04:48 à 04:58) qui retranscrivent le charme dégagé par une petite station de sport d’hiver des Vosges. La séquence allant de 05:18 à 05:25 prouve que la luge est un autre sport d’hiver pratiqué sur les pentes du Champ du Feu. Aux minutes 05:57 et 06:00, deux séquences d’une durée de trois secondes chacune dépeignent exactement la même vue, si ce n’est que dans la première, un enfant fait irruption dans le champ, gâchant ainsi la sensation de quiétude dégagée par les forêts vosgiennes. Hippolyte Laemmel a manifestement dû réenregistrer son plan mais pourquoi alors avoir garder la première séquence dans le montage final ? Quoi qu’il en soit, cela prouve que les mouvements de caméra effectuées par le cinéaste sont choisis et étudiés au préalable.
Bas:Champ du Feu (0083FI0002) Champ du Feu 0083FI0002_3 1968 1970 1,969 562 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet Laemmel, Hippolyte Louis 48.39441, 7.2691 Rinck Champ du feu Non-Non Body and Health Sport Winter sport 0083FI0002 0
Skichampdufeu.jpg
Point culminant du Bas-Rhin à 1 099 mètres d'altitude et unique station de ski alpin du département, le Champ du Feu est situé à soixante-trois kilomètres de Strasbourg. Propice à la pratique du ski alpin, du ski de fond et des longues balades en raquettes à neige, le domaine skiable du Champ du Feu s'étend sur environ cinquante hectares et trois secteurs : Le Vieux-Prés, la Serva et les Myrtilles. En 1968, quatre remontées mécaniques desservent huit pistes de ski, se répartissant en trois vertes, deux bleues et trois rouges, et dont une partie est équipée de canons à neige. Le réalisateur du film est Hippolyte Laemmel (1910-1987), ancien instituteur de Niederbronn-les-Bains originaire de Berstheim, qui fut navigateur de pilote pendant la Seconde Guerre mondiale pour des missions d'observation aérienne. C'était un amoureux de la nature et en particulier des Vosges, en témoigne ses autres films conservés portant sur le Club Vosgien ou la Volerie des Aigles. Le cinéaste filme ici une compétition entre skieurs en apprentissage. '''Le développement du ski au Champ du Feu''' [[Fichier:Sport d'hiver au Champ du Feu.jpg|vignette|L’activité sportive s’organise autour de la ferme Morel et du restaurant Hazemann]] Le ski, venant des pays scandinaves, s’est répandu vers le reste de l’Europe via l’Allemagne et a atteint le Champ du Feu dès les années 1880, époque à laquelle l’Alsace faisait partie du Deuxième Reich. Le Champ du Feu est le terrain de ski des Strasbourgeois qui venaient le dimanche en train jusque dans la vallée de la Bruche avant de gagner les hauteurs à pied et de refaire le chemin inverse le soir. C’est pour pouvoir rester sur place plusieurs jours que les premiers clubs ont aménagé ou construit des chalets au Champ du Feu. En effet, les stations de sports d'hivers n'existant pas, les adeptes du ski trouvent peu ou prou un moyen de se loger sur les ballons en plein hiver. Les Hautes Vosges ne comptent que quelques établissements hôteliers : l'hôtel du Grand Ballon, l'hôtel Freppel au lac Blanc, l'hôtel Hazemann au Champ du Feu, l'hôtel Welleda au Donon, en plus des auberges du col de la Schlucht et du Hohneck. Ces maisons offrent le gîte et le couvert aux excursionnistes de l'été. Elles sont souvent fermées en janvier. Jusqu'en 1914, personne ne s'aventure sur les crêtes gelées hormis quelques centaines de skieurs. Mais les hôtels ne sont qu'une solution provisoire car onéreuse. Chaque soir, les skieurs sans fortune doivent redescendre dans la vallée pour prendre le train de la ville. Ils ont tôt fait de conclure qu'il leur serait préférable de disposer d'un toit sur les sommets, un refuge, une hutte, où ils pourraient dormir et préparer un repas chaud. Les seules maisons qui peuplent les champs de neige sont les fermes. Ces quelques marcairies, condamnées à la solitude par le fermier fin septembre, seront leurs premiers chalets. Des accords sont signés avec les communes. Moyennant un loyer, les skieurs sont autorisés à y loger. [[Fichier:Tour_Champ_du_Feu.jpeg|vignette|Skieurs au Champ du Feu vers 1911, devant la tour édifiée par le Club Vosgien en 1898]]Le Champ du Feu est un des berceaux du ski européen, les premiers moniteurs de ski autrichiens ayant d’ailleurs été formés par des Strasbourgeois. Le premier club a été crée en 1896, il s’agit du Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg. Son président, l’Allemand Offerman, qui avait appris le ski en Thuringe dès 1888, est considéré comme le premier skieur du Bas-Rhin. La pratique des sports d’hiver au Champ du Feu restait le privilège d’hommes, rarement de femmes – on en dénombre quinze sur les trois-cent-trente adhérents du Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg en 1910 – issus de la bourgeoisie strasbourgeoise, qui avaient les moyens de venir en train jusqu’à Rothau. En 1898, une tour d’observation d’une hauteur de vingt-trois mètres est construite par le Club Vosgien. [[Fichier:Refuge des Vosges Trotters à la Serva.jpg|vignette|Le refuge des Vosges-Trotters de Strasbourg est construit en 1921 à la Serva]]Après la Première Guerre mondiale, le Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg s’installe au Champ du Feu, en acquérant en 1921 la ferme Morel vacante, qu’elle garde comme refuge jusqu’en 1963. En 1933, deux nouvelles sociétés s’installent au Champ du Feu avec un refuge : l’Aurora et les Skieurs de Strasbourg. Le poids du massif des Vosges et de l’Alsace dans la Fédération française de ski est alors important. En 1932, la Fédération des skieurs des Vosges compte six mille membres, ce qui en fait la première fédération régionale, avant les Alpes séparées il est vrai en plusieurs fédérations. En 1935-36, le restaurant Zimmermann voit le jour au Champ du Feu. Après la Seconde Guerre mondiale, d’autres installations s’imposent, un nombre toujours plus considérable de touristes et de skieurs étant déversés en masse par les autos et les cars venus par les nouvelles routes commencées avant guerre et depuis terminées, qui montent de Klingenthal, Saint-Nabor ou Grendelbruch par la Rotlach, de Natzwiller par le Struthof, ou de Waldersbach voire Villé par la Charbonnière, rendant ainsi le Champ du Feu accessible par tous les versants de la montagne. [[Fichier:L'auberge-refuge Hazemann.jpg|vignette|L'auberge-refuge Hazemann, lieu incontournable de l'histoire des sports d'hiver au Champ du Feu ]] En 1950, des parkings sont créés en face de la ferme Morel ainsi que de part et d’autre de la route pour permettre de garer les cars et voitures privées. Après une première installation sommaire, un fil neige avec une ficelle sans câble, qui fonctionne sur la Petite Serva jusqu’en 1961, la compagnie de transports strasbourgeoise Astra installe en 1954-55 le remonte-pente de la Grande Serva. Elle crée pour l’occasion, sans le savoir, un nouveau métier : celui de chauffeur perchiste. Le conducteur du bus convoie les skieurs jusqu’au Champ du Feu puis change de casquette pour manœuvrer le monte-pente. En 1963, deux remonte-pentes démontables sont installés sur le pré de la Petite Serva, alors qu’une installation de type Grande Serva était attendu depuis 1961 pour remplacer le « pionnier agonisant ». Ces deux installations sont des téléskis, l’un de trente perches et l’autre de quarante, pouvant ensemble remonter de quatre-cent-cinquante à six-cents skieurs par heure. Entre la Charbonnière et la Tour du Champ du Feu se trouve le point d’arrivée du remonte-pente du Hochfeld, établit en 1961 pour desservir la pente de la Chaume des Veaux, alors que pour cette dernière piste un téléski démontable, de type fil neige est à l’étude. Dès 1963, deux pistes, l’une à l’avant Serva, l’autre à la Chaume des Veaux, peuvent être recouvertes de neige artificielle en cas d’enneigement défavorable. Il s’agit là de la première implantation de canons à neige en Europe, qui a d’ailleurs suscité l’intérêt d’une délégation d’Autrichiens venue sur place pour découvrir cette technologie et s’en inspirer en vue des Jeux Olympiques d’hiver d’Innsbruck quelques mois plus tard. En 1965, l’illumination de nuit d’une piste de ski alpin est possible, et un téléski supplémentaire de cent-quarante perches pouvant remonter de mille à mille-deux-cents skieurs par heure est installé sur l’arrière Serva. De 1950 à 1965, routes, parkings, remonte-pentes et chalets ont profondément modifié l’aspect des chaumes du Champ du Feu, appelé à être, surtout en hiver, le haut-lieu du tourisme bas-rhinois, ce que symbolise en particulier le « Tour du Champ du Feu », épreuve de ski par laquelle les Vosges-Trotters de Strasbourg, première société implantée sur ses pentes, inaugurent chaque année dans le cadre de la Fédération Française de ski les activités hivernales pour les Vosges entières. '''Le regard d'un cinéaste amateur''' Dans son film, Hippolyte Laemmel présente tout d’abord les deux principaux protagonistes, à savoir le groupe de skieurs en devenir d'une part (minute 00:01), et le groupe de moniteurs d'autre part (minute 00:03), puis il restitue les principales étapes de l’apprentissage des débutants, à savoir le slalom (minutes 00:27 à 03:24), et l’arrêt (minutes 03:40 à 03:48), réalisées sous l’œil avisé des moniteurs. Ces derniers communiquent à l’aide de talkies-walkies (visibles aux minutes 00:31 et 06:28), le moniteur présent au départ annonçant à ceux campés à l’arrivée le moment où s’élance le skieur, afin que le chronomètre puisse être déclenché et les temps de descente calculés. Hippolyte Laemmel varie les points de vue en filmant les skieurs tantôt depuis le départ de la piste, en plongée, tantôt depuis l’arrivée, en contre-plongée. Il se permet également des zooms, permettant de suivre de manière nette la progression du skieur dévalant la piste. Les pistes de ski que l’on voit dans le film sont en pente douce, on peut s’en rendre compte aux minutes 03:20, quand Hippolyte Laemmel filme la descente des skieurs depuis l’arrivée, et 07:25, où la prise de vue est réalisée depuis le départ de la piste. Ce type de pente est adapté pour accueillir des touristes venus en famille, les enfants étant des skieurs débutant. Les skieurs en apprentissage, reconnaissables à leur dossard numéroté, sont composés de jeunes (minutes 00:01, 04:00) mais également d’adultes (minutes 07:22, 07:35). Ils sont approximativement cinquante si l’on se fie au numéro porté par chacun (on aperçoit le dossard 48 à 07:37). Comme la plupart des apprenti-skieurs, ceux-ci suivent des cours collectifs ; disposer d’un enseignant pour des cours particuliers étant un luxe. On remarque que les skieurs captés à l’écran par le cinéaste amateur ne sont pas rompus à la pratique du ski, en témoigne leur position peu assurée (minute 00:52) et les quelques chutes qui émaillent leur descente (minutes 01:13, 03:43 et 07:41). Hippolyte Laemmel nous fait apprécier le panorama et les aménagements qu’offre le Champ du Feu à travers des panoramiques (minutes 00:07 à 00:12, 04:20 à 04:27 et 04:48 à 04:58) qui retranscrivent le charme dégagé par une petite station de sport d’hiver des Vosges. La séquence allant de 05:18 à 05:25 prouve que la luge est un autre sport d’hiver pratiqué sur les pentes du Champ du Feu. Aux minutes 05:57 et 06:00, deux séquences d’une durée de trois secondes chacune dépeignent exactement la même vue, si ce n’est que dans la première, un enfant fait irruption dans le champ, gâchant ainsi la sensation de quiétude dégagée par les forêts vosgiennes. Hippolyte Laemmel a manifestement dû réenregistrer son plan mais pourquoi alors avoir garder la première séquence dans le montage final ? Quoi qu’il en soit, cela prouve que les mouvements de caméra effectuées par le cinéaste sont choisis et étudiés au préalable.
Bas:Champ du Feu (0083FI0002) Champ du Feu 0083FI0002_3 1968 1970 1,969 562 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet Laemmel, Hippolyte Louis 48.39441, 7.2691 Rinck Champ du feu Non-Non Body and Health Sport Winter sport 0083FI0002 0
Skichampdufeu.jpg
Point culminant du Bas-Rhin à 1 099 mètres d'altitude et unique station de ski alpin du département, le Champ du Feu est situé à soixante-trois kilomètres de Strasbourg. Propice à la pratique du ski alpin, du ski de fond et des longues balades en raquettes à neige, le domaine skiable du Champ du Feu s'étend sur environ cinquante hectares et trois secteurs : Le Vieux-Prés, la Serva et les Myrtilles. En 1968, quatre remontées mécaniques desservent huit pistes de ski, se répartissant en trois vertes, deux bleues et trois rouges, et dont une partie est équipée de canons à neige. Le réalisateur du film est Hippolyte Laemmel (1910-1987), ancien instituteur de Niederbronn-les-Bains originaire de Berstheim, qui fut navigateur de pilote pendant la Seconde Guerre mondiale pour des missions d'observation aérienne. C'était un amoureux de la nature et en particulier des Vosges, en témoigne ses autres films conservés portant sur le Club Vosgien ou la Volerie des Aigles. Le cinéaste filme ici une compétition entre skieurs en apprentissage. '''Le développement du ski au Champ du Feu''' [[Fichier:Sport d'hiver au Champ du Feu.jpg|vignette|L’activité sportive s’organise autour de la ferme Morel et du restaurant Hazemann]] Le ski, venant des pays scandinaves, s’est répandu vers le reste de l’Europe via l’Allemagne et a atteint le Champ du Feu dès les années 1880, époque à laquelle l’Alsace faisait partie du Deuxième Reich. Le Champ du Feu est le terrain de ski des Strasbourgeois qui venaient le dimanche en train jusque dans la vallée de la Bruche avant de gagner les hauteurs à pied et de refaire le chemin inverse le soir. C’est pour pouvoir rester sur place plusieurs jours que les premiers clubs ont aménagé ou construit des chalets au Champ du Feu. En effet, les stations de sports d'hivers n'existant pas, les adeptes du ski trouvent peu ou prou un moyen de se loger sur les ballons en plein hiver. Les Hautes Vosges ne comptent que quelques établissements hôteliers : l'hôtel du Grand Ballon, l'hôtel Freppel au lac Blanc, l'hôtel Hazemann au Champ du Feu, l'hôtel Welleda au Donon, en plus des auberges du col de la Schlucht et du Hohneck. Ces maisons offrent le gîte et le couvert aux excursionnistes de l'été. Elles sont souvent fermées en janvier. Jusqu'en 1914, personne ne s'aventure sur les crêtes gelées hormis quelques centaines de skieurs. Mais les hôtels ne sont qu'une solution provisoire car onéreuse. Chaque soir, les skieurs sans fortune doivent redescendre dans la vallée pour prendre le train de la ville. Ils ont tôt fait de conclure qu'il leur serait préférable de disposer d'un toit sur les sommets, un refuge, une hutte, où ils pourraient dormir et préparer un repas chaud. Les seules maisons qui peuplent les champs de neige sont les fermes. Ces quelques marcairies, condamnées à la solitude par le fermier fin septembre, seront leurs premiers chalets. Des accords sont signés avec les communes. Moyennant un loyer, les skieurs sont autorisés à y loger. [[Fichier:Tour_Champ_du_Feu.jpeg|vignette|Skieurs au Champ du Feu vers 1911, devant la tour édifiée par le Club Vosgien en 1898]]Le Champ du Feu est un des berceaux du ski européen, les premiers moniteurs de ski autrichiens ayant d’ailleurs été formés par des Strasbourgeois. Le premier club a été crée en 1896, il s’agit du Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg. Son président, l’Allemand Offerman, qui avait appris le ski en Thuringe dès 1888, est considéré comme le premier skieur du Bas-Rhin. La pratique des sports d’hiver au Champ du Feu restait le privilège d’hommes, rarement de femmes – on en dénombre quinze sur les trois-cent-trente adhérents du Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg en 1910 – issus de la bourgeoisie strasbourgeoise, qui avaient les moyens de venir en train jusqu’à Rothau. En 1898, une tour d’observation d’une hauteur de vingt-trois mètres est construite par le Club Vosgien. [[Fichier:Refuge des Vosges Trotters à la Serva.jpg|vignette|Le refuge des Vosges-Trotters de Strasbourg est construit en 1921 à la Serva]]Après la Première Guerre mondiale, le Ski Club Vosgien 1896 de Strasbourg s’installe au Champ du Feu, en acquérant en 1921 la ferme Morel vacante, qu’elle garde comme refuge jusqu’en 1963. En 1933, deux nouvelles sociétés s’installent au Champ du Feu avec un refuge : l’Aurora et les Skieurs de Strasbourg. Le poids du massif des Vosges et de l’Alsace dans la Fédération française de ski est alors important. En 1932, la Fédération des skieurs des Vosges compte six mille membres, ce qui en fait la première fédération régionale, avant les Alpes séparées il est vrai en plusieurs fédérations. En 1935-36, le restaurant Zimmermann voit le jour au Champ du Feu. Après la Seconde Guerre mondiale, d’autres installations s’imposent, un nombre toujours plus considérable de touristes et de skieurs étant déversés en masse par les autos et les cars venus par les nouvelles routes commencées avant guerre et depuis terminées, qui montent de Klingenthal, Saint-Nabor ou Grendelbruch par la Rotlach, de Natzwiller par le Struthof, ou de Waldersbach voire Villé par la Charbonnière, rendant ainsi le Champ du Feu accessible par tous les versants de la montagne. [[Fichier:L'auberge-refuge Hazemann.jpg|vignette|L'auberge-refuge Hazemann, lieu incontournable de l'histoire des sports d'hiver au Champ du Feu ]] En 1950, des parkings sont créés en face de la ferme Morel ainsi que de part et d’autre de la route pour permettre de garer les cars et voitures privées. Après une première installation sommaire, un fil neige avec une ficelle sans câble, qui fonctionne sur la Petite Serva jusqu’en 1961, la compagnie de transports strasbourgeoise Astra installe en 1954-55 le remonte-pente de la Grande Serva. Elle crée pour l’occasion, sans le savoir, un nouveau métier : celui de chauffeur perchiste. Le conducteur du bus convoie les skieurs jusqu’au Champ du Feu puis change de casquette pour manœuvrer le monte-pente. En 1963, deux remonte-pentes démontables sont installés sur le pré de la Petite Serva, alors qu’une installation de type Grande Serva était attendu depuis 1961 pour remplacer le « pionnier agonisant ». Ces deux installations sont des téléskis, l’un de trente perches et l’autre de quarante, pouvant ensemble remonter de quatre-cent-cinquante à six-cents skieurs par heure. Entre la Charbonnière et la Tour du Champ du Feu se trouve le point d’arrivée du remonte-pente du Hochfeld, établit en 1961 pour desservir la pente de la Chaume des Veaux, alors que pour cette dernière piste un téléski démontable, de type fil neige est à l’étude. Dès 1963, deux pistes, l’une à l’avant Serva, l’autre à la Chaume des Veaux, peuvent être recouvertes de neige artificielle en cas d’enneigement défavorable. Il s’agit là de la première implantation de canons à neige en Europe, qui a d’ailleurs suscité l’intérêt d’une délégation d’Autrichiens venue sur place pour découvrir cette technologie et s’en inspirer en vue des Jeux Olympiques d’hiver d’Innsbruck quelques mois plus tard. En 1965, l’illumination de nuit d’une piste de ski alpin est possible, et un téléski supplémentaire de cent-quarante perches pouvant remonter de mille à mille-deux-cents skieurs par heure est installé sur l’arrière Serva. De 1950 à 1965, routes, parkings, remonte-pentes et chalets ont profondément modifié l’aspect des chaumes du Champ du Feu, appelé à être, surtout en hiver, le haut-lieu du tourisme bas-rhinois, ce que symbolise en particulier le « Tour du Champ du Feu », épreuve de ski par laquelle les Vosges-Trotters de Strasbourg, première société implantée sur ses pentes, inaugurent chaque année dans le cadre de la Fédération Française de ski les activités hivernales pour les Vosges entières. '''Le regard d'un cinéaste amateur''' Dans son film, Hippolyte Laemmel présente tout d’abord les deux principaux protagonistes, à savoir le groupe de skieurs en devenir d'une part (minute 00:01), et le groupe de moniteurs d'autre part (minute 00:03), puis il restitue les principales étapes de l’apprentissage des débutants, à savoir le slalom (minutes 00:27 à 03:24), et l’arrêt (minutes 03:40 à 03:48), réalisées sous l’œil avisé des moniteurs. Ces derniers communiquent à l’aide de talkies-walkies (visibles aux minutes 00:31 et 06:28), le moniteur présent au départ annonçant à ceux campés à l’arrivée le moment où s’élance le skieur, afin que le chronomètre puisse être déclenché et les temps de descente calculés. Hippolyte Laemmel varie les points de vue en filmant les skieurs tantôt depuis le départ de la piste, en plongée, tantôt depuis l’arrivée, en contre-plongée. Il se permet également des zooms, permettant de suivre de manière nette la progression du skieur dévalant la piste. Les pistes de ski que l’on voit dans le film sont en pente douce, on peut s’en rendre compte aux minutes 03:20, quand Hippolyte Laemmel filme la descente des skieurs depuis l’arrivée, et 07:25, où la prise de vue est réalisée depuis le départ de la piste. Ce type de pente est adapté pour accueillir des touristes venus en famille, les enfants étant des skieurs débutant. Les skieurs en apprentissage, reconnaissables à leur dossard numéroté, sont composés de jeunes (minutes 00:01, 04:00) mais également d’adultes (minutes 07:22, 07:35). Ils sont approximativement cinquante si l’on se fie au numéro porté par chacun (on aperçoit le dossard 48 à 07:37). Comme la plupart des apprenti-skieurs, ceux-ci suivent des cours collectifs ; disposer d’un enseignant pour des cours particuliers étant un luxe. On remarque que les skieurs captés à l’écran par le cinéaste amateur ne sont pas rompus à la pratique du ski, en témoigne leur position peu assurée (minute 00:52) et les quelques chutes qui émaillent leur descente (minutes 01:13, 03:43 et 07:41). Hippolyte Laemmel nous fait apprécier le panorama et les aménagements qu’offre le Champ du Feu à travers des panoramiques (minutes 00:07 à 00:12, 04:20 à 04:27 et 04:48 à 04:58) qui retranscrivent le charme dégagé par une petite station de sport d’hiver des Vosges. La séquence allant de 05:18 à 05:25 prouve que la luge est un autre sport d’hiver pratiqué sur les pentes du Champ du Feu. Aux minutes 05:57 et 06:00, deux séquences d’une durée de trois secondes chacune dépeignent exactement la même vue, si ce n’est que dans la première, un enfant fait irruption dans le champ, gâchant ainsi la sensation de quiétude dégagée par les forêts vosgiennes. Hippolyte Laemmel a manifestement dû réenregistrer son plan mais pourquoi alors avoir garder la première séquence dans le montage final ? Quoi qu’il en soit, cela prouve que les mouvements de caméra effectuées par le cinéaste sont choisis et étudiés au préalable.
Bas:Championnats fédéraux de gymnastique (0021FN0003) Championnats fédéraux de gymnastique 0021FN0003_4 juillet 1952 juillet 1952 1,952 267 Film amateur 9,5 mm NB_et_couleur Muet Breesé, Emile MIRA 48.58189, 7.75103 Breesé Strasbourg Non-Non MIRA Body and Health Sport Gymnastic 0021FN0003 0
Gymnastique.png
Emile Breesé, souvent coutumier du fait, filme les défilés et démonstrations sportives d'un championnat fédéral de gymnastique ayant eu lieu à Strasbourg en 1952.
Bas:Chant de Noël (0090FH0003) Chant de Noël 0090FH0003_1 1925 1938 1,932 116 Film amateur 8 mm Muet MIRA 48.58189, 7.75103 Arnold Strasbourg Oui-Non MIRA Traditions Christmas 0003FH0004 0
Chant_Noël.jpg
Cette séquence montre le réveillon de Noël d’une famille Strasbourgeoise. Une petite fille chante devant l’arbre de Noël face aux regards attentifs de ses proches. La soirée se déroule dans la bonne humeur avec un repas copieux qui laisse rapidement place à la danse et aux festivités. Superposition d’images de mauvaises qualités. Plan sur une petite fille qui chante devant un arbre de Noël. Gros plan sur un morceau du visage de cet enfant. Mouvement panoramique qui part de cette même petite fille et qui se décale sur l’ensemble de sa famille. Plan très sombre montrant la fillette entrain de toucher des paquets disposés non loin du sapin de Noël. La famille déguste le repas du réveillon. Plan rapproché sur un couple qui danse. Une femme avec des lunettes de soleil boit à la bouteille puis la donne à son mari. Nouveau plan sur le premier couple qui continue de danser. Un homme danse avec sa femme et boit après une bouteille de champagne. Ce film amateur de format 8mm a été réalisé entre 1925 et 1938, pendant l’entre-deux-guerres. Le réalisateur demeure inconnu. Toutefois, il nous transmet de nombreux moments de cette soirée de Noël avec une insistance toute particulière sur les traditions régionales et sur l’ambiance au sein de sa famille. '''Les traditionnels chants de Noël''' [[Fichier:Chant de Noël.jpg|vignette|Illustration du chant de Noël : "Mon beau sapin". © Le site de la famille Gras]] Les chants de Noël sont une véritable pratique régionale avec de nombreux cantiques qui se sont développés depuis le Moyen Âge'"`UNIQ--ref-0000005C-QINU`"'. Les familles avaient pour habitude de se réunir autour du sapin et de chanter tous ensemble de petites chansons le soir du réveillon de Noël'"`UNIQ--ref-0000005D-QINU`"'. Cette pratique s’est maintenue à travers les siècles et elle est toujours présente en Alsace au XXe siècle comme nous le monde ce film des années 1930. Le réalisateur réalise plusieurs plans consécutifs sur une petite fille entrain de chanter devant l’arbre de Noël. Toute la famille est présente dans le salon pour profiter de ce spectacle. Si les adultes rient en l’observant, la petite est quand à elle très concentrée sur les paroles qu’elle a surement travaillé pendant longtemps. Dans cette séquence, les adultes ne participent pas à la chanson mais les familles avaient pour habitude d’entonner ces petits airs de Noël. Ils possèdent souvent un aspect plutôt mélancolique dans la culture germanique alors qu’ils sont plus joyeux et dansant au sein de la culture française. Le répertoire des chants de Noël est très important et bon nombre d’entre eux sont nés en Alsace. Le plus ancien est réalisé par le moine Otfried de Wissembourg et date du IXe siècle'"`UNIQ--ref-0000005E-QINU`"'. Certains datent de l’époque moderne comme les nombreux cantiques réalisés par Heinrich von Laufenberg, prêtre des Johannites de Strasbourg. Il est notamment à l’origine d’un chant qui évoque l’enfant Jésus et la crèche de Noël'"`UNIQ--ref-0000005F-QINU`"'. D’autres se développent ensuite avec par exemple ''Es kommt ein Schiff geladen'' (1608), ''O Jesulein Zart'' (1677) ou ''Schlaf wohl du Hmmelsknabe'' (1890). Puis en 1885 apparaît le premier recueil de cantiques et de chansons régionales sous l’initiative de Jean Baptiste Weckerlin. On y trouve notamment le fameux chant de Noël de 1697 : « Il nous est né un petit enfant'"`UNIQ--ref-00000060-QINU`"' » . '''Le sapin de Noël comme élément central''' [[Fichier:Arbre de Noël.jpg|vignette|Une famille observant un arbre de Noël magnifiquement décoré. © La France pittoresque ]] Le sapin est depuis longtemps un élément incontournable durant la période de Noël. Cette tradition aurait pour origine directe la vénération des païens pour les arbres au moment du solstice d’hiver. De ce fait, il a pendant longtemps suscité l’indignation de l’Église catholique qui le perçoit comme une marque de paganisme et de protestantisme du fait que cette coutume provient des pays scandinaves et germaniques'"`UNIQ--ref-00000061-QINU`"'. À partir du XIIIe siècle, les droits coutumiers donnent des indications sur l’usage de couper des branches de sapin vert pour les ramener chez soi le soir de Noël'"`UNIQ--ref-00000062-QINU`"'. Mais c’est véritablement à partir du XVIe siècle que la tradition d’aller couper un arbre de Noël apparaît en Alsace avec une première mention qui en est faite pour la ville de Sélestat en 1521'"`UNIQ--ref-00000063-QINU`"'. Au départ, il se trouve dans les poêles des corporations où les gens venaient fêter Noël'"`UNIQ--ref-00000064-QINU`"' et à l’intérieur des églises où il symbolise l’arbre de vie ainsi que l’arbre de la croix'"`UNIQ--ref-00000065-QINU`"'. Puis, c’est au XVIIIe siècle qu’il intègre progressivement les foyers et transforme Noël en fête de la famille et de l’enfant'"`UNIQ--ref-00000066-QINU`"'. En Alsace, c’est au cours du XIXe siècle que la tradition de l’arbre de Noël se répand vraiment en lien avec la « germanisation » systémique de l’Alsace'"`UNIQ--ref-00000067-QINU`"'. Or, il faut distinguer les régions catholiques et protestantes où l’installation d’un arbre de Noël n’est pas uniforme. En effet, dans les villes protestantes, cette tradition semble s’enraciner beaucoup plus rapidement'"`UNIQ--ref-00000068-QINU`"'. Toutefois, plusieurs documents insistent sur le fait que la coutume de l’arbre de Noël ne dépend pas de la religion mais des aires linguistiques. Par exemple, Georges L’Hôte établit une distinction entre les villes et villages où la langue maternelle parlée est un dialecte allemand et où le sapin y est présent, de ceux où la langue principale est le français, où il n’est implanté qu’après la Seconde Guerre mondiale'"`UNIQ--ref-00000069-QINU`"'. Pour le reste de la France, ce n’est qu’après la guerre de 1870-1871 qu’il se diffuse avec l’émigration de nombreux alsaciens'"`UNIQ--ref-0000006A-QINU`"' et il est même dit que « Là où se trouve une famille alsacienne, là est un arbre de Noël'"`UNIQ--ref-0000006B-QINU`"' ». Quoi qu’il en soit, dans ce film des années 1930, le sapin de Noël est bel et bien présent au sein de cette famille et les chants ainsi que les cadeaux ne manquent pas à proximité de cet arbre majestueux. Au XVIIe et XVIIIe siècles, le sapin est décoré avec des pommes, des roses en papier, des fils d’or, des sucreries, des bougies et même des jouets'"`UNIQ--ref-0000006C-QINU`"'. Ensuite, c’est au cours du XIXe siècle que les premières boules de verre soufflées sont fabriquées dans des petits ateliers de verriers disséminés dans les montagnes boisées de toute l’Europe. Pour l’Alsace, ce sont ceux de Meisenthal, entre le Bas-Rhin et la Moselle, qui sont à l’origine de leur fabrication. L’arbre de Noël est de plus en plus décoré avec l’apparition au siècle dernier de guirlandes scintillantes et électriques ainsi que de nouvelles décorations en bois ouvragés et des sujets en pâte à sel'"`UNIQ--ref-0000006D-QINU`"'. C’est d’ailleurs ce qui est montré dans ce film au moment où la fillette est entrain de chanter son air de Noël. Derrière elle se trouve un sapin magnifiquement décoré de boules de diverses couleurs, probablement en verre et issues de Meisenthal. Il est couvert de guirlandes brillantes et de grosses lampes électriques qui illuminent tout le salon. '''Une fête de famille synonyme de traditions alimentaires, d'amusement et d'amour''' Ce film nous plonge au cœur d’une fête familiale et des coutumes alimentaires qu’elle implique. Un gros plan est fait sur la table à manger où la famille est réunie. L’image est assez sombre mais nous constatons que cette famille est en train de diner dans une ambiance conviviale. Sur la table se trouve des cuisses de poulets ou bien de dinde avec des petits accompagnements. Toutefois, cette séquence ne montre rien sur les friandises de Noël qui font parties des traditions régionales depuis plusieurs siècles. Mais il est fort probable que le repas ait été suivit d’une dégustation de Bredele (aussi connu sous le nom de Bredala dans le Haut-Rhin), de pains d’épices aux formes diverses, tantôt religieuses comme Adam et Eve sous l’arbre du paradis, tantôt profanes avec des représentations de fileuses et leurs rouets'"`UNIQ--ref-0000006E-QINU`"'. Il aurait pu aussi s’agir de ''Springerle'' à base d’anis ou de ''Spéculatius'' qui s’imposent comme gâteaux de Noël traditionnels depuis le XVIIIe siècle et pouvant avoir des formes variés'"`UNIQ--ref-0000006F-QINU`"'. À la fin de la séquence, l’heure est à la fête et plusieurs couples s’adonnent à la danse. Ils semblent très amoureux et profitent de ce moment pour se le montrer. Ils s’amusent, plaisantent et boivent même à la bouteille. Il s’agit probablement de crémant ou de champagne mais il arrivait aussi de boire du schnaps lors de la dégustation des ''Bredele'' car il permet de fortifier l’âme et de réchauffer le corps et le cœur des gens'"`UNIQ--ref-00000070-QINU`"'. '''Le rituel des cadeaux''' [[Fichier:Jouets de Noël.jpg|vignette|La découverte des cadeaux de Noël (année 1940). © La Dépêche ]] La coutume de s’offrir des cadeaux est implantée en Alsace depuis le XVe siècle au moins. Jusqu’à la Réforme protestante, ils sont apportés aux enfants le jour de la Saint-Nicolas'"`UNIQ--ref-00000071-QINU`"' avant d’être progressivement remis le soir du réveillon de Noël. Depuis le Moyen Âge et l’époque moderne, les cadeaux consistent surtout en remèdes à base de miel, en fruits secs ou bien en pain d’épice. Au XVIe siècle ils se développent encore avec l’apparition de nouvelles friandises mais les enfants se voient aussi offrir des jouets et de l’argent. Les fillettes peuvent recevoir une poupée et les garçons des petits jouets sculptés ou bien des boîtes de coloriages. Toutefois, les cadeaux varient selon le niveau social des familles et beaucoup sont des éléments indispensables dans la vie de tous les jours comme les habits et les chaussures'"`UNIQ--ref-00000072-QINU`"'. Les familles les plus pauvres ne peuvent pas acheter énormément de cadeaux mais beaucoup de paysans fabriquent eux-mêmes des objets utilitaires ou des jouets pour leurs enfants. Ils peuvent avoir une valeur pédagogique comme l’étaient les ''Stackalaküah'', des bâtonnets en formes de veaux, de vaches et de taureau. De ce fait, ils peuvent apprendre à gérer une ferme, ainsi qu’étudier la vie économique à laquelle ils feront face un jour'"`UNIQ--ref-00000073-QINU`"'. Mais une véritable évolution intervient entre le XIXe et le XXe siècle avec l’avènement de la société de consommation. De ce fait, les populations achètent toujours plus de jouets lors des fêtes de Noël et cela se vérifie aussi en Alsace. Mais cela s’explique aussi grâce aux révolutions industrielles qui ont permises une importante modernisation des jouets pour enfants. Dans un plan de notre séquence, la fillette du début est ensuite visible devant le sapin de Noël où elle semble se trouver à côté de paquets emballés. Malheureusement, la qualité de ce passage ne permet pas de discerner beaucoup de choses et nous n’avons aucune image de l’ouverture des cadeaux. Mais nous pouvons supposer par l’intermédiaire de nombreuses sources que cette petite fille a reçu une poupée qui est le jouet par excellence depuis plusieurs siècles. De plus, celle-ci a connu un important développement avec la création du bébé articulé et avec des bébés de plus en plus réalistes'"`UNIQ--ref-00000074-QINU`"'. Quant aux garçons, ils reçoivent à cette période des jouets comme des petites voitures ou bien des trains qui peuvent parfois être électriques. Ils peuvent provenir de plusieurs sociétés comme par exemple celle de Franck Hornby qui dépose en 1908 la marque Meccano, rapidement suivit par d’autres marques telles que le Constructor en 1921 et Trix en 1933'"`UNIQ--ref-00000075-QINU`"'.
Bas:Chasse (0200FH0007) Chasse 0200FH0007_1 1963 1966 1,965 150 Film amateur 8 mm Couleur Muet Mockers, Alphonse MIRA 48.58189, 7.75103 Mockers Non-Non MIRA Hunting and Fishing 0200FH0007 0
Chasse_mockers.jpg
Bas:Château du Windstein (0020FH0011) Château du Windstein 0020FH0011_1 1951 1951 1,951 0 8 mm Noir_et_blanc Muet MIRA 48.58189, 7.75103 Willer Non-Non MIRA Heritage and tourism sites 0003FH0004 0
Bas:Chemin de croix Via Dolorosa Jérusalem (0151FI0020) Chemin de croix Via Dolorosa Jérusalem 0151FI0020_1 1984 1984 1,984 0 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet Grappe Christian MIRA 48.58189, 7.75103 Grappe Yéghiché II Derderian Diodore Ier Chenouda III Israel Jérusalem Vieille Ville Via Dolorosa église du Saint-Sépulcre Oui-Non MIRA Traditions Religious feasts and events Easter 0151FI0020 491
Viadolorosa.jpg
Festivités de la Pâques orthodoxe à Jérusalem filmées par Christian Grappe en 1984. La première séquence du film se focalise sur le dimanche des Rameaux. Elle s’ouvre sur un gros plan sur le Saint-Sépulcre. Sur les plans suivants, la première procession des rameaux. Le patriarche de l’Église copte orthodoxe Chenouda III est entouré de prêtes et de fidèles (00:06). Ensuite, plans successifs sur des fidèles devant le Saint-Sépulcre tenant de grands rameaux. Plan sur le patriarche arménien de Jérusalem, Yéghiché II Derderian, posant avec deux petites filles (00:50). La deuxième séquence se concentre sur le chemin de croix ''Via Dolorosa'', le Vendredi saint. Sur le premier plan, des fidèles attendant le début de la procession. L’un d’entre eux tient une grande croix en bois. Début de la procession. Les fidèles avancent en portant la croix. Des religieuses récitent des prières. Gros plan sur un couple portant des t-shirts identiques avec le logo d’une agence matrimoniale chrétienne des États-Unis (01:34). Un fidèle touche « l’empreinte de la main de Jésus » (01:39). Arrivée de la procession au Saint-Sépulcre. Ouverture de l’église (02:00). Les fidèles se rassemblent devant. Gros plan sur le patriarche orthodoxe de Jérusalem, Diodore Ier, tenant une croix (03:00). Le patriarche, accompagné par des prêtres et suivi par des fidèles monte sur des escaliers à côté de l’entrée du Saint-Sépulcre et fait une annonce. Accompagné de prêtre, Diodore Ier pénètre dans l’église. Plans successifs sur les scouts palestiniens (03:51). Des fidèles arrivent devant le Saint-Sépulcre (04:11). Le premier porte une croix en bois. Les fidèles attendent devant l’église. Procession qui part du Saint-Sépulcre (04:40). Marchand de rue (05:00). La troisième séquence est centrée sur la cérémonie du feu sacré, le Samedi saint. Arrivée des autorités religieuses orthodoxes (05:06). Plan sur des prêtres et des fidèles, cierge en main (05:22). Arrivée de fidèles devant le Saint-Sépulcre (05:26). Certains sont sur les épaules de leur coreligionnaire et agitent une canne, des cierges et un morceau de tissu blanc. D’autres dansent. Ils entrent dans le Saint-Sépulcre (06:04). Gros plan sur une dame âgée au visage fermé, l’air soucieux attendant que le miracle du feu sacré se produise (06:13). Gros plan sur un homme âgé, lui aussi attendant la sainte flamme (06:27). Les fidèles attendent devant l’entrée du Saint-Sépulcre pour recevoir le feu sacré (06:30). La foule s’agite. Des fidèles courent tout en agitant leur cierge. Ils passent une porte. Les fidèles se précipitent pour allumer leur cierge. Le feu sacré se propage. Une dame essaye d’éteindre son cierge (07:38). Elle y parvient et semble étonnée. Plan d’ensemble sur la foule (07:42). Des cierges sont allumés de part et d’autre. Au milieu de la foule, des fidèles brandissent des lanternes à l’intérieur desquelles brûle un cierge (07:51). Le film se termine sur des gros plans successifs sur la foule. Cet extrait de film, tourné en 1984 par Christian Grappe alors étudiant de la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg en séjour d’études pour un an à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem en tant que boursier de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, nous présente les différentes célébrations religieuses se tenant lors de la semaine précédant la Pâques orthodoxe à Jérusalem. L’intention première du réalisateur a été de capter l’émotion des fidèles, dont parmi eux, de nombreux pèlerins venus du monde entier. Ce souci d’essayer de saisir l’émotion, de la comprendre, est doublé d’une seconde intention, celle de rendre compte de la présence des différentes communautés chrétiennes qui participent à ces fêtes et d’appréhender les rites propres à chacune d’entre elles. == La Grande Semaine à Jérusalem == === Le dimanche des Rameaux === Après un gros plan sur l’église du Saint-Sépulcre, le film s’ouvre sur la première procession des rameaux. On y voit le patriarche de l’Église copte orthodoxe Chenouda III – reconnaissable grâce à sa mitre, sa croix pectorale dorée, il est aussi le seul à ne pas tenir de rameaux – entouré de prêtres et de fidèles, en train défiler dans les rues de la Vieille Ville de grands rameaux à la main. La présence des « gardes musulmans » à l’avant du cortège s’explique par le fait que les clés du Saint-Sépulcre sont détenues par deux familles musulmanes de la ville, l’une étant chargée de garder la clé et l’autre d’ouvrir la porte. La procession s’arrête sur la place en face de l’église. Le dimanche des Rameaux précède le dimanche de Pâques et marque pour les chrétiens l’entrée dans la dernière partie du Carême, la Semaine sainte ou, chez les orthodoxes, la Grande Semaine. Cette fête célèbre d’une part l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem où il fut, selon les quatre Évangiles canoniques (Matthieu, Marc, Luc et Jean), accueilli par une foule agitant des rameaux de palmier et d’olivier, d’autre part elle annonce la Passion Christ. Contrairement à l’Occident qui ne l’autorisa qu’au VIII<sup>e</sup> siècle, cette fête est célébrée à Jérusalem depuis le IV<sup>e</sup> siècle. Supprimée au XI<sup>e</sup> siècle par le calife El-Hakim, qui détruisit en 1009 le Saint-Sépulcre, elle fut, plus tard, rétablie par les croisés. De nos jours encore, des chrétiens du monde entier se rassemblent au sommet du mont des Oliviers et descendent, à la manière de la procession filmée par Christian Grappe en 1984, jusqu’à la Vieille Ville de Jérusalem en agitant des rameaux de palmier et d’olivier. === Le Vendredi saint === Le film se poursuit sur les célébrations religieuses du Vendredi saint. Ce jour est dédié à la commémoration de la Passion et de la crucifixion de Jésus-Christ, c’est donc un jour de profond recueillement, en témoigne le visage fermé des fidèles venus assister à la cérémonie (01:04). À Jérusalem, les chrétiens participent à la procession du chemin de croix ''Via Dolorosa''. Cette rue, située dans la Vieille Ville, comprend neuf des quatorze stations du chemin que le Christ aurait emprunté avant sa crucifixion, les cinq dernières étant à l’intérieur du Saint-Sépulcre. À cette occasion, des pèlerins du monde entier se déplacent à Jérusalem, certains simplement pour assister à la procession, d’autres pour y participer. Les fidèles portent des croix en bois (01:09), récitent des prières (01:22) et s’arrêtent aux différents lieux importants du calvaire de Jésus : à 01:39, un homme touche « l’empreinte de la main de Jésus », trace qu’il aurait laissée après s’être adossé sur le mur. La procession s’achève à la basilique du Saint-Sépulcre, construite à l’endroit regroupant selon la tradition chrétienne le lieu où le Christ aurait été crucifié, mis au tombeau puis ressuscité. === Le Samedi saint et la cérémonie du feu sacré === Le film se termine sur la cérémonie du feu sacré. C’est l’une des plus grandes fêtes de l’Église orthodoxe. Elle a lieu tous les ans le Samedi saint, la veille de la Pâques orthodoxe, et est célébrée à l’église du Saint-Sépulcre située à l’intérieur des murs de la Vieille Ville de Jérusalem. Elle est menée par l’Église grecque orthodoxe de concert avec l’Église arménienne et se tient généralement entre midi et une heure. Cet événement est fêté par l’ensemble des chrétiens orthodoxes dont de nombreux fidèles se déplacent à Jérusalem pour assister à la cérémonie. Selon leurs croyances, le feu sacré descend du ciel jusqu’au tombeau du Christ dans le Saint-Sépulcre. Les premiers témoignages de cette célébration datent du IX<sup>e</sup> siècle, mais il est possible qu’elle soit plus ancienne. Cette fête serait, selon certains historiens, inspirée de la cérémonie juive du ''Kabod Yahweh'' selon laquelle, chaque année à l’occasion du nouvel an solaire, le premier rayon du soleil levant rallumait le feu sacré de l’autel installé dans la cour du premier ainsi que du second temple de Jérusalem, en souvenir du premier feu allumé lors de l’inauguration du Temple de Salomon au X<sup>e</sup> siècle avant notre ère. À l’instar d’autres fêtes chrétiennes, il est possible que celle-ci soit une réinterprétation d’une ancienne tradition juive. [[Fichier:AWARBURGIG 10313248392.jpg|vignette|gauche|Gravure de Bernard Picart représentant la distribution du feu sacré par le patriarche, 1724 © JSTOR.]] En plus de n’avoir pas connu de grands changements dans la manière de le célébrer, ce rite est pratiqué – et ce, malgré la destruction du Saint-Sépulcre en 1009 – chaque année, au même endroit et quasiment de la même façon depuis, au moins, le IX<sup>e</sup> siècle. Jusqu’au XIII<sup>e</sup> siècle, les communautés catholiques fêtaient ce miracle avec les chrétiens orthodoxes, mais en 1238 le pape Grégoire IX publia une bulle pontificale dans laquelle il accusa l’Église grecque de fraude et mystification. Depuis lors, le rite romain rejette les croyances liées au feu sacré. Cependant, les franciscains de la custodie de Terre Sainte célèbrent toujours ce miracle. L’apparition du feu sacré est perçue comme une révélation miraculeuse, comme un signe de la Résurrection, il symbolise la puissance de la vie. La flamme apparaît dans la petite chapelle qui abrite le tombeau de Jésus à l’intérieur du Saint-Sépulcre. C’est uniquement le patriarche orthodoxe grec qui reçoit le feu sacré et qui le transmet aux autres patriarches ainsi qu’à la foule de fidèles. [[Fichier:AWSS35953 35953 29352526.jpg|vignette|droite|Le miracle du feu sacré par William Holman Hunt, 1892-1899 © JSTOR.]] La cérémonie est très surveillée. Avant que le patriarche orthodoxe grec n’entre dans la chapelle, les autorités israéliennes vérifient qu’il n’y ait aucune source de chaleur permettant d’allumer un feu, que toutes les lampes sont éteintes et scellent le tombeau avec de la cire. Une fois la vérification effectuée, le patriarche grec, munis de deux grands cierges, pénètre seul à l’intérieur de l’édicule et, après avoir reçu la flamme, la distribue aux patriarches arménien et copte ainsi qu’à toutes les personnes qui sont restées à l’extérieur de la chapelle. Devant le Saint-Sépulcre, beaucoup d’émotion se dégage lorsque les fidèles attendent que le patriarche grec sorte du tombeau avec les cierges allumés par la sainte flamme. De plus, une partie de la foule est très agité. En effet, des fidèles dansent, d’autres montent sur les épaules de leur coreligionnaire, chacun brandissant un cierge encore éteint. Certains, attendent quant à eux, tranquillement, mais impatients le feu sacré. La foule exulte lorsque les premiers cierges enflammés sortent de l’église. Nombreux sont les fidèles qui se précipitent pour allumer les leurs. Enfin, certains pèlerins venus de très loin ramènent dans leur foyer, grâce à des lanternes, la sainte flamme, propageant ainsi dans le monde entier le miracle du Saint-Sépulcre. == Symboles et affirmation des présences chrétiennes en Terre sainte == Au-delà de leur dimension spirituelle, les fêtes de Pâques à Jérusalem permettent aux communautés chrétiennes présentes sur place, d’une part de s’affirmer à côté des Juifs et des Musulmans, d’autre part de professer leurs singularités. Les rivalités entre les communautés chrétiennes, héritées depuis l’époque des croisades, subsistent encore de nos jours. Elles se sont cristallisées autour de la question de la gestion des lieux saints, si bien que la basilique du Saint-Sépulcre compte actuellement en son sein les Églises : catholique, apostolique et romaine ; orthodoxe grecque de Jérusalem ; apostolique arménienne ; syriaque orthodoxe ; copte orthodoxe et éthiopienne orthodoxe. Les festivités pascales, et ''a fortiori'' la cérémonie du feu sacré célébrée uniquement par les orthodoxes, sont donc une occasion rare pour les différentes Églises d’affirmer leur présence en Terre sainte. Dès lors, on comprend l’importance que revêt, pour l’Église arménienne et ses fidèles, la procession menée par le ''drogman'' (chancelier du Patriarcat), dans les rues de la Vieille Ville jusqu’au Saint-Sépulcre (05:06), au cours de laquelle il brandit les clés de la basilique, remises le matin même par les gardiens musulmans, pour montrer qu’elle est, ce jour-là, sous leur autorité. Aussi, on imagine aisément le caractère hautement symbolique que représente, pour la population arabe de la ville, la présence de scouts palestiniens à ces festivités (03:50). Les différences de rite et d’attitude personnelle et collective, sont cruciales puisqu’elles permettent également aux communautés chrétiennes de manifester leur singularité. En témoigne particulièrement bien les fidèles qui, juste avant la descente du feu sacré, arrivent sur les épaules de leur coreligionnaire en agitant des cierges, une canne et un morceau de tissu blanc (05:26). De même que ceux qui, une fois après avoir reçu le feu sacré, se mettent à courir à travers la foule en brandissant chacun leur cierge allumé (06:35). Si les pèlerinages, au-delà de leur dimension spirituelle, permettent, eux aussi, d’affirmer les présences chrétiennes en Terre sainte, ils possèdent également une dimension plus commerciale. En effet, le tourisme religieux pèse de tout son poids dans l’économie hiérosolymitaine. Jérusalem se distingue des autres villes dites « saintes » par son multi-confessionnalisme amenant de fait, des pèlerins et touristes issus des trois grandes religions monothéistes à se rendre sur les lieux symboliques du judaïsme, du christianisme et de l’islam : le Mur des Lamentations, le Saint-Sépulcre et l’esplanade des Mosquées. La dimension commerciale des pèlerinages se traduit de manière très concrète dans l’enceinte de la Vieille Ville dans la mesure où les visiteurs peuvent acheter des objets à caractères religieux de toute sorte dans quasiment chaque échoppe présente à l’intérieur des murailles ou, directement, à des marchands de rue (05:00).
Bas:Club Vosgien (0200FH0015 1) Club Vosgien 0200FH0015_1 1964 1969 1,967 240 Film amateur 8 mm Couleur Muet Mockers, Alphonse MIRA 48.58189, 7.75103 Mockers Non-Non MIRA Natural and transformed landscape Heritage and tourism sites 0200FH0015 1 0
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Bas:Conscrits à Lembach (0103FI0018) Conscrits à Lembach 0103FI0018_1 septembre 1988 septembre 1988 1,988 171 Film amateur Super 8 mm Couleur Muet MIRA 49.0037, 7.79017 Spill Fête des conscrits Lembach Non-Non MIRA Conscripts 0003FH0004 0
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Célébration de la fête des conscrits à Lembach en 1988. Le film débute avec l’arrivée des conscrits qui remontent une route en tracteur. Ils se dirigent vers une maison dans la joie et la bonne humeur. Ils en profitent pour saluer le réalisateur du film, Bernard Spill, et on peut apercevoir une bouteille d’alcool dans la main d’une fille qui rappelle bien le côté festif de l’évènement. On peut imaginer des chants et des slogans que les conscrits scandent ensemble. Après avoir posé pour des photos ou tout simplement pour la caméra, un jeune conscrit annonce au groupe qu’il est temps de monter dans le tracteur et de partir en vadrouille. Le moyen de locomotion a été spécialement décoré pour l’occasion avec ce qu’il semble être des feuilles de vigne, des drapeaux français et des rubans arborant également les couleurs françaises. Celui qui a mis le tracteur à la disposition des conscrits, certainement le conducteur, doit être un vigneron de Lembach. Plusieurs conscrits se sont assis sur le capot du tracteur, tandis que les autres par manque de place à l’avant sont à l’arrière, dans la remorque. Une fois les conscrits partis, le réalisateur pointe sa caméra vers une jeune fille et sa mère qui l’accompagne sur le chemin de l’école. Les conscrits reviennent plus tard vers la maison du départ et à la fin du film, ce n'est plus le conducteur du début qui conduit le tracteur mais bel et bien un conscrit, qui emmène le groupe peut-être pour une dernière parade. '''Un amateur en cinéma''' Bernard Spill est né le 09 décembre 1946 à Lembach. Il a été embauché dans une entreprise locale de revêtement de sol en 1960 sans passer par l’apprentissage. Au cours des années, il s’est perfectionné dans le métier de carrelage et a rejoint en 1970 le groupe Michelin en Allemagne. Il se marie en 1968 à Anne-Lise et de ce mariage sont nés un garçon et deux filles. En 1975, il se met à son compte en tant qu’artisan carreleur jusqu’à sa retraite en 2005, un métier qu’il exerce aux côtés de son épouse. '''Les derniers feux d'une tradition pluriséculaire''' Le service militaire obligatoire avec la notion de soldat-citoyen au service de la nation apparaît autour de la Révolution Française. Il sera régularisé en 1798 avec la loi Jourdan qui institue la conscription universelle et obligatoire de tous les Français âgés de vingt à vingt-cinq ans. La loi est basée sur un principe simple : « Tout Français est soldat et se doit de défendre sa patrie ». Cette loi jugée trop exclusive aboutit en 1804 à la mise en place du système du tirage au sort. Aboli avec la chute de l’Empire en 1815, ce dispositif est réintroduit en 1818. Celui-ci instaure le recrutement sous engagements volontaires. S’ils ne suffisent pas à fournir le contingent, on recourt au tirage au sort, et donc à la conscription, avec le droit, pour celui qui est appelé, de « s’acheter » un remplaçant. Le fonctionnement de la conscription par tirage au sort est basé sur un contingent d’hommes à appeler fixé par canton. Tous les jeunes gens âgés de vingt ans sont convoqués au chef-lieu de leur canton. Chacun va tirer d’une urne un billet portant un numéro imprimé. Ceux qui ont été retenus seront convoqués au conseil de révision qui déclare les jeunes gens aptes ou inaptes au service militaire. Si le jeune homme est malgré tout déclaré « bon pour le service », il lui reste la possibilité, s’il en a les moyens, de se faire remplacer en payant quelqu’un pour effectuer le service militaire à sa place. Tout un cérémonial se met en place autour de la conscription et se développer en Alsace à partir de 1818 avec le retour d’une certaine prospérité des communautés rurales, délivrées momentanément des grandes campagnes militaires françaises. En effet, un jeune homme ne pouvait ni se marier ni commencer sa vie professionnelle avant d’avoir franchi cette étape décisive de sa vie d’homme. Les défilés, les fêtes, les chansons, les farces et les sorties viriles sont plus qu’un grand défoulement avant le départ à l’armée. La périodicité annuelle et l’âge des intéressés font que la conscription va apparaître comme un véritable rite de passage, celui de l’adolescence vers l’âge adulte. La conscription devient donc un rituel indispensable de la vie masculine. '''Le film en lui-même :''' Le film a été réalisé le premier week-end de septembre 1988, au cours de laquelle on organisait habituellement la fête du village et où se déroulait la conscription au chef-lieu du canton : Wissembourg. Les conscrits sont les jeunes garçons et filles nés en 1970 (classe 70-90) qui ont à cœur de faire revivre un évènement vécu par leurs pères. Le personnage barbu, avec une casquette et un blouson noir, qui fait office de chauffeur, est le père d’un des conscrits. Pour rester dans la tradition de l'épisode, les conscrits se rendent en premier lieu au domicile du maire, pour la présentation du groupe. Après les recommandations d’usage du premier magistrat les exhortant à éviter les excès et maintenir le calme, les conscrits reprennent leur chemin. Le groupe fait ensuite le tour du village avec quelques arrêts en cours de route, notamment au domicile du réalisateur étant donné que parmi les conscrits se trouvait également son fils. Ce dernier, qui se prénomme Martial, est bien visible au premier plan avec un chapeau noir et un bavoir (02 min 35 s). On peut par ailleurs ressentir une petite gêne de Martial face à la caméra de son père. L’épouse du réalisateur est également présente sur le film. Elle apparaît avec leur fille Sophie en train de l’accompagner sur le chemin de l’école (02 min 10 s). Enfin, leur fille aînée, Stéphanie, est aussi présente lors de l’évènement en tant que spectatrice et est clairement visible au début du film sur la gauche portant un pull blanc (à 18 secondes). Traditionnellement, la bande des conscrits circule dans la campagne en musique et en procession avec des cortèges dansés, zigzagant d’un bord à l’autre de la rue, maniant avec dextérité le drapeau et la canne du tambour-major. Les conscrits abordent les passants, rendent visite à toutes les maisons, ramassent de quoi manger et boire. Dans les villages les plus riches, ils obtiennent même de l’argent. Ils sont généralement bien accueillis. Dans ce film, les conscrits ne dansent malheureusement pas. Il n’y a d’ailleurs pas d’orchestre qui suit le cortège. De plus, dans d’autres fêtes des conscrits, il n’était pas rare de voir un tambour-major faire tournoyer sa canne enrubannée en tête du cortège. Mais cela n’est pas le cas ici. Par ailleurs, parmi les conscrits présents sur ce film, on peut voir que des filles prennent part au groupe et elles portent les mêmes vêtements que les garçons. Habituellement, ce sont uniquement les jeunes hommes qui composent les cortèges des conscrits. Ce film témoigne d’une certaine ouverture et évolution de cette tradition. Tous les attributs des conscrits et de la classe sont présents sur ce film (excepté le bâton du tambour-major). Les conscrits ne sortent jamais sans leur drapeau ni leur porte-drapeau, ils portent tous le même costume ainsi que des signes distinctifs. L’apparition d’un costume propre aux conscrits prouve que ces derniers forment désormais un groupe uni et spécifique. Ici, les conscrits portent un pantalon, une chemise et un tablier brodé (appelé ''Scherz'') qui sont blancs. Sur ce même tablier, on y trouve les initiales du jeune homme (ou de la jeune fille), la classe d’âge et divers décors floraux ou géométriques. Il n’y a que le chapeau qui est de couleur noire, orné de plumes et de longs rubans richement brodés aux couleurs nationales. C’est vers la fin du XIXe siècle que ce costume apparaît. Dès 1850, le chapeau voit son ornementation se développer. La longueur des rubans augmente considérablement et apparaissent des plumets et des bouquets composés de fleurs et de fruits artificiels. Les conscrits sont tous unis par la même rage de chanter. Chanter, crier, c’est montrer publiquement, de la façon la plus flamboyante possible, l’entrée dans l’âge adulte. Le chant comme la danse ainsi que la consommation de boisson et de nourriture doivent se faire dans l’excès, la démesure. À partir de 2002, il n’y a plus officiellement d’appelés et donc de conscrits. On aurait pu imaginer la disparition pure et simple de cette coutume séculaire, et son cortège de fêtes et d’animations dans les villages de l’Alsace. Mais ce rituel traditionnel lié au passage à l’âge adulte se maintient dans certains villages. Il permet maintenant, dissocié de sa coloration patriotique, de resserrer les liens entre les jeunes d’une même classe d’âge au sein d’une communauté villageoise.
Bas:Construction d'une maison rue de Marlenheim à Strasbourg (0034FS0016) Construction d'une maison rue de Marlenheim à Strasbourg 0034FS0016_1 1935 1935 1,935 1,375 Documentaire 16 mm Noir_et_blanc Muet de Jenny, Robert MIRA 48.57784, 7.73024 Steegmann Jenny, Robert Gabel, Frederic Durrenberger, Charles Heiss, Emile Uhring, Albert Kapp, Adolphe Strasbourg Oui-Oui MIRA Places 0034FS0016 0
Chantier_rue_marlenheim.png
Ce film amateur documente la construction de deux immeubles mitoyens dans la rue de Marlenheim à Strasbourg. On y voit les promoteurs et architectes du projet, de nombreuses étapes de la construction et ainsi que les corps de métiers qui y prennent part. A la suite de la Première guerre mondiale, les départs de populations allemandes et la réduction de la garnison stationnées en ville entrainent une légère diminution de la population de Strasbourg. Néanmoins la ville et ses banlieues connaissent une croissance démographique pendant l’entre-deux-guerres permettant à la capitale alsacienne de retrouver sa population d’avant-guerre dès 1931. Les différents recensements le montrent : 178 891 habitants en 1910, 166 767 en 1921, 181 465 en 1931 et 193 119 en 1936'"`UNIQ--ref-0000002F-QINU`"'. A cette croissance des années 1920 et 1930 s’ajoute la réorganisation du centre-ville (deuxième phase de la Grande Percée'"`UNIQ--ref-00000030-QINU`"') ce qui rend vital la construction de logements, notamment en périphérie de l’extra-centre. Sujet politique urgent pour la municipalité, c’est une opportunité pour le secteur du bâtiment et pour les entrepreneurs privés. [[Fichier:Frederic_Gabel.png|300px|thumb|left|En charge du chantier, Frederic Gabel est un architecte strasbourgeois très actif'"`UNIQ--ref-00000031-QINU`"'.]]Des quartiers entiers se transforment notamment autour de la gare comme c’est le cas de l’espace urbain situé entre le faubourg National et la route de Schirmeck où se situe le chantier du film. Ce quartier mêle à la fois des lieux de résidence à destination des catégories de population modestes et moyennes et des espaces à vocations économiques comme des magasins-entrepôts ou des immeubles à vocation industrielles et administrative'"`UNIQ--ref-00000032-QINU`"'. Cette mixité est visible dans le film, la rue de Marlenheim est majoritairement constituée d’immeubles d’habitation mais on distingue souvent en arrière-plan le hangar « Automobiles Industrielles LATIL ». De plus, l’entreprise générale de construction de messieurs Charles et Émile Heiss, qui s’occupe de la construction des maisons du film, se situe dans le quartier, à quelques pas du chantier'"`UNIQ--ref-00000033-QINU`"'. Ainsi le secteur du bâtiment est florissant dans la capitale alsacienne et attire autant les investisseurs que les ouvriers et l’édification des maisons de la rue de Marlenheim entreprise par Robert Jenny et son équipe est l’exemple parfait pour illustrer les évolutions de la ville à cette période. '''Le regard d’un self-made man à l’alsacienne ''' Entrepreneur alsacien, Robert Jenny a fait fortune dans la restauration, ouvrant notamment le restaurant « Chez Jenny » référence de la cuisine alsacienne à Paris et toujours en activité depuis 1932. En 1935, il se lance dans la construction de deux maisons dans le quartier de la gare aux 7 et 9 rue de Marlenheim et il s’agit, selon Robert Steegmann, son petit-fils, son seul projet immobilier. Construits dans un quartier modeste, les vingt-quatre appartements sont certainement voués à la location. Dans tous les cas, le chantier constitue un sujet de choix pour ce cinéaste prolifique et expérimenté qui en profite pour réaliser un documentaire retraçant quelques étapes de l’édification des deux petits immeubles. [[Fichier:Rue_marlenheim_chevaux.png|300px|thumb|right|En 1935, malgré la mécanisation et la motorisation, les chevaux sont toujours indispensables dans de nombreuses tâches.]]A travers ces magnifiques images, on assiste à l’élévation progressive des deux bâtiments : des tranchées sont creusées pour accueillir les fondations, les murs de briques s’élèvent peu à peu, les planchers sont coulés et ainsi de suite pour chaque étage. Si seules les têtes pensantes du projet sont nommées au générique, Robert Jenny s’attarde longuement sur les ouvriers et sur les différents corps de métiers qui se relayent sur le chantier : terrassiers, maçons, charpentier. Malgré la présence de quelques machines, le travail manuel, constitutif du secteur du bâtiment, tient une place centrale dans le documentaire. Les fondations sont creusées par une nuée d’ouvriers qui pellettent et qui piochent ; les murs sont élevés par les maçons posant chaque brique sur un lit de mortier préalablement étalé ; les sols en béton sont coulés puis doivent être lissé à la main. Mais la mécanisation n’est pas pour autant absente du chantier. Amplement mise en valeur par le promoteur-cinéaste, la grue en est l’épine dorsale qui évacue les gravats et transporte pour les ouvriers tous les matériaux de constructions : des milliers de briques ainsi que des bennes à béton ou à mortier. Ces derniers sont d’ailleurs mixés grâce à une impressionnante bétonnière équipée d’une benne de chargement épargnant aux travailleurs un peu d’effort, même si c’est toujours à la force des bras qu’ils la remplissent des différents agrégats. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un chantier qui nous est donnée à voir, c’est un reportage sur la vie de celui-ci et sur celle de ses ouvriers. Si le travail est mis en valeurs, c’est également le cas des temps de pauses comme on peut le constater au travers des deux séquences montrant un ouvrier se désaltérer d’une bière Tigre Bock (ce qui n’est pas sans rappeler le passé de restaurateur de Robert Jenny). A mesure que le temps passe le chantier évolue et les saisons se succèdent. Au début du film, les ouvriers, et surtout les contremaitres, sont couverts alors que ce n’est plus le cas dans les dernières parties où le temps se réchauffe poussant les hommes à travailler en bras de chemise. '''Une réalisation amateur impeccable ''' Dans ce documentaire, l’entrepreneur alsacien fait démonstration de ses compétences de cinéaste qui dépassent de loin celles du simple amateur qui filmerait timidement des scènes familiales. La technique est presque irréprochable, la caméra ne tremble pas même lors des longs panoramas du chantier qui permettent au spectateur d’embrasser du regard l’ensemble des travaux. Autre témoignage des compétences de Robert Jenny, la mise en scène et le montage donnent à l’œuvre une unité et en font plus qu’un simple assemblage de plans. Le générique de début en est l’exemple le plus parlant. Les cartons sont lisibles et encore une fois l’image ne tremble pas. Les différents acteurs du projet se prêtent bien volontiers au loisir de leur patron. Architectes, contremaîtres et ouvriers prennent la pose devant l’objectif mettant notamment en scène les moments de détente. La caméra n’est pas toujours sur le chantier et même si on peut se demander en quoi la présence du patron force le sourire et la bonne humeur des travailleurs durant ces prises, les scènes de travail montrent réellement les ouvriers à l’œuvre. Ces ouvriers à qui Robert Jenny rend hommage dans la dernière partie de son film : le dernier carton annonce « Fûnt Minuten vor des Zahltag… Bravo… » [« cinq minutes avant la paye… Bravo… »] et les séquences suivantes, dont les images semblent être accélérées, montrent les ouvriers s’activer durant leurs dernières minutes de travail.
Bas:Cortège de la fête de la bière à Schiltigheim (0021FN0004) Cortège de la fête de la bière à Schiltigheim 0021FN0004_6 1955 1960 1,958 67 Film amateur 9,5 mm NB_et_couleur Muet Breesé, Gilbert MIRA 48.58189, 7.75103 Breesé Non-Non MIRA Local festivals 0021FN0004 0
Bas:Cours de voile d'une classe de 7e à Plobsheim (0113FI0051) Cours de voile d'une classe de 7e à Plobsheim 0113FI0051_1 1982 1982 1,982 410 Film amateur Super 8 mm Couleur Sonorisé Lehmann, Robert MIRA 48.46131, 7.75666 Lehmann Plan d'eau de Plobsheim Non-Non MIRA Sport 0003FH0004 0
Voile_Plobsheim.jpg
Bas:Crime et châtiment (0116FN0005) Crime et châtiment 0116FN0005_1 1944 1946 1,945 517 Film amateur 9,5 mm Muet Piganiol, Pierre MIRA 48.58189, 7.75103 Piganiol Seconde Guerre mondiale Saint-Martin-en-Bière Forêt de Fontainebleau Non-Non MIRA Second World War : post-war period 0003FH0004 0
Crime_et_châtiment.jpg
Il s’agit d’un film amateur, réalisé par le cinéaste Pierre Piganiol. Il nous montre les premiers jours de la libération d’un petit village aujourd’hui situé dans le département de Seine-et-Marne. Ce film est tout d’abord construit comme une accusation. Nommé comme le célèbre roman éponyme de Dostoïevski, il se veut être une preuve de la barbarie des allemands, qui mettent le feu à la forêt avant leur départ. Ce document illustre aussi l’excitation des habitants devant l’arrivée des américains : les drapeaux français sont brandis, ceux des américains sont rapidement fabriqués avec ce que l’on parvient à trouver, tout le village est dans la rue afin de saluer les libérateurs. Enfin, le film nous montre ce qu’il reste une fois la fièvre de la libération passée et l’excitation retombée : un forêt partiellement en cendre que les habitants doivent « nettoyer ». P1 : (0,01 – 0,14) : Carton sous forme de livre « Les studios PM présentent ». On remarque que c’est toujours la première page du livre qui est montrée. P2 : (0,14 – 0,21) : Idem « Crime et Châtiment ». P3 : (0,21 – 0,25) : Idem « 20 – 23 août 1944 » P4 : (0,25 – 0,31) : Idem « La forêt brûle » '''=== « La forêt brûle » ===''' P5 : (0,31 – 0,39) : Panorama de gauche à droite. Au premier plan un champs, en fond un panache de fumée blanche au-dessus de la forêt. P6 : (0,39 – 0,46) : Panorama de haut en bas montrant la densité de la fumée. On distingue dans la dernière seconde du plan un sol complètement calciné. P7 : (0,46 – 0,51) : Plan fixe. On y voit le sol de la forêt brulant, les flammes étant attisées par le vent. P8 : (0,51 – 1,00) : Panorama de droite à gauche. Le sol de la forêt est dévasté, un épais brouillard de fumée semble sortir de terre. P9 : (1,00 – 1,06) : Plan fixe. Tas de troncs d’arbres au premier plan, de grandes flammes dépassent des buissons en arrière-plan. P10 : (1,07 – 1,14) : Plan fixe. Talus dont la crête est entièrement enflammée. P11 : (1,14 – 1,26) : Plan fixe. Petite colline presque entièrement en flamme. De nombreuses branches brûlent entre les gros rochers parsemant cette dernière. P12 : (1,26 – 1,37) : Lent panorama du haut vers le bas. Montre un brouillard de fumé si épais que l’on ne distingue rien d’autre. Met en valeur l’ampleur de l’incendie. P13 : (1,37 – 1,42) : Plan fixe. De grandes flammes, couvrant presque la quasi-totalité du ciel, s’élèvent de derrière une ligne d’arbres. P14 : (1,42 – 1,44) : Plan fixe. Flammes derrière une ligne de buissons. P15 : (1,44 – 1,48) : Plan fixe. Flammes se rapprochant de ce qui semble être un camp de bûcherons. P16 : (1,48 – 1,58) : Plan fixe. Une grande flamme, faisant la moitié de la hauteur de l’arbre au premier plan, semble s’avancer dangereusement du cinéaste. Montre peut-être la progression inexorable de l’incendie. P17 : (1,58 – 2,04) : Plan fixe. Les flammes ont atteint le camp de bûcherons et engloutissent le travail de ces derniers. P18 : (2,04 – 2,11) : Panorama de gauche à droite. Un tas de petites branches - peut-être des rebus du camp de bûcherons - flambent. P19 : (2,11 – 2,30) : Lent panorama de gauche à droite. Montre les dégâts de l’incendie sur la forêt. Le sol est entièrement recouvert de cendres. Il ne reste des arbres que quelques souches calcinées. P20 : (2,30 – 2,36) : Lent panorama de gauche à droite. Idem. Le cinéaste s’attarde sur un sapin qui semble avoir été relativement épargné par l’incendie. P21 : (2,36 – 2,43) : Panorama de gauche à droite. Le cinéaste film les cendres, puis dévoile lentement en allant vers la droite de grande flammes brûlant des buissons. Veut probablement mettre en valeur que l’incendie n’est pas terminé. P22 : (2,43 – 2,50) : Plan fixe. L’incendie se poursuit, et ne semble pas faiblir. P23 : (2,50 – 2,56) : Carton sous forme de livre annonce à la première page « mais à l’aube du 23 ». '''=== « Mais à l’aube du 23 » ===''' P24 : (2,56 – 2,58) : Un homme sort sur le balcon de sa maison avec ce qu’on devine être un drapeau plié. Il escalade le muret du balcon pour accéder au toit. P25 : (2,58 – 3,02) : Il escalade le toit, le drapeau replié en bouche. P26 : (3,02 – 3,20) : Il termine son ascension en équilibre sur le toit de la maison. L’homme plante le drapeau dans la cheminée avant de le dérouler, dévoilant le drapeau français. P27 : (3,20 – 3,25) : Gros plan sur le drapeau français flottant au vent. P28 : (3,25 – 3,28) : Plan fixe en contreplongée sur le drapeau français planté dans la cheminée. P29 : (3,28 – 3,32) : Carton sous forme de livre annonce à la première page « à Saint-Martin » '''=== « À Saint-Martin » ===''' P30 : (3,32 – 3,37) : Un véhicule blindé américain – un véhicule de reconnaissance ? - est stationné le long d’un corps de ferme. Deux membres d’équipage se reposent à l’extérieur. Un petit groupe de villageois discutent sur le côté. Ils sont probablement venus saluer les soldats. On voit d’ailleurs une femme qui fait grimper un enfant sur le blindé. P31 : (3,37 – 3,44) : Panorama du haut vers le bas. Montre un groupe de villageois rassemblé devant le monument aux morts de la commune. Le cinéaste dévoile progressivement deux drapeaux flottant sur le monument : un drapeau qui semble être celui des États-Unis, probablement fabriqué pour l’occasion avec les tissus disponibles, et le drapeau français. P32 : (3,44 – 3,51) : Le cinéaste filme les enfants du village assis sur le blindé américain avec l’équipage. Deux petites filles portent un drapeau français. Plusieurs enfants ainsi que le membre d’équipage assis sur la tourelle du blindé fixent la caméra, signifiant peut-être que le cinéaste leur a demandé de poser. P33 : (3,51 – 4,01) : Plan plus large, montrant l’arrivée d’une jeep, saluée par les habitants. P34 : (4,01 – 4,09) : Départ du blindé de reconnaissance à la suite de la jeep. L’équipage salue et est salué par les habitants du village. P35 : (4,09 – 4,12) : Une autre jeep, plus lourdement armée que la précédente, arrive dans le village. Le plan est cependant rapidement interrompu. P36 : (4,12 – 4,17) : Carton sous forme de livre annonce à la première page « Le premier piper-cub se pose à Macherin ». '''=== « Le premier piper-cub se pose à Macherin » ===''' P37 : (4,17 – 4,21) : Plan fixe surélevé montrant un champ. Un homme, que l’on devine accompagné d’une foule fait de grands gestes en apercevant un avion dans le ciel. Ce effectue une manœuvre pour amorcer son atterrissage. P38 : (4,21 – 4,30) : L’avion, au centre de l’image, se rapproche doucement. On voit au bord de l’image des drapeaux français être agité, laissant deviner l’excitation de la foule. P39 : (4,30 – 4,33) : Plan vers le ciel. L’avion passe rapidement d’un bord à l’autre de l’image. P40 : (4,33 – 4,37) : Plan fixe vers l’horizon. L’avion continue sa manœuvre d’atterrissage, se rapprochant de plus en plus du sol. P41 : (4,37 – 4,49) : L’avion atterrit. Des enfants, suivis de leurs parents commencent à courir vers celui-ci alors qu’il n’a pas encore finit sa course, démontrant là aussi l’excitation de la foule. La plupart de ces gens n’ont probablement jamais vus d’avions d’aussi près. P42 : (4,49 – 4,54) : L’avion continue à rouler dans le champ. L’homme qui faisait des signes à l’avion lorsque celui-ci était dans le ciel semble guider les habitants vers celui-ci. Peut-être est-ce le maire ou un résistant ? P43 : (4,54 – 4,58) : Le cinéaste s’est placé derrière la foule et film l’avion roulant dans l’herbe. P44 : (4,58 – 5,01) : Avion termine sa course devant la foule. P45 : (5,01 – 5,15) : La foule court à la rencontre de l’avion. De nombreux enfants, de tous âges, sont présents avec leurs parents. P46 : (5,15 – 5,23) : Un militaire ayant voyagé dans l’avion se rapproche du cinéaste avec une mallette dans la main. En arrière-plan, on voit la foule observant l’avion avec beaucoup d’intérêt et d’excitation. P47 : (5,23 – 5,28) : Gros plan sur une femme qui parait gênée d’être filmé. Une proche du cinéaste ? P48 : (5,28 – 5,31) : Plan fixe sur des enfants assis sur une jeep américaine. P49 : (5,31 – 5,35) : Un homme est filmé souriant, un enfant sur l’épaule. Peut-être est-ce un militaire américain ? P50 : (5,35 – 5,44) : Une jeep défile au milieu du village. Un enfant est assis sur le siège passager et sert la main en souriant aux autres habitants. Les deux militaires occupant la jeep semblent eux-aussi très heureux. P51 : (5,44 – 5,48) : La foule examine l’avion avec beaucoup d’intérêt. P52 : (5,48 – 6,00) : Panorama de gauche à droite filmant la foule examinant l’avion. P53 : (6,00 – 6,06) : Plan fixe. Idem. P54 : (6,06 – 6,10) : Un militaire, un bouquet de fleurs à la main, semble recevoir les remerciements de la foule. Le plan se termine par une poignée de mains échangée entre les habitants et le militaire. P55 : (6,10 – 6,15) : Des habitants discutent en examinant l’appareil. P56 : (6,15 – 6,19) : Idem. On reconnaît la femme filmée en gros plans précédemment. P57 : (6,19 – 6,25) : Plan dont la femme filmée précédemment est à nouveau au centre. P58 : (6,25 – 6,33) : Idem. Probablement un groupe d’amis ou de la famille du cinéaste. P59 : (6,33 – 6,38) : Groupe d’habitants examinent l’avant de l’appareil. P60 : (6,38 – 6,44) : Carton sous forme de livre annonce à la première page « Deux ans plus tard » '''=== « Deux ans plus tard » ===''' P61 : (6,44 – 6,59) : Panorama de droite à gauche montrant une colline rocailleuse. Le sol semble noir P62 : (6,59 – 7,18) : Plan filmé à l’épaule, montrant là encore un paysage rocailleux sans végétations P63 : (7,18 – 7,37) : Idem. On distingue des arbres gisant à terre, ainsi que des petits tas de bûches. P64 : (7,37 – 7,49) : Idem. On voit cette fois l’entrée de la forêt. Une petite installation de tient à la lisière de celle-ci. P65 : (7,49 – 7,58) : Panorama de gauche à droite. Le cinéaste s’est rapproché de l’installation. Il s’agit probablement d’un camp de bûcherons. P66 : (7,58 – 8,02) : Plan fixe sur le camp de bûcherons. P67 : (8,02 – 8,08) : Carton sous forme de livre annonce à la première page « Les traces du crime ». '''=== « Les traces du crime » ===''' P68 : (8,08 – 8,16) : Plan fixe vers le sol. Un jerrican est filmé, laissant peut-être entendre que les allemands auraient volontairement mis le feu à la forêt deux ans plus tôt. P69 : (8,16 – 8,25) : Panorama de gauche à droite, montrant branches et souche d’arbres. Il se termine sur le jerrican filmé précédemment afin d’établir un lien entre la forêt brûlée et l’essence. P70 : (8,25 – 8,28) : Deux petites chèvres sont filmées. P71 : (8,28 – 8,31) : Idem mais sous un autre angle. P72 : (8,31 – 8,37) : Plan sur le camp de bûcherons filmé de très près. == '''Contexte général : du débarquement de Normandie à la Libération de la Seine-et-Marne (Source : BEEVOR Anthony, Paris libéré, 1944 – 1949) ''' == Après un débarquement fructueux en Italie le 10 juillet 1943, les Alliés se trouvent confrontés à une résistance de plus en plus féroce des Italiens, renforcés par les Allemands dans la région de Monte Cassino. Il faut donc trouver un moyen d’ouvrir un autre front. À l’Est, les Soviétiques se préparent eux-aussi à une grande offensive, l’Opération Bagration. Après de nombreuses délibérations, le choix se porte sur la Normandie, côte la plus éloignée de la Grande-Bretagne. Une vaste opération de désinformation est mise en place avec succès pour faire croire à un débarquement dans le Pas-de-Calais. Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent avec succès en Normandie. S’en suit alors une avancée rapide, malgré des poches de résistance tenaces ici et là, comme par exemple à Falaise. La route vers Paris était désormais ouverte. Pour les militaires de la France Libre, il s’agissait d’un enjeu idéologique primordial : il fallait absolument qu’une force militaire française soit la première à arriver dans la ville. Pour le général De Gaulle, une formation militaire en particulier devait absolument libérer la ville : la 2e division blindée (« DB ») du Général Leclerc. [[Fichier:Leclerc_Paris.JPG|500px|thumb|right|Le général Leclerc lors de la libération de Paris]] Les événements s’accélèrent dans la capitale : craignant un soulèvement, les autorités allemandes décident le 15 août de désarmer la police de Paris, ce qui entraîne une grève générale de celle-ci. Craignant d’être assimilés aux nazis, de nombreux policiers avaient en effet rejoint le Parti communiste, la carte du parti devant les protéger une fois la ville aux mains des Alliés. Le débarquement sur la côte méditerranéenne le même jour encouragea d’autant plus les Parisiens à la dissidence. Deux jours plus tard, les Parisiens voyaient de grandes colonnes de véhicules allemands évacuant la ville, accompagnés de « pillages de dernière minute ». Le 18 août, des tirs sporadiques commencèrent à se faire entendre dans certains quartiers de la capitale, accompagnés du retour du drapeau français sur le toit de plusieurs édifices publics, notamment sur le toit de la préfecture de police de l’île de la Cité. Le préfet de Police de Vichy fut arrêté et remplacé par un gaulliste, Charles Luizet. L’insurrection fut lancée par la police, les gaullistes furent forcés de suivre le mouvement malgré les réticences de De Gaulle. Les combats furent par endroit très violents : la préfecture de police de l’île de la Cité fut assiégée et pilonnée par des chars qui, heureusement, ne firent que peu de dégâts. Le 20 août, le Conseil National de la Résistance (« CNR ») parvint à prendre de l’Hôtel de Ville - en y excluant les communistes - afin de donner une légitimité républicaine à leur mouvement. Ils devaient essuyer durant les quatre jours suivant des tirs nourrit de mitrailleuses allemandes. De leur côté, De Gaulle et Leclerc craignaient la mise en place d’une nouvelle Commune, d’autant plus que les Américains ne semblaient pas pressés de marcher sur Paris. Ces derniers craignaient que libérer la ville – et donc par conséquent nourrir ses habitants – ne signifie manquer de ravitaillement pour les armées poursuivant les Allemands dans le nord du pays. En outre, Leclerc craignait que la ville ne soit détruite si les Alliés n’agissaient pas rapidement. Dans la capitale, les barricades se dressaient progressivement, le but étant d’empêcher les Allemands de se déplacer. Le 22 août, une station de radio fut mise en place par les insurgés « Radiodiffusion de la Nation Française » afin de faire entendre la voix de la Résistance. Outre les proclamations et l’hymne national qui étaient diffusés fréquemment, les auditeurs pouvaient y entendre des conseils pratiques, des indications quant aux rues les plus dangereuses etc. Ce même soir du 22 août, le commandement américain changea d’avis, un messager ayant réussi à convaincre Eisenhower de la catastrophe que représenterait un Paris en ruine. Leclerc reçu enfin l’ordre qu’il attendait : marcher sur Paris. == '''La libération de la Seine-et-Marne''' == Le département de Seine-et-Marne voit les premiers combats commencer autour du 20 août et durent jusqu’au 29. Le secteur voit des troupes allemandes en retraite, dont certains éléments tentent d’interdire le passage aux Américains qui tentent de les rattraper. Cette retraite est marquée de nombreux massacres « […] qui font de la Seine-et-Marne un département durement éprouvé par les combats de la Libération. » L’objectif des Allemands dans la région est la destruction systématique des ponts afin de ralentir l’avancée des Alliés, ce qu’évidement les groupes de résistants locaux cherchent à éviter. L’offensive américaine est double : elle se porte à la fois vers le sud de département, espérant atteindre les ponts de Souppes et de Nemours et le nord par Fontainebleau. Bien que les combats pour Souppes se révèlent sanglants, notamment du fait de l’utilisation de méthodes de terreur par les Allemands (otages, exécution de masse), ces derniers ne parviennent toutefois pas à détruire le pont. Ce n’est pas le cas des autres objectifs, les ponts de Gretz ayant par exemple été détruits. Le pont de Fontainebleau devient alors d’une importance capitale pour traverser le Loing. La région forestière de Fontainebleau est alors tenue par les résistants, qui utilisent l’avantage conféré par le terrain pour harceler les troupes allemandes en retraite. Les Américains entrent dans la ville le 23 et foncent vers le pont de Valvin qui finira tout de même par être détruit par un obus. Les combats entre les deux rives deviennent très violents, les combattants se retrouvant piégés entre l’artillerie des deux camps. Finalement, le 24, les Américains parviennent tant bien que mal à établir un pont de bateaux pneumatiques. [[Fichier:Libération_Seine-et-Marne.jpg|600px|thumb|left|plan de la libération de la Seine-et-Marne]] == '''Pierre Piganiol : un cinéaste résistant''' == Né à Chambéry en 1915 et décédé à Paris en 2007, Pierre Piganiol est un chimiste, mais également un résistant. Mobilisé durant la « drôle de guerre », il entre à l’ENS après la capitulation de la France. Il y fonde un réseau de résistance, qui se charge de faire passer des informations pour la France Libre à Londres. En 1944, son ami, Raymond Croland, cofondateur du réseau de résistance, est arrêté et déporté à Buchenwald, forçant Pierre Piganiol à entrer dans la clandestinité. C’est dans ces années 40, et principalement vers la fin du conflit que Pierre Piganiol commence à filmer. Ce film de libération est donc l’un de ses premiers films. Le moment n’est probablement pas un hasard, la Libération devant avoir été un moment fort pour nombre de résistants, et particulièrement pour les résistants de la première heure comme Pierre Piganiol. == '''L’incendie : le crime dans le film de Pierre Piganiol''' == L’incendie de ce que l’on devine être la forêt de Fontainebleau est l’un des éléments principaux du film. Il serait le crime des Allemands, les Américains et la Libération leur châtiment. D’après la ''Revue forestière française'', l’incendie de la forêt de Fontainebleau aurait été dû à « un feu venant d’Arbonne [qui] a franchi le périmètre sur plusieurs kilomètres de front en 1944 ». L’incendie à t-il donc été causé volontairement par les Allemands ? Quelques jours avant la libération, le 17 août 1944, trente-six résistants sont sortis des prisons de Fontainebleau et amenés à une carrière de sable non loin de ce village pour y être fusillés. Il est possible que les Allemands aient déclenché l’incendie après avoir exécuté ces résistants afin de couvrir leurs traces. Le « crime » serait alors le meurtre, l’incendie, le moyen de le cacher. Comme Rodion Raskolnikov, le personnage principal du roman éponyme de Dostoïevski, les Allemands auraient tentés de camoufler leur crime par un autre. [[Fichier:Incendie forêt de Fontainebleau.png|400px|vignette|gauche]] Cependant, il est plus probable que pour Pierre Piganiol – qui n’avait peut-être pas été au courant des exécutions au moment de la réalisation de son film – l’incendie ait été le seul crime des Allemands. Plusieurs indices nous l’indiquent. Dans la dernière partie de son film « les traces du crime », Pierre Piganiol laisse explicitement entendre que le feu fut déclenché volontairement par les Allemands. Un jerrican, qui servit probablement à transporter du carburant est mis plusieurs fois en valeur par le cinéaste, et notamment via un panorama de gauche à droite, filmant la dévastation de l’incendie, et se terminant sur le jerrican reposant sur un sol carbonisé (plan 70 : 8min25 – 8min28) L’incendie est présent dès les premières secondes du film. Le cinéaste le filme à la fois comme une catastrophe phénoménale, mais aussi comme un drame. Plusieurs scènes illustrent ces ressentis. Les flammes sont bien souvent filmées en contreplongée, accentuant l’effet écrasant qu’elles exercent sur le spectateur (Plan 11 :1min14-1min26 ; Plan 13 : 1min37 – 1min42). Un plan en particulier accentue le dramatique : on y voit un sapin, à priori épargné par les flammes, debout au milieu d’un paysage récemment ravagé par l’incendie. == '''La Libération dans le film de Pierre Piganiol''' == La Libération est au centre du film de Pierre Piganiol. On peut y voir la joie des habitants de Saint-Martin-en-Bière, qui est filmé avant même l’arrivée des Alliés. En effet, « à l’aube du 23 », un homme est filmé par le cinéaste en train d’escalader le toit de sa maison afin d’y hisser le drapeau français sur sa cheminée (Plan 24 à 29 : 2min 56 – 3min 32). Pierre Piganiol utilise sa caméra pour placer le spectateur dans ses chaussures. Les évènements, sont presque toujours filmé comme si le cinéaste était un villageois comme les autres, observant l’arrivée des Alliés comme les autres. Ainsi, même des scènes qui peuvent paraître comme symbolique, tel le gros plan sur le drapeau français flottant au vent peut être interprétées comme le regard d’un habitant – qui plus est engagé dans la résistance, fier de pouvoir enfin afficher les couleurs de son pays après quatre ans d’occupation. Il en va de même pour les scènes de l’avion de reconnaissance. Pierre Piganiol se place tout d’abord à l’avant de la foule, et pointe sa caméra sur l’avion amorçant ses manœuvres d’atterrissage. On peut interpréter cette partie du film comme étant l’œil d’un habitant curieux, qui n’a probablement encore jamais observé d’avions – en tout cas pas de près – et qui donc fixe ce curieux engin du regard (Plan 37 à 44 : 4min17 – 5min01). Un fois l’avion atterrit, le cinéaste filme la foule des habitants se précipiter sur l’avion pour féliciter le pilote et examiner l’avion de plus prêt. (Plan 45 à 59 : 5min02 – 6min33). Ce parti prit de filmer les évènements comme un observateur parmi les autres peut se retrouver dans les autres films de Pierre Piganiol réalisés durant cette période. Ainsi, le film immortalisant l’arrivée des troupes françaises – dont le cinéaste fait partie – en Allemagne est tourné de la même façon. [[Fichier:Petit garçon dans une jeep américaine.png|500px|vignette|droite|Un petit garçon sert les mains des habitants du village]] Ce document est en outre l’occasion d’observer le comportement des habitants d’un petit village de région parisienne lors de la Libération. La joie et l’euphorie sont de mises sur pratiquement toutes les scènes où une foule est filmée. Les enfants en sont les principaux témoins dans ce film. De nombreuses scènes les montres sur les véhicules des Américains entrant dans le village – que ceux-ci soient à l’arrêt ou non – et tous affichent un grand sourire. Deux plans en particulier illustrent ce propos. Le premier, le plan 32 (3min44 – 3min51), montre plusieurs enfants, assis sur un blindé de reconnaissance américain. [[Fichier:Enfants sur blindé américain.png|500px|vignette|gauche|Des enfants sur un blindé américain à Saint-Martin-en-Bière.]] Sur cette scène, deux petites filles y agitent des drapeau français, symboles à la fois de la confiance des habitants qui laissent leurs enfants approcher les militaires Alliés, mais aussi de l’engouement patriotique de ces derniers jours du mois d’août. Le second plan, le plan 50 (5min35 – 5min44), nous montre un enfant à bord du siège passager d’une jeep américaine traversant le village. Ce dernier serre les mains des habitants comme s’il était personnellement venu les libérer, un énorme sourire traversant son visage. Les deux militaires à bord de la jeep affichent eux-aussi un grand sourire, témoignant de l’euphorie contagieuse régnant dans le village ce jour-là. == '''Conclusion''' == Le film de Pierre Piganiol, tourné dans les premières heures de la Libération de la Seine-et-Marne, permet d’observer la réaction d’un petit village durant cet évènement. Cela d’autant plus que Pierre Piganiol film cet évènement comme s’il n’était qu’un habitant parmi d’autres, comme s’il n’avait pas de caméra. Son film témoigne de l’euphorie ressentie par les habitants de la commune, à tel point d’ailleurs qu’en voyant ces images, on ne se douterait pas que de sanglants combats ont lieux à moins de dix kilomètres de là. Il montre également le soulagement de ses compatriotes qui en plus de fêter leur libération, fêtent la fin de la guerre, dont le front s’éloigne progressivement de leur petit village.
Bas:Défilé à Saverne (0052FN0014) Défilé militaire à Saverne 0052FN0014_2 1932 1932 1,932 44 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Meyer, Marcel 48.74221, 7.3634 Meyer Non-Non MIRA War National day 0052FN0014 0
Saverne capture.png
Défilé militaire à Saverne au début des années 1930 Grande Rue à Saverne, les fenêtres sont pavoisées de drapeaux tricolores, quelques passants. Image double : des enfants passent (regards caméra) et tournent à gauche, avec un adulte (l’instituteur ?), suivis de la fanfare militaire, plan serré sur les cuivres. Les officiers passent à cheval, suivis des fantassins (regards caméra). Les unités filmées de près dépassent l’opérateur par la gauche, un soldat sourit à la caméra, un autre regarde longuement. Un officier à cheval regarde également dans la séquence suivante. Les officiers portent de nombreuses médailles. Objet d’un contentieux géopolitique depuis 1870, l’Alsace représente le premier champ de bataille de la Première Guerre mondiale. Cependant, ce n’est qu’à la faveur de la révolution du 9 novembre et de l’armistice du 11 novembre 1918 que l’armée française fait son entrée en Alsace. La francisation à marche forcée s’accompagne d’une politique mémorielle précoce impulsée de Paris mais aussi à l’initiative de la société alsacienne. Le souvenir du sacrifice alsacien se mêle de l’espoir pacifiste rayonnant alors en Europe et de la préparation de la guerre symbolisée par la ligne Maginot fortifiant le Rhin dès 1931. Le mouvement autonomiste alsacien unifié, qui totalise près d’un quart des suffrages en 1932 et emportera les trois-quarts des sièges en 1936, ne cache pas ses liens avec le nazisme qui a triomphé de l’autre côté du Rhin. '''Saverne, cité militaire''' '''Des soldats en temps de paix'''
Bas:Défilé du 14 juillet 1928 à Strasbourg (0116FN0001 1) Défilé du 14 juillet 1928 à Strasbourg 0116FN0001_1 1928-07-14 1928-07-14 1,928 57 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Piganiol, André MIRA 48.58189, 7.75103 Piganiol Cérémonie du 14 juillet Place de la République, Strasbourg Non-Non MIRA First Wolrd War 0116FN0001 1 0
Défilé_1928_Strasbourg.jpg
Défilé militaire du 14 juillet 1928 à Strasbourg, place de la République. Plan 1 : (écrit sur papier) 14 – 7 – 28 Plan 2 : Deux vélos arrivent par la droite suivis d’un cortège à cheval (rangs serrés) puis une voiture, puis un autre cortège similaire sur le côté de la route (en courbe), il y a des soldats en rangs qui regardent le cortège passer Plan 3 : Au premier plan, il y a des civils, le public, au deuxième plan, il y a des voitures qui défilent avec la présence de personnes qui discutent devant le public, enfin au troisième plan, il y a un homme seul qui marche devant un autre groupe de civils. Plan 4 : Même cadre pour le public mais on note la présence d’un cheval blanc monté qui marche vers la foule et pas dans le sens de la marche du début du défilé. Plan 5 : Ce même cheval blanc défile à la tête d’un cortège à cheval devant des hommes en uniforme. Plan 6 : Plus le même plan que le défilé, on voit des personnes assises sur le muret d’un bâtiment de la place de la République avec des hommes portant un casque (probablement des militaires). Au pied du bâtiment, il y a un grand étendard français. Plan 7 : Retour sur le plan de la route où des soldats fixes sont face à quelques hommes (leurs officiers) probablement pour se faire décorer. Plan 8 : Cette fois, le défilé vient par la gauche, des soldats défilent avec des instruments de musique. C’est peut-être à ce moment que le défilé commence réellement. Il y a toujours ce cheval blanc monté, devant les civils. Plan 9 : Plan rapide au même endroit avec quelques hommes en uniforme dont un qui porte un drapeau et les autres des fusils. Un homme les suit. Plan 10 : (même plan : erreur?). Plan 11 : Beaucoup de soldats avec des armes défilent. Plan 12 : Même scène. Plan 13 : Fin de cortège avec des chevaux qui tractent des charrues avec des mitrailleuses ou canons légers fixés dessus. La première ligne comporte des chevaux blancs alors que la seconde comporte des chevaux foncés. Plan 14 : Des chevaux tractent des grosses charrues avec trois hommes assis en uniforme, armés en plus d’avoir un canon de gros calibre à l’arrière. Il y a également des chevaux qui défilent sans charrues et sans cavaliers. Plan 15 : Des chevaux tractent des barques. Plan 16 : Des petits camions transportent des hommes avec des charrues. Plan 17 : Même plan mais tourné vers la gauche où on voit le bâtiment aperçu auparavant. Un cortège de la largeur de la route arrive avec à sa tête un cavalier. Plan 18 : Hommes en uniforme qui défilent (un petit nombre) avec un drapeau suivis par des civils en costume. On note aussi quelqu’un sortir de la foule pour les rejoindre. Plan 19 : Groupe d’hommes en costume dont un avec un drapeau. Il s’agit d’une parade militaire qui s’organise dans l’entre deux guerres. Nous sommes 10 ans après le premier conflit mondial, la France est victorieuse est a pu récupérer l’Alsace-Lorraine, cela explique pourquoi cette parade a lieu à Strasbourg. Le contexte politique et militaire est plutôt calme : la France en tant que vainqueur de la Grande Guerre a pu organiser le traité de Versailles selon ses attentes, ce qui a considérablement affaibli ses rivaux dont l’Allemagne, puissance antagoniste de la France. L’Allemagne de 1928, sous le régime de la République de Weimar, est une nation militairement faible, nombreuses sont les restrictions que le traité de 1919 impose. Il n’y a donc aucune menace directe pour le sol français comme il y a eu entre 1914 et 1918. Le contexte politique lui est aussi impacté par la fin de la Première Guerre Mondiale : on souhaite assez largement éviter un autre conflit armé de l’ampleur de la Grande Guerre, de ce fait on commence à voir apparaître des mouvements pacifistes avec des figures comme Joseph Caillaux, en poste en tant que ministre en 1926 par exemple. Cependant, malgré un désir de paix, la France, mais plus largement l’Europe des puissances coloniales, n’hésite pas à faire la guerre dans leurs propres colonies contre les autochtones, comme pendant la guerre du Rif de 1921 à 1927. La tradition du défilé militaire fragilisée ? Selon le Ministère des Armées, les années 20 sont des années où les défilés ne sont pas marqués. Par exemple, il n’y a pas de défilé à Paris de 1925 à 1928, seulement des cérémonies. Or, comme le montre le film, il y a bien un défilé à Strasbourg, place de la République. C’est une anomalie qui mérite d’être soulevée. Cependant, cela pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs : déjà, le défilé que l’on voit est atypique dans le sens où il ne ressemble pas en tout point aux autre défilés. D’abord (d’un point de vue du film), la parade arrive par la droite, à cheval. Puis, on observe des soldats fixes, en rang, très peu nombreux, se faisant à priori décorer. Enfin, et cela dure le plus dans le film, le défilé arrive maintenant par la gauche avec des hommes en rang, armés, des canons, et même des barques. Il y a très peu d’engins motorisés, mais beaucoup de chevaux. Il y a donc à travers ce défilé, une sensation de parade modeste, déjà puisqu’il est à Strasbourg et pas à Paris, mais aussi parce que très peu de moyens semblent déployés : on aurait peut-être pu voir plus d’engins motorisés et moins de chevaux. Les embarcations présentes pourraient peut-être être dues à la proximité de cours d’eau près de Strasbourg comme l’Ill ou encore le Rhin puisque les hommes qui défilent proviennent d’une caserne locale. Ce défilé a lieu sur la Place de la République qui est la place de Strasbourg la plus « politisée » encore aujourd’hui. Les défilés du 14 juillet mais aussi d’autres manifestations ont toujours comme lieu de gravité la place de la République.
Bas:Défilé du 14 juillet 1928 à Strasbourg (0116FN0001 1) Défilé du 14 juillet 1928 à Strasbourg 0116FN0001_1 1928-07-14 1928-07-14 1,928 57 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Piganiol, André MIRA 48.58189, 7.75103 Piganiol Cérémonie du 14 juillet Place de la République, Strasbourg Non-Non MIRA First Wolrd War 0116FN0001 1 0
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Défilé militaire du 14 juillet 1928 à Strasbourg, place de la République. Plan 1 : (écrit sur papier) 14 – 7 – 28 Plan 2 : Deux vélos arrivent par la droite suivis d’un cortège à cheval (rangs serrés) puis une voiture, puis un autre cortège similaire sur le côté de la route (en courbe), il y a des soldats en rangs qui regardent le cortège passer Plan 3 : Au premier plan, il y a des civils, le public, au deuxième plan, il y a des voitures qui défilent avec la présence de personnes qui discutent devant le public, enfin au troisième plan, il y a un homme seul qui marche devant un autre groupe de civils. Plan 4 : Même cadre pour le public mais on note la présence d’un cheval blanc monté qui marche vers la foule et pas dans le sens de la marche du début du défilé. Plan 5 : Ce même cheval blanc défile à la tête d’un cortège à cheval devant des hommes en uniforme. Plan 6 : Plus le même plan que le défilé, on voit des personnes assises sur le muret d’un bâtiment de la place de la République avec des hommes portant un casque (probablement des militaires). Au pied du bâtiment, il y a un grand étendard français. Plan 7 : Retour sur le plan de la route où des soldats fixes sont face à quelques hommes (leurs officiers) probablement pour se faire décorer. Plan 8 : Cette fois, le défilé vient par la gauche, des soldats défilent avec des instruments de musique. C’est peut-être à ce moment que le défilé commence réellement. Il y a toujours ce cheval blanc monté, devant les civils. Plan 9 : Plan rapide au même endroit avec quelques hommes en uniforme dont un qui porte un drapeau et les autres des fusils. Un homme les suit. Plan 10 : (même plan : erreur?). Plan 11 : Beaucoup de soldats avec des armes défilent. Plan 12 : Même scène. Plan 13 : Fin de cortège avec des chevaux qui tractent des charrues avec des mitrailleuses ou canons légers fixés dessus. La première ligne comporte des chevaux blancs alors que la seconde comporte des chevaux foncés. Plan 14 : Des chevaux tractent des grosses charrues avec trois hommes assis en uniforme, armés en plus d’avoir un canon de gros calibre à l’arrière. Il y a également des chevaux qui défilent sans charrues et sans cavaliers. Plan 15 : Des chevaux tractent des barques. Plan 16 : Des petits camions transportent des hommes avec des charrues. Plan 17 : Même plan mais tourné vers la gauche où on voit le bâtiment aperçu auparavant. Un cortège de la largeur de la route arrive avec à sa tête un cavalier. Plan 18 : Hommes en uniforme qui défilent (un petit nombre) avec un drapeau suivis par des civils en costume. On note aussi quelqu’un sortir de la foule pour les rejoindre. Plan 19 : Groupe d’hommes en costume dont un avec un drapeau. Il s’agit d’une parade militaire qui s’organise dans l’entre deux guerres. Nous sommes 10 ans après le premier conflit mondial, la France est victorieuse est a pu récupérer l’Alsace-Lorraine, cela explique pourquoi cette parade a lieu à Strasbourg. Le contexte politique et militaire est plutôt calme : la France en tant que vainqueur de la Grande Guerre a pu organiser le traité de Versailles selon ses attentes, ce qui a considérablement affaibli ses rivaux dont l’Allemagne, puissance antagoniste de la France. L’Allemagne de 1928, sous le régime de la République de Weimar, est une nation militairement faible, nombreuses sont les restrictions que le traité de 1919 impose. Il n’y a donc aucune menace directe pour le sol français comme il y a eu entre 1914 et 1918. Le contexte politique lui est aussi impacté par la fin de la Première Guerre Mondiale : on souhaite assez largement éviter un autre conflit armé de l’ampleur de la Grande Guerre, de ce fait on commence à voir apparaître des mouvements pacifistes avec des figures comme Joseph Caillaux, en poste en tant que ministre en 1926 par exemple. Cependant, malgré un désir de paix, la France, mais plus largement l’Europe des puissances coloniales, n’hésite pas à faire la guerre dans leurs propres colonies contre les autochtones, comme pendant la guerre du Rif de 1921 à 1927. La tradition du défilé militaire fragilisée ? Selon le Ministère des Armées, les années 20 sont des années où les défilés ne sont pas marqués. Par exemple, il n’y a pas de défilé à Paris de 1925 à 1928, seulement des cérémonies. Or, comme le montre le film, il y a bien un défilé à Strasbourg, place de la République. C’est une anomalie qui mérite d’être soulevée. Cependant, cela pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs : déjà, le défilé que l’on voit est atypique dans le sens où il ne ressemble pas en tout point aux autre défilés. D’abord (d’un point de vue du film), la parade arrive par la droite, à cheval. Puis, on observe des soldats fixes, en rang, très peu nombreux, se faisant à priori décorer. Enfin, et cela dure le plus dans le film, le défilé arrive maintenant par la gauche avec des hommes en rang, armés, des canons, et même des barques. Il y a très peu d’engins motorisés, mais beaucoup de chevaux. Il y a donc à travers ce défilé, une sensation de parade modeste, déjà puisqu’il est à Strasbourg et pas à Paris, mais aussi parce que très peu de moyens semblent déployés : on aurait peut-être pu voir plus d’engins motorisés et moins de chevaux. Les embarcations présentes pourraient peut-être être dues à la proximité de cours d’eau près de Strasbourg comme l’Ill ou encore le Rhin puisque les hommes qui défilent proviennent d’une caserne locale. Ce défilé a lieu sur la Place de la République qui est la place de Strasbourg la plus « politisée » encore aujourd’hui. Les défilés du 14 juillet mais aussi d’autres manifestations ont toujours comme lieu de gravité la place de la République.
Bas:Défilé du 14 juillet 1928 à Strasbourg (0116FN0001 1) Défilé du 14 juillet 1928 à Strasbourg 0116FN0001_1 1928-07-14 1928-07-14 1,928 57 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Piganiol, André MIRA 48.58189, 7.75103 Piganiol Cérémonie du 14 juillet Place de la République, Strasbourg Non-Non MIRA First Wolrd War 0116FN0001 1 0
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Défilé militaire du 14 juillet 1928 à Strasbourg, place de la République. Plan 1 : (écrit sur papier) 14 – 7 – 28 Plan 2 : Deux vélos arrivent par la droite suivis d’un cortège à cheval (rangs serrés) puis une voiture, puis un autre cortège similaire sur le côté de la route (en courbe), il y a des soldats en rangs qui regardent le cortège passer Plan 3 : Au premier plan, il y a des civils, le public, au deuxième plan, il y a des voitures qui défilent avec la présence de personnes qui discutent devant le public, enfin au troisième plan, il y a un homme seul qui marche devant un autre groupe de civils. Plan 4 : Même cadre pour le public mais on note la présence d’un cheval blanc monté qui marche vers la foule et pas dans le sens de la marche du début du défilé. Plan 5 : Ce même cheval blanc défile à la tête d’un cortège à cheval devant des hommes en uniforme. Plan 6 : Plus le même plan que le défilé, on voit des personnes assises sur le muret d’un bâtiment de la place de la République avec des hommes portant un casque (probablement des militaires). Au pied du bâtiment, il y a un grand étendard français. Plan 7 : Retour sur le plan de la route où des soldats fixes sont face à quelques hommes (leurs officiers) probablement pour se faire décorer. Plan 8 : Cette fois, le défilé vient par la gauche, des soldats défilent avec des instruments de musique. C’est peut-être à ce moment que le défilé commence réellement. Il y a toujours ce cheval blanc monté, devant les civils. Plan 9 : Plan rapide au même endroit avec quelques hommes en uniforme dont un qui porte un drapeau et les autres des fusils. Un homme les suit. Plan 10 : (même plan : erreur?). Plan 11 : Beaucoup de soldats avec des armes défilent. Plan 12 : Même scène. Plan 13 : Fin de cortège avec des chevaux qui tractent des charrues avec des mitrailleuses ou canons légers fixés dessus. La première ligne comporte des chevaux blancs alors que la seconde comporte des chevaux foncés. Plan 14 : Des chevaux tractent des grosses charrues avec trois hommes assis en uniforme, armés en plus d’avoir un canon de gros calibre à l’arrière. Il y a également des chevaux qui défilent sans charrues et sans cavaliers. Plan 15 : Des chevaux tractent des barques. Plan 16 : Des petits camions transportent des hommes avec des charrues. Plan 17 : Même plan mais tourné vers la gauche où on voit le bâtiment aperçu auparavant. Un cortège de la largeur de la route arrive avec à sa tête un cavalier. Plan 18 : Hommes en uniforme qui défilent (un petit nombre) avec un drapeau suivis par des civils en costume. On note aussi quelqu’un sortir de la foule pour les rejoindre. Plan 19 : Groupe d’hommes en costume dont un avec un drapeau. Il s’agit d’une parade militaire qui s’organise dans l’entre deux guerres. Nous sommes 10 ans après le premier conflit mondial, la France est victorieuse est a pu récupérer l’Alsace-Lorraine, cela explique pourquoi cette parade a lieu à Strasbourg. Le contexte politique et militaire est plutôt calme : la France en tant que vainqueur de la Grande Guerre a pu organiser le traité de Versailles selon ses attentes, ce qui a considérablement affaibli ses rivaux dont l’Allemagne, puissance antagoniste de la France. L’Allemagne de 1928, sous le régime de la République de Weimar, est une nation militairement faible, nombreuses sont les restrictions que le traité de 1919 impose. Il n’y a donc aucune menace directe pour le sol français comme il y a eu entre 1914 et 1918. Le contexte politique lui est aussi impacté par la fin de la Première Guerre Mondiale : on souhaite assez largement éviter un autre conflit armé de l’ampleur de la Grande Guerre, de ce fait on commence à voir apparaître des mouvements pacifistes avec des figures comme Joseph Caillaux, en poste en tant que ministre en 1926 par exemple. Cependant, malgré un désir de paix, la France, mais plus largement l’Europe des puissances coloniales, n’hésite pas à faire la guerre dans leurs propres colonies contre les autochtones, comme pendant la guerre du Rif de 1921 à 1927. La tradition du défilé militaire fragilisée ? Selon le Ministère des Armées, les années 20 sont des années où les défilés ne sont pas marqués. Par exemple, il n’y a pas de défilé à Paris de 1925 à 1928, seulement des cérémonies. Or, comme le montre le film, il y a bien un défilé à Strasbourg, place de la République. C’est une anomalie qui mérite d’être soulevée. Cependant, cela pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs : déjà, le défilé que l’on voit est atypique dans le sens où il ne ressemble pas en tout point aux autre défilés. D’abord (d’un point de vue du film), la parade arrive par la droite, à cheval. Puis, on observe des soldats fixes, en rang, très peu nombreux, se faisant à priori décorer. Enfin, et cela dure le plus dans le film, le défilé arrive maintenant par la gauche avec des hommes en rang, armés, des canons, et même des barques. Il y a très peu d’engins motorisés, mais beaucoup de chevaux. Il y a donc à travers ce défilé, une sensation de parade modeste, déjà puisqu’il est à Strasbourg et pas à Paris, mais aussi parce que très peu de moyens semblent déployés : on aurait peut-être pu voir plus d’engins motorisés et moins de chevaux. Les embarcations présentes pourraient peut-être être dues à la proximité de cours d’eau près de Strasbourg comme l’Ill ou encore le Rhin puisque les hommes qui défilent proviennent d’une caserne locale. Ce défilé a lieu sur la Place de la République qui est la place de Strasbourg la plus « politisée » encore aujourd’hui. Les défilés du 14 juillet mais aussi d’autres manifestations ont toujours comme lieu de gravité la place de la République.
Bas:Défilé du 14 juillet 1947 (0141FH0001) Défilé du 14 juillet 1946 0141FH0001_1 1946-07-14 1946-07-14 1,946 125 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Bruckmann, Charles MIRA 48.58189, 7.75103 Bruckmann Cérémonie du 14 juillet Strasbourg Non-Non MIRA Second World War : ceremonies – commemorations - remembrance places 0141FH0001 0
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Défilé militaire du 14 juillet 1946 à Strasbourg, place de la République. Plan 1 : Des soldats en uniforme défilent en jouant d'instruments de musique. On note aussi un militaire devant le cinéaste amateur qui observe également la scène. Plan 2 : Des soldats en rang défilent avec des officiers devant eux. Plan 3 : Même scène mais l'attention est portée sur les hommes du rang. Plan 4 : Un autre groupe de soldats selon la même configuration arrive. Plan 5 : (filmé par derrière) 5 soldats défilent avec des drapeaux. Plan 6 : Des soldats avec des képis mais sans armes défilent. Plan 7 : Les troupes coloniales défilent. Plan 8 : Un groupe de soldats défilent suivis par des hommes en rang. Plan 9 : Des chevaux montés défilent avec à leur tête un cheval blanc. Plan 10 : (filmé de derrière) Sûrement les mêmes chevaux. Plan 11 : Encore des chevaux. Plan 12 : Deux voitures militaires ( ressemblant à des "jeeps") arrivent avec pour les deux la disposition suivante : un homme debout place passager et un conducteur. Plan 13 : Encore des voitures militaires mais aussi des camions militaires. Plan 14 : Ces camions transportent des soldats et tractent des canons. Plan 15 : Même plan que le 14 mais il y a d'autres voitures avec un homme debout place passager entre les camions. Plan 16 : (filmé de derrière) Les camions aperçus auparavant Plan 17 : Encore ces voitures militaires avec des camions. Plan 18 : Gros plan sur les camions avec à leur bord moins d'hommes que dans les premiers. Plan 19 : (filmé de derrière puis balayage vers la gauche pour filmer de devant) Des camions plus légers arrivent avec peu d'hommes à leur bord tractant des canons plus gros que ceux aperçus auparavant. Plan 20 : (filmé de derrière) Les camions vus auparavant. Plan 21 : (la scène se passe à un autre endroit) Des voitures noires avec drapeaux s'avancent au milieu d'hommes en uniforme. Plan 22 : La façade d'un bâtiment de la place est filmé. Plan 23 : Un homme est filmé entrain de marcher le long de cette façade puis on filme des civils et des militaires toujours devant cette façade. Plan 24 : Des hommes importants sont devant cette façade et des voitures noires avec drapeau s'arrêtent pour les embarquer. 14 juillet 1946, fête nationale de la France, seulement la deuxième célébrée depuis la Libération de la France de l’Allemagne nazie. Il s’agit d’un défilé qui se place dans un contexte particulier puisqu’on a l’habitude de voir ce type de manifestation militaire à Paris, bien qu’il en existe ailleurs en province comme à Strasbourg. La France de 1946 est une France en reconstruction dans tous les domaines. Du gouvernement qui reprend la place du régime de Vichy ainsi que de l’occupant, de l’armée qui doit se reconstruire, mais aussi à la place de la France en tant que grande puissance aux côtés des Alliés, tout doit se refaire. Longtemps l’Alsace et sa capitale ont été une grande source de conflit entre l’Allemagne et le France. Annexée au XVIIe par Louis XIV, puis reprise en 1870 par le chancelier allemand Bismarck, cependant une nouvelle fois récupérée par la France à la suite de la Grande Guerre de 1914 – 1918, elle est encore une fois reprise par les Allemands menés par Hitler en 1940. Ce n’est qu’en 1944, avec la libération de Strasbourg le 22 novembre 1944 avec les troupes du Général Leclerc, que la ville redevient française. Ce défilé du 14 juillet à Strasbourg, fête nationale française qui laisse habituellement place à des parades militaires, se déroule selon toutes ces idées. Une armée forte à travers le défilé Il ne faut pas oublier que ce n’est pas le défilé de Paris qui a eu lieu en 1946 à Strasbourg. A Paris, mais cela vaut aussi pour Strasbourg, on parle d’une « nouvelle armée française » victorieuse et où le peuple de France « crie pour la première fois sa liberté ». Il s’agit, en France du premier défilé depuis l’occupation allemande. On y voit comme dans le film de Charles Bruckmann, des soldats français paradant fièrement, mais aussi les troupes coloniales. Là où le défilé de Strasbourg diverge, c’est lors de la parade de camions d’infanterie avec des canons remorqués, qui ne sont pas présents à Paris. Or à Paris, on voit des M4 Sherman (blindés américains) signe du retard technologique français sur les autres puissances militaires car la France ne produit pas ses propres blindés, elle est pour le moment garante des industries américaines. Cependant les soldats y sont et cela annonce le retour de la France dans le groupe très restreint des puissances militaires de l’après guerre et dans un nouvel ordre mondial. Ce défilé, pourrait faire passer deux messages si l’on interprète le contexte de la France. Déjà, l’occupation allemande a complètement chamboulé l’armée française, qui s’est vue réduite à un nombre de soldats très réduits, voire à des milices. L’appellation de puissance militaire n’est qu’un reflet du passé de la France ; le pays, à cause de l’occupation, n’a pu mener aucun projet de modernisation officiel de son armée, tout l’effort était soit destiné à l’Allemagne nazie, soit simplement stoppé. Ainsi, la France est privée d’une armée moderne dans tous les domaines. Il y a un retard technologique et militaire que la France doit au plus vite combler puisque la guerre est vecteur de « progrès » en terme d’armement et d’organisation. Ce défilé est donc un message, qui pourrait être lancé au monde mais aussi aux Français ; la France est, et restera une puissance militaire. Enfin, ce défilé, à Strasbourg, sous-entend un contexte plus local et un message plus ciblé. Il montre que l’Alsace est, et sera, toujours française et que la France défendra son territoire par les armes s’il le faut, tout en montrant aux Alsaciens le visage de leurs libérateurs de la terreur nazie. Le défilé du 14 juillet 1946 à Strasbourg, place de la République La symbolisation de cette place est très forte dans le contexte franco-allemand. A l’origine cette place a été aménagé par le Reich allemand suite à l’annexion de l’Alsace par celui-ci en 1870. C’est en 1883, pour montrer l’attachement de la ville à l’empire, que les autorités bâtissent ce lieu avec un palais impérial encore existant et fonctionnel aujourd’hui. L’empereur avait pour coutume d’avoir des palais résidentiels pour lui et sa cours afin de symboliser sa présence à différents lieu de l’empire. Ce palais ainsi que la place montre la main mise de l’empereur sur Strasbourg dans un contexte plus large qu’est la « Neustadt » (nouvelle ville), nouveau quartier de Strasbourg érigé au même moment par le Reich. Conçue par Johann Carl Otto, la place nommée à l’époque « Kaiserplatz » (place impériale) s’achève en 1887. En 1919, après le retour de l’Alsace-Lorraine à la France, on nomme la place, qui n’avait donc aucun équivalent auparavant sous la France d’avant 1870, place de la République, pour montrer les valeurs françaises aux Alsaciens et aux Allemands. Cependant, en 1940, suite à la deuxième annexion allemande, la place devient la « Bismarckplatz ». On ne cherche pas à redonner le caractère impérial de cette place, puisque Hitler n’est pas un « Kaiser », sans pour autant faire table rase du passé. Le régime nazi célèbre les hommes forts qui ont contribué à la grandeur de l’Allemagne. Otto Bismarck en fait parti puisqu’il vaincu la France et unifié l’Allemagne, ce qui correspond tout à fait à la vision d’Hitler : vaincre la France et unifier, glorifier les peuples allemands, ce qu’il a fait en 1940. Le nom de « Bismarckplatz » rappelle ces aspects. Ce n’est qu’en 1945, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale que la place retrouve son nom de « Place de la République ». Depuis sa création jusqu’à encore aujourd’hui, elle est l’endroit le plus adapté de la ville de Strasbourg pour manifester le pouvoir en place, que ce soit sous domination allemande que sous domination française. Il est donc normal d’y voir des défilés militaires les 14 juillet.
Bas:Démonstration d'escrime (0086FS0001) Démonstration d'escrime 0086FS0001_1 1924 1935 1,930 85 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Süffert, Fritz MIRA 48.58189, 7.75103 Forrer Oui-Non MIRA Sport Outdoor activities 0086FS0001 0
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Ce film amateur muet en noir et blanc d’une minute et vingt-cinq secondes est issu de la pellicule de l’entomologiste allemand Fritz Süffert (1891-1945). Tourné en 16 mm, ce film fut réalisé entre 1924 et 1925. Il s’agit d’une démonstration d’escrime au fleuret en plein air, entre deux escrimeuses, abordé sous différents plans. Le filmeur capture ici quelques échanges ou coups d’estoc au fleuret entre deux compétitrices. La scène comprend des éléments du film en extérieur : végétation, habitations, routes, passage et présence d’individus en arrière-plan. Le film se termine sur un regard des escrimeuses, directement adressé à la caméra, attestant de la présence de Fritz Süffert. 00:00-00:03 : carton « AFGA » 00:04-00:10 : plan large d’une démonstration d’escrime en plein air. Présence d’un enfant en bas âge en arrière plan. Aperçu du lieu de pratique : en bord de route, sans doute devant une habitation. 00:11-00:24 : plan large depuis l’autre côté du plan précédant. Échanges de coups d’estoc des escrimeuses. Sur l’arrière plan gauche : une grange et un vélo. En arrière plan, une grande maison. 00:25-00:33 : retour au plan initial pour une séquence de coups d’estoc. 00:34-00:50 : retour au plan large de dos à la route, pas tout à fait cadré comme le deuxième plan. 00:51-01:02 : plan rapproché de l’une des escrimeuses. Arrière plan informatif : homme à vélo, présence d’un lampadaire, d’un panneau de rue. 01:03-01:11 : retour au plan large de dos à la route, pas tout à fait cadré comme le deuxième plan. Arrière plan animé : arrivée d’une femme à vélo, présence d’un homme qui passe le balai. 01:12-01:25 : plan large de dos à la route, cadré comme le deuxième plan. Les escrimeuses retirent leur casque se saluent et saluent la caméra. Fritz Süffert (1891-1945) était un entomologiste allemand spécialisé dans l’étude des papillons, en particulier leur aspect mimétique. Au cours des années 1920, Süffert est étudiant en biologie à l’Université de Munich et devient l’assistant du généticien Richard Goldschmidt (1878-1956). Entre 1924 et 1936, Süffert travaille à l’Université de Fribourg en collaboration avec Hans Spemann (1869-1941), lauréat du prix Nobel de médecine en 1935. En 1933, Süffert effectue un voyage en Indonésie et s’essaie au film amateur, capturant quelques séquences à Bali. En 1935, Süffert et sa famille s’installent à Berlin. Süffert est marié à Maria Forrer, fille de l’archéologue Robert Forrer (1866-1947) et devient rédacteur en chef de la revue ''Die Naturwissenschaften'', consacrée à l’étude des sciences naturelles. Süffert décède le 24 avril 1945 lors de la bataille de Berlin, à quelques jours de la mort d’Hitler et de la capitulation de l’Allemagne nazie. Sa famille s’est ensuite installée à Strasbourg en 1947. Dans l’immédiat après-guerre, l’Allemagne connut la pire crise économique de son histoire, marquée par une hyperinflation sous la République de Weimar. Au début des années 1920, Weimar est en effet dans l’impossibilité de payer les réparations faramineuses fixées par le traité de Versailles. Le plan Dawes, signé à Paris en août 1924, permet à l’Allemagne d’alléger le coût des réparations. En France, les Jeux Olympiques de Paris ont lieu sans la délégation allemande, qui ne fut pas invitée par le conseil d’organisation. C’est toutefois lors de ces Jeux d’été de 1924 que l’escrime au fleuret fut ouverte aux femmes, vingt-huit après leur entrée masculine lors des premiers Jeux, organisés à Athènes en 1896. Pourtant, le caractère mixte des rencontres d’escrime remonte au Moyen Âge. Maître escrimeur du XIVe siècle, Johannes Liechtenauer (1300-1389) prône dans ses ''Fechtbücher'' (ou traités d'escrime) une mixité de l’escrime, bien qu'encore largement minoritaire pour le genre féminin. '''Cartons et coups d’estoc''' Artifice récurrent du cinéma muet, l’intertitre est un complément écrit à l’image qui a progressivement disparu avec les progrès du cinéma sonore. Sur le carton d’ouverture de ce film, on peut retrouver l’acronyme AFGA pour Aktiengesellschaft für Anilinfabrikation, entreprise qui produisait des produits chimiques utilisés dans la fabrication de pellicules, de papier photo ainsi que de matériel de photographie et de cinéma amateur. Le caractère de ce carton semble ici plus publicitaire qu’autre chose. Il est fort probable que Fritz Süffert ait été client de l’enseigne allemande. Un premier plan large révèle qu’il s’agit d’une démonstration amicale d’escrime en plein air, entre deux escrimeuses. Contrastant avec une activité majoritairement pratiquée par des hommes, s’ouvrant toutefois aux femmes en 1924 avec les Jeux de Paris, on peut imaginer l’intérêt exceptionnel de cette scène pour le filmeur. Les escrimeuses portent l’équipement de protection complet. On peut clairement identifier le masque, la cuirasse, le gant et le pantalon. À noter qu’elles portent également une sorte de tunique. Elles brandissent une arme d’estoc, en l’occurrence un fleuret, arme de convention par excellence de la pratique de l’escrime. Les échanges sont d’une fluidité remarquable, ce qui suggère que les escrimeuses n’en sont pas à leur premier combat. Pour Süffert, sans doute qu’il fut également question d’illustrer le corps en mouvement, ici celui de la femme, dans le cadre de la pratique de l’escrime. Il ne s’agit donc pas d’une rencontre empreinte d’animosité et d’une atmosphère où plane l’esprit de compétition. On ressent à plusieurs reprises le caractère amical et purement ludique de la rencontre. À visage découvert, les deux escrimeuses se saluent d’une poignée de main, symbole de respect sportif par excellence. Un regard est alors adressé par chacune des compétitrices à la caméra, preuve qu’elles savaient qu’il s’agissait de filmer le combat, acquiescent également de la présence de la caméra et du filmeur. '''Un arrière plan vivant : un film dans le film''' Ce qui ressort de ce film de Fritz Süffert, c’est également la richesse de ses arrière-plans. Sur chacun de ses plans, l’arrière-plan se distingue par une petite scène de la vie quotidienne. Ces faits et gestes spontanés rapprochent alors davantage ce petit combat d’escrime d'une pratique ludique que d'un affrontement sportif compétitif, codifié et réglé. On distingue d’abord une route, ce qui indique que l’on pourrait se situer devant une habitation. Toujours sur ce plan, un enfant en bas âge apparaît et se baisse pour ramasser quelque chose qui ressemble à des feuilles mortes. Sur un autre plan, filmé dos à la route, on aperçoit une grange sur le côté gauche, un vélo reposant contre la façade en bois. On ne sait pas s’il appartient à l’une des protagonistes, ni au filmeur. En arrière-plan se dresse une large habitation, suggérant que l’activité a lieu dans un espace où l’on vit plutôt aisément. Le cinquième plan se distingue des précédentes prises de vue, plus rapproché de l’une des protagonistes. Celle-ci apparaît presque de face, contrastant avec l’horizontalité des profils des combattantes des premiers plans. On remarque également la présence d’un lampadaire et d’un panneau de rue dans l’arrière-plan droit. Ce sont des signes d’urbanité et de modernité, signe que l’on se trouve bel et bien dans un endroit où il fait bon vivre. Dans l’arrière-plan toujours, un homme a vélo, visiblement plutôt bien vêtu, entre dans le champ de droite à gauche. De retour dos à la route et en face de l’habitation, une femme passe à vélo dans l’arrière-plan droit et tourne la tête en direction du combat. Notre attention se porte surtout sur le protagoniste présent dans l’arrière-plan gauche. Sans doute de passage au moment des faits, l’homme s’est arrêté, est descendu de son vélo pour regarder le combat, s’autorisant même une cigarette ! Il s’agit donc bel et bien d’un spectateur.
Bas:Démonstration d'escrime (0086FS0001) Démonstration d'escrime 0086FS0001_1 1924 1935 1,930 85 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Süffert, Fritz MIRA 48.58189, 7.75103 Forrer Oui-Non MIRA Sport Outdoor activities 0086FS0001 0
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Ce film amateur muet en noir et blanc d’une minute et vingt-cinq secondes est issu de la pellicule de l’entomologiste allemand Fritz Süffert (1891-1945). Tourné en 16 mm, ce film fut réalisé entre 1924 et 1925. Il s’agit d’une démonstration d’escrime au fleuret en plein air, entre deux escrimeuses, abordé sous différents plans. Le filmeur capture ici quelques échanges ou coups d’estoc au fleuret entre deux compétitrices. La scène comprend des éléments du film en extérieur : végétation, habitations, routes, passage et présence d’individus en arrière-plan. Le film se termine sur un regard des escrimeuses, directement adressé à la caméra, attestant de la présence de Fritz Süffert. 00:00-00:03 : carton « AFGA » 00:04-00:10 : plan large d’une démonstration d’escrime en plein air. Présence d’un enfant en bas âge en arrière plan. Aperçu du lieu de pratique : en bord de route, sans doute devant une habitation. 00:11-00:24 : plan large depuis l’autre côté du plan précédant. Échanges de coups d’estoc des escrimeuses. Sur l’arrière plan gauche : une grange et un vélo. En arrière plan, une grande maison. 00:25-00:33 : retour au plan initial pour une séquence de coups d’estoc. 00:34-00:50 : retour au plan large de dos à la route, pas tout à fait cadré comme le deuxième plan. 00:51-01:02 : plan rapproché de l’une des escrimeuses. Arrière plan informatif : homme à vélo, présence d’un lampadaire, d’un panneau de rue. 01:03-01:11 : retour au plan large de dos à la route, pas tout à fait cadré comme le deuxième plan. Arrière plan animé : arrivée d’une femme à vélo, présence d’un homme qui passe le balai. 01:12-01:25 : plan large de dos à la route, cadré comme le deuxième plan. Les escrimeuses retirent leur casque se saluent et saluent la caméra. Fritz Süffert (1891-1945) était un entomologiste allemand spécialisé dans l’étude des papillons, en particulier leur aspect mimétique. Au cours des années 1920, Süffert est étudiant en biologie à l’Université de Munich et devient l’assistant du généticien Richard Goldschmidt (1878-1956). Entre 1924 et 1936, Süffert travaille à l’Université de Fribourg en collaboration avec Hans Spemann (1869-1941), lauréat du prix Nobel de médecine en 1935. En 1933, Süffert effectue un voyage en Indonésie et s’essaie au film amateur, capturant quelques séquences à Bali. En 1935, Süffert et sa famille s’installent à Berlin. Süffert est marié à Maria Forrer, fille de l’archéologue Robert Forrer (1866-1947) et devient rédacteur en chef de la revue ''Die Naturwissenschaften'', consacrée à l’étude des sciences naturelles. Süffert décède le 24 avril 1945 lors de la bataille de Berlin, à quelques jours de la mort d’Hitler et de la capitulation de l’Allemagne nazie. Sa famille s’est ensuite installée à Strasbourg en 1947. Dans l’immédiat après-guerre, l’Allemagne connut la pire crise économique de son histoire, marquée par une hyperinflation sous la République de Weimar. Au début des années 1920, Weimar est en effet dans l’impossibilité de payer les réparations faramineuses fixées par le traité de Versailles. Le plan Dawes, signé à Paris en août 1924, permet à l’Allemagne d’alléger le coût des réparations. En France, les Jeux Olympiques de Paris ont lieu sans la délégation allemande, qui ne fut pas invitée par le conseil d’organisation. C’est toutefois lors de ces Jeux d’été de 1924 que l’escrime au fleuret fut ouverte aux femmes, vingt-huit après leur entrée masculine lors des premiers Jeux, organisés à Athènes en 1896. Pourtant, le caractère mixte des rencontres d’escrime remonte au Moyen Âge. Maître escrimeur du XIVe siècle, Johannes Liechtenauer (1300-1389) prône dans ses ''Fechtbücher'' (ou traités d'escrime) une mixité de l’escrime, bien qu'encore largement minoritaire pour le genre féminin. '''Cartons et coups d’estoc''' Artifice récurrent du cinéma muet, l’intertitre est un complément écrit à l’image qui a progressivement disparu avec les progrès du cinéma sonore. Sur le carton d’ouverture de ce film, on peut retrouver l’acronyme AFGA pour Aktiengesellschaft für Anilinfabrikation, entreprise qui produisait des produits chimiques utilisés dans la fabrication de pellicules, de papier photo ainsi que de matériel de photographie et de cinéma amateur. Le caractère de ce carton semble ici plus publicitaire qu’autre chose. Il est fort probable que Fritz Süffert ait été client de l’enseigne allemande. Un premier plan large révèle qu’il s’agit d’une démonstration amicale d’escrime en plein air, entre deux escrimeuses. Contrastant avec une activité majoritairement pratiquée par des hommes, s’ouvrant toutefois aux femmes en 1924 avec les Jeux de Paris, on peut imaginer l’intérêt exceptionnel de cette scène pour le filmeur. Les escrimeuses portent l’équipement de protection complet. On peut clairement identifier le masque, la cuirasse, le gant et le pantalon. À noter qu’elles portent également une sorte de tunique. Elles brandissent une arme d’estoc, en l’occurrence un fleuret, arme de convention par excellence de la pratique de l’escrime. Les échanges sont d’une fluidité remarquable, ce qui suggère que les escrimeuses n’en sont pas à leur premier combat. Pour Süffert, sans doute qu’il fut également question d’illustrer le corps en mouvement, ici celui de la femme, dans le cadre de la pratique de l’escrime. Il ne s’agit donc pas d’une rencontre empreinte d’animosité et d’une atmosphère où plane l’esprit de compétition. On ressent à plusieurs reprises le caractère amical et purement ludique de la rencontre. À visage découvert, les deux escrimeuses se saluent d’une poignée de main, symbole de respect sportif par excellence. Un regard est alors adressé par chacune des compétitrices à la caméra, preuve qu’elles savaient qu’il s’agissait de filmer le combat, acquiescent également de la présence de la caméra et du filmeur. '''Un arrière plan vivant : un film dans le film''' Ce qui ressort de ce film de Fritz Süffert, c’est également la richesse de ses arrière-plans. Sur chacun de ses plans, l’arrière-plan se distingue par une petite scène de la vie quotidienne. Ces faits et gestes spontanés rapprochent alors davantage ce petit combat d’escrime d'une pratique ludique que d'un affrontement sportif compétitif, codifié et réglé. On distingue d’abord une route, ce qui indique que l’on pourrait se situer devant une habitation. Toujours sur ce plan, un enfant en bas âge apparaît et se baisse pour ramasser quelque chose qui ressemble à des feuilles mortes. Sur un autre plan, filmé dos à la route, on aperçoit une grange sur le côté gauche, un vélo reposant contre la façade en bois. On ne sait pas s’il appartient à l’une des protagonistes, ni au filmeur. En arrière-plan se dresse une large habitation, suggérant que l’activité a lieu dans un espace où l’on vit plutôt aisément. Le cinquième plan se distingue des précédentes prises de vue, plus rapproché de l’une des protagonistes. Celle-ci apparaît presque de face, contrastant avec l’horizontalité des profils des combattantes des premiers plans. On remarque également la présence d’un lampadaire et d’un panneau de rue dans l’arrière-plan droit. Ce sont des signes d’urbanité et de modernité, signe que l’on se trouve bel et bien dans un endroit où il fait bon vivre. Dans l’arrière-plan toujours, un homme a vélo, visiblement plutôt bien vêtu, entre dans le champ de droite à gauche. De retour dos à la route et en face de l’habitation, une femme passe à vélo dans l’arrière-plan droit et tourne la tête en direction du combat. Notre attention se porte surtout sur le protagoniste présent dans l’arrière-plan gauche. Sans doute de passage au moment des faits, l’homme s’est arrêté, est descendu de son vélo pour regarder le combat, s’autorisant même une cigarette ! Il s’agit donc bel et bien d’un spectateur.
Bas:Démonstration d'escrime (0086FS0001) Démonstration d'escrime 0086FS0001_1 1924 1935 1,930 85 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet Süffert, Fritz MIRA 48.58189, 7.75103 Forrer Oui-Non MIRA Sport Outdoor activities 0086FS0001 0
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Ce film amateur muet en noir et blanc d’une minute et vingt-cinq secondes est issu de la pellicule de l’entomologiste allemand Fritz Süffert (1891-1945). Tourné en 16 mm, ce film fut réalisé entre 1924 et 1925. Il s’agit d’une démonstration d’escrime au fleuret en plein air, entre deux escrimeuses, abordé sous différents plans. Le filmeur capture ici quelques échanges ou coups d’estoc au fleuret entre deux compétitrices. La scène comprend des éléments du film en extérieur : végétation, habitations, routes, passage et présence d’individus en arrière-plan. Le film se termine sur un regard des escrimeuses, directement adressé à la caméra, attestant de la présence de Fritz Süffert. 00:00-00:03 : carton « AFGA » 00:04-00:10 : plan large d’une démonstration d’escrime en plein air. Présence d’un enfant en bas âge en arrière plan. Aperçu du lieu de pratique : en bord de route, sans doute devant une habitation. 00:11-00:24 : plan large depuis l’autre côté du plan précédant. Échanges de coups d’estoc des escrimeuses. Sur l’arrière plan gauche : une grange et un vélo. En arrière plan, une grande maison. 00:25-00:33 : retour au plan initial pour une séquence de coups d’estoc. 00:34-00:50 : retour au plan large de dos à la route, pas tout à fait cadré comme le deuxième plan. 00:51-01:02 : plan rapproché de l’une des escrimeuses. Arrière plan informatif : homme à vélo, présence d’un lampadaire, d’un panneau de rue. 01:03-01:11 : retour au plan large de dos à la route, pas tout à fait cadré comme le deuxième plan. Arrière plan animé : arrivée d’une femme à vélo, présence d’un homme qui passe le balai. 01:12-01:25 : plan large de dos à la route, cadré comme le deuxième plan. Les escrimeuses retirent leur casque se saluent et saluent la caméra. Fritz Süffert (1891-1945) était un entomologiste allemand spécialisé dans l’étude des papillons, en particulier leur aspect mimétique. Au cours des années 1920, Süffert est étudiant en biologie à l’Université de Munich et devient l’assistant du généticien Richard Goldschmidt (1878-1956). Entre 1924 et 1936, Süffert travaille à l’Université de Fribourg en collaboration avec Hans Spemann (1869-1941), lauréat du prix Nobel de médecine en 1935. En 1933, Süffert effectue un voyage en Indonésie et s’essaie au film amateur, capturant quelques séquences à Bali. En 1935, Süffert et sa famille s’installent à Berlin. Süffert est marié à Maria Forrer, fille de l’archéologue Robert Forrer (1866-1947) et devient rédacteur en chef de la revue ''Die Naturwissenschaften'', consacrée à l’étude des sciences naturelles. Süffert décède le 24 avril 1945 lors de la bataille de Berlin, à quelques jours de la mort d’Hitler et de la capitulation de l’Allemagne nazie. Sa famille s’est ensuite installée à Strasbourg en 1947. Dans l’immédiat après-guerre, l’Allemagne connut la pire crise économique de son histoire, marquée par une hyperinflation sous la République de Weimar. Au début des années 1920, Weimar est en effet dans l’impossibilité de payer les réparations faramineuses fixées par le traité de Versailles. Le plan Dawes, signé à Paris en août 1924, permet à l’Allemagne d’alléger le coût des réparations. En France, les Jeux Olympiques de Paris ont lieu sans la délégation allemande, qui ne fut pas invitée par le conseil d’organisation. C’est toutefois lors de ces Jeux d’été de 1924 que l’escrime au fleuret fut ouverte aux femmes, vingt-huit après leur entrée masculine lors des premiers Jeux, organisés à Athènes en 1896. Pourtant, le caractère mixte des rencontres d’escrime remonte au Moyen Âge. Maître escrimeur du XIVe siècle, Johannes Liechtenauer (1300-1389) prône dans ses ''Fechtbücher'' (ou traités d'escrime) une mixité de l’escrime, bien qu'encore largement minoritaire pour le genre féminin. '''Cartons et coups d’estoc''' Artifice récurrent du cinéma muet, l’intertitre est un complément écrit à l’image qui a progressivement disparu avec les progrès du cinéma sonore. Sur le carton d’ouverture de ce film, on peut retrouver l’acronyme AFGA pour Aktiengesellschaft für Anilinfabrikation, entreprise qui produisait des produits chimiques utilisés dans la fabrication de pellicules, de papier photo ainsi que de matériel de photographie et de cinéma amateur. Le caractère de ce carton semble ici plus publicitaire qu’autre chose. Il est fort probable que Fritz Süffert ait été client de l’enseigne allemande. Un premier plan large révèle qu’il s’agit d’une démonstration amicale d’escrime en plein air, entre deux escrimeuses. Contrastant avec une activité majoritairement pratiquée par des hommes, s’ouvrant toutefois aux femmes en 1924 avec les Jeux de Paris, on peut imaginer l’intérêt exceptionnel de cette scène pour le filmeur. Les escrimeuses portent l’équipement de protection complet. On peut clairement identifier le masque, la cuirasse, le gant et le pantalon. À noter qu’elles portent également une sorte de tunique. Elles brandissent une arme d’estoc, en l’occurrence un fleuret, arme de convention par excellence de la pratique de l’escrime. Les échanges sont d’une fluidité remarquable, ce qui suggère que les escrimeuses n’en sont pas à leur premier combat. Pour Süffert, sans doute qu’il fut également question d’illustrer le corps en mouvement, ici celui de la femme, dans le cadre de la pratique de l’escrime. Il ne s’agit donc pas d’une rencontre empreinte d’animosité et d’une atmosphère où plane l’esprit de compétition. On ressent à plusieurs reprises le caractère amical et purement ludique de la rencontre. À visage découvert, les deux escrimeuses se saluent d’une poignée de main, symbole de respect sportif par excellence. Un regard est alors adressé par chacune des compétitrices à la caméra, preuve qu’elles savaient qu’il s’agissait de filmer le combat, acquiescent également de la présence de la caméra et du filmeur. '''Un arrière plan vivant : un film dans le film''' Ce qui ressort de ce film de Fritz Süffert, c’est également la richesse de ses arrière-plans. Sur chacun de ses plans, l’arrière-plan se distingue par une petite scène de la vie quotidienne. Ces faits et gestes spontanés rapprochent alors davantage ce petit combat d’escrime d'une pratique ludique que d'un affrontement sportif compétitif, codifié et réglé. On distingue d’abord une route, ce qui indique que l’on pourrait se situer devant une habitation. Toujours sur ce plan, un enfant en bas âge apparaît et se baisse pour ramasser quelque chose qui ressemble à des feuilles mortes. Sur un autre plan, filmé dos à la route, on aperçoit une grange sur le côté gauche, un vélo reposant contre la façade en bois. On ne sait pas s’il appartient à l’une des protagonistes, ni au filmeur. En arrière-plan se dresse une large habitation, suggérant que l’activité a lieu dans un espace où l’on vit plutôt aisément. Le cinquième plan se distingue des précédentes prises de vue, plus rapproché de l’une des protagonistes. Celle-ci apparaît presque de face, contrastant avec l’horizontalité des profils des combattantes des premiers plans. On remarque également la présence d’un lampadaire et d’un panneau de rue dans l’arrière-plan droit. Ce sont des signes d’urbanité et de modernité, signe que l’on se trouve bel et bien dans un endroit où il fait bon vivre. Dans l’arrière-plan toujours, un homme a vélo, visiblement plutôt bien vêtu, entre dans le champ de droite à gauche. De retour dos à la route et en face de l’habitation, une femme passe à vélo dans l’arrière-plan droit et tourne la tête en direction du combat. Notre attention se porte surtout sur le protagoniste présent dans l’arrière-plan gauche. Sans doute de passage au moment des faits, l’homme s’est arrêté, est descendu de son vélo pour regarder le combat, s’autorisant même une cigarette ! Il s’agit donc bel et bien d’un spectateur.
Bas:Destructions à Ostheim et à Waldbach (0011FS0001 1) Destructions à Ostheim et à Waldbach 0011FS0001_1 1944 1946 1,945 0 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet MIRA 48.16134, 7.37269 Steinmetz Ostheim Waldbach Non-Non MIRA Second World War : post-war period 0011FS0001 1 0
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Ostheim, située à neuf kilomètres au nord de Colmar, est restée au centre d'une grande catastrophe de la seconde guerre mondiale. La rivière Fecht traverse le milieu de ce village. Avec cette fonctionnalité, Ostheim est devenu la cible des armées. Ce village, qui se trouvait dans la poche de Colmar, a été bombardé de novembre 1944 à janvier 1945. Le mur qui apparaît dans le film n'a pas été détruit malgré les bombardements pendant les guerres de 1944-1945. En mars 1945, les cigognes retournèrent à leurs anciens nids. Le monument aux morts placé devant le mur a été inauguré le 6 septembre 1953 (1). Libération de Mulhouse le 21 novembre et Libération de Strasbourg le 23 novembre ont été les réalisations les plus importantes pour la libération de l'Alsace. Cependant, l'émancipation de l'Alsace prendrait du temps. Dwight D. Eisenhower a visité la région le 24 novembre 1944. Au quartier général du XVe Corps au sein de la structure de commandement de la 7e Armée, Eisenhower a d'abord entendu parler du plan des Devers de traverser le Rhin. Il s'est rendu au quartier général de Devers et l'a immédiatement arrêté. Il voulait que la 7e armée, faisant partie du 6e groupe d'armées, vire au nord et renforce sa 3e armée, tenue avec Patton dans le nord de la France. Si les renforts fonctionnaient, la 3e armée de Patton pourrait aller sur le Rhin. Comme Devers l'a déclaré dans son journal; Lui et le général Alexander Patch étaient prêts à traverser la rivière et y étaient concentrés. Devers a essayé d'expliquer sa position, mais Eisenhower n'a pas fait de compromis. Du point de vue de Devers; le principal objectif des Alliés à toutes fins utiles depuis le 6 juin était désormais vain(2). Eisenhower a finalisé la formation de la poche de Colmar avec cette seule commande. Devers était sûr que la poche de Colmar n'existerait pas si Eisenhower l'avait laissé essayer de traverser le Rhin. ; En conséquence, aucun corps ne serait prêt à lancer une autre offensive majeure avant le 5 décembre. Ces retards ont servi au repos des première et dix-neuvième armées allemandes. Cependant, Eisenhower pensait faire ce qu'il pensait être le mieux pour le progrès allié en Europe, en essayant d'être prudent (3). Finalement, la décision d'Eisenhower a renforcé les propres plans d'Hitler. Tout d'abord, il a confirmé la décision du leader allemand de s'engager dans une contre-attaque sur les Ardennes plutôt que de tourner l'effort principal vers la Lorraine et le nord de l'Alsace. Deuxièmement, la décision permettrait aux Allemands de poursuivre leur accumulation en Ardennes sans affronter la crise du passage de la 7e armée sur le Rhin. La situation pour les Allemands était plus compliquée; Le 24 novembre, le haut commandement allemand réévaluait constamment la situation qui se détériorait rapidement de la dix-neuvième armée de Wiese. Au nord, la percée alliée à Strasbourg a ouvert un écart de quinze à vingt milles entre la première et la dix-neuvième armées; Dans le sud, les forces françaises ont exercé une influence similaire, menaçant l'armée de Wiese des deux côtés. Wiese connaissait le moyen de sortir de l'effondrement. Il lui fallait plus de matériel et de nouveaux soldats. Wiese n'avait qu'une seule chose qui pouvait rendre ces demandes possibles, c'est de gagner du temps. Les décisions prises par Eisenhower auraient rendu ce besoin de Wiese possible de toute façon. Avec des pertes allemandes à Strasbourg et à Mulhouse, les commandants allemands prévoyaient de créer une nouvelle ligne de défense. C'était une retraite et ce n'était pas facile pour Hitler de l'accepter. Dans un premier temps, Hitler a refusé même de discuter d'une petite retraite, même en considérant la possibilité d'annuler les plans d'attaque des Ardennes (4). L'attente d'Hitler vis-à-vis de Wiese était très claire, se battre jusqu'au bout. Malgré cela, Hitler a finalement adopté une série de changements aux frontières locales le 27 novembre. La nouvelle ligne de défense des Allemands partirait d'Erstein au sud de Strasbourg, cette ligne avancerait jusqu'au Hohwald au nord-ouest. Il descendrait ensuite vers le sud jusqu'au Ballon d'Alsace, pour finir au sud-ouest à Hombourg. Bien sûr d'une manière qui exclut Mulhouse. C'est ainsi que la ligne de défense sud allemande du 26 novembre a été conçue. Maintenant que les Allemands avaient établi la ligne défensive dans la poche de Colmar, il faudrait l'éliminer. La tâche d'éliminer la résistance allemande incombait à la 1re armée française. Parmi les Français de la poche de Colmar se trouvait une division d'infanterie américaine rattachée aux Français. C'était la 36e Division d'infanterie, à l'origine la Garde nationale du Texas. En décembre 1944, la 36e division s'avance vers l'est de la montagne vosgienne vers les plaines autour de Colmar et du Rhin. Pendant des mois, ils avaient été sous la protection des hautes montagnes et des forêts, et maintenant ils regardaient une plaine ouverte qui s'étendait devant eux. Ils étaient du côté vulnérable d'une guerre acharnée et les conditions météorologiques étaient terribles. Lorsque la 36e division est entrée à Sélestat le 2 décembre, la situation de l'ennemi dans la plaine alsacienne était critique. Les Allemands étaient installés dans une poche, et il ne restait plus que deux ponts à battre en retraite sur le Rhin. Au sud de la 36e division, il y avait encore des forces allemandes contre le 2e corps français dans les montagnes des Vosges. Tous les renseignements ont montré que les Allemands faisaient des efforts désespérés pour retourner du mieux qu'ils pouvaient sur la rive est du Rhin. Pendant la majeure partie de décembre 1944, la 36e Division d'infanterie, avec les Français, se déplaça lentement vers l'est, prenant une ville une ville après l'autre, mais subit également des pertes massives de violentes contre-attaques allemandes. Le 6 décembre, la Division avait achevé sa mission de dégager toutes les Vosges de son secteur comme début de la grande offensive. En plus de Ribeauvillé, Saint-Hippolyte, Bergheim, Rodern, Rorschwihr, Ostheim, Hunawihr, Riquewihr, Zellenberg, Beblenheim et Mittelwihr ont également été capturées (5). En décembre, Ostheim est partagé entre les forces alliées et les forces allemandes. Les forces allemandes étaient stationnées à l'est de la rivière Fecht, qui traverse le village, et les forces alliées à l'ouest. Ostheim, qui s'est transformée en arène de combat, a été détruite comme d'autres villages martyrs. Ostheim est resté la cible des attaques jusqu'au contrôle de Jebsheim. Cependant, la tentative de sauver la poche de Colmar en décembre a été de courte durée. Il a de nouveau déçu Devers lors de sa rencontre avec Eisenhower le 19 décembre. Alors que la bataille des Ardennes s'intensifiait à 200 miles au nord de leur emplacement, Devers croyait toujours que les attaques à travers le Rhin fonctionneraient. Selon lui, le Rhin devait être franchi pour que le travail à Colmar soit plus facile et que les forces françaises le dégagent facilement de l'ennemi. Pourtant, Eisenhower a ordonné à l'armée des Devers d'aider le nord et de renvoyer les forces restantes dans les Vosges pour se défendre. Il a renoncé à profiter de l'opportunité gagnée dans la poche de Colmar. L'arrêt de l'avancée des alliés a causé de nombreux problèmes nouveaux et a permis à Hitler de lancer sa dernière offensive dans l'ouest, appelée "Opération Nordwind" (6). Sans surprise, certaines des forces allemandes qui ont composé cette attaque sont venues de la poche de Colmar, essayant de se lier avec d'autres forces allemandes se déplaçant au sud du nord de l'Alsace. Cependant, nulle part les Allemands n'ont atteint leurs objectifs et n'ont pas réussi à atteindre la ville de Strasbourg. Les forces alliées les ont repoussés dans la poche de Colmar. Quand la guerre a recommencé dans la poche de Colmar, il s'est avéré que cette guerre n'était pas une simple guerre. Au départ, les Allemands étaient plus nombreux que les alliés, et les alliés étaient supérieurs dans les divisions blindées. Le temps était horrible, 20 degrés sous zéro. Il y avait des obstacles géographiques devant les buts alliés. Le désavantage géographique s'est également produit dans la cible de Neuf-Brisach. La route de la ville de Guamar à Neuf-Brisach était généralement plate et les alliés devaient surmonter de nombreuses barrières d'eau. Helmut Thumm, un général de la 19e armée allemande, a vu trois possibilités différentes pour une attaque américaine sur la poche de colmar. La plus dangereuse de ces possibilités était une attaque le long de la rivière Ill. La mission de la 3e division d'infanterie devait commencer le soir du 22 janvier, deux jours après le début de l'offensive française dans la partie sud de la poche de Colmar (7). Cette tâche concernait le Nord de Colmar; Il s'agissait de sécuriser des passages le long des rivières Fecht et Ill autour des villes de Guemar et d'Ostheim et de continuer vers le sud et d'isoler la ville de Colmar. Les 22 et 23 janvier 1945, l'attaque du 7e régiment d'infanterie de la 3e division d'infanterie américaine, dirigée par le général John W.O 'Daniel, a finalement forcé les Allemands à battre en retraite. L'objectif d'encercler Colmar était un test difficile pour les troupes alliées. Le dégagement des forêts d'Ostheim et de ses environs immédiats de l'ennemi était considéré comme un processus important pour sauver Colmar et l'Alsace. La situation géographique de la ville a déterminé le sort de la ville. Comme en décembre 1944, les combats du mois de janvier ruinèrent Ostheim. Colmar est libérée le 2 février 1945 et le 9 février, les troupes allemandes traversent l'est du Rhin. Avec le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, puis le débarquement en Provence le 15 août, la France vise rapidement la liberté. Cependant, lorsqu'il s'agit de la libération de l'Alsace, l'opération ralentit. La raison de cette situation sur le terrain semble à première vue être des initiatives allemandes dans le nord. Mais il y avait d'autres raisons à cela, d'une part l'effondrement du régime en Allemagne après l'abandon de l'Alsace paraissait inévitable, d'autre part, le IIIe Reich considérait l'Alsace comme un territoire allemand. La nazification et la germanisation sont restés une cible importante tout au long de l'occupation. En particulier, en 1945 et au-delà, les forces alliées combattaient non seulement une occupation en France et en Allemagne, mais une guerre contre une idéologie malade.
Bas:Distribution de chevaux à Lauterbourg (0011FS0018) Distribution de chevaux à Lauterbourg 0011FS0018_2 1946 1948 1,947 150 Film amateur 16 mm Noir_et_blanc Muet MIRA 48.9734, 8.17081 Steinmetz Non-Non 0011FS0018 0
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Bas:Divertissements d'intérieur (0115FN0011) Divertissements d'intérieur 0115FN0011_1 1954 1954 1,954 240 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Amet, Jean MIRA 48.17338, 6.44435 Amet Epinal Non-Non MIRA Youth movements - Education - Scouting 0115FN0011 0
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Un père filme ses filles et une jeune femme jouant avec un petit ours mécanisé, puis filme ses filles jouant et lisant des partitions de musique. Le film est réalisé en 9,5 mm avec une caméra Pathé « Webo A » en 1954. Il s’ouvre sur un panneau indiquant le titre du film, « Divertissements d’intérieur ». Ce panneau a été fait avec une feuille de Canson où le titre est écrit à la gouache. Au centre de l’image, un beau fauteuil et à droite la troisième petite-fille de la famille bras pendus au fauteuil, sourit en caressant un petit jouet, un ours (qui semble pouvoir tenir dans les paumes de deux mains réunies). Le gros plan suivant montre de face ce petit ours qui d’abord ne bouge pas puis est filmé d’un peu plus loin. L’ours marche et regarde le spectateur, semblant venir vers nous. La petite fille a ensuite l’ours entre ses mains, le montre au spectateur. On voit le mécanisme qui anime le jouet, une petite clef semble devoir être tournée pour le faire bouger. Un autre plan resserré sur l’ours où il marche plus vite et où il danse. Il est cette fois-ci assis sur ses pattes arrière pour pouvoir danser. La cousine germaine de la maman tient l’enfant sur ses genoux, lui expliquant quelque chose. C’est elle qui lui a offert le petit ours. À l’arrière-plan passe rapidement une seconde petite fille (la deuxième de la famille). Toutes trois regardent l’ours qui marche sur la table. Plusieurs plans se succèdent où elles regardent l’ours. Cette dame tient un bout de pain qu’elle essaie de donner à l’ours, puis le donne à l’enfant qui tente à son tour de le nourrir. Un autre plan serré sur l’ours qui marche sur la table. Un plan serré sur la petite fille attentive aux pas de l’ours. Plan serré sur la cousine, attentive elle aussi. Elle se tourne à droite et parle à une personne hors champ. Nouveau plan où la petite fille est tournée vers la droite et essaie toujours de nourrir l’ours avec son pain. Elle se mouche dans son bavoir et continue de jouer. Nouveau plan, la petite fille est tournée vers la droite et lit un grand livre assise en tailleur. Elle a l’air de réciter ce qu’elle lit. Nouveau plan où la deuxième enfant de la famille, de dos et face au fauteuil, joue avec des morceaux de papiers. La caméra change de plan et on la voit de face, regardant le spectateur, semblant un peu surprise de la camera fixée sur elle. Elle joue ensuite avec un petit pot puis une poupée masculine. Enfin, l’aînée, assise dans le fauteuil tourné vers la droite, lit un livre. La caméra se rapproche et la filme de face, puis se déplace sur le côté nous montrant qu’il s’agit d’une partition de musique. '''''Histoire d’une famille d’après-guerre ''''' [[Fichier:Jean Amet 1991.jpg|vignette|Jean Amet avec son caméscope en 1991]] Né en 1918 Jean Amet, ainsi que sa famille, ont subi de plein fouet l’occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale : son village de « La Bresse », aujourd’hui station de sports d’hiver fréquentée, a été complètement endeuillé par l’assassinat des maquisards puis détruit par représailles. Les Vosges ont été martyrisées pendant le conflit car elles étaient un lieu de résistance forte. Journaliste, intellectuel de formation littéraire, il rejoint sa femme dans les Vosges en 1945 après un temps d’expérience au « Journal parlé » de la Radio Nationale à Paris, et devient un acteur remarqué du quotidien régional ''La Liberté de l’Est'''"`UNIQ--ref-0000002D-QINU`"'. Il y fera toute sa carrière. À Épinal comme sur l’ensemble du territoire, l’après-guerre est une période heureuse : la reconstruction, les familles qui grandissent, la vie de quartier amicale et solidaire sont les supports de la confiance en un avenir souriant. Quatre petites filles sont arrivées au foyer, Marie-Christine, Dominique, Irène et Bernadette. Passionné de photographie noir et blanc puis par le développement du cinéma amateur, il centre son intérêt sur les événements familiaux. Les enfants, la mère de famille, la parenté, les amis deviennent les vedettes de nombreuses séquences, de 1950 à 1958. Chacun s’y prête bien volontiers. Les saynètes peuvent être soigneusement préparées selon un script détaillé. D’autres images sont prises à la volée. Parfois un montage astucieux montrera un vélo qui recule, une fumée qui rentre dans le cigare et autre tour de passe-passe… La première caméra Pathé « Webo A » est une conquête familiale enthousiaste, l’écran perlé installé dans la salle de séjour pour les projections du dimanche fait la joie des enfants. Il fut rapidement de règle de visionner les films lors d’événements familiaux. La pellicule était découpée, la continuité rétablie avec colle et petit pinceau sur une machine colleuse (marque française Marguet) adaptée aux perforations du film. Le travail de montage était réalisé dans l’atelier improvisé d’un haut placard largement ouvert et où se trouvait l’étagère-table de travail. Le titre était par exemple et selon les cas, peint à la gouache sur carton ou feuille de papier Canson. Les images en noir et blanc deviendront désuètes quand l’attrait pour la couleur (arrivée de l’image télévisuelle en couleur, diffusion accrue des comédies musicales américaines…) se propagera. Ainsi, à partir de 1959, Jean Amet se tourne vers la diapositive couleur et suit l’évolution technologique de son temps qui le conduira au caméscope utilisé jusqu’à ses derniers jours en 1993. '''''Un petit ours en peluche, Casimir ''''' [[Fichier:Casimir.jpg|vignette|L’ours Casimir, modèle 1954. Source : https://www.osenat.com/en/lot/86921/8197453?]] En plus des petites filles de Jean Amet, la vedette de ce film est Casimir, un petit ours en peluche rapporté d’un voyage en Suisse en 1954 à Berne, par Marie-Louise, cousine germaine de la maman.des enfants. Très proche des enfants, elle est toujours à l’initiative de cadeaux d’exception tel ce petit ours animé, automate qui fonctionne avec une clef qui remonte le mécanisme. Casimir est le nom générique de l’ours, et il est un VéBé (Victor Bonnet) modèle 1954. Présenté dans une boite en carton peinte, c’est un bel objet. Son museau et ses pattes sont en cuir, la couture sur le ventre est fait main, et sa fourrure est composée de Jersey très souple, fixé seulement par la coque et les yeux. Il marche sur ses quatre pattes, peut s’asseoir et fonctionner sans basculer grâce à son « cul de plomb ». '"`UNIQ--ref-0000002E-QINU`"' Aujourd’hui, les jouets comme Casimir sont recherchés car de belle facture et rares. [[Fichier:Berne.png|vignette|Armoiries de Berne en Suisse.]] Cet ours est le symbole du canton suisse de Berne, et il orne les armoiries de la ville. La « Tour de l’Horloge » de Berne, aussi connue sous le nom de Zytglogge, recèle une horloge astronomique datant du XVIe siècle. Ses automates s’animent à chaque heure, et parmi les animaux qui en forment la troupe se trouvent six ours. La suite du film que nous présentons ici montre une séquence intitulée « Près des vrais Casimirs », où l’on voit l’Horloge de la Tour et ses automates qui défilent en tournant'"`UNIQ--ref-0000002F-QINU`"'. Je tiens à remercier Dominique et Irène, les filles de Jean Amet qui ont eu la gentillesse de m’aider à réaliser cette fiche.
Bas:Excursion en montagne entre amis (0016FH0002) Excursion en montagne entre amis 0016FH0002_1 1949 1949 1,949 231 Film amateur 8 mm Noir_et_blanc Muet Klein, Etienne MIRA 48.58189, 7.75103 Klein Non-Non MIRA Body and Health Environment Outdoor activities 0016FH0002 0
Bas:Féérie de cristal et de verre (0132FI0007) Féérie de cristal et de verre 0132FI0007_1 1976 1976 1,976 240 Documentaire Super 8 mm Couleur Sonorisé fr Schott, Albert MIRA 48.67224, 7.08227 Schott Cristallerie de Hartzviller Non-Non MIRA Industrial and cultural heritage Industry 0132FI0007 0
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Ce film de 4 minutes filmé par M. Albert Schott à la fin des années 1960, nous présente le travail des ouvriers verriers de la Cristallerie de Hartzviller (57870). M. Schott, au travers de ses commentaires détaillés et poétiques, nous permet de nous en apprend plus sur ce métier en voie de disparition. '''M. Albert Schott, cinéaste amateur, conservateur de mémoire''' L’extrait de quatre minutes est issu d’un documentaire bien plus long – une cinquantaine de minutes – dédié à la présentation des métiers liés au travail du verre et filmé par Albert Schott. Instituteur depuis 1940, celui-ci est également cinéaste à ses heures libres où il filme par exemple de grands événements de la vie locale. C’est à la retraite que M. Schott se consacre pleinement à cette passion appris en autodidacte afin de conserver la mémoire d’un monde qu’il voit disparaître : la ruralité et l’artisanat. Ainsi, cet ambitieux amateur dévoile dans une série de documentaire filmés les rouages de différents métiers atypiques et en voie de disparition, comme celui de maître verrier. Du tournage au montage – qui consistait à coller bout à bout des dizaines de petites bobines – en passant par les bruitages, A. Schott travaillait souvent seul. Concernant les commentaires, M. Schott, en bon ancien instituteur, les écrivait dans des cahiers d’écolier avant de les enregistrer lui-même. Il arrivait également que son fils Jean-Jacques prête sa voix pour certains commentaires. Le cinéaste consacrait plusieurs mois, voire plusieurs années, au tournage de certain de ses films, du fait de ses modestes moyens. Toutes ces activités l’occupaient des journées et des soirées entières. Après réalisation, M. Schott présentait ses films lors de séances publiques. Il décida également de présenter certaines de ses réalisations lors de concours de cinéma amateur, comme celui de Pont-à-Mousson (54). Selon son fils, il est fort possible que ''Féérie de cristal et de verre'' en fasse partie. M. Schott ne rencontra malheureusement jamais de succès à ces concours, la longueur de ses films lui étant reprochée. Ces documentaires présentent toutefois un grand intérêt, permettant la conservation de la mémoire de ces métiers parfois disparus ou en train de disparaitre. '''Histoire de la Cristallerie de Hartzviller et de ses maîtres verriers''' M. Schott tourne son documentaire ''Féérie de cristal et de verre'' à la fin des années 1960. Il choisit pour lieu de tournage plusieurs verreries comme celles de Vallérystal et la prestigieuse cristallerie de Baccarat. Selon les précisions du fils d'Albert Schott, c'est dans celle de Hartzwiller, fondée en 1932, que les séquences de l’extrait ci-dessus ont été tournés. La fondation de la cristallerie est atypique. En effet, le projet de la construction d’une cristallerie à Hartzviller, petit village de Lorraine – région berceau de la cristallerie française –, est une initiative d’anciens ouvriers de la verrerie de Vallérystal, à quelques kilomètres de là. Après une grève de quatorze semaines en 1929, quarante ouvriers de la verrerie, au savoir-faire unique, ne sont pas réembauchés malgré la promesse faite par la direction de l’entreprise. Ceux-ci décident alors de monter une coopérative à tendance chrétienne qu’ils fondent en 1930 avec pour objectif de construire une nouvelle cristallerie qu’ils géreraient eux-mêmes. L’événement fait grand bruit et de nombreux journaux de l’époque en suivent l'avancée (voir annexes). [[Fichier:Retronews - Cristallerie de Hartzviller.png|vignette|Journaux consacrant un ou plusieurs articles à la création de la Cristallerie coopérative de Hartzviller © https://www.retronews.fr/search#allTerms=Cristallerie%20de%20Hartzwiller&sort=score&publishedBounds=from&indexedBounds=from&page=1&searchIn=all ]] L’année 1931 marque le début de la construction de la cristallerie dont les frais sont en partie couverts par les ouvriers eux-mêmes. Contrairement à d’autres verreries comme celle de Givors (69), la cristallerie de Hartzviller n’adopte pas la mécanisation et garde son savoir-faire artisanal tout au long de ses soixante-douze années d’activités. Les pièces sont soufflées à la bouche par les maîtres verriers et taillées et décorées à la main. La qualité du verre sortant de l’usine fait sa renommée: ils sont par exemple présents sur les tables de grands hôtels français comme le Ritz. Malheureusement, dans la tourmente économique, la cristallerie ferme ses portes et éteint définitivement ses fours en 2004. Les bâtiments, trop abimés pour être rénovés, sont détruits en 2019. Malgré la fermeture de l’entreprise, le site Internet de la cristallerie est encore visible. On peut y trouver une brève histoire du lieu et de nombreuses photographies dans l’onglet « Les Gestes Authentiques » présentant les différentes techniques utilisées pour la fabrication des pièces (voir annexes). [[Fichier:Site internet de la Cristallerie de Hartzviller.jpg|vignette|Créations de la Cristallerie de Hartzviller © http://cristal.hartzviller.free.fr/]] '''Les métiers du verre, une féérie durement obtenue'''<br> Ainsi, c’est à la cristallerie de Hartzviller que M. Schott choisi de filmer, dans ces séquences, le savoir-faire unique des maîtres verriers. L’extrait s’ouvre sur un plan fixe du toit de la halle, lieux où les maîtres verriers soufflent et façonnent le verre fondu afin de lui donner sa forme finale. Dès ses premiers commentaires A. Schott présente le métier de verriers comme difficile : le bruit, la chaleur, la cadence de travail donnent à la halle « des apparences de l’enfer », selon les mots du cinéaste. Les fours, nécessaires à la fabrication et au maintien du verre sous sa forme molle, sont en permanence allumés faisant régner une chaleur étouffante dans la halle et montant parfois à plus de 40°C en été. Ce fonctionnement continu est possible depuis l’introduction des fours à gaz dans les cristalleries remplaçant ceux au bois et au charbon. La chaleur est telle qu’à la fin du XIXe siècle, les ouvriers de la cristallerie de Baccarat se qualifiaient eux-mêmes de « viande à feu ». Alors que A. Schott commente, nous pouvons voir sur les images l’effervescence de l’usine. Dans cette foule en constant mouvement se trouve des verriers, employés de la cristallerie, mais également des figurants, reconnus par le fils d'A. Schott comme étant des hommes de leur village – Walscheid (57). Une brève séquence du film complet leur est d’ailleurs dédié : déguisés en Phéniciens, ceux-ci rejouent la légendaire découverte du verre ; la chaleur d’un grand feu sur une plage aurait fait fondre la silice du sable le transformant en verre. Un petit interlude musical à base de ce qui semble être des cymbales fait une transition entre cette introduction et la description de la fabrication de deux modèles de verre et d’un flacon proposé à la vente par la cristallerie. A. Schott y utilise le vocabulaire du métier en évoquant notamment le « cueillage », le fait de prendre au fond du four un bout de verre fondu avant de le travailler, la « paraison » correspondant au contenant du verre, la palette, outil servant à modeler le verre, etc. (ces termes sont également expliqués sur le site Internet de la cristallerie déjà cité et disponible en annexe). [[Fichier:Maillochage.jpg|vignette|Technique du maillochage © http://cristal.hartzviller.free.fr/HTML/verreajambe.htm]] Dans son commentaire, A. Schott évoque le fait que les cannes, dans lesquels les verriers soufflent pour faire gonfler la bulle de verre à son extrémité, usent les lèvres. Ce sont les « exigences du métier ». L’usure des lèvres n’est pas la seule conséquence qu’a le travail du verre sur le corps des ouvriers. Ceux-ci s’exposent à de douloureuses brûlures aux mains et aux bras dues à la manipulation de matériel brûlant ou aux éclats de cristal, entrainant dans certain cas des phlegmons (inflammation du tissu pouvant évoluer en abcès), aux fractures ou encore aux plaies. Les maladies sont fréquentes, principalement au XIXe siècle : bronchites chroniques, « catarrhe bronchique », intoxications au plomb menant à des coliques, phtisie, anémies etc. La répétition des mouvements provoque également des rhumatismes articulaires. Malgré certaines améliorations de l’hygiène dans l’usine et des conditions de travail des verriers, ce métier reste tout de même pénible et dangereux. De l’amiante est par exemple utilisée dans les isolants présents dans les usines (autour des fours, dans les protections des ouvriers etc.) jusqu’à son interdiction en 1996. La précision et la poésie des descriptions du réalisateur permettent au spectateur de profiter des mouvements précis des maîtres verriers tout en comprenant leurs manipulations. La séquence est rythmée d’une musique principalement composée de percussions. Quelques instants avant la fin de l’extrait (à environ 3'43) une femme apparaît à l’écran. Elle est la seule à avoir été filmé par M. Schott bien qu’elle ne soit pas la seule ouvrière de la cristallerie. Sur ce plan, il semble qu’elle tienne un chalumeau proche du pied d’un flacon manipulé par un verrier afin de maintenir le verre assez chaud pour être travaillé. Les femmes de la cristallerie ne travaillent habituellement pas dans la halle, celle-ci est occupée par les hommes en raison de la pénibilité du travail. Elles sont employées pour la taille et la décoration des verres, demandant précision et habilité. Ce travail est toutefois pénible: la taille des verres se faisant sous des jets d’eau, elles travaillent toute la journée les mains dans l’eau. Ainsi, dans sa description du travail des maîtres verriers de la cristallerie de Hartzviller, A. Schott salue leur savoir-faire unique. En effet, la cristallerie de Hartzviller, comme évoqué plus haut, continue la production artisanale refusant la mécanisation dans la confection de ses pièces. C’est malheureusement la concurrence de cette dernière qui pousse à la fermeture de nombreuses verreries et cristalleries de Lorraine. Le documentaire a donc ici pour but de rappeler l’importance et la beauté du travail artisanal, de l’ouvrier soufflant dans sa canne et modelant son œuvre. A. Schott n’oublie cependant pas de préciser que cette féérie est durement obtenue par ces ouvrières et ouvriers verriers.
Bas:Festival de gymnastique à Ostwald (0021FN0003) Festival de gymnastique à Ostwald 0021FN0003_3_3 1936 1936 1,936 55 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Breesé, Emile 48.54297, 7.70955 Breesé Oui-Non Sport Gymnastic 0021FN0003 0
Gymnastique_1936.jpg
Ce film amateur muet en noir et blanc de cinquante-sept secondes est issu de la pellicule d’Émile Breesé (1902-1987), technicien radio qui fit carrière dans un magasin de radio strasbourgeois. Tourné en 9,5 mm, ce film fut réalisé en 1936, lors d’un festival de gymnastique à Ostwald, petite ville d’Alsace en périphérie de Strasbourg. Le filmeur capture ici quelques démonstrations de gymnastique en plein air, accompagnés d’une parade de la fanfare locale. 00:01-00:02 : fond noir 00:03-00:07 : plan large du cortège de la fanfare. Les enfants sont en tête du cortège et sont suivis par les musiciens. Passage du cortège sur la route. À gauche, des voitures sont garées en file. À droite, un drapeau français flotte au dessus de la parade. 00:08-00:14 : plan large en face de la suite du cortège. Les tambours et tambourins s’avancent en rang, suivis des cuivres. 00:15-00:18 : plan rapproché des tambours, au devant des cuivres. Un porte-étendard se trouve au milieu du cortège. 00:19-00:28 : plan large de la suite de la fanfare, tournant à l’angle d’une rue. Le cinéaste semble en retrait. Passage des musiciens. 00:29-00:31 : plan rapproché de la suite de la fanfare, sans doute la fin du cortège. On remarque la présence de quelques spectateurs. 00:32-00:34 : plan rapproché de l’arrivée de deux messieurs, en costume et fumant le cigare, sans doute pour assister au festival de gymnastique. Une habitation est en arrière-plan. L’un puis l’autre adressent un regard à la caméra. 00:35-00:57 : succession de plusieurs plans large, pas toujours cadrés de la même façon. Démonstration de gymnastique en plein air sur un agrès de barre fixe. Présence de plusieurs dizaines de spectateurs en arrière-plan. Lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale (1914-1918), Émile Breesé est un jeune garçon qui se passionne déjà pour l’image et la photographie. Dans les années 1920, Breesé est tour à tour mécanicien puis technicien radio, ce qui lui permet de faire carrière dans un magasin de radio de Strasbourg. Professionnel du son, Émile Breesé tourne ses premiers films au début des années 1930, les introduisant dans l’intimité du cadre familial. Avec sa caméra il était un habitué des manifestations sportives locales, comme lors du festival de gymnastique d’Ostwald en 1936. À partir du XIXe siècle, la gymnastique est une pratique recommandée par les médecins pour ses vertus physiques. Sous le Second Empire apparaissent des démonstrations de gymnastique, qui ont lieu en plein air lors de représentations locales. Après 1870, l’aspect purement sportif de ces rencontres se teinte de patriotisme et de nationalisme, fruit de l’état d’esprit revanchard suite à l’amère défaite de la France face à la Prusse. C’est à la fois l’occasion de montrer les capacités physiques d’individus qui pourraient faire de futurs soldats, en même temps que de ressortir l’attirail patriotique, mis en exergue lors de manifestations populaires. Au contraire d’autres sports tels que l’escrime, la gymnastique est longtemps restée masculine (aucune femme n’est identifiable sur ce film). Dans l’entre-deux-guerres, de nombreuses villes possédaient une petite fédération de gymnastes et organisaient de grands festivals. Les gymnastes filmés par la caméra d’Émile Breesé en 1936 étaient sans doute ceux de la société gymnastique de Saint-Ostwald, rattachée à la ville de Strasbourg. '''Pirouettes et autres acrobaties''' La caméra d’Émile Breesé capture ici quelques séquences d’une démonstration de gymnastique, ici montrée comme un spectacle de rue. Le gymnaste à l’œuvre porte une tenue d’usage, un justaucorps blanc et des chaussures blanches. Sans doute qu’il s’agissait pour Breesé d’illustrer le corps en mouvement, ici celui de l’homme, dans le cadre de la pratique de la gymnastique. Ici, on peut identifier un exercice sur un agrès de barre fixe, constituée d’une structure et d’une barre métallique autour de laquelle le gymnaste enchaîne rotations, éléments d’élan et parties volantes. Malgré l’individualité de l’exercice, il est important de noter qu’il s’agit d’une pratique collective. En effet, la caméra nous laisse entrevoir la présence des autres gymnastes, eux-mêmes spectateurs de l’exercice. Par leurs encouragement et leur présence, les gymnastes favorisaient ainsi un sentiment de cohésion du groupe tout entier. La présence d’un public relativement nombreux est également favorable à l’idée d’un sport en collectif. '''Un caractère public et culturel important''' Ces démonstrations de gymnastique ne s’inscrivaient toutefois pas dans un cadre purement sportif. En effet, ces quelques exercices se déroulaient habituellement lors de grands événements, mêlant musique, défilés et parades. Les trente premières secondes du film nous montrent l’engouement populaire que suscitaient de telles manifestations. Souvent, le sport s’agrémentait de l’accompagnement d’une fanfare en parade, nous laissant entrevoir les tambours et les cuivres. L’orchestre défilait le long des rues, attirant l’attention des villageois et villageoises, qui se montraient aux fenêtres ou sortaient sur le pas de la porte. Pour la plupart, ces événements étaient l’occasion de se préparer et de sortir en famille pour passer une après-midi de week-end rythmée par les festivités et les animations. Sur chacun des plans, on aperçoit la présence de nombreux spectateurs, friands du caractère ludique de ce genre d’attractions, indiquant que ce type de spectacles s’adressait à toutes les couches et âges de la populations. Petits et grands y trouvaient leur compte: ce genre de festivités constituait d’agréables animations familiales. En parallèle des séquences de gymnastique, la caméra s’est surtout attardée sur le caractère divertissant et culturel d’un tel événement. Musique, cortège et fanfare ajoutaient au sport une dimension populaire et pittoresque, immortalisée par la caméra d’Émile Breesé.
Bas:Filles en costume alsacien (0093FN0008) Filles en costume alsacien 0093FN0008_1 1938 1938 1,938 60 Film amateur 9,5 mm Noir_et_blanc Muet Muller, Paul MIRA 48.54036, 7.49589 Muller-Daussin Molsheim Non-Non MIRA Traditionnal dress 0093FN0008 0
Denyse_alsacienne.jpg
Ce portrait de 1938 filmé en noir et blanc et réalisé par Paul Muller qui filme ses deux filles, Paulette, que l’on aperçoit dans la seconde partie du court métrage, et Denyse assise devant la maison familiale en costume traditionnel alsacien en train de filer de la laine à l’aide d’un rouet en bois. Paul Muller était un médecin qui s’est installé à Molsheim après avoir été mobilisé durant la Première Guerre mondiale. Il est le premier à avoir une caméra et avait pour habitude de filmer et de mettre en scène ses enfants et son entourage mais aussi des scènes du quotidien telles que le filage et la lessive. Dans ce contexte d’entre-deux-guerres, on comprend davantage le choix du costume de la jeune Denyse. '''La coiffe alsacienne''' Lorsque l’on pense au costume traditionnel de l’Alsacienne, les premières choses qui nous viennent à l'esprit sont la coiffe noire et la jupe rouge qui sont essentiellement portés dans le Kochersberg et dans le pays de Hanau. Pourtant, il existe différentes coiffes en Alsace mais ici, la jeune fille porte le grand nœud noir, aussi appelé la Schlupfkapp. Les femmes des villages situés dans la plaine entre Strasbourg et Colmar portaient le plus souvent la Sunnekapp ou coiffe-soleil caractérisée par un tissu blanc en dentelle qui forme une sorte d’auréole. La coiffe est devenue un symbole de l’Alsace. C’est au XVIIe siècle qu’elle est créée par des paysannes qui voulaient imiter les coiffes des femmes nobles en ajoutant un nœud. Cette coiffe a connu quelques modifications. Avec l’essor de l’industrie, le ruban devient plus large et on ne peut plus le nouer simplement autour de la tête. C'est pourquoi, les Alsaciennes vont plier le tissu de manière à former un grand nœud et laisser le long ruban pendre. Une fois créé, on le fixe sur un bonnet noir. A la fin du XIXe siècle, les femmes portent toujours leur coiffe mais cela gêne souvent la visibilité lors des rassemblements familiaux ou religieux. Dans ce cas précis, Denyse porte une coiffe assez foncée alors que sa sœur ainsi que sa mère n’en portent pas ce qui montre que c’est aussi un choix et une fierté de poser en costume traditionnel devant la maison familiale. Chez les protestants, toutes les femmes mariées et les jeunes filles portaient le même nœud noir dont le ruban s’arrête au niveau des épaules. Cependant, chez les catholiques, les jeunes filles portaient des coiffes colorées et les femmes mariées des coiffes noires. Les pans de leur coiffe sont beaucoup plus longs et arrivent parfois jusqu'à la taille. '''Le costume traditionnel alsacien''' Le costume traditionnel est porté tous les jours jusqu'au début du XIXe siècle où l’on ne le porte plus que lors de grandes occasions familiales et religieuses. Cependant, lorsque l’Alsace est annexée au Reich allemand, le costume alsacien est à nouveau porté quotidiennement et c’est le costume du Kochersberg qui est choisi pour représenter le folklore alsacien. Les Alsaciennes ont aussi choisi de porter la coiffe noire avec une cocarde tricolore afin d’affirmer leur attachement patriotique à leur ancienne nation. Le costume se compose de différentes pièces. La chemise hamb est composée de lin blanc, de chanvre ou de coton, de dentelles et les manches sont le plus souvent retroussées au niveau du coude. La collerette qui recouvre l’encolure est également fabriquée avec les mêmes matériaux et est assortie aux manches de la chemise. Denyse et Paulette portent une chemise avec une collerette et dans la seconde partie du court métrage, la jeune fille a retroussé ses manches au-dessus du coude. Puis, nous avons le jupon underrock qui est attaché à la taille avec un ruban de velours noir. La jupe est appelée rock par les protestants et kutt par les catholiques car ces dernières avaient une jupe plus longue. Les jupes étaient généralement en laine ou en bombasin et les Alsaciennes la portaient avec des bas blancs tricotés. Le tablier est l’une des pièces emblématiques de ce costume car il recouvre pratiquement toute la robe et est généralement soit foncé et décoré par un motif fleuri soit est tout blanc. En effet, Denyse porte un tablier foncé et brodé alors que Paulette qui se tient derrière elle revêt un tablier blanc. Afin de d’assembler le tout, on utilise un corselet qui se lace sur la robe et qui est assorti au châle. On glisse à l’intérieur un plastron en forme de triangle que l’on sert avec un ruban noir. On y place également un nœud en guise de finition qui est noir pour les protestants et rouge ou bleu chez les catholiques. Enfin, le châle, pièce maîtresse dans ce court métrage, est un tissu carré bordé de franges, généralement fait de soie noire et de broderies fleuries comme celui que Denyse revêt, qui se portait soit croisé soit sur les épaules. De manière générale, les couleurs protestantes sont le vert, le violet, le brun et le bleu foncé alors que les catholiques portaient du rouge, du noir et du bleu mais jamais du vert. La couleur du costume et de la coiffe sert à distinguer les femmes mariées des jeunes filles, leur religion et les jours de fêtes et jours de deuils. Pourtant, on ne peut pas s'en tenir à ces distinctions car parfois, les costumes sont modifiés en fonction du goût de la personne qui le porte et de son héritage familial. Les femmes de confession catholique portent aussi une grande croix sur leur châle tandis que les protestantes portent la croix huguenote. Denyse porte dans toutes les séquences sa croix qu’elle replace après avoir croisé son châle lorsqu’elle pose avec sa sœur Paulette. '''Le filage à domicile en Alsace''' Jusqu’au milieu du court métrage, la jeune alsacienne file de la laine à l’aide d’un rouet ancien en bois avant de poser avec sa sœur Paulette. Le rouet sert au filage de la laine, du chanvre ou du lin. L’Alsace a un lien particulier avec le textile car les Alsaciennes filaient et tricotaient souvent du tissu pour fabriquer leur linge. L’un des tissus les plus emblématiques de la région est le kelsch d’Alsace qui est orné d’un motif à carreaux souvent rouge et bleu. Le rouet est composé d’une roue actionnée par des pédales ou par une manivelle, d’une bobine et d’un épinglier. Dans ce cas précis, la jeune fille actionne le mécanisme avec son pied et prend au fur et à mesure un peu de fibre enroulée sur le pic derrière elle. [[Fichier:Costume.jpg|cadre|droite|Le filage à domicile au rouet (Spinnrad) vers 1900, Geudertheim, le grenier aux images, Carré Blanc Editions, 2005, coll. Mémoires de vies]]
Bas:Football à Lembach (0148FH0017) Football à Lembach Deux matchs de football amateur de l'AS Lembach 0148FH0017_1 1968 1976 1,972 269 Film amateur 8 mm Couleur Muet Bernecker, Fernand MIRA 49.00317, 7.78875 Bernecker Charles ISEL Fernand BERNECKER Terrain d'honneur de Lembach Stade Charles Isel Rue de Woerth Bas-Rhin Alsace Non-Non MIRA Sport Soccer Identity Rural life 0148FH0017 0
Foot_Lembach.jpg
Fernand Bernecker capture ici deux matchs de football amateur prenant place au stade Charles Isel (anciennement terrain d'honneur) au sein de la commune de Lembach (Bas-Rhin) dans les années 1960-1970. On peut y voir un match transfrontalier entre l'AS Lembach et un club allemand de la ville de Schonau, dans le Palatinat (maillots blanc et bleu). On y aperçoit également un match à caractère plutôt officiel, contre un club local, avec la remise d'une plaquette souvenir à la fin. Fernand Bernecker était à cet instant le président du club de l'AS Lembach, il avait entre 40 et 45 ans. Les images sont prises grâce à une caméra Bell & Howell 8mm Projector, et montées avec une petite visionneuse ainsi qu'un kit de coupe et de collage. Ce film nous permet de mesurer les effets de la popularisation du sport amateur en milieu rural, et plus particulièrement du football, dont la pratique professionnelle et amateure se démocratisent fortement dès les années 1970 en France. II invite ainsi à aborder ces questions à une échelle locale. À l’innocence des instants s’ajoute une certaine convivialité : l’action a un effet rassembleur qu’on ne saurait nier. Bien que celle-ci est portée majoritairement sur le jeu et les joueurs, on remarque la présence de plusieurs spectateurs venus en nombre assister à la rencontre. Ce film amateur dépeint non seulement des traits culturels d’une communauté locale de l’Alsace des années 1970, mais plus encore, il témoigne des effets d’une pratique sportive populaire en plein essor. '''Sur les pas du football alsacien...''' Après une timide popularisation de la pratique permise par des Anglais de passage en France, c’est véritablement après la Grande guerre que se dessine le destin du football professionnel et amateur français. En 1919 est créé la Fédération française de football association (FFF) par réunions des différentes ligues et fédérations de football du pays. Une union entamée avant la guerre et qui fait terriblement sens en cette fin du conflit. Dans cette histoire, l’Alsace est singulière : au temps du ''Reichland Elsaß-Lothringen'', les clubs alsaciens sont affiliés à la ligue allemande, la ''Süddeutscher Fußball Verband'', et ce jusqu’à la sortie de la guerre en 1918. En janvier 1919, l’Union des Sociétés Françaises des Sports Athlétiques (USFSA) décide d’y implanter un comité régional, mais les trente-neuf clubs alsaciens alors en activité refusent et préfèrent se rallier à la nouvelle FFF en fondant la Ligue d’Alsace de Football Association (LAFA), le 1er novembre 1919. La création de cette ligue alsacienne témoigne d’une identité régionale forte et d’une volonté de traduire cet attachement dans l’organisation associative et sportive. Lorsque débute l’occupation allemande en 1940, l’Alsace devient une division administrative de l’Allemagne nazie : la ligue est dissoute et remplacée par la « ''Gauliga Elsass ''», un championnat régional affilié à la Fédération national-socialiste pour l’éducation physique (NSRL). Les tentatives d’organisation précédemment entreprises sont alors considérablement bousculées. C’est durant cette période marquée par les craintes et les incertitudes que quelques alsaciens de Lembach décident de fonder le club du village sous la forme d’une association sportive : l’AS Lembach est créé en 1942. En 2017, à l’occasion d’une cérémonie célébrant les 75 ans du club lembachois, le maire de l’époque, Charles Schlosser, s’exprime à ce propos : « L’ASL a été créée par des copains en 1942 en pleine période d’occupation – une sorte de défi aux tracas quotidiens de l’époque ». '''L’AS Lembach, un club de football à l’image de son temps et de son lieu'''. Dans le film de M. Bernecker, il nous est montré deux matchs de football filmés sur deux jours différents (on s'en aperçoit en prêtant attention à la hauteur de l'herbe) et mettant à chaque fois en scène le club de l’AS Lembach. On le reconnaît grâce à ses couleurs, le rouge, le blanc et le jaune. Il y a parfois le sigle "ASL" imprimé sur les maillots. Les joueurs sont filmés en pleine action, les plans sont fugaces et s’enchaînent rapidement : on imagine qu’un tel dynamisme dans le montage aurait pour but de plonger le spectateur dans la spontanéité et l’intensité du moment sportif. Lors du visionnage, l’on remarque qu’un joueur est davantage filmé que les autres : le témoignage du fils du réalisateur, Jean-Pierre Bernecker, atteste qu’il s’agit de Fernand Bernecker, également président du club à cet instant. Il aurait entre 40 et 45 ans. On peut imaginer qu’un proche de M. Bernecker se trouve à cet instant derrière la caméra. '''Du « football de village », ou le cœur battant d'une communauté locale''' ''Pour l'amour du sport...'' La majorité des images de ce film sont des images de jeu, on y voit des accélarations, des (tentatives) de dribbles, des passes, des gros plans sur les joueurs de l'ASL et plus précisémment sur l'une de ses figures, M. Bernecker. La pratique est amateure, comme le prouve les quelques échauffourées, les contrôles et les reprises manquées, les joueurs essouflés etc. Néanmoins, on y décèle également la fougue de certains, les efforts mis au service du jeu et de l'instant sportif. Tout le monde semble apprécier le moment : les joueurs n'ont pas vocation à surpasser des exploits atlhétiques, mais à simplement jouer au football, tous ensemble. ''...et pour l'amour de se voir'' Outre des images du jeu, le film nous montre la présence de nombreux spectateurs, en tribunes comme sur les côtés du stade. Cet élément témoigne de la popularisation du football, et plus précisément du football amateur. Il nous dit aussi beaucoup sur l’intérêt social et culturel que les communautés locales portent à cette pratique sportive. Nous sommes ici dans les années 1970 (ou bien, à la fin des années 1960), une période durant laquelle le monde du football français est en proie à de profondes réformes. Les crises internes de la décennie précédente laissent place à d’importants renouveaux qui permettent au football et à sa pratique de se démocratiser considérablement. On s’investit davantage dans la création de centres de formation, le nombre de licenciés explose et le football dit "de village" commence à se démocratiser. Les années 1969-1979 sont considérées pour certains comme « l’âge d’or » du football alsacien : du côté professionnel, le RC Strasbourg devient le deuxième club français à accéder à une finale de coupe d’Europe ; et du côté amateur, le nombre de licenciés ne cesse d’augmenter. Ce film prend ainsi place dans un contexte au sein duquel le football non seulement se structure et se popularise, mais surtout, dans un temps où les pratiques amateures sont de plus en plus réappropriées par les territoires locaux. Dans le film, tous les âges sont représentés : les joueurs sont tous de catégorie « sénior », mais les spectateurs eux sont divers : femmes, enfants, parents, amis etc. C’est l’ensemble du village – ou du moins une partie de celui-ci – qui se rassemble autour de l’évènement. Ce faisant, lorsque l’on vient assister à un match amateur, c’est moins pour le côté spectaculaire du football ou pour le beau jeu – les gestes effectués dans le film ne sont d’ailleurs pas d’une extrême précision – que pour l’évènement en lui-même, que pour cet instant de sociabilité et d’affirmation territoriale qui prend alors forme. Tout le monde se connaît, les joueurs ainsi que les spectateurs travaillent parfois ensemble. C'est pourquoi l'expression « football de village » gagnerait à être employée ici. Il y a ce passage très significatif dans le film, à 00:02:17, dans lequel on aperçoit deux joueurs, un lembachois et un joueur de l’équipe adverse, accompagnés de leurs femmes, qui posent le sourire aux lèvres devant la caméra en tenant dans leurs mains des bouquets de fleurs. Ces images illustrent cette dimension amicale et conviviale que revête l’évènement, lui qui a aussi pour but d’offrir une activité commune et accessible à l’ensemble des habitants environnants. Le stade, l’espace sportif, est aussi un espace social, voire culturel, où l’on se rejoint et où l’on compose ensemble le territoire local. L’AS Lembach est un club essentiel au patrimoine du village et à ses habitants. Encore aujourd’hui, il s’organise, il forme, il rassemble, et en ce sens, il construit et modèle le village ainsi que la communauté qui le compose. René Marbach, président du district d’Alsace, s’exprime à l’occasion du 75ème anniversaire du club : « Il faut savoir où l’on va pour construire ensemble des clubs qui perdurent ». À noter enfin que l’ensemble des joueurs présents dans ce film sont des hommes : le football, depuis sa création, a toujours représenté une certaine idée du virilisme, faisant de lui un sport strictement réservé aux hommes. Pourtant, on sait que le football féminin se développe pratiquement aux mêmes instants, et qu’il n’a pas manqué de divertir les foules lorsque, par exemple, durant la Grande Guerre, l’on manquait d’hommes pour composer les équipes : c’est les femmes que l’on venait alors voir et supporter – notamment en Angleterre. Nous savons que l’AS Lembach possède aujourd’hui une section féminine, néanmoins, nous n’avons pas d’amples informations concernant la date de sa mise en œuvre. Dans les années 1970, bien que l’image du football féminin commence tout juste à se débarrasser des normes et autres préjugés qui la ternissaient, il est encore assez commun de ne voir que des hommes sur les terrains ou dans le personnel.
Bas:Griesbach (0126FN0001) Griesbach 0126FN0001_2 1937 1937 1,937 0 Film amateur 9,5 mm Muet Weber, Ernest MIRA 48.58189, 7.75103 Durr Griesbach Non-Non MIRA Rural life 0126FN0001 0 Le film a été tourné en 1937 environ.

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